Spécial centenaire Journal de Tanger 2007

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e r i a n e t n e c l a i c é Sp


Spécial centenaire

Discours prononcé par le directeur du Journal de Tanger M. ABDELHAQ BAKHAT devant les participants à la cérémonie de commémoration du centenaire de l’hebdomadaire tangérois, samedi 10 novembre 2007 au Minzah Hôtel de Tanger

«Le Journal de Tanger a toujours su préserver ce pacte de trait d’union entre les familles tangéroises et cette complicité avec ses fidèles lecteurs» Très honorables invités, Très chers et fidèles lecteurs, Cette mémorable journée nous réunit pour dresser ensemble, concepteurs et fidèles lecteurs du Journal de Tanger, un bilan d´étape de notre hebdomadaire qui a traversé il y a trois années le cap de cent ans. Cette heureuse rencontre tant souhaitée nous offre l’opportunité d’exprimer notre reconnaissance, notre gratitude et un vibrant hommage aux fondateurs de ce support médiatique d’essence et de naissance tangéroises qui a su résister aux aléas du temps et de l’histoire, dans des conditions souvent agréables, parfois difficiles, mais toujours exigeantes. Exigeantes sur la qualité. Exigeantes sur la neutralité. Exigeantes sur la célérité. Exigeantes sur la ponctualité. Exigeantes sur la confiance mutuelle ; et exigeantes sur les grandes valeurs de la déontologie. Les professionnels de la presse savent qu’il est dix fois, peut-être vingt fois plus facile et plus rapide de confectionner un quotidien national comptant des dizaines de pages, qui est publié tous les jours, plutôt qu’un hebdomadaire régional qui ne paraît qu’une fois par semaine. L’explication est simple : le quotidien national peut traiter de tous les sujets et rapporter l’information de tous les continents. Il peut informer ses lecteurs sur les événements nationaux et internationaux survenant dans les quatre coins du globe, à Casablanca, à Paris, à Gaza, à New Delhi, à New York, à Téhéran, à Rome, à Aslamabad, à Naïrobi, à Baghdad, à Calcutta ou à Tokyo. Pour cela, il suffit au journaliste national de puiser dans son ordinateur l’information donnée par les innombrables agences de presse qui oeuvrent sur le terrain et de la reproduire. Cela constitue une réduction de la tâche et un gain de temps de 60 à 80%. Le reste est comblé par un travail journalistique propre au quotidien. Par contre, le travail d’un journal local ou régional est entièrement effectué sur le terrain parce que ses lecteurs attendent de lui l’information qu’ils ne trouveront ni dans la presse nationale ni sur les chaînes de télévision et encore moins sur les sites des agences de presse. A la différence donc du journaliste national, celui régional est tenu de se déplacer au cœur de l’événement, d’en faire la couverture sur place et de traiter l’information dans le temps et dans l’espace, parfois dans un chevauchement astreignant d´horaire et de calendrier, ou, au contraire, en l’absence d’activités suffisantes dans la ville et dans la région. Mais, dans tous les cas, l’avantage d’un journal régional, c’est qu’il fait, en quelque sorte, partie de la famille avec laquelle il partage les joies et les douleurs. C’est lui qui nous apprend ce qui se passe autour de nous, dans notre ville et dans notre région ; c’est lui qui annonce les heureux événements de mariage, de naissance, d’anniversaire ; et c’est encore lui qui transmet les condoléances et les afflictions. Le Journal de Tanger a toujours su préserver ce pacte de trait d’union entre les familles tangéroises et cette complicité avec ses fidèles lecteurs du samedi matin qui tiennent à le retrouver autour de leur tasse de café matinale. Il s’efforce d’être fidèle à ce rendez-vous étant conscient de la valeur morale que cela représente. Ce rendez-vous que votre Journal n’a jamais manqué, un siècle durant. Pendant ses 103 années d’existence, il était au rendez-vous avec trois générations. Il a connu de profonds changements eu égard à l’évolution de notre monde, notre pays, notre ville, notre société, notre environnement, aspirant toujours à l’amélioration et convoitant la satisfaction de ses fidèles lecteurs. Aujourd’hui, alors que vous êtes venus partager la joie d’une longue vie écoulée de votre journal qui continue à exister pour vous et grâce à vous ; aujourd’hui, alors que nous ressentons la chaleur et le bonheur de votre présence, je tiens, au nom de toutes les équipes rédactionnelle, commerciale et technique du Journal de Tanger, et en mon nom propre, à vous exprimer nos vifs remerciements et notre gratitude pour votre appui inconditionnel et vos encouragements rassurants. Nous osons prétendre à la continuité de votre soutien, mais aussi et surtout à votre grande indulgence. Mesdames et Messieurs, je vous remercie pour votre aimable attention et vous souhaite un joyeux anniversaire.

