Yi Xin Tong – Manuel d'amour environnemental

Yi Xin Tong

d’amour

environnemental

ISBN : 978-2-84711-139-2

Prix public France TTC 12 €

MANUEL D’AMOUR ENVIRONNEMENTAL

YI XIN TONG Poèmes traduits du chinois par Shuang XU

une bienveillance métaphysique

une bienveillance métaphysique

Sommaire

Institut de physique des nuages et des brouillards Cavalerie légère dans la neige Diable Cheveux blancs Brouillard dense Manuel d’amour environnemental Cueillette dans la nature Les harengs me manquent E-amour Montagne de neige de neige de neige de neige Auto-mobilité Cette rivière Tête perdue Mélodies Country Maussade Il neige à nouveau Page de livre Si beau Lampes à LED et chèvres sauvages Volages Dérive Mort en mer Les oiseaux me mangeront AF Ouvert Sérénade Abstinence Récuser »« Tu ne te souviens pas Piste La fabrication des skis en bambou Chercher les ennuis Journal du week-end - Les avalanches se dirigent toujours vers les yeux qui en sont les témoins Je ne veux pas tomber amoureux L’eau n’existe pas par instants

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L’indulgence de l’amour environnemental ne peut pas continuer Lits séparés Regarde Imprimé léopard Hamburger Mémoire La meilleure nourriture Intimité Cauchemar Conservateurs Raccommodage Bière Je suis malade Beauté du sommeil Régression Ruisseau du Canyon Tes dix mots pour me décrire lors de notre deuxième rencontre Mes dix mots pour te décrire lors de notre deuxième rencontre La pluie fine ne se déverse pas Pas besoin d’amour Repas facile Expérimenter la vitesse de la lumière À la fin Récompense L’étranger Double pomme de douche pp Maman Scène vide Gâteau de riz gluant à la pêche Lévitation Pas d’abus L’azur après la pluie Trois d’entre eux Ricochets sur la glace Pont de glace Parler aux moutons

50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85

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Institut de physique des nuages et des brouillards

glacier capricorne pierre gris-vert surface propre en béton pins et cyprès en 3D contrôle climatique tests de nuages et de brouillards chute de pluie roulage du thé tous les mois tous les jours tous les ans douceur du soleil odeur de bois de chauffage paisible et calme demoiselles au repos véritable nuit noire dans les nuages et les brouillards climat artificiel données météorologiques têtards châtaignes poissons cinq couleurs observation des cristaux de glace givre verglas idéaux naturels jeu de dissipation des nuages orange cacahuète site pittoresque haute montagne ma maison

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Cavalerie légère dans la neige

dans le champ de neige fraîche rouler doucement comme un couteau dans un gâteau au fromage légère résistance extrêmement douce là où les gens ont roulé les empreintes se figent difficile de passer dessus glissement et dérapage de charmants craquements bruissent par derrière dans la neige contrôler la direction avec l’instinct du corps dérapage inévitable de temps en temps tant que je redresse joie garantie tant que le vélo ne chasse pas même la lenteur donne une impression d’envol les flocons de neige continuent de tomber rouler sur du plat, c’est encore grimper mais sans effort des cristaux de glace frappant le casque clairsemés ou denses crépitements légers et pétillants le casque devient crâne amplifiant le son on peut presque sentir avec quel côté a frappé le flocon hexagonal branches, plaquettes, colonnes émettant des sons subtils et nuancés qui rebondissent dans différentes directions la neige recouvre le sol facile de tomber dans le virage et de glisser sur le bord de la route

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Diable

la lumière brille sur mon visage pas de lunettes de soleil parce que je veux que tu me regardes dans les yeux comme un diable

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Cheveux blancs

amoureux d’une fille aux cheveux entièrement blancs je lui ai demandé pourquoi elle était venue au village elle m’a donné un million de raisons mais je n’étais pas satisfait

