Saison 8 - Gaillon, Vallée de la Seine
Laurie Bouteilloux Antonin Chazel Fanny De La Barrera Eli Gozlan Nina King-Gillies Corentin Léonard Hugo Léonard Maud Ondet Camille Tardivon Eloïse Vardon
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Donnons du relief à Gaillon
Ici commence le récit de l’aventure Ergapolis pour les dix membres de l’équipe Relief, constituée en septembre 2017 à l’occasion de la huitième saison du concours étudiant. Pour la première fois confrontés aux conditions d’une réelle commande publique, nous avons eu la chance de travailler sur le territoire de la ville de Gaillon. Pendant près de sept mois, ce lieu chargé d’histoire situé au cœur d’une communauté de commune dynamique, la CC Eure Madrie Seine (CCEMS), et d’une région de projet nouvelle, la Vallée de la Seine, a concentré l’attention de notre collectif pluridisciplinaire.
Répondre aux attentes du concours en termes de démarches Cette nouvelle saison fut placée sous le signe de la « Transition écologique et valorisation économique », objet de l’Appel à Manifestation d’Intérêt 2015-2020 lancé par l’ADEME au sein du Contrat de Plan Interrégional État-Régions de la Vallée de la Seine. Elle fut l’occasion pour notre équipe de plancher sur la mise en œuvre concrète des objectifs du développement durable et sur le jeu stratégique de l’articulation des échelles territoriales. Développement territorial intégré et stratégie autour de l’Axe Seine furent les maître-mots de notre démarche de projet.
Répondre aux attentes du commanditaire en termes de projet La ville de Gaillon, la CCEMS, la délégation interministérielle pour le développement de la Vallée de la Seine, l’Etat et la DRAC Normandie, se sont partagés la maîtrise d’ouvrage plus ou moins directe du projet en concours sur la Ville. A l’image de la pluralité de la MOA (maîtrise d’ouvrage), la commande, telle que nous l’avons appréhendée, relève de nombreux enjeux à différentes échelles. Les objectifs fixés par le concours sont d’une part de définir une stratégie de valorisation touristique du patrimoine historique de Gaillon profitable à la ville, dans la revitalisation de son centre bourg, à la CCEMS mais aussi à l’ensemble de l’Axe Seine. D’autre part, nous visons la définition d’une stratégie de redéveloppement économique du territoire intercommunal par l’axe touristique, tout en incluant les territoires alentours. Enfin, ce projet vise à définir une stratégie de communication à la fois sur le projet d’aménagement urbain et sur la stratégie de développement touristique. A l’échelle de la ville et de la commune cette commande s’intéresse logiquement au château et ses abords (Jardins, dépendances, accès et bâtiments d’époque alentour), ainsi qu’au centrebourg au pied du coteau. Mais le périmètre d’étude ne s’arrête pas là ; la gare, mais aussi les friches et autres dents creuses du tissu urbain doivent être analysées et prises en compte dans la résolution de cette expertise. Enfin, l’appropriation par la ville de la Seine nous semble être un dernier pilier d’importance pour la bonne tenue de nos objectifs. Ensemble, ces nombreux points d’intérêt doivent nourrir le projet.
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Le projet Relief : Redonner à Gaillon une attractivité externe et assurer l’ancrage interne L’équation nous est apparue claire. La demande de définition d’une stratégie de valorisation touristique du patrimoine historique de Gaillon, de requalification du centre-bourg et de redéveloppement économique du territoire doit se comprendre au sens large comme une attente de revitalisation. « Revitaliser » dans son sens premier signifie pour nous amener de la vie, et donc des gens. Qu’ils soient touristes occasionnels, travailleurs dynamiques ou habitants pour un temps, Gaillon veut voir du monde fouler son pavé. Garder ses habitants en leur offrant un cadre de vie adapté et confortable, les inclure comme partie prenante des projets de leur ville et plus généralement de l’identité du territoire, devient alors un objectif tout aussi important que d’attirer de nouveaux visiteurs. Rendre les citoyens fiers et satisfaits de leur milieu de vie ne doit pas rester une utopie de l’urbanisme. Nous le pensons, un habitant satisfait est le premier prescripteur d’un territoire en matière de tourisme. Ainsi, choisir de valoriser le cadre de vie de ses habitants et d’agir avant tout par et pour eux, c’est s’inscrire dans le cercle vertueux de la revitalisation. C’est donc dans cette perspective que notre équipe de projet a choisi de travailler et de puiser son inspiration. Nous entendons montrer que l’ancrage interne des gaillonnais et l’attractivité externe à destination des touristes et des futurs habitants, procède d’une démarche qui peutêtre mutualisée.
Sommaire Donnons du Relief à Gaillon............................................................................................................................3 Notre équipe - Relief.......................................................................................................................................7 Notre identité.................................................................................................................................................8
Le Massif des Curieux..............................................................................................................................................10
Préambule.........................................................................................................................................................................13 Diagnostic - Vision du territoire...................................................................................................................15 Gaillon, territoire normand et séquanien............................................................................................................18 Paysage de la Vallée de la Seine au paysage gaillonnais.......................................................................................19 Un positionnement stratégique, une accessibilité suffisante ?...............................................................................26 Gaillon, un château Renaissance et une architecture remarquable à revaloriser.......................................................29 Les habitant-e-s de Gaillon en chiffres et témoignages........................................................................................35 Une zone avec des atouts économiques mais peine à les mettre en avant..............................................................37 Un cadre de vie revalorisable...........................................................................................................................40 Un pôle touristique à créer, pour des voyages de court séjour en famille................................................................42 Positionnement - Gaillon, la ville de l’évasion accessible.............................................................................49 L’évasion accessible.......................................................................................................................................50 La participation citoyenne................................................................................................................................51 Le levier événementiel...................................................................................................................................54 Le jeu des échelles........................................................................................................................................55 Le circuit gaillonnais....................................................................................................................................57 Une halte sur la Seine à Vélo...........................................................................................................................58 La véloroute de la Garenne.............................................................................................................................59 Les 4 écluses et l’île Besac..................................................................................................................................60
Rénovation de la passerelle piétonne et création d’une échelle à poissons.......................................................................62 Aménagement paysager de l’île Besac.........................................................................................................................64
La réappropriation de l’espace par le piéton.................................................................................................................84 La piétonnisation du centre bourg.........................................................................................................................84
Des écluses à la sablière..................................................................................................................................67 La sablière...................................................................................................................................................68 De la sablière au quartier des Belles lettres.......................................................................................................75 Le quartier des Belles lettres.............................................................................................................................76 Hébergement Accueil Vélo.........................................................................................................................77 Du quartier des Belles lettres au centre bourg....................................................................................................81 Le centre-bourg............................................................................................................................................82
Une plus-value paysagère sur l’avenue Maréchal Leclerc...........................................................................................................86
Les dents creuses..........................................................................................................................................88 Le jardin partagé...................................................................................................................................88 L’ascenseur urbain : améliorer l’accessibilité..................................................................................................90 La visite du château........................................................................................................................................92
Les jardins de curé aromatiques et les hôtels à insectes...............................................................................................94 La borne de réalité augmentée.................................................................................................................................96 Les activités ludiques pour enfants............................................................................................................................98 La brasserie.........................................................................................................................................................100 Le parcours du combattant.....................................................................................................................................102 La boutique souvenirs............................................................................................................................................104
La programmation agricole du château...........................................................................................................106 La piste des champs.....................................................................................................................................111 La gare......................................................................................................................................................112 Les berges de Seine.....................................................................................................................................115 Les fêtes de village.......................................................................................................................................116 La course de côte.................................................................................................................................118 Le marché gaillonnais.............................................................................................................................120 Les événements en plein air....................................................................................................................122 Phasage et financement - Un projet opérationnel......................................................................................125 Une planification temporelle de l’évasion.........................................................................................................126 Une stratégie financière accessible ................................................................................................................131 Quelques perceptives futures.........................................................................................................................136 Vision à 5 ans : 2023............................................................................................................................136 Vision à 15 ans : 2033..........................................................................................................................137 La communication, un élément clé du projet.......................................................................................................138 Relief, l’expérience du collectif.........................................................................................................................140
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Notre équipe
Relief
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Notre identité
enterrons les idées creuses
Positionnement
Expertise
Chez Relief, nous pensons que le travail collectif et le partage de compétences favorisent l’émergence de solutions innovantes et concrètes au service d’une dynamique de croissance urbaine durable. La mission de notre équipe est de mobiliser les diverses compétences, les multiples acteurs et toutes les ressources de Gaillon afin de re-dynamiser la ville, via le levier déjà identifié du tourisme. Car nous avons pour ambition de développer l’ancrage interne de la ville de Gaillon et son attractivité externe.
Relief est une équipe pleine de richesses : dans la mesure où nous venons d’horizons différents, nous formons une équipe aux compétences diverses et variées. Composée d’étudiants en urbanisme, écologie, architecture, paysage, sociologie et communication, Relief est capable, à partir d’un cahier des charges et dans les conditions d’une véritable commande publique de travailler sur des projets de renouvellement urbain dans leur globalité.
Relief c’est l’esprit d’équipe, la curiosité, la détermination et l’autodérision. Ainsi, Relief s’adressera à ses différents interlocuteurs via un discours à la fois professionnel et subtilement décalé.
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Le Massif des Curieux Eloïse / Vallée folâtre Étudiante en master 1 de communication et création digitale à l'ISCOM Paris, j’ai décidé de me lancer dans l'aventure Ergapolis, avec ma partenaire de création Camille Tardivon, dans le but de côtoyer un autre univers et apporter une touche de communication à celui-ci. Originaire de la région de l’Eure, le projet de redynamisation de la ville de Gaillon et de son patrimoine me motive et me touche personnellement.
Maud / Falaise lucide
Hugo / Plateau tranquille
Étudiante à l’Université de Technologie de Compiègne, spécialisée en Génie des Systèmes Urbains, et étant particulièrement intéressée par les logiques de revitalisation et de conservation du patrimoine architectural, je suis ravie de participer à la saison 8 d’Ergapolis sur le site de Gaillon. Ce sera, de plus, l’occasion pour moi de travailler en équipe pluridisciplinaire, d’en apprendre des autres, et de me confronter à un projet concret d’urbanisme.
Je suis étudiant en Master 2 à l’École Nationale Supérieur d'Architecture de Normandie (ENSA Normandie). Ergapolis m’intéresse par la diversité des acteurs engagés dans le concours et la pluridisciplinarité des étudiants participants, qui n'assure qu'une expérience enrichissante et stimulante. Le site de Gaillon m’enthousiasme puisqu’il fait émerger plusieurs problématiques qui interrogent le domaine de l'architecture : la sauvegarde des centres-bourgs commerçants, la mise en valeur d'un patrimoine historique ou encore le développement d'un paysage caractéristique de la vallée de la Seine.
Nina / Côte délicate Étudiante ingénieure écologue à l’Université Pierre et Marie Curie et à l’AgroParisTech, je m’intéresse particulièrement à la protection de la nature sans perdre de vue le développement des activités et le bien-être humain. Ma motivation pour participer à ce concours part de ce constat et de mon envie de travailler au sein d'une équipe pluridisciplinaire mêlant de nombreuses compétences afin de valoriser le patrimoine de Gaillon.
Fanny / Montagne bienveillante
Eli / Mont gourmand
Camille / Colline futée Actuellement étudiante en Master 1 de Création et Communication digitale à l’ISCOM Paris, j’ai précédemment obtenu un BTS Design Graphique qui m’a apporté une sensibilité créative. Je m'intéresse grandement aux arts et souhaiterais orienter mon projet professionnel vers le domaine de la culture et du patrimoine. C’est pourquoi j’ai choisi de travailler avec ma partenaire de création Eloïse Vardon sur le projet Gaillon pour la saison 8 d’Ergapolis qui me donne une occasion d’apporter une nouvelle perspective à la communication que j’étudie.
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Etudiant en master à l’École d’Urbanisme de Paris, je m’intéresse particulièrement aux questions d’urbanisme expérimentale, aux alternatives urbaines, à la transition environnementale et aux démarches participatives. Le projet Gaillon est une opportunité énorme de professionnalisation. C’est excitant d’avoir une liberté d’action aussi importante et un territoire aussi fertile sur lequel travailler. C’est ce qui m’a conforté à rejoindre le concours Ergapolis.
Je suis étudiante en Sociologie à l’Université Paris Nanterre. Plus qu’une compétition, ce concours représente pour moi une belle occasion de m’enrichir de points de vue différents de la part des habitants, des étudiants d’autres disciplines et des professionnels de la ville. Ma formation correspond à un regard particulier posé sur la ville : au-delà du bâti, une ville se définit par ses habitants et sa transformation est avant tout guidée par leurs sensibilités, leurs usages et leurs préoccupations.
Corentin / Pic subtil Etudiant en Master 2 de Paysage à l’École Nationale Supérieure du Paysage de Versailles (ENSP), je me suis lancé dans l’aventure Ergapolis dans le but de travailler sur un projet urbain complet et concret avec ses différents enjeux et acteurs. Pour y répondre au mieux il est nécessaire de travailler en pluridisciplinarité et c’est ce qui m’a poussé à sauter le pas.
Antonin / Sommet perché Laurie / Dune sereine Je suis étudiante Architecte en Master à l’École d’architecture de Marne-la-Vallée. Je me suis lancée dans l’aventure Ergapolis car je suis intéressée par la mise en valeur d’un territoire et de son patrimoine, l’envie de vivre une expérience pluridisciplinaire enrichissante et de relever un défi.
Je suis étudiant ingénieur à CentraleSupelec, en spécialisation génie civil. Participer à un projet d’aménagement du territoire, c’est une super opportunité pour comprendre d’où viennent les projets de construction sur lesquels je travaillerai. Ce qui me motive aussi, c’est d’apporter des solutions concrètes qui permettront aux habitants de Gaillon et des alentours de tirer avantage de leur patrimoine architectural.
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Donnons du Relief à Gaillon Faire fructifier l’interdisciplinarité n’est pas chose aisée. L’équipe Relief a pris à bras le corps les premiers obstacles de la communication interdisciplinaire pour mettre à profits des connaissances et savoir-faire multiples. C’est dans cette démarche que notre collectif a progressé ces sept derniers mois, avec l’ambition d’atteindre un projet nourri et complet, retravaillé et renégocié à toutes les étapes et par tous les membres.
Se constituer une vision du territoire Avant toutes choses, l’essentiel a été de se forger une vision commune du territoire. Notre diagnostic transversal, nourri du regard de chacun, parcourt les grandes caractéristiques paysagères, écologiques, architecturales, urbaines, sociodémographiques et économiques de la ville de Gaillon en s’attachant à la replacer dans le territoire de la Vallée de la Seine. Cette analyse tisse, thématique par thématique, les grandes problématiques du territoire (Cf. Diagnostic - Vision du territoire L’essentiel, page 17) auxquelles s’attaque notre projet.
Assumer des valeurs fortes Le collectif Relief, par ce présent projet, entend montrer que l’ambition ne se réserve pas aux grandes métropoles, que le projet urbain doit avant tout être un projet humain et que la transition énergétique et écologique est à portée de main. Nous avons voulu intégrer la participation citoyenne dans la production de l’expertise avec la mise en place d’une structure communale de concertation, et jusque dans la fabrique de la ville avec les chantiers bénévoles. Nous avons voulons repenser des circuits courts d’alimentation à petite échelle. Nous avons voulu introduire de nouvelles techniques de chauffage biomasse. Et enfin nous avons voulu faire de Gaillon un pôle d’innovation sur la mobilité de demain.
Porter des ambitions pour la Ville Une nouvelle image Afin de mobiliser l’ensemble des acteurs en charge du développement économique et touristique dans une démarche collective de valorisation et d’amélioration de l’attractivité du territoire, il est nécessaire de donner à la ville de Gaillon un positionnement unique ; celui de ville de l’évasion accessible. Un projet urbain Multiplier les centralités pour rapprocher tout individu d’un centre. Nous avons conçu notre projet comme un parcours ponctué de nouvelles centralités. A l’échelle de la ville de Gaillon, nous soutenons que cet éclatement de la centralité est souhaitable pour redonner une cohésion à la ville dans son ensemble. La complémentarité des points d’intérêt et leur mise en lien cohérente constitue le squelette de notre projet. Ce parcours est pensé comme une boucle en excroissance de la Seine à Vélo qui viendra véritablement asseoir Gaillon dans la Vallée de la Seine. Au programme de ce circuit gaillonnais, la traversée des quatres écluses au moyen d’une passerelle piéton-vélo agrémenté d’une vue sur la Seine en aval depuis le nouveau balcon fluvial. Vient ensuite la traversée des sablières de Gaillon reconverties en base de loisirs écologique avec culture de miscanthus dans l’objectif d’une transition énergétique pour la Ville. Le parcours se poursuit sur la route de la Garenne, nouvelle autoroute à vélo en site propre, avant d’entrer par la rond point de la Côte des Sables. L’entrée de ville requalifiée ouvre sur un nouveau boulevard urbain entre une nouvelle zone pavillonnaire restructurant un front bâti au nord de Gailloncel et la friche des Belles-Lettres reconvertie en hébergement Accueil Vélo pour le confort optimal du vélo-touriste séquanien. Prenant appui sur l’Avenue du Maréchal Leclerc, axe historique et structurant de la ville, le circuit nous fait ensuite entrer dans le centre-bourg piétonnisé et au patrimoine architectural revalorisé au moyen d’une OPAH (Opération programmée d’amélioration de l’habitat). Dans cet espace dense de centre-bourg, les dents creuses seront remobilisées pour offrir des jardins partagés, lieux de vie et de passage. De ce pied de coteau s’élèvera un ascenseur urbain vers le Château, nouveau lieu de vie et de visite. Patrimoine architectural prestigieux, il sera ravivé par des évènements et par le réaménagement de sa cour d’honneur en un jardin aromatique, et la rénovation de ses parties par des chantiers bénévoles. Fascinée par la sédimentation d’époques contrastées sur le site du Château, l’équipe Relief s’est attachée à remobiliser les anciennes douves qui furent, du temps de la caserne, un espace d’entraînement militaire, pour en faire une aire de jeux pour enfant, ainsi que l’ancien asile que nous choisissons de voir devenir une brasserie. De ce point focal repartira le parcours, s’élançant à travers les espaces agricoles restructurés qui alimenteront la brasserie et nourriront Gaillon dans un circuit court. La piste des champs mènera au quartier de la Gare de Gaillon Aubevoye par un linéaire qualitatif. Émergera à cet endroit un pôle de recherche et d’innovation sur les nouvelles mobilités urbaines en collaboration avec l’entreprise Renault basée à Aubevoye et le Pôle de compétitivité en R&D, Mov’eo. Le parcours se concluera sur les berges de Seine gaillonnaises, cheminement intime et naturel où la ripisylve côtoie les quelques estacades industrielles, un jour peut-être investies par le promeneur curieux de se rapprocher du fleuve.
Faire atterrir un projet opérationnel Si notre projet d’évasion accessible repose en grande partie sur une vision du territoire, une éthique du projet urbain et une méthode de réflexion, il nous a paru important de faire de ce projet une expérience opérationnelle et soutenable, avec un phasage stabilisé et une stratégie de financement équilibrée.
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Diagnostic
Vision du territoire
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L’essentiel
Gaillon, une ville à réinscrire dans le grand paysage séquanien • • •
Une ville à reconnecter à son aquosité… …En valorisant des ouvrages techniques hydrauliques …Et en amorçant le renouvellement d’image des espaces industriels.
Un positionnement stratégique, une accessibilité suffisante ? •
Des axes de transport nouveaux, et alternatifs auxquels Gaillon doit se raccrocher Le transport Séquanien à rallier Les vélo-routes & voies vertes, un créneau sur lequel Gaillon doit se positionner
Gaillon, un château Renaissance et une architecture remarquable à revaloriser • •
Un château qui doit gagner en attractivité Un patrimoine architectural et urbain à sauvegarder
Au-delà du centre bourg, un étalement urbain à contrôler et une mise en lien des quartiers nécessaires •
Désenclaver les quartiers, découdre les ruptures urbaines
Un marché immobilier à relancer • •
Une dynamique de construction à relancer Des friches urbaines à réinvestir
Une population « jeune », qui demande à bouger et à découvrir • •
Une identité sociale « populaire » Des habitants qui en attendent Faciliter la mobilité « Raviver Gaillon » avec l’organisation d’événements culturels et sportifs
Une zone avec des atouts économiques mais qui peine à les mettre en avant • •
Redonner leur place aux activités agricoles Une industrie en déclin, une économie à renouveler
Un commerce de centre-ville à relancer Un cadre de vie à penser en priorité • • • •
Des services et équipements nombreux mais trop centralisés Mobilité interne - Un réseau de transport collectif qui peine à concurrencer la voiture individuelle. Des entrées de ville à fixer et à retravailler Un tissu associatif et solidaire solide et inspirant
Un pôle touristique à créer pour des familles • • •
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Gaillon riche de son patrimoine culturel et naturel doit diversifier son offre touristique Un développement nécessaire de lits marchands Un tourisme familial à cibler A satisfaire au moyen d’une offre abordable, de services adaptés, d’expériences enrichies
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Gaillon territoire normand et séquanien
Paysage de la Vallée de la Seine au paysage gaillonnais
Commune de l’Eure aux portes de la Normandie, Gaillon se déploie sur la rive gauche de la Seine, sur la route de Paris au Havre en passant par Rouen et à moins de 25kms d’Evreux. La ville se développe au moyen âge central, époque durant laquelle Gaillon et le Vexin Normand passent sous la domination du Roi de France. Gaillon compte alors parmi les villes fortifiées de l’Eure et, avec son premier château Ducal qui surplombe la Vallée depuis le coteau boisé, elle se positionne en place forte de défense. Son histoire est, pour importante partie, liée à celle de son château qui devient le 1er château Renaissance Français sous Georges d’Amboise. L’éperon rocheux devient un ensemble de jardins à la Française et la ville connait un véritable essor avant d’être appauvrie par la Botte Prussienne et par les guerres mondiales successives. Gaillon reste longtemps un territoire à dominante agricole avant de s’urbaniser en doigt de gant jusqu’à la Seine à partir du début des années 60. Les bords de Seine de Gaillon, longs de 2 kms, limite de la ville au Nord-Ouest, accueillent dès lors le développement massif de l’industrie. Une industrie qui reste la vitrine de Gaillon depuis l’axe séquanien. La commune devient un centre important de plasturgie, d’industrie agro-chimique, de construction et de mécanique. Dans les années 50 s’implante le groupe Lafarge, pour l’extraction de sables calcaires. En 1982, Aubevoye (désormais Val d’Hazey), commune limitrophe, accueille le centre d’essais de l’entreprise Renault.
La Vallée de la Seine est une interface nature/urbanité au fort potentiel paysager et identitaire à renforcer
Encore aujourd’hui près de 430 ha de zones industrielles composent la ville et Gaillon est un bassin de population et d’emplois important. Mais alors que la carte industrielle française se transforme et qu’a lieu un phénomène global de mutation de l’activité vers les services, les communes comme celles de Gaillon ne sont pas épargnées. Forte de son histoire mouvementé, la ville doit prendre de nouveaux appuis pour se réinventer. Cité médiévale, ville Renaissance devenue territoire moderne et industriel, et demain pôle touristique, la commune de Gaillon est en perpétuelle évolution. Elle s’inscrit aujourd’hui dans un territoire normand en pleine mutation avec l’union des Haute et Basse Normandie, et dans une nouvelle région de projet, celle de la Vallée de la Seine. Le CPIER, inter-régional, constitue une opportunité à ne pas manquer pour penser l’avenir de Gaillon dans la Seine Métropole. Gaillon, réinscrite au cœur de la Vallée de la Seine, un territoire résolument normand et un pôle touristique entre culture et nature : un dessein à sa portée.
Paysage naturel Prenant sa source à Source-Seine, dans le département de la Côte-d’Or, en région Bourgogne-Franche-Comté, le fleuve parcourt environ 780kms avant de se jeter dans la Manche entre Le Havre et Honfleur. Avec une superficie de 79 000 km2, le bassin versant de la Seine concerne près de 30 % de la population française. Sur son chemin, la Seine façonne les paysages et les cultures. La migration des méandres du fleuve qui s’observe durant l’ère quaternaire, est encore visible en Normandie, avec ses plateaux rabotés par l’érosion ses larges terrasses alluviales.
Par ses courbes et ses contre-courbes, la Seine a sculpté les coteaux, et taillé les pentes en bords de fleuve. S’y sont développées des zones de défense et un réseau de villes fortifiées en co-visibilité. Plus tard, les villes ont peu à peu investi le pied de ces pentes, sur les terrasses asséchées et ont considérablement participé à la formation du paysage séquanien contemporain. Avec ses aménités géomorphologiques, sa végétation et sa biodiversité inspirantes, la Seine fut la muse des peintres impressionnistes, et nourrit encore aujourd’hui les fantasmes. Au-delà de ses méandres, ses îles aussi fascinent. L’espace insulaire fluvial est une rareté géomorphologique qui attire. Selon Yves-François Le Lay et Emeline Comby, “L’île fluviale appartient dans l’imaginaire collectif au groupe des images de l’esthétique, de la quiétude et du refuge”.
La vallée de la Seine, un terreau fertile pour l’industrie Paysage bucolique peu à peu transformé par le développement industriel, la Vallée de la Seine, revêt plusieurs facettes. Des bandes boisées en crête qui délimitent le paysage, s’échappent, par endroit, les cheminées ou les silos d’usines venues s’implanter dès les débuts de la Révolution Industrielle.
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Une ville à reconnecter à son aquosité…
Les usines L’utilisation de la force hydraulique des affluents pour l’industrie textile, la proximité des ports, déterminante pour l’industrie pétrolière, la capacité de dilution de la Seine, essentielle aux rejets aqueux de nombreuses industries chimiques et pétrochimiques, de papeteries, et les larges terrasses alluviales de certains méandres furent déterminants pour l’établissement d’usines diverses et particulièrement de grande taille, telles les raffineries ou les unités de construction automobile. Aujourd’hui encore, selon un rapport de l’INSEE, l’Axe Seine représente 15% de l’économie “productive” française. Les sablières Elles exploitent des sables alluvionnaires déposés par le fleuve depuis des millénaires ou les granulats marins la baie de Seine, pour alimenter l’industrie des travaux publics et du bâtiment des régions proches. Le bassin de la Seine, fortement calcaire et argileux, alimente les trois grandes cimenteries de Gargenville (78), du Havre (76) et de Couvrot (51). Les boucles de la Basse Seine, régions productrices de granulat, sont presque épuisées. Les carrières se remplissent des eaux d’exhaure et laissent place à des lacs turquoises. Le paysage se trouve dès lors transformé par de nouveaux espaces aqueux qui ponctuent le territoire de la Vallée de la Seine.
Le réseau hydrographique de Gaillon est important avec la Seine et l’Eure proches, les affluents et les quatre masses d’eau souterraines alentours. Au-delà du réseau hydrologique géographique, ce sont toutes les aquosités urbaines de la ville qui sont intéressantes, bien que peu mises en valeur. Coupée de la Seine par la longue zone industrielle de Gaillon/Aubevoye/Saint-Pierre-la Garenne et par une accessibilité réduite à l’usage automobile, la ville n’a pas une culture fluviale partagée. Les berges ne sont pas valorisées et les promenades y sont rares. Pourtant, les berges de Vernon à Gaillon se caractérisent par une importante ripisylve, quasi continue et qu’il faut préserver. Les talus enherbés et rarement empierrés s’accompagnent d’une bande boisée qui donne un caractère à dominante très naturelle sur ce tronçon de la Vallée de la Seine.
Les écluses & barrages
Le chemin de halage, sentier naturel de la berge de Gaillon, entre les écluses et le Pont de Courcelles, est encore un espace qualitatif, bordé par des végétaux.
Témoins de l’artificialisation fluviale qui commence dans la région dès le XVIIème siècle, les écluses de la Seine sont un patrimoine architectural et d’ingénierie valorisable. On dénombre aujourd’hui sept barrages éclusés sur le fleuve situés à Poses, Gaillon (Eure), Méricourt, Andrésy, Bougival, Chatou (Yvelines) et Suresnes (Hauts-de-Seine). Les barrages et écluses séquaniens sont des ouvrages qui ponctuent le paysage de l’Axe Seine, à la croisée entre la culture technique et historique, et la culture du paysage. En somme, ses méandres et ses nombreuses îles, mais aussi son activité industrielle et fluviale en font une interface nature/urbanité au fort potentiel paysager et identitaire à renforcer.
Gaillon, une ville à réinscrire dans le grand paysage séquanien Identité paysagère de Gaillon
Depuis la Seine, en amont du pont de Courcelles, la bande boisée cache en partie les industries venues s’implanter près du fleuve. On remarque qu’en aval, les hangars apparaissent plus visibles.
Au pied de la Boucle des Andelys, entre les Plateaux du Vexin et de Madrie, se dessine la courbe de Gaillon, au sein de laquelle s’étire la ville éponyme. La commune est traversée par le « ru du canal » ou « ravine du Hazey », affluent qui raccroche le centre-bourg à l’Axe Seine. Installée en bord de Seine et enclavée dans une de ses plaines alluviales, la ville de Gaillon est encerclé de hauts coteaux boisés comprenant le parc du château. Le château étant placé en hauteur il est visible de loin et les points de vue sur ce dernier sont nombreux dans un rayon de 3 à 4km alentours. Mais la vitrine séquanienne de la Ville reste sa longue bande industrielle en bord de fleuve. Le Ru du canal est canalisé et traverse la ville, parfois à ciel ouvert (devant des propriétés privées, dans la plaine), parfois busé (centre ancien). Il longe ensuite une diagonale ouverte, agricole et identifiée comme inondable qui sert de frontière entre Gaillon et Val d’Hazey. Sa partie la plus proche du centrebourg de Gaillon correspond aux jardins bas du château, aujourd’hui partagés entre propriétés privées et publiques mise à disposition d’associations. Ces jardins ne sont pas directement reliés avec les jardins hauts, qui sont installés en terrasse et offrent ainsi une vue imprenable sur toute la vallée, sans pour autant voir le fleuve.
Sur la portion de l’axe Seine comprenant Gaillon, il reste, en outre, de très nombreuses îles, aux rives végétalisées, qui accentuent l’aspect naturel du bord de l’eau. On compte parmi elles l’île aux Frêles, vaste espaces agricoles accessible depuis la rive et appartenant à Saint-Pierre-la-Garenne, et l’île Besac, davantage boisée et naturelle, appartenant à Port-Mort. Ces deux îles, ne formant autrefois qu’une seule bande insulaire, sont aujourd’hui fortement distinguables en matière de composition paysagère. L’île Besac est inaccessible au public, et inabordable. Elle donne à voir un espace insulaire sauvegardé et naturel. Une Île naturelle certes, mais servant néanmoins d’appui à un ouvrage hydraulique historique et colossal, un système combinant un barrage hydroélectrique et quatre écluses.
En effet la Seine a disparu du paysage et est difficilement accessible. Elle est mise de côté d’une part, par une berge envahie d’industries et une ancienne sablière qui représente un énorme espace à potentiel écologique. D’autre part, cette longue bande exploitée est doublée par la voie ferrée Paris/Le Havre, limitant davantage la lisibilité du site ainsi que l’accessibilité au fleuve.
