Guide saison Nouvelles vagues

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TÊTIÈRE

Isabel Nolan A single drop of benevolence (2009) Balsa, Jesmonite, peinture, verre trempé, MDF /  Balsa, Jesmonite, paint, toughened glass, MDF Pièce / object : 47 × 36 × 25 cm Socle / Base : 131 × 31 × 31 cm Courtesy de l’artiste / of the artist & Kerlin Gallery (Dublin)


The Black Moon Avec (sous réserve) / with (to be confirmed) : Boris Achour, John Bock, Talia Chetrit, Sophie Dubosc, latifa echakhch, Carl Johan Högberg, Pierre Huyghe, Julien Langendorff, Joanna Lombard, Ursula Mayer, Melvin Moti, Isabel Nolan, Ylva Ogland, Erik Pirolt, Émilie Pitoiset, Agnieszka Polska, Hans Rosenström, Martin Soto Climent, Linda Tedsdotter Curatrice / Curator : Sinziana Ravini

b niveau 0

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Martí Anson Catalan Pavilion. Anonymous architect (2013) Courtesy Martí Anson & Estrany de la Mota Gallery (Barcelone / Barcelona) © Martí Anson


Martí Anson, Catalan Pavilion. Anonymous Architect

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Avec / with : Martí Anson Curatrice / Curator : Marie Griffay

g niveau 1


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TÊTIÈRE

Amrita Sher-Gil Self Portrait as Tahitian (1934) Huile sur toile / Oil on Canvas 56 × 90 cm Collection V. & N. Sundaram


Companionable Silences 49

Avec / with : Saloua Raouda Choucair, Tarsila do Amaral, Zarina Hashmi, Camille Henrot, Adolf Loos, Amrita Sher-Gil, Umrao Singh Sher-Gil, The Otolith Group

Curateur / Curator : Shanay Jhaveri

h niveau 1


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COMPANIONABLE SILENCES

« Companionable Silences » regroupe un choix d’œuvres de femmes artistes non occidentales, qui ont toutes habité et travaillé à Paris à diverses périodes de la première moitié du xxe siècle. Chacune de ces artistes a mené une vie cosmopolite, l’obligeant à arbitrer entre des espaces culturels et géographiques différents. Démontrant une conscience lucide de leurs variations d’identité, elles ont affronté sans hésitation les questions d’assimilation et d’acculturation. Leurs œuvres interrogent les modèles d’autorité occidentaux et composent avec les modes de représentation consacrés sans renoncer à l’originalité des partis pris plastiques. On assiste à une dynamique de croisements et d’interpénétrations qui naissent de la multiplicité des repères. Ces œuvres prises ensemble renvoient aux origines métissées du modernisme, rappelant le rôle du primitivisme et de l’orientalisme dans le dialogue interculturel de la modernité, ainsi que la nécessité urgente de rendre compte de certaines composantes historiques insuffisamment reconnues. « Companionable Silences » ne vise pas simplement à réhabiliter des artistes exclues de l’Histoire du fait de leur genre ou de leur nationalité, mais à analyser les causes de leur marginalisation. L’exposition n’a rien d’exhaustif et ne cherche pas non plus à proposer une histoire de l’art englobante ; elle diverge de la pensée selon laquelle « l’inclusion » est le remède à tous les maux. C’est une ébauche, une étape vers un élargissement du domaine d’investigation, qui essaie de combler les lacunes historiques en portant la question de la différence culturelle sur un autre plan que la récusation simpliste de l’eurocentrisme. Elle se concentre sur des œuvres et des filiations artistiques qui méritent l’attention en soi, en s’intéressant au contexte dans lequel les artistes ont élaboré leur projet et l’ont exécuté. Des œuvres plus anciennes et des documents d’archives complètent la présentation. Ils ont en commun d’évoquer des conditions de vie non seulement passées mais encore actuelles.

“Companionable Silences” is an exhibition of a selected group of works by non-Western women artists, all of who lived and worked in Paris at different times from early to mid-twentieth century. Each of them led distinctly cosmopolitan lives, actively arbitrating between disparate cultural and geographical spaces, demonstrating a remarkable self-consciousness of their own changing identities, navigating with confidence amongst issues of assimilation and acculturation. Artistically, they interrogated paradigms of Western authority, negotiating with established modes of representation, while devising room for their own formal approaches. What is witnessed is a dynamic interplay and interrelation, generated from being amidst widespread sets of coordinates. Considered collectively, these works gesture to Modernism’s cross cultural past, the place of Primitivism and Orientalism within the conversations of the Modern, and also the urgent need to account for certain material histories that have not been fully regarded. However, it is not simply an exercise to make room for artists who were excluded from historical narratives on the basis of gender or nationality, but rather an examination of the initial causes of their marginalization. The exhibition is not a survey, nor an attempt to offer an “all-inclusive” global art history; it diverges from the tendency to think that “inclusion” is the overriding goal. It is a sketch, a step towards a broader field of enquiries, which seeks to address gaps in understanding by taking matters of cultural difference away from simplistic reactive critiques of Eurocentrism. It focuses on artworks and artistic lineages that are worthy of study in their own right, with particular attention drawn to the contexts in which the artists’ ideas were formulated and executed. Historical works are presented alongside contemporary pieces and archival material; all of which evoke the conditions of not only lives lived, but those, which are still being lived.

