Les Abattoirs - The New Mestiza

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artistiques. Elle a été directrice du centre culturel mexicain Ex-Teresa Arte Alternativo, co-créatrice de l’émission culturelle télévisée La caja negra et coordinatrice du programme universitaire Arte, cultura y justicia : representaciones y performatividades alternas (Univ. Nationale Autonome de México). Elle enseigne également la performance au Centre National des Arts du Mexique. Ursula Biemann Performing the border (1999, Suisse-Mexique, 45’) Artiste, théoricienne et commissaire d’expositions, Ursula Biemann est auteure de nombreuses œuvres autour des thèmes des frontières, mobilités et de la dimension genrée des migrations. Elle est chercheuse à l’Institut pour la Théorie de l’Art et du Design à la HGK de Zürich.

"Performing the border enquête sur les conditions de vie et de travail des femmes dans la vaste arrière-cour de l’économie américaine au sud de la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Prenant comme point de départ une publicité de la société Elamex qui vend la main d’œuvre féminine au prix d’un dollar l’heure, la vidéaste montre que la construction sociale et technique de la frontière s’étend jusqu’à la sexualité de celles dont la "performance" est vantée dans l’image. Si le récit d’une femme "coyote"- ou passeur de frontière - permet d’envisager des sorties possibles de ce système de contrôle, l’histoire des meurtres en série autour de la ville mexicaine de Juarez pose des questions inquiétantes concernant la sérialisation de la vie humaine pour la fabrication de marchandises hi-tech (ordinateurs, etc.)." Multitudes n°15

02 AVRIL

19 AVRIL

Live : Guitar Tour Thurston Moore + Anne-James Chaton

Mixtape : Céleste Boursier-Mougenot

10 AVRIL

24 AVRIL

En partenariat avec le Goethe institut.

18 AVRIL

JEUDI 27 MARS 2014 - 19:00

Projection - The New Mestiza

Prochains rendez-vous :

Live : Soirée Kompakt Coma (live) + Barnt (DJ-set)

les jeudis des Abattoirs

Projection - L’imaginaire scientifique des Surréalistes En partenariat avec la Cinémathèque de Toulouse

Conférence Laura Bernard Histoire orientée de la photographie En partenariat avec Bagdam. Les Jeudis des Abattoirs bénéficient du soutien

les Abattoirs | 76 allées Charles de Fitte 31300 Toulouse www.lesabattoirs.org

Genres, frontières et artistes de performance en Amérique Centrale (Mexique-Guatemala) Un programme présenté et conçu par Aliocha Imhoff et Kantuta Quirós En partenariat avec Cinélatino, 26es Rencontres de Toulouse - www.cinelatino.com Dans son livre Borderlands / La Frontera : The New Mestiza (1987), la poète chicana Gloria Anzaldúa envisageait les territoires frontaliers de la frontière mexicaine-américaine, comme lieux de passage entre les genres et les cultures, un espace d’hybridation et d’entre-deux. Sécrétée par les ‘Borderlands’ et les interstices flous entre des formations linguistiques, géoculturelles, sexopolitiques contradictoires, émerge une "nouvelle métisse "(new mestiza), qu’Anzaldúa décrit comme une citoyenne transnationale, consciente de ses identités inextricables.

Si l’Amérique Centrale est aujourd’hui un maillon de l’économie globalisée (les phénomènes des maquiladoras comme "zone franche" de la fabrication postfordiste, des migrations transfontalières avec les Etats-Unis et du féminicide -qui sévit actuellement en CentreAmérique-, y jouant un rôle déterminant, elle est aussi la matrice de nouvelles générations d’artistes dont le travail de performances recèle une rare intensité. Ces propositions prennent racine dans une longue tradition d’art-action et de vidéoperformances à l’intrinsèque dimension politique, où le corps est envisagé comme lieu de confrontation et de négociation.


ment dirigé Géoesthétique, un ouvrage collectif dédié au tournant spatial dans l’art (Editions B42, 2014) et Histoires afropolitaines de l’art (n°53-54 de la revue Multitudes). www.lepeuplequimanque.org