Vibrant hommage rendu à Mohamed TANJAWI, poète et journaliste

e grand poète et journaliste Mohamed Tanjawi est né à Tétouan le 6 L juin 1936. Il a effectué ses études primaires à l’école coranique et à l’Institut religieux avant de rejoindre l’Institut libre. M. Tanjawi s’est précocement intéressé au journalisme à travers, d’abord,

l’édition d’une revue manuscrite, et ensuite, la publication de ses premiers écrits médiatiques dans les journaux « Annahar » (Le Jour) et « Al Oumma » (La Nation), paraîssant à Tétouan. Son premier poème s’intitule « Sabah Al Hob » ( Matin d’Amour). En 1956 , ce grand intellectuel a reçu le Prix du Maroc de poésie et, une année plus tard, le Prix poétique du Trône. En 1957, il a travaillé, en qualité de journaliste, dans le quotidien « Assahrae » fondé par feu Allal Al Fassi. En 1959, il a intégré la station de Radiodiffusion du Royaume du Maroc à Rabat, avant de rejoindre le journal partisan « Attahrir » (Libération) de L’Union nationale des forces populaires (UNFP). En 1962, M. Tanjawi a participé à une session journalistique pendant deux années et demie au Caire. En 1964, il a assumé les fonctions de directeur et de rédacteur en chef du journal «Al Anbae » ( Les informations). Evoquant son parcours journalistique et poétique, M. Mohamed Tanjawi dira : « Je suis poète…je suis journaliste…je suis présent sur la scène beaucoup plus à l’ombre que sous les projecteurs ! ».