CETTE EXPOSITION BÉNÉFICIE DU SOUTIEN DE R. & S. NANAVATI CHARITABLE TRUST

THIS EXHIBITION BENEFITS FROM THE SUPPORT OF R. & S. NANAVATI CHARITABLE

NO. 2 ET DE AMRITA JHAVERI.

TRUST NO. 2 AND OF AMRITA JHAVERI.


COMPANIONABLE SILENCES

Saloua Raouda Choucair

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Tarsila do Amaral

Rapture of Revelation (1985-1987) Bois / Wood 68 × 33 × 15 cm Saloua Raouda Choucair Foundation (Beyrouth / Beirut)

Brancusi avec Oswald de Andrade, Tarsila do Amaral, Yvette Farkou, Fernand Léger et Maximilien Gauthier dans un décor de barque à la foire du Trône (14 juillet 1926) Épreuve gélatino-argentique/ Silver gelatine print 8,9 cm × 29,8 cm Photo : © Centre Pompidou, MNAM-CCI (Paris) Dist. RMN-Grand Palais / Georges Meguerditchian

Saloua Raouda Choucair (née en 1916) est une pionnière de l’art abstrait au Liban et dans le monde arabe. Elle a étudié à Paris de 1948 à 1951, fréquenté l’atelier de Fernand Léger et participé à la fondation de l’Atelier de l’art abstrait dirigé par Edgar Pillet et Jean Dewasne. Invitée à passer un an en France en 1969, elle a commencé à exposer régulièrement au Salon de mai. Ses peintures, puis ses sculptures attestent sa capacité singulière de marier l’abstraction occidentale à l’esthétique musulmane.

Tarsila do Amaral (1886-1973) a contribué à l'établissement d’un modernisme brésilien nourri de sa propre culture indigène. Ses deux longs séjours à Paris (1920-1922 et 1923-1925) ont joué un rôle fondamental dans son évolution artistique. Elle y a côtoyé notamment les maîtres du cubisme, et c’est à Paris qu’elle a eu sa première exposition personnelle en 1926, à la galerie Percier. Tarsila do Amaral a créé la couverture et les illustrations du manifeste de poésie Pau-Brasil (1925) de son compagnon Oswald de Andrade.

Saloua Raouda Choucair is a pioneer of abstract art in the Arab world and in Lebanon. She studied in Paris (1948-1951), attended the studio of Fernand Léger, and participated in the establishment of L'Atelier de l'Art Abstrait (Pillet and Dewasne). In 1969, she spent one year in France and then started frequently participating in the Salon de Mai. Her early paintings and later sculptures demonstrate a significant and unique ability to combine elements of western abstraction with Islamic aesthetics.

Tarsila do Amaral participated in establishing a Brazilian Modernism rooted in its own indigenous culture. She spent two intensive periods in Paris (19201922, and 1923-1925) the fundamental importance of which she has acknowledged. At this time she familiarized herself with the most significant trends of the era such as Cubism. She had her first exhibition in Paris in 1926 at Galerie Percier. Do Amaral did the cover and interior illustrations for her partner Oswald de Andrade's book Pau-Brasil (1925).


Pilvi Takala Real Snow White (2009) Extrait d’une vidéo HD, couleur, son /  Still from video, HD, colour, sound 9 min. 15 sec. Courtesy de l'artiste / of the artist Avec le soutien de / With the support of Rijksakademie van beeldende kunsten (Amsterdam) & Masa Projesi (Istanbul)


The Real Thing? 83

Avec / with  : jérôme bel, Alicia Frankovich, Shadi Habib Allah, Chelsea Knight & Mark Tribe en collaboration avec / in collaboration with Valerie Oberleithner, Alexi Kukuljevic, Pilvi Takala, Diego Tonus Curateurs / Curators : Antonia Alampi & Jason Waite

N niveau 1


Mikhael Subotzky Moses and Griffiths (2012) Images extraites du film / Two film stills Courtesy Goodman Gallery (Johannesburg, Le Cap / Cape Town) © Mikhael Subotzky


This House 105

Avec / with : Alexandra Makhlouf, Gordon Matta-Clark, Serge-Alain Nitegeka, Magnhild Oen Nordahl, Mikhael Subotzky, André Tehrani

Curateurs / Curators : Anthea Buys & Mikhael Subotzky

R niveau 2


L’astronome en chef travaillant avec ses assistants et ses confrères à l’Observatoire d’Istanbul fondé par le Sultan Murad III et utilisé de 1574 à 1581. / The chief astronomer Takiyüddin is working with his assistants and colleagues at the Istanbul Observatory House which was founded by the order of Sultan Murad III and served from 1574 to 1581. Reproduit dans le manuscript Semailname de Seyyid Lokman, texte en persan de Alaaddin Mansuri, illustration de Nakkas Osman /  Reproduced in the manuscript Semailname by Seyyid Lokman, Persian text by Alaaddin Mansuri, illustration by Nakkas Osman, 1581 ; 28 × 20 cm. (Original: Istanbul University Library T. 1404, Semailname V. 57a) Courtesy Istanbul University Library. Recherches et autorisation de parution / Research and Permission to Print: Adnan Yıldız.


