Buenos Aires - 2015/2016

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buenos aires - 2015/2016 l e o - p a u l

c h o r e l



> Introduction et avertissements <

>

Buenos Aires, ecole de patience <

> Enseignement : La f.a.d.u <

> au rythme des portenos <

> Les villas : villes informelles <

> pour faire court <


Introduction et avertissements Dans ce rapport, je ne vous parlerai pas avec précision du coût de la vie, de la valeur du peso argentin, comment trouver un logement, se rendre de l’aéroport au centre ville, des attractions touristiques de la région etc... Tout d’abord car aujourd’hui les réseaux sociaux le font beaucoup mieux que moi. Ils relaient l’information pratique et actuelle propre à chaque lieux dans lequel on se trouve au jour le jour. Je parle tout particulièrement d’un groupe facebook nommé «français à Buenos Aires», où y sont archivées toutes sortes de discussions pour chaque thématique possible... D’autre part parce que l’Argentine est un pays en mouvement perpétuel et continu ! En l’espace d’un an, je n’ai jamais assisté à de tels changements : politiques et économiques... Bon d’accord, il est vrai que 2016 marque une année de transition politique majeur et s’en est suivi un changement draconien du niveau de vie. Mais le changement, ici, c’est dans l’air du temps. Je pourrais vous donner un indicatif du coût de la vie en capitale aujourd’hui, il ne sera plus le même la semaine prochaine. ça fait partie de l’aventure, et je dirais même que ça la rend bien plus intéressante. Je ne vous parlerai pas non plus des voyages d’exploration sud-américaine, car je n’ai pas assez exploré pour l’heure. Cependant, je pense que personne n’ignore que l’Amerique du sud est un rendez-vous de découvertes des grands paysages (désertiques, montagneux, glaciaires et tropicaux) et que Buenos Aires est un point géographique clé entre chacun d’entre eux.


Non, je vais plutôt vous parler de l’incroyable expérience que représente une année d’études au coeur d’une capitale sud-américaine de 15 000 000 d’habitants. Buenos Aires, la métropole qui n’a pas de centre ville, mais qui fonctionne par quartiers. Où les notions du temps, des mouvements et des dimensions prennent un tout autre sens. En bref, je vous parlerai de l’opportunité de s’offrir de nouveaux repères culturels, urbains, physiques et sociaux. La fin de mon année approche et j’ai le sentiment de n’avoir découvert qu’une facette de la nébuleuse argentine. Je n’aborderai alors, de manière non exhaustive, que les thématiques qui m’auront particulièrement marqué. Pour ce qui est des autres, je vous laisserai les découvrir par vous même ‘‘en vivo’’ !


Buenos Aires, ecole de patience Je crois que la première activité concrète qu’on fait une fois le pied sur le sol argentin, c’est patienter, faire la queue et attendre... Au supermarché, devant un distributeur, et même pour prendre le bus, il faut sans cesse attendre ! à chaque fois un certain temps qui pour nous , français, nous paraît au début bien long ! Les journées en Argentine passent très vite parce que les choses prennent leur temps à être faites. Les distances sont plus longues, les quartiers sont plus grands donc inévitablement, les argentins sont toujours en retard... La patience est une grande qualité que nous avons tendance a perdre aujourd’hui avec le ‘‘tout tout-de-suite’’. Avec l’attente, dans les transports, pour les impératifs administratifs etc, on apprend à être plus attentifs à ce qui nous entoure, à revenir sur ses pensées, à être plus tolérant. Les argentins manient très bien la patience ! Pour eux, le temps peut tout guérir, qu’importent les crises, la vie continue. C’est pour ça, selon moi, qu’ils paraissent si chaleureux et bienveillants. Ici, aucun souci pour arrêter une personne dans rue, elle vous aidera et peut-être même vous accompagnera, de toute façon elle est sûrement déjà en retard !