NOVEMBRE 2007

LE TEMPS de

L

Tanger

e Journal de Tanger a créé l’Evènement, dans une ville qui semble avoir retrouvé, l’espace d’une commémoration, le bonheur de ses années de gloire, le salut d’un passé figé dans son histoire, la félicité de retrouvailles inattendues, auxquelles personne n’osait plus croire ! Pourtant !! Pourtant, il y a, encore, des Tangérois qui y croient, qui invoquent le passé de cette ville, l’interrogent, l’interpellent comme pour se ressourcer de l’antique orgueil d’un Eden où la félicité était de rigueur, où les mœurs ‘’globalisées’’ n’avaient pas cours et où l’humain l’emportait sur toute autre chose. C’était Tanger d’Autrefois ! Les gens de Tanger, toutes origines confondues avaient, pourtant, une essence commune : leur ascendance mythologique. Antée, témoigne, depuis la colline de Charf, du passé divin de Tanger. Hercule, le téméraire avait élu Tanger, pour des exploits exceptionnels qui allaient ‘’bouleverser’’ l’harmonie physique de la terre. D’un coup de colère, il sépara, depuis ses Grottes d’Ashaqar, deux continents que les humains n’ont point réussi à recoller, depuis, fut-ce même en s’alliant les techniques les plus avancées des temps passés et modernes. Et, par un effort pénible d’imagination, je revois encore le fameux Souq Ed-Dakhel (Petit Sokko pour les latino-latins), plaque tournante (et incontournable) d’une place restée longtemps, dans l’imaginaire Tanger, comme le nerf névralgique des activités commerciales de cette ville. Le Café Central était bien le centre vital et dynamique de l’activité sociale, offrant une symphonie aurorale de lumières, de couleurs et d’exotisme. Le Café Central – qui ne peut être évoqué sans invoquer la figure d’un grand Tangérois, l’éternel Alem, Sidi Sadeq El-Ftouh, Dieu ait son âme, était le lieu de prédilection des habitants originaires de plus de cinquante communautés différentes, d’Afrique, d’Europe, d’Amérique et d’Asie, qui coexistaient, en parfaite harmonie, dans cette ville, autrefois, havre de paix, de sécurité et de tolérance. Je revois encore la rue des Siaghine, artère cosmopolite par excellence où musulmans, juifs, chrétiens, indous et autres, commerçaient dans une ambiance sereine et décontractée, utilisant leurs idiomes propres et gesticulant aux manières spécifiques de leurs communautés respectives. La Kasbah, Dar El Mekhzen, Bab El ‘Assa, Les remparts de Moulay Ismaïl, Bab El Bahr, Amrah, Dar Al-Baroud, Wad Ahardane, autant de symboles de Tanger que le laisser-aller ‘’coupable’’, à la fois des autorités et des élus, -si jamais il y en avaient quelques uns!- a fini par vider de sa haute signification historique, emblématique, une médina qui a affronté, à travers les âges et avec un rare courage et une détermination farouche, tant d’envahisseurs et de conquérants, venus des quatre coins du monde, mais qui a fini par céder, sous l’œil ‘’impitoyable’’ des uns et des autres. Et puis, ce fut l’EXPO !!! et tout ce monde de ‘’dormeurs convaincus’’ ces ‘’Ahl Al-Kahf, (les gens de la grotte), ces adeptes indolents du ‘‘moindre effort’’, de donner l’impression de se réveiller en sursaut, comme par enchantement, cherchant à récupérer des places et quartiers longtemps abandonnés au gré de la dégradation et du délabrement, et ce, par des procédés stériles de replâtrage dont l’inefficacité a bien été prouvée, ailleurs. Merci donc au Journal de Tanger qui a fêté, samedi dernier, son premier centenaire ! Merci, aussi, à son dynamique directeur, le Tangérois de bonne souche, Si Abdelhaq Bakhat qui a su créer l’Evènement, en donnant à cette commémoration symbolique, une dimension nationale, voire internationale, puisqu’il a réussi à réunir à Tanger, une pléiade d’intellectuels, d’écrivains, de penseurs, d’hommes politiques, d’académiciens, de journalistes, d’artistes, de toutes les tendances, de toutes les croyances. Je ne pourrai rappeler, ici, les moments solennels de cette commémoration, mes collègues du journal rendront compte, sans doute des faits marquants de la fête, mais je sais que le faste y était de rigueur et je suis convaincu que Si Bakhat fera, encore mieux, au prochain centenaire. AZIZ GUENNOUNI

Extrait du «Livre d’Or» du centenaire du Journal de Tanger»


Spécial centenaire

NOVEMBRE 2007

LE JOURNAL DE TANGER :

un patrimoine de la ville

«A ceux qui nous aiment» par : ABDEL ILAH ABBAD Pour certains, c’est le doyen de la presse régionale, le ‘’dinosaure’’, selon le délégué de l’agence MAP à Tanger, Driss Hidass. Pour d’autres, comme l’ex ministre de la communication Larbi Messari, c’est un patrimoine de la ville ; un point de vue coïncidant avec celui du professeur/collaborateur du Journal de Tanger avec sa rubrique des ‘’12 travaux d’Hercule’’, Mohamed Yemlahi Ouazzani, qui définit (emblématiquement bien sûr) notre hebdomadaire comme ‘’Le Grand socco médiatique’’. Pour tout le monde sans exception, l’hebdomadaire est une mémoire de la ville et de sa région. Mais ce sont toujours les artistes qui savent mieux que quiconque exprimer ce qu’ils ressentent. « En disant que le Journal de Tanger a 103 ans, on a tout dit », s’exclame Ahmed Ben Yessef au micro de notre collègue espagnole de ‘’Calle de Agua’’. « Ce journal ne fait pas partie de la génération de la facilité, c’est un journal qui a connu les premières techniques d’impression, et les premières machines d’imprimerie.

