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UNION PROFESSIONNELLE DES MÉTIERS DE LA FINITION

VIE SYNDICALE Assemblée générale UPMF-FFB Optimiser les conditions d’exécution des travaux de finition ACTUALITÉ Numérique BIM : quel logiciel choisir ? LA REVUE DES MÉTIERS DE LA PEINTURE ET DU REVÊTEMENT DE SOL

FORMATION Jeunes de moins de 18 ans Attention aux travaux interdits et réglementés

DOSSIER

LA DÉMATÉRIALISATION : QUAND L’ENTREPRISE DIT « BYE-BYE » AU PAPIER

ACTUALITÉ

LES LOGICIELS SUR TABLETTE SAGA

TOLLENS : UN PASSÉ HOLLANDAIS, UN AVENIR MONDIAL

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o c to b r e

2016


CLUB ALLIANCE Fabricants de produits, de matériels ou prestataires de service, vous constituez l’environnement professionnel de l’entrepreneur de finition. Le Club Alliance est un lieu privilégié entre les entreprises membres de l’Union professionnelle des métiers de la finition et leurs fournisseurs partenaires.

Si vous souhaitez adhérer au Club Alliance Contactez Yves Labbé : contact@cluballiance.fr


Éditorial La sécurité est capitale

L’

Nous avons souhaité consacrer le dossier de ce numéro de juillet au travail en hauteur. De nombreux ravalements de façades sont en cours en cette période estivale et les chutes de hauteur sont un risque majeur dans nos métiers. D’où l’importance de la prévention et l’absolue nécessité d’une formation adaptée.

www.cluballiancepeintures.com

©MANUMOVIES

été est souvent une période de forte activité pour les métiers du bâtiment en général, et de la finition en particulier, ce qui signifie une vigilance accrue en matière de sécurité.

Dans nos entreprises, la sécurité est capitale. Elle constitue certes un gage de qualité car un chantier sûr est un chantier bien organisé et dans ce sens, la prévention rapporte plus qu’elle ne coûte comme le prouvent des enquêtes réalisées par l’OPPBTP (Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics) auprès d’entreprises du bâtiment. Mais elle est aussi et surtout humainement impérative. A cette occasion, rappelons que l’embauche d’un jeune inexpérimenté en emplois d’été sur chantier requiert la plus grande vigilance. La majorité des entreprises ont intégré une culture de prévention du risque en formant leurs salariés. Ne relâchons pas nos efforts pour améliorer les conditions de travail. La prévention ne doit pas être perçue comme une contrainte mais comme un avantage qui permet de mieux travailler en toute sécurité. Alors que le bâtiment peut espérer une sortie de crise, les défis à relever en matière de prévention ne manquent pas.

Pensez-y ! Reflets & Nuances est consultable en version numérique

Je profite de ce numéro de juillet pour vous souhaiter un bel été. Et sur vos chantiers, veillez à ce que les règles de sécurité soient respectées ! Marc CIOLFI Président de l’Union professionnelle des métiers de la finition

Sommaire P.

4

P.

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VIE SYNDICALE

DOSSIER

Préparer nos adhérents aux changements p.4

Le travail en hauteur

La vie des sections p.6

Un chantier bien préparé, des risques d’accident limités

Assemblée générale UPMF-FFB

Optimiser les conditions d’exécution des travaux de finition p.9 Sections régionales UPMF-FFB

La réforme territoriale au sein de la FFB p.10

P.

26

TECHNIQUE Rénovation

Un nouvel écrin pour les Nymphéas p.26 Antirouille

P.

12

ACTUALITÉ Numérique

BIM : quel logiciel choisir ? p.12 Tarification AT/MP

Les codes risques passeront de 28 à 15 au 1er janvier 2017 p.17 VUL

Pick-up, le choix plaisir p.19

Peindre les surfaces métalliques : les solvantés pas encore détrônés p.29 Aménagement

Solutions sol et murs en espaces santé p.32 Accessibilité

Bâti existant : nouvelle réglementation p.35 Equipements sportifs

Le bon sol pour la bonne pratique p.37

Peinture façade

De la technique à la décoration p.38 Ite

Enveloppe bardage en bois peint et nature pour la CNAV de Tours p.43 Questions des entreprises de l’UPMF-FFB p.47 P.

50

FORMATION Jeunes de moins de 18 ans

Attention aux travaux interdits et réglementés p.50 Objectifs compétences

Plan TPE reconduit en 2016 p.55 Euroskills 2016

L’aventure a commencé p.57 P.

63

À NE PAS MANQUER Les nouveautés de juillet 2016

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VIE SYNDICALE

VIE DES SECTIONS

Préparer nos adhérents aux changements Christian Corbe est président de la section peinture finition de l’Ille-et-Vilaine depuis plusieurs années. Très attaché à son mandat, il suit avec intérêt les changements dans nos métiers et pratiques pour y préparer les adhérents.

© UPMF

Ce qui me motivait, c’était de pouvoir échanger avec des confrères, apporter des solutions et représenter au mieux nos métiers.

Reflets & Nuances Pouvez-vous nous présenter la section peinture finition de l’Ille-et-Vilaine ?

R&N Justement, l’opération d’acquisition de stations de nettoyage dont votre section est à l’initiative, est un succès !

Christian Corbe • Avec 129 entreprises adhérentes et 1 620 salariés, notre section est stable et même en légère croissance ! L’effectif moyen est de 12 à 13 personnes mais en réalité, avec un adhérent de plus de 200 salariés et une douzaine d’entreprises adhérentes de 50 à 60 salariés, je dirais que la typologie de la structure qui nous rejoint est de 6 à 8 salariés. Comme toutes les autres sections, le recrutement de nouveaux adhérents est crucial. Nous avons recruté 7 entreprises par le biais de l’opération conjointe avec l’Agence de l’eau pour s’équiper de stations de lavage des brosses et rouleaux (voir R&N 163). Mais ce sont surtout nos adhérents nos meilleurs ambassadeurs ! Chaque année, lors de la Nuit du bâtiment, nous récompensons les parrains.

C.C. En 2015, l’Agence de l’eau, qui subventionnait à hauteur de 70 % l’acquisition d’une station de lavage, demandait pour des questions de rentabilité, que pour les 4 départements de la région Bretagne 80 stations au moins soient achetées. Grâce à tout le travail d’information que nous avons réalisé, 215 machines de nettoyage du matériel de peintre ont été acquises dont 64 pour notre seul département ! C’est un exemple concret de ce que nous pouvons faire pour nos adhérents. Et plus ils sont nombreux à venir aux réunions d’information, plus ils sont nombreux à profiter de ces opérations. Devant le succès de l’opération, l’Agence de l’eau renouvelle l’opération en 2016 avec un montant de subvention dorénavant à hauteur de 80 % du prix de

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VIE SYNDICALE

la machine. Nous espérons qu’elle se répandra dans toute la France.

R&N Quelles étaient vos motivations pour vous engager dans la présidence de la section peinture finition ? C.C. Le poste était vacant, on me l’a proposé, j’ai réfléchi puis je me suis lancé ! J’ai été élu il y a 13 ans. Ce qui me motivait, c’était de pouvoir échanger avec des confrères, rendre service, apporter des solutions sur des aspects social et juridique et représenter au mieux nos métiers. Ca prend du temps mais c’est très riche. Comme beaucoup, j’ai plusieurs mandats, je suis président de l’Union patronale du bâtiment rennais (UPBR), je fais partie de la commission Environnement et construction durable de la FFB, je suis aussi président de BTP Compétence mais je suis attaché à l’UPMF car j’y représente nos métiers.

R&N Est-ce difficile de motiver les adhérents ? C.C. Ce sont toujours les mêmes qui assistent aux réunions mais nous avons un taux de participation très satisfaisant. Nos adhérents ont autant besoin de nous que nous avons besoin d’eux, il faut qu’ils jouent le jeu et viennent assister à nos réunions ! Nous en organisons trois à quatre par an. Nous échangeons ensemble sur un sujet et nous terminons toujours autour d’un buffet, un moment convivial où les adhérents, en petits groupes, parlent de leurs expériences.

CARNET SYNDICAL BOUCHES-DU-RHÔNE FRANÇOIS DUVERGER dirigeant de l’entreprise DRP (Duverger Rénovation Peinture) à Marseille, a été élu à la présidence du Syndicat des entreprises d’aménagement, peinture et finitions des Bouches-du-Rhône, prenant la suite de Pierre Martinez.

HAUTE-GARONNE JEAN-MARC COSTES directeur général de Net Sols à Toulouse, a été élu président du Syndicat de peinture, sols et finitions de la Haute-Garonne. Il succède à Pascal Capdevila arrivé au terme de son mandat.

R&N Quelles sont les thématiques sur lesquelles vous travaillez ? C.C. A la dernière réunion, avec un représentant de la SMA BTP, nous avons parlé de la garantie décennale et présenté un système d’ancrage mobile validé par l’Inspection du travail, de la société SYAM. Nous abordons aussi régulièrement les problématiques de sécurité au travail et le traitement des déchets de peinture. Une nouvelle décharge privée a été installée près de Rennes et nous allons essayer, au niveau de la section, de négocier des tarifs avec l’opérateur. Le prochain gros sujet sera le BIM, la maquette numérique en 3 D, et tous les outils associés. Quand j’ai repris l’entreprise de mes parents, il y a 20 ans, c’était le début de l’informatique et c’était une révolution. Le BIM, c’est une deuxième révolution. Ca aura des impacts sur nos entreprises avec des personnes à former, des nouveaux équipements à acquérir, des métiers qui vont être supprimés et d’autres créés, et des impacts que nous ne mesurons pas encore bien sur les responsabilités juridiques, la sécurité des systèmes informatiques… et une maquette que chacun pourra modifier ! Il faut y préparer nos adhérents. Les réunions de section sont un lieu pour faire remonter les problématiques de chacun à condition qu’elles soient exprimées ! n

GIRONDE NATHALIE LAPORTE dirigeante de la SARL Laporte à Noaillan, a été élue présidente de la section professionnelle des entrepreneurs de peinture de Gironde.

GITE-FFB BRUNO POILPRÉ dirigeant de Roulliaud SAS à Notre-Dame d’Oe (37), a été nommé président du Groupement isolation thermique par l’extérieur (GITE) - FFB, pour un mandat de deux ans, par Franck Cotton, président du Conseil des professions de la FFB.

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VIE SYNDICALE

La vie des sections

PACA © TARKETT

LA FORMATION À L’ORDRE DU JOUR

MIDI-PYRÉNÉES RENCONTRE CONVIVIALE A l’initiative de Pierre Tountevich, président régional UPMF de Midi-Pyrénées, les présidents des sections départementales de la région et quelques entreprises locales se sont retrouvés le 12 avril, à Toulouse, pour visiter les locaux du fabricant de colles et mortiers Mapei. Alain Montourcy, président de la commission communication de l’UPMF, et Yves Labbé, délégué général, étaient également présents. Ils se sont ensuite rendus sur le site de Tarkett où se déroulaient les sélections régionales Midi-Pyrénées - Languedoc-Roussillon des 44e Olympiades des métiers, pour le métier de solier.

Richard Baille, président régional UPMF de Provence – Alpes - Côte d’Azur, accompagné de Rémy Fernandez, président de la section peinture du Vaucluse, s’est rendu le 27 avril à une réunion délocalisée sur le site du BTP CFA Toulon à La Grande Tourrache, à l’initiative du président de la section du Var, Bruno Vezzuti. Il a également été reçu, le 28 avril, par Nicolas Pizzo, président de la section des Alpes Maritimes, qui avait organisé une visite du BTP CFA d’Antibes. Les participants ont ainsi pu découvrir les ateliers de peinture. Ces deux rencontres entre entreprises et équipes pédagogiques des CFA, très appréciées des professionnels, ont été l’occasion de faire le point sur les besoins des professionnels en formation et les attentes des formateurs.

HAUTE-SAVOIE ETABLISSEMENT DES DESCRIPTIFS ET QUANTITATIFS : GUIDE PRATIQUE Le 12 mai, la section finitions de BTP 74, présidée par Philippe Bondaz, a reçu Benoît Charpentier, président régional UPMF de Rhône-Alpes, pour une présentation du guide pratique pour l’établissement des descriptifs et des quantitatifs, rédigé conjointement avec l’UNTEC (syndicat des économistes). Il a présenté la version 2015 de l’ouvrage en qualité de membre de la commission de révision. Benoît Charpentier est également président de la section finitions de BTP 38 et vice-président de la Fédération départementale iséroise du BTP. La présence d’un collaborateur d’AGI Ingénierie (économiste réputé localement) a permis un échange constructif au cours de la présentation.

GUIDE PRATIQUE 2015

PEINTURES REVÊTEMENTS MURAUX PEINTURES DE SOL

POUR L’ÉTABLISSEMENT DES DESCRIPTIFS ET DES QUANTITATIFS

ISOLATION THERMIQUE PAR L’EXTÉRIEUR ETICS REVETEMENTS DE SOL PVC

,

UNION PROFESSIONNELLE DES MÉTIERS DE LA FINITION

BAS-RHIN

ENTRETIEN PROFESSIONNEL : UN OUTIL DE MANAGEMENT

LE VILLAGE DU BTP

6 l Reflets & Nuances OCTOBRE 2016

FAÇADES

REVETEMENTS DE SOL TEXTILES

SEINE-MARITIME [ROUEN-DIEPPE] La chambre peinture finition présidée par Paul Hubert et la chambre carrelage revêtements de sol présidée par Nadine Marchand ont tenu une assemblée générale commune le 24 mars. Une réflexion autour d’un rapprochement éventuel des chambres du pôle finitions a été initiée. Les participants ont ensuite suivi avec intérêt une intervention sur l’entretien professionnel. L’intervenant a rappelé le cadre légal et les bonnes pratiques et donné des pistes et conseils pour mener un entretien efficace et complet et en faire un vrai outil de management. A l’issue de la réunion, les participants ont poursuivi leurs échanges autour d’un verre de l’amitié.

SYSTÈMES D’ÉTANCHÉITÉ LIQUIDE

Dans le cadre du Village du BTP qui s’est tenu le 13 mai à Strasbourg, les métiers du bâtiment ont été présentés par les entreprises, les sections professionnelles et leurs partenaires. Réparties en 14 chambres professionnelles, les entreprises du BTP ont proposé des animations et des parcours ludiques à destination des jeunes. Présidée par Guy Kleinmann, la chambre professionnelle des métiers de la finition a participé à cette manifestation pour promouvoir ses métiers et ses savoir-faire..


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ACTUALITÉ

I N F O R M AT I Q U E

Les logiciels sur tablette La digitalisation de la société et des entreprises s’impose désormais comme une révolution technologique et culturelle. Le secteur du bâtiment n’échappe pas à ces transformations structurelles et doit en profiter pour augmenter sa productivité et renforcer la sécurité sur les chantiers. Les outils numériques et en particulier les tablettes permettent déjà à certains professionnels du BTP de disposer d’une plus grande présence sur le terrain afin d’assurer un meilleur suivi opérationnel de l’avancée des travaux. De nombreux logiciels pour tablettes sont désormais disponibles. Lesquels choisir ? Quels sont les différents types d’applications existantes et à quelles problématiques répondent-elles ?

U

ne récente étude de l’éditeur de logiciels Sage révèle que plus de 42% des professionnels du bâtiment sont équipés d’une tablette. Légère et peu encombrante, la tablette s’impose à présent comme un outil incontournable et efficace pour de nombreuses PME du bâtiment en complément d’un ordinateur portable. Les logiciels disponibles sur ces appareils ont pour objectif de soulager les acteurs du BTP : minimiser le transport de nombreux documents et outils sur le terrain, éviter la ressaisie sur ordinateur des informations prises en note ou encore faciliter la collaboration avec des prestataires travaillant sur un même chantier… L’arrivée des tablettes dans ces sociétés s’inscrit également dans une perspective de développement

8 l Reflets & Nuances OCTOBRE 2016

durable. En effet, l’utilisation d’outils nomades minimise le gaspillage de papier notamment celui lié à l’impression des plans. Désormais les mesures, les cotes, les détails et commentaires peuvent être saisis directement sur les plans numériques, garantissant une grande précision et une meilleure fiabilité.

Une offre élargie ? Longtemps cantonnée à l’utilisation du mail et de l’agenda, l’offre logicielle sur tablette s’est considérablement développée ces trois dernières années. La tablette est devenue pour certains chefs d’entreprise un véritable outil de pilotage et de suivi. Ainsi, les chefs de chantier améliorent leur productivité et leur disponibilité grâce aux nombreuses suites


ACTUALITÉ bureautiques, outils de gestion de relation client ou encore de gestion comptable. Il est désormais possible de gérer ses projets et documents, ses stocks ou encore ses approvisionnements directement depuis le chantier. La gestion des budgets et du temps est améliorée grâce à des outils de surveillance en temps réel des activités. Les estimations et le chiffrage du coût des chantiers sont maintenant possibles sur le site client. L’opérateur réalise ainsi un devis sur tablette en quelques minutes ! De plus, connectés en 3G ou 4G à l’internet, les acteurs du BTP interagissent en temps réel. Le géant du bâtiment Eiffage a ainsi doté ses conducteurs et directeurs de travaux de tablettes tactiles et a dématérialisé les processus de levée de réserves. Il estime à au moins 20% le gain de temps réalisé sur terrain comparé au processus papier utilisé jusqu’ici : la levée de réserves est désormais effectuée en quelques clics au lieu de prendre des heures.

Un choix parfois guidé par l’OS ? Les appareils nomades utilisent l’un des trois systèmes d’exploitation (OS) du marché : Apple iOS, Android ou Windows. iOS est aujourd’hui le plus utilisé, suivi par Android. Microsoft tente de combler son retard dans un marché en pleine effervescence. Les applications actuelles dédiées au BTP ne sont malheureusement pas nécessairement disponibles sur toutes ces plateformes, ce qui réduit parfois le choix de solutions pour un entrepreneur désireux de s’équiper. Notons que certaines applications pour tablettes ne nécessitent pas de téléchargement mais un simple navigateur web ; on parle d’applications 100% en ligne. Dans ce cas, le choix de l’OS n’est plus un frein.