> La spontanéité < Le retard, très présent dans les esprits, entraine un sentiment de spontanéité particulier et en fait une carractéristique majeure de la ville de Buenos Aires. Ici on apprend à vivre au jour le jour ! Il est assez difficile d’estimer le temps qu’il nous faudra pour aller faire ses courses, envoyer un courrier, faire une démarche administrative... à Buenos Aires on ne planifie pas à l’avance, le ‘‘quilombo’’ urbain ( qui se traduit par bazar, merdier) qui règne ici nous en empêche. Les choses se contrôlent difficilement dans cette ville. Il faut donc se laisser aller là où le vent et les personnes qu’on rencontre nous emmènent ; profiter de l’instant présent et du lieu dans lequel on se trouve pour visiter, découvrir quelque chose auquel on n’aurait pas pensé autrement.


> L’ évén eme ntiel < Buenos Aires est une ville où les événements culturels jaillissent un peu partout, et sont très... très fréquents ! Concerts, expositions, projections, pièces de téâthre, conférences, milongas... ce sont souvent de petits événements peu communiqués mais très fréquentés. Les Porteños ont une culture musicale assez développée et surtout très variée. On peut tous les jours aller écouter du rock, du jazz des percussions, de la cumbia, voir danser du tango et j’en passe... dans de nombreuses ‘‘casas culturales’’, des maisons culturelles aux allures informelles et anti-commerciales proposant des soirées événementielles ouvertes au public qui en aura entendu parler. Ces découvertes se font au fur et à mesure des rencontres au cours de l’année. Patience... Buenos Aires est une ville qui se découvre avec le temps.


> L’ ambi an ce de la r ue < Chaque déplacement dans la ville est une expédition. Encore une fois il est question de patience. Le trafic est intense et très souvent bloqué. Les distances d’un point à un autre sont toujours plus longues qu’on ne les imagine. Les bus et les taxis fusent le long des grandes artères et le flux de passant est continu. Le réseau de transport en commun est complexe et peu indiqué mais bizarrement assez performant, la fréquence de passage des ‘‘colectivos’’ (bus) est très élevé et ils tournent 24h sur 24, mais les aléas du trafic les ralentissent, demandant encore et toujours de la patience. La meilleure alternative aux bouchons et au temps perdu dans les transports reste le vélo, bien qu’il faille rester vigilant des conducteurs argentins. Les rues et les façades (plus hétérogènes que jamais) défilent à un rythme effréné, les bruits de klaxons, d’alarmes et de sirènes ne cessent jamais, Buenos Aires n’est jamais calme.


> Un ryth me de vie déc ousu < Prenant en compte tout cela, le rythme argentin est inévitablement décalé, les journées sont longues et finissent très tard. Les restaurants n’attendent pas de clients avant 21h30 et sortir en soirée ne se fait difficilement avant 1h du matin. Il n’est pas rare de se retrouver dans un bus bondé au petit matin de toutes sortes de passagers, travailleurs, fêtards, personnes âgées... Les étudiants étrangers peuvent loger dans des casas compartidas, une forme d’auberge espagnole dans de grandes maisons ou appartements partagés constitués de 3 à 15 collocataires de différentes nationalités. Le mélange et l’ambiance haute en couleur de ces lieux de vie sont à l’image du rythme de vie des argentins.


> La forme urbaine < La caractéristique la plus marquante de cette capitale est qu’elle ne fonctionne pas avec un centre mais par quartiers. Le micro centro n’a finalement rien d’un centre-ville comme on l’entend, ce n’est qu’un quartier qui se remplit de millions de travailleurs le matin et qui se vide le soir. La véritable richesse de cette ville réside dans les usages qui déterminent l’identité de chaque barrio (= quartier). Les gens se font un avis très différent en fonction du quartier dans lequel ils habitent. On peut se loger dans un appartement en haut d’une tour d’habitation, tout comme vivre dans une maison de plein pieds d’un barrio à un autre. La diversité des modes de vie est très grande, il suffit juste de bien trouver le lieu qui vous correspond le mieux. En bref Buenos Aires est une école de patience. Une ville pleine de secrets que l’on ne découvre que petit à petit en se laissant fondre dans son immense décor.