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…En valorisant ces ouvrages techniques hydrauliques
…Et en amorçant le renouvellement d’image des espaces industriels Dans les années 50 s’implante le groupe Lafarge, pour l’extraction de sables calcaires. La sablière de Gaillon devient un espace industriel majeur, et transforme, en l’espace de quelques décennies, le paysage Gaillonnais.
Au 18ème siècle, la commune dispose d’un déversoir naturel et il est décidé d’y construire un système artificiel de régulation de la navigation fluviale sur la Seine. Une première écluse moderne y fut bâtie en 1848 sous la direction de l’ingénieur Henri Emmery. Suite à des réflexions menées dès 1864, une étude préalable donne ainsi lieu à un marché de travaux divisés en trois lots respectivement attribués aux établissements Prégermain Frères (Saint-Pierre-la-Garenne), l’entreprise suisse de renommée mondiale Conrad Zschokke et, enfin, aux prestigieux établissements Eiffel (3 octobre 1881). La construction du barrage et de ses écluses fut menée entre 1879 et 1889. Le barrage offre une chute d’eau de 4 mètres, de quoi apporter des sonorités agréables. Les écluses furent reconstruites en 1962 au moment de la mécanisation de ses installations. Une centrale hydroélectrique lui est alors associée.
Plus tard, c’est une passerelle pour les piétons et les vélos, puis une échelle de remontée des poissons qui y sont installées. Aujourd’hui cette passerelle n’est plus praticable. Un accord a été trouvé avec Voies Navigables de France pour rouvrir la passerelle. Des travaux de rénovation et de sécurisation vont être entrepris pour environ 400 000€ et permettre ainsi aux touristes de passer de Port-Mort à Notre-Dame et même rallier Gaillon.
Gaillon s’inscrit dans la démarche de renaturation des carrières venant à l’épuisement en Vallée de Seine. Le groupe Lafarge est missionné pour « remise en l’état » des Sablières. Le plan de remise en état a été validé par un arrêté préfectoral de 2008 modifié en 2011. La remise en état sera réalisée par l’entreprise au fur et à mesure de l’exploitation et sera intégralement financée par Lafarge. Aujourd’hui le site est autorisé jusqu’en 2023 excepté s’il y a des extensions, auquel cas cela sera reporté.
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Des espaces naturels ou agricoles à protéger, à bio-diversifier et à valoriser Gaillon est riche de son patrimoine naturel varié allant de l’humide à des milieux plus secs (pelouses calcaires notamment) et des zones boisées. Mais ces espaces subissent des pressions fortes. Des dispositifs réglementaires sont en place sur Gaillon dans une démarche de protection de ces milieux. La zone Natura 2000 de Gaillon est composée de trois Zones Spéciales de Conservation (ZSC) et d’une Zone de Protection Spéciale (ZPS).
Des espaces agricoles structurant le paysage Les plateaux calcaires entre l’Eure et la Seine ont fourni des sols riches et propices à la culture. On observe l’importance de l’agriculture sur le territoire de la communauté de commune, et qui si elle est en décroissance sur la commune de Gaillon, fait partie intégrante du paysage. L’urbanisation s’est énormément développée, s’étalant dans la plaine alluviale et morcelant les parcelles agricoles.
L’établissement de ces zones de protection est essentiel à l’échelle de la Vallée de la Seine, et de Gaillon, qui à son image, et comme nous le verrons, a connu une urbanisation rapide et importante. Les sites naturels sont rendus assez vulnérables du fait de l’utilisation des sols pour l’agriculture, l’étalement urbain, l’exploitation de carrières. Le dispositif Natura 2000 est, de plus, fragilisé par les dérogations possibles au sein de la réglementation vis à vis de l’intérêt général des projets, qui lorsque la balance économique l’emporte, ont souvent raison des ambitions écologiques de la collectivité.
Une trame verte et bleue à consolider La ville de Gaillon, par la maîtrise de l’intercommunalité Eure Madrie Seine (CCEMS), s’inscrit dans une politique de mise en place de trame verte et bleue. Celle-ci vise à identifier des noyaux de biodiversité, des continuums ainsi que des milieux artificialisés créant une rupture dans la continuité du paysage. C’est à la frontière de la ville de Gaillon, que s’observe la principale rupture écologique à l’échelle de la CCEMS. L’autoroute coupe nettement la continuité écologique entre les deux vallées. La CCEMS, à l’occasion du PLUi, a formulé la volonté d’inclure les espaces agricoles dans la trame verte et bleue. Ce positionnement est intéressant car l’agriculture ne favorise efficacement la biodiversité que sous la condition d’une polyculture biologique de type permaculture. Néanmoins le positionnement de la ville est intéressant, au-delà de la préservation écologique et de la continuité des trames, car c’est la préservation d’un objet à la fois économique, culturel et identitaire que la ville défend.
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Source : Rapport Vallée de la Seine de Vernon à Gaillon Agence FolléaGautier
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Un positionnement stratégique, une accessibilité suffisante ?
Des axes de transport nouveaux, et alternatifs auxquels Gaillon doit se raccrocher Le transport séquanien à rallier Gaillon se positionne sur l’axe privilégié entre Paris et le Havre porté par l’Axe Seine, néanmoins le transport fluvial de passager depuis Gaillon ou à destination est aujourd’hui inexistant. Pour autant cet objectif est clairement affiché à l’échelle de la Vallée de la Seine et les structures se développent.
Des axes de transport existants ou à renforcer Les axes de transports de la CCEMS sont des atouts dans la politique affichée de multi-modalité engagée : voie routière, voie ferrée, voie fluviale, voie cyclable.
Les voies routières et ferrées sont aujourd’hui encore privilégiées Desservi par l’A13, autoroute de Paris à la Normandie, Gaillon est un territoire auquel on accède principalement par le transport individuel automobile. Les voies autoroutières ont considérablement rapprochées les villes de Rouen, d’Evreux et de Paris de Gaillon. Sur la CCEMS le réseau actuel de transports collectifs ne permet pas de concurrencer la voiture. Il n’existe pas de ligne ferroviaire Gaillon- Evreux, seule une ligne de bus du CG27 relie ces deux villes. En revanche les déplacements à destination des zones d’emplois parisiennes laissent place à une plus large utilisation des transports en commun, grâce à la voie ferrée. En effet, l’axe ferroviaire qui traverse Gaillon est porteur d’un flux important. Selon le Réseau Ferré de France, « c’est près de 5,8 millions de passagers qui circulent tous les ans entre l’Ile-de-France et la Haute-Normandie, et plus de 2,4 millions entre l’Ile-de-France et l’Eure, représentant ainsi 41% des échanges ».
Le transport ferroviaire, un atout pour le territoire gaillonnais Avec l’arrivée prochaine de la Ligne Nouvelle Paris Normandie, qui se fera sur le réseau existant au niveau de Gaillon, la gare de Gaillon-Aubevoye achèvera de devenir un véritable point de transit. Ce positionnement est un atout pour le territoire à condition que les passagers trouvent à leur arrivée un service de transport à la hauteur, capable de capter le voyageur vers les villes alentours et vers le centre de Gaillon préférentiellement. Plusieurs villes anticipent l’arrivée de cette ligne en développant leur quartier gare comme Vernon, Evreux, Louviers-Val de Reuil, Rouen, Caen, Le Havre. Ces dernières projettent de faire de ces quartiers, de nouveaux espaces multifonctionnels, très reliés aux autres pôles du territoire. Plus que jamais il faut penser le quartier de gare de Gaillon dans sa liaison avec le centre-bourg. La Communauté de Communes Eure Madrie Seine a lancé une étude foncière dans le but de restructurer le secteur gare. L’objectif étant la réhabilitation et la rénovation du pôle global d’échange, et le déploiement de nouveaux locaux d’activités avec un engagement de 40 000 € pour le pôle tertiaire autour de la gare.
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« Nous tablons sur une augmentation de 50% du nombre de passagers de la croisière avec hébergement d’ici à 5 ans », affirme Antoine Berbain, directeur général délégué du GIE Haropa, qui se partage avec Voies navigables de France (VNF) la gestion de l’occupation et l’accueil des paquebots fluviaux sur la Seine. Face au potentiel touristique de la croisière séquanienne, il a été décidé de définir un schéma directeur de développement pour consolider le mouvement et en tirer parti à l’échelle des collectivités locales. « Il y a un intérêt pour les deux régions, la Normandie et l’Ile de France », selon François Philizot, délégué interministériel au développement de la Vallée de la Seine. Actuellement la Seine, entre Paris et Le Havre, compte 23 escales et 46 places d’accueil pour les paquebots fluviaux. À court terme, le schéma préconise la création de deux nouveaux postes à Vernon (Eure) et La Roche-Guyon (Val d’Oise). Cette dernière devrait être opérationnelle en avril 2018. A moyen terme, une escale sera créée à ParisLongchamp et Les Andelys (à 12 kms de Gaillon), permettant le stationnement de bateaux de 135m (nouvelle norme). A noter que la majeure partie des croisières séquaniennes partent et reviennent sur Paris. Il y a un levier à saisir sur ce point. Si l’escale des Andelys est proche de celle de Gaillon il pourra s’agir d’étapes distinctes : une à l’aller, l’autre au retour. Ce qu’il manque à Gaillon pour devenir une étape de croisière fluviale c’est un aménagement des rives a minima, commercial d’une part et esthétique de l’autre. Il faut, de plus, constituer une réelle entrée de ville depuis la Seine vers le château pour inviter les croisiéristes à découvrir le bourg historique de Gaillon plus reculé.
Les vélo-routes & voies vertes, un créneau sur lequel Gaillon doit se positionner La promotion de la santé, l’arrivée de tendances de slow tourisme et les préoccupations environnementales grandissantes ont impulsé la mise en place d’une politique multiscalaire de développement de la pratique du vélo en milieu urbain ou inter-urbain. À toutes les échelles la vélo-mobilité se développe, quel qu’en soit le rallongement temporel induit. Il s’agit de faire du déplacement un loisir, une étape en elle-même du voyage, un moment hors du temps, nous fait entrer dans une nouvelle aire de réflexion sur les comportements de mobilité, une mobilité douce dans ce que Antoine Grumbach qualifie « d’éloge de la lenteur ».
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À l’échelle de la Vallée de la Seine A l’échelle régionale, supra régionale voire européenne, il y a plusieurs lignes réalisées ou en projet concernent la vallée de la Seine : la Véloroute de Val de Seine, la Transeuropéenne et l’Avenue verte Paris-Londres. Dans un souci constant de solidification du réseau et de cohérence, le Schéma national des véloroutes a été créé à l’échelle nationale. La Vallée de la Seine sera dotée de sa portion cyclable et représentera, à terme près de 390 kms de voies vertes qui traverseront deux régions et 7 départements. A l’heure actuelle la continuité de l’itinéraire est garantie à 82% grâce à des sections provisoires et 54% des voies vertes sont réalisés. La portion concernant Gaillon et les Andelys est encore en projet. La voie verte passera aux abords de Gaillon par la rive droite côté Port-Mort.
Gaillon, un château Renaissance et une architecture remarquable à revaloriser Les temps de Gaillon sédimentés dans son Château
A l’échelle de l’Eure Aux portes de l’Ile-de-France, l’Eure a, depuis 2002 décidé de constituer un réseau de 369 km de véloroutes et de 156 km de voies vertes, sur douze axes au total. Gaillon reste, pour le moment, mal desservie par le réseau en place bien que des aménagements soient en cours.
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La ville se développe au moyen âge central, époque durant laquelle Gaillon et le Vexin Normand passent sous la domination du Roi de France. Gaillon compte alors parmi les villes fortifiées de l’Eure et, avec son premier château Ducal qui surplombe la Vallée depuis le coteau boisé, elle se positionne en place forte de défense. Plus tard les vestiges de l’ancien château fort des Ducs Normands sont cédés et passent de main en main auprès des archevêques de Rouen jusqu’à Guillaume d’Estouville, puis Georges d’Amboise, mécène des arts, passionné d’Italie, qui bâti le premier Château Renaissance édifié en France, au même titre que celui de Blois. Le domaine se trouvant sur la route royale Vernon/Rouen, il était nécessaire d’en faire une propriété de qualité qui regroupe l’ensemble des avancées techniques et culturelles de la Renaissance. C’est pourquoi, à cette époque, on ouvre les jardins sur le grand paysage. Pour cela on y fait d’importants travaux de terrassement pour créer des terrasses plantées de broderies symétriques, donnant sur le val. On crée des perspectives grâce, entre autre, à de grands alignements d’arbres dans la plaine ainsi que dans le bois de chasse se trouvant au nord du château. Ces quelques exemples d’aménagement cités, sont les rares témoins encore visibles de l’ampleur du domaine de Gaillon à son apogée au XVIe siècle.
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Après la Révolution le château, devenu propriété de l’Etat, est vendu au citoyen Darcy « qui en 12 ans parvient à réduire cet immense palais à l’état de ruine ». A cette époque une partie du Château est démolie et sert de carrière de pierres. Est alors définitivement effacé le faste de la Renaissance et les nombreux décors apposés successivement par ces occupants. Le pavillon d’entrée est décapité. En 1812 le château devient une maison centrale par décret impérial et reçoit 500 condamnés des deux sexes pour les peines de plus d’un an, avant que Gaillon ne subisse la Botte Prussienne et soit en partie ravagée. Le Château est classé Monument Historique en 1862. Ce qui ne l’empêche pas de devenir, au début du 20ème siècle, une caserne abritant le 28ème régiment d’infanterie, puis les deux compagnies du 74ème qui l’occupent jusqu’à la 1ère guerre Mondiale. Entre 1914 et 1918 le Château de Gaillon accueille le casernement d’une batterie du 103e régiment d’artillerie lourde dans le Pavillon. A la seconde guerre mondiale, le château devient un camp pour les internés politiques. Dès le 11 juin 1940, les Allemands occupent le château et le mettent à disposition du Gouvernement de Vichy. Un camp d’internement administratif est créé. A la fin de la guerre, entre Octobre 1944 et Décembre 1945, 1400 personnes, collaborateurs, des « profiteurs », des travailleurs volontaires en Allemagne, sont enfermées à Gaillon en attendant leur jugement.
Un patrimoine architectural et urbain en péril Si le Château a mis du temps à être reconnu et traité à la hauteur du patrimoine qu’il représente, l’architecture du centre-bourg de Gaillon reste quant à elle peu considérée, à l’exception de la Maison à pans de bois de la Place de l’Eglise, classée. Pourtant, à l’image du château, le centre-bourg de Gaillon est une superposition de plusieurs architectures, chacune témoin d’une époque. La commune de Gaillon s’est constituée le long de la route (royale) de Vernon à Rouen. L’actuelle rue du général de Gaulle est le centre historique du village. L’ensemble se trouve au pied du coteau qui fut longtemps une place défensive. Le tissu urbain traditionnel de Gaillon est un système de village-rue, on le retrouve dans sa partie historique : le centre bourg. Le village-rue est le développement d’une agglomération le long d’un axe de circulation, aujourd’hui la départementale 6015. Cet axe était un lieu d’échanges, de circulation, un espace public. Ainsi, les propriétaires avaient à la fois un accès à la route principale et un accès direct à leur propriété agricole. Le parcellaire du village-rue, longues bandes étroites, est perpendiculaire à la rue. Le centre bourg, reprend ce système de parcellaire avec un bâti contigu, typique de la période moyenâgeuse. Ce front bâti, dense, laisse peu d’espaces libres entre les maisons, à l’exception de certains passages qui invitent le piéton à la balade. Dans le territoire de Gaillon, on retrouve de nombreux villages et hameaux : c’est une dispersion de l’habitat héritée de la tradition agricole. Les lotissements quant à eux sont une extension rapide des villages. Aujourd’hui survivent encore des témoins de cette période médiévale mais beaucoup sont en mauvais état, certainement lié au coût élevé de l’entretien. Il s’est développé également une architecture en briques (brique normande au 19e siècle) que l’on retrouve beaucoup à Gaillon. Ce patrimoine architectural est aujourd’hui en forte dégradation. Le PADD suggère d’ « édicter des règles pour la préservation des paysages, du patrimoine et de l’habitat traditionnel ». Pour autant, il n’existe aucune Opération Programmée pour l’Amélioration de l’Habitat (OPAH) ou Programme d’Intérêt Général (PIG) connu sur ce territoire.
Ce n’est qu’en 1975 que le Château est racheté par l’Etat. Date à laquelle débutent des travaux pharaoniques. Environ 350.000 euros sont consacrés chaque année à sa réhabilitation (soit plus de 12 millions depuis son acquisition). La rénovation du château se poursuit encore aujourd’hui avec, en 2016, la réfection de la cour d’honneur, et prochainement l’accueil de l’IFRAM dans l’aile Nord et la réfection de l’ensemble des voies d’accès. Mais les coûts sont importants et des leviers économiques doivent être mis en place pour sa valorisation optimale.
Carte de l’état du bâti
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Périmètre site classé et ZPPAUP
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Au-delà du centre bourg, un étalement urbain à contrôler Dynamique d’étalement urbain et enveloppe du SCOT Les années 80 et 90 marquent un développement de l’urbanisation importante avec un boom des constructions sur les communes de Courcelles- sur- Seine, Aubevoye et Gaillon. En effet, le territoire a subi une pression foncière et une attractivité dues à la proximité de grandes villes (Rouen et Paris) et à une volonté d’avoir accès à un cadre de vie rural en proximité d’agglomération. Il est observé également, un dépeuplement du centre bourg historique impulsé par le développement des lotissements en périphérie. Il apparaît une banalisation des constructions individuelles en lotissements ne respectant pas l’identité du territoire, un développement en raquette, avec des routes en impasse et des quartiers monofonctionnels, ne comprenant que du logement. Plusieurs barres de logements se sont développées pour répondre à la demande, mais leur intégration au contexte est inexistante d’autant plus que certaines sont fortement visibles depuis la terrasse du château. Au cours de la période 2006-2016, ce sont près de 258 ha de foncier qui ont été consommés sur le territoire la CCEMS pour satisfaire le développement de l’habitat, de l’activité économique et des équipements publics. Parmi ces 258 ha consommés, une large majorité (environ 189 ha, soit 73%) ont concerné des espaces naturels et agricoles, en extension des tissus urbains jusqu’alors constitués. Cette extension urbaine est à limiter sur un territoire qui a tout à gagner à conserver un tissu naturel et agricole significatif, vecteur d’une identité territoriale forte. Cette position est une directive du PADD. La consommation foncière de la commune de Gaillon reste raisonnée. Entre 2010 et 2016 cette consommation s’élève à 1% de l’enveloppe prévue par le SCOT. La consommation globale étant de 9,2 hectares, principalement décernés à l’habitat et à 73% en densification urbaine plutôt qu’en extension. Il faut encourager cette tendance.
Un fonctionnement urbain actuel caractérisé par une forte centralité, des ruptures urbaines et des espaces enclavés La ville de Gaillon est surtout composée d’habitat mixte dans ses quartiers centraux. L’habitat mixte est composé de commerces au rez-de-chaussée surmontés d’un ou deux étages dédiés à du logement. Ce profil urbain est majoritairement visible le long des voies principales de la commune. Au niveau intercommunal, Gaillon apparaît comme la commune structurante de la CCEMS tandis que la plupart des autres communes de la CCEMS ont plutôt des profils périurbains ou ruraux. La Ville se structure entre le centre bourg historique de Gaillon, les quartiers développés en doigts de gant le long des axes routiers, ainsi que le quartier résidentiel de Gailloncel et la zone à dominante industrielle en bord de Seine. Gaillon ville, étirée dans la longueur, ne doit pas être considérée que par son centre-bourg, délaissant ainsi certains quartiers strictement enclavés. Nombreuses sont les ruptures urbaines déconnectant par exemple les quartiers de Gailloncel ou des bords de Seine du centre-ville.
Un marché immobilier à relancer Gaillon, un marché du logement particulier pour la CCEMS Gaillon et Aubevoye concentrent 95% des logements sociaux de la CCEMS. Les logements sociaux représentent 33% du parc de logement de Gaillon soient 1104 logements sociaux en 2014. D’autre part le prix du foncier sur Gaillon est très nettement inférieur à celui de la région parisienne, ce qui pourrait constituer un atout considérable, étant donné son positionnement géographique. Mais la ville se trouve aujourd’hui dans un cercle vicieux de dévalorisation du centre bourg : les logements anciens sont vétustes et donc en partie vacants mais leur faible coût concurrence la construction neuve. L’offre de logement ne répond plus au besoin des gaillonais. Si le pavillon reste le type d’achat privilégié, de nouveaux besoins émergent (logements à destination des catégories socio-professionnelles favorisées ou des petits ménages). La commune attire ainsi principalement des jeunes ménages. Une action sur le parc déjà existant pourrait peut-être répondre à ces nouveaux besoins tout en diversifiant la population s’installant dans la commune.
Un fort taux de vacance en centre-bourg, une tendance qui guette le pavillonnaire et les grands ensembles La commune de Gaillon observe un taux de vacance d’environ 7,5% en 2009. En 2011, Gaillon comptait plus de 250 logements vacants soit presque 40% du parc de logements vacants sur la totalité de la communauté de communes. Une vacance qui a même atteint les 10% en 2014, la valeur la plus forte dans la CCEMS. La vacance de plusieurs logements sociaux dans certains quartiers explique en partie cette donnée, l’autre partie s’explique par la vacance grandissante du parc ancien de centre bourg qui n’est pas renouvelée.
Une faible dynamique de construction Gaillon présente un déficit de dynamisme de construction (seulement 5 logements par an entre 2011 et 2014 contre 60 entre 2006 et 2011) impliquant une évolution de la population de -0,9%. Pour pallier cette dynamique la ville projette la création d’un nouveau quartier résidentiel mixte avec le projet de « La Grange Dime » en extension urbaine. Rien n’est encore arrêté mais la surface prévue est importante 23 ha tout comme l’accueil de population projeté : 1200 à 1500 habitants. Ce projet compte parmi les nouvelles surfaces à urbaniser inscrites dans le PLUi.
Des friches urbaines à réinvestir Ces nouvelles zones à urbaniser ne doivent pas, pour autant, masquer les friches urbaines existantes sur la ville et qu’il faut mobiliser en priorité dans une démarche de densification urbaine et de contrôle de l’étalement urbain. Réinvestir les friches permettrait davantage de fixer les limites de la ville, instaurant du même coup une politique de requalification des entrées de Ville. Ces nouvelles zones à urbaniser ne doivent pas, pour autant, masquer les friches urbaines existantes sur la ville et qu’il faut mobiliser en priorité dans une démarche de densification urbaine et de contrôle de l’étalement urbain. Réinvestir les friches permettrait davantage de fixer les limites de la ville, instaurant du même coup une politique de requalification des entrées de Ville. Gaillon compte de nombreux espaces en friche, dont certains en plein cœur du centre-bourg historique, et qui pourraient faire l’objet d’une revalorisation profitable à la mise en scène du château et à la requalification du centre-bourg. Des friches de plus grande ampleur, résidus de la désindustrialisation de certaines zones, destructurent la ville dès la sortie du centre-bourg.
Schéma des ruptures urbaines
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Les habitant-e-s de Gaillon en chiffres et témoignages Projet urbain, projet « humain » : Démarche de l’équipe Relief Procéder à une analyse socio-démographique est crucial dans l’élaboration d’un projet urbain. La ville est plus qu’un territoire, c’est un espace produit, construit, que les habitants animent. Cette construction « matérielle » n’est jamais que matérielle, c’est le fruit d’une construction sociale et historique. Aussi, connaître les caractéristiques sociodémographiques c’est tenter de comprendre l’appropriation de cet espace par les citadins en lien avec leurs pratiques et leurs représentations sociales et culturelles qui découlent d’une position sociale. Ce diagnostic socio-démographique repose donc sur des données statistiques produites par l’INSEE que nous avons complétées par des données empiriques recueillies lors des discussions à Gaillon avec des gaillonnais mais aussi des habitants de communes avoisinantes, des individus occupant un emploi dans la commune ou simplement venus pour rendre visite à des proches. Pour cela, nous nous sommes rendus à Gaillon à deux reprises : à partir de la gare, en marchant jusqu’au centre-ville, nous avons interrogés ceux et celles que nous croisions sur notre chemin, dans les cafés et les commerces (nous expliquons plus amplement notre démarche dans « La participation citoyenne » page 51).
Une baisse de la population qui inquiète Carte des zones à urbaniser et dents creuses
La dynamique démographique de Gaillon est singulière au sein de la CCEMS et alarme les pouvoirs publics. En effet, cette ville de 7059 habitants, selon les chiffres de 2014 de l’Insee, est la seule commune de la communauté de commune à faire l’objet d’un solde migratoire négatif. Entre 2009 et 2014 la variation annuelle moyenne de la population est de – 0,5% contre +1,4% pour le Val d’Hazey et +0,9% pour la CCEMS entière. Cette inquiétude se fait sentir à la fois par les instances publiques qui en font régulièrement état dans leurs rapports mais aussi au travers des discours tenus par la mairie et des habitants de la commune. « Ramener des gens à Gaillon » pour habiter est l’un des grands enjeux du projet attendu par le maire.
Parmi elles, l’ancienne usine à gaz de Gaillon et l’ancienne papeterie des Belles Lettres. L’ancienne usine à gaz est un terrain, d’une superficie d’environ 2900 m² et situé dans les faubourgs est de Gaillon dans une zone pavillonnaire, a accueilli de 1900 à 1956, une usine fabriquant du gaz à partir de la distillation de la houille. Les installations de l’usine ont été progressivement démantelées à partir de 1960. Aujourd’hui, le site est désaffecté et pollué par les sols (Arsenic, Plomb, Cyanure, HPA, Phénols, ammonium). La friche des Belles Lettres, 54 avenue du Maréchal Leclerc, est une parcelle importante de 9350 m². Le site est désaffecté mais ne comporte pas de pollutions et peut donc être remobilisé facilement. Aujourd’hui le terrain appartient à l’Etablissement Public Foncier de Normandie en vue d’un rachat par la commune. La friche des Belles Lettres se trouve selon nous sur un secteur à grand enjeux puisqu’il se trouve à proximité du centrebourg tout en offrant une importante surface parcellaire et jouxte la passerelle piétonne menant vers Gailloncel, quartier enclavé de Gaillon et dont il faut penser le raccordement à la ville. La bande enclavée au nord de la gare, entre les rails et la Seine est également un espace industriel en mutation. La tertiarisation de l’activité française de manière générale et le fait que cet espace fasse d’ores et déjà l’objet d’une étude de mutation avec l’EPFN encourage à réfléchir à sa transformation pour appréhender les nouveaux usages qui pourront y être développés.
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Interrogés sur leurs représentations de la commune de Gaillon, quelques Gaillonnais l’évoquent et interprètent ce phénomène :
Une fragilité économique La population de Gaillon est composée en grande partie d’ouvriers. Le départ d’industries qui employaient une partie de la population a généré un taux de chômage important (19,9% soit +10 pts par rapport au niveau national). En comparaison avec différentes échelles (locale, départementale, nationale…) la population connaît également une plus grande précarité de l’emploi (CDD, intérim). Elle est aussi plus faiblement diplômée et on pourrait supposer que cela désavantage l’insertion des chômeurs sur le marché de l’emploi en étant plus difficilement employables dans d’autres secteurs. Il semblerait que la situation économique jugée « critique » par les habitants et les pouvoirs publics ait des répercussions sur l’équilibre financier et migratoire de la commune (départs de populations pour obtenir un emploi). Pour certains habitants, les difficultés économiques seraient responsables d’une baisse du pouvoir d’achat des ménages expliquant le départ de nombreux habitants chaque année, et la fermeture progressive de plusieurs commerces. Les individus interrogés insistent sur le manque d’attractivité et de dynamisme de la commune au niveau commercial (dans le secteur non-alimentaire) et évènementiel. Enfin, Gaillon serait de plus en plus perçue par l’extérieur et vécue par ses habitants comme une ville « insécurisée ». Mais tous ne partagent pas cet avis.
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Une zone avec des atouts économiques mais peine à les mettre en avant Redonner leur place aux activités agricoles
Une identité sociale « populaire » Avec 23,5 % d’ouvriers et 17,5 % d’employés (ouvriers : + 1 point entre 2009 et 2014) 5,2 % de cadres et 13,1% de professions intermédiaires (cadres : + 0,1% entre 2009 et 2014) et un taux de logement social nettement supérieur à la moyenne locale et national : 36,6% de logement social à Gaillon en 2014 selon l’Insee, nous observons à Gaillon une surreprésentation des catégories sociales « populaires ».
Malgré une élévation générale du niveau de diplôme sur l’ensemble de la population française, Gaillon concentre une population avec un plus faible niveau de diplôme. De plus, près de 40% de la population non scolarisée de 15 ans ou plus n’a « aucun diplôme ou au plus BEPC, brevet des collèges » en 2014. (Saint Aubin 28,7%, Val d’Hazey 36,6%, CCEMS en 2013 34,1%) Cela dit, notre démarche avec ces quelques données présentées n’est pas « alarmante ». Gaillon n’est pas une ville cumulant tous les handicaps sociaux. ! Les caractéristiques socio-économiques et démographiques doivent avant tout être enregistrées comme révélatrices de positions sociales. Ces dernières sont génératrices de pratiques sociales, culturelles, sportives, de goûts de représentations et de styles de vie auxquels doit correspondre le projet urbain que nous proposons.
Des habitants qui ont des attentes Faciliter la mobilité
Alors que la pratique agricole est historiquement largement dominante sur la commune de Gaillon elle est aujourd’hui peu lisible. Les terres cultivées ont peu à peu disparues au profit de l’implantation de l’industrie de bord de Seine, et de l’urbanisation. Il en reste que la part d’UTA des salariés permanents dans l’agriculture est de 30% et est supérieure à la moyenne départementale (22% en 2010). Il s’agit d’une activité historique qu’il faut revaloriser au nom du développement économique et de la préservation des paysages. Cette relance de l’activité pourra également se faire par acupuncture, au moyen d’exploitation de petites parcelles en zone urbaine, avec le développement de fermes pédagogiques ou de jardins partagés.
Une industrie en déclin, une économie à renouveler Les hommes, les villes, les entreprises sont de plus en plus connectés, et les innovations se succèdent à grande vitesse. En conséquence, les entreprises traditionnelles sont fragilisées, condamnées à évoluer rapidement. Dans les années 1960 se développent des filières d’excellence sur les pôles Aubevoye (recherche et développement) et de Gaillon / St-Pierre-la-Garenne (entreprises de logistiques et d’emballage à Gaillon/ Aubevoye et Saint-Aubin). Mais ces industries en bord de Seine, qui sont l’activité économique historique, perdent de la vitesse. Les fermetures d’usines ont engendré un taux de chômage élevé depuis une vingtaine d’années, aujourd’hui proche de 20%. On constate effectivement une forte baisse du nombre d’emplois dans l’industrie, seulement partiellement compensée par la montée en puissance du secteur tertiaire. De plus, le taux de création d’entreprises sur Gaillon est en baisse et est assez faible en comparaison à celui des communes voisines.
Les navettes qui reliaient le centre-ville de Gaillon à la gare ont récemment cessées de circuler, alors que le trajet à pied est d’une demi-heure. De plus, lors des évènements organisés au château, les personnes à mobilité réduite ne peuvent se rendre à pied au château et apprécierait un service de navette.