Mail, agenda et bureautique sur tablette ? Dotées d’un écran plus large qu’un smartphone, les tablettes permettent bien entendu la gestion des mails et des agendas mais aussi l’utilisation de véritables outils de bureautique. Ainsi, Google a depuis quelques années largement inondé le marché de la messagerie internet et de l’agenda via ses applications Gmail et Google Agenda. L’application Gmail a déjà été installée plus d’un milliard de fois tous périphériques confondus ! Concernant les suites bureautiques, deux acteurs tirent leur épingle du jeu sur tablette : les applications de Google bien sûr mais également celles de Microsoft. Ces 2 suites logicielles sont disponibles gratuitement sur les stores Apple et Google. Google propose une panoplie complète pour le quotidien : Google Docs gère le traitement de texte, Google Sheets les tableaux, Google Slides

les présentations et Google PDF Viewer les fichiers du même nom. Enregistrés sur le cloud (via Google Drive) ou en local, les fichiers ainsi créés peuvent être ouverts et modifiés aussi bien depuis une tablette que depuis n’importe quel ordinateur muni d’une connexion Internet. A noter que la suite logicielle de Google permet l’ouverture de différents types de documents tels que les fichiers Word (.doc) ou Excel (.xls) de la suite Office de Microsoft, rendant ainsi plus simple et efficace la collaboration avec d’autres partenaires. Les applications bureautiques de Microsoft sont quant à elles connectées au cloud via leur environnement nommé OneDrive. Microsoft propose ainsi des versions nomades des célèbres Word, Excel ou encore Powerpoint. Le professionnel du bâtiment retrouvera rapidement ses usages courants que ce soit au niveau de la mise en forme du texte, de l’insertion d’objets tels que des images ou des tableaux ou encore de la vérification d’orthographe.

Gérer tout le projet ? Les applications de gestion de projet ont le vent en poupe et apparaissent régulièrement sur le marché des logiciels pour tablettes. Elles sont bien souvent l’œuvre de start-up ayant pris le temps de concevoir des outils orientés métier soucieux des attentes des opérationnels du BTP. Ainsi, l’application Fieldwire de la jeune start-up américaine du même nom vient de sortir en France et permet d’automatiser les tâches répétitives inhérentes à la gestion de chantier. Véritable plateforme collaborative de gestion de projet, elle propose le partage d’information entre le maître d’ouvrage, le conducteur de travaux et le chef de chantier. Grace à Fieldwire, le professionnel dispose du suivi des levées de réserves avec signature électronique, de contrôles qualité ainsi que du suivi des tâches des différents membres du chantier. Cette application est disponible pour Android et iOS. Très en vogue également, le logiciel Batiscript est une solution tout en un permettant la gestion du chantier dans sa globalité. Une fois la création de chantier réalisé sur tablette, Batiscript permet de dématérialiser les rapports de réunions d’avancement, d’associer à un chantier l’ensemble des documents nécessaires à son suivi ainsi que de gérer les non-conformités constatés sur le terrain voire celles détectées pendant la phase de livraison ou de garantie. Cet outil est disponible pour Android et iOS. Enfin, BulldozAIR, créée par une start-up française, est une application web et mobile de gestion de projets de construction, disponible sur tout type de tablettes. Elle a déjà séduit de grands acteurs économiques tels que

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ACTUALITÉ

Les logiciels sur tablette

la SNCF, Lidl ou encore Total. Ce dernier l’utilise pour piloter les opérations de maintenance de site de production mais aussi pour recenser et traiter des situations dangereuses sur site. BulldozAIR permet une gestion visuelle des tâches des membres d’une équipe, la collaboration centralisée afin de diminuer les temps de déplacement et le reporting automatisé grâce à un récapitulatif personnalisé des tâches à effectuer délivré chaque matin dans la boite mail de tous les membres du projet.

Des devis et factures pour les utilisateurs nomades ? L’éditeur de logiciels Sage propose une solution de devis et factures pour les professionnels du bâtiment : Sage Batigest i7. Dotée d’une ergonomie moderne et d’une richesse fonctionnelle étonnante, ce logiciel de devis, métrés, facturation et suivi de chantiers est conçu pour les artisans et PME du bâtiment, quel que soit leur corps d’état (peinture, électricité, plomberie...). Cette nouvelle version de Batigest permet d’accéder depuis une tablette, à tout moment et n’importe où, aux données de l’entreprise. Néanmoins dans ce cas un accès internet est nécessaire puisqu’il s’agit d’un outil 100% online à destination des utilisateurs nomades.

La transformation numérique dans le bâtiment accélère l’utilisation des périphériques mobiles notamment sous l’impulsion du Plan de Transition Numérique dans le Bâtiment (PTNB). Comme le rappelle le site Batimentnumerique.fr, « Les géants mondiaux de l’informatique investissent massivement dans des programmes R&D et pour l’élaboration de logiciels toujours plus performants, venant ainsi accélérer la mutation en cours vers le « bâtiment numérique ». Des acteurs pour qui la transition vers le bâtiment numérique est inéluctable. Actuellement, les entreprises du BTP séduites par le potentiel et l’efficacité des tablettes poursuivent l’acquisition progressive de ces outils et des applications métier associées. Gageons donc que l’offre logicielle actuelle sur tablette n’en est qu’à ses balbutiements et que le développement du BIM sera un accélérateur de plus. n

Et le BIM dans tout ça ? L’émergence du BIM dans le bâtiment a engendré non seulement le développement de solutions informatiques de bureau mais aussi d’applications mobiles à l’instar de Tekla Field3D et de Bimtab Plan. Tekla Field3D est un logiciel qui intègre le BIM sur les périphériques Apple iOS et Android. Il gère des modèles de très grande taille et inclut de nombreuses fonctions pour afficher et extraire les informations des modèles 3D. Tekla Field3D propose une méthode de travail tout au long du cycle de vie du bâtiment, de la conception à la démolition. Bimtab Plan quant à lui, permet de dessiner sur tablette Apple un croquis de plan en 2D. L’opérateur peut préciser les côtes, ajouter les ouvertures et les meubles et obtenir rapidement un modèle BIM au format IFC. A noter que Bimtab édite également le logiciel List qui propose de chiffrer directement sur le chantier et d’obtenir un devis dès la première visite chez un client sans avoir besoin de liaison internet (une saisie des tarifs matériaux des négoces est néanmoins nécessaire au préalable).

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UN SITE DÉDIÉ BTP erspicius plias eius volupta sinveliquo temquat iuntur sunt latur, solupta sincili cient, sera dolorae. Ut que verum volum, venis at volor ratquo doloris am andipsa ndellenisque.


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ACTUALITÉ

Pour le professionnel, le remplacement d’un utilitaire constitue une grosse dépense. Du coup, les artisans ont tendance à repousser au maximum l’échéance. Pourtant, un VUL récent permet aussi de faire des économies.

U T I L I TA I R E S

Faut-il les changer plus tôt ?

A

ujourd’hui, le prix de base d’un VUL type Citroën Jumpy, Renault Trafic ou VW Transporter, tourne autour de 22 000 euros. Bien équipé, il faut compter 30 à 35 000 euros. Du coup, compte tenu de la conjoncture économique, les professionnels ont tendance à retarder leur renouvellement. Un utilitaire acheté en propre, impose en effet, une immobilisation de capital très contraignante. La LLD au contraire, avec son système de loyer mensuel, est beaucoup moins pénalisante. « Une chose est sure, avec un VUL âgé, beaucoup de charges viennent plomber les comptes du professionnel sans qu’il en ait toujours conscience », affirme Olivier Bonnet, directeur des ventes sociétés de Citroën. Un véhicule neuf au contraire, permet de minimiser les frais sur plusieurs points. Les pannes : « Les VUL sont en général durement traités. Ils s’usent vite. En fin de carrière, les pannes se multiplient », commente le responsable Citroën. Cela impose la réparation et donc l’immobilisation du véhicule avec perte d’activité à la clef. Un fourgon neuf garanti deux ans, tombe rarement en panne. L’entretien : les révisions sont plus espacées sur les modèles récents. « Ainsi, le Ford Transit demande un entretien tous les deux ans ou 50 000 km, contre un tous les ans ou 30 000 km auparavant », rappelle Philippe Arnaud, directeur VUL de Ford France. Mieux,

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chez Volkswagen, des capteurs analysent la qualité de l’huile et préviennent, via un voyant d’alerte au tableau de bord, quand il est temps de faire un tour chez le concessionnaire. La consommation : depuis le 1er septembre, les VUL doivent répondre à la sévère norme Euro 6. « La dernière génération de fourgons consomme en moyenne 1 litre de carburant de moins aux cent km », se félicite Sacha Askidjian directeur marketing Volkswagen Utilitaires. Chez Citroën l’intégration du Stop & Start à toute la gamme utilitaire, a permis une réduction de 10 % des consommations.

Au volant, le grand bond en avant Mais c’est plus encore sur les plans du confort, de l’agrément de conduite et de la sécurité que les modèles neufs ont progressé. Le confort : les nouveaux VUL empruntent désormais leurs plates-formes à des VP. Ainsi, le Citroën Jumpy a kidnappé celle du C4 Picasso. L’aménagement de l’habitacle comme la position de conduite ont considérablement progressé. « Le siège électrique du dernier pick-up Amarok, réglable en 12 positions, est certifié par la très tatillonne “Fédération Allemande du Dos” », déclare t-on chez VW. Avec lui, pas de risque d’attraper une sciatique. « L’insonorisation a fait également un bond, confirme Sacha Askidjian. Aujourd’hui, on peut téléphoner dans un VUL ce qui n’était pas le cas voilà 10 ans », ajoute ce dernier.


Brèves

Citroen Olivier Bonnet directeur ventes societes

L’équipement : un VUL neuf intègre la plupart des plus récents dispositifs proposés sur les VP. « Le nouveau Transit adopte en option freinage automatique et régulateur de vitesse adaptatif », affirme Philippe Arnaud. Le dernier Expert de Peugeot reçoit quant à lui, le détecteur d’angle mort, l’affichage tête haute ou encore le GPS qui se connecte au téléphone pour récupérer ses applis. Plus généralement, la caméra de recul comme le système de “Park Assist” se démocratisent. Une aubaine pour garer ces encombrants véhicules. « Sur le transporter, on peut même recevoir le WIFI ce qui transforme ce modèle en bureau mobile », se réjouit-on chez VW. Enfin, un véhicule neuf constitue pour le salarié un motif de fierté et un vecteur d’image pour son entreprise. Alors, convaincus ?

MARC MARIN, PDG DE SA GÉRAULT PRÈS DE LAVAL « Je renouvelle mes utilitaires achetés neufs, en moyenne après 10 ans de service. Nous possédons une vingtaine de fourgons, en majorité de Renault Kangoo diesel qui effectuent environ 20 000 km/an. J’ai pu constater qu’un utilitaire “âgé” tombe plus souvent en panne. Il serait donc intéressant de le remplacer plus tôt. L’on bénéficierait de fourgons en bon état de carrosserie ce qui n’est pas toujours le cas. Les derniers VUL consomment en outre, nettement moins. Intéressant, même si le prix des carburants a baissé. Enfin, le gain est aussi palpable en matière de confort. Les habitacles notamment sont calqués sur ceux des VP. Parmi la foule de nouveaux équipements qu’ils proposent, la caméra de recul est un vrai atout sur un VUL sans rétroviseur intérieur. Le Bluetooth me semble en revanche, plutôt dangereux et le système de parking automatique, gadget. Reste que changer un utilitaire est très lourd financièrement parlant ».

© FORD

Relâchement sur l’autoroute C’est toujours la voie de circulation la plus sure de France. L’autoroute concentre 9% des tués seulement. Cependant, avec 298 morts au total, les décès y ont progressé de 23 % l’an passé. En cause, selon l’Observatoire Sanef, le comportement des conducteurs qui sont nombreux à rouler trop vite, à oublier le clignotant ou encore à utiliser leur portable au volant. Pas étonnant dès lors que la part des accidents dus à l’inattention soit passée de 10 % en 2014, à 16 %, l’an dernier.

UN SITE PRATIQUE Il fait la queue à votre place Avec carte-grise.org, finies les heures d’attente en préfecture pour tenter d’obtenir une hasardeuse carte grise. Ce site agréé par le ministère de l’Intérieur effectue les démarches à votre place. Vous réceptionnez in fine le précieux document par La Poste. Nouveauté, entreprises et flottes y ont désormais aussi accès.

Vitres moins noires, pour être mieux vu Les vitres sur-teintées à l’avant seront interdites à partir du 1er janvier 2017. Le gouvernement a fixé par décret, le taux minimal de transparence à 70 %. Soit le niveau actuel, imposé au moment de l’homologation d’un véhicule. En deçà, les contrevenants s’exposent à 135 euros d’amende et à un retrait de 3 points.

Les triplettes de Valenciennes PSA a changé de partenaire. Pendant longtemps, l’utilitaire moyen du groupe français était développé en commun avec Fiat à l’usine Sevelnord d’Hordain. L’Italien parti, le Peugeot Expert et le Citroën Jumpy font donc, à nouveau route commune avec le Proace de Toyota. Capots et calandres diffèrent mais tous dérivent de la récente plate-forme du C4 Picasso et se déclinent en trois longueurs de carrosserie.

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PUB N°3

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pénibilité en attente

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textes en attente

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PUB N°4 Blancolor

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ACTUALITÉ

D É C O R AT I O N

Osez la couleur ! La couleur sous toutes ses coutures est de retour en décoration… et la peinture avec ses myriades de teintes en profite, collant habilement à toutes les tendances. Petit tour d’horizon pour décrypter celles de 2017.

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L

e décor est planté : « les particuliers osent d’avantage faire usage de la couleur dans la maison. Elle délimite, elle éclaircit… Elle donne une personnalité et de l’audace », explique Sylvie Chatron, responsable colorimétrie chez Blancolor. Et pour cause, « en habillant et valorisant un espace, la couleur demeure une manière simple et facile de décorer. On ne peut pas se tromper », confirme Céline Gerst, responsable aménagement points de ventes et marketing couleur chez Tollens. Conséquence : « ce marché est toujours en progression, que ce soit chez les professionnels ou les particuliers, aidé par toutes les émissions télévisuelles de décoration qui donnent des idées aux particuliers », note Isabelle Bollini, conseillère déco chez Unikalo. Magazines spécialisés à foison, et blogs de plus en plus pointus en renfort, « la décoration intérieure se démocratise, et avec elle l’utilisation de la couleur, ajoute Irène Spéculante, styliste et coloriste pour Chromatic chez PPG AC France. On a plus de facilité aujourd’hui à renouveler sa déco intérieure qu’il y a encore quelques années ». Et la peinture protéiforme a su se plier aux exigences de la couleur et des tendances.

Le bleu toujours lame de fond Plus question de miser sur les pots de jaune-vert, fuchsia et même orange si on veut se la jouer déco en 2017. Et toutes s’accordent à le dire, les bleus conservent leur trône sur l’échiquier des couleurs. « Il devient même un incontournable », confie Céline Gerst. Preuve de cet engouement pour cette teinte : « aujourd’hui tout le monde veut le bleu de Sarah Lavoine », dévoile Sylvie Chatron. Si la designer d’intérieur parisienne s’est attachée cette couleur à son nom, comme celui tout aussi célèbre de l’artiste plasticien Yves Klein, c’est en lui ajoutant cette fameuse tonalité canard, toujours très prisée en 2017. « Cette confirmation de la tendance de fond des bleus se traduit dans ce bleu canard jusqu’au bleu paon, bleu nuit et au bleu indigo qui lui est nouveau, ainsi que dans les tons pastels », signale Irène Spéculante. Ces derniers se marient toujours « avec des gris colorés qui eux-mêmes s’associent avec des jaunes, des verts et verts grisé… Des couleurs de plus en plus douces et fraîches », décrit la responsable aménagement points de ventes et marketing couleur chez Tollens. Et ce bleu se mêle aussi de jaune, « pour lui apporter du soleil et le pousser vers des verts parce qu’il existe un souhait d’être rassuré dans son intérieur et une envie de retour aux fondamentaux », précise la responsable colorimétrie de Blancolor. Cocooning, apaisement, bien-être chez soi vont être

plus que jamais recherchés dans la décoration en 2017 : « les couleurs froides comme le bleu et le vert ont des vertus apaisantes dont on a besoin actuellement, abonde la styliste et coloriste de Chromatic chez PPG AC France. Elles nous permettent de rester connectés à la nature, un souhait qui demeure également une tendance de fond ». Chez Unikalo, Florence Polla, également conseillère déco et Isabelle Bollini, appuient la poursuite de ce mouvement pour 2017 et définissent ces couleurs comme « dites anglaises, plus terreuses additionnées d’une point de déco comme le jaune moutarde, le vert-de-gris, le bleu dur et bleu vert sur des grosses fleurs et des motifs géométriques », et insistent également « sur les gris pastel doux avec une pointe de déco grise, et le retour du noir et blanc, et des aspects plus naturels (bois et rotin) ». À côté de tendances « récentes qui restent d’actualité comme les motifs scandinaves sur fond blanc et gris clair, on peut oser une pointe de rouge », continuent Florence Polla et Isabelle Bollini. D’ailleurs, cette teinte se place au rang de couleur émergente. « Le rouge revient petit à petit mais uniquement en touche ou en accent. Il tire sur le vermillon. Il vient par exemple dynamiser la tendance de pastels plus neutres et s’associe aussi au bleu cobalt », ajoute Céline Gerst qui a aussi observé dans les allées de la grande messe parisienne de la déco, Maison et Objet, « que le jaune revenait. Un jaune très beau, très lumineux, parfois légèrement ocré, mais pas forcément. Il s’associe magnifiquement au bleu nuit, ainsi qu’au gris ». Autre couleur qui ressort du pot : « on ose davantage le noir, avec l’émergence des noirs colorés particulièrement », observe Irène Spéculante. Autant de teintes qui permettent de répondre dans chaque espace à un besoin décoratif.