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Brouillard dense

troisième cheval

deuxième cheval

un cheval mangeant du foin

poney

chèvre dodue

bouc viril

barbiche

agneau

agneau

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herbe

herbe

herbe

ma main

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Manuel d’amour environnemental

envoûter… passion aimer… érotisme parler… conversation envoûter aimer parler à la maison au lit, au réveil, se parler, s’étreindre sauter le petit-déjeuner poussés par la faim se lever, la calmer d’un repas végétarien sustenter son corps aller une fois au cinéma puis regarder les films à la maison ne pas sortir se promener ne pas aller au restaurant ni au parc ne pas partir en voyage ni aller au concert pas de plats à emporter cuisiner à la maison au bord de l’inanition quand on voit trente-six chandelles bien trier ses déchets bombarder l’autre de questions chaque jour revenir sur le passé converser à en perdre la voix boire de l’eau plate non de l’eau pétillante attendre que ça passe avant de recommencer écouter l’autre chanter pas de climatisation se réchauffer au corps de l’autre décrocher la télé ne pas regarder son téléphone portable ne pas répondre aux e-mails rester longtemps debout l’un contre l’autre s’imaginer dans la forêt se doucher ensemble s’imaginer dans un banc de harengs 16

ne jamais allumer la lumière regarder le coucher du soleil par la fenêtre soupirer de n’être pas sorti de la journée une fois de plus tout en sachant que dehors il y a la foule les gâteaux les rues animées les plages

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Cueillette dans la nature

Espèces cueillies dans la nature l’an passé :

Hiver truite argentée, corégone de l’Atlantique Printemps corégone du Nord, corégone à bouche de haricot, truite arc-en-ciel, perche-soleil, crapet arlequin, crapet-soleil, achigan à grande bouche, carassin, carpe, poisson-chat jaune fillette Été mérou, cerise violette, cerise jaune, prune, figue, baie de cornouiller Automne mûre, framboise, saumon rose, saumon royal rouge, saumon royal blanc, saumon chien, saumon coho, pomme, poire jaune, poire commune, poire cristal

Et celles des années précédentes :

Hiver hareng, plie rouge bouche à droite Printemps bar argenté, tassergal, plie rouge bouche à gauche Été dorade, grondin, raie, turbot, mérou patate, anguille blanche Automne poire sauvage, mûre blanche, mûre violette

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Les harengs me manquent

c’est la saison un collier d’ailes brillantes avec un petit hameçon doré caché dans chaque paire un leurre de canne à pêche qui monte et qui descend au fond de la mer imitant la nage du plancton par une nuit enneigée où se formeraient des bancs de harengs le mieux serait d’y aller avec sa petite amie la laisser sentir les petits poissons qui tirent à l’autre bout l’un après l’autre mordant à l’hameçon assez de poisson, dirait-elle trop froid, je ne serais pas parti sinon de retour au chaud à l’intérieur ensemble écailler cuisiner et déguster le poisson une chose particulièrement intéressante à propos de la pêche au hareng quand on en tient un pas besoin de le remonter précipitamment à la surface on le garde patiemment sous l’eau pendant un moment pour attirer ses compagnons afin qu’ils mordent aux hameçons voisins on remonte alors la canne et on a trois ou cinq poissons parfois ils se décrochent on se retrouve avec zéro cette saison attraper un hareng l’utiliser comme appât pour attirer les bars argentés aller jusqu’à l’extrémité de la jetée attendre seul qu’un gros poisson le dévore oubliant les pêcheurs de harengs des bas-fonds un jour, abandonner le bar retourner dans les bas-fonds passer à un sabiki brillant avec un peu de chance attraper quelques beaux harengs tout remballer à minuit combiner avec la prise d’un ami

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six ou sept poissons blancs argentés comme des dagues peuvent être échangés au food truck près de la gare contre deux wraps halal agneau ou poulet quelle belle nuit à présent sur le rivage d’un autre océan ma nostalgie fermement enveloppée dans la plus calme des nuits froides tendre la canne et attendre qu’un hareng ou deux passent par là c’est la saison

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E-amour

un e-amour tout comme un e-animal de compagnie tout petit quelques pixels les mêmes signes vitaux les mêmes besoins quotidiens de nourriture d’attentions de caresses faciles à transporter ainsi chacun peut avoir un être aimé un être qui cherche à être choyé un être qui est là pour vous donner des repas numériques faire des promenades numériques faire l’amour numérique et ne pas reproduire d’humains l’amour électronique est écologique indices de faim, de joie, de santé clairs et précis nul risque de trahison réitération possible NFT ?