« Revivifier Gaillon » avec l’organisation d’événements culturels et sportifs La majorité des habitants déplorent l’interruption de plusieurs évènements et/ou leur relégation dans des zones moins « centrales ». La « foire à tout » revient dans plusieurs témoignages recueillis. Son déplacement dans la rue verte pour des raisons de sécurité n’a pas été apprécié. La foire à tout reste un emblème du type d’événement auquel les habitants semblent très attachés.
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Comparaison de l’évolution des emplois par secteurs d’activités pour Gaillon et l’Eure
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Parallèlement, les nouvelles zones d’activité en bordure de l’A13, se développent. Il y a plusieurs projets de développement de ces zones d’activité, qui représentent 88 Ha d’extension, principalement à Saint-Aubin-sur-Gaillon, ville qui a récemment quitté la CCEMS. Un projets consiste à développer une plateforme multimodale bord à quai au sein de la CCEMS (St Pierre la Garenne, Gaillon, Aubevoye). En effet, la ZI St-Pierre-la-Garenne / Gaillon/Aubevoye présente une surface foncière d’environ 380 ha, et dispose d’un potentiel de requalification. Des moyens ont été engagés par la CCEMS dans son récent projet d’investissement, à hauteur de 50 000€, pour la restructuration des friches industrielles.
Il n’y a pas d’association de commerçants forte à Gaillon ni dans la CCEMS. Un périmètre de sauvegarde du commerce et de l’artisanat de proximité existe, il couvre Gaillon-Centre et une zone proche des écluses. Il a pour but de permettre à la commune de Gaillon de favoriser l’implantation de commerçants ou d’artisans dans ces zones.
Un déficit d’emplois Le territoire de la CCEMS héberge de plus en plus d’actifs mais ne propose pas plus d’emplois. Le taux d’emploi, c’est-à-dire le nombre d’emplois divisé par le nombre d’actifs, est de 64% dans la CCEMS en 2013. Le solde de navettes domicile-travail est donc déficitaire, en particulier pour les cadres et professions intermédiaires (deux sortants pour un entrant en considérant la zone de chalandise de Gaillon) Pour autant, Gaillon est un pôle structurant de la CCEMS qui concentre population (25% de la CCEMS) et emplois (32% de la CCEMS). L’offre d’emploi est adaptée à la population mais insuffisante. Il en résulte un chômage important et un appauvrissement de la population.
Favoriser le développement d’un commerce de centreville, qui correspond aux besoins des habitants En ce qui concerne l’offre commerciale globale de la CCEMS, l’offre alimentaire est suffisante. En revanche, il y a un déficit dans les autres secteurs : équipement de la personne, équipement de la maison... Plus précisément, le centre-bourg de Gaillon, qui était le lieu de commerce principal, se paupérise : plusieurs locaux de magasins sont en vente sans trouver de repreneur, les façades des bâtiments se dégradent. D’après une étude de la CCI de l’Eure, entre 2005 et 2012, la commune a connu un solde négatif de 8 commerces. Les commerces qui ont disparus étaient plutôt des commerces alimentaires, de culture et loisirs. L’offre en centre-ville s’affaiblit donc régulièrement, tandis que la grande distribution s’implante fortement en périphérie de Gaillon et de Val d’Hazey. Les commerces en centre-ville s’articulent autour de la rue du Général de Gaulle. Les services tertiaires sont ici surreprésentés : 28% des commerces, contre 16% à Brionne (ville dans l’Eure deux fois plus petite que le pôle Gaillon-Val d’Hazey).
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Zone de protection du commerce et de l’artisanat
Carte des zones de protection du commerce et de l’artisanat
Des leviers d’action déjà existants pour voir renaître Gaillon Il y a un effort d’investissement important de l’Etat autour de l’axe Seine, qui débute par le contrat de Plan Interrégional Etat-Régions Vallée de la Seine 2015-2020, et se prolongera suivant le schéma stratégique horizon 2030. L’État apporte 241 Millions d’euros pour le CPIER. Ce plan traite principalement les sujets de la gestion de l’espace et développement durable, de la maîtrise des flux et des déplacements, et du développement économique, de l’enseignement supérieur et de la recherche. Le déclin des activités industrielles ne doit pas représenter une fatalité économique. Le territoire Gaillonnais doit tirer parti de nombreux atouts. Dans le domaine économique, la montée en puissance du développement durable pourra bénéficier aux modes fluviaux et ferroviaires de transport. La Seine et la ligne de chemin de fer pourront donc être des atouts importants. Avec le développement de la LNPN, et la restructuration de la gare de Gaillon Aubevoye autour d’un pôle d’activité tertiaire, l’économie du territoire possède des atouts pour rebondir et se renouveler. Avec les innovations technologiques dans lesquelles la France est lancée avec de grands acteurs de l’industrie automobile impliqués (Renault, Valéo, PSA) ainsi que des startups (Navya), le pôle Gaillon-Aubevoye doit se positionner dans un partenariat avec le centre d’essai Renault implanté à proximité et avec le pôle de compétitivité Moveo, qui promeut la recherche & développement dans le secteur de la mobilité implanté en Normandie et en Ile-de-France.
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Un cadre de vie revalorisable
de Gaillon-Aubevoye, qui permettent aux habitants de la CCEMS de travailler en région parisienne. Cette forte sur-représentation du moyen de transport motorisé individuel est préjudiciable pour la santé publique et dessert la qualité esthétique des espaces de centre-ville. Et nombreuses sont les parcelles réservées au stationnement public dont l’implantation paysagère possède pourtant un potentiel important de mise en scène du Château. L’état actuel du stationnement en centre-ville ne doit pas être vécu comme un déficit d’offre, le problème réside en réalité dans la requalification des voies d’accès qui profiteraient davantage à être coupées de la circulation. De plus, les parkings publics de Gaillon permettent d’accueillir environ 240 places, auxquels s’ajoutent le stationnement en zone bleue (85 places) et sur la chaussée (225 places). Une étude de 2015 sur le stationnement a permis de calculer un taux d’occupation des places de stationnement de 78%, une occupation moyenne satisfaisante selon le diagnostic du PLUi en date.
Des services et équipements nombreux mais trop centralisés Avec le premier rang en nombres d’équipement de loisirs, scolaires, d’action sociale et de santé sur la CCEMS, la commune de Gaillon apparaîit la mieux dotée. Ses équipements sont nécessaires à son fonctionnement et à celui des communes aux alentours qui en ont peu voire pas du tout. Gaillon doit rester un pôle attractif pour les résidents alentours. Gaillon se démarque également par ces équipements culturels avec le conservatoire de musique à rayonnement départemental, le lavoir de Gaillon reconverti en salle d’exposition, la nouvelle école d’Arts Plastiques et la future implantation de l’IFRAM dans l’Aile Nord du Château. L’IFRAM est une association qui promeut l’artisanat du métal en France, avec des formations et un travail sur l’image de ce petit secteur. Néanmoins ces équipements restent très centralisés ce qui dessert la volonté de désenclavement des quartiers résidentiels ouvriers du bord de Seine ou de Gailloncel.
Des entrées de ville à fixer et à retravailler Les entrées de Ville de Gaillon, constituées par les axes routiers exclusivement, sont peu valorisées. Conséquence d’un étalement urbain peu maîtrisé et rarement arrêté de manière définitive, cette tendance de délaissement des entrées de ville n’est pas une spécificité gaillonnaise. Sur les sept accès possibles, en comptant ceux de la commune du Val d’Hazey au nord, deux sont de bonnes qualités et cinq sont de qualités moyennes voir médiocres. Seule l’Avenue du Maréchal Leclerc, rue pénétrante historique de la ville depuis Paris, est plantée et offre un point de vue intéressant sur le château dès le rond-point de la D316 et de la D6015. Dans une dynamique de valorisation touristique de la Ville, les entrées de ville doivent faire partie intégrante des démarches de requalification urbaine.
Un tissu associatif et solidaire solide et inspirant
Le tissu associatif gaillonnais, avec notamment l’ex-association de l’Arbre aux légumes en dit long sur le potentiel de développement associatif et solidaire sur la ville de Gaillon. D’abord implantée à Saint-Marcel, l’association a déménagé sur les jardins bas du Château de Gaillon en 2015. Association de maraîchage biologique employant 30 salariés en insertion et quatre permanents ainsi que des bénévoles, L’arbre aux Légumes permettait de sensibiliser les habitants au problème d’exclusion sociale et de distribuer aux adhérents un panier hebdomadaire de légumes bio produits localement. En novembre 2017, l’association est placée en liquidation judiciaire après la résiliation de la convention de l’association avec l’État sur décision du Préfet. L’association perd alors ses subventions ainsi que son agrément comme chantier d’insertion.
Mobilité interne - Un réseau de transport collectif qui peine à concurrencer la voiture individuelle
Loin de s’avouer vaincue, l’association lance un appel de souscription de parts sociales et peut compter sur un soutien important de la part de particuliers et de groupements divers. L’association recueille alors 31 150 € soit 10 000 euros de plus que prévu et regroupe 183 sociétaires. Aujourd’hui La société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), « La grange aux légumes », reprend le maraîchage biologique et l’outil d’insertion créé et développé par l’Arbre aux Légumes.
La commune de Gaillon est reliée au réseau de transports collectifs par 3 lignes départementales (110, 200, 320) aux principales agglomérations alentours, ce qui la place à 1 heure d’Evreux en ligne directe, et à moins de 2h de Rouen par correspondance. Mais ce réseau reste à développer selon le SCoT. En effet, nous avons pu observer une non-concordance entre les horaires des bus et ceux des trains. Les voitures sont indispensables pour les déplacements dans la CCEMS, en particulier dans les villages. Les commerces, services publics, infrastructures étant concentrés à Gaillon, les habitants des villages n’ont pas d’autre alternative de déplacement. Ainsi, en 2014, d’après l’INSEE, 82% des ménages avaient au moins une voiture à Gaillon, et 89% à Aubevoye. Ces taux sont plus élevés dans toutes les autres communes de la CCEMS. Seuls 19% des actifs de la CCEMS travaillent dans leur commune de résidence, ce qui est le signe d’un taux important de migrations pendulaires. Cet éloignement domicile-travail est favorisé par la proximité de l’autoroute A13, et de la gare
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Un pôle touristique à créer, pour des voyages de court séjour en famille Le rapport « Paris, Rouen, Le Havre, Axe Seine » réalisé par le collectif des cinq agences d’urbanisme de la Vallée de la Seine indique les chiffres qui sont donnés dans la suite de ce diagnostic. Nous nous sommes également appuyés sur les données INSEE nationales et sur les chiffres du diagnostic de la Vallée de la Seine dans le cadre du CPIER, mais aussi de rapport prospectifs sur les tendances touristiques nouvelles (Atout France) et nous nous sommes rendus au Salon Mondial du Tourisme ayant eu lieu à Paris le 18 mars dernier.
doivent constituer un atout dans une cohérence touristique territoriale. Au 31 décembre 2011, l’Eure compte 456 édifices comportant une protection au titre des monuments historiques. 143 d’entre eux sont classés ; les 313 autres sont inscrits. Impressionnisme. Gaillon doit composer avec l’attracteur touristique majeur que représente Giverny. Seule la cohérence et la mise en complémentarité profiteront à une économie solidaire et diversifiée du territoire sur le plan touristique.
Des sites touristiques magnétiques à l’échelle régionale normande et sequanienne La Normandie rassemble : - Patrimoine historico-culturel (histoire militaire récente, célèbre peintre…) - Patrimoine architectural (patrimoine de la renaissance, châteaux d’apparats et jardins, mais aussi à caractère plus récent avec l’importance du patrimoine bâti de la période industrielle) - Patrimoine naturel : Vallée de la
Seine, richesse forestière. La Seine sera aussi un moyen intéressant d’accéder à l’offre patrimoniale, culturelle et naturelle, qui est au cœur de l’attractivité touristique des régions. Cette région nouvelle devra constituer un levier de développement touristique autour d’activités en bord de fleuve ou des mobilités douces le long de l’axe.
L’Eure dans le tourisme normand : des thématiques de tourisme diverses et un département qui gagne en notoriété Si l’Eure ne se place pour l’heure qu’en quatrième position des départements les plus visités de la Normandie, le tourisme Eurois a le vent en poupe et développe une stratégie nouvelle autour des thématiques telles que : La détente, thème du bien-être et du ressourcement à travers des escapades dans la nature et sur les bords de Seine. Culture / Histoire. L’Eure possède 16 châteaux soit 1 de moins que le département de la Loire ce qui nous amène à penser que cette offre conséquente est suffisante pour développer un tourisme similaire. Les châteaux dans l’Eure
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Des modèles de tourisme alternatifs au tourisme de masse se développent : les tourismes naturel, historique, industriel, ont le vent en poupe. D’après l’organisation mondiale du tourisme, 56% des français sont prêts à payer plus cher pour des vacances « éco-logiques ». L’Eure s’est déjà positionnée sur ce créneau et ce type de tourisme pourra profiter au pôle Gaillon/Val d’Hazey, qui possède de nombreux atouts naturels et culturels. Les territoires des Portes de l’Eure et Seine Eure sont, par ailleurs très dynamiques : projets de territoires, agendas culturels, structures intercommunales touristiques et dispositifs d’aides touristiques sont déjà en place. Gaillon doit se raccrocher au dynamisme du département. Un projet de territoire commence à émerger, comme le montre les investissements prévus (plus de 16 millions d’€) pour le territoire de la CCEMS (Région/ Département/ CCEMS).
Gaillon riche de son patrimoine culturel et naturel doit diversifier son offre touristique Gaillon doit se placer dans la cohérence identitaire départementale et à l’échelle de la région nouvelle de la Vallée de la Seine en diversifiant son offre touristique.
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Patrimoine historico-culturel et architectural Gaillon possède à elle seul les deux monuments classés de la CCEMS. Son Château Renaissance, le premier de France et ses jardins, son architecture moyenâgeuse de centre-bourg mais aussi à caractère plus récent avec l’importance du patrimoine bâti de la période industrielle doivent davantage être valorisés. Ouvert depuis 2011 au public le château de Gaillon est un objet patrimonial dont la mise en tourisme est très récente, il faut penser l’offre touristique qu’on souhaite y déployer. Le nombre d’entrées au Château ne connaît pas de progression singulière depuis son ouverture et le château ne figure qu’à la 24ème position des sites les plus visités de l’Eure.
L’association pour le Renaissance du Château tout comme la mairie et l’office de tourisme souhaitent voir ce chiffre augmenter et portent une ambition forte pour ce joyaux architectural. Si le Château est orienté par le PADD comme l’élément central d’attraction touristique de la CCEMS, il faut néanmoins penser la diversification de l’offre touristique de la ville. Au-delà de la qualité architecturale du lieu, ce sont ses abords, sa mise en scène à travers toute la ville et les services touristiques manquants sur la commune, qui font défaut au développement ambitionné.
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Patrimoine naturel : l’eau et la nature doivent reprendre place à Gaillon Le tourisme naturel sur Gaillon est peu mis en avant et la ville ne tire pas suffisamment partie de l’aquosité apportée par la Seine mais aussi les rus, les lacs artificiels. Le tourisme Sequanien de Gaillon se limitait au passage des écluses depuis Port-Mort, aujourd’hui inaccessible et à l’unique offre hôtelière et de restauration au pied de la passerelle. Le PADD oriente d’ailleurs la communauté de commune Eure Madrie Seine vers cette thématique touristique. Faire connaître le territoire à travers ces espaces de vallée et ses sites naturels sensibles et préserver les accès à la Seine par des aménagements de circulation douce, sont les axes prioritaires du PADD concernant le développement touristique.
Envisager Gaillon dans un circuit touristique vers une culture du paysage Les châteaux ayant perdu leur fonction militaire à partir du XVème siècle, ils deviennent des résidences de prestiges. Leur implantation n’est plus uniquement stratégique sinon esthétique. Forêts pour la chasse, grands espaces cultivables ou propices à l’aménagement de jardins, l’esthétique du château Renaissance semble indissociable de son environnement naturel. Comme pour le Val de Loire, l’Eure possède les atouts pour proposer non pas un circuit touristique uniquement culturel, mais l’associer à une mise en culture du paysage. Ce qui fait le succès du circuit des châteaux Renaissance du Val de Loire c’est avant tout le pari réussi de « la mise en culture » du paysage environnant. Faire du paysage un élément touristique en lui-même assure la continuité du circuit. Le circuit des châteaux n’est donc plus un tourisme d’étapes, mais bel et bien un parcours, au cours duquel il n’existe pas d’interruption de la visite. Le château de Gaillon doit davantage s’inscrire dans un parcours culturel et se faire connaître à l’échelle de l’Eure notamment au moyen de partenariats inter-châteaux. Cette démarche a déjà été entamée par la commune depuis 2017, avec un partenariat avec le Château Gaillard. Sont désormais proposées au écoles élémentaires et collèges, des sorties groupées pour les deux châteaux.
Un tourisme de séjours courts et de proximité qui se prête peu au développement de lits marchands Le territoire attire principalement une clientèle touristique de proximité. Près de 15 millions de nuitées dans les hébergements marchands avec 74% de français et 26% étrangers à l’échelle régionale. L’Ile-de-France est, pour la Normandie comme pour l’ensemble du territoire national, le premier bassin émetteur. La part des voyageurs franciliens est particulièrement élevée dans la région et bien supérieure à la moyenne française : 35,8% contre 20,3%. Et cette tendance est amplifiée à l’échelle du tourisme de l’Eure qui est principalement drainé par des franciliens (bien supérieure à la moyenne française : 35,8% contre 20,3%.) et des régions contiguës. Près de 18% des voyageurs viennent de la Normandie même. Cette part est en hausse depuis 2010 : +2,9 points entre 2010 et 2016. Cette tendance amène à un tourisme de court séjour. La Normandie est aujourd’hui la 8e destination des Français et 4e pour les courts séjours, avec 66% de voyage de 1 à 4 nuits. La durée moyenne de séjours des Français en Normandie s’élève à 4,2 nuits contre 5 nuits en moyenne nationale. Ce type de tourisme se prête peu au développement d’infrastructures d’accueil et de lits marchands. Gaillon se retrouve ainsi sous-équipé. Le seul hôtel des alentours se retrouve aujourd’hui privé de l’activité touristique que pouvaient générer les écluses et est enclavé entre deux zones industrielles.
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Synthèse : Ainsi Gaillon ne constitue aujourd’hui qu’un point de passage pour un tourisme de passionnés d’architecture renaissance. Or, si Gaillon veut développer une économie autour du tourisme, il lui faut développer un aménagement et une stratégie touristique qui incite des séjours de plus d’une journée. L’enjeu touristique sera le développement de l’offre et sa diversification ainsi que sa modernisation. Il sera également de répondre à la tendance de court-séjour en s’appuyant sur ces potentialités i.e. en développant de l’événementiel. S’inscrire durablement sur l’axe Seine c’est aussi développer son attractivité tant résidentielle que touristique. S’amorcera alors un changement d’image de cette région chargée d’histoire.
Un tourisme familial à attirer Une cible régionale... Le dernier schéma touristique régional établi en date recommande d’ « Encourager le développement d’une offre touristique de qualité adaptée aux familles. » En effet, actuellement plus de 50 % des Français qui séjournent en Normandie viennent en famille. Lors de la définition de sa stratégie marketing en 2006, le CRT (Le Comité Régional de Tourisme de Normandie) avait identifié cette faiblesse de la destination et placé la famille parmi les « cibles prioritaires ». Le marché national du tourisme familial représente aujourd’hui 8 millions de familles françaises. Cette clientèle très présente privilégie les « atouts du monde rural : de beaux paysages, un environnement sain et sans danger, une nature authentique, des activités de plein air, des prix raisonnables et un accueil chaleureux ». Les modèles de tourisme alternatifs au tourisme de masse, avec notamment les démarches de slow tourisme et d’éco-tourisme sont des tendances particulièrement adaptées à la clientèle familiale qui recherche avant tout la détente. Le contexte économique en berne, la perte des repères, et l’instabilité accrue de la société, ont un impact important sur la famille. Plus que jamais, et particulièrement au moment des vacances, les familles veulent resserrer les liens. Et, « tandis que les familles redécouvrent les vertus cohésives des vacances, de nombreux prestataires et destinations touristiques redécouvrent l’évidence : la clientèle familiale constitue un énorme marché, trop longtemps négligé. » Les familles cherchent à partir plus souvent moins loin et moins longtemps. Un tourisme de court-séjour qui se développe déjà sur la Normandie et qui trouverait un terreau fertile dans l’Eure, porte de l’Île-de-France, et sur Gaillon dont l’accessibilité depuis les grands pôles urbains de l’Axe Seine est déjà particulièrement bonne.
... à satisfaire au moyen d’une offre abordable, de services adaptés, d’expériences enrichies Alors que les familles voyagent quasiment exclusivement en haute saison, période de vacances scolaires, elles s’exposent aux prix les plus élevés et ce frein budgétaire compromet de nombreux projets familiaux. « Aujourd’hui, la multiplication des offres de vacances, la concurrence exacerbée entre destinations, l’évolution des attentes des clients, l’augmentation du nombre des non-partants et la baisse du pouvoir d’achat de certaines catégories de ménages sont autant d’éléments qui réinterrogent le rôle et la place du tourisme social et solidaire dans le paysage touristique français. » Avec un éclatement de plus en plus important des unités familiales et une augmentation de la distance séparant les nouvelles générations des grands parents, et avec la croissance significative du nombre de logements secondaires en France, on remarque que les familles recherchent avant tout à se rapprocher et à limiter les coûts. Attirer des familles c’est aussi savoir jouer sur un équilibre financier, et proposer des activités moins chères et plus enrichissantes : des expériences. Un tourisme plus expérienciel et sensoriel. Stimuler les sens du voyageur grâce à la technologie est une tendance attendue du tourisme. «60 % des touristes mettent désormais l’accent sur l’expérience plutôt que sur le prix» et «L’utilisation des sens permet d’être plongé à fond dans son expérience». Au titre des satisfactions, sont citées : - La présence de commerces, une ville vivante, - La circulation piétonne facile, et l’accessibilité pour les publics à mobilité réduite - L’offre touristique adaptée capable de susciter l’intérêt chez les enfants. Les Monuments Historiques travaillent peu le public des familles avec enfants, qui sont pourtant un public intéressé. - La variété des attractions : l’offre culturelle doit s’accompagner d’activités diversifiées dans la Ville, les familles recherchent le consensus entre les divers membres - L’hébergement pour familles et des services hôteliers adaptés
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Positionnement
Gaillon, la ville de l’Êvasion accessible
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L’évasion accessible
La participation citoyenne
Afin de mobiliser l’ensemble des acteurs en charge du développement économique et touristique dans une démarche collective de valorisation et d’amélioration de l’attractivité du territoire, il est nécessaire de donner à la ville de Gaillon un positionnement unique, duquel découle chacune des actions que nous proposons dans la suite de ce dossier. Ainsi pour conférer à la ville une identité différenciée et lui accorder une place singulière et positive dans l’esprit des habitants et des touristes, nous souhaitons positionner Gaillon comme la ville de l’évasion accessible.
Véritable levier de développement du projet urbain collectif et fleuron de la démarche expérimentale et innovante, la participation citoyenne est un outil utile de l’urbanisme qu’il serait dommage de sous-estimer. L’équipe Relief entend réaffirmer le rôle des nombreux acteurs citoyens du territoire dans le cadre de ce projet. Nous pensons en effet que les enjeux et objectifs de cet appel à projet sont entre les mains, pour beaucoup, de ceux-là même à qui ils profiteront une fois réalisés. Les habitants, les touristes, les acteurs associatifs et les entreprises locales, sont d’autant de force de proposition et de savoir-faire qu’il faut solliciter dans la construction d’un intérêt général, d’une utilité sociale et de liens sociaux. « Raviver Gaillon », c’est aussi revitaliser les consciences citoyennes, le sentiment d’appartenance à une ville menant à une identification valorisante pour ses habitants. C’est se nourrir de l’intelligence collective pour concevoir, réaliser et entretenir un projet de territoire en commun.
Aujourd’hui, comme le souligne l’étude Trend Obs 2017 – Escape Game : les vérités son ailleurs d’Ipsos, les Français perçoivent leur monde comme fragmenté, polarisé et conflictuel. Les repères se disloquent et l’environnement quotidien est devenu chaotique, en raison des changements incessants, de l’hyperconnexion aux écrans, des flots d’informations, des flux de populations, de la course à la croissance, etc. Il devient nécessaire de s’échapper de cette réalité, trop complexe, pour retrouver ses proches et se retrouver soi-même. Ainsi la notion d’évasion, telle qu’évoquée dans le positionnement, véhicule d’abord l’idée de se soustraire à l'emprise d’un monde agressif, à la monotonie, à la fatigue de la vie quotidienne. S’évader, c’est se déconnecter du travail, d’internet, de la routine pour se reconnecter à la nature, à ses proches et aux plaisirs simples. L’évasion insuffle un vent de rêverie vers un univers merveilleux, différent, inhabituel, hors du temps. En prônant ce discours, Gaillon se rapproche donc d’activités ludiques, de détente, de loisirs ou de vacances. S’évader c’est aussi s’échapper physiquement d’un lieu pour aller ailleurs : ailleurs pour des vacances, ailleurs pour une journée ou ailleurs pour quelques heures. Ailleurs oui, mais pas trop loin car nous nous adressons avant tout aux habitants et à des touristes locaux, normands ou franciliens. La proximité physique est d’ailleurs l’un des enjeux traduits par l’adjectif « accessible » juxtaposé à « l’évasion ». Et l’accessibilité implique également une nécessaire simplicité de moyens et d’abordabilité des coûts. En se positionnant comme la ville de l’évasion accessible, Gaillon se présente aussi comme une ville chaleureuse, propice aux échanges humains. Gaillon, c’est une ville qui souhaite offrir à ses habitants et ses touristes des moments de simplicité, d’émotion et de retrouvailles, au travers de valeurs simples comme le partage, la nature, la culture. Ainsi, aux travers des différents projets que nous lui proposons de mettre en place, Gaillon, la ville de l’évasion accessible, offre de véritables expériences inoubliables.
La production de l’expertise
Bénéficier des savoirs des citoyens « ordinaires » Malgré le temps court qui nous était imparti, nous avions à cœur d’inclure la parole des citoyens « ordinaires » à l’action publique locale. Cette réflexion nous ait venue finalement assez naturellement ; si la distance sociale entre responsables territoriaux et administrés est chose classique, nous souhaitions reposer le projet de notre équipe sur une tentative plus délibérative et participative avec les habitants. L’échelon locale est primordial. Il nous semble intéressant et pertinent de recueillir l’opinion et l’expérience des gens qui vivent sur le territoire gaillonais. Ils sont les premiers concernés par le projet de revitalisation et donc sont les plus à même de nous guider quand à d’éventuelles attentes ou inquiétudes qu’ils pourraient avoir et qui nourriraient notre vision. Nous sommes néanmoins conscients que la participation citoyenne et l’implication des habitants à un projet urbain ne se décrète pas. Les dispositifs d’urbanisme participatif (conseils de quartier, ateliers collaboratifs, « le budget participatif » …) ont participé à une certaine « démocratisation de l’accès au savoir et au pouvoir », mais les études sociologiques menées récemment rendent compte de leurs limites. En effet, des inégalités sociales se maintiennent dans « l’accès aux dispositifs et dans la capacité des participants à puiser parmi un panel diversifié de savoirs. » (Héloïse Nez). Il reste que ce sont les populations les mieux intégrées socialement et/ou les plus diplômées qui rejoignent ces dispositifs collaboratifs et y prennent la parole. Parmi les absents, nous retrouvons les groupes les plus fragilisés, les étrangers et les jeunes qui, pourtant, sont « les plus exposées aux conséquences d’éventuelles décisions » et les plus en attentes (Loïc Blondieau). Le diagnostic que nous avons réalisé de Gaillon tend à montrer qu’une partie importante de sa population répond aux catégories absentes des dispositifs participatifs. Cela nous enclin davantage à élaborer une méthode pour les inclure dans la construction du projet, en adaptant notre méthode de récolte des données.
Réagir au risque d’un redoublement de l’exclusion dès le choix des méthodes de recueil de données empiriques Dès nos premières discussions, nous avons réfléchit au risque de renforcer paradoxalement l’exclusion de tous ceux dont la voix ne parvient pas à se faire entendre et ceci dès les premières rencontres avec les habitants. Introduit lors du diagnostic socio-démographique, nous avons ainsi pu discuter avec une vingtaine de personnes dans la rue, les commerces, les cafés lors de deux journées (non consécutives) de 11h00 à 18h00. L’enjeu était de recueillir les perceptions, les représentations, les pratiques, les attentes, les idées d’amélioration, des individus présents à Gaillon (habitants mais pas seulement) sous forme de discussions « informelles » favorisant les échanges et une certaine « libération » de la parole. Cela se présentait sous forme de courts entretiens semi-directifs et de nos propres observations. Si la méthode nous a permis d’aller à la rencontre d’habitants aux profils sociaux diversifiés, ces échanges ont également été essentiels car ils déconstruisent nos certitudes, interrogent notre vision du projet et nos premières hypothèses, nous emmènent là où nous ne pensions pas aller. Le choix de cette méthode découle de nos lectures sur la participation citoyenne, mais aussi de nos propres expériences. Nous avions commencé par réaliser un questionnaire. Nous commencions son administration dans le café PMU le plus fréquenté de la rue principale du centre-ville. Nous nous confrontons d’abord à plusieurs refus. Au total, sur la vingtaine de personnes présentes, trois ont accepté de se prêter au jeu. Les remarques faites par leurs camarades soulignent la difficulté ressentie et la distance des participants avec ce procédé d’enquête. Exemple : « Alors ça te rappelle l’école !?
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Vas pas avoir des mauvaises notes encore ! ». Finalement ils ont été un support favorisant les discussions, fonctionnant comme une grille d’entretien. Cette expérience n’est pas un échec. Elle enrichit notre questionnement sur les méthodes (les biais méthodologiques, la capacité à se sentir « légitime » dans la production de savoirs sur la ville, etc) et nous rappelle que le projet urbain est un projet « humain ». Il n’est pas figé, jamais entièrement prévisible… Ce qui n’est pas prévisible non plus c’est l’appropriation des aménagements décidés par les habitants. Nombreuses sont les enquêtes qui s’intéressent aux usages « déviants » de l’espace urbain.
L’expérimentation des aménagements L’expérience que nous souhaitons proposer pour ce territoire de la vallée de la Seine entend s’appuyer sur la pratique réaliste que les citoyens ont de la ville et ses alentours. Cela passe à la fois par les habitus des locaux, mais aussi par la pratique que les touristes ont du territoire. Nous pensons donc que certains de nos projets doivent rester relativement ouverts à des modifications selon les principes du projet urbain incrémental (« petit à petit »). Cette méthode de projet s‘articulera pour certains des espaces, notamment par leur préfiguration, c’est-à-dire la construction d’aménagements ou dispositifs temporaires afin d’éprouver la pertinence et l’efficacité de la proposition. Les citoyens qui pratiquent le territoire et ses espaces deviendront donc les acteurs de cette préfiguration en expérimentant les aménagements dans le réel. Cet urbanisme de l’incertitude a diverses qualités qui nous poussent à en faire l’usage. C’est d’abord un outil qui permet une adhésion plus forte des citoyens pour le projet final. Les habitants et touristes qui auront contribué à cet « audit urbain » seront vraisemblablement satisfaits d’avoir co-construit l’expérience du territoire gaillonais. C’est également un moyen de minimiser l’investissement financier dans le projet urbain. En effet, la construction d’éléments provisoires est moins onéreuse que celle des équipements définitifs. Le temps de l’expérimentation permet donc de vérifier la pertinence d’investissement ou les modifications éventuelles à apporter à l’opération. Enfin, la mise en place plus lente des opérations urbaines dans des protocoles de préfiguration permet un phasage à long terme et une ouverture vers des opportunités insoupçonnées. Ne pas décider dans l’instant de ce qu’il convient le mieux de faire pour un espace est une riche occasion pour des habitants de s’approprier un espace et de proposer leur vision de son utilisation, ce qui pourra conduire à un projet futur. Finalement, cette expérimentation des aménagements peut contribuer dans le même temps à une validation du projet urbain par les citoyens et à une contribution de la fabrique de la ville.