Une évolution lente et sûre lui a permis d’accéder à la nouvelle technologie avec brillance et résistance à la concurrence et aux changements. Il a su se moderniser, s’adapter à toutes les vagues», dira dans son témoignage le professeur universitaire, et fidèle lectrice du Journal de Tanger Saïda El Othmani. Un témoignage qui rejoint quelque part celui d’un grand professionnel de l’information, Notre ami Saïd Kobrit de la TVM qui représentait la section locale du SNPM. Pour lui, l’exemple du Journal de Tanger incarne aussi le succès de l’entreprenariat en matière de presse. À moins de le reproduire intégralement, il est difficile pour ne pas dire impossible de résumer l’exposé du Dr Tayeb Boutabkalt sur ‘’L’histoire de la presse à Tanger’’. Retenir cependant ce qu’il a souligné à la fin de son discours sur cette longue ‘’survie’’ en quelque sorte du Journal de Tanger aux grandes mutations qui ont marqué le siècle écoulé, en sachant s’adapter aux aléas du temps. Beaucoup d’émotions sin-

cères et spontanées dans les nombreux témoignages, comme ceux de Rachelle Mouyal, directrice retraitée de la librairie des colonnes, de Mounira Zouak, représentant le Web de la diaspora tangéroise ‘’Tangerjabibi’’, et de bien d’autres qui m’excuseront de ne pas pouvoir tous les citer. Ce qui est évident, c’est que notre hebdomadaire, grâce à l’ouverture de sa direction et de toutes ses équipes, a fini par se débarrasser de

ce vieux cliché de support «officiel» et «mondain» par excellence. Aujourd’hui il se fait l’écho, en toute indépendance, de tous les courants d’opinion, même les plus controversés tels que celui des marxistes léninistes d’Annahj Adimocrati, ou des islamistes d’Al Adl Wal Ihssane, pour ne citer que ces deux là, contribuant ainsi à cette petite brise de liberté d’expression qui a commencé à souffler avec l’avènement du nouveau règne.

Notre ouverture se veut tout de même prudente, car on n’a pas le droit de prendre trop de risques lorsqu’on a la responsabilité de préserver un patrimoine aussi précieux. Un patrimoine malheureusement jalousé injustement. Une bonne partie des archives du Journal de Tanger a été soustraite par la direction précédente de l’hebdomadaire. Une autre, non moins importante est partie en fumée dans les deux attentats incendiaires dont le Journal a été victime fin des années 90. Le directeur actuel, Abdelhak Bakhat est constamment calomnié, voire diabolisé. Une machination machiavélique l’a privé injustement de plusieurs mois de liberté. Votre serviteur, auteur ce cet article, a été insulté et séquestré par l’ancien Wali, puis arrêté abusivement et conduit dans les locaux de la police pour se retrouver dans une clinique, victime d’une grave dépression. Le dernier coup bas en date a cherché à nuire à l’image de la direction du Journal de Tanger pour avorter une opération de partenariat avec

Saïda El Othmani

Tayeb Boutabkalt

Rachelle Mouyal

Larbi Rmiki

Saïd Kobrit

COLLOQUE

algré leur M brièveté, les communications

des participants au colloque sur le rôle déterminant des médias dans le devenir du monde, organisé dans le cadre de la commémoration du centenaire du Journal de Tanger, ont suscité un grand intérêt et déclenché un débat très animé. Mahmoud Maarouf , directeur pour le Maroc d’Al Qods Al Arabi, a dès le départ été catégorique : il a indiqué en substance que l’influence des médias demeure tributaire du degré de démocratisation de la vie publique, pour qu’il puisse y avoir une

Larbi Messari (à g.) en grande conversation avec l’artiste Ahmed Ben Yessef et son épouse Ana.