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Montagne de neige de neige de neige de neige

du sous-sol au sous-sol ensuite le rez-de-chaussée le premier étage le grenier retour au sous-sol plus de dix ans ont passé c’est la première fois que j’habite dans un immeuble avec un ascenseur une autoroute sous la fenêtre un parc à chiens en face épuisant à regarder une petite baie au loin des bateaux amarrés cent vingt environ au-delà de la baie, une forêt les arbres sont hauts des castors et des coyotes y vivent plus loin, des montagnes se dressent face à moi en décembre la ligne de neige descend peu à peu la surface bleu marine des montagnes blanchit graduellement comme la fourrure d’un animal huit couches de montagnes sont visibles les plus proches sommets et les plus éloignés atteignent la même hauteur plus ils sont éloignés, plus ils sont blancs plus je suis convaincu qu’ils sont inaccessibles aucune neige ne semble s’accumuler sur la petite montagne entre les deux à l’est elle reste noire toutes les montagnes sont totalement immobiles nulle existence ne peut y être perçue la nuit et les jours de brouillard elles disparaissent toutes elles ne sont pas majestueuses elles changent de couleur en fonction du temps blanches avant-hier des nuages autour des flancs hier matin une touche d’or dans l’après-midi entièrement bleu argenté aujourd’hui

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Auto-mobilité

après mûre délibération j’ai acheté un vélo de route datant des années 80 brillant comme neuf j’essaie de mettre un peu de couleur dans ma vie à un moment où on ne peut aller nulle part faire le tour du village compte comme un voyage rouler à toute vitesse la nuit sur les routes désertes de banlieue se faufiler dans la circulation du centre-ville pas besoin d’aller très vite laisser la résistance au vent et l’élan vers l’avant atteindre un équilibre le plaisir d’un million de flèches transperçant le cœur complètement propulsé par le corps le plus relaxant est de s’épuiser sur de longs trajets laissant peu de choses à l’esprit et gagner enfin un peu de liberté par l’auto-mobilité

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Cette rivière

un affluent de la rivière abritant des esturgeons géants clair comme de l’eau de roche dans la rivière trouble et large je vais le voir une fois par semaine un petit aperçu d’un méandre à chaque fois je ne connais toujours pas son corps entier aujourd’hui je n’ose pas m’en approcher je ne sais pas à qui il appartient trop de gens l’explorent vert émeraude été et automne gris glacier infusé hiver et printemps personne ne sait à quoi il ressemble la nuit une autoroute migratoire très fréquentée en certaines saisons totalement vide en d’autres en dessous, un fond rocheux toujours glacial sa couleur change avec la profondeur et la vitesse de l’eau on le comprend mieux en y pataugeant chaque année des gens y laissent leur vie incapables de résister à l’attrait du vert profond le seul moyen est de s’y fondre

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Tête perdue

tête perdue

où est passée la tête ?

tête perdue

où est-elle allée ?

j’ai perdu la tête

perdue

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Mélodies Country

sous le ciel arctique George chante les rêves de l’Ouest sauvage chauffeur de bus le jour ses harmonicas rapides et furieux un bar à la sortie du bourg nous allons le voir tous les jeudis soir il raconte des histoires d’il y a très très longtemps d’or d’ennuis de douleurs de filles de froid de dieu le permafrost sous le bar a dégelé le sol s’est incliné quand on chancelle, c’est qu’on a assez bu je rêve d’ombres éblouissantes le dos de mon cheval ma canne à pêche mon fusil de chasse il faut être plus doux pour survivre plus doux

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ISBN : 978-2-84711-139-2

Prix public France TTC 12 €