La fabrique de la ville : les chantiers de bénévoles Pour l’équipe Relief, la participation citoyenne peut également s’illustrer dans la construction physique de la ville et des différents points d’intérêt que nous développons dans notre projet. Que se soit les habitants ou d’éventuels volontaires venus d’ailleurs, les citoyens ont des compétences techniques, du temps et de l’énergie pour participer activement à la construction de projets. Nous souhaitons donc développer un outil participatif extrêmement populaire et attractif que sont les chantiers de bénévoles. Ces chantiers apparaissent comme un moyen intéressant de concevoir des projets collectifs à dimension culturel ou environnemental. Ils permettent également de constituer un sentiment d’appartenance favorisant l’intégration sociale essentielle à la participation citoyenne. Aussi, plusieurs types de chantiers de bénévoles très différents existent et autant d’associations en France et à l’étranger éprouvent des expériences très singulières. Dans notre projet, nous ne nous limitons à aucune forme spécifique et entendons proposer différentes acceptions du chantier de bénévoles. Nous y voyons un outil intéressant pour les jeunes Gaillonais qui pourront s’y inscrire. En effet, en tant que participants, les jeunes locaux acquièrent des compétences, valoriDepuis 1920 les chantiers de bénévoles se multiplient en France et dans le santes sur le marché du travail selon monde. Pendant plusieurs semaines, ils rassemblent des jeunes à partir 15 la nature du projet (maçonnerie ans autour d’un projet d’intérêt général et/ou de réinsertion. Les chantiers traditionnelle, construction, revade bénévoles permettent aux jeunes de s’engager dans des domaines d’inlorisation des espaces verts…) et tervention variés : rénovation de patrimoine, animation socio-culturelle, s’affirment en tant que citoyen de la construction de mobiliers urbains… commune. Pour ceux qui souhaitent Afin de garantir la bonne réalisation du projet, ils sont encadrés par des vivre l’expérience en tant qu’animaanimateurs, des professionnels pour organiser le travail et les temps libres. teur/encadrant, il s’agit d’acquérir Pendant ces quelques semaines, ils apprendront des techniques de travail des compétences relationnelles et mais aussi le respect des autres, la vie en collectivité, la solidarité… de management interculturel, savoir C’est pour cela que nous pensons qu’ils s’inscrivent dans un processus gérer un budget, organiser des pédagogique plus large. Une étude menée par l’Observatoire des actions événements, animer, élaborer des collectives, bénévoles et volontaires en partenariat avec l’Observatoire partenariats, se familiariser avec les des Engagements Volontaires et Solidaires à l’International explique que acteurs de la ville. les chantiers de jeunes peuvent constituer un véritable « levier dans un parcours d’apprentissage de la vie en société, de la citoyenneté, de sa Mais c’est aussi une belle opportupropre personnalité […]. Il est rattaché à la notion d’éducation citoyenne. » nité de développement et de reva-
Qu’est-ce qu’un chantier de bénévoles ?
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lorisation de son territoire pour les pouvoirs publics. Il s’agit pour les communes de réaliser des travaux, des actions à moindre coût (en comparaison avec une entreprise privée) tout en créant du lien social. De plus, ils permettent de tisser des partenariats différents qui connectent les différents acteurs du territoire. Par exemple, un même chantier peut impliquer différents acteurs locaux : associations sportives et culturelles locales, association organisatrice de chantier, élus locaux, maire, BIJ, bailleur de logement social si par exemple le chantier a pour projet la rénovation d’un local partagé ou la création d’une fresque en mosaïque pour embellir les parties communes, des habitants. En général, les associations qui proposent ces chantiers sensibilisent via le travail des animateurs à l’approvisionnement au sein d’AMAP en échange d’une aide au champ ou en récupérant les paniers non récupérés par les habitants en vacances, ils privilégient les commerces de proximité. Pour illustrer notre propos, nous avons pris l’exemple des chantiers de bénévoles organisés par l’association Concordia.
Témoignage de Fanny, membre de l’équipe, animatrice de chantier international Dans le cadre de mon service civique au sein de l’association Concordia, j’ai animé deux chantiers internationaux de bénévoles. L’un en Juillet 2015 à Chelles, dans la ville où j’ai grandi parmi 60 000 habitants, l’autre en Août 2015 à Genainville, une commune au cœur du Vexin qui compte 600 habitants. Pour le premier il s’agissait de créer un chemin facilement accessible pour les PMR du foyer pour personnes âgés autonomes qui ne profitaient plus du jardin laissé à l’abandon. C’était aussi la rencontre avec des bénévoles de différentes nationalités : Arménie, Russie, Turquie, Espagne et France. Au total, 4 jeunes Chellois se sont embarqués dans l’aventure, conseillés par le BIJ. Pendant 3 semaines, les bénévoles ont appris à vivre en groupe, à participer aux tâches domestiques. Ils ont également pu échanger avec les personnes âgées du foyer. A la fin, les élus locaux, les personnes âgées, les jeunes bénévoles festoyaient tous ensemble lors de la journée d’inauguration du projet. Et après ? L’un des jeunes locaux bénévole sur le chantier et en recherche d’emploi fit un service civique. Il est actuellement en CDI et il reste en lien avec l’association de chantier. Il est également un bénévole engagé dans une association de quartier. Le second chantier, à Genainville, réunissait des bénévoles de nombreux autres pays (Grèce, Russie, Mexique, Etc.) autour d’un projet de rénovation d’un ancien lavoir. Pendant deux semaines, ils ont échangé et organisé des animations avec les habitants qui, à leur tour décidèrent de les remercier en leur faisant découvrir les points d’intérêt de leur région. À la fin, les bénévoles et leurs encadrant avaient organisé une soirée d’inauguration. C’était une grande fierté pour les bénévoles de présenter le travail accompli aux habitants et d’échanger autour des spécialités culinaires internationales qu’ils avaient préparé. Et moi ? En tant qu’animatrice au sein de ma ville natale, cela m’a donné envie de m’y impliquer davantage. C’est toujours un plaisir aujourd’hui de partager cette expérience avec les jeunes croisés au Bureau d’Information Jeunesse. Cette expérience est en grande partie responsable de ma participation à l’aventure Ergapolis.
L’animation touristique participative La commande qui se présente à nous s’articule autour du développement d’une stratégie de valorisation touristique du patrimoine historique de la ville de Gaillon. Nous avons donc réfléchi à des moyens inclusifs pour la population dans ce processus en particulier. En effet, nous considérons que les habitants sont une ressource importante du territoire et notamment en matière touristique. Les habitants connaissent et aiment leur lieu de vie. Certains y résident depuis des dizaines d’années. Nous considérons que cet amour du territoire, cette expérience si personnelle du lieu et de son histoire, sont des atouts pour promouvoir Gaillon auprès des visiteurs. L’animation touristique de Gaillon, qu’elle s’exprime par des visites de lieux d’histoire, des promenades dans la ville et les coteaux du château ou aux alentours des lieux naturels et culturels, est une dimension importante de l’attractivité de la commune. Dans l’expérience que nous proposons pour ce territoire, nous mettons en avant le rôle des habitants et notamment des seniors dans cette animation de la ville. En effet, nous avons imaginé que certains de nos projets d’animation de la ville pourraient être entretenu par des bénévoles locaux, des gens qui ont du temps et qui aiment leur ville. Qui se sentiraient apte à la présenter à de nouveaux venus. Cela pourrait prendre des formes bien différentes, nous en sommes conscient. Une des formes qui nous a inspiré dans nos réflexions est le principe des greeters ; ce sont des « bénévoles amoureux et passionnés de leur ville ou de leur région qui ont plaisir à accueillir des visiteurs comme ils accueilleraient des amis. Ils offrent de leur temps pour découvrir les endroits qu’ils aiment, raconter leur histoire, leur quartier ou village et partager leur façon de vivre le quotidien ». Encore une fois, cette dimension participative a plusieurs qualités notables qui justifie son utilisation dans l’animation du territoire. L’intelligence collective des habitants, la riche expérience de ceux-ci et leur amour du territoire sont des leviers puissants pour animer et promouvoir une ville et ses atouts. Il nous semble donc pertinent de responsabiliser certains habitants volontaires pour accueillir des visiteurs. C’est un outil particulièrement efficace pour générer de l’adhésion à un projet communal et qui conférera une identité culture-nature de proximité à la ville, participant à cette évasion accessible. C’est enfin une méthode peu onéreuse puisque les animateurs de la ville seraient des bénévoles. La participation citoyenne doit trouver sa place dans ce processus de projet urbain. La ville ne peut ni ne doit se construire au dépend des nombreux acteurs du territoire. Tous disposent de ressources et d’attentes concernant leur commune. Et il existe de nombreux dispositifs innovants pour inclure la population à toutes les étapes du projet, de sa conception à son animation. Il nous apparaît comme essentiel de nourrir notre proposition de ces nombreux dispositifs citoyens.
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Le levier événementiel
Le jeu des échelles
Amorcer le développement touristique par l’événementiel
Inscription dans la Vallée de la Seine
La démarche de développement de l’événementiel pourra constituer une première étape dans le cycle de vie de la destination touristique gaillonnaise. Pour l’heure il s’agira surtout d’un levier économique et de communication efficace. Avec la sollicitation d’associations diverses, c’est à bas coût et sans se projeter dans une superstructure contraignante, que Gaillon pourra amorcer son développement touristique.
Nous souhaitons que tous les points du projet s’insèrent harmonieusement et efficacement dans le cadre de la Vallée de la Seine. Ils auront d’autant plus de sens, et d’impact. Le projet gaillonnais, d’une part profitera de la volonté de l’État de mettre en avant la vallée de la Seine, et d’autre part il sera promoteur de la région, sur les plans :
D’après l’étude réalisée par Nathalie Alexandre-Bourhis, Chantal Rouvais-Charron et Marc Bourhis, “Les conditions d’une relation bénéfique entre tourisme et événementiel : Le cas de Deauville, station balnéaire normande”, les retombées du tourisme événementiel sont perceptibles sur le plan économique mais aussi du point de vue de l’image et sur le plan social.
- Du tourisme et de l’événementiel : la programmation du château sera pensée en complémentarité avec celle des autres monuments historiques des alentours. L’enjeu est de faire en sorte que la visite touristique de Gaillon s’inscrive plus largement dans un circuit régional. - De l’innovation sur la mobilité. Dans l’optique de notre projet, Gaillon/Val d’Hazey sera un territoire en pointe sur ce point, un modèle pour les villes voisines.
Un outil puissant de communication
- De l’économie, de l’emploi. La relance du dynamisme du pôle Gaillon/Val d’Hazey, liée au tourisme et à de nouvelles implantations d’entreprises, doit s’effectuer dans le dialogue avec les communautés de communes voisines.
L’événement permet d’introduire temporairement des thématiques de tourisme nouvelles dans la ville sans pour autant avoir à retravailler entièrement son image en amont.
- Du paysage rural et urbain : le paysage des Andelys, ou d’autres villes de la Seine, est déjà reconnu. Il s’agit par exemple de favoriser la renaissance de zones naturelles en bords de Seine à Val d’Hazey, Gaillon, et Notre Dame de la Garenne ; ou encore de mettre en valeur le patrimoine architectural du centre-bourg.
L’événementiel est un outil de communication, mais il s’agit d’un médium particulier. Il permet l’interaction et l’expérience directe du public ciblé, c’est un outil impactant et sensoriel, « Il peut toucher les cinq sens de son auditoire et permet ainsi une meilleure mémorisation de ce que l’on souhaite transmettre au public. » (Anthony Babkine, Directeur Général adjoint dans le groupe TBWA). L’objectif étant soit de susciter l’intérêt du visiteur vers d’autres points d’attractivités de la commune qui feront l’objet d’un prochain voyage, soit de fédérer les touristes et habitants et de pérenniser un événement qui deviendra alors une tradition.
- De l’écologie. Les trames verte et bleue n’ont un sens que si elles sont considérées dans un environnement plus large. Finalement, faire le choix d’un projet urbain s’inscrivant dans la vallée de la Seine, c’est porter comme étendard la cohérence territoriale. C’est l’ambition de voir Gaillon/Val d’Hazey suivi dans ses initiatives par les territoires voisins. C’est un enjeu de connexion des pôles urbains et ruraux de la proximité, de synergie dans des actions collectives et d’élévation des perspectives touristiques, économiques, sociales et même environnementales des communes de la région.
Attirer le touriste et faire de l’habitant un visiteur de sa propre Ville Les habitants de Gaillon évoquent un déficit de “dynamisme” et regrettent le temps de la “Foire à Tout” dans le centrebourg, de la course de côte sur les versants du coteaux, et autres évènements traditionnels qui structuraient le vivre-ensemble gaillonnais et qui donnaient vie à son identité. Lorsqu’il est fédérateur, adapté au territoire et cohérent avec ses aspirations, le développement de l’événementiel est un effort de la collectivité profitable à la fois aux touristes et aux habitants.
Destination de court séjour et événementiel, une équation gagnante Selon Atout France, l’événementiel constitue un axe à renforcer pour tenir compte du potentiel croissant des courts séjours. Si la Normandie attire beaucoup de franciliens c’est pour sa proximité et l’évasion qu’elle offre à portée de main. L’événementiel pérennisera ces voyages courts mais fréquents et sera l’occasion d’attirer facilement de nouveaux voyageurs de proximité.
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Le circuit gaillonnais
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Une halte sur la Seine à Vélo
La Ville de Gaillon souhaite attirer davantage de touristes sur la commune et rallonger leur temps de séjour. Cette amélioration de l’attractivité touristique de la Ville se fera au moyen d’une diversification de l’offre et doit prendre appui sur l’Axe Seine en se raccrochant notamment aux véloroutes et voies vertes qui s’y développent. L’enjeu est également de décentraliser l’offre de services et d’équipement et de créer de nouveaux points d’intérêt ainsi que de désenclaver les quartiers et de découdre les ruptures urbaines. Nous avons donc conçu notre projet comme un parcours ponctué de nouvelles centralités. A l’échelle de la ville de Gaillon nous soutenons que cet éclatement de la centralité est souhaitable pour redonner une cohésion à la ville dans son ensemble. La complémentarité des points d’intérêt que nous allons vous présenter et leur mise en lien cohérente constitue le squelette de notre projet.
Objectifs L’objectif est d’inviter au voyage et à la balade le long d’axes aujourd’hui effacés du paysage gaillonnais et d’offrir à voir plus loin que le centrebourg. Le fleuve, le port de plaisance de Saint-Pierre-La-Garenne, les berges et l’ensemble des plaines agricoles alluviales visibles à la sortie de la ville (Rond point de la Côte des Sables), sont aujourd’hui peu considérés, à la fois par les habitants et dans la promotion touristique de la ville. Ce parcours, favorable aux mobilités douces, encouragera la (re)découverte du paysage gaillonnais par ses habitants autant que par les touristes.
Au programme une vélo-route en site propre de 5km entre les écluses et le centre-bourg de Gaillon par la route de la Garenne, une piste à travers les champs à la découverte des points de vue sur le Château, et des berges de Seine revalorisées.
À large échelle Le circuit gaillonnais sera une boucle en excroissance de la Seine à Vélo vers le centre ville de Gaillon. Offrir une telle “étape” qui reste en ellemême un parcours permettra aux familles vélo-touristes, et autres passants de se rapprocher du centre-ville de Gaillon et de prendre quelques jours de repos. Ce principe de boucle en excroissance est une tendance à encourager sur les grands axes cyclables régionaux. Ces dernières invitent le touriste à rentrer dans les terres et à découvrir les villes et villages reculés de l’axe. La Seine Métropole, pour se constituer, devra veiller à ce rapprochement des territoires traversés par les nouveaux axes fluviaux et cyclables, pour éviter que la vallée ne deviennent une traversée rapide et bornée.
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La véloroute de la Garenne
La route de la Garenne est un axe routier étroit qui relie le centre-ville de Gaillon aux 4 écluses (port de Plaisance). Cet axe dessert un quartier résidentiel en sortie de bourg puis s’engage à travers les champs pour ne desservir que quelques industries, par ailleurs desservies par d’autres axes (départementale 316 et la rue de la céramique). L’axe de la Garenne est une voie très qualitative en matière d’environnement paysager (coupée de la vision des industries par des aménités paysagères hautes), et l’est moins du point de vue du revêtement routier usé et de son étroitesse. L’idée est donc de réserver cette partie de l’axe routier à la circulation cyclable. Il s’agira d’une excroissance de la Seine à Vélo, raccordée par la nouvelle passerelle/esplanade des écluses. Le flux automobile pourra être détourné sans défavoriser la desserte des entreprises. (Cf schéma de détournement ci-dessus). Pour éviter le rond-point de la route de la Garenne et la circulation dangereuse sur la D316, le parcours cyclable longera le golf (lisibilité de l’offre pour les touristes), et fera entrer le cycliste par l’avenue du maréchal Leclerc (entrée de ville très qualitative avec vue sur le château de Gaillon dès le rond-point) et qui est déjà dotée d’une portion piétonne coupée de la route. Ainsi le touriste à vélo pourra se rapprocher du centre-ville en passant par l’ancienne Papeterie des Belles Lettres que nous envisageons reconvertie en hébergement touristique labellisé Accueil Vélo.
Faisabilité La ville mettra en place une fermeture progressive de la route. A court terme les sablières doivent rester accessibles et la fermeture de la route de la Garenne à la circulation routière se fera sur les temps de congés et les weekends. A long terme, après la rétrocession des espaces de la Sablière la route pourra être complètement fermée à la circulation routière.
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Les 4 écluses et l’île Besac
Objectifs Aujourd’hui délaissée et enclavée entre des zones industrielles et une voie ferrée importante, la Seine est un élément invisible du paysage gaillonnais. Alors que Gaillon semble aujourd’hui déconnectée de son caractère fluvial, cet aménagement permettra la réappropriation du fleuve par les habitants. L’île fluviale de Besac et les abords de Port-Mort sont des espaces paysagers qualitatifs qu’il faut raccrocher à la Ville. Les inviter à regagner les berges de Seine en leur proposant un aménagement adapté à la circulation piétonne et cyclable sera bénéfique pour les commerces de port de plaisance et l’Hôtel Restaurant des quatre écluses qui sont par ailleurs inscrits dans une zone prioritaire de relance du commerce de proximité. Offrir un espace dédié aux habitants, et une entrée de ville par la Seine pour les touristes, ancrera véritablement l’image de Gaillon en tant que destination d’évasion accessible. L’espace public ouvrira le champ de vision sur la Seine en aval, offrira un espace de détente, et de promenade, en éveillant le passant à des sonorités aquatiques et à la découverte de la biodiversité fluviale.
Témoins de l’artificialisation fluviale qui commence dans la région dès le XVIIème siècle, les écluses de la Seine sont un patrimoine architectural et d’ingénierie valorisable. Les écluses furent reconstruite en 1962 au moment de la mécanisation de ses installations. Une centrale hydroélectrique lui est alors associée. Plus tard, c’est une passerelle pour les piétons reliant Port-Mort à Gaillon et Notre-Dame-de-la-Garenne, puis une échelle de remontée des poissons qui y sont installées. La passerelle est aujourd’hui impraticable pour des raisons de sécurité. Un accord a été trouvé avec Voies Navigables de France pour rouvrir la passerelle. Des travaux de rénovation et de sécurisation vont être entrepris pour environ 400 000€ et permettre ainsi aux touristes de passer de Port-Mort à Notre-Damede-la-Garenne et Gaillon. Cette passerelle surplombe l’île Besac appartenant à Port-Mort qui est un espace insulaire en grande partie boisée et pour l’instant inaccessible au passant.
Le projet des écluses consiste en la rénovation de la passerelle piétonne, la création d’une rampe d’accès vers l’île Besac, un aménagement paysager minimal de l’île et la création d’une salle souterraine d’observation des flux ichtyen.
À large échelle Les écluses de Gaillon constituent un patrimoine technique hydraulique et historique indéniable pour Gaillon comme pour l’ensemble de la Vallée de la Seine, qui s’emploie aujourd’hui à revaloriser ses ouvrages d’art tout comme ces paysages. Le projet de Relief sur ce secteur vise à offrir une nouvelle entrée de Ville depuis l’Axe Seine et plus particulièrement depuis la Seine à Vélo, qui passera sur la rive droite, berges de Port-Mort. L’objectif est donc double il visera d’une part à faire exister Gaillon dans le circuit touristique de la Vallée de la Seine et d’autre part à raccrocher l’Axe Seine à une partie importante de son patrimoine architectural et historique qu’est le cœur de ville de Gaillon.
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Rénovation de la passerelle piétonne et création d’une échelle à poissons La Ville ayant déjà trouvé un accord avec les Voies Navigables de France, la proposition de Relief consiste à profiter de cette rénovation nécessaire pour établir un cahier des charges ambitieux. La première proposition, et celle à prioriser, sera l’élargissement de la passerelle au dessus des écluses pour favoriser le passage à la fois des piétons et des cyclistes, la largeur actuelle de 1,7m environ n’apparaissant pas suffisante. Ainsi les cyclistes de la Seine à Vélo seront invités à rejoindre Gaillon ou à profiter, du cadre paysager depuis l’axe d’écoulement de la Seine.
Objectifs La rénovation de la passerelle piétonne offrira un espace de détente aux habitants et aux passants, revalorisera l’ouvrage d’art technique et permettra la connexion de Gaillon à la Seine à Vélo. L’échelle à poissons permettra de plonger le touriste et l’habitant dans le fleuve et leur faire découvrir l’incroyable diversité animale qui s’y presse.
Nous recommandons également l’aménagement d’une rampe d’accès vers l’île de Port-Mort depuis la passerelle piétonne. Cette invitation au voyage insulaire constituera un attrait de la passerelle pour les habitants qui découvriront une partie encore inaccessible de leur territoire.
Faisabilité
Enfin nous proposons la création d’un balcon ouvrant le champs de vision sur la Vallée de la Seine. Le but est de créer une ambiance urbaine nouvelle en profitant du son provoqué par la chute d’eau de 4 mètres créée par la retenue du barrage. A minima, sur le court terme, la rampe d’accès vers l’île, permettra simplement d’observer l’échelle à poisson de plus près. La requalification du secteur des Écluses pourra être l’occasion pour la collectivité de songer à l’aménagement à long terme d’une chambre d’observation des poissons. Néanmoins les coûts de construction, la faisabilité de l’ouvrage et la nécessité d’une nouvelle échelle à poissons sont des éléments qui devront être prescrits directement par les Voies Navigables de France, qui possèdent déjà une base à Poses, en aval. Notre prescription concerne davantage sa mise en valeur au moyen de signalisation et de panneaux explicatifs.
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Pour la création du balcon fluvial, la solution qui nous semble idéale en matière de stabilité de l’ouvrage serait de le positionner sur le barrage de Port-Mort. Ainsi sa mise en place nécessiterait simplement un réarmaturage métallique. Dans ce cas, la passerelle sera probablement à orienter Sud-Est pour éviter la coupure du champs de vision provoquée par les colosses de béton. Si le choix est fait de positionner le balcon sur la portion sud de la passerelle (surplombant les écluses), on pourra favoriser l’orientation aval pour profiter du coucher de soleil sur l’Ouest du territoire. Scenario 1. Le barrage pourra être élargi pour accueillir un balcon vers la Seine au moyen d’une extension métallique. Ce balcon orienté Sud-Est permettra de visualiser l’arrivée du fleuve en amont. Scénario 2. Le balcon portera sur la passerelle sera élargie et consolidée par de nouveaux piliers pour accueillir un balcon vers la Seine au moyen d’une extension métallique. L’orientation choisie sera alors l’aval du fleuve. Cette solution paraît plus pertinente du point de vue des travaux envisagés qui ne portent que sur la passerelle piétonne métallique. Avec la création du balcon et pour garantir la cohabitation des piétons et cyclistes la passerelle devra être élargie de 4m sur les zones de passage, et de maximum 7 m à hauteur du balcon pour donner l’espace d’une esplanade.
La passerelle du barrage du Mt Saint Michel est un balcon maritime s’ouvrant en amphithéâtre sur le paysage de la baie. D’une surface de 900 m2, portée par des consoles métalliques ancrées sur les piles béton du barrage. Il permet le passage de piétons et de cyclistes tout autant qu’il est un espace public de détente et de découverte de la baie. La maitrise d’œuvre fut confiée aux entreprise Joseph Paris, Baudin Chateauneuf et LucWeizman Architecte pour la réalisation de cet esplanade maritime.
Le Seinoscope de Poses, salle ouverte au public, sous le niveau de l’eau et donnant sur l’échelle à poissons qui se situe en aval des 4 écluses au niveau du barrage de Poses construit quelques années auparavant. À travers une vitre on peut observer les poissons migrateurs qui utilisent l’échelle de remontée. Cette chambre est aujourd’hui la seule sur la vallée de la Seine. Elle constitue un intérêt scientifique et une stratégie innovante de valorisation des ouvrages d’art scientifiques et techniques.
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Aménagement paysager de l’île Besac L’île s’étire sur 1km de long avec environ 114000m² d’espaces verts boisés naturels. L’objectif est de laisser la végétation se développer naturellement au moyen d’une gestion différenciée des espaces verts à l’échelle de l’île. Cette gestion permet des économies importantes pour les communes en s’autorisant l’enfrichement, la commune minimise son intervention et donc les coûts d’entretien tout en garantissant un respect maximal de la biodiversité et de l’espace naturel. Le projet visera ensuite à créer des cheminements piétons naturels jusqu’à l’espace boisé que l’on pourra ouvrir mais qui devra conserver ces formations végétales hautes pour plus d’intimité. Cette gestion de l’île pourra être pris en charge par les agents d’entretien de la mairie ou par une gestion par ecopaturage couplant mouton et chèvre pour débroussailler chemins et espaces ouverts. Cette action permettra de prolonger le faible investissement fait dans un
Objectifs Lors de nos micro-trottoirs informels auprès des habitants, la question des espaces verts publics qualitatifs et appropriés a été soulevée. Un grand nombre de gaillonnais confient ne pas en trouver suffisamment sur la commune et s’échappent vers le parc urbain rue de la Chartreuse à Aubevoye. Or l’île Besac de Port-Mort pourrait être un objet partagé entre les deux communes et celle de Saint-Pierre-la-Garenne à condition de mettre en place une stratégie commune de gestion de ces espaces. Un partenariat qui doit déjà être en place puisque les écluses appartiennent à Gaillon, la partie aval de l’île (non boisée) à Saint-Pierre-la-Garenne et la partie amont à Port-Mort. L’espace insulaire fluvial est une rareté géomorphologique qui attire et qui constitue une interface nature/société intéressante à développer. Muses des impressionnistes, ces bandes de terre étirées par les flots ont souvent une histoire insolite, le projet de Relief est de réécrire celle de l’île Besac. “L’île fluviale appartient dans l’imaginaire collectif au groupe des images de l’esthétique, de la quiétude et du refuge” (Yves-François Le Lay et Émeline Comby).
cheptel pour l’entretien des coteaux du château. L’île fluviale de Besac sera le refuge des Gaillonnais, habitants de la CCEMS et des touristes en quête d’évasion.
Proposition de gestion de l’île Besac
Année N : enfrîchement de l’île suite à l’arrêt d’un entretien régulier
Faisabilité L’aménagement de l’île Besac en espace public requiert une convention entre les trois communes pour les moyens de gestion. S’il n’est pas déjà en place pour l’île, cet accord est préférable à la gestion divisée afin de garantir un espace public cohérent et bien entretenu.
Année N+5/10 : ouverture de cheminements entrenus par fauchage minimum bi-annuelle, pendant que le reste des espaces subit une concurrence végétale formant des sujets ligneux bien droits et vigoureux. Il faudra alors, réaliser une séléction des plus intéresants
Année N+20 : les ligneux se sont bien développés, on pourra valoriser les sujets séléctionnés auparavant et établir une gestion par fauchage bi-annuelle au pied de ces derniers
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Lîle Corbière au Pecq est un espace densément boisé, préservé de l’urbanisation et protégé au titre de Monument Naturel depuis 1930. Sa formation végétale marque fortement le paysage séquanien par ailleurs assez fortement urbanisé en sortie des Hauts de Seine. Le domaine n’est pas public car il s’agit d’une réserve ornithologique, mais l’élément paysager qu’il constitue est inspirant.
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Des écluses à la sablière
La passerelle rénovée invitera les touristes à vélo à s’aventurer sur la plaine alluviale de la commune de Gaillon. Le circuit gaillonnais y verra donc un point de départ. Le cycliste pourra prendre le chemin de halage puis la rue de la Muette pour rejoindre la première portion de la route de la Garenne qu’il partagera avec les automobilistes jusqu’au pont qui surplombe les voies ferrées. En période de week-end, dans un premier temps, le pont sera fermé à la circulation automobile, les flux motorisés devront continuer tout droit en longeant le nord des rails par la rue Jean de Becker Remy. A ce niveau, la route deviendra une véloroute en site propre jusqu’au niveau du golf.
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À large échelle
La sablière
Bien qu’entourés par de nombreux espaces de nature, les habitants de Gaillon et les touristes n’en profitent que peu. Ces espaces sont majoritairement constitués de champs à usage agricole et de forêts dans lesquels l’offre de loisirs à destination du public est faible. Il manque ainsi cruellement d’un lien entre nature et homme, basé sur des activités ludiques et des aménagements en accord avec la nature. Afin d’améliorer l’attractivité de Gaillon ainsi que le cadre de vie de ses habitants, il est nécessaire de concevoir un tel espace. Par ailleurs, notre diagnostic a mis en évidence que le pôle industriel de la Sablière constitue un territoire faiblement attractif au sein de Gaillon. Il en ressort cependant un potentiel naturel fort car ce secteur se situe en partie dans une zone d’importance écologique, zone Natura 2000, où l’on recense, entre autre, plusieurs espèces emblématiques et protégées par la réglementation.