une association voisine sur l’autre rive du détroit. Hélas, aucune des deux chaînes de télévision ‘’publiques’’ n’a daigné couvrir les activités du centenaire du Journal de Tanger, coïncidant avec la commémoration de la Journée nationale de l’information. On ne sait pas pour la TVM, mais pour 2M , il est du domaine public que la correspondante en place à Tanger ne nous aime pas. Elle a de vieux griefs contre le Journal de Tanger du temps où elle travaillait chez la concurrence locale. Trêve d’enfantillages… Les autres chaînes de radios locales par contre ont manifesté un grand intérêt pour l’événement. Mon ami Larbi Rmiki ne croyait pas si bien dire : «Beaucoup de gens ne vous aiment pas, mais soyez sûrs que ceux qui vous aiment sont beaucoup plus nombreux», a dit le président de l’Association Tanger Action Culturelle, en conclusion de son témoignage. C’est à ceux-là que nous nous devons. Ils sont nombreux, très nombreux en effet. Ils sont de tous bords, de toutes confessions, de toutes nationalités et nous stimulent dans notre volonté de continuer à refléter ce cosmopolitisme légendaire de notre ville, qui, espérons-le de tout cœur, sera récompensé enfin, dans quelques jours, lorsque le BIE annoncera que la ville de Tanger est retenue pour abriter l’Expo de 2012. Croisons les doigts. Abdel Ilah Abbad abbadabdel@gmail.com

L’influence des médias sur le devenir du monde

presse représentative des différents courants d’opinion, agissante et influente dans la confection de l’opinion publique au sens le plus large. Les nouvelles technologies de l’information de plus en plus vulgarisées de nos jours ont bouleversé les réalités des pays où la démo-

cratie est titubante ou inexistante. L’ouverture en matière des nouveaux supports est tellement grande que rien ne peut freiner l’éclosion des idées et leur cheminement vers les choix résultant de l’analyse des nombreux contenus présentés aux lecteurs, auditeurs, télés-

De g. à dr.: Mahmoud Maarouf, Abdellatif Chahboun (modérateur), Bachir Znagui et Talâe Saoud Al Atlassi

pectateurs et internautes. Le deuxième intervenant, Talâe Saoud Al Atlassi du HACA, déclarera que c’est lui-même qui a été à l’origine de l’enterrement du journal gouvernemental, Al Anbae, dont Mohamed Tanjawi, objet de l’hommage organisé dans le cadre du centenaire

du Journal de Tanger et de la journée nationale de l’information, était directeur. Il dira aussi que le HACA existe pour que l’opposition ‘’légitime’’ puisse avoir voix au chapitre, même si elle se trouve en dehors du parlement. Ces deux affirmations sus-

Une vue de l’assistance.

citeront moult interventions au moment des débats. Mais le public restera sur sa faim, car les contraintes horaires de l’organisation ne permettaient pas à Atlassi de mieux reformuler ses affirmations, ou du moins les nuancer. Quant à Bachir Znagui, du bureau central du SNPM, il a en quelque sorte relancé à sa manière l’éternel débat sur ‘’la presse et le pouvoir et le pouvoir de la presse’’. Il a rappelé au passage les cas ‘’Nichane’’ et ‘’Al Watan Al Ane’’ qui ont osé aborder des sujets considérés encore comme tabous (la monarchie, les secrets défense…) avant de reconnaître les trébuchements de l’actuel code de la presse sur des problèmes qu’il a qualifiés de ‘’classiques’’, au moment où de nouveaux défis nous interpellent avec l’avènement des nouvelles technologies de l’information. A. ABBAD


Especial centenario

“El gran zoco mediático” anunció que para el próximo año tendrá carácter diario

E

l semanario de información general Le Journal de Tanger celebró el pasado sábado, 10 de noviembre, sus 103 años de publicación ininterrumpida en Marruecos y además su director, Abdelhak Bakhat, anunció que en enero de 2008 saldrá a la calle todos los días.

El acto, que comenzó pasadas las once de la mañana en el hotel Minzah de Tánger, contó con la presencia de numerosos familiares, amigos, periodistas y autoridades regionales que quisieron acompañar a todo su equipo en un día tan importante como este.

de la región Tánger-Tetuán y presidente de la asociación Tánger 2012, Mohamed Hassad, fueron las grandes ausencias de la jornada. Ambos representantes de la ciudad no pudieron asistir a la celebración ya que se encontraban, en el mismo momento, en la ciudad de Marrakech acompañando a la delegación de la Oficina Internacional de Exposiciones (BIE), con motivo de los preparativos de la candidatura de la Expo 2012 de Tánger. En su lugar, estuvieron otros miembros de la comitiva de gobierno, algunos diputados así

Mohamed Tanjawi abrazando a Ahmed Ben Yessef.