Enseignement : La f.a.d.u

La Facultad de Arquitectura, Diseño y Urbanismo de Buenos Aires n’est pas une simple faculté, c’est pratiquement une institution. Rares sont les porteños qui n’ont jamais entendu parler de la fadu. > Qu’a-t-elle de si particulier ? < Tout d’abord, en argentine, il existe peu d’établissements publics d’enseignement de l’architecture. La Fadu étant le seul de la capitale, il compte plus de 25 000 étudiants partagés entre la filière architecture/urbanisme et la filière design. Le plus intéressant est que la fac tout entière se concentre dans un seul et unique bâtiment! Un monolithe de béton de base rectangulaire de plus de 50 000 m2 de surface intérieur. Autant vous dire que c’est une véritable ville qui prend forme à l’interieur d’un même bâtiment. La notion même de Bigness de R.Koolhaas prend ici tout son sens !



> Son fonctionnement < Partant d’une telle posture, le fonctionnement interne d’une telle fourmilière fac et ses methodologies d’enseignement sont fascinants ! Le cursus s’organise autour des catedra (= classes, enseignements). Pour chaque matière obligatoire, on a la possibilité de choisir la catedra que l’on souhaite, représenté par un enseignant en chef. Au début de chaque semestre, on laisse aux intercambios une ou deux semaines pour aller à la rencontre de chaque catedra pour en slectionner un certain nombre. Les horaires des cours ici fonctionnent par turno de 4h : Le turno mañana, tarde et noche (matin, après-midi, soir) pour permettre aux étudiants de combiner étude et travail (pour payer leurs études).


• La fac est juxtaposée à l’aéroport national, les avions qui atterrissent viennent raser le bâtiment.

> Concernant les ateliers de projet ! < La fadu propose une trentaine de catedras. Chacune détient une vision particulière du projet d’architecture et propose un programme annuel qui lui est propre. Il faut alors en sélectionner au moins une chaque semestre. Les atelliers sont souvent gérés par des professionnels bénévols de l’architecture qui donnent de leur temps libre dans l’enseignement, ainsi leurs relations avec les étudiants sont souvent très bonnes et détendues. Les séances d’ateliers se déroulent pratiquement uniquement autour d’un système de présentation et de discussion : les étudiants affichent leurs planches à chaque séance et présentent leur travail devant l’ensemble des étudiants. Les corrections sont très participatives et les débats très animés.


> Les thématiques de travail < Buenos Aires est un terrain de jeu exeptionnel pour y pratiquer le projet d’architecture. Les problématiques urbaines sont multiples et très variées. Pendant mon année j’ai eu l’occasion de travailler sur les thématiques suivantes : l’hyperdensité et la porosité dans le quartier du microcentro lors de mon projet de deuxième semestre ; l’étalement urbain et le manque de polarité dans une commune en périphérie lors d’un projet de planification urbaine ; la structuration et la pérennisation des villes informelles dans la villa 31 au coeur de la capitale. Vu la quantité de catedras proposé, je vous assure que les possibilités sont nombreuses.


> Et les étudiants ! < à l’image des argentins, les étudiants de la fadu sont très militants. Depuis de nombreuses années ils luttent pour garder la gratuité de leur enseignement face à une situation économique très difficile en Argentine. Leur caractère très affirmé se ressent souvent et les discussions légères se transforment très rapidement en véritables débats. Les cours croisés (qui acceptent des étudiants de toutes filières) témoignent de l’intense mélange, de style, d’opinions et de savoir faire qui règne dans l’établissement. Le travail en groupe avec les argentins est une bonne expérience. Leur rythme est différent, les temps de débats et de réflexions sont plus longs et plus intenses. De plus ils ont reçu un enseignement fortement axé sur la mécanique des structures et la réalité de la construction, ce qui nous complaît bien dans un domaine où nous n’excelons pas. Et bien évidemment, les étudiants en échange sont toujours bien accueuillis, les relations sont très bon-enfant et Ils montrent un grand intérêt à ce que nous avons à leur apporter.