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Objectifs Le développement de la sablière en une base de loisirs conciliant mise en place d’activités récréatives à destination des habitants et des touristes et protection de la nature permet ainsi de répondre à ce constat. Il s’agit en effet de créer un pôle attractif pour Gaillon en l’inscrivant dans le développement d’une nouvelle offre de loisir à destination des résidents et touristes mêlant culture, loisir, et nature. Ainsi, nous voulons faire des Sablières un lieu de promenade, de détente et de loisir accessible principalement à vélo et de manière secondaire en voiture. Ce lieu pourra aussi être un espace économique, en effet, on pourra implanter dans son périmètre, en commençant le long du Ru de la Fontaine Bray qui traverse la plaine, une culture de miscanthus qui aurait de nombreux avantages écologiques et économiques, hors saison, pour la commune. Notre proposition de conversion de la Sablière s’inscrit dans la continuité et en collaboration avec le projet actuellement mené par l’entreprise Lafarge chargé de restaurer l’écosystème. À la fin de la remise en état, le site aura une grande importance écologique permettant de renforcer les continuités écologiques et protéger ainsi la biodiversité. Ce site entrera donc dans un réseau plus large d’espaces naturels formant une trame verte et bleue. A travers cette action il s’agit de créer une expérience culturelle, ludique et naturelle pour les habitants et les touristes. Pour les habitants, la transformation de ce pôle, en une base de loisir dans un cadre de nature permettra de convertir un lieu peu attrayant de la vie quotidienne en un lieu agréable de détente et d’amusement. Cette action a donc pour objectif de casser la monotonie d’une ville de province à l’image un peu terne et de rendre Gaillon attractif du point de vue des familles via l’amélioration du cadre de vie. Par ailleurs, les agriculteurs du territoire soutenus par la commune et voulant être acteur d’une transition, pourront diversifier leur revenus en cultivant du miscanthus qui possède de nombreux atouts écologiques. Le deuxième type de public que nous souhaitons viser par cette proposition est touristique. Dans ce cas, il s’agit de créer un espace de visite en plus à Gaillon, un pôle de détente et de balade pour compléter la visite du château et du centre bourg. Ils auront donc accès à une offre touristique plus diversifiée qui leur permettra de prolonger leur séjour à Gaillon. Enfin, cette proposition, se veut en accord avec notre positionnement concernant le projet, via la création d’un espace d’évasion accessible à tous et dans laquelle tous les citoyens se retrouveront.
Cette action s’inscrit dans le développement à plus large échelle de la vallée de la Seine et de l’Eure. Tout d’abord, les sablières constitueront un point majeur du circuit reliant la Seine à vélo à Gaillon et permettront ainsi d’inclure Gaillon dans le développement de la vallée de la Seine. De plus, en proposant un véritable point de rencontre entre l’humain et la nature, Gaillon profitera des flux de touristes visitant l’Eure que cela soit d’un point du vue culturel, naturel ou les deux. Cette proposition permettra donc de développer le tourisme en se basant sur une offre déjà présent dans l’Eure et la Vallée de la Seine. Finalement, cette action présente également un intérêt écologique, reconnu notamment dans le Schéma Régional de Cohérence Écologique, en créant un espace d’accueil de la biodiversité supplémentaire et en développant les continuités écologiques. Les Sablières pourront servir de réservoir de biodiversité (zone cœur des trames vertes et bleues) ou de corridor dans lequel les espèces pourront se déplacer vers d’autres zones.
L’aménagement de la sablière soulève un enjeu paysager particulier. En effet, de nombreuses carrières, autrefois exploitées, ont été converties en bases de loisirs avec des lacs artificiels. La Seine, plus étroite et plus filante, entre en conflit avec ces lacs car il se crée une succession de nappes d’eau. Le problème paysager qui en résulte est une perte de conscience du fleuve. Pourtant, il existe une autre manière de remettre en état les sites d’exploitation en préservant l’unité des éléments paysagers bordant le fleuve. L’enjeu que représente ce projet est donc de déterminer comment la sablière peut être mise à profit du paysage de la vallée de la Seine, en créant des habitats pour la faune, la flore et des usages pour les hommes. C’est en ayant conscience de cette observation paysagère que nous avons réfléchi le projet. Dans le cas de Gaillon, la conversion de la sablière en un espace de rencontre entre l’humain et la nature nous paraît important car cela constituerait un attrait à proximité de la Seine et lui redonnera une place dans la ville. La proposition que nous présentons consiste donc à transformer le sablière en une base de loisir respectueuse de la biodiversité. Il s’agit premièrement de restaurer l’écosystème via la remise en état de la carrière, projet déjà entrepris par l’entreprise Lafarge Granulats, l’exploitant actuel de la carrière. Celle-ci pourra être accompagnée par les agriculteurs souhaitant accompagner la transition écologique du site et ainsi diversifier leur revenus par la culture de miscanthus. En parallèle de cette restauration écologique, il faut concevoir un espace récréatif, constitué d’aménagements ludiques et accessibles pour tous afin qu’un large public puisse bénéficier de cette rencontre avec la nature. La carrière de Gaillon est actuellement exploitée par l’entreprise Lafarge Granulats. Ce site présente une particularité intéressante puisqu’il se situe dans une zone Natura 2000 présentant des formations végétales d’intérêt remarquable. Lafarge s’est donc engagé, pendant l’exploitation de la carrière, à préserver les formations végétales pionnières via la sauvegarde directe ou le déplacement de ces formations. Pour cette deuxième technique de déplacement des espèces et du sol, un protocole expérimental a été établi de 1999 à 2005 en concertation avec un cabinet spécialisé dans l’écologie et des associations de protection de la nature. Depuis 2007, l’entreprise étend ce protocole à des déplacements d’envergure plus importante. Des suivis, réalisés par le Conservatoire d’Espace Naturel, montrent, qu’à priori, cette méthodologie est plutôt efficace car elle permet le maintien des cortèges végétaux initiaux. L’entreprise Lafarge Granulats a égale-
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ment mis en place une zone de renonciation dans laquelle aucune exploitation n’aura lieu du fait des intérêts botaniques, ornithologiques et archéologiques. Le projet entrepris par Lafarge présente également un volet de remise en état de la zone exploitée qui sera constitué d’un plan d’eau présentant deux vocations principales. La première est de préserver un secteur à enjeux écologique important et la seconde rejoint notre proposition car il s’agit d’aménager des cheminements piétons avec des observatoires ornithologiques. Ce plan de remise en état a fait l’objet d’un arrêté préfectoral en 2008 et modifié en 2011 et a reçu l’accord de l’administration et des élus locaux. Tout le projet de sauvegarde de la biodiversité, de déplacement de sol et de cortèges végétaux ainsi que de remise en état est réalisé au fur et à mesure de l’exploitation et est intégralement financé par Lafarge. Lafarge Granulat est, pour le moment, autorisé à exploiter le site jusqu’en 2023 mais cette date pourra être reportée si des extensions sont accordées. C’est donc à partir de cette date que l’aménagement de cet espace pourra avoir lieu et, suite à cela, il pourra être ouvert au public. Afin d’accompagner Lafarge dans ce projet de restauration écologique, la commune pourra encourager les agriculteurs du territoire à diversifier leurs cultures et donc leur revenus en développant une culture de miscanthus. Cette plante à rhizome et donc vivace possède de nombreuses propriétés bénéfiques pour la communes, ces habitants et son environnement. La commune voulant réduire ses dépenses pourrait appuyer l’implantation de ce végétal. En effet, son intérêt est qu’une fois séchée le broyat du miscanthus est un excellent combustible utilisable en chaudière biomasse, pour la production d’énergie renouvelable. C’est aussi un très bon paillage utilisable dans les massifs de parcs et jardins, réduisant ainsi les besoins et donc les coûts d’entretien de ces espaces. La matière première serait produite sur place abaissant aussi des frais de transports. Pour que cela soit réalisable, il faut avant tout l’implication et le soutien des agriculteurs de la commune. Pour eux cela représente un nouveau débouché et un nouveau revenu dans des périodes plutôt creuses de l’année. Seul la première année nécessite un suivi régulier, par la suite, seul la récolte directement sec en mars/ avril est nécessaire, il suffit donc juste d’un espace de stockage qui pourrait être fourni par la mairie pour entreposer le produit à l’année. L’intérêt environnemental, comme cité précédemment, est que le miscanthus ne nécessite pas vraiment de suivi et une fois implanté ce dernier restera en place sans s’étendre de manière invasive pendant au moins 20 ans. Il n’a donc pas besoin de fertilisation ou de produits phytosanitaires pouvant polluer le sol et les cours d’eau. En ce qui concerne ces derniers cette culture sert aussi de filtre et de dépolluant, elle a donc un intérêt certain sur des berges ou bien en bas de coteau. De plus, sur ces micros reliefs, la plante permet de lutter contre l’érosion des sols. Aux vues de tous ces avantages des bandes de miscanthus pourraient être alignées le long du cours d’eau qui descend à la sablière avant de l’étendre à des parcelles de la sablière dans lesquelles la faune et la flore pourraient vivre et se déplacer afin d’observer les touristes comme eux le feront grâce aux aménagements présentés ci après. Tout d’abord, le projet mis en place par Lafarge mobilise le conservatoire d’espaces naturels de Haute Normandie qui réalise des suivis floristiques afin d’évaluer l’efficacité du protocole. Il serait intéressant de compléter ces suivis par des suivis faunistiques et ainsi de réaliser des inventaires naturalistes complets de la zone. Dans cet optique, le conservatoire d’espaces naturels ainsi que les associations de protection et de sauvegarde de la biodiversité pourraient proposer des sorties naturalistes à destination du grand public et des écoles. Ces sorties, à but éducatif, permettraient d’initier la population à la faune et à la flore locale et de la sensibiliser aux différentes espèces et espaces ainsi qu’à l’importance de sauvegarder la biodiversité. Toujours à titre éducatif, les écoles pourront également bénéficier de la remise en état de ce site en participant à des programmes de sciences participatives comme Vigie Nature. Les enseignants amèneraient alors les élèves dans la zone restaurée et réaliseraient des suivis de plantes et d’animaux, à l’aide de spécialistes si besoin, qu’ils rentreront ensuite dans une base de données. Ceci aurait un triple objectif, éduquer les enfants aux enjeux que présente l’environnement et aux différentes espèces emblématiques locales, développer leur esprit scientifique et acquérir des données exploitables par les scientifiques du muséum national d’histoire naturel.
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Faisabilité
Afin de rendre facilement accessible cet espace au grand public, il faudra Comme exprimé précédemment, le coût de la remise en état du site est aménager un chemin pour que les entièrement pris en charge par la société Lafarge. piétons et cyclistes puissent s’y Pour le dossier de demande de dérogation de construction et d’aménagebalader. Des parcours de longueur ment dans une zone Natura 2000, Gaillon devra, en partenariat avec les différentes et s’arrêtant dans les autres communes de la Communautés de Communes souhaitant prendre observatoires ornithologiques pourpart à ce projet, payer un bureau d’étude spécialisé dans la réalisation ront ainsi être proposés. Il est d’études d’impacts et l’aménagement du territoire. important, de disposer, le long du Gaillon devra également prendre en charge l’aménagement de la voirie circuit, des panneaux à destination ainsi que la création d’un parking permettant d’accueillir les visiteurs, les du public présentant les espèces pistes et chemins de circulation au sein de la base de loisir, le skate parc, emblématiques retrouvées, l’hisla zone de baignade, le mobilier urbain qui sera présent dans les espaces toire du site, les travaux entrepris récréatifs (bancs, poubelles, tables de pique-nique…), les sanitaires et par Lafarge ayant permis sa remise les vestiaires. Concernant le fonctionnement de la base de loisir, Gaillon en état et le projet de culture de devra prévoir les coûts nécessaires à l’entretien d’un tel projet ainsi que miscanthus. Pour compléter les les salaires du personnel travaillant sur le site et pour la commune de balades nature proposées, la base Gaillon (entretien des espaces verts, entretien des aménagements collecde loisirs profiterait de l’organitifs, surveillant de baignade, agents d’entretien, animateurs du parc…). sation d’évènements comme une chasse aux trésors éducative alliant Afin de réduire les coûts du projet, il sera possible de demander des ainsi course d’orientation et quessubventions auprès de la région et du département ainsi que de confier tions sur les différents panneaux l’aménagement et le fonctionnement des activités sportives que nous rencontrés. proposons dans le projet (sports aquatiques, espace dédié à l’escalade, Les aménagements de cet espace biathlon, centre équestre, disc golf) et de restauration (snack, buvette) à pourraient également prévoir un l’UCPA par exemple qui possède déjà un large réseau de base de loisir ou parcours sportif constitué d’une d’autres partenaires privé. succession d’obstacles à franLes revenus générés par la culture de miscanthus permettront aussi de chir tout au long d’un parcours de réduire les coûts de ce projet. course. Ainsi, la sablière deviendrait un pôle sportif supplémentaire pour Gaillon dans lequel les habitants et touristes pourraient venir se promener et se livrer à différentes activités sportives (course à pied, vélo, VTT…). D’autres activités pourront ensuite être développées en fonction des partenariats mis en place entre la collectivité de Gaillon et des entreprises privées : un centre équestre pourra proposer des balades à cheval au cœur de la base de loisir, il sera possible d’aménager une piste de roller/trottinette accompagnée d’un skate parc ou encore un espace escalade comprenant une salle intérieure et un bloc en plein air. L’aménagement de la piste goudronnée nécessitera l’installa-
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tion de crapauducs, petits sous-terrains passant sous la piste et permettant, principalement aux batraciens, mais également à d’autres petites espèces, de se déplacer sans se faire écraser. La base de loisir pourra également offrir l’opportunité aux habitants de découvrir des sports peu connus. Des initiations aux sports d’eau pourront être envisagées. Ceux-ci pourraient permettre aux débutants de s’approprier différents sports d’eau (canoë, paddle, pédalo …) dans un espace fermé avant de continuer la pratique sur la Seine qui sera un meilleur terrain de jeu pour évoluer. Il est aussi envisageable de créer un espace baignade délimité et à l’écart de la pratique des sports nautiques pour éviter tout accident. Dans ce cas, un maître-nageur devra être présent afin de veiller à la sécurité. Toujours dans l’optique de la découverte de nouveaux sports, un espace de tir à l’arc pourra être installé. La base de loisirs pourra également faire des initiations au biathlon d’été qui se pratique avec des skikes (ski sur roulette). Cette activité est généralement couplée au tir à la carabine laser mais des alternatives pourront être proposées pour faire le lien avec le tir à l’arc. Une autre activité méconnue qui pourrait être développée est le Disc golf qui s’apparente à un jeu de frisbee qu’il faut lancer dans des paniers. Au contraire du biathlon qui nécessite une piste plate et goudronnée et qui pourrait être pratiqué sur la piste de roller/trottinette citée précédemment, le disc golf peut être pratiqué sur tous les terrains ce qui permettrait ainsi de partir à la découverte de toute la base de loisir et des différents milieux la composant tout en s’amusant.
Nous avons comparé notre projet de reconversion de la sablière en une base de loisirs avec le projet de construction de base de loisirs de l’Estéou à Marignane car celui ci à la même particularité que les sablières de Gaillon, à savoir qu’il est construit sur une zone écologique remarquable. Il comporte donc deux zones : une zone naturelle et une parcelle destinée au sport et aux loisirs. Ainsi, étudier ce projet est très intéressant pour la conceptualisation de notre propre idée.
Un certain nombre d’autres aménagements sont à prévoir pour l’accueil de la population : il faudra mettre en place de nombreux éléments de mobilier urbain : bancs, poubelles de tri sélectif, tables à pique-nique afin que les visiteurs puissent profiter pleinement de cet espace. Un espace de restauration de type buvette pourra être mis en place proposant des produits locaux et favorisant ainsi les artisans de la région. D’autres aménagements seront également nécessaires pour la viabilité du projet : vestiaires à proximité de l’espace de baignade et du club de sports aquatiques, plusieurs toilettes. Afin de s’inscrire dans les objectifs que nous tenons à cœur, la base de loisirs ainsi que les activités sportives proposées devront être accessibles aux personnes en situation de handicap. Ceci pourra même être accompagné de la labellisation nationale « tourisme et handicap » afin de prouver son accessibilité pour tous.
Partenaires Ce projet est à développer en partenariat avec Lafarge Granulats qui s’occupe de la remise en état du site ainsi que du financement de cette étape du projet. Il s’agirait dans un premier temps d’accompagner cette entreprise dans la remise en état du site. De plus, cette remise en état est suivi par le Conservatoire d’Espaces Naturels avec qui il faudra aussi collaborer pour mener à bien ce projet. Il sera aussi important de collaborer avec des associations œuvrant dans le secteur de l’environnement et de la biodiversité (France Nature Environnement, Ligue pour la Protection des Oiseaux…) pour la mise en place de sorties nature. La culture de miscanthus devra se rapprocher des agriculteurs locaux et obtenir leur adhésion au projet. Elle devra également investir dans la fourniture de matériel alimenté en biomasse afin de développer la filière de la culture de cette plante en circuit court. L’aménagement de la base de loisir nécessitera de réaliser une demande de dérogation afin de construire dans la zone Natura 2000, il sera donc impératif de travailler avec une équipe d’écologues afin d’établir le dossier de saisine et d’éviter tout impact de ce projet sur la biodiversité, ou si besoin de les réduire voir de les compenser. Cette étude impliquera également la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement qui tranchera sur la question. Concernant la création de la base de loisirs, celles-ci sont le plus souvent subventionnées en grande partie par la région et gérées par un syndicat mixte. Si ce projet est réalisé il nécessitera une grande coordination avec la région. L’animation des bases de loisirs est, en générales, gérée par un ou plusieurs organismes privés ou des associations comme l’UCPA. Il faudra donc se rapprocher de ces différents acteurs œuvrant déjà dans le secteur de bases de loisirs et de tourisme écologique et leur soumettre ce projet pour qu’ils proposent des prestations et des activités.
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Sanitaires Camping St Jean, les Landes
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De la sablière au quartier des Belles lettres Après avoir traversé les Sablières, le cycliste pourra évoluer sur la route de la Garenne avant de s’aventurer à travers les champs ou continuera jusqu’au golf. On lui évitera ainsi de longer la D316, et on l’invitera à entrer en ville par le rond point de la Côte des Sables, entrée historique de la Ville.
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Faisabilité Un aménagement nécessaire du rond-point de la Côte des Sables. Ce projet d’excroissance de la Seine à Vélo menant au centreville de Gaillon sous-entend le réaménagement a minima du rond-point de la Côte des sables. En effet il s’agit d’une entrée de ville aujourd’hui peu qualitative et constitue un nœud urbain qui n’invite ni le piéton, ni le cycliste, à s’aventurer entre le quartier de Gailloncel et le quartier au nord de la départementale D6015. Demain la zone accueillera peut-être le projet d’aménagement de la Grange Dime quartier résidentiel mixte qu’il faudra également raccrocher au centre-bourg par des accès qualitatifs et sécurisés. On peut donc dès à présent amorcer l’idée de requalifier cette entrée et d’y ralentir la circulation pour envisager à court terme la mise en place de la piste cyclable au moyen d’un passage piéton et cyclable.
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Le quartier des Belles lettres
Hébergement Accueil Vélo
Le fonctionnement urbain actuel de la Ville manque de cohérence globale. Des friches urbaines parsèment l’espace, et les zones à urbaniser grignotent alors peu à peu les terres agricoles. Ainsi les entrées de ville ne sont pas arrêtées et sont peu qualifiées. De plus certains quartiers ainsi juxtaposés à la Ville se retrouvent mal connectés et enclavés à l’instar du quartier de Gailloncel. D’autre part un développement de l’offre de lits marchands est nécessaire sur la ville qui ne compte qu’un seul hôtel en bord de Seine. Le développement du réseau de transport alternatif que représente la Seine à Vélo et auquel Gaillon doit se raccrocher, invite à penser une diversification de l’offre d’hébergement touristique pour l’instant limitée à l’hôtel 2 étoiles.
Le projet sur la friche de l’ancienne papeterie des Belles Lettres consiste en la création d’un hébergement touristique labellisé “Accueil Vélo”. La friche des Belles lettres se trouve selon nous sur un secteur à grands enjeux puisqu’il jouxte la passerelle piétonne menant vers Gailloncel, quartier enclavé de Gaillon et dont il faut penser le raccordement à la ville. Le site combine également les avantages d’être à 5 km de la Seine à Vélo (condition de labellisation), d’être un site en friche non pollué sur lequel reconstruire la ville sur elle-même est donc possible. Placé en entrée de ville, à moins de 700m de l’Avenue commerçante du général de Gaulle, et à côté du restaurant Le Clos Racine, cet hébergement pourra exercer des retombées économiques positives sur la commune. Un tel équipement
Objectifs A l’occasion d’un travail sur les entrées de ville, la collectivité doit s’intéresser au cadre de vie des espaces résidentiels qui s’y trouvent. Ainsi le travail de requalification de l’entrée de Ville pourra être mutualisé avec celui du désenclavement des quartiers et de résorption des ruptures urbaines ainsi que l’investissement des friches.
Après avoir traversé successivement la Seine, les Sablières, les espaces agricoles et le golf, le touriste à vélo pourra se rapprocher du centre-ville en passant par l’ancienne Papeterie des Belles Lettres que nous envisageons reconvertie en hébergement touristique labellisé Accueil Vélo. A l’occasion de cet itinéraire le touriste pourra découvrir l’une des entrées de ville les plus qualifiées de Gaillon avec le château en ligne de mire, à condition que l’ensemble du rond-point de la côte des Sables soit requalifié en conséquence. D’autre part, dans un soucis de résorption des ruptures urbaines, et avec le projet de la Grange Dime, le Maire M. Le Dilavrec évoquait en 2015 le souhait de voir la portion de la D6015 entre la route d’Evreux et le rond-point de la Côte des sables transformée en boulevard urbain. Un projet qui renforcerait la cohérence entre les quartiers contigus mais aujourd’hui strictement divisés. Pour impulser ce projet, il convient de redensifier les abords du futur boulevard urbain, à commencer par ceux à proximité directe de la passerelle piétonne. Nous proposons, sur les parcelles ainsi desservies, de former un nouveau front bâti.
À large échelle L’objectif est double vis à vis du grand territoire de la Vallée de la Seine, il visera d’une part à faire de Gaillon une étape de la Seine à Vélo et d’autre part à raccrocher l’Axe Seine à une partie importante de son patrimoine architectural et historique qu’est le coeur de ville de Gaillon. Le développement de tels hébergements touristiques sera également vecteur d’attractivité pour la Seine à Vélo, et contribuera à la réussite et à la pérennisation de la vélo-route. Enfin la facilité d’hébergement dans des conditions optimales pour le vélo-touriste encouragera la tendance de slow tourisme et l’essor déjà conséquent du vélo-tourisme.
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d’hébergement touristique, et placé à cet endroit plutôt qu’en bord de Seine, invitera à visiter le centreville de Gaillon. Dans l’objectif de la labellisation cet hébergement devra proposer des équipements adaptés à savoir, a minima, un abri à vélos sécurisé et un atelier de réparation, devra bénéficier d’un accueil avec informations et conseils utiles (circuits, météo, ...), disposer de services adaptés aux cyclistes (lavage et séchage du linge, petits déjeuners adaptés, lavage des vélos, etc). En contrepartie le site labellisé sera visible depuis de nombreuses plateformes d’organisation de circuits vélo-touristiques consultés en amont par les voyageurs. Un tel équipement requiert de l’espace, avec ces quelques 9000m² de terrain constructible la friche des Belles-Lettres est une surface conséquente qui pourra répondre à cet usage. Nous recommandons une réflexion en consultation avec des opérateurs privés pour le choix de la typologie d’hébergement touristique à mettre en place.
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Le dimensionnement de l’offre est un point important à soulever. La Ville ambitionne d’attirer 10% des visiteurs de Giverny (qui a, par ailleurs, battu son record en nombre de visiteurs sur l’année 2016 avec 637 000 visiteurs). Dans le meilleur des cas donc, 63 700 visiteurs par an de plus sur Gaillon soit une augmentation de 1000% (en moyenne 7000 entrées par an au château aujourd’hui) justifiera un dimensionnement important de cette offre d’hébergement touristique. Dans tous les cas, c’est avec un certain recul et dans une grande flexibilité de la programmation de la parcelle qu’il faudra dimensionner cet hébergement.
Faisabilité La remobilisation de cette friche est envisagée au moyen d’une destruction - reconstruction du bâti. Il est important de noter que nous conseillons, dans le cadre de ce projet d’hébergement touristique, un appel à projet pour des investisseurs privés lancé par l’EPFN suivant le cahier des charges de la commune, et non pas un rachat par la commune. Ce projet n’entre donc pas dans notre bilan financier à destination de la maîtrise d’ouvrage, ce qui est donc également sans compter sur les recettes indirectes qu’induira un tel hébergement.
Partenaires
La plupart des sites internet des grandes véloroutes recensent les hébergements labellisés accueil vélo sur leur site. Ci-contre, un aperçu du tronçon Roscoff > Carhaix de la Vélodyssée.
Atinnova propose des garages à vélo sécurisés d’extérieur et des stations service pour vélo. Ci-dessous un exemple produit pour Ile-de-France Mobilités et la SNCF. Cet espace était très attendu des cyclistes des Yvelines et permet de stationner 128 vélos au total.
Afin de s’inscrire dans une démarche d’éco-tourisme nous recommandons à Gaillon de s’entourer des nombreux acteurs qui existent dans le domaine et qui pourront guider la mise en place du cahier des charges, tels que : ATES est une association pour un Tourisme Équitable et Durable et regroupe une vingtaine d’associations qui ont pour but de garantir aux voyageurs que les principes essentiels du tourisme solidaire sont bien appliqués. Echoway est une association qui recense les destinations et acteurs qui proposent un tourisme durable ou solidaire. France Vélo déployé sur La Loire à Vélo, La Vélodyssée, La Vélo Francette et le Canal de Garonne propose : - de la location de vélo en itinérance pour le voyage à vélo. - le transfert de bagage d’hébergement en hébergement sur ces itinéraires. - le rapatriement de vélos personnels le long des itinéraires. Locapino spécialisé dans la location de tandems semi-couchés pino. Le réseau Group’AVélo déployé en région Pays de la Loire le long de La Loire à Vélo et La Vélodyssée. Ces hébergeurs, issus du tourisme social et solidaire, et labellisés Accueil Vélo fournissent les mêmes prestations de service pour un tarif unique : linge de lit et toilette fournis, chambres de 3 - 4 personnes maximum, dîners et petit-déjeuner énergétiques, pique-nique sans déchet. En proposant de “résoudre en amont les soucis de logistique et de profiter pleinement des véloroutes”Idéal pour les familles, ce type de partenaire est idéal pour attirer les familles.
Pour aller plus loin La commune de Gaillon souffre d’un dynamisme de construction à la baisse (seulement 5 logements par an entre 2011 et 2014 contre 60 entre 2006 et 2011). Selon nous, les investissements effectués afin de mettre en valeur le patrimoine de Gaillon relancera le marché de l’immobilier. Il y aura donc à nouveau un besoin de logements à Gaillon, qu’il faudra satisfaire, tout en limitant l’extension urbaine. La reconnexion de la Verte Bonne et de Gailloncel au moyen d’un adoucissement de la circulation sur la portion de la D6015 au nord du quartier, voire à son détournement est également un objectif de la commune. Ainsi, nous proposons la vente des parcelles AX 10, 12 et 72 à un aménageur, en vue de la production de surface de plancher et à terme la construction d’environ 75 logements de 200m² d’emprise. Un projet qui ne conditionne pas la mise en place des autres aménagements mais qui participera à leur financement (Nous détaillons le financement du projet à partir de la page 131)
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Du quartier des Belles lettres au centre bourg La piste cyclable se prolonge toujours en site propre jusqu’au centre-ville par la rue du Maréchal Leclerc qui possède déjà un aménagement adéquat.
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Le centre-bourg
Situé en contrebas du château de Gaillon, à proximité directe, le bourg historique de Gaillon est peu valorisé malgré sa très forte valeur patrimoniale, due à la présence d’une architecture médiévale. La vacance du parc ancien est grandissante car il n’est pas renouvelé. En effet, il est observé un dépeuplement du centre bourg, impulsé par le développement des lotissements en périphérie, qui sont moins chers et qui ne nécessitent pas de rénovation ou d’entretien coûteux. D’autre part, l’engorgement du centre bourg par le stationnement des voitures, contribue à détériorer sa valeur patrimoniale et, empêche l’aménagement d’espaces publics comme lieux de rencontres et de partages. Les dents creuses présentes en plein cœur du bourg sont donc à réinvestir dans ce processus de requalification. En prolongeant l’idée du PADD
Objectifs Notre objectif est de requalifier le centre bourg tout en le valorisant, pour qu’il accueille du tourisme et qu’il refasse partie du quotidien des Gaillonais. Ainsi on va augmenter son attractivité et son accessibilité, tout en améliorant le cadre de vie des habitants. Le centre bourg s’inscrit dans notre positionnement de « l’évasion accessible » car les différents projets d’aménagements ainsi que les espaces publics, seront réalisés et entretenus par des chantiers bénévoles ou d’insertion, les espaces partagés seront réalisés par des chantiers bénévoles puis gérés par des associations d’habitants, où seront proposées des activités gratuites telles que des ateliers jardinages. De plus un partenariat se fera avec un lycée horticole de la région.
d’édicter des règles pour la préservation des paysages, du patrimoine et de l’habitat traditionnel, nous souhaitons lancer une opah-ru sur Gaillon et plus spécifiquement sur son centre bourg. Cette opération programmée d’amélioration de l’habitat de renouvellement urbain, est un outil d’intervention sur le bourg historique car il rencontre des difficultés (dégradations), en travaillant sur les usages de l’espace public (circulation, stationnement…). Afin de requalifier le centre bourg, une première action est de redonner sa place au piéton par la piétonnisation du centre bourg et l’aménagement de l’avenue Maréchal Leclerc. La deuxième action est de créer de nouveaux espaces publics et des espaces partagés en investissant les dents creuses. Ainsi, nous proposons un ascenseur urbain pour améliorer l’accessibilité entre le centre bourg et le château, et un jardin partagé entre les habitants.
À large échelle A l’échelle de la vallée de la Seine, la requalification du centre bourg contribue à la mise en valeur et à la préservation d’un patrimoine architectural historique, et à son accessibilité pour tous.
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La réappropriation de l’espace par le piéton La piétonnisation du centre bourg Le projet commence par une demande d’opah-ru pour améliorer les logements dans le tissu traditionnel du centre bourg. Certains bâtiments sont anciens, dégradés (car non entretenus) et abandonnés, ce qui peut nuire aux commerces installés au rez de chaussée, mais ils possèdent une forte valeur patrimoniale. Par ailleurs, de par leur positionnement en front bâti contigu (les maisons sont collées les unes aux autres), ils sont une réponse à l’étalement urbain et ont plutôt une bonne performance thermique car ils laissent passer moins de déperditions d’énergie. Le projet propose de réaliser un chantier de bénévoles ou d’insertion pour rénover la façade de la maison dite du 16e siècle au 10 place de l’Église, qui est en pans de bois. Il faut entretenir le bois et refaire l’enduit des panneaux de remplissage, en utilisant pourquoi pas la technique traditionnelle de la chaux (les murs de l’Église sont traités en panneaux enduits à la chaux). La piétonnisation va permettre de créer un espace public de qualité tant pour accueillir les touristes qu’améliorer le confort de vie des gaillonnais (réduire les nuisances Flux de circulation proposé
Objectifs L’objectif est de redonner sa fonction de centre ville au centre-bourg, d’en faire ainsi un lieu attractif et accessible tant pour les touristes que les habitants, en privilégiant la prédominance du piéton.
sonores dues au flux de voitures). On incite les usagers à utiliser les sentes piétonnes déjà existantes (datant du moyen âge) et on en crée une autre (voire schéma des flux, chemin violet), ainsi on intensifie le réseau transversal de liaisons piétonnes. Un accès réglementé pour les habitants véhiculés, et pour les services de secours et d’entretien, sera fait par l’installation de 4 bornes automatiques. Autour de l’église, on réalise un écrin vert pour lui donner de l’espace et ainsi la mettre en valeur. Sur toute la zone piétonne on vient creuser des noues que l’on relie via un drain au ruisseau du Hazey. Ces zones rendues perméables permettent l’infiltration et la récupération des eaux de pluie et de ruissellement, tout en végétalisant l’espace public. Pour rendre utilisable et confortable cette nouvelle zone piétonne, nous
proposons l’installation d’un mobilier urbain, identitaire de Gaillon et qui sera répété dans l’ensemble de la ville. Par exemple, il y aura un éclairage public bas, afin d’éclairer l’espace public et les rez de chaussées sans faire de pollution lumineuse pour les étages.