“Le Journal de Tanger es el decano de la prensa local, nunca ha fallado a su misión de informar a los tangerinos” así “Le Journal de Tanger es el periódico de los tangerinos”, afirmó el profesor Mohamed Yamlahi Ouazzani, quien además definió el carácter emblemático de este semanario como “el gran zoco mediático”. Entre los más de un centenar de invitados, el Aniversario de Le Journal de Tanger disfrutó del apoyo del consejo de la ciudad de Tánger y nutridos

testimonios como el del secretario de la sección local del Sindicato Nacional de la Prensa de Marruecos (SNMP), Saïd Koubrit. El periodista y poeta Mohamed Tanjawi, fue el gran homenajeado de la jornada. Tanjawi ofreció palabras de agradecimiento y admiración para el “dinosaurio de la prensa general”, como lo denominó el director regional de la agencia de noticias de Marruecos MAP, Driss Hidass. Por su parte, el alcalde de Tánger, Derham Dahman y el wali

como el ex embajador en Latinoamérica en los años ochenta y ex ministro de comunicación, Larbi Messari. Messari expresó su alegría por estos 103 años de información regional y definió a Le Journal de Tánger como “un patrimonio de la ciudad”. Asimismo, el ex embajador, defendió la lengua española en Tánger, donde según afirmó para Calle de Agua, hay actualmente 58.000 niños que estudian este idioma en los colegios de la ciudad. “Queremos que nuestras gene-

raciones venideras aprendan español para que conversen con el continente vecino”, además añadió “el español tiene una gran tradición, sobre todo en Tánger, porque hasta la época nacional, el español era la lengua intelectual y social. Por eso cualquier instrumento (como es el periodismo) es bueno”. Un Aniversario lleno de emociones y recuerdos donde se dedicó un amplio espacio a la evolución de la historia de este periódico desde su nacimiento en 1904 hasta la actualidad. Sentimientos que se materializaron en las palabras de su director, Abdelhak Bakhat que afirmó, “tanto para mí como para los lectores de Marruecos es un día histórico”. Junto al grupo de profesionales de las letras, encontramos también rostros conocidos de la música y las artes. Así, el reconocido pintor marroquí y diseñador del Mural del Centenario del Sevilla FC, Ahmed Ben Yessef señaló la importancia de Le Journal de Tanger como “documento de la memoria del país, no sólo de Tánger sino de Marruecos”. Ben Yessef defensor de la “cultura del mestizaje”, vive a caballo entre Sevilla, Tánger y Tetuán y en esta ocasión quiso destacar la profesionalidad del director de Le Journal de Tanger y afirmó que “es un hombre con una apertura total y mental. Está dispuesto a hablar con todo el mundo y de todo, lo cual es muy importante en la situación de este país y dice muchísimo a su favor”. “Con decir que ha estado 103 años, está todo dicho”, sentenció Ben Yessef. Una cena de gala, a la que se sumaron muchos más amigos como el presidente de la Universidad Abdelamalek Essaadi de Tetuán, Mustapha Bennouna, puso el broche final a una jornada de celebración y de felicitaciones a este semanario que dentro de unos meses se convertirá en un periódico diario.

“La influencia de los medios en el futuro del mundo actual” Este fue el título del coloquio que se llevó a cabo en la celebración de Le Journal de Tanger

pesar de su A brevedad, las intervenciones de

los participantes en el coloquio sobre el papel determinante de los medios en el porvenir del mundo, suscitaron un gran interés y desencadenaron un debate muy animado.