Mixer, matcher, mélanger Car, braver la couleur dans son intérieur, certes se démocratise, mais n’est pas donné pour autant à tous. D’où ces gris qui continuent de s’imposer comme canalisateur de teintes plus marquées. « On peut mettre de la couleur dans toutes les pièces de la maison : tout est question de dosage », tempère Irène Spéculante. Par exemple, en compagne de décors géométriques ou bicolores dans l’air du temps. « La couleur s’installe dans toutes les pièces et sur des surfaces de plus en plus importantes. On ose les couleurs foncées dans les ambiances végétales », détaille Anne Robertsahw, autre conseillère déco chez Unikalo. Sylvie Chatron atteste, « avec le retour de papier peint aux motifs imposants de faune et de flore, les peintures de couleur s’associent répondant en même temps à un important souhait de personnalisation. Le courant vintage nous

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Tendances OCTOBRE 2016 Reflets & Nuances l 19


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ACTUALITÉ

Osez la couleur !

a d’ailleurs beaucoup aidé ». À l’image de ces lés de papier peint occupant un seul mur et devenant un signal fort de décoration, la couleur en peinture campe aussi désormais dans cette posture. Et preuve que l’on aborde plus la couleur, Iréne Spéculante qui a arpenté les allées du Salon Maison et Objet en septembre dernier décrit : « on n’hésite plus à aller vers le mix et match - soit mixer des styles différents, des aspects différents (brillant/mat, mat/métallisé) - mais aussi des tonalités très soutenues voire sombres, comme le noir, même sur les murs ». Les tons plus soutenus ou saturés sont plutôt recommandés par Céline Gerst, « dans les entrées, les couloirs, les sanitaires, car il ne faut pas oublier non plus l’apport de la lumière quand on traite une pièce en couleur. Les teintes foncées en habillant ces espaces les valorisent ». Cette entrée, pièce de passage souvent délaissée en déco, « devrait permettre de s’amuser avec des couleurs vives et chaleureuses étant donné qu’on y reste peu », recommande Irène Spéculante. Et dans la cuisine, « pièce conviviale par excellence, il faut miser sur des couleurs vives gourmandes et LA PEINTURE ET LA COULEUR chaleureuses ». Dans les pièces SONT REDEVENUS DE VRAIS SUJETS de vie ou les chambres « des EN ARCHITECTURE INTÉRIEURE tons chaleureux et doux seront parfaits avec, pourquoi pas un RN : Selon vous, quelles vont être les Comment utiliser alors cette couleur mur plus coloré pour jouer sur tendances dans les mois à venir en matière de manière la plus judicieuse ? le contraste ». Et dans tous les de couleurs en peinture ? PD : La manière la plus efficace est de Philippe Demougeot : Le blanc va un peu cas, cette diversité rime avec un l’appliquer au plafond plutôt dans les avoir la vie dure. À côté du bleu, toujours très chambres car il y a moins de lumière. grand choix décoratif comme le prisé, on assiste à une explosion des couleurs Par exemple, en réalisant trois murs et le rappelle Isabelle Bollini : « Avec plus vives ou plus sophistiquées comme le plafond dans la même teinte, un autre mur la couleur, on arrive à créer jaune. Et si pour la plupart, elles recouvrent avec du papier peint, et en compensant un mur, elles s’invitent aussi au plafond. Dans des espaces dans une même l’aspect artificiel de la couleur par du bois la logique du blanc, la mode des briques naturel. À l’image de ce qui faisait dans les pièce, agrandir un plafond en brutes découvertes et des peintures décapées châteaux ou les maisons bourgeoises avec des faisant descendre la teinte de disparaît au profit de matériaux nobles. Mais, enfilades de pièces, on peut aussi mélanger en face la couleur s’impose. Maintenant que celui-ci sur le hauteur des murs, plusieurs teintes. Auparavant, l’usage des la mode vintage a été digérée, on fait du faux appliquer une teinte spécifique ors fixait la continuité. Cette mécanique vintage avec un effet wizz : le mélange de classique est désormais digérée, à l’image derrière un meuble (tête de couleurs, de laques et de meubles brillants. des gris et des taupes qui ne sont plus Une autre école consiste à aller vers du faux lit, cuisine…) pour le mettre en d’actualité. Désormais, on répartit la couleur authentique, en ajoutant par exemple des avant, ou encore donner plus dans toutes les pièces. Si la maison reste une moulures peintes dans les mêmes tons que les valeur refuge où cocooner, cette tendance à de profondeur à des pièces. On supports ou alors avec une laque brillante par la couleur est un peu réactionnaire, mais en peut faire beaucoup de choses contraste avec les murs mats. On assiste aussi décoration, elle est sympathique à traiter. à un retour des peintures qui apportent un avec la couleur ». À condition de effet de sophistication. Quels sont les risques avec l’usage l’oser. n de la couleur ? Il y a donc un réel retour de la couleur ? PD : Aujourd’hui, la peinture et la couleur sont de vrais sujets en architecture intérieure, avec en face un concurrent sérieux qu’est le papier peint. Il s’installe aussi en faux vintage avec des motifs forts, de l’or, de l’argent. C’est assez foisonnant. Comment explique-t-on ce retour ? PD : Après une période un peu sèche et contemporaine, les meubles de couleur sont apparus, puis des mélanges des styles ont eu lieu dans des univers plutôt neutres. Maintenant le vintage s’accroche aux murs grâce aussi à la peinture. C’est peut être le retour d’un réflexe des années 1980.

Philippe Demougeot, architecte DPLG à Paris

20 l Reflets & Nuances OCTOBRE 2016

PD : De perdre en lumière. D’ailleurs pour ceux qui en ont peur on va proposer des matières, des réchampis un peu argentés, des papiers peints brillants et des laques avec leur intérêt majeur : réaliser des surfaces moins bloquées. Ces dernières font aussi leur retour. En outre, il faut faire attention à ne pas se contraindre dans le choix de l’ameublement. Dès qu’on met une couleur, il faut presque surmeubler une pièce. C’est le piège de la couleur, elle pousse à la décoration. Maintenant, elle reste une solution économique pour utiliser une perspective et jouer sur les volumes sans casser les murs.


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OCTOBRE 2016 Reflets & Nuances l 21


DOSSIER

D É M AT É R I A L I S AT I O N

Quand l’entreprise dit « bye-bye » au papier Aujourd’hui, face à la généralisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication, la plupart des entreprises se sont lancées dans un processus de dématérialisation de leurs documents papier. Une démarche qui, certes, bouleverse les pratiques et les rapports humains au travail, mais dont les gains d’efficacité et de productivité ont été prouvés ces dernières années.

L

a dématérialisation. Ce terme, indisso-

lublement lié à la transformation digitale, est doublé d’une démarche qui essaime dans les entreprises et bouleverse le monde du travail depuis quelques années. Il faut dire que ce dispositif, qui consiste à transformer des documents physiques en fichiers numériques ou à créer ces documents directement sous forme numérique pour les intégrer à un processus, est pratique à plus d’un titre : grâce à lui, les échanges d’informations sont plus simples, plus rapides mais surtout mieux sécurisés. Il concerne aussi bien l’archivage du courrier, des relevés bancaires que le traitement des commandes, des bons de livraison, des factures ou des bulletins de salaire. Une France sans papier est donc en marche. Si dans les entreprises, ce phénomène implique de nombreux changements, sur le plan politique il constitue le socle de nouvelles mesures. Prenons la déclaration sociale nominative (DSN). Ce projet majeur du « choc de simplification », mis en place par l’actuel gouvernement et initié pour les entreprises, remplace progressivement toutes les déclarations sociales. D’ici à 2017, la DSN sera le mode que les employeurs utiliseront pour

22 l Reflets & Nuances OCTOBRE 2016


norme pour demander le paiement des marchés

organismes de protection sociale et signaler des

publics. À partir du 1er janvier 2017, toute entreprise

événements

employeur

pourra transmettre ses factures à l’administration

destinée à Pôle emploi…). En remplaçant la majorité

par internet. Ce n’est pas tout. Lancé fin 2011, le Plan

des déclarations sociales, cette déclaration unique,

France numérique 2012-2020 comprend 57 actions,

mensuelle et dématérialisée permettra aux entreprises

parmi lesquelles la dématérialisation de toutes les

de simplifier, sécuriser et fiabiliser les obligations

démarches administratives d’ici à 2020. « 100 % des

les

déclarations

(maladie,

périodiques

attestation

sociales. Pour les salariés, elle apportera un traitement des dossiers plus rapide, avec moins de risques d’erreur, tous les organismes recevant directement les informations qui concernent leur périmètre. La soumission électronique, lors d’une réponse à un appel d’offres, et la facturation électronique sont des pratiques de plus en plus courantes. La dématérialisation des factures va même progressivement devenir la

DOSSIER

aux

transmettre

démarches administratives les plus attendues par les entreprises, les associations et les particuliers ont été rendues disponibles en ligne à partir de 2013 », indique le texte. Lequel prévoit : « À l’horizon 2020, c’est l’ensemble des démarches administratives qui sera consultable sur le web ». Envoyer

ou

recevoir

une

lettre

recommandée

dématérialisée est également possible depuis que La Poste a lancé ce service en 2012. Simple, rapide et

Perrine Rivière ENTREPRISE YANN RIVIÈRE, À VAUX-SUR-MER (CHARENTE MARITIME)

surtout très pratique, ce système permet, en quelques clics sur Internet, de choisir son mode de distribution : soit sous la forme de recommandé classique distribué

« Mon Smartphone est mon bureau »

par le facteur, soit par voie numérique aux destinataires détenteurs d’une adresse mail. Cette dernière option est la plus économique et permet de réduire le délai entre

J’ai 28 ans et je suis co-gérante d’une entreprise familiale spécialisée dans le revêtement de sols souples, le carrelage et la peinture. Quand j’ai hérité du poste, en 2013, ma priorité a été de former mes parents au numérique. J’ai réussi à les convaincre qu’il fallait arrêter d’imprimer à toutva - ce qui n’est pas chose aisée quand on a toujours évolué dans une ‘‘culture 100 % papier’’ -, et que le mail était un moyen d’échange davantage adapté à notre époque. Dans la continuité de cette évolution, une GED [gestion électronique des documents] a été mise en place il y a deux ans. Ma mère, qui est la secrétaire comptable de l’entreprise et qui, de ce fait, est particulièrement concernée par la dématérialisation, se rend compte que c’est un procédé plus économique et plus rapide. Un réel confort quand on est amené à travailler dans l’urgence. Nos six employés n’ont en revanche reçu aucune formation spécifique car ils ne font que du terrain. Si l’un d’entre eux souhaitait devenir un jour conducteur de travaux, nous agirions évidemment en conséquence. En ce qui me concerne, je fais tout à partir de mon Smartphone : mail, photos… Il est l’équivalent du rouleau à peinture pour mes ouvriers : mon plus fidèle compagnon professionnel. Et même mon bureau car je suis amenée à faire beaucoup de déplacements. La prochaine étape ? La réponse dématérialisée aux appels d’offres, j’imagine mais celle-ci nécessite une formation, et pour l’instant, entre les réunions de chantiers, les rendez-vous clientèles et la gestion de mes employés, je n’ai pas le temps. C’est ça aussi le lot des petites entreprises. »

la date d’envoi et la réception. Le tout, évidemment en toute légalité : les courriers électroniques ont la même valeur juridique qu’un recommandé papier.

LES CLÉS POUR FRANCHIR AVEC SUCCÈS LE CAP DE LA DÉMATÉRIALISATION Manque de clarté des offres, réticence des collaborateurs… Bon nombre d’entreprises abandonnent ou reportent un projet de dématérialisation, alors même que les bénéfices en termes de réduction des coûts et d’optimisation des processus sont reconnus. Le succès d’une telle démarche consiste à se poser, dès le départ, les bonnes questions qui permettront ensuite de cibler les bons prestataires de services. Si l’entreprise fait le choix d’une solution de dématérialisation inadaptée, ce sont ses méthodes de travail, ses processus, ses relations clients et fournisseurs qui peuvent être impactés négativement. Ainsi, les décisionnaires doivent savoir : • quels sont les supports qu’ils souhaitent dématérialiser : les factures entrantes ? Sortantes ? Les bilans comptables ? • comment sont traités les documents amenés à être dématérialisés : via une application interne ou externe ? Manuellement ? Une solution comptable ? Enfin, avant tout engagement, les entreprises doivent exiger de la part des prestataires les preuves de leur mise en conformité avec la législation : intégrité, identité par signature électronique légale, horodatage légal, accès sécurisé aux données

>>> OCTOBRE 2016 Reflets & Nuances l 23


DOSSIER

Quand l’entreprise dit « bye-bye » au papier

Démarche vertueuse Beaucoup d’entreprises redoutent la dématérialisation par crainte que leurs clients ne s’adaptent pas à ce nouveau mode de fonctionnement ou encore par peur de devoir sacrifier la relation client. De l’autre côté, un nombre croissant d’entrepreneurs se disent convaincus que la relation client prend une toute nouvelle dimension avec la dématérialisation car cette dernière lui apporte une réelle valeur ajoutée en accélérant et en développant l’efficacité commerciale. Les solutions de signatures électroniques auraient ainsi permis à beaucoup d’entreprises une augmentation remarquable du taux de transformation grâce à la

S’ils sont nombreux, les avantages peuvent se

simultanéité entre l’opération de vente et sa conclusion.

résumer en trois mots : fluidité, rapidité, sécurité. Avec la dématérialisation, les entreprises s’inscrivent

Philippe Borne ENTREPRISE BRUNEREAU

À LA ROCHELLE (CHARENTE MARITIME)

en effet dans une démarche vertueuse de traitement des

factures.

Pour

les

factures

sortantes,

la

dématérialisation est avant tout un projet d’entreprise

« L’émergence du BIM va nous conduire à la dématérialisation »

qui lui permet de se libérer des différentes difficultés liées à la diversité des formats de facture et des technologies. Pour les factures fournisseurs, les entreprises s’affranchissent de leur saisie et gagnent ainsi en efficacité et en productivité. Elles identifient plus rapidement les éventuels litiges, accélèrent les

La dématérialisation, nous y pensons très fort car elle va de pair avec le projet de refonte de notre système d’information. Dans le cadre de cette migration, nous nous sommes lancés dans la gestion électronique des documents (GED). Et si, pour l’heure, nous le faisons de manière artisanale, faute d’un moteur d’indexation digne de ce nom, il faut le voir comme un prélude à la dématérialisation. L’émergence du BIM constitue un autre facteur qui va nous conduire au numérique. Le secteur de la construction subit une importante transformation digitale. Pour rester compétitif, nous devons prendre le train en marche. La mise à disposition de données pertinentes dans un référentiel unique comme les données financières et la documentation technique permet d’améliorer la communication entre les différents intervenants. Grâce au BIM, on fait des économies à la fois de temps, d’argent et d’efforts. Comme dans tout changement, si un tel projet est mal préparé, il est porteur de risques. Dans mes équipes, je relève déjà un peu d’inquiétude, certains s’interrogent… d’où l’importance de faire les choses en douceur en sensibilisant en premier lieu les utilisateurs sur l’intérêt que représente la documentation électronique. Si la réponse aux appels d’offres dématérialisés se généralise, je constate - du moins dans mon milieu que certaines administrations ne sont pas prêtes en raison d’un système d’information encore friable et de personnels peu formés. »

processus de validation et raccourcissent leurs délais de paiement. Les équipes comptables et financières disposent pour leur part d’une plus grande visibilité sur toutes les factures et savent précisément où elles en sont dans leur traitement, qui doit les valider et quelles sont les échéances. La

dématérialisation

de

réduire

considérablement, voire d’éliminer, les exemplaires papier en circulation entre les services. Elle évite les opérations de manipulation telles que photocopie, mise sous pli ou impression. Évidemment, cela a un impact important sur les coûts de traitement : 50 % d’économie en moyenne ! Autre avantage, puisqu’ils n’attendent plus d’être copiés ou acheminés vers le bureau qui traite l’étape suivante, les documents dématérialisés sont traités plus rapidement. Le logiciel signale à chaque opérateur les documents électroniques qui attendent son intervention. Et les traitements sont effectués conformément aux règles fixées par l’entreprise et en conformité avec les réglementations en vigueur. Enfin, moins de papier consommé, moins de courriers transportés, moins d’encre utilisée se traduisent par une contribution significative à la protection de l’environnement. La dématérialisation s’inscrit ainsi de façon positive dans le cadre du développement durable.

24 l Reflets & Nuances OCTOBRE 2016

permet


DOSSIER Gains d’efficacité et de productivité

d’outils logiciels dédiés permettant l’interopérabilité entre les différents intervenants d’une opération de construction et ayant un impact réel sur les méthodologies de travail. En Grande-Bretagne, il est désormais obligatoire pour les bâtiments publics. En France, en vertu

Associer les collaborateurs au projet Pourtant, pouvant être perçue comme un projet informatique complexe, la dématérialisation bouleverse les habitudes et les rapports humains dans l’entreprise. S’engager sur la voie de la dématérialisation exige

d’une directive européenne votée il y a deux ans, les marchés publics du BTP devront être conçus à l’aide du BIM à partir de 2017. Deux nouvelles technologies ayant le vent en poupe pour deux destins qui semblent communs. n

un changement de pratiques à tous les échelons et oblige les collaborateurs les moins technophiles ou les plus réfractaires à s’adapter. Respecter la culture

Paul Hubert ENTREPRISE HUBERT

À AMFREVILLE-LA-MI-VOIE (SEINE-MARITIME)

d’entreprise et impliquer les employés est donc essentiel pour la réussite d’un projet qui peut se heurter à une résistance au changement de la part des utilisateurs. Entre la dépossession des documents,

« L’organisation de mon entreprise est beaucoup plus efficace »

le changement d’outils ou la nouvelle façon de communiquer, les éléments de perturbation sont nombreux. Il est donc primordial d’associer les acteurs concernés aux différentes phases et de communiquer sur l’avancement du projet dès son lancement. On peut ainsi dégager quatre phases clé : la phase de diagnostic au cours de laquelle on met en avant les besoins ; la phase de mise en œuvre du projet où les utilisateurs se familiarisent avec les nouveaux processus mis en place ; la phase d’accompagnement au changement basée sur une démarche de conseils et une maîtrise des impacts humains ; la phase de formation et de transfert de compétences durant laquelle les collaborateurs s’approprient entièrement et

efficacement

le

projet

de

dématérialisation.

