Non à la dépénalisation du cannabis !

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> ARGU FLASH < 16 octobre 2012

NON À LA DÉPÉNALISATION DU CANNABIS ! Dimanche 14 octobre 2012, Vincent Peillon, ministre de l’Education nationale du gouvernement de Jean-Marc Ayrault, s’est prononcé pour un débat sur « la dépénalisation du cannabis ». 1°) Cela suffit, la majorité fait assaut de propositions dans le domaine sociétal, agite des chiffons rouges - droit de vote des étrangers, mariage homosexuel et maintenant dépénalisation du cannabis- pour masquer ses difficultés dramatiques dans le domaine économique et social ainsi que le coup de massue sans précédent sur les impôts des ménages et des entreprises. Tout cela est cynique et dangereux. 2°) La sortie de Vincent Peillon qui rouvre le débat sur le cannabis, est d’autant plus irresponsable qu’elle ne vient pas de n’importe quel ministre, mais du Ministre de l’Education ! Quel signal envoyons-nous à nos enfants, quand le Ministre qui est en charge de leur instruction, qui prétend porter une « morale laïque », explique benoîtement qu’il faut réfléchir à la dépénalisation de l’usage d’une drogue ? 3°) La vérité, c’est que Vincent Peillon rouvre le débat, parce que François Hollande et la gauche n’ont jamais été clairs sur la question des drogues ! Souvenons-nous des hésitations de François Hollande qui disait le 6 juin 2011, sur la dépénalisation du cannabis : « il va falloir réunir une commission à l'échelle de l'Europe », une Commission de plus ! Martine Aubry, alors patronne du PS : « je suis pour la dépénalisation du cannabis » (16 septembre 2011, rue 89) ; Les alliés du PS, Verts et Parti Radical de Gauche y sont favorables. Marisol Touraine le 31 août dernier ouvrait la voie à l’expérimentation de salles de shoot pour les drogues dures. 4°) Les atermoiements n’ont que trop duré ! Certes, Jean-Marc Ayrault a rappelé à l’ordre Vincent Peillon. Mais on sait ce que valent les rappels à l’ordre du Premier ministre : le 5 juin dernier Jean-Marc Ayrault avait déjà blâmé Cécile Duflot pour sa prise de position en faveur de la dépénalisation du cannabis, et cela n’a pas empêché Vincent Peillon de récidiver quelques mois plus tard… Dans ce contexte, il appartient au Président de la République de prendre ses responsabilités et d’affirmer son autorité. Or, une nouvelle fois, il s’est bien gardé de s’engager personnellement sur cette question. Il doit donc solennellement condamner définitivement l’idée d’une dépénalisation du cannabis. www.u-m-p.org 1


5°) Sur le fond, cet « énième » signal de laxisme est inacceptable. Il faut tordre le cou à quelques idées reçues. Le cannabis, c’est une drogue, ce n’est pas la substance sympathique, festive et inoffensive que nous dépeint la gauche. Son usage est dangereux pour la santé physique et mentale, avec des effets cancérigènes, schizophréniques (le risque de devenir schizophrène est multiplié par 10 chez les personnes ayant consommé du cannabis dès l’adolescence) et néfastes sur les systèmes hormonal et immunitaire. On remarque aussi un lien entre les infarctus, chez les personnes de moins de 30 ans, et la consommation précoce du cannabis. Le lien entre consommation de cannabis et détérioration des capacités mentales chez l'adolescent a été prouvé scientifiquement par une étude longue de 40 ans menée à Dunedin, en Nouvelle-Zélande. Elle a été publiée lundi 27 août 2012 par l'Académie américaine des sciences. Et que dire de la conduite sous l’emprise du cannabis ? Le risque d’être responsable d’un accident de la route mortel quand le conducteur a fumé du cannabis est environ multiplié par deux. Si l’alcool est ajouté au cannabis le risque est alors multiplié par 16 ! Il faut en finir avec cette idée folle qui consiste à croire qu’il faut supprimer toutes les peines car la peine créerait le délit… D’ailleurs, près de 40% des jeunes de 17 ans qui ne consomment pas de cannabis déclarent ne pas le faire en raison de l'interdit qui pèse sur ce produit (Enquête ESCAPAD, parue en juin 2009). C’est la preuve que si la pénalisation n’est pas l’alpha et l’oméga, elle permet de limiter la consommation. Le raisonnement de la dépénalisation est sans fin. Si on légalise le cannabis, les antiprohibionnistes défendront demain la dépénalisation des drogues dures. Aujourd’hui on parle du cannabis, et demain la cocaïne, le crack ou l’héroïne ? Banaliser le cannabis, c’est repousser les barrières de l’interdit vers des drogues beaucoup plus dures. Il n’existe aucun lien entre dépénalisation et fin des trafics. Si demain le cannabis était en vente libre, les organisations mafieuses sauraient s’organiser pour garder un avantage comparatif en pratiquant la baisse des prix à outrance par exemple (c’est ce qui se passe pour le tabac par exemple). La légalisation n’empêchera pas les marchés parallèles: certains usagers voudront consommer plus que les quantités fixées, d’autres ne voudront pas être repérés comme des usagers de la drogue… En cas de dépénalisation, les mafias ne disparaîtront pas, mais le péril sanitaire, lui, augmentera : pour concurrencer le cannabis classique les trafiquants répliqueront en inondant le marché avec du cannabis plus nocif. C’est ce qu’il s’est passé aux Pays-Bas. D’ailleurs, les pays qui sont allés sur la voie de la dépénalisation font marche arrière : o Le Royaume-Uni a reclassé le cannabis parmi les drogues dangereuses ; o Aux Pays-Bas, l’accès aux coffee-shops sera réservé aux résidents nationaux ; o L’Espagne a mis un terme en 1992, par la loi Corcuera, à la dépénalisation du cannabis après avoir constaté un effet d’entraînement vers les drogues dures. Face au fléau des drogues, les hommes politiques ont le devoir d’être intransigeants sur le respect de la loi, de préserver les interdits, afin de protéger nos enfants.

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