A History of InspiratioN 117

Avec / With : Erdag Aksel, Aaron Angell, Mariechen Danz, Michael Dean, Cevdet Erek, Nilbar GUres, Toril Johannessen, Ahmet OgUt, Wael Shawky, Slavs and Tatars, KIBLENUMA

Curateur / Curator : Adnan Yıldız

T niveau 2


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interventions sur le bâtiment

Toiletpaper Concept et images par /  Concept and images by Maurizio Cattelan & Pierpaolo Ferrari, TOILETPAPER magazine


interventions on the building

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TOILETPAPER

Fondé en 2010 par Maurizio Cattelan et Pierpaolo Ferrari, Toiletpaper est un magazine constitué exclusivement de photographies résultant du processus digestif d’une surconsommation visuelle. Le magazine explore notre obsession contemporaine pour les images en adoptant l’esthétique de la photographie commerciale : son iconographie pop attrayante manipule notre vision à la manière des clichés publicitaires. À un détail près : les images Toiletpaper sont dépourvues de surmoi ; elles plongent de manière faussement anodine dans nos désirs et pulsions les plus indicibles. Chaque photographie est minutieusement construite, puis évaluée, jugée, transformée jusqu’à atteindre ce savant mélange de normalité dérangeante et de troublante ambiguïté qui en fait une image Toiletpaper. Depuis la création du magazine il y a trois ans, Maurizio Cattelan et Pierpaolo Ferrari ont constamment cherché à imposer le style Toiletpaper au-delà des pages du magazine, infiltrant d’autres domaines pour tester la force des images produites. Prenant pour modèle le monde digital où la force d’un contenu se mesure à sa capacité à être partagé et diffusé, ils ont privé les clichés de leur contexte originel, pour les apposer à des éléments aussi divers que des t-shirts, assiettes, pochettes de disques ou papier peint, s’immisçant dans le quotidien pour marquer durablement le subconscient populaire. En ce sens, Toiletpaper est par essence un projet démocratique qui n’a d’autre choix que de se confronter à la diffusion de masse pour vérifier la résistance des images au temps. Le projet au Palais de Tokyo s’inscrit à part entière dans cette démarche de diffusion. Aucune photographie n’est montrée dans les espaces dédiés aux expositions, des images de plusieurs numéros du magazine sont éclaboussées, après avoir été digérées, sur les sept fenêtres de la façade monumentale du bâtiment. L’arrangement intriguant parasite l’espace public de l’avenue du Président Wilson autant qu’il perturbe insidieusement l’expérience du visiteur au restaurant. CE PROJET BÉNÉFICIE DU SOUTIEN DE BERLUTI.

Founded by Maurizio Cattelan and Pierpaolo Ferrari in 2010, Toiletpaper is a magazine of only pictures which investigates our contemporary obsession with images. It results from the digestive process following an overdose of visual consumption. Aesthetically, one can mistake the content with commercial photography as TP’s pop iconography creates attraction and manipulates our vision the way advertising does. But there is a twist: a Toiletpaper image has absolutely no superego; it explores in an apparently harmless way our most intimate, hidden, unspeakable desires and urges. Each picture in the magazine is carefully evaluated, judged, transformed until it reaches the Toiletpaper status, conveying a mix of unexpected disturbance and uncanny ambiguity. Since the magazine was born three years ago, Maurizio Cattelan and Pierpaolo Ferrari managed to go constantly beyond the pages, sidetracking into other fields to test the strength of the images. In today’s digital era strong content gets shared, tweeted, blogged and re-blogged. Toiletpaper rolls out a similar process in real life: deprived from their original context, images get onto t-shirts, mugs, jackets, disk covers, they live several lives and keep meddling in everyday imagery, printing into people’s subconscious. In that sense, Toiletpaper is fundamentally democratic as it needs to be confronted to massive diffusion to check the pictures resistance to time. The project at the Palais de Tokyo is entirely part of this diffusion process. No picture is shown in the art space; after being digested, images from several issues are splashed onto the spectacular seven front windows of the building, in an intriguing composition that infiltrates everyday life as it is visible both from the inside and the outside. It allows the images to seep insidiously into the public street space and to parasite the restaurant’s living experience. THIS PROJECT BENEFITS FROM THE SUPPORT OF BERLUTI.


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