au rythme des portenos > Les porteños ? < On appelle porteños (ceux du port) les habitants de la capitale. Et je crois que tous les intercambios s’accordent pour dire que ce sont eux qui font la véritable richesse de Buenos Aires. Plein de clichés et de grandes généralités je vais vous dresser les grandes lignes du caractère porteño. Tout d’abord, je dois dire que je ne m’attendais pas, dans une capitale de 15 millions d’habitants à trouver des argentins si attentionnés, chaleureux et patients (contrairement à l’image qu’on se donne de nos parisiens pressés et stressés). D’ailleurs, ici on ne parle pas des habitants d’un quartier mais des ‘‘vecinos’’ (voisins). > La Buena Onda < Le maître mot de l’humeur argentine est la ‘‘Buena onda’’ ! La situation économique difficile du pays n’empêche en rien la bonne humeur de persister. Chaque problème trouve sa solution. Le temps fait les choses et la vie continue. Les argentins ont toujours 5 min à t’accorder (qui se transforment d’ailleurs très vite en 30 min). Ils te diront bonjour en te faisant une bise la première fois, puis très vite l’accolade, et n’hésiteront pas à te tutoyer. Le sourire est de rigueur quand on s’adresse à quelqu’un et les surnoms amicaux s’adoptent en un rien de temps.


> Le mélange des cultures < En réalité, Buenos Aires est une ville particulièrement différente de ses voisines et ce n’est pas rare qu’on ne la considère pas comme une véritable capitale Sud américaine. En effet, les porteños sont issus d’une forte immigration européenne. Ainsi le mélange de cultures produit une intense diversité des personnalités. J’ai entendu quelque part que ‘‘les argentins étaient des italiens qui parlent espagnol, qui se prennent pour anglais et qui rêveraient d’être français’’. Forts et fières de leurs origines, les porteños ont du caractère. Quelle que soit la question ils auront un avis et seront fervents défenseurs de leurs opinions. Ils sont les champions incontestés du débat !

Geste de la main qui signifie ‘‘aucune idée... / je n’en sais rien’’ - L’argentin est aussi un italien, il parle avec les mains.


> Le mate < Leur boisson de prédilection est un véritable catalyseur de ‘‘charlas’’ (discutions ou débats). Impossible d’y échapper ! Inscrite dans une tradition bien particulière, cette infusion amère se partage dans une grande convivialité avec tous ceux qui accompagnent la discussion, on le retrouve même pendant les cours. Très vite, on y prend goût et on se munit du kit indispensable : • • • •

Le La La Le

mate (le contenant) hierba de mate (le contenu) bombilla (la paille) thermos (rempli d’une eau bouillante)

Cette convivialité, on la ressent aussi dans leur franc-parler et l’affection qu’ils portent à leurs proches. L’intejection ‘‘Che!’’ ressort a chaque début de phrase comme pour interpeler la personne en face. Le language vulgaire n’est pas mal reçu entre amis (bien plus vulgaire que chez nous !). ‘‘Boludo’’ ici sonne comme le ‘‘con’’ de fin de phrase des clichés du language marseillais. Les argentins, sont les rois de l’usage de superlatif ! Bueno devient rapidement buenisimo, la nourriture est souvent muy rica (très bonne/riche) et les flatteries sont fréquentes ‘‘sos un asco, un capo’’ (tu es un as, un génie). Et bien évidemment ça fait plaisir à notre ego ! Mais il faut souvent les prendre avec un peu de recul...