Idéalement, chaque personne impliquée dans ce processus doit apporter sa validation dans la solution choisie. Quoi qu’il en soit, le processus de dématérialisation s’inscrit dans une démarche de progrès continu. Le

« Dans mon entreprise, nous avons décidé de procéder étape par étape. De ne pas brusquer les choses. La première mesure a été de remplacer la télécopie par le mail. Il y a encore quatre ans, tous les comptes rendus de chantier (nous sommes parfois sur une vingtaine de chantiers en même temps) arrivaient sous forme de papier. Un enfer ! Si nous continuons d’imprimer certains de nos documents, nous croulons beaucoup moins sous la paperasse. Nous faisons le tri. La prochaine étape consistera à centraliser davantage nos informations, stocker les devis, numériser les factures… Bref, d’ici un an environ, nos dossiers chantiers seront complètement informatisés. Je ne me fais aider par personne dans cette démarche, car je prends beaucoup de plaisir à m’en occuper, et j’informe le personnel dès qu’il y a un changement. Il faut reconnaître qu’aujourd’hui mettre en place un tel projet est beaucoup plus facile : les anciens sont partis à la retraite et ont été remplacés par des jeunes qui n’ont pas du tout peur des nouvelles technologies, bien au contraire.

numérique ou BIM (Building Information Modeling).

Forcément, tout cela rend l’organisation beaucoup plus efficace : il n’y a plus de papiers qui traînent, chaque dossier est plus facile à retrouver quand il est dans l’ordinateur et puis, élément non négligeable, on fait des économies (une rame, c’est cher) et on contribue à la protection de l’environnement.

Ce mode collaboratif de conception et de réalisation

Continuons donc dans cette voie ! »

monde du BTP connaît actuellement une évolution technologique

et

organisationnelle

majeure

comparable, avec le développement de la maquette

appliqué au bâtiment repose lui aussi sur l’emploi

OCTOBRE 2016 Reflets & Nuances l 25


SAGA

TOLLE N S

Un passé hollandais, un avenir mondial

Forte de plus de 250 ans d’existence, Tollens est avant tout une affaire de famille, celle de commerçants qui, au XVIIIe siècle, décident d’allier commercialisation et production au service des peintres. Portrait d’une marque qui n’a cessé de se développer, traversant avec succès les époques et les frontières.

1748

à Gand, alors aux Pays-Bas. Johannes Jodocus Tollens ouvre son premier commerce, une boutique dans laquelle il fabrique et vend des pinceaux pour artistes. Il se développe petit à petit en vendant également des brosses pour peintres en bâtiment puis des peintures et des vernis. Peu satisfait de la qualité des produits disponibles à l’époque, il décida rapidement d’en assurer lui-même la production. Dès les premières années de son existence, Tollens a donc combiné deux activités : la fabrication et la commercialisation de produits haut de gamme. En 1778, Carolus Jodocus Tollens rejoint l’affaire familiale, baptisé à cette occasion « Tollens et Fils ». Elle sera ensuite reprise par le poète Hendrick Franciscus Tollens qui toute sa vie mènera de front sa carrière artistique et la direction de l’entreprise. Sa renommée d’écrivain est telle qu’une statue en son honneur sera érigée—et trône toujours—dans le parc de Rotterdam. Capitalisant sur la

26 l Reflets & Nuances OCTOBRE 2016

célébrité du poète, cette œuvre sera reprise plus tard sur de nombreuses publicités de l’entreprise. L’art et le commerce font bon ménage chez les Tollens puisque l’entreprise grandit notamment grâce à son activité de création de laques, une résine très prisée des peintres, qui vu le jour en Asie et dont la Hollande fut longtemps le principal importateur.

Un siècle de prospérité En 1845 Cornelius Laurentius Kolff, le gendre de Hendrick Tollens, reprend le flambeau. Il réorganise l’entreprise familiale sur deux sites à Rotterdam, l’un consacré à la fabrication de vernis et l’autre à celle de la peinture. L’entreprise prospère ainsi pendant près d’un siècle, devenant un véritable complexe industriel qui fait désormais partie de l’histoire de Rotterdam. En témoignent les nombreuses archives conservées à l’Historisch Museum de la ville, qui retrace un siècle de prospérité et de développement. En mai 1940, la fabrique est ravagée par les bombes. Un coup dur dont l’entreprise se relèvera deux ans plus tard en construisant un nouveau bâtiment le long de la Schie, l’un des cours d’eau qui traversent Rotterdam.


La manufacture de Mouzon à la belle époque

1748

Reprise de l’entreprise par la famille Kolff

Première laque microporeuse pour le bois, Elastop

La publicité s’en donne à cœur joie pour vanter les vertus de la thibaude feutrée dans les années 30

Un destin français À partir de 1959, Tollens fait un premier pas vers la France avec la distribution de ses produits par la Société européenne de peintures et d’outillages (SEPO), propriété de la famille Szenberg. C’est également l’année où Tollens sortira sa première laque multicouche, le Rotoll. En 1963, les Szenberg enrichissent la gamme de la laque Rotoll TS, pour Tollens Szenberg. Un héritage de la longue tradition des laques hollandaises et que beaucoup connaissaient sous l’appellation erronée T5, due à la proximité typographique entre le S et le 5. Elastop, la peinture laque glycéro microporeuse pour le bois, est créée la même année, suivie en 1964 des premières peintures dédiées au grand public. En parallèle de son

Rachat de Tollens par la Société européenne de peintures et d’outillages (SEPO) de la famille Szenberg.

1975

1987

Première laque multicouche en phase aqueuse.

Première laque multicouche Rotoll.

1963

1972 1975 : Premier système à teinter en France, TOTEM.

Ouverture du premier magasin par Johannes Jodocus Tollens aux Pays-Bas

1845

1959

Incendiée en 1918, l’usine Sommer sera reconstruite par Roger, le fils du fondateur

SAGA

LE S DATE S C LÉ S DE LA SAGA TOLLE N S

Première peinture 100  % acrylique en phase aqueuse, Fastomat

2002

2015

Tollens rejoint le groupe Cromology

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OCTOBRE 2016 Reflets & Nuances l 27


SAGA

TOLLENS

TOLLENS EN CHIFFRE

Facade magasin Ennetieres 2016

activité à destination des professionnels, la marque se développera ainsi sur le marché du bricolage, à la faveur d’un accord historique avec Castorama pour la distribution de ses produits. En 1972, alors que la SEPO écoule près des deux tiers de la production de Tollens, elle rachète l’entreprise et se nomme sobrement Tollens, afin de conserver la notoriété de la marque. Combinant une politique d’innovation volontariste à une excellente connaissance des besoins des peintres, Tollens développera au cours des années une très large gamme de produits, aussi bien en peinture intérieure, qu’en peinture de façade, produits de décoration et plus récemment, en matière d’isolation.

Un maître mot : l’innovation ! Preuve de l’esprit d’innovation qui anime Tollens, en 1975, l’entreprise lance le premier système à teinter en France : TOTEM. 130 machines sont fabriquées, offrant chacune une capacité de 1 200 teintes. Une décennie plus tard, c’est au tour du « colordinateur », le tout premier système à teinter relié à un ordinateur, de faire son entrée en scène. Fruit de cette politique d’innovation, le dernier système à teinter Tollens est sorti en 2011 et propose un nuancier de 1 389 teintes. « Il y a une véritable communion de pensée entre Tollens et l’esprit de la famille Szenberg, souligne Agnès Peignen, Directrice de la communication de Tollens. Ils possédaient en commun une volonté d’innover en permanence tout en assurant une production de très haute qualité. »

170 280 Un réseau de 170 points de vente Tollens

280 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014

10 000 Références produits

Ainsi, en 1988, Henri Szenberg, PDG de Tollens réaffirmait dans une interview au magazine Stratégies que la force de la société face à ses concurrents reposait principalement sur l’innovation. Il explique ainsi que deux salariés de Tollens parcourent le monde en permanence pour dénicher les dernières innovations ! En juillet de cette même année, Tollens installe sa toute première usine en France à Wormhout, dans le Nord, spécialisée dans la production de peinture en phase aqueuse. Progressivement, l’entreprise a déplacé ses activités sur le sol français. Aujourd’hui elle possède trois usines, toutes dans l’Hexagone : celle de Wormhout, spécialisée dans les peintures en phase aqueuse, celle du Mans pour les peintures en phase solvant et celle de Savoie pour les revêtements de façade. Tollens est également fabricant et distributeur exclusif des peintures Flamant (fabricant de meubles belge) et Pantone (leader international de la couleur). Une véritable reconnaissance de l’attention que Tollens porte à la couleur et qui ne s’est jamais démentie au cours de son histoire. En 1992 Tollens est racheté par Lafarge et devient Lafarge Peintures. En 2001 Lafarge Peintures devient Materis Paint qui connaîtra une expansion d’envergure mondiale dans les années qui suivent. Devenue Cromology en 2015, le Groupe réunit aujourd’hui une trentaine de marques commerciales dont Tollens. Un nom, synonyme de qualité et d’innovation qui, lui, n’a jamais changé.

Toujours en marche Aujourd’hui, Jérôme Maton dirige le groupe Tollens et ambitionne de poursuivre l’expansion du réseau avec 10 nouveaux magasins Tollens chaque année. En parallèle, l’entreprise réalise progressivement sa transformation digitale de l’entreprise avec un nouveau et unique site internet (tollens.com) et le développement de nouveaux services tels que le Drive. n Test couleur

28 l Reflets & Nuances OCTOBRE 2016


PUB N°6 TOLLENS

OCTOBRE 2016 Reflets & Nuances l 29


Les sols et murs devien

A l’instar de l’aéronautique, de l’informatique ou de l’automobile qui depuis plusieurs années travaillent sur « l’intelligence » des produits, les matériaux du bâtiment se sont engagés dans cette voie qui conduit à une meilleure qualité de vie pour les utilisateurs des espaces résidentiels ou de travail.

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S

i l’appellation de « maison intelligente ou communicante » a fait place à celle de domotique, la démarche reste la même et consiste à rendre la vie plus confortable, à développer ce qui contribue au bien-être quotidien. Depuis que l’homme construit pour se loger ou travailler, il s’emploie à gérer les ambiances thermique, lumineuse et sonore. Avec le temps, l’habitat a acquis de nouvelles fonctions : le bâtiment ne protège plus seulement contre les intempéries, il travaille et agit pour créer un climat favorable à la vie. De nouveaux matériaux vont dans ce sens, et cela jusqu’aux revêtements de finition qui ont un rôle primordial dans le confort intérieur, qu’il soit visuel, thermique ou acoustique et, de plus en plus, sanitaire. Certains matériaux dits « intelligents » sont susceptibles de bouleverser sensiblement la manière de construire et d’habiter. Matériaux d’aujourd’hui et de demain Un matériau intelligent est sensible, adaptatif et évolutif. En général, il s’agit d’un composite intégrant dans une matière de base de l’électronique, des nanoparticules ou des éléments biochimiques. Il va se comporter comme un capteur qui détecte des signaux ou comme un activateur capable d’intervenir sur son environnement. Il peut parfois agir comme un processeur qui traite, compare et stocke des informations. Il peut modifier

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TECHNIQUE

TE N DANC E P


PRODUITS

nent « INTELLIGENTS »

spontanément ses propriétés physiques : ainsi de sa forme, de sa connectivité ou de sa couleur, en réponse à des excitations naturelles ou provoquées venant de l’extérieur ou de l’intérieur du matériau. Sous l’effet de variations de température, de contraintes mécaniques, de champs électriques ou magnétiques, le matériau saura adapter sa réponse ou signaler une modification apparue dans l’environnement.

Eléments du bien-être Au mur, à la différence de matériaux passifs offrant une isolation phonique ou thermique, les matériaux intelligents sont capables de s’adapter à leur environnement, comme une « peau » sensible : destruction des mauvaises odeurs, action antibactérienne, traitement des COV pour améliorer la qualité de l’air. Réglementation ou démarche volontariste, les industriels de la peinture ont depuis plusieurs années réduit la présence de composants nocifs pour la santé dans leur production. Parallèlement, ils ont développé des produits ayant une action positive sur l’environnement. Ainsi des peintures contenant du dioxyde de titane agissant par photo catalyse qui

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Le motif lumineux dessiné sur la moquette peut être changé à volonté.

décompose les substances organiques présentes dans l’atmosphère sous l’effet de l’énergie lumineuse. Onip a, pour sa part, développé le principe actif Clean’R, une technologie « embarquée » qui capte et élimine, dans un délai de 4 et 6 heures, les molécules de formaldéhyde pour les transformer en vapeur d’eau, dans une proportion infinitésimale. Durable, l’effet est annoncé comme efficace pour une durée de 7 à 20 ans, selon les finitions choisies. Basées sur le principe des ions d’argent aux propriétés désinfectantes, les peintures antibactériennes concernent davantage les locaux sensibles, imposant une hygiène stricte, où elles ont une action sur les bactéries et les champignons. Absorbés dans les cellules de ces micro-organismes, les ions d’argent entravent la croissance de l’enzyme requise pour la respiration des cellules, ce qui empêche leur prolifération.

L’effet santé Le revêtement mural n’est pas en reste en matière de bien-être intérieur et propose des solutions pertinentes du point de vue sanitaire. Les PVC muraux, outre leur surface lisse et homogène qui évite l’incrustation des salissures et facilite leur décontamination, peuvent présenter des caractéristiques complémentaires. Ainsi, de la protection antimicrobienne Bio-Pruf résultant de l’incorporation, en phase de production, d’un bio stabilisant à large spectre d’action qui neutralise les fonctions vitales des bactéries, champignons et

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autres moisissures. Le revêtement peut également offrir une solution active de neutralisation des formaldéhydes émis par les autres matériaux intérieurs. C’est le cas des références Clean Air des toiles de verre Novelio de Saint-Gobain Adfors ou de Systexx Vitrulan, ce dernier expliquant que le principe actif repose sur une enduction spéciale intégrée sur chaque fil de trame et de chaîne, avant le tissage. Les molécules de formaldéhydes présentes dans l’air sont captées même à travers la peinture et la neutralisation obtenue est définitive et sans relargage ultérieur. Les sols textiles, souvent injustement décriés pour leur manque d’hygiène, ont aussi des arguments à faire valoir. Ainsi le traitement SilverCare proposé par Balsan s’attaque aux bactéries grâce à des ions d’argent qui recouvrent les fibres d’une gaine protectrice de longue durée. Libérés très lentement sous l’effet de l’humidité ambiante, ils agissent contre les bactéries et les mauvaises odeurs et, indirectement, contre les acariens en interrompant leur chaîne alimentaire. Chez Desso, avec la technologie AirMaster, on s’attaque aux particules fines présentes dans l’air intérieur et potentiellement dangereuses pour la santé. Cette solution mécanique permet à la structure de la moquette de capturer en permanence les poussières fines, sans additif chimique. La boucle haute composée de filaments de fils fins capture et retient les particules les plus petites (<10μm). Les poussières plus grosses sont retenues par les fils plus épais de la boucle inférieure. Enfin, la structure ouverte avec espaces entre les fils épais et les fils fins assure une circulation optimale de

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TECHNIQUE

Les sols et murs deviennent « intelligents »

Le revêtement mural devient support de communication

connecté qui détecte les chutes des personnes âgées afin de leur porter assistance rapidement tout en favorisant leur autonomie et leur maintien à domicile.

 Le système comprend le revêtement de sol, une souscouche avec bandes piézoélectriques d’un millimètre d’épaisseur et 30 ou 60 centimètres de large, une carte électronique insérée dans une plinthe et un service de suivi accessible 24h/24 sur Smartphone, tablette ou ordinateur via une interface intuitive. Le capteur détecte tous les mouvements, la carte électronique les interprète finement et transmet l’alerte en cas de chute. Au-delà de la détection instantanée des chutes, le système fournit aux professionnels de santé des informations pertinentes sur le comportement des patients. Grâce à ce suivi, l’équipe soignante peut mieux évaluer l’efficacité d’un traitement, adapter le protocole et l’encadrement médical du patient, et améliorer sa prise en charge de manière préventive.

l’air au passage de l’aspirateur.

Support de communication Par l’importance des surfaces qu’ils recouvrent, les revêtements sont naturellement des supports de communication. Un PVC mural technique permettra ainsi d’utiliser entièrement un mur pour des présentations en étant soit inscriptible et effaçable à sec, soit magnétique ou encore en servant d’écran. Plus sophistiquées, les nouvelles technologies et la miniaturisation, en intégrant des micro éléments dans le revêtement, favorisent la fonction de communication. Ainsi Philips et Desso se sont associés pour développer une moquette qui intègre des LEDs et permet un guidage visuel lumineux tout en améliorant l’ambiance des espaces intérieurs en combinant éclairage, design et couleur. Pour le secteur de la santé, Tarkett a développé le concept FloorInMotion, un revêtement

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INNOVATION ET PROSPECTIVE De nouvelles fonctionnalités tendant vers plus « d’intelligence » de la peinture existent déjà ou sont en cours de développement. Ainsi de la technologie brevetée LumiTec qui permet d’introduire des particules réfléchissantes qui vont augmenter la réflectance de la peinture et renforcer la luminosité du local en réduisant l’absorption de la lumière naturelle ou artificielle des parois (voir reflets et Nuances 165 « Le Village où la lumière fut »). Et pourquoi pas, demain, dans les peintures bâtiments, ces pigments intelligents » développés par la start-up bordelaise Olikrom et qui changent de couleur en fonction de l’environnement : la température, la lumière ou la pression ?