Faisabilité Afin de piétonniser le centre bourg, depuis l’intersection de l’avenue Général de Gaulle avec la rue des Cavaliers, de l’intersection de l’avenue Général de Gaulle avec la rue des Arrières Fossés et de l’intersection de l’avenue Général de Gaulle avec la place de l’abreuvoir, il faut redéfinir le schéma des flux de circulation. Ainsi on met en double sens la rue des arrières fossés (voire schémas des flux). Par ailleurs cette piétonnisation est rendue possible par la présence de parkings tout autour du bourg, dont on propose d’intensifier le stationnement. Deux parkings sont à moins de 50 m de la nouvelle zone piétonne et les autres sont à 200 m environs, c’est-à-dire à 4 minutes à pied des commerces.
Partenaires Les touristes, les habitants et les commerçants seront des acteurs pour animer la zone piétonne. Il y aura également un employé de mairie pour vider les poubelles et un jardinier pour entretenir les zones plantées autour de l’église.
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Réseau hydraulique
Flux de circulation actuel
Sens unique
Double-sens
Parking
La ville d’Annecy (74) possède un château médiéval qui surplombe sa vieille ville. Les deux images représentent la rue Carnot. Les années 70 sont la période du « tout voiture ». Le piéton a alors 1,5 m de trottoir. Puis en 1976 la 1ère zone piétonne est créée et se prolonge encore aujourd’hui. Le piéton a désormais l’entièreté de la rue et l’espace public respire. Ses fronts bâti sont mis en valeur.
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La réappropriation de l’espace par le piéton Une plus-value paysagère sur l’avenue Maréchal Leclerc L’avenue maréchal Leclerc est une des routes historique de Gaillon, anciennement appelée route de Paris. Aujourd’hui après le rond point, elle devient la route de la côte des Sables. Elle est significative dans le paysage car elle est plantée sur tout son long de grands arbres, qui mettent en scène le paysage et l’arrivée sur Gaillon. Depuis les années 1930, il y a eu un développement pour le tout voiture (dû au développement des zones pavillonnaires en dehors du centre ville, accessibles exclusivement en voiture). Aujourd’hui nous avons la volonté de remettre le piéton au cœur du développement de Gaillon, pour améliorer le confort de vie, et mettre la voiture en second plan. Sur la carte postale, on peut voir que Gaillon était un village rue. En effet, la rue était un espace de cohabitation modale : piétons et véhicules se superposaient sur la même chaussée. Ainsi le piéton avait accès à l’ensemble de la voirie dont la chaussée (espace de circulation des véhicules). Aujourd’hui, il y a une séparation modale, chacun a son propre espace : le piéton ainsi sur son trottoir est en sécurité. La plate forme centrale séparant les
Objectifs L’objectif est d’améliorer l’espace pour le piéton, de le rendre qualitatif en apportant du confort et de l’usage, tout en ayant une dimension environnementale.
deux voies de circulation est trop grande et aménagée de pots de fleurs. L’objectif est de végétaliser l’espace du piéton, de l’aménager tout en lui donnant une fonction: sécuriser le piéton et le cycliste et récupérer les eaux de pluie et de ruissellement, par un système de noues réparties régulièrement de part et d’autres sur l’ensemble de la route afin de traiter les eaux polluées d’hydrocarbures qui en proviennent. Sur l’ensemble de l’espace dédié au piéton, on installe du mobilier urbain, identitaire de Gaillon et qui sera répété dans l’ensemble de la ville. Par exemple, il y aura un éclairage public bas, afin d’éclairer l’espace public et les rez de chaussées sans faire de pollution lumineuse pour les étages.
L’ensemble du projet sera réalisé par des chantiers bénévoles ou d’insertion, accompagnés de professionnels du paysage.
Réseau hydraulique
Partenaires Les touristes, les habitants et les commerçants seront des acteurs pour animer la zone piétonne. Il y aura également un employé de mairie pour vider les poubelles et un jardinier pour entretenir les noues.
Faisabilité Détail de la noue, permettant la récupération et le traitement des eaux de pluie
La noue est plantée de graminées et autres vivaces qui permettent une bio rétention de l’eau, en la stockant dans le sol. On y plante également des divers ligneux tel que le saule. Cette palette végétale permet un rappel du paysage environnant, type bocage et berges, ainsi qu’une phytoremédiation (stockage ou dégradation des polluant) de l’eau et du sol.
Noue à Sathonay-Camp, commune de la métropole lyonnaise. Ancien camp militaire transformé en ZAC, en extension du centre-ville. Le centre-ville est classé en zone de production de ruissellement très sensible par le PPRNi. Ces objectifs ont justifié le recours à des techniques de gestion alternatives au réseau de collecte souterrain. Le centre ville est dépourvu de réseau hydrographique de surface. Enfin, la qualité paysagère et la préservation de la biodiversité constituaient également des critères.
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Les dents creuses Le jardin partagé
La dent creuse, en vert sur la carte (cf plan des dents creuses), est une addition de deux parcelles (n°319 et 287) non bâties, desservies au sud par la rue des arrières fossés. La dent creuse est enclose par ses 3 autres côtés de parcelles bâties, ainsi elle est comme une cour pour toutes ces maisons. De plus, elle offre un magnifique point de vue sur le château. Par conséquent, nous avons fait le choix de ne pas construire et de densifier cette parcelle, mais d’en faire un jardin partagé pour les habitants du quartier. Ainsi on garde la vue sur le château que l’on met en scène. Le jardin sera réalisé selon une grille, avec dans chaque carré un mélanges de plantes : carottes, pomme de terre, salades, fraises, radis, persil, courges, groseilles, etc. Il y aura également des arbres fruitiers tels que des pommiers, des
Objectifs L’objectif est d’utiliser le potentiel de cette dent creuse pour en faire un espace de partage et de socialisation entre les habitants. Ils vont se l’approprier, l’aménager,le gérer et l’animer. Ce sera également l’occasion de sensibiliser les jeunes au travail de la terre.
cerisiers, des pruniers. Sur la partie Est du jardin sera réalisée une terrasse, lieu de repos ou de récréation, où sera disposé du mobilier tel que des assises et des tables. Il y aura la construction d’un petit local en structure légère, type bois, afin de ranger tout le matériel et d’accueillir l’association d’habitants qui s’occupera du jardin. Le jardin sera réalisé par un chantier bénévoles ou d’insertion qui seront accompagnés des étudiants du lycée Horti-
Pôle Evreux, situé à 30 minutes en voiture de Gaillon. Le mobilier sera réalisé avec des matériaux de récupération, tel que des bidons et des palettes en bois, dans un atelier participatif. Puis le jardin sera géré par une nouvelle association d’habitants. L’association animera le jardin en proposant des activités, des animations ouvertes à tout le monde. L’objectif est que le jardin soit ancré dans la communauté et qu’il sensibilise à l’environnement.
Les jardins partagés de la Halle Pajol à Paris. Les jardins sont construits sur des palettes de chantier qui forment des parcelles où poussent plantes et fleurs, où se retrouvent toutes les générations.
Les jardins du ruisseau à Paris, le long d’une ancienne ligne de train. Une association composée de riverains qui proposent aussi des activités pour le quartier.
Faisabilité Avant de planter les légumes et les arbres, il faudra vérifier que les sols ne sont pas pollués. La forme du jardin sera réalisé selon le choix des habitants en bac si le sol n’est pas adapté à la plantation et à la consommation de produits de récolte, avec dans chaque carré un mélanges de plantes maraîchères ou aromatique : pomme de terre, salades, fraises, radis, persil, courges, groseilles, etc. Il y aura également des arbres fruitiers à développement moyen tels que des pommiers, des cerisiers, des pruniers.
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Partenaires Nous ferons un partenariat avec le lycée Horti-Pôle Evreux pour la réalisation et le suivi du jardin. Des étudiants viendront tous les mois à partir d’avril jusqu’à fin juin pour voir l’évolution du jardin et participer aux tâches.
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Les dents creuses
L’ascenseur urbain : améliorer l’accessibilité
Les espaces qui nous intéressent ici sont les dents creuses à l’ouest du centre bourg, en gris sur le plan (cf plan des dents creuses). La dent creuse au nord est aujourd’hui une petite placette juste composée de 2 bancs et de gros bacs à fleurs (hors sol). Il existe un escalier qui devait monter jusqu’au château mais qui est en travaux aujourd’hui. On voit apparaître derrière un beau volume végétal. La deuxième dent creuse, au sud, correspond à une friche urbaine. La parcelle devait être construite, un permis de construire de 47 logements qui devait se finir en juin 1994 en témoigne, mais rien n’a bougé. La particularité de cette friche est qu’elle est traversante, de la rue des Arrières Fossés à la rue Général de Gaulle. Le projet consiste en un premier temps à
Objectifs L’objectif est d’améliorer l’accessibilité et la liaison entre le centre bourg et le château tout en proposant des espaces publics.
créer dans cette dent creuse au sud, un nouvel espace public, avec un cheminement de mobilité douce (à l’image de toutes les sentes piétonnes déjà existantes). Toute la zone serait entièrement végétalisée, sauf le cheminement. Il sera aménagé des plate formes en bois, « posées » sur le sol, sur lesquelles sera disposé du mobilier urbain : des bancs et des tables construits avec des palettes en bois par le biais des ateliers participatifs. Pour la dent creuse au nord, l’idée
est de rénover l’ancien escalier pour permettre une liaison piétonne directe jusqu’au château. Puis sera réalisé un ascenseur, intégré architecturalement dans le paysage urbain : en briques rouges et métal. En haut de l’ascenseur sera réalisé une plate-forme panoramique, en bois et structure métallique, pour venir se désaltérer ou manger un petit quelque chose. Ce projet est lié à la zone piétonne présentée précédemment (cf piétonnisation du centre bourg). Des places de stationnement réservées pour des personnes en situation de handicap, seront placées de l’autre côté de la borne automatique pour permettre une accessibilité à tous. Ce nouvel espace public sera composé de mobilier urbain ainsi qu’une parking à vélo, voire une station de vélo en libre service.
Gironnela, Barcelone, l’ascenseur devient un très bel élément architectural, qui s’intègre parfaitement au paysage, car utilisation de matériaux locaux utilisés dans la ville.
La ville de Clermont-Ferrand, l’ascenseur panoramique de 11m de hauteur
Faisabilité L’ascenseur va permettre de monter 7 m, passant de 34 m à 42 m d’altitude près du château. C’est la société OTIS qui pourrait prendre en charge l’installation de l’ascenseur, de sa gestion et de son entretien dans le temps.
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Partenaires La société OTIS sera un partenaire pour le projet car c’est elle qui va installer l’ascenseur et s’occuper de sa gestion. Il y aura un jardinier pour entretenir les zones végétalisées.
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La visite du château
Le château de Gaillon est le premier château Renaissance de France. C’est un lieu riche d’histoires puisqu’il a eu plusieurs vies : château de la Renaissance au XIVe siècle, puis un centre pénitentiaire par la suite transformé en établissement pour déficients mentaux à la fin du XIXe siècle, une caserne militaire et enfin lieu de visite depuis 2011. Le château a donc un fort potentiel architectural et historique malheureusement peu exploité et valorisé. Cela se ressent par le faible nombre de visiteurs annuel, qui est d’environ 7 000 visiteurs, mais également par la faible fréquentation du château par les habitants de Gaillon, qui, après l’avoir visité une fois, n’y retournent plus ou peu.
Objectifs Le château de Gaillon doit devenir un lieu attractif à la fois pour les touristes et les habitants. Pour les touristes, le château doit devenir une expérience culturelle enrichie, un moment de retrouvailles et d’évasion dans le temps et dans la nature.Le château ne sera pas seulement destiné aux touristes mais sera aussi un lieu de vie, de collaboration et de partage pour les habitants gaillonnais. Le château accueillera également des chantiers de bénévoles afin de devenir un lieu de rencontre entre passionnés, tout en rénovant le château à moindre coût.
Le développement et la mise en valeur de son patrimoine historique pourra passer par une réflexion autours : De dispositifs culturels plus ou moins éphémères mais adaptables à faible coût. Ils feront levier au développement de l’attrait touristique familial de Gaillon : Expositions, cinéma en plein air, événements sportifs réguliers, buvette éphémère, boutique souvenir... (pouvant être partenaire avec des écoles d’architectures de Paris ou de Rouen au travers de Workshop) De même le château deviendra un réel lieu de vie pour les habitants grâce à ses différentes exploitations agricoles et animales participatives, qui permettront de créer un lien fort entre les habitants. A moyen terme, l’attractivité touristique permettant d’investir d’avantage dans la valorisation du château, l’offre d’expérience culturelle pourra être enrichie, par exemple grâce à une borne de réalité augmentée implantée au centre d’un jardin de curé. La mise en place sur les temps scolaires d’ateliers au château pour les plus jeunes permettra de faire naître un véritable attachement pour les lieux et au patrimoine plus largement, de même qu’au travers d’activités ludiques pour les enfants. La restauration à long terme de parties du château permettant de développer son attrait touristique et économique ( présentations de nouvelles pièces du patrimoine historique du château, installation d’un hôtel ou locations de locaux pour des évènements privés) et son appropriation durant l’année par les Gaillonnais au travers d’un restaurant ou d’une buvette à l’année installée dans une partie du château restauré.
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À large échelle Remettre au goût du jour ce qui est solidement implanté sur les coteaux des boucles de Seine depuis près de quatre siècles requiert ingéniosité et créativité. Attirer des familles au sein d’un Monument Historique tel que le Château de Gaillon c’est savoir intéresser une nouvelle génération en quête d’expérience inédite. Les ambitions d’attractivité touristique de la Ville autour du Château ne seront atteintes qu’en proposant une diversification des activités, et en créant un véritable lieu de vie pour les touristes comme pour les habitants. A l’échelle de la Vallée de la Seine, cette renaissance du Château de Gaillon sera le support du “renouvellement du patrimoine et de l’aura de la Seine Métropôle”, comme le postule Antoine Grumbach & Associés dans “Seine Métropole, Paris Rouen Le Havre”. Cette dernière, pour se constituer une armature de métropole européenne du XXIème siècle, nécessite la valorisation de l’ensemble de ses atouts, en particulier culturels. “Rendre visible et mettre en dynamique” le patrimoine de l’Axe Seine”, est un défi que la collectivité, l’Association ARC ainsi que l’État, doivent se donner les moyens de relever.
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Les jardins de curé aromatiques et les hôtels à insectes Dans la cour d’honneur du château sera créé un jardin de curé inspiré des formes des parterres des jardins à la française présent à la Renaissance sur l’une des terasses des Jardins Hauts. Nous pouvons en voir des exemples à partir des gravures historiques, notamment celles D’Androuet du Cerceaux tirées de Le Premier volume des plus excellents bastiments de France, qui représente les premiers créés sous Georges d’Amboise, par le jardinier italien Pacello de Mercogliano.
Objectifs Les jardins de curé permettront de réimplanter la nature dans le château et de retrouver l’esthétique paysagé de la Renaissance. C’est également un moyen d’éduquer les enfants,et même les adultes, aux nombreuses variétés de plantes aromatiques et comestibles facilement cultivables et à l’importance des insectes dans l’écosystème.
Aux vues des dimensions de la cour d’honneur, d’environ 1500m², il serait intéressant d’implanter un jardin découpé de parterres fleuris de vivaces, aromatiques et petits arbustes adaptés et plutôt locaux tels que la prune “la Gaillon” pour ne citer qu’elle. Ces végétaux seront plantés dans des bacs réalisés par les habitants ou bien sur buttes en lasagne (Bois/tonte/terre/paille). Ces deux techniques permettent de ne pratiquement pas intervenir sur le sol de la cour et de limiter les coûts de mise en place. Ce jardin permettra un voyage pédagogique aux visiteurs, car on y découvrira des plantes, des odeurs, des goûts… Par exemple la Bourrache officinale (Borago officinalis) fleurie de bleu particulièrement mellifère au goût plutôt iodé, ou bien l’Hémérocalle (Hemerocallis) au calice souvent orangé ornant et illuminant les massifs mais très peu réputée pour le goût légèrement amer de sa fleur ou pour le goût de sa racine ou de ses jeunes feuilles. En s’approchant de l’hôtel à insectes implanté dans le jardin, on pourra découvrir l’importance d’insectes que l’on pourrait considérer comme nuisibles ; tels que le Forficula auricularia plus communément appelé Pince-oreille, qui débarrasse certaines plantes de parasites, ou bien celle de pollinisateurs en danger tels que les abeilles solitaires… Ce jardin complétera la borne de réalité augmentée (dont nous développons le projet page…) et son voyage historique en ramenant les visiteurs dans un jardin au dessin Renaissance (XVIe siècle), dans une cour de Caserne militaire (XXe), agrémentée de végétaux “contemporains” résistants aux maladies et aux ravageurs. Le buis détruit par la pyrale du buis peut par exemple être remplacé par des variétés de fusain à petites feuilles (Euonymus mycrophyllus). La gestion des bacs sera faite en permaculture, c’est à dire qu’on essaiera de ne pas faire rentrer de matière première extérieure au domaine de Gaillon ou à sa ville. Par exemple en utilisant le bois présent sur site afin d’en faire du BRF (Bois
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Raméal Fragmenté) pour un paillage grossier ou bien des branches utiles en tuteurs ou à la fabrication de fascines (bois tressé). La paille (Chaume de blé, d’orge ou de miscanthus) nécessaire au paillage, pourra être fournie par des agriculteurs de la plaine. Elle sera utilisée dans le but d’obtenir un sol travaillé et aéré, ainsi que de réduire son évapotranspiration et ainsi limiter les arrosages. On essaiera de mettre en place des végétaux vivaces ou de petits arbustes afin de limiter l’intervention d’une main d’oeuvre pour un entretien trop important. Ce jardin coloré toute l’année permettrait de mettre en valeur et révéler les façades blanches des bâtiments du château et de ramener la cour à des dimensions plus humaines et plus agréables à traverser. Pour cela, et toujours en rappel de la Renaissance, un ou plusieurs labyrinthes pourraient être installés pour le côté ludique du site.
Partenaires Deux personnes travailleraient à plein temps sur ce projet. Une aide occasionnelle ou régulière de personnes de l’association gaillonnaise “La Grange aux légumes”, ou autre structure d’insertion, serait souhaitable pour un travail progressif et à bas coût (il ne s’agit pas de refaire le sol mais de mettre des bacs en bois, par exemple) Nous préconisons même d’en faire une activité de bénévolat, en échange de visites au château illimitées, d’un badge «ami du château de Gaillon», d’un petit mot sur le site internet de l’ARC. Ceci pourrait faire l’objet d’un projet de collégiens, par exemple.
Faisabilité Le but de la permaculture est de limiter au maximum les coûts. On aura la possibilité d’avoir un jardin à faible coût si des chantiers bénévoles sont organisés, seul l’achat de plantes, d’outils et d’un peu de matières premières (terreau, paille…) sera nécessaire et coûterait aux alentours de 5 000 E. Si on souhaite investir dans un vrai jardin dessiné on peut prendre l’exemple du jardin de Chedigny : 125.000 € (Coût de travail de sol, achat de plantes, plantation, revêtement de sol, structure métallique...). Il s’agissait d’une opération blanche pour la commune grâce aux subventions et au don de 30.000 € fait par l’association Roses de Chédigny.
Jardin de curé (2000m²) du presbytère de Chedigny. Le coût de travail de sol, l’achat de plantes, plantation, le revêtement de sol et la structure métallique, représentent environ 125 000€. Il s’agissait d’une opération blanche pour la commune grâce aux subventions et au don de 30.000 € fait par l’association Roses de Chédigny.
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La borne de réalité augmentée
La borne de réalité augmentée, proposée par la start-up Timescope, sera implantée au centre des quatre parcelles des jardins de curé, c’estLe but de ce projet est de stimuler la visite en proposant aux touristes à-dire au même emplacement que une évasion dans le temps pour découvrir les différentes époques et l’ancienne fontaine en marbre de ambiances du château. Carrare. La borne de réalité augmentée, implantée au centre des jardins de curé, créera une dualité intéressante entre nature et technologie. L’esthétique de la borne étant personnalisable, elle s’acclimatera parfaitement au décor et pourrait même rappeler l’ancienne fontaine, implantée au même endroit, en reprenant ses motifs.
Objectifs
Cette borne transformera la visite du château en une expérience unique pour le visiteur. En effet, plongé dans un environnement immersif 360°, le visiteur fait un voyage dans le temps et découvre le château et les différentes ambiances qui y ont séjournées. Ainsi, le visiteur atterrira au XVIème siècle, période d’apogée du château de Gaillon et y découvrira le château dans son intégralité, avec par exemple la galerie des cerfs ou encore la chapelle, qui étaient autrefois présentes. Il aura également la surprise d’apercevoir le duc d’Amboise se promener dans la cour d’honneur. Le visiteur continuera son voyage dans le temps en découvrant la transformation du château, détruit de trois quarts et devenu centre pénitentiaire. Enfin il terminera cette épopée au début du XXème, où le château fut transformé en caserne militaire, et il y apercevra des soldats s’entrainant dans la cour d’honneur. La start-up TimeScope a déjà implanté plusieurs bornes pour les villes de Paris (place de la Bastille, parc Rive de Seine, Aéroports de Paris) et le Havre (quai de Southampton et hôtel de ville) et sera prochainement présente aux Galeries Lafayette et la gare du Grand Paris Express.
Ainsi, la borne de réalité augmentée permettra de recontextualiser les évolutions historiques du château de Gaillon de manière totalement immersive, et donc de donner une dimension plus expérientielle à la visite. La thématique du voyage dans le temps sera souvent présente au sein du château et ses activités : l’événementiel étant un levier puissant d’attractivité touristique (comme nous le détaillons page 54), nous préconisons au château de Gaillon d’organiser des expositions temporaires qui pourront reprendre cette thématique, en liant tradition et modernité, deux termes très représentatifs de notre projet pour le château de Gaillon.
En Bretagne, à Plédéliac, (population de 1250 habitants), le château de la Hunaudaye est un de château du Moyen- ge du XIIIè siècle qui a subi de nombreuses transformations et destructions. Grâce à la réalité augmenté, le château a bénéficié d’une restauration « virtuelle » qui vient grandement enrichir les visites guidées.
Faisabilité Pour la création de la vidéo en réalité augmentée, Timescope reprendra la structure du château de Gaillon et y ajoutera, virtuellement, des éléments tels que les anciennes constructions du château. Il s’agira donc d’une vidéo en réalité augmentée et non en réalité virtuelle puisque nous partirons de la structure existante. Ceci permettra aux visiteurs de resituer les époques à partir de l’héritage réel.
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Partenaires Pour l’acquisition d’une borne de réalité augmentée, nous ferons appel à la startup Timescope, qui est aujourd’hui le seul acteur à proposer ce type d’expérience immersive. Ainsi, Timescope réalisera les vidéos en réalité augmentée, pour un prix de 10 000€, et se chargera de l’installation, de la maintenance et des indicateurs de suivi pour un abonnement de 1200€ par mois. Afin d’être au plus proche des constructions de l’époque, il faudra faire appel à une équipe d’historiens pour créer la vidéo de réalité augmentée.
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Les activités ludiques pour enfants A l’accueil du château, deux activités de type récréatif seront proposées aux enfants : un coffre avec des déguisements et un livret de jeu.
Objectifs La création d’activités ludiques pour enfants permettra d’égayer et de dynamiser leur visite. Ils comprendront de manière plus ludique et amusante l’histoire du château.
A l’entrée du château, au niveau de l’accueil des visiteurs, une grande malle, en libre accès, proposera aux enfants des déguisements de différentes tailles au thème des nombreuses époques du château. Les enfants pourront donc se déguiser en duc ou duchesse, en prisonnier ou prisonnière, ou encore en militaire de l’époque. Pour les enfants et familles, la visite du château devient tout de suite plus amusante et permet également d’introduire les différentes vies du château. Toujours à l’accueil du château, un livret de jeu, inclus dans le prix d’entrée, sera distribué aux enfants. A l’intérieur de ce livret sera conté les aventures d’un enfant qui a inventé la machine à remonter le temps. Malheureusement sa machine s’est cassée et il se retrouve bloqué à l’époque de la Renaissance. Les enfants devront donc résoudre des énigmes, tels que des rébus, le jeu des 7 erreurs, des mots croisés ou encore des petits jeux de pistes, pour aider le personnage à passer les différentes époques du château jusqu’à aujourd’hui. De nombreux châteaux et musées proposent des livrets de jeu pour enfants. Le domaine de Chambray, dans l’Eure, offre un livret de jeux pour enfants qui se rapproche de celui imaginé pour notre projet. Il propose des petits jeux pour le château et ses dépendances permettant une visite complète et amusante du domaine.
Ce livret suit donc la thématique du voyage dans le temps, tout comme la borne de réalité augmentée. Il permet aux enfants de s’amuser, de réfléchir et de chercher des informations lors des visites guidées du château. Ce livret permettra également à l’enfant de comprendre les différentes époques du château de manière plus ludique.
Le château de la petite ville de Martailly-lès-Brancion, en Saône-et-Loire, met à disposition des enfants des déguisements mais aussi un livret de jeux sur le thème du Moyen-Age.
Partenaires Pour la création des déguisements en libre accès, nous ferons appel à l’Atelier de réinsertion couture de l’espace Condorcet de Gaillon. Cela permettra d’intégrer les associations de la ville dans les projets du château. Le coût de cette action reviendrait à 50€ le déguisement, soit 1500€ pour 30 déguisements. Pour l’impression des livrets, nous ferons appel à l’imprimerie de Gaillon, toujours dans l’idée de privilégier une économie locale. L’impression de ces livrets reviendrait à 250€ pour 500 livrets.
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La brasserie
Dans la Maison Grise du château sera créé un restaurant-brasserie. Cette brasserie sera composée d’une partie “fabrication de la bière” et une partie “bar-bistrot” qui sera ouverte dans un premier temps seulement en saison estivale.
Objectifs La brasserie de Gaillon deviendra un lieu de rencontre entre habitants et touristes. Elle sera un lieu convivial qui proposera une expérience touristique unique. En plus d’être le lieu de production de la bière gaillonnaise, cette brasserie sera une vitrine des légumes et autres produits réalisés à Gaillon et ses alentours.
La partie “fabrication” sera le coeur de la brasserie. On y retrouvera les installations nécessaires à la production de la bière artisanale de la ville. La bière gaillonnaise sera donc disponible au bar de la brasserie mais aussi dans les autres lieux de restauration de la ville. Dans cette partie “fabrication”, seront également proposés des ateliers de brassage pour créer sa propre bière. Les apprentis brasseurs devront d’abord choisir parmi plusieurs recettes et brasseront ensuite leurs bières à l’aide d’un expert. La fermentation ne prenant que quelques heures, les apprentis brasseurs pourront, en attendant, se promener dans les jardins du château ou bien boire un verre et déguster un petit plat au bar-bistrot. Après cette petite pause, ils embouteilleront leur préparation et pourront personnaliser leurs étiquettes. Les visiteurs pourront ainsi repartir de la brasserie avec leurs propres bières, un souvenir original à offrir ou à garder pour soi. La partie “bar-bistrot” proposera évidemment de la bière 100% gaillonnaise mais aussi le vin de la ville grâce aux différents champs de culture. Nous avons détaillé cet aspect de la réflexion dans la partie «La programmation agricole du château» que vous trouverez à la page 106 . Les menus seront élaborés à partir des produits gaillonnais et locaux, favorisant une alimentation saine, locale, durable, mais surtout gourmande. La carte sera proposée à un prix abordable grâce à un circuit court avec peu ou pas d’intermédiaires entre les produits et le restaurant. Cette brasserie participera donc à l’économie locale de la ville et mettra à contrepartie des producteurs et associations de la ville comme « La grange aux légumes » ou encore « le Clairet de Gaillon » mais aussi de ses alentours, comme la ferme de l’Aunay. Ce sera également l’occasion de mettre en avant les produits du château tels que les futurs œufs du poulailler ou encore le miel venu des ruches du château, que nous avons détaillée dans la partie «La programmation agricole du château» que vous trouverez à la page 106. Par ailleurs, les déchets organiques des tables des clients et des cuisines seront réutilisés pour nourrir les poules du château. Toute la décoration et le mobilier de ce restaurant et sa terrasse seront exclusivement basé sur de la récupération, avec des objets détournés, récupérés, retransformés et assemblés telles que des bobines de câbles, des palettes, des meubles récupérés, etc. Cette ambiance s’accordera donc parfaitement avec les menus à base de produits gaillonnais et locaux, puisqu’elle participe, elle aussi, au concept d’économie circulaire de la brasserie. La brasserie deviendra donc un lieu inspirant et convivial qui rassemblera les touristes et les habitants et les sensibilisera aux valeurs éco-responsables.
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Faisabilité 300m² sur 3 1/2 niveaux soit environ 1000m² de surface exploitable. Pour la brasserie du château, l’exploitant devra obtenir la licence III (gratuite) pour avoir l’autorisation de vendre de l’alcool comme le vin, le cidre et la bière. Pour obtenir ce permis d’exploitation, il devra passer une formation, d’un prix allant entre 190€ et 450€, qui sera à renouveler tous les 10 ans.
« Ma première bière », à Belbeuf (76) propose des ateliers de brassage au prix de 130€, que l’on soit seul ou à plusieurs, pour une cuve de 18 litres de bière, soit 36 bières.
« La Recyclerie » à Paris et un restaurant qui s’auto-suffit. La majorité des produits proviennent de leurs potagers et autres installations.
Si la brasserie souhaite proposer des alcools forts, il devra obtenir une licence IV, coûtant en moyenne 22 500€.
Partenaires Pour la construction et la viabilité de ce projet plusieurs acteurs sont nécessaires. Les chantiers de bénévoles (aspect que nous avons détaillé dans “La participation citoyenne” que vous trouverez à la page 51) et l’IFRAM, l’école de ferronnerie, participeront à la fabrication des meubles et de la décoration de la brasserie. Les associations agricoles de la ville et ses alentours seront également mises à contribution pour la production de matières premières nécessaires en cuisine. La brasserie du château devra également trouver un exploitant, qui gérera l’organisation du bar-restaurant et de la brasserie et ses animations.
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Le parcours du combattant
Un « parcours du combattant » pour enfants sera installé au même emplacement que les anciens parcours militaires de l’époque de la caserne du château. Certes ce parcours sera beaucoup moins difficile que celui des militaires, mais les enfants pourront tout de même avoir un petit aperçu de l’entraînement quotidien des soldats qui séjournaient au château. Certaines activités resteront les mêmes que celles du véritable parcours militaire du château. On retrouvera, par exemple, une échelle horizontale, une poutre, un mur d’obstacles ou encore des barres parallèles. Ainsi, les enfants pourront être aidés par leurs parents, s’amuser ensemble mais aussi s’affronter lors de duels de rapidité.