> La viande en argentine < Le plus marquant de la culture argentine reste l’intérêt qu’on porte aux réunions familiales et amicales et plus particulièrement aux asados ! Lors de ces rassemblements traditionnels fréquents autour d’un grand barbecue, on y fait cuire, a la braise pendant des heures, de grandes et délicieuses pièces de viande qu’on partage ensuite. En moyenne, un argentin mange entre 60 et 70 kg de boeuf par an... !

> Le tango < Pour finir cette courte et non exhaustive description, l’élément qui caractérise bien sûr le plus la culture argentine reste le tango. On peut aller voir des couples danser et même s’y essayer dans les milongas, ce sont des soirées spécialisées dans des lieux splendides. Finalement très peu dansé, parce que très technique et historique, le tango reste pour moi emblématique des argentins et des porteños, car il représente leur caractère spontané, rythmé, démonstratif et chaleureux.


les villas : villes informelles > Une problématique sud-américaine importante < L’exode rural qui a frappé l’argentine depuis le début du 19ème siècle a engendré une expansion Buenos Aires impressionnante ainsi que l’émergence de bidonvilles appelés ici villas. Moins réputé que les favelas brésilennes car moins présentes dans le paysage, les villas miserias se situent pour la plupart en périphérie des agglomérations des villes argentines. L’ensemble des villas de la capitale abritent aujourd’hui 15% de sa population. Construites dans des zones enclavées (souvent entre plusieurs infrastructures viaires) ces villes informelles sont contraintes de se développer en hauteur. Leur structures présentent une grande fragilité physique et sociale et sont touchées par l’insalubrité et l’insécurité. Cependant, Elles présentent selon moi un lieu de vie aux usages multiples et un esprit social commun du projet bien plus fort que partout ailleurs. La ville informelle présente de nombreuses qualités que la ville formelle à perdue. Une leçon urbaine alternative. Je conseille fortement de profiter d’un semestre au moins pour aborder la problématique au sein d’une association ou d’un organisme qui travaille en collaboration avec ses habitants.


> Taller Libre de Proyecto Social < Il est possible de rejoindre cet atelier de travail qui regroupe des étudiants de diverses disciplines dans le but d’intervenir en Villa (favela argentine), de discuter et d’apporter notre aide dans le projet d’amélioration de la qualité architecturale et urbaine de ces quartiers. Il est possible de travailler en collaboration avec les habitants de la Villa 31, situé en plein coeur de la capitale fédérale de Buenos Aires. Particulièrement enclavée, cette ville informelle touchée par une très forte pauvreté tente de s’autogérer. Elle détient son propre Code d’urbanisme et se bat pour la pérennité de sa communauté. Véritable vivier de débrouillardise, le fonctionnement de la villa 31 est une leçon alternative de traitement urbain et de solutions lorsque les moyens ne sont pourtant pas présents. Notre objectif ici est de communiquer avec les habitants, pour ensuite s’intégrer à leur mouvement dans l’optique de les appuyer dans leur démarche d’amélioration de leur quartier et leur proposer les outils nécessaires, ou un regard alternatif pour permettre d’aboutir à un projet architectural et urbain concret.


pour faire court Buenos Aires est une ville d’une grande complexité qui se découvre couche par couches, sur un temps long. Les événements et les rencontres s’engendrent par effet boule de neige et sans s’en rendre compte on se laisse porter très vite puis on se livre à la spontanéité et le mouvement perpétuel d’une ville qui ne dort jamais. Théâtre de toutes les contradictions possibles, la rapidité des flux et la bruyante musique urbaine se mêlent à la patience et la douceur de ses habitants. La découverte y est journalière, puis quand on croit connaître un lieu, on rencontre une personne qui vous le décrit tout autrement. Cette ville nous donne l’occasion de revoir notre notion du temps ainsi que tout ce qui en découle.



L é o - Paul C H O R E L école nationale supérieur d’architecture de grenoble année de production

: 2016



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