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TECHNIQUE

AM É NAG E M E NT

Associations de matières en bureaux-vitrines Installé dans une tour de La Défense, le nouveau siège social de Tarkett est une vitrine idéale pour l’ensemble des revêtements que produit l’industriel. Tout en proposant une démonstration esthétique d’un aménagement de bureaux contemporains.

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ituée à Puteaux et balisant l’entrée du quartier d’affaires de La Défense, la tour Initiale est l’une des deux premières tours de bureaux construite sur ce site, en 1966. Sur 30 étages et couvrant 32 000 m2, elle fut l’œuvre des architectes Jean de Mailly et Jacques Depussé avant d’être rénové en 2003 par le cabinet Valode et Pistre. Début 2015, Tarkett a quitté Nanterre pour y installer son siège social et ses bureaux sur 6 500 m2 répartis entre les 7ème et 13ème étages. L’installation dans ces nouveaux locaux était une excellente opportunité de montrer, en situation réelle, l’étendue de l’offre de l’industriel avec la variété de solutions esthétiques et fonctionnelles qu’elle autorise. Et pour l’entreprise de pose retenue, le groupe Bangui, l’occasion de démontrer toute la technicité requise pour assumer ce type de chantier.

Le bon revêtement au bon endroit Appel a été fait à l’agence CD&B (75017-Paris), spécialiste en transformation des espaces de travail, afin de définir un concept global d’aménagement, avec mission de prévoir au sol une association moquette et revêtements PVC. L’assistance technique de Tarkett a déterminé les familles de produits à utiliser en fonction de l’usage des locaux, l’agence travaillant sur les couleurs, les graphismes et les calepinages. Il fallait également prévoir une identification de chaque étage par le biais d’une couleur dominante. Les choix de l’agence ont ensuite été validés par la direction de Tarkett.

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L’association du textile et du PVC dans une ambiance générale très lumineuse.

La moquette constitue une part majoritaire (4800 m2) du projet, l’arrivée de Desso au sein du groupe ayant étendu l’offre Tarkett à cette famille de produits. Avec une mise en avant de la gamme AirMaster dont la construction particulière faite de fils fins et de fils plus gros permet de capturer les particules fines de poussières nuisibles à la santé. Associées à EcoBase, une sous-couche recyclée et recyclable, les dalles AirMaster bénéficie d’un certificat Gold Plus de la part du GUI, institut indépendant de test allemand spécialisé dans l’analyse de la qualité de l’air intérieur et extérieur. Sur les 1700 m2 de revêtements résilients, le format LVT représente environ 300 m2 posés essentiellement dans les cafétérias. On retrouve également ces lames PVC dans des salles de réunions, calepinées en périphérie


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Des profilés entre revêtements différents permettent de reprendre les niveaux en ragréage.

des dalles textiles. Dans les circulations, des coloris toniques de Tapiflex acoustique identifient les étages. Dans les box, des incrustations en iQ homogène ont été découpées au laser. A l’accueil, une place est consacrée au linoleum avec la réalisation d’un logo Tarkett.

UNE BRÊVE À ÉCRIRE

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Pour la mise en œuvre de ce chantier, Tarkett a fait appel à la compétence et à l’expertise du groupe Bangui. Et en connaissance de cause, puisque cette entreprise intervient régulièrement depuis quatre ans sur les 3000 m2 de l’immeuble d’Aubervilliers où Tarkett met en scène ses produits dans des espaces dédiés aux différentes applications. A chaque renouvellement de décor, les compagnons de Bangui posent les revêtements. Et tout naturellement, Tarkett a fait confiance à Bangui pour La Défense. « La pose de revêtements variés n’étaient pas un problème pour nos compagnons explique Alain Pierre, directeur général du groupe. En revanche, les différences de hauteurs et de nature des matériaux imposaient d’installer des profilés adaptés pour reprendre les niveaux en ragréage. D’où un important travail de préparation et de traçage. » Si les opérations de mise en œuvre ne posaient pas de problèmes particuliers à des soliers expérimentés, en revanche ce chantier impliquait une logistique rigoureuse. « Un chantier à La Défense est très contraignant, poursuit Alain Pierre. Pour y répondre, nous disposons de notre dépôt de Nanterre où les revêtements nous sont livrés puis préparés. Nous approvisionnons le chantier avec nos propres camions, qui sont surbaissés pour accéder dans les parkings. Géolocalisés, ils permettent de livrer les produits selon des plannings précis qui doivent tenir compte de l’occupation et de l’activité des autres étages de la tour. Même chose pour l’enlèvement des revêtements non utilisés et qui ne doivent par rester sur place. C’est à nous de gérer toutes ces questions, pas au client, en lui proposant un service complet ».

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L’expertise de l’entreprise

Pam reiumendanda evelit facea derit hillaut laborestiae nonet alit exernatem reperiat maioratur minvelectes cus dis minveni mustiam illuptatus molecus ea alistio rehenih icatur soloratet ipit, odiscient a dignim fuga. Perupti scillignam quod quae accus volorem oloribus, con re nosseditias nonest repudam facerchit omnis raectas di sitibus, ut fuga. Nequam faccum autempore susto dem qui officatentem endisi vercias si ommod qui blam sum iusda earcim iunt verum sam voluptaqui soloresequi nos re nia dolore, consequam et faccus, ut molores similitame aliquis vitate ea dolupti volupti busapid utem as aut odit rem reicatur, sunt laborem perions editaquo to blatur acculles int estio dolecaepudi as id quibus ius ipsa que nisqui voloreribus a di to offictissi omnimag natibus sedicatus dolesequam sandicius aut inus repudit aut que in pro beatatendis eatquiae mo inverum raecestiis qui venistius, odis andiorepe corerit, consedite doluptae voluptatenim idusantotae isquiam imi, vid estioritis explatur.

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TECHNIQUE

ENVIRONNEMENT

Valoriser les déchets de revêtements de sol Gérer les déchets produits par l’activité de l’entreprise est une contrainte à la fois réglementaire et sociétale. Une gestion intelligente de ces déchets doit aboutir à leur valorisation afin de préserver les ressources en limitant le gaspillage. Industriels et entreprises de mise en œuvre ont des initiatives dans ce sens.

Le but de la valorisation des déchets est d’éviter la mise en décharge des revêtements de sol usagés.

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que l’entreprise est responsable de la gestion des déchets qu’elle produit jusqu’à leur élimination ou valorisation finale, même si elle a confié leur traitement à un tiers. La directive européenne déchets de 2008 établit un ordre de préférence des modes de traitement des déchets : prévention et préparation pour la réutilisation, recyclage et autres modes de valorisation et, en dernier recours, « l’élimination sans risque et compatible avec l’environnement ». La démarche la plus vertueuse consiste à réutiliser les produits en fin d’usage en leur trouvant une nouvelle destination. Fabriquer de nouveaux produits avec des matières ayant déjà servi préserve les ressources non renouvelables. Les réglementations en la matière sont de plus en plus exigeantes et la tendance n’est pas prête de s’inverser. Pour répondre à ces défis, le monde des revêtements de sol a mis en place des actions tant au niveau des industriels que des organisations professionnels.

Vers une économie circulaire Contraintes réglementaires ou démarche volontariste, les industriels ont dû, au cours des dernières décennies, repenser leurs méthodes de production. En étant plus économe en matière énergétique et en revoyant la conception des produits pour tendre vers une économie circulaire, c’est-à-dire avec une, voire plusieurs réutilisations, en fin d’usage. Chez Interface, après un gros travail sur la production qui occasionne les principaux impacts environnementaux, les efforts portent désormais sur la fin de vie car la mise en décharge d’une moquette représente 7 % des impacts sur l’ensemble d’un cycle de vie. Il s’agit donc de récupérer les déchets pour réutiliser, recycler où valoriser énergétiquement, la première solution préférable. En France, outre son partenariat dans Optimum (voir encadré), Interface s’est rapproché d’abord des centres de récupération, de valorisation et de revente Ressourceries. Pour l’entreprise de pose, le coût de transport vers ces centres n’est pas supérieur à une mise en décharge et permet une nouvelle utilisation des dalles moquette. Ce partenariat

La machine Refinity de Desso permet de séparer les fibres de la sous-couche de la dalle textile.

fonctionne, mais sur des volumes trop faibles (environ 10 000 m2 par an), et avec gestion assez compliquée pour Interface. Depuis peu, l’industriel s’est rapproché, en Ile-de-France, du groupe Ares spécialisé dans la réinsertion par le travail et a, entre autres, des activités dans le bâtiment comme la dépose ou le curage de tours. Ares collecte, nettoie, stocke et fait du suivi de stock et Interface propose ensuite des produits de « seconde main » sur certains projets du tertiaire. Cela permet aussi de mieux gérer les retours de dalles vers les Pays-Bas pour être recyclées en séparant la fibre de la sous-couche et revenir dans le cycle de production. Egalement membre de la filière Optimum, Desso a par ailleurs développé son propre système de récupération et de valorisation des dalles textiles en fin de chantier avec son programme ReStart : c’est la reprise sur chantier des anciennes dalles palettisées par le client. Ce dernier prend en charge le coût de transport de Paris jusqu’aux Pays-Bas où les dalles ne contenant pas de PVC sont traitées par Refinity. Cette machine sépare les fibres de la sous-couche, cette séparation étant conçue dès le départ selon le principe Cradle to Cradle d’économie circulaire. Le velours polyamide est rasé et retourné au producteur Aquafil et, par dépolymérisation, redevient un polyamide 100 % régénéré Econyl pour produire de nouvelles dalles. Les sous-couches bitume repartent vers l’industrie routière. Brevetée Desso, la sous-couche EcoBase, à base de polyoléfine, un plastifiant pouvant être dépolymérisé, redevient sous-couche, et cela jusqu’à dix fois.

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TECHNIQUE

Valoriser les déchets de revêtements de sol

Les chutes de chantier serviront à produire un nouveau revêtement

OPTIMUM

LA PROFESSION SE MOBILISE

Organiser la collecte Participant à la filière Optimum, la récupération des moquettes de Balsan fait l’objet d’une valorisation énergétique. De même chez Forbo Flooring Systems pour les revêtements textiles dont les déchets suivent le circuit Optimum. Mais la part la plus importante de l’activité Forbo porte sur le marché du sol PVC et c’est pour ces déchets que l’industriel a mis en place son programme Tournesol. Une convention est passée avec l’entreprise de pose qui reçoit des sacs plastiques et des « big-bags » pour recueillir puis stocker les chutes de sol PVC. Sur simple appel, Forbo organise l’enlèvement et le transport vers le site de traitement. Le tout pour 90 € la tonne, quelle que soit la localisation de l’entreprise en France. En fin d’année, celle-ci reçoit son attestation de valorisation des déchets. Dans son rapport RSE (responsabilité sociétale de l’entreprise) 2015, Tarkett annonce avoir collecté dans le monde 9 900 tonnes de chutes d’installations et de produits usagés qui sont ensuite intégrés dans les processus de fabrication. Le programme ReStart assure un maillage du territoire avec des partenaires locaux (en France Véolia réalise la collecte et le tri auprès des clients Tarkett) pour ensuite valoriser ces ressources dans ses sites de production. Chez Gerflor, c’est le programme Seconde Vie qui permet, en partenariat avec les installateurs, de récupérer tout type de chutes de sol PVC en vue de les recycler. Une fois triées et broyées, elle entrent dans la composition de nouvelles sous-couches, elles-mêmes recyclables. Enfin, dans le cadre du SFEC, les majors du marché français agissent sous la bannière commune PVC Next pour organiser des points de collectes sur tout le territoire.

En parallèle des actions initiées par certains industriels, l’ensemble de la filière est organisée en matière de récupération des déchets, au travers du programme Optimum, patronné par l’UFTM et l’UPMF et que préside Patrick Torcol, avec pour but de valoriser les moquettes usagées. Optimum propose aux entreprises la récupération des dalles textiles usagées (et de la moquette en lés en Ile-de-France) et met à la disposition de la profession un réseau structuré d’opérateurs spécialisés. Chutes de pose ou moquettes usagées, l’entreprise est de plus en plus contrainte par la réglementation à limiter son empreinte environnementale sur les chantiers et doit en fournir la preuve dans le cadre, par exemple, d’une démarche HQE. Optimum apporte un soutien logistique pratique et efficace à l’entreprise de pose. La collecte se fait sur chantier (ou à l’entrepôt) où l’entreprise aura filmé et palettisé en lots de 150 m2 les dalles triées par type d’envers. Pour de petits chantiers, la collecte se fera par big-bags pouvant contenir jusqu’à 150 m2 de dalles usagées. La moquette en lés (la colle séchée résiduelle et le ragréage sur l’envers étant tolérés) devra être découpée en bandes de 1 m de large, roulées et scotchées puis palettisée. Pour les grands chantiers de plus de 5 000 m2, une étude logistique adaptée est réalisée par le prestataire Vanheede. Le dispositif est opérationnel sur toute la France, l’enlèvement se faisant sous un délai moyen de 48 h en Ile-deFrance et de 72 h sur le reste du pays. Les déchets sont ensuite acheminés par KTO vers le centre de traitement industriel du groupe Vanheede pour une valorisation énergétique. Le tarif est établi en fonction du métrage carré enlevé et de la localisation de la prise en charge. Il est dégressif. Exemple pour Marseille : (tarif ht 07/2015) 860 € pour 780 m2 de dalles soit 1,15 €/m2 et 2850 € pour 3300 m2 soit 0,86/m2. La facturation du service comprenant collecte, transport et valorisation est établie selon le poids réceptionné à l’entrée d’usine de retraitement. Pour chaque chantier, Vanheede établit et remet à l’entreprise un certificat de valorisation à transmettre à la maîtrise d’ouvrage et répondre ainsi à la loi de transition énergétique.

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Apprenez à les défricher ! Le maître d’ouvrage devient de plus en plus éco-consommateur. Pour se repérer, il se fie aux étiquettes de labels sur les emballages. Sans vraiment savoir distinguer un produit d’un autre. Et vous, savez-vous faire la différence ?

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espect de l’environnement, de la santé et des conditions sociales de fabrication obligent, la transparence censée aider au choix s’affiche désormais sous forme de logos. Avec le XXIe siècle et l’Union européenne, les labels ont fleuri. Pour les peintures, ils s’attachent en particulier à prendre en compte trois critères : d’abord, la quantité de produits dangereux et substances chimiques à limiter avec pour principal informateur le règlement de l’Union Européenne Reach ; ensuite, tout ce qui a trait aux qualités et quantités des solvants et à leur rôle dans l’appauvrissement de la couche d’ozone et enfin à la qualité de l’air intérieur (QAI) en abaissant le seuil des émissions de composés organiques volatils (COV). Une vraie révolution qui a contraint les fabricants à revoir leurs formulations, et les peintres leurs méthodes d’application. Reste que sur la base de ces trois critères, tous les labels n’apportent pas tout à fait le même niveau d’informations.

Deux écolabels officiels Leader incontesté des pots de peinture intérieure, l’Écolabel européen suivi de près par son pendant français, la marque NF Environnement aussi privilégiée en extérieur. Ces deux écolabels officiels sont certifiés par un organisme tiers et délivrés dans l’hexagone par l’Agence française de normalisation (Afnor). Leur vocation : apporter une information objective et assurer la performance du produit sur le plan environnemental. L’un comme l’autre définissent les substances dangereuses et métaux lourds à proscrire ou définissent des seuils de tolérance en limitant par exemple les pigments blancs. Ils apportent aussi des critères qualitatifs d’aptitude à l’emploi, la marque NF

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LABELS

Environnement qui indique aussi les temps de séchage, est un peu moins stricte en ayant créé des catégories. Données que n’indique pas l’Écolabel Européen qui lui loge le rendement de toutes les peintures à la même enseigne. En revanche, l’Écolabel européen ne s’y attache pas. En outre, la marque NF Environnement informe de la manière dont gérer les déchets de fabrication, d’emballage et de résidus du produit. Mais là, où les deux écolabels européens sont moins complets, c’est face à la problématique de la QAI.

Tous les COV pas toujours intégrés Un produit à faible impact environnemental n’est pas forcément à faible impact sanitaire. Or, des liens ont été établis par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) entre l’exposition aux polluants contenus à l’intérieur des bâtiments et le développement de certaines maladies. D’où le durcissement progressif en France de la réglementation liée à la QAI, notamment depuis le Grenelle 2 de 2010 et l’étiquetage réglementaire qui a suivi portant sur les émissions de COV rendant la mention classé A + pour les peintures aussi populaires que pour les voitures et les réfrigérateurs. Une mention à fortement privilégier, les autres classes n’étant que peu contraignantes. CQFD : en lien direct avec la Directive européenne idoine, les écolabels officiels se sont attachés à limiter la teneur de COV contenus dans les peintures. Mais encore une fois avec des différences. La marque NF Environnement reste moins exigeante que l’Écolabel européen. Les seuils de tolérance demeurent plus élevés de manière générale toutes catégories de peinture confondues. En outre, contrairement à l’Écolabel Européen, la marque NF Environnement ne prend pas en compte la teneur en COSV, les composés organiques semi-volatils, pourtant suspectés d’avoir des effets sur le système nerveux et le système immunitaire. OCTOBRE 2016 Reflets & Nuances l 41


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Labels : apprenez à les déchiffrer

Tüv : un label émergent très exigeant Face aux enjeux de Santé publique, portés par une réglementation sur la QAI vouée à devenir de plus en plus contraignante, c’est Outre-Rhin que certains fabricants à l’instar de Tollens, Plasdox, Zolpan, ou encore Keim, trouvent label à leur pot de peinture à faible teneur en COV. Véritable institution de portée internationale surfant sur la Deutsche Qualität, le Technischer überwachungs verein plus connu sous le nom de TÜV s’articule autour de deux organismes TÜV Rheinland et TÜV Süd. Très exigeant, ce label émerge en France pour les peintures. D’abord il est beaucoup plus strict sur les COV et COSV contenus : quand le seuil est de 30 g/ l. pour une peinture mate de plafond avec la marque NF Environnement et seulement de 10 g/l. pour l’Écolabel européen, il plonge à 0,5 g/l. avec le label TÜV Süd. En outre, il intègre un autre critère délaissé par les Écolabels officiels en France : celui des émissions de COV dans l’air après application. Alors qu’en France la réglementation qui a débouché sur l’étiquetage environnemental les mesures 28 jours après application de la peinture, et que cette attestation reste auto-déclarative par les fabricants, le label TÜV, lui, serre les boulons. Non seulement en tant que laboratoire il apporte la caution de certification par un tiers, mais il prend aussi en compte tous les COV (COSV compris) contenus en pot, apportant le gage qu’ils sont inférieurs à 1 g/l. dans les peintures labellisées. En ce qui concerne leurs émissions, il ne les mesure non pas à 28 jours, mais entre un et trois jours après application (pour en arriver à 300 µg/m3 d’air maximum). Un gage de très faible impact sanitaire.