Objectifs La création d’un parcours de jeux pour enfants permettra de prolonger le temps de visite au sein du château. Cela rappellera également l’histoire du château, puisque ces jeux seront construits sur le même modèle que les parcours militaires installés à l’époque de la caserne militaire.
La ville de Gif-sur-Yvette (20 000 habitants) possède une aire de jeux dans les jardins de son château.
Cette aire de jeux pour enfants sera donc un espace récréatif, une petite pause lors de la visite du château tout en rappelant l’histoire de celuici, mais de manière plus ludique.
A plus grande envergure, le château de Chantilly propose également des aires de jeux pour enfants, tels qu’une structure d’escalade mais aussi des jeux pour les plus petits.
Faisabilité En plus des jeux et mobiliers en bois, cet espace d’environ 800m² nécessitera d’un revêtement de sol en caoutchouc amortissant, anti glisse et drainant, ainsi qu’une barrière de sécurité afin de compléter les murs des douves.
Partenaires La « menuiserie de Papavoine », qualifiée dans la copie d’anciennes structures et située à Saint-Aubin-sur-Gaillon, pourra être en charge de la fabrication des différents éléments de jeux, construits en bois comme l’ancien parcours de la caserne du château.
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La boutique souvenirs
Une petite boutique de souvenirs sera créée dans le pavillon d’entrée. Disposé en amont de l’accueil des visiteurs du château, cet espace souvenirs ne sera pas uniquement dédié aux touristes souhaitant visiter le château, mais à tous les touristes de la ville. En effet, les visiteurs ne seront pas obligés de payer la visite du château pour accéder à cet espace.
Objectifs La boutique souvenirs de Gaillon et son château permettra de développer et dynamiser l’économie locale, en donnant une vraie envergure touristique à la ville. Elle sera une vitrine des produits gaillonais et de l’histoire de la ville. Cette boutique permettra également d’exporter l’image et les valeurs de Gaillon et d’augmenter l’effet bouche à oreille grâce aux cadeaux offerts aux proches. Ce sera également un moyen de rester dans les esprits des visiteurs.
Sachant que les touristes apprécient les produits authentiques et locaux, la petite boutique souvenirs proposera de nombreux produits fabriqués à Gaillon. On trouvera donc par exemple le miel du château, le vin et la bière de Gaillon (aspect que nous avons détaillé dans la partie “La programmation agricole du château” que vous trouverez à la page 106) ou encore des petits biscuits préparés par les boulangeries de la ville. Ces produits seront vendus à l’unité mais aussi sous forme de petits paniers garnis. La boutique proposera également les incontournables d’une boutique souvenirs, telles que des cartes postales de la ville d’antan et d’aujourd’hui montrant le château et les nouveaux points d’intérêts de Gaillon. La décoration et le mobilier utilisés pour la boutique souvenir seront, tout comme la brasserie, principalement de la récupération. Par exemple, des cagettes en bois serviront d’étagères murales pour exposer les produits, et des palettes seront utilisées pour construire les meubles d’exposition.
Partenaires Pour la viabilité de ce projet plusieurs acteurs sont nécessaires. Les chantiers de bénévoles, que nous avons détaillée dans « La participation citoyenne» que vous trouverez à la page 51, participeront à la fabrication des meubles et de la décoration de la boutique souvenirs. De même, les associations de la ville, comme « les amis du vin de Gaillon », les exploitants agricoles du château ou encore les boulangeries de la ville seront mises à contribution pour la réalisation des produits mis en ventes dans la boutique.
Faisabilité Afin d’accompagner le développement du château et son circuit de visite ainsi que pour des raisons économiques, la conception de la boutique initiale devra être relativement ingénieuse dans sa mise en oeuvre et dans sa démontabilité. Elle pourra dans un premier temps s’implanter dans le pavillon d’entrée afin d’être facilement accessible pour son approvisionnement et s’intégrer au sens de visite du château. Cette boutique mobile, d’un prix d’environ 20 000 €, pourrait même si nécessaire être déplacé pour accompagner les évènements de la ville. A long terme elle s’installera dans l’un des bâtiment réhabilité du château. Le coût de la réhabilitation sera variable et ne peut être chiffré à l’heure actuelle sans un diagnostic précis de l’état de dégradation du bâtiment. Cependant le coût d’un aménagement intérieur basé sur la récupération sera minime. Il pourra se développer avec le projet Möbius (lauréat du concours (Social Cup 2018) actuellement en développement dans la région mené par Léa Credidio qui fabrique sur mesure des meubles à partir de matériaux de chantiers destinés à être jetés.
La boutique souvenirs “A la une de Troyes” propose uniquement des produits de la ville de Troyes et ses environs. On y retrouve des produits exclusivement locaux comme des savons, des confitures, des biscuits, du vin, de la bière, etc.
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La programmation agricole du château Aujourd’hui les terrasses et les coteaux du château ne sont entretenus que pour des raisons “esthétiques” , on les tond, les fauche pour garder un paysage ouvert. Mais ne serait-il pas intéressant et important de leur donner de “nouvelles” vocations ? Dans un premier temps, nous recommandons de remplacer le matériel d’entretien des coteaux pentus, qui est polluant, bruyant, lourd, et coûteux, par un entretien plus vertueux qui serait assuré par des animaux de pâtures (moutons, chèvres, poules…), adaptés à des terrains plus ou moins accidentés. Cet éco-pâturage nécessite d’être appliqué à d’autres parcelles pour permettre un développement d’espèces végétales diversifiées, intéressant pour la biodiversité. Ce système pourrait être étendu aux
Objectifs Les vergers et les vignobles permettront de réimplanter une culture vivrière dans le château et de retrouver l’esthétique paysagère de la Renaissance afin de conserver les coteaux alentours ouverts sur la vallée de la Seine. Couplés à de l’élevage pour l’entretien, c’est également un moyen d’éduquer les enfants, et même les adultes, à l’importance de revenir à une agriculture riche et respectueuse, mêlant élevage, culture et nature.
espaces publics de la commune et éventuellement aux jardins de particuliers. Différents modes de gestion sont envisageables : annuel si l’on prévoit un pâturage extensif, c’est à dire un élevage à faible densité d’effectif par surface, ou bien un pâturage saisonnier avec hivernage des animaux de novembre à mars pour ne pas sur-pâturer les terrains et ainsi empêcher le développement de certaines espèces végétales. Dans un second temps, suite à l’enrichissement des terrains des Jardins Hauts du château par ce mode de gestion, on pourrait coupler cet éco-paturage à des cultures basses (vignes, pommiers, poiriers…). Une multiplicité d’usages serait donc donnée à ces parcelles aujourd’hui simplement maintenues ouvertes. Les vignes permettraient de lier le château à l’association viticole d’amateurs de la commune “Le Clairet de Gaillon”. Celle-ci produit des vins grâce à des micro-vignobles de quelques dizaines de pieds de vigne chacun, à partir de deux variétés originales (on dit aussi cépages en langage vigneron), le Florentin doré et le Baco Noir, adaptés au climat Normand. Les vergers quand à eux, pourraient créer un lien entre le château et l’association “La Grange aux légumes”, voisin d’une parcelle de fruitiers vieillissants et sans doute dépérissants. Ainsi une cohésion de la commune sera créée entre les habitants, le château, et les touristes qui pourront déguster les produits fabriqués par les habitants de Gaillon dans le château. Dans les Jardins Bas, au vue de l’implication et de la réussite du projet de la “Grange aux légumes”, nous ne pouvons qu’encourager leur démarche. Leur culture maraîchère
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sera mise en valeur par la vente des produits dans la boutique souvenirs du château (dont nous détaillons le projet page 104). Cette visibilité et cette entrée d’argent pourraient être investies dans une culture de houblon qui augmenterait encore la visibilité de l’association. Les Jardins Bas sont particulièrement adaptés à cette plante qui a besoin d’un ensoleillement maximum ainsi qu’un bon équilibre entre le sable, l’argile et le limon présents sur l’ensemble de la plaine alluviale. Le temps que le projet soit lancé, les récoltes pourraient être vendues à des brasseries locales (qui se développent énormément ces dernières années). Cela permettra une rentrée d’argent, en attendant de pouvoir financer la brasserie dans la maison grise du château (dont nous détaillons le projet page 100) qui pourra brasser la bière locale de Gaillon.
Faisabilité L’investissement pour une culture de houblon serait d’environ 50 000E pour le premier hectare (Mise en place des échaffaudage (15 000 rhizomes, poteaux et fil de fer d’environ 6 à 7m de haut, sur lesquels pousseront les lianes de houblon) et 25 000E pour les suivants. De même que pour la vigne, cet investissement serait pour le long terme car le houblon est une vivace à rhizome reproductible et facilement transplantable. On doit compter environ 6 individus/ha/an pour mettre en place un projet d’éco-pâturage. En comptant les clôtures et les équipements divers, on estime que l’investissement devrait être d’environ 2500E/an/ha. En général le coût d’entretien d’une commune diminue ainsi de 20 à 25% par rapport à une gestion mécanique. Une convention peut prévoir la possibilité de verser des indemnités pour le débroussaillage manuel par le berger ou pour des actions pédagogiques. Un faible revenus supplémentaire pourra être réalisé en fonction du choix du cheptel : les ovins pour leur laine, les caprins ou les bovins pour leur lait.
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Partenaires Le projet d’éco-pâturage pourrait être géré par un berger itinérant qui, éventuellement, se déplacerait dans les communes alentours et fixerait un forfait annuel en fonction des surfaces à exploiter. Autrement, la commune pourrait investir dans la location ou l’achat de bêtes. C’est le choix de la ville d’Evreux qui fait figure d’exemple en étant l’une des seules villes de France à posséder un berger municipal. L’ensemble des tâches pourrait être réalisé grâce à la participation citoyenne ainsi qu’à des chantiers de bénévoles organisés occasionnellement sur un ou plusieurs jours continus, compensés par des repas conviviaux fournis par la commune ou les associations. On pourrait voir s’implanter à Gaillon et Val d’Hazey un “Epi” grâce à la start up Monépi. L’Epi serait une association qui distribue des produits locaux de qualité et décarbonés, aux prix de gros et sans marge ajoutée. C’est une épicerie de proximité permettant de créer du lien social et de (re)dynamiser un quartier ou un village, au travers d’un mode de distribution direct et groupé, du producteur aux adhérents. Le principe est de lier une Association (qui réunit les consommateurs et les producteurs), d’avoir un lieu de distribution, un local (fourni par la mairie ou par particulier), et d’utiliser l’outil informatique.
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La piste des champs
L’objectif est de renforcer la qualité des chemins piétons menant du château de Gaillon à la gare puis aux berges de Seine. Nous avons repensé son tracé en fonction des points de vue sur le Château depuis les champs. La piste suivra également à la trace le Ru du Canal ou Ravine d’Hazey. C’est donc en suivant du regard le Château de Gaillon, par un linéaire qualitatif et en évitant de longer la D316, que le promeneur venu des bords de Seine ou du quartier de la gare pourra s’approcher du centrebourg. Au moyen d’une signalisation le promeneur piéton ou cycliste sera invité à s’aventurer à travers les champs à partir du chemin des Andelys (extrémité sud) ou par le chemin du Château de la Chartreuse (extrémité Nord).
Banc Public de Promenade Littéraire installé au Havre et conçu par Sineugraff. Ce banc allie assise et panneau informatif sur le lieu l’environnant. Cet objet pourrait inspirer le mobilier à mettre en place sur la piste des champs.
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La gare
La gare est accolée à la zone d’activité de Aubevoye - Gaillon - Saint-Pierre-laGarenne, la plus ancienne de la CCEMS, qui est en perte de vitesse par rapport aux zones d’activités voisines. Elle n’est d’ailleurs pas raccordée à la fibre comme le sont ses rivales des Champs Chouettes à Saint-Aubin-sur-Gaillon, et d’Ecoseine à Courcelles-sur-Seine. La station ferroviaire est située en retrait des zones de logements de Gaillon et de Val d’Hazey, relativement éloignée et mal desservie. Si des navettes proposaient l’escale à la gare auparavant, ce n’était plus le cas pendant un moment. Il est donc difficile de s’y rendre (en particulier pour les personnes à mobilité réduite), rendant les habitants dépendant de la voiture. L’accès le plus direct liant le centre-bourg de Gaillon et la gare se fait par la route départementale 316, très empruntée et peu accueillante pour les piétons et cyclistes. Ceci est un frein probable pour les futurs touristes venant de la gare. En revanche, une importante opération de rénovation de la gare et des accès
Objectifs Nos objectifs concernant la gare reposent sur les ambitions fixées par le CPIER qui percevait la gare comme un pôle aux perspectives de développement axées sur l’innovation dans la mobilité et le support aux entreprises. C’est dans cette dynamique que nous avons imaginé un projet pour rendre la gare attractive aux populations et aux entreprises, notamment la création d’un centre de recherche sur la mobilité. Un premier point essentiel est de remettre en place un moyen de transport collectif entre la gare et les zones d’habitation de Gaillon et Val d’Hazey. Nous n’excluons pas un développement de ce mode de transport à d’autres villes, membres de la CCEMS, situées à proximité. Cela permettrait de créer une alternative à la voiture, facilitant l’accès aux PMR, mais également aux visiteurs et touristes qui arriveront par la gare. Nous souhaitons faire de la gare un territoire de recherche sur les modes de déplacements innovants. Cela attirera de nouvelles activités et services de haute qualité scientifique, ce qui valorisera l’image de l’intercommunalité et génèrera des emplois. Le pôle de la gare est un des points d’entrée dans la boucle gaillonnaise et permet des flux d’habitants, de touristes et de travailleurs. Il propose par ses projets et aménagements de rendre la mobilité, dans la CCEMS et au-delà par la voie ferroviaire à la Vallée de la Seine, accessible à tous. C’est aussi un projet qui s’inscrit en particulier dans nos ambitions de transition énergétique, dans le cas présent par la mobilité douce et innovante. Enfin, c’est un lieu d’opportunité économique, générant des emplois et des recettes, nécessaire au bon développement de la commune.
piétons et cyclables ont été réalisés en 2013. Porté par la CCEMS, épaulée notamment par la région Haute-Normandie, le département de l’Eure, et la Communauté de Communes de Andelys et de ses environ (CCAE), le projet a rendu possible la continuité piétonne entre centre-ville Val d’Hazey et Gare. De plus, des bornes de recharge pour voitures électriques ont été installées, le parking a été agrandi, les arrêts de bus ont été repositionnés et un abri à vélo sécurisé a été implanté. La gare se positionne d’or et déjà comme un pôle multimodal, montrant la volonté politique de la CCEMS d’en faire un terrain d’innovation et de support aux entreprises.
Faisabilité Pour rendre le projet réalisable, nous considérons nécessaire le raccordement de la zone de la gare à la fibre. L’opération est déjà prévue et financée par la CCEMS pour les années qui viennent.
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Le projet de la gare s’articule principalement autour de l’expérimentation d’un mode de transport innovant pour créer la liaison entre la gare et les communes de Gaillon et Val d’Hazey. La CCEMS pourrait devenir par le biais de ce projet une “zone de test” pour l’usage de véhicules collectifs autonomes ou d’autres formes d’expérimentations technologiques de la mobilité. Si les véhicules autonomes sont aujourd’hui principalement testés sur des circuits fermés ou bien des zones denses (comme à la Défense), il n’y a que très peu de recherche dans des villes similaires à Gaillon et Val d’Hazey, c’est donc là une singulière opportunité de développement. L’idée est donc de mettre en place un système innovant qui en plus de réaliser des tests en zone urbaine pourra répondre aux besoins des habitants. Le dispositif devra avoir pour principe d’analyser avec précision les besoins des voyageurs afin de proposer des solutions adaptées à ses utilisateurs et ainsi perfectionner son système. Il pourrait également être utile de relier la gare à l’autoroute A13 et ainsi encourager l’intermodalité (Voiture/Navette/ Gare). A proximité de la gare, un centre de pilotage des expérimentations devra être intégré. Ce lieu sera conçu à la fois comme un centre de recherche avec des relevés et traitements de datas, mais aussi comme une maison de projet accueillant du public pour parler de l’expérience et recueillir leurs impressions et avis. Tel que nous le concevons, ce lieu et cette expérience pourraient attirer des acteurs et partenaires pour développer des projets de mobilité et faire rayonner la CCEMS à l’échelle régionale et possiblement nationale.
À large échelle Le pôle de la gare de Gaillon-Aubevoye est défini dans le CPIER comme un pôle de soutien aux entreprises. Grâce aux actions que nous proposons, il gagnera fortement en visibilité, donc en dynamisme. Il s’insèrera dans le maillage des zones dédiées à la recherche sur la mobilité, nombreuses en Normandie.
Partenaires La CCEMS prendra contact avec des entreprises comme Renault, la SNCF, Blablacar dans l’initiative de faire naître un partenariat de développement du projet de navette autonome. Nous comptons également sur le soutien du pôle de compétitivité Mov’eo, dédié à la mobilité. Renault disposant d’un centre de test automobile à proximité de Gaillon, il nous apparaît cohérent et souhaitable qu’elle s’intéresse au développement de ce projet. Aussi nous espérons que l’entreprise acceptera ce partenariat qui nous semble profitable pour elle, en terme d’expérimentation en milieu urbain et comme élément de communication. Enfin, la zone d’activité de Aubevoye - Gaillon - Saint-Pierre-laGarenne profitera de l’image du projet de recherche et accueillera d’autres entreprises innovantes.
De nombreuses villes en France développent les navettes autonomes. A Nishikata au Japon, ville (6300 habitants) sont testées des navettes autonomes spécialement adaptées aux populations âgées et isolées.
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Les berges de Seine
La boucle gaillonnaise se termine par le chemin de halage qui relie le pont de Courcelles aux écluses de Gaillon, ouvrages qui marquent l’identité industrielle de la Ville. Sur le trajet, les berges encore boisées sont ponctuées d’estacades pour le chargement/déchargement de péniches. Ces ouvrages bétonnés, qu’il faudra à long terme conserver, pourront devenir des quais pour les promeneurs désireux de s’approcher de l’eau.
Cette portion du circuit doit faire l’objet d’une grande attention paysagère, sans pour autant nécessiter une importante gestion de la part de la commune. Il est simplement nécessaire de veiller à la ripisylve des berges qui forme un ourlet végétal et qui crée un élément paysager important pour la Vallée de la Seine, particulièrement entre Vernon et les Andelys.
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Les fêtes de village
Nous avons relevé à Gaillon une volonté des habitants de contribuer à la vie de leur ville, de participer au projet de dynamisation de l’activité que nous portons. Il y a une diversité d’origines à Gaillon, une part importante de jeunes, ainsi qu’un noyau dur de traditions. Nous pensons qu’il est possible d’associer ces composantes afin de générer une vie sociale et culturelle originale. D’autre part, il y a aujourd’hui peu d’événements d’importance à Gaillon en dehors de la foire à tout. De plus, aucun événement n’attire des visiteurs à l’échelle régionale.
Objectifs Les événements à l’échelle de Gaillon pourront engendrer une cohésion au sein de la population, une fierté partagée, un moment de rencontre afin de briser les préjugés. D’autre part, comme nous l’avons développé dans “Le levier événementiel” p54, cela permettra d’attirer de nombreux visiteurs sur un temps court, et de faire connaître Gaillon. Il s’agit aussi de donner envie aux participants de parler de Gaillon autour d’eux, ce qui bénéficiera au tourisme. Pour les habitants, les fêtes de village sont vraiment une “évasion accessible” : elles permettent de transformer le lieu de la vie quotidienne en un lieu magique, atypique, surprenant, pendant une courte durée. D’autre part, ces événements ne vivront que s’ils sont soutenus par les participants : ils impliquent une forte participation citoyenne.
Nous proposons de remettre sur pied une course de côte d’une façon revisitée, qui impliquera fortement les habitants dans son organisation, et attirera des visiteurs à l’échelle de la Normandie et de l’Ile-de-France. L’exemple que nous prenons est celui d’une course-défilé de chars cyclables, mais un autre type d’événement pourra être envisagé. Une autre action qui nous paraît avoir du potentiel est la revitalisation du marché de Gaillon grâce à un changement de date vers le dimanche, et de petites actions (animations, stands d’associations…) qui feront du marché un moment public et ludique de rencontres. Enfin, nous proposons d’organiser des événements réguliers dans les villages de la CCEMS. Nous développerons l’exemple de la diffusion de films en plein air pendant l’été, mais d’autres actions similaires peuvent être envisagées, comme une série de concerts.
À large échelle La mise en place d’événements dans la CCEMS devra être compatible avec l’offre événementielle (déjà importante) des Andelys et de Vernon notamment, afin d’assurer un ensemble d’événements cohérents à l’échelle de l’Eure. Par exemple, la course de côte ne devra pas entrer en compétition avec un autre événement majeur dans les environs.
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La course de côte
La course de côte sera un défilé et non pas un événement sportif. De plus, elle sera organisée comme une fête de village. L’organisation ne sera pas très centralisée : elle donnera la possibilité aux participants d’animer eux-même l’événement. Les vrais organisateurs de la course seront les habitants de la CCEMS ! Elle aura lieu en été, en week end afin de ne pas perturber l’activité du centre de tests Renault. Elle se déroulera sur la RD 6015 dans la côte de Sainte-Barbe sur Gaillon, sur une longueur de 1 km. Le principe que nous proposons est de mettre en compétition des chars décorés, chacun tractés par un groupe de 4 cyclistes. Le char vainqueur sera celui désigné par les spectateurs comme le mieux décoré. Les gagnants partiront avec
Objectifs Rassembler les habitants et les touristes autour d’une tradition - la course de côte automobile du début du XXème siècle - et en faire un moment de fête.
des cadeaux humoristiques, une poule par exemple. Ainsi, la “course de côte” sera un événement léger, ludique et familial. Les décorations et déguisements seront inspirés de l’histoire locale, ou de l’actualité locale. Chaque quartier de Gaillon, de Val d’Hazey, et chaque village proche sera représenté par un char. Les chars seront conçu et préparés par les habitants. Ainsi, les échanges seront encouragés au sein d’un
voisinage. Il pourra également y avoir des participants externes à la CCEMS. La course de côte aura pour but de mettre en avant les initiatives locales : il y aura des stands d’associations. Ce sera l’occasion pour la Grange aux Légumes - la société coopérative d’intérêt collective qui exploite des serres dans les jardins du château de Gaillon - de communiquer sur son activité. Dans la soirée, suite à la course, il pourra y avoir une scène musicale au château en partenariat avec le conservatoire, ou encore une exposition de l’IFRAM - l’association de ferronnerie qui va installer ses locaux au château.
Des fêtes similaires, avec une forte participation, ont lieu dans de nombreuses communes rurales françaises. Par exemple à Gournay-en-Bray, 6300 habitants, en Seine-Maritime (photo), le 15 juillet
Partenaires Les équipes des services culture et communication de Gaillon et de Val d’Hazey seront associées, car cet événement de grande ampleur implique les deux villes. Un comité des fêtes pourrait être mis en place pour les deux villes. Une équipe de bénévoles, pilotée par les services des mairies, fera fonctionner l’événement le jour même. Les restaurants, hôtels, commerces, seront des sponsors locaux. Les entreprises impliquées dans le projet Mov’eo auront aussi intérêt à parrainer le défilé. La gendarmerie et le département de l’Eure seront des partenaires importants pour l’organisation de la course, car il faudra dévier la RD 6015 pendant une journée. Il faudra vérifier qu’il n’y a pas d’impacts négatifs sur l’activité du centre Renault, dont la route d’accès sera bloquée à la circulation.
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Le marché gaillonnais
Le marché sera organisé le dimanche afin d’attirer un autre public : les travailleurs, et les jeunes, qui ne peuvent pas se rendre au marché actuel le mardi. Il bénéficiera de la mise en place des projets de revitalisation du centre-bourg, et de l’implication des associations. Il pourra aussi profiter du partenariat avec Mov’eo. Par exemple, des navettes pourraient être mises en place, afin de proposer une alternative à la voiture. Cela profiterait principalement aux personnes à mobilité réduite. Elles feraient le tour de Gaillon et d’Aubevoye, ainsi qu’un tour des villages de la CCEMS. De nombreuses pistes peuvent être testées pour dynamiser le marché : - Jouer sur l’identité locale. Par exemple, on affichera chaque semaine un grand panneau avec une citation normande. Un faux
Objectifs Donner l’habitude d’un rendez-vous régulier, plaisant, qui s’adresse à tous sans exception, et qui favorise les rencontres. En faire plus qu’un simple événement commercial.
pilori sera installé, avec un épouvantail prisonnier. La maquette du château pourra être exposée. On encouragera des jongleurs, musiciens à se produire. - Apporter des élément de jeu. Il pourra y avoir un concours du stand le mieux présenté, ou des vendeurs les plus sympathiques. En entrée du marché, les photos des gagnants de la semaine précédente seront affichées. - Faire participer des associations et les écoles. Il y aura par exemple
un stand des écoles primaires, qui exposera chaque semaine des informations sur un animal de la faune normande. - Ajouter un aspect citoyen, responsable. On pourra s’inspirer du “Locavor”, marché de producteurs locaux organisé à Gaillon en décembre 2017. Il y aura un coin recyclage. Le marché encouragera aussi la participation à la vie politique, avec une boîte aux lettres des doléances, pour recueillir l’avis des gens sur les décisions politiques. Il y aura un “coin débat” où les gens seront invités à discuter avec des volontaires des services de la mairie ou de la CCEMS. Il est important d’inciter les habitants, les participants au marché à donner leurs propres idées.
Marché de Noël à Arnaud-Bernard
Pièce de théâtre sur le thème du marché normand
Ainsi seront mis en place des projets très peu coûteux qui donneront de la couleur au marché. Ces idées seront testées, afin de conserver celles qui plaisent seulement, et écarter celles qui n’ont pas de succès.
Partenaires Le travail de revitalisation du marché fonctionnera grâce à l’action coordonnée de plusieurs acteurs : la mairie de Gaillon, les exposants, les producteurs locaux, les écoles, associations.
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Le 27 mars 2018, il y avait au marché de Gaillon un stand de la maison de l’Europe de l’Eure. C’est exactement ce type de petit événement qui encourage le débat, que nous souhaitons encourager. Il y a eu une campagne de revitalisation des marchés du Pays Sud-Charente, où les villes sont plus petites que Gaillon et Aubevoye. Grâce aux actions de ce syndicat mixte, les acheteurs et les commerçants ont le sentiment que “Les marchés deviennent ainsi festifs et renouent avec la tradition”
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Les événements en plein air
Pendant la période estivale, nous proposons des événements dans les villes et villages de la CCEMS. Plus précisément, nous souhaitons inviter les habitants et les touristes à des animations nocturnes comme par exemple des projections cinématographiques en plein air. D’autres événements similaires peuvent être mis en place, comme des concerts en plein air, ou bien des fresques théâtrales s’inspirant de l’histoire locale. Ces animations nocturnes seront un rendez-vous régulier pour les habitants de toute la CCEMS et un événement original pour les touristes. Les projections cinématographiques et autres événements auront lieu en plein air dans les villes et villages de la CCEMS, dans des parcs, jardins et prairies disponibles. Elles se dérouleront deux fois par mois, par
Objectifs Nous souhaitons proposer des événements à l’échelle de la CCEMS qui mettent en valeur les villes et villages de la CCEMS. Ces animations plein air permettront aux touristes et habitants des communes de découvrir les alentours de leur ville. Ainsi, ces événements seront un point de rencontre entre habitants et touristes.
exemple le vendredi soir. Ce sera l’occasion de mettre en valeur les paysages de la CCEMS.
Ainsi, l’objectif serait de rassembler les touristes et les habitants autour de valeurs communes.
Concernant le cinéma plein air, les spectateurs pourront voter le prochain film diffusé afin de les rendre acteurs des projections. Les fresques théâtrales conteront l’histoire locale et Normande et permettront d’impliquer des habitants ou encore des écoliers ou associations.
Ces événements s’accompagneront de stands tels que des food trucks et buvettes à base de produits locaux. Elles permettront aux touristes et habitants de découvrir et redécouvrir les produits des communes mais également de rentabiliser les événements gratuits. Grâce au projet d’innovation autour de la mobilité du pôle Mov’eo, détaillé dans la partie “Gare et Mobilité” page …, des navettes entre Gaillon ou Val d’Hazey, et le lieu de l’événement seront mises en place.
Les trois soirées de cinéma plein air à Gournay-sur-Marne (6800 habitants)
Depuis plus de 5 ans, le cinéma plein air de Thourotte (5000 habitants) rassemble environ 200 spectateurs chaque année.
Partenaires Nous pourrons faire appel au cinéma Gaillonnais “Grand Forum” pour projections cinématographiques. Il faudra également recourir à une entreprise de location d’écrans géants gonflables. Dans le cas d’une fresque théâtrale, en plus des bénévoles, il serait intéressant de faire participer les écoles, collèges ou lycées de la CCEMS, ainsi que les associations de théâtre comme les Fact’Eure de Gaillon.
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Les fresques théâtrales de Darnétal (Seine-Maritime) sont un réel divertissement citoyen qui s’inspirent chaque année d’un pan de l’histoire locale. C’est un événement qui valorise le patrimoine mais favorise aussi le lien social.
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Phasage et financement
Un projet opĂŠrationnel
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Phase 1 : 2018/2020
Un projet opérationnel
Si notre projet d’évasion accessible repose en grande partie sur une vision du territoire, une éthique du projet urbain ou une méthode de réflexion, il nous a importé de faire de ce projet une expérience opérationnelle et soutenable, avec un phasage stabilisé et une stratégie de financement équilibrée. La construction de ces référentiels techniques s’est principalement basée sur des éléments conjoncturels du projet qui ont conditionnés nos actions ; il était par exemple difficilement imaginable d’impliquer de lourds financements dans une temporalité proche, dans un contexte où les villes de Gaillon et Val d’Hazey se sont lancées dans une chasse à l’économie. C’est pour cela que le gros de notre planification des opérations coûteuses se déroule à moyen ou long terme. Dans un tel contexte, nous avons dû mobiliser toute notre créativité afin d’imaginer et planifier des actions à court terme qui aient un coût nul ou très faible pour les collectivités locales, mais ayant un impact de développement fort. L’investissement se fait de manière progressive dans le temps, de concert avec le développement des activités et les retombées économiques du projet. Les projets s’enchaînent ensuite par priorités et dans une logique incrémentale, notamment avec les nombreuses démarches citoyennes, les chantiers bénévoles ou les aménagements temporaires. En fin de chaine apparaissent les projets les plus conséquents et souvent les plus chers tel que la piste cyclable, la rénovation du château, etc. Si les investissements se font progressivement dans le temps, la rentabilité financière suit le même schéma de progression. En effet, la fréquentation touristique de la ville est intrinsèquement liée à la réussite de nos opérations. Les visiteurs ne viendront qu’une fois nos projets réalisés ; les activités de loisir culture-nature étant disponibles (base de loisir de la sablière, programmation du château, etc) et les moyens de déplacements assurés (Piste cyclable et navette autonome). Nous comptons donc beaucoup sur l’impact positif qu’auront ces différents chantiers sur l’attractivité touristique, l’expérience paysagère ou encore le bien vivre à Gaillon.