Mahmoud Maarouf, director por Marruecos del periódico londinense “Al Qods Al Arabi”, desde el principio fue contundente; él indicó en sustancia que el papel de los medios depende de la democratización de la vida pública, para que pueda haber un reflejo de la opinión pública, y asimismo puedan actuar e influir en la confección de la misma. Las nuevas tecnologías de la información cada vez más y más son habituales hoy en día y ponen de manifiesto la realidad de los países donde la democratiza-

ción está titubeando o inexistente. La apertura en materia de estos nuevos soportes es tan grande que nada puede frenar la eclosión de ideas que se materializan a través de los numerosos contenidos y análisis presentados a los lectores, a los oyentes, telespectadores e internautas. El segundo participante, Saoud Al Atlassi de la Alta Autoridad de la Comunicación Audiovisual (HACA), declaró que él mismo ha sido quien ha originado el entierro

del periódico gubernamental, Al Anbae, del que entonces Mohamed Tanjawi, protagonista del homenaje organizado en el acto de celebración del centenario de Le Journal de Tanger y de la jornada nacional de información, fuese director. Él dijo asimismo, que la HACA existe para que la oposición “legítima” pueda tener voz, incluso aquella que está fuera del parlamento. Esta segunda intervención suscitó muchas intervenciones en el momento del

debate y el público se quedó con ganas, ya qye las restricciones horarias de la organización no permitieron a Altassi reformular mejor sus afirmaciones, o por lo menos matizarlas. En cuanto a Bachir Znagui, de la junta directiva del Sindicato Nacional de la Prensa de Marruecos (SNPM), de algún modo relanzó a su manera el eterno debate sobre “la prensa y el poder y el poder de la prensa”. Él recordó de paso el caso de los dos periódicos “Nichane” y “’Al Watan Al Ane”, que fueron procesados por tratar aspectos considerados aún como tabúes (la monarquía, los secretos de defensa…) para reconocer luego las carencias y lagunas del actual código de la prensa. Y añadió que se sigue debatiendo sobre los problemas que él calificó de “clásicos” en ves de prestar el interés necesario a los retos de la nueva sociedad de la información y la tecnología. Abdel Ilah Abbad abbad bdel@gmail.com

NOVEMBRE 2007

Entrevista a M. Abdelhak Bakhat Director del semanario “Le Journal de Tanger”

r. Abdelhak Bakhat es director del S semanal “Le Journal de Tánger” que el pasado sábado día 10 de noviembre

celebró su Primer centenario entre la población tangerina acompañado de numerosos amigos. En un español cada vez más correcto, el conductor de Le Journal de Tánger atendió así a Calle de Agua.

• Señor Bakhat, ¿cómo se siente en este primer Aniversario de su periódico? —Este centenario es para mí y para todos los lectores de Tánger una alegría muy grande. Hemos preparado este centenario con los periodistas de todo Marruecos, con el sindicato de la prensa de Marruecos y tanto para mí como para los lectores de Marruecos es un día histórico. • A pesar del Festival de Cine, la polémica por la visita de los Reyes y demás actos que han coincidido en este día, hay una gran presencia de familiares y amigos. ¿Ha notado usted alguna ausencia destacada? —Han venido el 90% de los invitados, pero en la cena de gala van a venir más porque hay muchos amigos que están de viaje que tienen alguna misión, pero llegarán más tarde. • ¿Qué nos puede decir respecto a la polémica en la que algunos medios lo acusaban de “delincuente”? —Esa polémica a mi no me interesa porque todo lo que han dicho son mentiras, todo eso no tiene nada que ver con el periódico. Es una campaña venenosa de alguien de aquí de Tánger que tiene envidia a El Periódico de Tánger, pues es el periódico más leído y que tiene un gran negocio. Esta gente siempre está detrás, no es la primera ni la segunda polémica que sacan, pero yo no le doy importancia porque son no merece la pena. • ¿Ha tomado usted alguna medida legal contra estas personas? Sí, el martes o el miércoles viajo a Madrid para tomar medidas legales contra periódicos como el ABC y El Mundo que han escrito cosas que no son verdaderas. • A pesar de todo ¿sigue apoyando el español dentro de su periódico? —Por supuesto, como he dicho en mi intervención, apoyo la lengua española como vínculo de unión y estoy dispuesto a ayudar a la Junta de Andalucía, a la Asociación de la Prensa de Cádiz (APC) y al proyecto Calle de Agua.

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