Peu d’acteurs sur le marché des peintures dites naturelles En plus de ces labels environnementaux d’autres surfent sur la vague verte. À l’image des scandales alimentaires qui ont modifié le comportement des consommateurs de plus en plus férus de bio, la peinture n’a pas échappé au tsunami. Mais face au greenwashing parfois pratiqué, il a fallu taper du poing sur la table. Ainsi en 2012, le Ministère du développement durable publie un Guide pratique des allégations environnementales* qui bannit le terme bio pour les peintures. Avec pour fondement le règlement Reach, il a été remplacé par le vocable naturel, autorisé à condition qu’au moins 95 % des composants le soient. Cette peinture verte doit afficher la liste des composants naturels du produit, ainsi que le pourcentage de ceux contenus dans la peinture. De fait, à ce jour peu d’industriels peuvent se prévaloir de proposer un produit d’origine naturelle. Néanmoins, des labels aident à les identifier. C’est notamment le cas du label Pure (Peintures et revêtements écologiques d’origine naturelle). L’association éponyme créée en 2009 a

*Disponible en téléchargement libre sur : http://www. economie.gouv.fr/files/guide_allegations_31janv.pdf

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regroupé des acteurs de la chimie verte - notamment Biofa, Laboratoires Natura, Les peintures Saint-Luc, Cromology, SAR, Unikalo - et se fonde sur le référentiel élaboré par l’organisme de contrôle et de certification accrédité Ecocert Greenlife. Bien évidemment, ce label se fonde sur le règlement Reach pour ce qui concerne le pourcentage minimum d’ingrédients naturels ou d’origine naturelle non imposés dans les Écolabels officiels. Du coup, avec un pourcentage minimum d’ingrédients naturels ou d’origine naturelle à 95 %, ce label surpasse son pendant allemand NaturePlus qui lui fixe 90 % d’ingrédients d’origine végétales, de minéraux largement disponibles et/ou de l’eau. Tous deux bien sûr limitent l’usage de métaux lourds. Mais ils divergent une nouvelle fois sur la teneur en COV. Elle est au maximum de 1 g/l. avec Nature Plus et de 3 g/l. avec le label Pure et sans prendre en compte non plus les COSV. Néanmoins, NaturePlus comme le label Pure tiennent comptent des mesures quantitatives des émissions de COV en conformité à l’étiquetage environnemental au minimum de classe A+. Un mieux par rapport aux écolabels officiels qui éludent ce critère. Mais tout en restant moins contraignants que le TÜV, et auto-déclaratifs. Par ailleurs, si le label Pure n’intègre pas l’analyse du cycle de vie (ACV) telle que réglementée dans le cadre des FDES (Fiche de déclaration environnementale et sanitaire) et demandées dans le cadre d’une démarche HQE, il impose des exigences à tous les stades de la conception du produit sur la biodiversité, l’énergie, les emballages, les déchets. Le label Pure partage un autre point commun avec la marque NF environnement : il impose une obligation de transparence sur la composition au moyen d’une liste exhaustive des substances introduites avec notification de leur origine. Enfin, il contrôle les revendications écologiques à niveau de performances égales à l’Écolabel européen. Alors priorité au naturel, à l’écologique ou à la QAI, maintenant c’est à vous de choisir.

ANGE BLEU : L’AUTRE ÉCOLABEL ALLEMAND Cet autre label qui émane aussi d’une démarche volontaire du fabricant et qui reste la propriété du Ministère fédéral allemand de l’environnement, de la protection de l’environnement et de la sécurité nucléaire est aussi inspiré de l’écolabel Européen. Délivré par un organisme tiers, il est le plus ancien écolabel d’Europe. Réputé strict, il réduit certaines substances dangereuses pour la santé humaine, la teneur en COV. Mais aussi les biocides que l’on retrouve par exemple dans les peintures antimoisissures, le formaldéhyde, et le dioxyde de titane. Parmi ses critères, il s’intéresse à la pollution de l’eau, l’efficacité d’utilisation et l’information des consommateurs.


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TECHNIQUE

GRANDS CHANTIERS

40 000 m2 de peinture pour l’usine Laïta En Bretagne, l’entreprise Armor Peinture réalise les peintures de la Laiterie nouvelle de l’Arguenon, en cours de construction. Ce chantier exigeant nécessitera au final la mise en œuvre de 40 000 m2 de produits. .

D

Avec des hauteurs sous plafond entre 12 et 15 m, des nacelles et des échafaudages ont du être installés pour les compagnons. Une protection a été posée pour sols comme pour les équipements du processus est assurée par un polyane. « Compte-tenu de l’ampleur du chantier, j’ai du faire appel à l’entreprise Fougeray de Saint-Malo pour m’aider car nous avons entre 20 et 35 peintres sur le chantier », poursuit Philippe Nicol.

ans son usine de la ZA de Bellevue à Créhen (Côte d’Armor), la coopérative laitière Laïta investit 3,5 M€ dans une nouvelle extension. La Laiterie nouvelle de l’Arguenon (LNA) se divise en deux pôles : la fromagerie et le pôle des « ingrédients laitiers secs », qui fabrique des poudres de lait notamment pour l’alimentation infantile. C’est dans ce deuxième pôle que l’investissement se renforce avec la mise en place d’un nouvel atelier permettant de tripler à terme la production à destination de l’étranger. « C’est le deuxième chantier d’envergure de la région après la construction de l’usine de fabrication de lait infantile en poudre Synutra à Carhaix, explique Philippe Nicol, dirigeant d’Armor Peinture, en charge des travaux de peinture de la LNA. Nous avions déjà réalisé la peinture de ce premier chantier ce qui nous a permis d’obtenir celui de Créhen. En tout, ces deux marchés représentent 110 000 m2 ! ». La construction de la LNA est un chantier où les contraintes sont importantes pièces à gros volumes, phasage stricte et exigence d’une finition parfaite pour des questions d’hygiène.

Mécanisation de l’application Deux types de peinture de teinte ivoire sont mises en œuvre par projection grâce à une machine de type Graco : une peinture polyuréthane bi-composant appliquée sur un enduit à base ciment (pièces humides) et une peinture à base acrylique en phase aqueuse sur un enduit lisse (pièces sèches). Ces enduits minces, d’une épaisseur de 2 mm, sont appliqués en deux passes mécaniquement puis lissés manuellement. Ils sont mis en œuvre directement sur le béton dont les « bulles » ont été au préalable reprises par l’entreprise de gros-œuvre. « Nous sommes avec des techniques de mise en œuvre utilisées en agroalimentaire », conclut Philippe Nicol.

Fiche chantier

Organisation précise

44 l Reflets & Nuances OCTOBRE 2016

MAITRISE D’OEUVE >

SNC Lavalin Nantes ENTREPRISE DE GROS-ŒUVRE > GTM ENTREPRISES DE PEINTURE >

Armor Peinture et Fougeray PRODUITS > VPI (enduits et peinture ©ARMOR PEINTURE

CPour réaliser les 40 000 m2 de peinture du chantier de la LNA, les compagnons d’Armor Peinture doivent intervenir suivant un phasage précis et en coordination avec les entreprises de gros-œuvre, de revêtement de sol et de l’installation de la ligne de fabrication de poudre de lait. Cette dernière intervention est la plus délicate puisque la

peinture doit être exécutée avant la pose des tuyaux (recouvrant 50 % de la surface) à et demande des reprises pour recouvrir les éventuels éclats dus aux chocs. L’entreprise Armor Peinture communique donc régulièrement le planning d’avancement des travaux pour que les peintres travaillent en accord avec les 80 compagnons qui montent l’atelier.

polyuréthane bi-composant Pelliplast PE) et Tollens (peinture acrylique Polprim en impression et horizon satin en finition) LIVRAISON LOT PEINTURE >

fin janvier 2017


TECHNIQUE

PUB N°12

OCTOBRE 2016 Reflets & Nuances l 45


PUB N°12 STO

46 l Reflets & Nuances OCTOBRE 2016


Éviter les contre-références

TECHNIQUE

ENDUIT MINCE SUR ISOLANT

Le succès des systèmes d’isolation par l’extérieur (ITE), dits sous-enduits, ne se dément pas. Pour que cela dure, la mise en œuvre doit répondre aux attentes des maîtres d’ouvrage. Rappel des bonnes pratiques en la matière.

S

uppression de la plupart des ponts thermiques, intervention par l’extérieur, protection et valorisation de l’habitat… Quelques-unes des qualités intrinsèques des systèmes qui expliquent que l’isolation par l’extérieur sous enduit gagne du terrain. Et cela ne devrait pas s’arrêter notamment en rénovation, car le législateur croit, lui aussi, en l’ITE. Ainsi le décret du 30 mai 2016 * du ministère du Logement et de l’Habitat durable, applicable au 1er janvier 2017, rend quasiment obligatoires les travaux d’isolation par l’extérieur en cas de ravalement. Le décret précise, en effet, que « les travaux de ravalement concernés sont ceux comprenant la réfection de l’enduit existant, le remplacement d’un parement existant ou la mise en place d’un nouveau parement, concernant au moins 50 % d’une façade du bâtiment, hors ouvertures ». Bref, du grain à moudre pour les entreprises. Mais cela ne doit pas s’accompagner de contre-références avec une mise en œuvre qui ne respecterait pas toutes les étapes de la pose.

Phase préparatoire Un chantier d’ITE commence par un travail préparatoire important. L’état et les caractéristiques du support (béton, brique creuse, moellons…) sont à examiner de près,

notamment pour s’assurer de la tenue des fixations. Il s’agit de vérifier que le système d’accrochage peut être correctement ancré et que la colle mise en place sur l’isolant accroche convenablement au mur. Il est aussi nécessaire de prévoir le fractionnement des surfaces et, dans le cas de grandes surfaces, de prendre en compte le comportement au vent, aux chocs et au feu. Important également, anticiper la mise en place des bandes filantes coupe-feu en laine de roche prévue dans L’IT 249.

Traitement des points singuliers L’ensemble des points singuliers doit également être répertorié en amont afin d’assurer la tenue du système et d’empêcher les infiltrations d’eau – au droit des menuiseries par exemple. Sachant que les ouvertures et l’interface du système avec les menuiseries constituent les points singuliers les plus importants à traiter. La difficulté en rénovation : chaque menuiserie est différente, il est donc indispensable pour chaque chantier de trouver la solution technique adaptée avant le démarrage des travaux. Idem pour les rezde-chaussée et les soubassements : ces parties de la façade, comme toutes celles exposées au risque de chocs, doivent faire l’objet d’un renforcement ou d’un traitement spécifique.

>>>

OCTOBRE 2016 Reflets & Nuances l 47


>>> A ne pas négliger non plus, l’esthétique de la façade. L’ITE souffre parfois d’une mauvaise image en raison de détails architecturaux qui n’ont pas été pris en compte. Par exemple, les protections architecturales : couvertines, modénatures ou appuis de fenêtres. Ces protections protègent le système mais qualifient architecturalement parlant la façade. Respect des étapes de pose Lors de la pose proprement dite, il est essentiel de respecter toutes les étapes de mise en œuvre prévues dans l’avis technique du fabricant. Mise en œuvre qui débute en général par la pose des profilés de socle et des profilés latéraux perforés qui arrêtent le système d’isolation. Pour tenir compte du phénomène de dilatation et éviter des fissurations ultérieures, les profilés ne doivent pas se chevaucher. Les panneaux isolants, collés (neuf) et/ou calés chevillés (rénovation), sont posés à joints serrés et alternés, le plus long côté à l’horizontale en partant du profilé de socle. Si fixations il y a, elles sont placées à la jonction de deux panneaux et dans le centre des panneaux. Lorsque la fixation de tous les panneaux est terminée, la face extérieure de l’isolation doit présenter une surface plane sans irrégularités. Pour parfaire cette planéité, il est nécessaire de procéder à un ponçage des panneaux PSE à l’aide d’une taloche abrasive. Cette étape est cruciale ; l’oublier, c’est l’apparition quasi inévitable des spectres des panneaux isolants. Il en est de même pour les angles : ne pas les traiter, c’est la certitude d’avoir, très rapidement, des petites fissurations – dans le meilleur des cas. Ils doivent être renforcés à l’aide de cornières. Aux angles, notamment au niveau des ouvertures, il est indispensable de réaliser un joint mouchoir pour consolider la tenue de l’ensemble et assurer la continuité de l’armature. L’armature est mise en place après une première passe d’enduit à la taloche. Elle doit être complètement enrobée dans la couche de base. Pour ce faire, son marouflage est indispensable. La seconde passe est appliquée immédiatement après à la taloche, puis lissée. Après séchage, dans les délais prescrits par le fabricant du système, il convient de déposer l’enduit de finition à la taloche. Pour un résultat homogène, il est préférable que ce soit toujours le même compagnon qui réalise la finition.

*Décret n° 2016-711 du 30 mai 2016, relatif aux travaux d’isolation en cas de travaux de ravalement de façade, de réfection de toiture ou d’aménagement de locaux en vue de les rendre habitables.

48 l Reflets & Nuances OCTOBRE 2016

L’AVIS D’EXPERT

Romain Pierron,

RESPONSABLE TECHNIQUE FAÇADES STO

Formation et systèmes testés « De mon point de vue, il y a deux préalables qui conditionnent la réussite des travaux d’isolation thermique par l’extérieur (ITE) sous enduit. Première condition : les systèmes employés doivent avoir été testés, qu’il s’agisse de produits de collage, d’enduits ou d’isolants. On retrouve les résultats de ces tests dans les ATE et les DTA des fabricants. Concernant les isolants, il est indispensable qu’ils soient certifiés Acermi, certification portant notamment sur la stabilité dimensionnelle. Une notion très importante pour la durabilité du système. Autre préalable : la formation. Celle des compagnons mais aussi celles du chef d’entreprise et conducteur de travaux. Pour les compagnons, cette formation pratique porte sur toutes les étapes de mise en œuvre et points singuliers, y compris sur l’outillage. Je pense, par exemple, à la découpe du PSE au fil chaud, pas suffisamment connue. Pour les conducteurs de travaux, la formation plus théorique s’intéressera au traitement des points singuliers et aux interfaces. Il s’agit là d’anticiper les points singuliers et de mettre en place les bonnes pratiques pour un chantier donné ».

TEXTES DE RÉFÉRENCE L’essai (ou test) de corrosion au brouillard salin évalue la résistance de matériaux métalliques dans des conditions spécifiques d’exposition à un environnement corrosif. Ces essais sont réalisés par des laboratoires spécialisés et définis par plusieurs normes internationales. Elles définissent chacune différents modes d’exposition en chambre d’essai de corrosion à différents brouillards salins. Ainsi, ils permettent d’analyser et d’observer les différents défauts de matériaux comme le couchage, la porosité….

© GEPI

TECHNIQUE

Enduit mince sur isolant Éviter les contre-references


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PUB N°14


TECHNIQUE

F I X AT I O N S I T E

Prendre en compte l’augmentation de l’epaisseur des isolants Dans un système d’isolation thermique (ITE) sous enduit avec mise en œuvre callée chevillée (rénovation), la fixation détermine la bonne tenue de l’ensemble. Au moment de la choisir, il est important de tenir compte de l’épaisseur de l’isolant, lequel à tendance à prendre de l’embonpoint.

A

vec les renforcements successifs

mm, devra avoir une longueur 175 mm. Un isolant de

de la réglementation thermique, les

200 mm nécessitera alors une fixation de 255 mm de

isolants, dans le cadre de la mise en

longueur, laquelle passera 355 mm pour une épaisseur

place d’un système d’isolation thermique par l’extérieur (ITE), prennent de l’épaisseur. C’est un constat que chacun peut faire sur ses chantiers. Aujourd’hui, rares

d’isolant de 300 mm.