Une planification temporelle de l’évasion Phase 1 : 2018/2020
Quand ?
Qui ?
Quoi ?
Impacts ?
2018
Mairies de Gaillon et Val d’Hazey, CCEMS
Présentation des résultats du concours Ergapolis aux habitants (Réunions de concertation, promenades à thème, etc.).
L’ensemble des acteurs du territoire prennent conscience des idées et ambitions développées.
2018
Mairies de Gaillon et Val d’Hazey, CCEMS
Préparation de plusieurs projets : - Dialogue avec Renault et la SNCF dans le cadre du pôle Mov’eo - Concertation des habitants à propos des jardins partagés dans les dents creuses
Les différents acteurs du territoire dialoguent et initient des partenariats pour les projets futurs.
Centre-bourg de Gaillon Château Gare & Mobilité innovante
2018
Mairie de Gaillon
Mise en place d’un Epi qui met en relation les consommateurs et producteurs locaux.
Meilleure adaptation des producteurs locaux à leur marché. Meilleur promotion de leur activité.
Vergers et programmation agricole
2018
Mairie de Gaillon
Sollicitation possible d’une OPAH RU (Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat de Renouvellement Urbain).
Les habitants peuvent rénover leur logement à moindre coût.
Centre-bourg
2019
Mairie de Gaillon
Investissement dans l’éco-pâturage sur les abords du château.
Coûts de fonctionnement diminués.
Vergers et programmation agricole
Été 2019
CCEMS, villes de la CCEMS
Première saison des projections en plein air dans les petites villes de la CCEMS.
Participation des villages à la vie culturelle de la CCEMS.
Fêtes de village
2019
CCEMS
Raccordement à la fibre de Gaillon, Val d’Hazey, et d’une grande partie de la CCEMS
Attractivité et qualité de vie pour les particuliers et les entreprises.
Gare & Mobilité innovante
2019
Marie de Gaillon
Décalage du marché au dimanche.
Plus d’habitants touchés par le marché.
Fêtes de village
2019
Mairie de Gaillon
Piétonisation temporaire les dimanches. Installation des bornes automatiques.
Modification progressive des comportements.
Centre-bourg
2019
Mairie de Gaillon
Jardin provisoire sur le lieu du futur “Jardin de curé” du château.
Attractivité du château.
Château
2020
Mairie de Gaillon
Début de l’exploitation des jardins partagés dans la dent creuse de la rue des Arrières Fossés.
Attractivité du quartier et amélioration de la qualité de vie.
Centre-bourg
Juin 2020
Mairie de Gaillon
Première organisation du défilé “course de côte”.
Moment de fête et de partage pour les habitants de la CCEMS.
Fêtes de village
2020
Mairie de Gaillon
Mise en place des chaudières biomasse dans les locaux communaux de Gaillon.
Geste environnemental et réduction des coûts annuels.
Sablières
2020
Mairie de Gaillon
Piétonisation toute la semaine.
Signal fort de changement, met en avant les trajets piétons et cyclistes.
Centre bourg
Lancement d’un prototype de navette autonome entre la gare et les centresvilles de Gaillon et de Val d’Hazey.
Image de pôle d’innovation, attractivité de la zone de la gare.
Gare & Mobilité innovante
Aménagement et végétalisation de la zone piétonne.
Embellissement du centre-bourg.
Centre-bourg
2020
2020-2021
Mairie de Gaillon
Où ?
126
127
Phase 2 : 2021/2025 Phase 2 : 2021/2025
Quand ?
Qui ?
Quoi ?
Impacts ?
Où ?
2021
Mairie de Gaillon
Installation de la borne de réalité augmentée.
Attractivité du château.
Château
2021
Mairie de Gaillon
Livraison de l’ascenseur urbain.
Revalorisation du centre-bourg. Meilleure accessibilité aux PMR.
Centre-bourg
2021
CCEMS
Fermeture de la route de la Garenne à la circulation automobile le weekend et les vacances scolaires.
Plus d’habitants vont faire du vélo aux écluses.
Route de la Garenne
2022
Mairie de Gaillon
Réalisation du jardin de curé aromatique.
Embellissement et attractivité du Château.
Château
2022
Mairie de Gaillon
La brasserie temporaire et la boutique souvenir ouvrent seulement en période estivale.
Meilleure expérience grâce aux services et valorisation des produits communaux.
Château
2022
Mairie de Gaillon
Implantation de parcelles de vignes sur les coteaux du château.
Embellissement du château et valorisation des produits communaux.
Vergers et programmation agricole
2022
Mairie de Gaillon
Aménagement de l’avenue du Maréchal Leclerc pour donner plus de place aux piétons.
Confort et sécurité des piétons et cyclistes améliorés.
Centre-bourg
2022
CCEMS
Les navettes autonomes sont totalement opérationnelles sur une ligne (Gaillon / Gare / Val d’Hazey).
Meilleure connexion entre les villes et la gare (surtout pour les PMR).
Gare & Mobilité innovante
2022
Mairie de Gaillon
Vente de deux parcelles à Gailloncel autour de la passerelle piétonne.
Prépare la reconversion de la portion de la RD6015 en boulevard urbain.
Entrée de ville Belles Lettres
2022
Mairie de Gaillon
Appel à projet de l’EPFN (avec établissement du cahier des charges avec la commune) pour l’hôtel à vélos.
Entrée de ville Belles Lettres
Les promeneurs s’approprient les sablières.
Sablières
2023
Lafarge quitte son exploitation, des chemins sont réalisés autour des anciennes sablières.
2023
Les écluses sont rénovées.
Attractivité des écluses et connexion à la Seine à vélo.
Ecluses, Ile
Route de la Garenne sans voitures toute la semaine.
Encouragement des déplacements cyclistes vers les anciennes sablières et les écluses.
Tronçons Ecluses Sablières et Sablières - Belles Lettres
2023
CCEMS
L’hôtel à vélos est construit et accueille ses premiers clients.
2024
2024
Mairie de Gaillon
Portion au-dessus de Gailloncel de la RD6015 requalifiée en boulevard urbain.
2024
De nouvelles habitations en face des Belles Lettres sont construites.
2024
Installation d’un centre de R&D permanent à la gare sur les solutions de mobilité innovantes.
Entrée de ville Belles Lettres Désenclavement de Gailloncel.
Entrée de ville Belles Lettres
Gare & Mobilité innovante
128
129
Une stratégie financière accessible
Phase 3 : 2026/2033
Phase 1 : 2018/2020 BILAN PHASE 1 - 2018/2020 Désignation
Mesure
Quantité
Prix unitaire en €
Coût
DEPENSES Le Château Déguisements Livrets de découverte du Château Malle en bois Réalisation du jardin temporaire Hotels à insectes Investissement outillage Parcours du "combattant"
u u u m2 u / /
30 500 1 1500 5 / /
50 0.5 50 4 30 / / Total
1,500 € 250 € 50 € 6,000 € 150 € 1,000 € 6,000 € 14,950 €
Pavage de la zone piétonne Création des noues végétalisées Mobilier urbain - Bancs Mobilier urbain - Poubelles Mobilier urbain - Eclairage bas Bornes automatiques Panneaux de signalisation Réalisation du jardin Construction d'un cabanon en bois Mobilier urbain - Bancs Investissement outillage
m2 m2 u u u u u m2 m2 u /
2700 200 8 8 20 4 8 1460 15 8 /
40 210 1000 300 250 1500 100 27 100 250 / Total
110,000 € 42,000 € 8,000 € 2,400 € 5,000 € 6,000 € 800 € 40,000 € 1,500 € 2,000 € 1,000 € 218,700 €
Installation chaudières biomasse Chemins stabilisés Observatoire ornithologique
u m2 u
3 5000 1
666666 23 19000 Total
200,000 € 115,000 € 19,000 € 334,000 €
Communication : affiches, journaux, radio locale Location de barnums Prix de victoire Location écran géant Installation du matériel
u / an u / an u / an u / an u / an
1/2 5/2 1/2 1/2 1/2
600 100 50 700 800 Total
1,200 € 1,000 € 100 € 1,400 € 1,600 € 5,300 €
Réalisation des vignes Réalisation des cultures de houblon Réalisation des cultures de rhizome Chantier de bénévoles pour la création des cultures Achat de moutons Soins
ha ha ha u u u
1 1 1 3 10 10
17000 50000 15000 5000 50 100 Total
17,000 € 50,000 € 15,000 € 15,000 € 500 € 1,000 € 98,500 €
TOTAL DEPENSES PHASE 1
671,450€
300 € 1,500 € 2,400 € 900 €
Activités ludiques pour les enfants
Jardin de curé aromatique Parcours militaire Le Centre-Bourg
Piétonnisation
Jardin partagé
La Sablière Base de loisir
La Ville Festive
Phase 3 : 2026/2033
Course de côte Cinéma plein air
Quand ?
Qui ?
2027
2024-2028
Impacts ?
Travaux de la brasserie terminés. Ouverture de la brasserie et de la boutique de souvenirs toute l’année.
2026
2026
Quoi ?
CCEMS
Mairie de Gaillon
CCEMS
Où ?
Les Vergers du Château
Château
Installation d’une base de loisirs en dur aux anciennes sablières de Gaillon.
Nouveau lieu de loisir culture/nature pour les habitants et les touristes.
Vente d’une parcelle à Gailloncel à côté de la passerelle piétonne.
Encourage la reconversion de la portion de la RD6015 en boulevard urbain.
Sablières
Entrée de ville - Belles Lettres
Aménagement final des pistes cyclables du circuit gaillonnais.
Encourage les déplacements cyclables des habitants et améliore le tourisme cyclable.
Tronçons
Rénovation d’une grande partie du château.
Atteinte des objectifs touristiques. Les touristes commencent à venir de la France entière et de l’étranger pour voir le château.
Château
Cultures
Eco-pâturage
RECETTES Les Ressources en propre Course de Côte Produits de services Cinéma plein air
2024-2033
Etat
Economies de fonctionnement Autofinancement
Chaudières biomasse
Incriptions des participants Location de stands commerciaux Prix des places Location de stands commerciaux
u / an u / an u / an u / an
30 / 2 5/2 300 / 2 3/2
5 150 4 150
u / an
3/2
5333
32,000€
Total
390,000€ 427,100 €
Les Dotations et Subventions publiques Remise en Etat Sablière par Dotations et accords Lafarge CPER Piétonnisation Subventions Chaudières biomasse
134,000 €
Total
40,000 € 60,000 € 234,000 €
Autres Financements participatifs
Projet de Jardin Partagé Projet de parcours du combattant
10,000 € 5,000 €
Subventions associatives
130
Total
0€ 15,000 €
TOTAL RECETTES PHASE 1
676,100€
TOTAL HT PHASE 1
50€
131
Phase 2 : 2021/2025
Phase 3 : 2026/2033 BILAN PHASE 2 - 2021/2025
Désignation
Mesure
BILAN PHASE 3 - 2026/2033
Quantité
Prix unitaire
Coût
Désignation
Mesure
DEPENSES Installation de la borne Maintenance de la borne Réalisation du jardin Renaissance
u u/an m2
1 4 1500
10000 1200 83 Total
10,000 € 4,800 € 125,000 € 139,800 €
Chantier de bénévole pour rénovation des façades Création des noues végétalisées Mobilier urbain - Bancs Mobilier urbain - Poubelles Mobilier urbain - Eclairage bas Ascenseur urbain + Passerelle + Terrasse panoramique Mobilier urbain - Bancs Mobilier urbain - Poubelles Mobilier urbain - Eclairage bas Mobilier urbain - Parking à vélo (4 places) Chantier de bénévole pour mobilier urbain temporaire
u m2 u u u u u u u u u
4 2220 8 8 20 1 2 2 5 3 1
7000 210 1000 300 250 850000 1000 300 250 100 4000 Total
28,000 € 466,200 € 8,000 € 2,400 € 5,000 € 850,000 € 2,000 € 600 € 1,250 € 300 € 4,000 € 1,367,750 €
Jardin de curé aromatique Le Centre-Bourg Piétonisation Avenue Maréchal Leclerc
Ascensseur urbain
Le Château Borne de réalité augmentée Brasserie
Boutique souvenir
Coût
Rénovation de la passerelle piétonne Aménagement paysager minimaliste
u m2
1 200
400000 50 Total
400,000 € 10,000 € 410,000 €
Communication : affiches, journaux, radio locale Location de barnums Prix de victoire Location écran géant Installation du matériel
u / an u / an u / an u / an u / an
1/4 5/4 1/4 1/4 1/4
600 100 50 700 800 Total
2,400 € 2,000 € 200 € 2,800 € 3,200 € 10,600 €
TOTAL DEPENSES PHASE 2
1,928,150€
Maintenance de la borne Rénovation du bâti Mobilier de récupération Matériel de production et stockage de la bière Formations de licence III pour vente d'alcool Rénovation du bâti Mobilier de récupération
u/an m2 / u u m2 /
1/7 300 / 1 1 20 /
1200 1000 / 30000 300 1000 / Total
8,400 € 300,000 € 4,000 € 30,000 € 300 € 20,000 € 1,000 € 363,700 €
Réalisation de la piste cyclable Modification du rond-point d'entrée de ville Mâts de jalonnement
km u km
9 1 9
7000 75000 3000 Total
63,000 € 75,000 € 27,000 € 165,000 €
Communication : affiches, journaux, radio locale Location de barnums Prix de victoire Location écran géant Installation du matériel
u / an u / an u / an u / an u / an
1/7 5/7 1/7 1/7 1/7
600 100 50 700 800 Total
4,200 € 3,500 € 350 € 4,900 € 5,600 € 18,550 €
TOTAL DEPENSES PHASE 3
547,250€
La Piste Cyclable Le circuit
La Ville Festive Course de côte
L'écluse L'écluse L'île Besac
Prix unitaire
DEPENSES
Le Château Borne de réalité augmentée
Quantité
Cinéma plein air
La Ville Festive Course de côte Cinéma plein air
RECETTES Les Ressources en propre Course de Côte Produits de services Cinéma plein air Economies de fonctionnement Autofinancement Charges foncières
Incriptions des participants Location de stands commerciaux Prix des places Location de stands commerciaux
Chaudières biomasse Parcelle 2 Parcelle 3
Vente de la parcelle 000 AX 12 Vente de la parcelle 000 AX 72
u / an u / an u / an u / an
30 / 4 5/4 300 / 4 3/4
5 150 4 150
600 € 3,000 € 4,800 € 1,800 €
u / an
3/4
5333
64,000€
m2 m2
2913 8287 Total
0€ 394,000€ 1,122,000€ 1,590,200 €
Les Dotations et Subventions publiques Accord Voie Navigeable Dotations / Accords pour l'Ecluse
400,000 €
CPER Ascenseur Subventions
FEDER Rénovation Maréchal Leclerc Fondation pour les monuments historiques
RECETTES Les Ressources en propre Course de Côte Produits de services Cinéma plein air Economies de fonctionnement Autofinancement Charges foncières
Incriptions des participants Location de stands commerciaux Prix des places Location de stands commerciaux
Chaudières biomasse Parcelle 1
Vente de la parcelle 000 AX 10
u / an u / an u / an u / an
30 / 7 5/7 300 / 7 3/7
5 150 4 150
1,050 € 5,250 € 8,400 € 3,150 €
u / an
3/7
5333
112,000€
m2
4170 Total
0€ 565,000€ 694,850 €
Les Dotations et Subventions publiques Dotations / Accords Subventions
0€ CPER Piste Cyclable
85,000 € Total
85,000 €
Autres Financements participatifs
Projet Brasserie du Château
40,000 € Total
40,000 €
TOTAL RECETTES PHASE 3
819,850€
TOTAL HT PHASE 3
272,600€
250,000 € 200,000 € Aide à projets "Mise en accessibilité Monument" - Ascensseur
300,000 € Total
1,150,000 €
Autres Financements participatifs
Subventions associatives
Projet de Chantier Rénovation façades Projet de Jardin de Curé Fondation Truffaut Fondation Nature et Découverte
30,000 € 40,000 € 10,000 € 10,000 €
ADEME Île Besac
132
10,000 € Total
100,000 €
TOTAL RECETTES PHASE 2
2,840,200€
TOTAL HT PHASE 2
912,020€
133
Bilan Total BILAN TOTAL Phase 1 : 2018/2020 Dépenses
Phase 2 : 2021/2025 Dépenses
Phase 3 : 2026/2033 Dépenses
671,450€
1,928,150€
547,250€
Total HT Phase 1
676,100€ 4,650€
Total HT Phase 2
2,840,200€ 921,050€
Total HT Phase 3
819,850€ 272,600€
Recettes
Recettes
Recettes
Total HT
134
1,198,300€
135
Quelques perspectives futures
Vision à 5 ans : 2023
Vision à 15 ans : 2033
Compte tenu du phasage de notre projet estimé à 15 ans, cette vision a 5 ans ne peut pas refléter le résultat définitif de notre proposition d’expérience du territoire.
Le projet de territoire « Gaillon : l’évasion accessible » prend fin cette année, quand l’ensemble des opérations ont été réalisées.
A cette période, les chantiers de bénévoles se multiplient pour créer les vergers du château qui célèbrent leurs premières saisons ou encore pour participer à la rénovation des façades du vieux centre-bourg. La piétonisation du centre-ville séduit autant qu’elle perturbe les habitants, obligés de revoir leurs habitudes de déplacements dans la ville. Les consultations citoyennes et les préfigurations du mobilier urbain dans les projets éprouvent les qualités des aménagements et rendent les projets plus acceptables par la population. Pendant ce temps au château, les projets vont bon train avec la réalisation du jardin renaissance et la borne de réalité virtuelle qui participent à une expérience de voyage dans le temps. L’ascenseur urbain rend désormais accessible le château à tous. De son côté, Lafarge qui a passé ses dernières années à réaliser de gros travaux sur la sablière, pour la rendre praticable, quitte les lieux et laisse un espace de promenade agrémenté de chemins stabilisés et d’observatoires ornithologiques. L’entreprise Renault met en place un service de navettes autonomes qui remplace aisément l’ancien système, dans un but de recherche et développement. Enfin, les fêtes de village de Gaillon relancent progressivement les traditions du territoire et attirent des visiteurs locaux. Rentabilité Les premières ventes de charges foncières permettent de rembourser les investissements en propre de la mairie de Gaillon et de la CCEMS. Les événements culturels sont en autofinancement et génèrent même quelques excédents. La piste cyclable n’étant pas encore créée et l’écluse n’ayant été rénovée que très récemment, les touristes provenant de la Seine à vélo ne sont pas encore nombreux, environ 5000 personnes. Ils dépensent en moyenne 85€ dans la journée pour l’alimentation, les visites, les activités et les souvenirs, ce qui génère des revenus qui ruissellent dans l’économie locale (environ 425000€/an).
136
Statistiques estimées Circuit et fréquentation - 70% des habitants (Gaillon et Val d’Hazey) ont déjà visité le château - 1% des touristes de la Seine à Vélo passe par Gaillon - 30 000 touristes / an au château - 500 visiteurs / Course de côte et Défilé de char Vie économique - Un quart des commerces fermés du centre-bourg ont rouvert. - Diminution du taux de chômage (15/64ans) à 18% - 425,000€ / an de revenus dans l’économie locale Mobilité - 9km de route balisée pour les vélos. - 1 ligne de navette autonome Réputation - 60% de satisfaction des utilisateurs du circuit gaillonnais - Labélisation « Ville Fleurie » Projet achevé à 40%
Le circuit gaillonnais dessert les récentes infrastructures réalisées que sont la base de loisir naturelle de la sablière et les écluses, qui attirent voisins et visiteurs pour des promenades sylvestres et autres baignades. L’hébergement labellisé pour cyclistes accueille des milliers de cyclotouristes chaque année. La piétonisation du centre-ville a donné un nouveau souffle au centre ancien restauré qui est devenu un cocon végétal et patrimonial privilégié par les passants qui glanent dans les boutiques et par les touristes qui se rendent au château. Celui-ci est d’ailleurs largement réinvesti par la population locale et les touristes. Il propose des visites de ses jardins renaissances et de ses intérieurs et répond aux besoins de ses arpenteurs par les services développés, comme la brasserie de bière locale (vignes des coteaux du château) et la boutique de souvenirs. Les fêtes de village commencent à avoir une certaine notoriété dans la région et les visiteurs se font plus nombreux chaque année. Enfin, les retours sur l’expérimentation de la navette autonome sont suffisamment convaincants pour étendre le réseau aux villes environnantes. Rentabilité L’ensemble des investissements ont été réalisés et sont amortis par les économies réalisées dans les dépenses de fonctionnement amoindries (écopaturage, chaudière biomasse, etc) et la vente de terrains constructibles à Gailloncel. La stratégie financière de long terme commence seulement à prendre ; le circuit gaillonnais attire près de 75 000 touristes par an (environ 15% de l’effectif de la seine à vélo) pour une étape d’une journée. Ils dépensent en moyenne 85€ dans la journée, ce qui crée d’important revenus pour l’économie locale (environ 6375000€/an).
Statistiques estimées Circuit et fréquentation - 90% des habitants (Gaillon et Val d’Hazey) ont déjà visité le château - 15% des touristes de la Seine à Vélo passe par Gaillon - 80 000 touristes / an au château - 3000 visiteurs / Course de côte et Défilé de char Vie économique - Deux tiers des commerces fermés du centre-bourg ont rouvert. - Diminution du taux de chômage (15 à 64ans) à 15% - 6,375,000€ / an de revenus dans l’économie locale Mobilité - 9km de piste cyclable en site propre - 5 lignes de navette autonome Réputation - 75% de satisfaction des utilisateurs du circuit gaillonnais - Labélisation « Ville d’art et d‘histoire » Projet achevé à 100%
137
La communication, un élément clé du projet Notre projet de dynamisation et revalorisation de la ville de Gaillon ne touche pas une cible unique. Les habitants et les touristes sont les cibles de notre projet et ils ont des attentes bien différentes. En effet, les habitants souhaitent être impliqués dans les projets de la ville alors que les touristes, ne connaissant pas forcément la ville, souhaitent trouver le lieu idéal pour passer un weekend ou quelques jours de vacances. Sachant que les deux cibles du projet ont des attentes bien distinctes, le plan et les moyens de communication doivent être adaptés pour chacune des cibles.
Les habitants Un projet d’une telle envergure pour la ville de Gaillon et ses habitants se doit d’être communiqué à l’ensemble des gaillonnais mais aussi aux habitants des communes voisines. La communication du projet auprès des habitants doit répondre à leurs attentes et besoins pour que le projet puisse être accepté et apprécié par l’ensemble des habitants. Lors d’un projet d’urbanisme, les habitants souhaitent se sentir concernés par les projets de la ville : ils apprécient d’être informés mais également impliqués dans les décisions. Cette participation des habitants va permettre de renforcer leur sentiment d’appartenance à Gaillon, de les fédérer autour de la nouvelle identité de la ville de “l’évasion accessible”, mais également de créer un sentiment de fierté pour avoir participé aux grands projets de la commune. Ainsi, nous recommandons de mettre en place des actions de communication tout au long de chaque projet : pour que les habitants se sentent concernés par le nouveau plan, il est important de communiquer avant, pendant et après la réalisation de chaque projet. Les points de contacts avec les habitants pourront être nombreux. Par exemple, des réunions d’information ou encore des visites entre habitants et élus locaux pourraient être organisées afin de présenter le projet, montrer son avancée et ainsi impliquer les habitants. Nous avons détaillé cet aspect de la réflexion dans «La participation citoyenne» que vous trouverez à la page 51. Des articles pourraient être postés sur le site internet de la ville et celui de la CCEMS ou encore le journal local de Gaillon. La page Facebook pourrait montrer l’avancée des projets et être un espace d’échange, d’avis et de participation qui, par exemple, inciterait les habitants à choisir le nom de la future bière locale ou celui des futures poules du château. Des panneaux d’affichage comme « bientôt à Gaillon » sur les lieux des chantiers permettraient également d’informer les habitants.
Les touristes Les touristes ont des attentes et besoins différents des habitants de Gaillon. Ils sont à la recherche du lieu idéal pour se détendre et y passer un week-end ou quelques jours de vacances en famille. Ils ont besoin de se déconnecter de leur quotidien et de retourner aux valeurs simples telles que la nature et le partage. Afin de répondre à ces attentes, le discours de communication de Gaillon auprès des touristes, comme pour les habitants, doit s’axer sur notre positionnement : L’évasion accessible. Nous pourrions mettre en avant le côté avant-gardiste de Gaillon en montrant, par exemple, l’éco-concept de la ville et ses activités insolites. Ainsi, la ville pourrait être montrée comme un exemple de ville idéale, un exemple économique et humain, où chaque acteur de la ville a son importance. La communication sur la ville de Gaillon devra se faire sur des supports fréquentés par les touristes de Normandie et d’Île de France. Gaillon pourrait ainsi être référencée sur des sites web dédiés au tourisme régional, comme « Normandie Tourisme » ou encore « Manche Tourisme ». Gaillon pourrait également être présent sur le futur site internet de « La Seine à vélo », où seront décrits les différents sites d’intérêts proches du parcours. La partie tourisme du site internet de Gaillon pourrait communiquer sur tous les sites touristiques de la ville, les activités mais aussi les événements, afin de donner un avant-goût aux touristes qui visiteront par curiosité et par intérêt ce site internet. Enfin, grâce à des communiqués de presse, les journaux régionaux, comme le « Paris-Normandie », pourraient parler de cette nouvelle vision du tourisme que propose Gaillon, ce qui attirera d’autant plus les visiteurs.
138
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Relief, l’expérience du collectif
Une expérience d’équipe, humaine et professionnalisante L’interdisciplinarité vue comme un atout L’équipe Relief est le produit d’un mélange interdisciplinaire dense, avec à son effectif, dix têtes pensantes de tous horizons : Architectes, urbaniste, paysagiste, écologue, ingénieurs, sociologue et communicantes.
Dans les conditions d’une réelle commande publique
Aussi, les langages propres à chaque culture de formation nécessitaient d’être accordés. Quels sont nos objectifs ? Quelles sont nos valeurs ? Et surtout, pourquoi ? Ce travail d’harmonisation des terminologies et des visions, nous l’avons rapidement compris, est essentiel à la communication et à l’accouchement d’un projet urbain censé.
Répondre aux attentes d’une maîtrise d’ouvrage plurielle
Le concours Ergapolis a été l’occasion de tester nos limites respectives et d’observer chez les autres membres de l’équipe des qualités différentes des siennes : la capacité à illustrer, à mettre en images (dessins, cartes, vidéos), les qualités rédactionnelles, les connaissances en architecture, écologie, paysage...
Le concours Ergapolis, en tant qu’il confronte les étudiants aux conditions réelles d’une commande publique, nous a fait approcher le système complexe d’acteurs et de parties prenantes inhérent au projet urbain. L’équipe Relief a beaucoup appris des rouages de la fabrique urbaine : entre objectifs régionaux et suprarégionaux à l’échelle de la Vallée de la Seine, attentes de la collectivité, problématiques associatives et citoyennes.
L’écoute au service de la créativité
Un terrain à explorer, une vision à construire Donner du Relief à Gaillon en prenant appui sur les potentialités de la Ville. Se saisir d’un territoire, y apporter une vision co-construite et problématisée, tels ont été les objectifs de l’équipe Relief. Nous étions conscients qu’un projet urbain, et particulièrement de renforcement d’attractivité touristique, relève avanttout du sens et de l’image que l’on donne à voir du territoire.
Un dynamisme citoyen inspirant Dès les premiers temps du concours Ergapolis, nous avons communément échangé sur les valeurs que nous souhaitions, avant toutes choses, voir transparaître dans le projet urbain. Dans une démarche partenariale renforcée et en promouvant fortement le projet urbain participatif, nous avons voulu ce projet par et pour les habitants. De consommateurs des objets urbains nous avons voulu les changer en acteurs et producteurs. Sur la commune de Gaillon le dynamisme associatif à l’oeuvre, à l’instar de l’Association pour la Renaissance du Château ou l’ancien Arbre aux Légumes, a largement inspiré l’équipe Relief. Dans cette démarche nous avons souhaité échanger directement avec les habitants, ce qui fut l’objet de deux de nos déplacements sur le terrain. Nous avons soumis des questionnaires et engagé des discussion informelles avec les gaillonnais. Une approche que nous aurions aimé approfondir davantage au titre de véritable démarche de projet, mais le réalisme du calendrier a rapidement contrebalancé nos ambitions. Si les retours ne peuvent faire l’objet d’analyses statistiques c’est avant tout l’acculturation aux dynamiques citoyennes locales et le contact humain qu’il nous paraissait important d’approcher.
La fabrique de la ville nécessite plus qu’un dessin formel. Elle exige une attitude, une manière de comprendre les sites, une écoute de ces pairs, de la curiosité et de la créativité. S’il est naturel de désirer de la mixité sociale pour un urbaniste ou une image marketing pour la ville pour un communicant, ces considérations viennent souvent moins naturellement au reste du groupe. Communiquer et travailler avec d’autres disciplines peut s’avérer déstabilisant, et la difficulté de se faire entendre se ressent parfois. Le collectif, pour évoluer dans un même paradigme, à du faire un effort constant d’ouverture d’esprit. A l’avantage de Relief, l’équipe a pu compter sur une coopération importante et des intentions de projet rapidement apparues communes.
Méthode de travail, coordination, rigueur L’avantage numérique est une expression à contraster. Riche de ses dix membres, l’équipe s’est rapidement aperçue de la difficulté de coordination et de partage des tâches. L’équipe Relief a consacré un temps important à l’organisation commune, un temps parfois perçu comme “perdu” au détriment du projet. Parce que nous avons voulu intégrer toutes les compétences à tout moment et dans une trop forte humilité des membres, la désignation d’un chef de projet a tardé et est restée une décision floue. Il a donc parfois résulté une frustration des membres et une sensation de piétinement. Comment faire fructifier toutes les compétences ? Sur la fin du projet, la méthode de travail mise en place, l’augmentation de la fréquence des réunions et la communication accrue des membres, a permis de mieux cerner les capacités de chacun et ses appétences. Déléguer et oser se demander des services sont des attitudes rapidement apparues productives. Le concours a demandé un investissement important aux membres de l’équipe désireux de délivrer une étude cohérente. Il a fallu composer avec les emplois du temps de chacun, tantôt très pris par leurs études, tantôt engagé dans des stages en entreprise prenants.
Une expérience professionnalisante Rencontrer maîtrise d’ouvrage et habitants, rechercher les problèmes sous jacents aux besoins exprimés, problématiser, créer le projet urbain et le faire atterrir au regard des contraintes financières et opérationnelles, jamais aucun projet scolaire ne nous avait poussé aussi loin dans nos retranchements. Cette expérience, parce qu’elle est collective, est exigeante. Nous avons été désireux de nous montrer à la hauteur les uns des autres et avons mis rigueur et coeur à l’ouvrage. L’expérience Ergapolis aura eu, sur l’ensemble de l’équipe Relief, l’effet d’un programme intensif de confrontation aux réalités des métiers de l’urbain : complexité systémique, mais aussi contact humain, partage et créativité.
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Un grand merci à Timothée Diot pour son aide tout au long du projet, et au comité pédagogique de l’Institut Ergapolis
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