Le prix à payer pour la sortie du nucléaire planifiée par François Hollande

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< 27 Mars 2012

LE PRIX À PAYER POUR LA SORTIE DU NUCLÉAIRE PLANIFIÉE PAR FRANÇOIS HOLLANDE François Hollande veut fermer 24 réacteurs nucléaires au cours des 13 prochaines années. Mais il prétend que, dans un premier temps, rien ne serait changé et qu’il se contenterait de fermer, d’ici 2017, la seule centrale de Fessenheim en Alsace (qui a 2 réacteurs). Ce double langage n’est pas acceptable : François Hollande ne peut pas continuer à expliquer qu’il doit fermer 24 réacteurs pour atteindre son objectif de réduction d’1/3 de la part de nucléaire dans notre production d’électricité d’ici 2025, mais qu’il n’a pour l’heure décidé la fermeture certaine que de 2 réacteurs. François Hollande a le devoir de dire aux Français et aux milliers de salariés concernés quels sont les 22 autres réacteurs qu’il compte fermer. En restant aussi flou sur ses intentions, François Hollande se prépare à mentir aux Français et aux salariés de la filière nucléaire.

1/ Fermer 24 réacteurs conduirait à une augmentation du prix de l’électricité qui pénaliserait les ménages et les entreprises : La France est l’un des pays européens où le prix de l’électricité est le plus faible. En Allemagne, l’électricité y est deux fois plus chère pour les particuliers (240 €/MWh contre 120 €/MWh) et 50% plus chère pour les entreprises (122 €/MWh contre 80 €/MWh). Cela est possible car l’électricité nucléaire, qui représentait 77,7 % de la production française d’électricité en 2011, est l’énergie la moins chère à produire. Elle coûte 40€/MWh soit 1,825 fois moins cher que l’énergie produite par le cycle combiné à gaz ou à charbon ; 2,05 fois moins cher que l’éolien terrestre ; 4,5 fois moins cher que l’éolien offshore et environ 7,5 fois moins cher que le solaire photovoltaïque… L’impact de l’arrêt de 24 réacteurs augmenterait immédiatement de 30% le prix de l’électricité en faisant la moyenne des différents scénarios possibles. En moyenne, le budget d’électricité d’un ménage avec deux enfants est de 740 €/an sans utilisation du chauffage électrique et de 1600 €/an avec utilisation du chauffage électrique. Avec une augmentation de 30%, le budget moyen d’un foyer serait donc alourdi de 220€ par an, et jusqu’à 480€ pour les foyers utilisant le chauffage électrique. Au niveau national, cela signifierait que les dépenses des consommateurs (particuliers et entreprises) pour l’électricité augmenteraient d’environ 10 milliards € par an.

2/ La proposition de François Hollande conduirait à une dégradation du déficit commercial de la France et à un recul de notre indépendance énergétique : L’efficacité de notre industrie nucléaire nous a permis d’exporter 10 % de notre production d’électricité en 2011 : 3,1 milliards € d’exportations et 500 millions € d’importations, soit un solde positif de 2,6 milliards €. www.u-m-p.org 1


En cas de remplacement des 24 réacteurs par une production 50% gaz - 50% énergies renouvelables, notre déficit commercial se dégraderait de 8 Mds € / an (5,5 milliards d’importations de gaz + 2,6 milliards d’annulation de notre solde exportateur) Par ailleurs la balance commerciale serait également dégradée de plusieurs milliards d’euros par an du fait des importations d’équipements pour la production d’énergie renouvelables (en particulier dans le photovoltaïque et l’éolien qui sont, pour leur grande partie, produits à l’étranger) ; En outre, dans cette hypothèse, on aboutirait à un quasi-doublement des émissions de CO2 de notre parc électrique (+80%) et donc à une aggravation du réchauffement climatique. Un paradoxe alors que la sortie du nucléaire est motivée par des considérations environnementales. en cas de remplacement des 24 réacteurs par une production uniquement au gaz, il faudra compter 30 Mds€ d’importations de gaz supplémentaires par an. Une folie alors que notre déficit commercial était déjà de près de 70 milliards en 2011 et que les prix des énergies fossiles, comme le gaz, ne vont cesser d’augmenter avec une demande énergétique mondiale qui va croître de 30/40% dans les 20 ans à venir.

Réduire la part du nucléaire pour le remplacer par du gaz, c’est aussi se mettre à la merci des pays producteurs d’énergies fossiles comme l’Arabie Saoudite ou la Russie, c’est donc renoncer à notre indépendance énergétique. A l’inverse, grâce au nucléaire, nous avons un taux d'indépendance énergétique de 50% aujourd’hui contre 25% en 1973.

3/ La proposition de François Hollande menacerait directement les emplois de la filière nucléaire et, plus largement, la compétitivité de toutes les entreprises On estime que 240 000 emplois peuvent être considérés comme relevant de la filière nucléaire : 125 000 emplois directs et 115 000 emplois indirects. Si on évoque les 171 000 emplois induits, permis par les dépenses des employés directs et indirects, cela signifie qu’au total, 400 000 emplois dépendent directement du nucléaire en France. La réduction d’1/3 de la puissance nucléaire pourrait conduire à la perte de 130 000 emplois, à laquelle s’ajouterait une perte d’environ 150 000 emplois due à la hausse des prix de l’électricité. Il faut en effet prendre en compte les 2 millions d’emplois (selon l’UNIDEN, l’Union des Industries Consommatrices d’Energie) dans des industries fortement consommatrices d’électricité qui seraient fragilisés par le renchérissement de l’électricité en cas de réduction du nucléaire. La création d’emplois pour le démantèlement des centrales ne serait qu’une mince compensation : il représenterait 10 000 à 13 000 emplois seulement (directs, indirects et induits). Enfin, l’électricité bon marché est un élément déterminant de notre compétitivité, à laquelle elle contribue à hauteur de 25% dans l’industrie du papier, de 20% pour la chimie minérale et les fibres artificielles, de 15% pour l’industrie des métaux non-ferreux, et enfin de 10% pour la fonderie et la sidérurgie. Défendre le nucléaire, c’est défendre toutes les emplois industriels de France. La proposition de François Hollande de réduire d’1/3 notre production d’énergie nucléaire, mènerait donc à l’un des plus grands plans de licenciement jamais imaginés en France. www.u-m-p.org 2


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