Fixations universelles

sont les projets d’ITE avec des isolants de moins de

Les systèmes de fixation pour isolants les plus

120 mm d’épaisseur, crédit d’impôt oblige ; de même,

couramment utilisés sont les chevilles à expansion, qui

il est de plus en plus fréquent d’avoir des panneaux

se divisent en deux familles : celle à frapper et celle à

isolants de 200 mm d’épaisseur, surtout dans l’Est de la

visser. Les premières se présentent également en deux

France. Au-delà, les industriels recensent encore peu

types, plastique ou métal, tandis que les secondes – à

de chantiers, mais cela ne devrait pas tarder.

visser – n’existent qu’en métal. Le choix de l’un ou l’autre

Calcul de la longueur Cette augmentation de l’épaisseur de l’isolant a forcément des conséquences sur la nature des fixations, principalement en cas de rénovation avec la technique du callé-chevillé. Les chevilles doivent alors être plus longues et plus rigides pour ne pas fléchir au montage. Sachant que la longueur de la fixation ne dépend pas uniquement de l’épaisseur de l’isolant. Sont également à prendre en compte les données réelles du chantier,

système est souvent une affaire d’habitude et parfois de nature de matériaux. Ainsi pour une maçonnerie parois creuses, les fabricants conseillent l’utilisation de chevilles à visser à partir de 200 mm d’épaisseur. Au-delà de 200 mm, si on préfère la solution à frapper, le clou en plastique est déconseillé. Il est préférable alors d’utiliser ceux en métal, jusqu’à 350 mm sans souci. A noter, les clous affichent des résistances à la traction de l’ordre de 300 à 600 N pour les modèles

comme la profondeur d’ancrage en fonction du matériau

en plastique et de 750 à 1500 N pour les métalliques.

constitutif de la paroi ou l’épaisseur des couches non

Les

porteuses comme l’ancien enduit (en générale 20

et commencent à proposer des fixations innovantes

mm), des briquettes de parement et autres types de

universelles.

revêtements. Par exemple pour un isolant de 120 mm,

montage à cœur à longueur unique pour une large

la fixation avec une surépaisseur de 30 mm (colle et

plage d’épaisseurs d’isolants, de 100 à 400 mm

ancien revêtement) et une profondeur d’ancrage de 25

d’épaisseur.

fabricants

travaillent

Par

à

exemple,

ces des

problématiques chevilles

pour

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Mélinda Routier au 01 40 69 57 04 Pierre Couque au 01 40 69 57 08

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QUESTIONS

DEUX INGÉNIEURS RÉPONDENT AUX QUESTIONS D E S E N T R E P R I S E S D E L’ U P M F - F F B

ETICS - ETUDE PRÉALABLE

QUELLE EST LA DURÉE DE VALIDITÉ D’UNE ÉTUDE PRÉALABLE ETICS ? Il n’existe pas à proprement parler de durée de validité obligatoire pour une étude préalable ETICS. En revanche, étant donné l’exposition aux intempéries des façades, les laboratoires ou prestataires réalisant l’étude indiques souvent dans leurs rapports la durée de validité des informations et des résultats de l’étude. Pour certains, cela peut aller jusqu’à 18 mois. En revanche, pour les travaux du NF DTU 42.2 « Travaux de bâtiment Réfections de façades en service par revêtements d’imperméabilité à base de polymères », celui-ci impose une durée de validité acceptable de 12 mois pour l’étude préalable.

2 REVÊTEMENTS DE SOL – LIMITE DE COLORIS J’AI UN MARCHÉ D’EHPAD (ETABLISSEMENT D’HÉBERGEMENT POUR PERSONNES ÂGÉES DÉPENDANTES) DANS LEQUEL L’ARCHITECTE ME DEMANDE UN NOMBRE IMPORTANT DE REVÊTEMENTS DE COULEURS ET MOTIFS DIFFÉRENTS. EXISTE-T-IL UNE LIMITE DU NOMBRE DE COLORIS QUE PEUT CHOISIR UN ARCHITECTE DANS UN MARCHÉ DE REVÊTEMENTS DE SOL ? Selon le NF DTU 59.1 «Travaux de bâtiment Revêtements de peinture en feuil mince, semi-épais ou épais», les travaux préparatoires dépendent de l’état de finition demandé (A, B ou C). Si cela n’est pas précisé dans les pièces de marché, la finition par défaut est la finition B. Pour ce type de support, l’article 6.3.2 du NF DTU 59.1 prévoit une impression fixante quel que soit le parement du béton ou la finition recherchée. Cette impression permet l’accrochage de la peinture sur le support et doit être compatible avec ceux-ci.

3 TRAVAUX DE FAÇADE – MONTAGE D’ÉCHAFAUDAGE JE DOIS EFFECTUER LA RÉNOVATION D’UNE FAÇADE EN PIERRE. FAIRE APPEL À UNE AUTRE ENTREPRISE POUR LE MONTAGE DE L’ÉCHAFAUDAGE EST-IL CONSIDÉRÉ COMME DE LA PRESTATION DE SERVICE OU DE LA SOUS-TRAITANCE ? Si les prestations d’échafaudage ne sont pas spécifiées précisément dans le marché comme des obligations contractuelles, alors la jurisprudence considère la mise à disposition et le montage de l’échafaudage comme une prestation de service car elle ne participe pas par la conception ou par la réalisation à l’acte de construire. En effet il s’agit de la mise à disposition de l’entreprise titulaire de moyens lui permettant de réaliser la tâche sur laquelle elle s’est engagée contractuellement auprès du maître d’ouvrage.

4 RAVALEMENT DE FAÇADE – OBLIGATION D’ISOLER UN SYNDIC DE COPROPRIÉTÉ ME REPROCHE DE NE PAS AVOIR PROPOSÉ UNE VARIANTE ITE DANS UN MARCHÉ DE RAVALEMENT DE FAÇADE. C’EST SELON LUI DEVENU UNE OBLIGATION. QU’EN EST-IL ? Le décret d’application de l’article 14 de la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte précise les modalités d’application de l’obligation d’embarquer des travaux d’efficacité énergétique par la mise en œuvre d’une isolation thermique. C’est notamment le cas lors de travaux importants de rénovation de bâtiments et notamment le ravalement de façade chauffée donnant sur l’extérieur. Celui-ci n’entrera en vigueur qu’en janvier 2017, jusque-là il n’existe aucune obligation. Ce décret précise aussi les dérogations possibles de la part du propriétaire ou bailleur.

5 ENDUIT AU MORTIER DE CIMENT – APLOMB JE DOIS METTRE EN ŒUVRE UN REVÊTEMENT DE PEINTURE SUR DES MURS REVÊTUS D’UN ENDUIT AU MORTIER DE CIMENT. LES MURS NE SONT PAS VERTICAUX ET LE CLIENT ME DEMANDE DE CORRIGER CE DÉFAUT. QUELLES SONT LES TOLÉRANCES DE CE TYPE DE SUPPORTS ? Le NF DTU 59.1 « Travaux de bâtiment – Revêtements de peinture en feuil mince, semi-épais ou épais » au paragraphe 5.3.2 donne des spécifications d’aplomb uniquement pour les enduits exécutés entre nu et repère, la tolérance de verticalité est alors de 0.015 m mesurée sur 3 m. Dans les autres cas, la spécification d’aplomb ne s’applique pas.

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QUESTIONS

DEUX INGÉNIEURS RÉPONDENT AUX QUESTIONS D E S E N T R E P R I S E S D E L’ U P M F - F F B Mélinda Routier au 01 40 69 57 04 Pierre Couque au 01 40 69 57 08

6 BÂTIMENT D’HABITATION COLLECTIF (BHC) - PLACE DE STATIONNEMENT ADAPTÉE JE DOIS METTRE EN ŒUVRE UN REVÊTEMENT DE PEINTURE DE SOL POUR MATÉRIALISER UNE PLACE DE STATIONNEMENT ADAPTÉE SUR LE PARKING D’UN BHC. QUELLES SONT LES OBLIGATIONS CONCERNANT CE MARQUAGE ? La méthode pour marquer la place de stationnement adaptée est libre, à condition que ce marquage soit visible de loin et compréhensible. Il est toutefois recommandé de se rapprocher des règles de stationnement définies pour la voirie: marquage au sol blanc et symbole international sur la ligne de marquage ou à l’extérieur. De plus, le choix de revêtir entièrement ou non la place de stationnement est libre.

7 LINOLÉUM – SUPPORT BOIS JE DOIS METTRE EN ŒUVRE UN LINOLÉUM COLLÉ SUR UN PLANCHER EN BOIS. MON CLIENT CONTESTE LA NÉCESSITÉ D’UN ENDUIT DE SOL CAR LE SUPPORT POSSÈDE UNE PLANÉITÉ SATISFAISANTE. PUIS-JE COLLER DIRECTEMENT LE LINOLÉUM ? Les revêtements linoléum collés sont des produits sous Avis Technique et leur mise en œuvre est décrite par le CPT 3703_V2 « Revêtements de sol linoléum collés ». Dans le cas des supports en bois, le CPT exige la mise en œuvre d’un enduit de sol dont le certificat vise la pose de linoléum et la mise en œuvre sur support en bois. Il est aussi nécessaire de s’assurer que la ventilation en sousface du support en bois reste fonctionnelle.

8 RÉCEPTION DES OUVRAGES – NF P 03-001 COMMENT ORGANISER SELON LES RÈGLES LA RÉCEPTION DE LA FIN DES TRAVAUX ? Le document de référence est la NF P 03-001 « Marchés privés - Cahiers types - Cahier des clauses administratives générales applicables aux travaux de bâtiment faisant l’objet de marché privés ». L’article 17 précise sur plus de deux pages les règles de la réception.

9

PAPIER PEINT – FORTE CHALEUR

EN ÉTÉ, MON CLIENT ME DEMANDE DE POSER DU PAPIER PEINT ALORS QUE LA CHALEUR DANS L’APPARTEMENT EST TRÈS ÉLEVÉE. QUELLES SONT LES CONDITIONS ACCEPTABLES POUR LA POSE DES REVÊTEMENTS INTÉRIEURS ? Le NF DTU 59.4 « Mise en œuvre des papiers peints et des revêtements muraux » précise pour les conditions de pose, une température ambiante supérieure à 10°C et inférieure à 30°C. L’hygrométrie doit être inférieure à 65% HR. Par ailleurs, il est toujours recommandé de lire la fiche descriptive du revêtement et du produit de collage.

10 OPTIMISEZ VOTRE GESTION ET SUIVI DES CHANTIERS UN NOUVEL OUTIL EN LIGNE EXISTE-T-IL UNE MÉTHODE POUR ÉLABORER UN MÉTRÉ DE PEINTURE ET DE SOL ? Afin d’accompagner les entreprises dans leur gestion de chantier, pour éviter les désordres et retrouver leurs marges, l’UPMF-FFB à conçu un outil en ligne « Maitriser les conditions d’exécution des chantiers de finition étape par étape ». Le plan chronologique ou check-list des points de vigilance d’un chantier de finition peut être adapté au gré de vos besoins, de votre entreprise et de vos chantiers. Un tutoriel vidéo permet de comprendre l’utilisation de l’outil dans son ensemble. POUR EN SAVOIR PLUS :

• www.upmf.ffbatiment.fr Espace adhérent Dossier Conditions d’exécution • www.youtube.com , rechercher « UPMF FFB » et sélectionner la vidéo « Tutoriel - Maîtriser les conditions d’exécution des travaux de finition étape par étape ».

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PUB N°16


FORMATION

BREVET PROFESSIONNEL

Un nouveau bp « peintre applicateur de revêtements » pour la rentree Après un profond travail de rénovation tout au long de l’année 2015 par un groupe de travail mixte, le nouveau brevet professionnel « peintre applicateur de revêtements » est mis en place cette rentrée pour une première session d’examen en 2018. S’il concentre toujours les fondamentaux du métier, les évolutions techniques impactant nos métiers y ont été intégrées.

L

« Comme pour tout diplôme, la rénovation du brevet professionnel « peintre applicateur de revêtements » a été à l’initiative des organisations professionnelles, l’UPMF-FFB et l’UNA PVR Capeb », explique Dominique Prosper, inspecteur de l’Education nationale Enseignement technique et sciences et techniques industrielles du Rectorat de l’Académie d’Orléans-Tours, et qui pilotait le groupe de travail de cette rénovation. Ce groupe était constitué notamment d’inspecteurs de l’Education nationale, d’enseignants de lycées professionnels, de formateurs de CFA, d’entrepreneurs et artisans des deux organisations professionnelles et d’un représentant de l’OPPBTP…. Pour Luc Papavoine, dirigeant de la société éponyme et qui s’est impliqué dans sa rédaction, ce nouveau référentiel est conforme aux attentes des entreprises. « Nous sommes partis de ce qu’un jeune avait acquis en CAP pour repositionner le BP vers des travaux traditionnels d’une entreprise de peinture. » En 22 jours (sans compter les préparations aux réunions et les relectures !), le groupe de travail a réfléchi aux évolutions à apporter au BP, avec l’idée que ce diplôme réponde aux besoins des entreprises pour au moins les 15 prochaines années.

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« Il s’agit toujours d’un diplôme portant sur les travaux de finition intérieurs et extérieurs. Toutefois, nous l’avons inscrit dans la rénovation du bâtiment en intégrant l’isolation thermique par l’extérieur. Et par ailleurs, ont été introduites des évolutions sur l’exploitation de la maquette numérique », poursuit Dominique Prosper. Autre changement : le titulaire du BP n’est plus un simple exécutant mais il est clairement positionné comme « cheville ouvrière » entre le chef d’entreprise et les compagnons. Dans ce cadre, l’accent est mis sur la santé et sécurité et la gestion environnementale du chantier qui deviennent des compétences observables s’inscrivant dans le référentiel des activités professionnelles (RAP). « A chaque geste professionnel doit correspondre une rigueur professionnelle pour faire la différence avec un amateur », résume Dominique Prosper.

Fondamentaux et évolutions techniques Dans le nouveau référentiel, le décor et la partie trompe l’œil ont été supprimés pour se rapprocher des travaux les plus demandés aux entreprises. « La filière propose déjà une mention complémentaire « peinture et décoration » de niveau IV accessible après un bac pro « aménagement et finition » ou un BP »,


« Nous avons repris les fondamentaux du CAP. Les jeunes titulaires d’un CAP sont des applicateurs mais après un BP, ils doivent être capables d’expliquer cette application et de gérer et organiser un chantier », reprend Luc Papavoine. Si le BP reste un diplôme d’insertion professionnelle, des passerelles ont été créées pour permettre au jeune qui souhaite poursuivre en Bac professionnel puis en BTS, d’être en capacité de le faire. L’Education nationale a ainsi demandé une hausse du niveau de son enseignement général. L’examen intègre par exemple une langue vivante (épreuve obligatoire de coefficient 1), ce qui montre la volonté d’ouverture sur l’international et de mobilité. « C’est un diplôme à orientation variable et riche », résume Dominique Prosper. Dans cette optique, l’intitulé « peintre applicateur de revêtements » a été conservé pour, là encore, s’inscrire dans la continuité et en complément du CAP « peintre applicateur de revêtements ».

FORMATION

Hausse du niveau général

Un vrai rôle sur les chantiers

explique Dominique Prosper. En contrepoint de cette suppression, l’isolation thermique par l’extérieur (ITE) a été intégrée au référentiel, prenant ainsi en compte les notions de transition énergétique et de performance thermique du bâtiment. Cette évolution se retrouve dans la seconde partie de l’épreuve pratique (E3) qui porte sur la réalisation de travaux spécifiques, elle-même divisée en deux, avec une partie pose de revêtements de sol et une deuxième dédiée aux travaux de façade : peinture, réparation, application d’enduit, travaux d’imperméabilisation (I1 à I4) et enfin pose d’une ITE sur rail en collé chevillé. Cette épreuve E3 de coefficient 4 fera l’objet d’un contrôle continu en cours de formation, soit en entreprise soit en centre de formation. Quant à la première partie de l’épreuve pratique (E2 et coefficient 8), elle porte sur la réalisation des traditionnels travaux de finition. L’accent sera mis sur la préparation des supports pour une application soignée, manuelle ou mécanique, de tout type de peinture et pose de revêtements muraux. La transition numérique présente également une évolution importante impactant la vie des entreprises et leur manière de travailler : dans un futur proche, de nombreux marchés seront traités à partir de la maquette BIM. Si le second œuvre est moins concerné, puisqu’il n’est pas sur le calcul de la construction mais sur le bâtiment, l’exploitation de la maquette pour proposer des variantes au projet doit être maîtrisée afin de préparer les futurs titulaires à l’arrivée du BIM.

Les professionnels qui ont participé au groupe de travail sont unanimes : ce diplôme doit permettre aux jeunes titulaires de s’exprimer pleinement : conseiller un client, préparer et gérer un chantier, manager une équipe de 2 à 3 personnes. La partie organisation visant à la gestion du risque et à l’optimisation technique devient une question déterminante car elle est facteur d’économie de temps et de fatigue. Ces compétences se renforcent dans le référentiel et sont sanctionnées lors de l’épreuve écrite (E1), divisée en trois parties. La première (coefficient 3) évalue les connaissances techniques (préparation, réception d’un chantier, réalisation des contrôles qualité) et demande la résolution d’une problématique professionnelle. La deuxième partie (coefficient 3) porte sur le confort esthétique de l’habitat : le jeune devra proposer et défendre un ou deux projets de décoration intérieure. La profession s’est clairement positionnée pour un renforcement des compétences en proposition d’harmonies colorées selon les contraintes du chantier et les souhaits du client. Enfin, la troisième partie propose la rédaction d’un dossier d’activités réalisées en entreprise (coefficient 2). Dans cette épreuve, l’accent est mis sur l’autonomie du jeune, sa capacité à prendre des initiatives, à encadrer une petite équipe mais également sur sa capacité à travailler en sécurité notamment dans le cadre d’une co-activité et sur sa bonne approche environnementale (connaissance des règles environnementales, gestion des déchets, choix de produits non nocifs pour l’eau et l’air…). « L’objectif de ce nouveau BP est que le titulaire soit un compagnon solide pour l’entreprise », résume Dominique Prosper.

La pédagogie de l’alternance Ce brevet professionnel est accessible en apprentissage avec un contrat de travail de 2 ans, en CFA. D’une durée totale de 1 500 h, l’enseignement se partage équitablement entre les domaines généraux

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FORMATION

Brevet professionnel Un nouveau bp « peintre applicateur de revêtements » pour la rentree

(français, mathématiques, culture générale, langue) et professionnels : techniques de la construction, réglementation, normalisation, technologie du bâtiment et une partie pratique (analyse ou apprentissage d’une technique) visant à compléter la formation en entreprise et même à la préparer. L’évaluation se fait conjointement entre le tuteur (l’entreprise) et le formateur. Comme chaque compétence est évaluée sur des réalisations réelles, avec une acquisition soit en entreprise soit en centre de formation, une vraie relation doit s’établir entre tous les acteurs. « Dans ce diplôme, l’entreprise est aussi espace de formation, explique Rachel Pellé, présidente de la Commission formation de l’UPMF. A charge pour notre Union que l’entreprise s’approprie ces nouvelles compétences pour former au niveau attendu. Et maintenant que ce BP est mis en place, notre mission est d’informer les chefs d’entreprise de son nouveau contenu de façon aussi à ce que l’embauche de ces jeunes titulaires puisse être en adéquation avec leurs compétences et qu’ils soient positionnés correctement dans l’entreprise. Ces nouveaux diplômés seront des collaborateurs précieux aux chefs d’entreprise, maîtrisant le geste et les nouvelles techniques, ayant les dimensions fondamentales de l’organisation de chantier et la compétence managériale pour comprendre et agir sur l’axe économique et ainsi préserver la pérennité des entreprises et des emplois. Ce BP contribue à la promotion et à l’attractivité de nos métiers ».

Les principales nouveautés du BP « peintre applicateur de revêtements » • Suppression de la partie décor et trompe l’œil • Intégration de l’isolation thermique par l’extérieur et de la transition numérique dans le référentiel • Intégration de la notion de rentabilité (délais et résultats économiques) • Introduction de la santé et sécurité et la gestion environnementale en tant que compétences observables • Renforcement des compétences en proposition d’harmonie et décoration intérieure • Positionnement du titulaire du BP comme « middle management » • Maîtrise des outils de production mécanisée

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ACTUALITÉ SOLI E R

Tout savoir pour la rentrée LE TITRE DE SOLIER DE NIVEAU IV ÉLIGIBLE AU CPF Le titre de solier de niveau IV a été inscrit sur la liste nationale interprofessionnelle (LNI) des certifications éligibles au compte personnel de formation (CPF), établie par le Comité paritaire interprofessionnel national pour l’emploi et la formation (COPANEF). Cette inscription vient compléter le dispositif existant puisque le titre de solier moquettiste de niveau V était déjà intégré à la LNI. Rappelons que le CPF permet aux salariés ou demandeurs d’emploi de suivre, à son initiative, une action de formation. Il accompagne son titulaire dès l’entrée dans la vie professionnelle, tout au long de sa carrière jusqu’au départ en retraite

LA FICHE ROME SOLIER MISE À JOUR Les certifications professionnelles du RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles) correspondantes sont désormais répertoriées sur la fiche ROME (Répertoire opérationnel des métiers et des emplois) solier. Une bonne nouvelle, ces certifications étant particulièrement adaptées aux besoins des entreprises.

TITRE DE SOLIER DE NIVEAU IV : SESSIONS DE FORMATION FIN 2016 ET 2017 Le titre de solier de niveau IV se prépare en contrat de professionnalisation de 18 mois en alternance (2/3 du temps en entreprise et 1/3 en centre de formation) et s’adresse à tout public, à partir de 16 ans. Cette formation est dispensée dans des centres agréés du Réseau de formation des soliers (RFS). Les dates et lieux des sessions fin 2016 et 2017 sont les suivants : • 24 octobre 2016 à Toulouse (03 24 29 84 71) • 14 novembre 2016 à Reims (03 26 77 86 12) • 23 janvier 2017 à Tarare (04 74 05 59 32) • 12 juin 2017 (possibilité de commencer en septembre 2017 également) à Toulouse (03 24 29 84 71) Pour en savoir plus : www.formation-solier.com


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OCTOBRE 2016 Reflets & Nuances l 59


FORMATION BTP CFA LILLE MÉTROPOLE

BTP CFA LOIRE

UN MUSÉE DU PEINTRE

DES APPRENTIS RÉALISENT UNE FRESQUE POP’ART

Au BTP CFA Lille Métropole, les apprentis de l’atelier peinture ont participé à la création du « musée du peintre » inauguré en juillet dernier. Ce projet d’envergure, à l’initiative du formateur d’atelier, a pour objectif de faire la part belle à la mémoire du métier de peintre en bâtiment. Fruit d’une année de travail et de la mobilisation de l’équipe enseignante, la réalisation finale du projet revient aux apprentis qui ont œuvré aussi bien en cours de français que de dessin ou en atelier. Ce musée du peintre « vintage » donne à voir tous les outils et techniques que l’on utilisait encore jusqu’à la génération précédente. « Montrer aux apprentis ce qu’est, entre autres, le bridage d’une brosse, leur permet de comprendre que le travail commence par l’utilisation de bons outils qui, il n’y a encore pas si longtemps, étaient faits sur-mesure. De nos jours, c’est plutôt à la

Douze apprenti(e)s en 1ère année de brevet professionnel peinture, au BTP CFA Loire, ont réalisé un ouvrage dans un style pop’art sous forme de puzzle. Chaque apprenti a reproduit le dessin de son choix sur un panneau de médium. Les motifs sont variés : Homer Simpson, Captain America, Iron man, Charlie Chaplin, le logo des Rolling Stone… Les élèves ont ensuite recherché ou corrigé les teintes et appliqué la peinture à la brosse et au rouleau. Les panneaux ont été fixés sur un mur avec un calage de quelques centimètres afin de donner plus de relief et des effets d’ombres au décor. Longue de quatre mètres et haute de trois, fruit de 300 heures de travail, cette fresque a pour objectif de mettre en valeur les apprentis et le métier de peintre en général. Elle prouve également l’énergie créatrice dans le CFA. Bravo à tous !

CFA LE POINT SUR LA RENTRÉE L’apprentissage reste un sujet de préoccupation. Après une chute de -13% enregistrée à la rentrée 2015, les effectifs de première année de CAP baissent de -0,9% à la rentrée 2016. Alors que les autres secteurs affichent un redécollage, le BTP continue sa descente aux enfers. En effet, malgré les différentes mesures annoncées, il y a encore des freins à l’apprentissage notamment pour les jeunes mineurs dans le BTP.

EUROSKILLS 2016 PRÉSENTATION OFFICIELLE DE L’ÉQUIPE DE FRANCE DES MÉTIERS Qualifiés pour Euroskills 2016, les 26 membres de l’Equipe de France des métiers dont Julien Lair en peinture décoration et Maxime Couet en sol, se mesureront aux 600 autres jeunes champions des 27 pays participants. La compétition se déroulera du 1er au 3 décembre, à Göteborg en Suède. Cette équipe de France des Métiers a été présentée officiellement, le 29 septembre, au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle en présence de la ministre Myriam El Khomri, et de Michel Guisembert, Président de WorldSkills France.

60 l Reflets & Nuances OCTOBRE 2016


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CAPALITE HYDRO DE CAPAROL Peinture extérieure d’aspect très mat à base de résine Hydro Pliolite®.

NOUVEAUTÉS

L E S N O U V E A U T É S D ’ O C T O B R E 2 016

C’est grâce à cette résine que CapaLite Hydro est dotée d’une haute pénétration dans le support et donc d’une excellente adhérence même sur supports difficiles (fonds farinants,..) Ce produit apporte également une protection efficace contre les agressions extérieures et une très bonne stabilité des teintes dans le temps. D’un bon confort d’application, sa grande matité permet d’atténuer les défauts du support. CapaLite Hydro est disponible en 5L et 15L et est teintable en teintes claires avec le système Color Express de Caparol. www.caparol.fr Tél. 03 22 38 39 62

UN CHANTIER QUI TOURNE ROND AVEC BOSTIK ROLL

SARLON TRAFIC MODUL’UP DE FORBO

Une gamme de colles sèches professionnelles.

L’unique solution 100% libre 19dB pour zones à fort trafic

Composée de six produits (neuf références), cette gamme a été spécialement conçue pour des applications ciblées : rénovation sol, plinthes, marches intégrales, systèmes douches PVC, agencement, etc. Prêtes à l’emploi, pratiques, sans solvant, sans odeur, les colles sèches en rouleaux permettent une mise en service immédiate et autorisent l’accès et la circulation sur le chantier pendant les travaux. La gamme Bostik Roll bénéficie des nouvelles masses adhésives et des nouvelles trames issues d’applications industrielles. www.bostik.fr Tél. 01 64 42 13 36

LABEL’ONIP CLEAN’R DÉSORMAIS ATTESTÉE DU LABEL ANTIBACTÉRIEN Peinture cumulant deux actions : dépolluante et antibactérienne pour assainir l’air intérieur

Adapté à l’ensemble des établissements recevant du public, Sarlon trafic modul’up vise un classement pour aptitude d’usage dans les locaux U3 P3 / U4 P3. Il offre de multiples possibilités stylistiques grâce à ses 18 références. Ne faisant appel à aucun adhésif double-face ou poissant, il se met facilement en œuvre sur supports neufs comme anciens, y compris amiantés. D’une grande souplesse de pose et d’une résistance au poinçonnement améliorée, il est fabriqué à partir d’électricité 100% renouvelable, exempt de phtalate et sans colle.

Désormais, les finitions Velours et Satin de la gamme Label’Onip Clean’R provoquent la destruction des bactéries qui se déposent sur la surface des supports peints, tout en conservant les qualités d’assainissement de l’air intérieur en détruisant les molécules de formaldéhyde. Ces qualités interviennent en complément des actions des produits de nettoyage dont l’application n’altère pas l’efficacité de ces peintures. Label’Onip Clean’R est recommandée pour les hôpitaux, les crèches, les maisons de retraite, etc.

www.forbo.fr Tél. 03 26 77 86 35

www.onip.com Tél. 01 46 72 30 95

EXPERT 7 EPDM LANCE INOX Pulvérisateur à pression préalable, compatible avec de nombreux produits alcalins.

L’Expert 7 EPDM possède une soupape de sécurité en inox (corps en polypropylène) avec joint EPDM, tarée à 3 bars, qui assure une fonction de décompression et d’indicateur de niveau de pression. Ce pulvérisateur possède un réservoir en polypropylène injecté translucide avec jauge graduée, d’une capacité utile de 6 L, et d’un bouchon doseur. Sa large ouverture facilite le remplissage, le mélange et le vidage. L’Expert 7 EPDM est doté d’un tuyau de lance spécial alcalin souple et armé, d’une lance en inox d‘une bonne résistance mécanique et chimique, d’un pommeau ergonomique avec une tige inox et des joints EPDM. www.laser-industrie.com Tél. 04 74 62 48 48

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CLEAN CORNER SYSTEM DE GERFLOR La solution brevetée de traitement spécifique des angles

NOUVEAUTÉS

L E S N O U V E A U T É S D E J U I L L E T 2 016

Afin de répondre aux besoins et réglementations très strictes des zones de risque 4, Gerflor a développé l’offre « ultra propreté » conforme aux différentes normes en vigueur. Clean Corner System est une technique de mise en œuvre des angles rentrants et sortants à l’aide de profilés adaptables, grâce à des lèvres souples, pour réaliser des angles arrondis, parfaitement soudés, 100% étanches, facilement nettoyables et décontaminables. Polyvalent, il s’adapte à tous les sols rouleaux Gerflor, à toute hauteur de plinthe (de 7 à 15 cm), à tous les angles (85° à 95°). www.gerflor.fr Tél. 0 810 569 569

ALPHA UNIVERSAL SATIN DE SIKKENS : UNE SEULE PEINTURE POUR TOUTE LA PIÈCE Une peinture bi-supports satinée pour murs et boiseries intérieurs

Spécifiquement conçue pour répondre aux exigences techniques des applications sur murs et boiseries en intérieur, Alpha Universal Satin permet de peindre les murs, les portes, les plinthes et les moulures avec un seul et même produit. Formulée à base de résines alkydes en émulsion, elle offre facilité d’application, esthétisme et résistance au lustrage. Selon l’outil d’application, elle présente un aspect tendu satiné ou un aspect pommelé. Alpha Universal Satin est disponible dans les 2070 teintes du nuancier 5051 de Sikkens. www.sikkens.fr Tél. 03 44 64 91 32

LA COLLECTION « ESSENTIALS » DE DESSO Une ligne célébrant le design iconique, épuré et intemporel

La collection Essentials propose une alternative simple pour garantir un espace de travail sain et créatif. Sur deux thèmes distincts - Traverse et Edges - elle associe des textures et des coloris de moquette classique à des lignes épurées pour créer un sentiment de familiarité. En version standard, la collection Essentials est équipée d’une sous-couche EcoBaseTM, qui contient du carbonate de calcium (la craie) dans le cadre d’un recyclage valorisant. En outre, la collection Essentials contient le fil Econyl®, 100% en nylon régénéré, fabriqué à partir de matériaux de récupération. www.desso.fr Tél. 01 41 20 41 00

ellesassurent. fr LES RÉPONSES DE SMAVIE AUX QUESTIONS DES FEMMES

SYLCODUR DE JEFCO : DE L’ÉLÉGANCE POUR LES MENUISERIES

Un site internet pour accompagner les femmes actives dans les TPE/PME

Une peinture laque PU aux résines alkydes-uréthanes en phase solvant et à séchage rapide

Parce que les femmes assument souvent plusieurs rôles au quotidien, SMAVie leur a dédié un site internet, scindé en trois rubriques correspondant à trois profils de femmes : chef d’entreprise, conjointe d’un chef d’entreprise ou salariée. Il a été conçu pour répondre de façon concrète aux questions concernant leur statut, leur protection sociale, leur couverture santé ou leur droits en matière de retraite, de séparation/divorce,… www.ellesassurent.fr Tél : 01 40 59 70 94

Déjà disponible en version brillante, le Sylcodur se décline aujourd’hui en aspect Satin pour les applications sur menuiseries intérieures et extérieures. Grâce à sa formulation alkyde-uréthanne, cette gamme dispose d’un séchage rapide en 4h. Sa tension en fait une véritable laque à l’ancienne avec une dureté de film et résistance aux lustrages remarquables. La gamme Sylcodur est disponible dans les 58 agences du réseau Jefco / Blancolor en 1L - 4L et 10L en blanc et dans toutes les teintes du nuancier Jefcolor. www.jefco.fr Tel : 04 96 12 50 00

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NOUVEAUTÉS

L E S N O U V E A U T É S D ’ O C T O B R E 2 016

WORLD WOVENTM D’INTERFACE APPORTE DES TEXTURES CLASSIQUES ET TEXTILES RÉTRO Une collection internationale inspirée de textures du monde entier. Conjuguant sensibilités modernes et souvenirs de tissus anciens extrêmement résistants, elle permet de refléter les tendances résidentielles dans les espaces de travail. La collection World Woven TM comprend six lames Skinny Planks de 25 x 100 cm et trois gammes de dalles, chacune déclinée en huit couleurs. La variété des textures et dessins permet ainsi de créer des zones de contraste dans une installation de moquettes ou constituer un tapis indépendant. En fabricant engagé, Interface a créé ces modèles avec du nylon 100% recyclé, dans des usines utilisant les énergies propres. Tél. 01 58 10 20 20 www.interface.com

SOFRAMAP DÉVOILE SON AKTU Nouvelle gamme de peintures garnissantes aux résines acryliques et alkydes en phase aqueuse

Les produits Aktu allient les avantages des peintures glycéro et la simplicité des acryliques : des performances techniques et esthétiques (pouvoir garnissant élevé, opacité optimale, blancheur durable, séchage rapide) ; un confort d’application remarquable (excellente glisse, temps ouvert optimisé, absence d’odeur) et une polyvalence d’usage. Eco labellisée HSE, classée A+ et avec un taux de COV inférieur à 1g/L, cette gamme est composée de trois finitions : Aktu Mat, Aktu Velours et Aktu Satin, disponibles en 15L, 4L et 1L, en toutes teintes..

L’ « OUVRAGE » : UNE OFFRE POUR LA PRESCRIPTION PAR ZOLPAN Toutes les solutions prescription pour l’intérieur et l’extérieur

Pour répondre aux besoins des maîtres d’œuvre et maîtres d’ouvrages dans leurs recherches de solutions de protection, traitement et décoration des ouvrages intérieurs et extérieurs en neuf et en rénovation, Zolpan a conçu un classeur qui présente de façon synthétique et ergonomique, toutes ses réponses par typologie d’ouvrage ou par solution technique. www.zolpan.fr Tél. : 04 72 10 70 60

SEMIN LISSAGE FIN : POUSSIÈRE MAÎTRISÉE Enduit de lissage intérieur prêt à l’emploi permettant un ponçage réduit

Il s’applique au rouleau, à la spatule ou à la machine Airless avec la finition à la raclette ou à la lisseuse. Avec de la poussière réduite et moins volatile, cet enduit permet d’égaliser et aplanir les surfaces en intérieur ou réaliser la passe de finition d’une bande à joint. Il s’applique sur murs et plafonds en intérieur : plaques de plâtre, carreaux de plâtre, béton, enduit ciment, béton cellulaire. Le temps de séchage est de 6 à 24 heures suivant les conditions et charges.

ROMUS FACILITE LA MANUTENTION Le chariot de chargement et de transport « CMV »

Ce chariot de manutention et de transport est destiné à être chargé avec son contenu dans le véhicule. Avec une charge maximale de 200 kg, il diminue les manipulations. Le chariot CMV de Romus permet de profiter des aides de financement à la pénibilité au travail. www.romusworld.com Tél. 01 69 79 69 79

www.semin.com Tél. 03 82 83 53 57

www.soframap.com Tél. 04 92 02 66 72

MAGAZINE ÉDITÉ PAR CLUB ALLIANCE 9, rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 l Tél. 01 40 69 53 73 l Fax 01 40 70 01 74 l E-mail : contact@cluballiance.fr l N° ISSN : 1764-0709 l Président du Club Alliance - Directeur de la publication : Philippe Bertolani l Rédacteur en chef : Yves Labbé l Rédactrice en chef adjointe : Frédérique Foncelle l ONT COLLABORÉ AU NUMÉRO 168 : Luc Bachélerie, Corinne Bailly, Philippe Cluzeau, Nicolas Dembreville, Stéphanie Lacaze, Didier Le Gorrec, Stéphane Miget, Yona Ong, Lucile Torregrossa, Michaela Tumpach l Publicité : Club Alliance l Maquette : Lenox l Impression : Imprimerie VINCENT l Photo couverture : Fotolia/Lenox l La revue Reflets & Nuances est distribuée gratuitement. 66 l Reflets & Nuances OCTOBRE 2016


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