PROGRAMMATION

Lorena Wolffer, Mietras dormiamos

Au Guatemala, portée par une génération de femmes artistes, la performance a connu un renouveau à partir de la moitié des années 1990, le retour à la démocratie autorisant une réappropriation des espaces publics. Ces artistes évoquent la mémoire du génocide, les séquelles de la guerre civile, mais aussi les migrations et la complexité de nouveaux agencements identitaires, fragmentaires, tissés de relations et de négociations culturelles. Leur poétique mobilise largement une esthétique du retournement du stigmate. Aliocha Imhoff et Kantuta Quirós sont commissaires d’exposition, fondateurs de la plateforme curatoriale Le peuple qui manque. Parmi les dernières manifestations dont ils ont été les commissaires, A Thousand Years of NonLinear History (Centre Pompidou, 2013), The Borderscape Room (Le Quartier, 2013), Fais un effort pour te souvenir. Ou, à défaut, invente (Bétonsalon, 2013) ou L’artiste en ethnographe, (musée du Quai Branly - Centre Pompidou, 2012). Ils ont récem-

Maria Adela Diaz Borderline (2005, Etats-Unis, Mexique, 2’) Maria Adela Diaz est graphiste et artiste, née au Guatemala en 1973. Elle vit et travaille à Los Angeles. Au travers de différents médias, tels qu’installations et vidéoperformances, Maria Adela Diaz utilise son corps pour véhiculer ses objections aux déceptions politiques, aux sociétés patriarcales et aux philosophies discriminantes, dans un travail qui inclut la transformation du spectateur, dans un contexte quotidien. Dans Borderline (2005), une action qui peut être lue comme un rituel cathartique des blessures de son propre exil, Maria Adela Diaz s’enferme dans un contener lancé à la mer, évoquant les politiques migratoires aux Etats-Unis. Regina José Galindo - ¿Quien puede borrar las huellas ? (2003, Guatemala, 1’50’’) - Mientras, ellos siguen libres (2007, Guatemala, 2’25’’) - Perra (2005, Guatemala, 5’20’’) - Ablucion (2007, Guatemala, 4’) - Limpieza social (2006, Guatemala, 2’) - Paisaje (2012, Guatemala) Poétesse et performeuse, Regina José Galindo figure depuis le milieu des années 1990 comme une des artistes guatémaltèques les plus emblématiques de sa génération. Au cours de ses performances controversées, dans lesquelles son propre corps est le véhicule par lequel elle dénonce les conflits politiques et sociaux, la violence

et l’injustice économique, elle rend hommage aux morts et disparus de la guerre civile des années 1980-90 et de la dictature génocidaire du général Rios Montt. Son travail est aussi une explicitation de la violence faite au corps des femmes dans le monde actuel, et plus spécifiquement en Amérique Latine, avec le féminicide qui a cours en Amérique centrale, les violences domestiques. Portant jusqu’à sa limite l’affirmation que l’art est la vie, Regina José Galindo transcende la dimension artistique de ses performances, qui contribuent de manière poétique, à soulager, comme elle le dit, la douleur collective des Guatémaltèques. Sandra Monterroso - Deformación # 33 (2007, Guatemala, 5’) - Tus tortillas mi amor. Lix Cua Rahro. (2004, Guatemala, 12’) Les vidéo-performances de Sandra Monterroso, née en 1974, n’appartiennent pas au seul registre de la captation mais constituent autant d’objets poétiques, qui mettent en scène, au travers de jeux de correspondance entre langues indigène (K’ekchi’, langue maya), coloniale (espagnole) et globale (anglais), les processus postcoloniaux et d’interculturalité au Guatemala et leurs frictions et écarts avec une prise de conscience féministe. Dans l’une d’elles, Tus tortillas mi amor. Lix Cua Rahro. (2004), Sandra Monterroso se livre à la confection répétitive et monotone du plat traditionnel guatémaltèque, les tortillas, introduisant un certain nombre de pertubations dans ce long rituel. Au sein d’une société urbaine, hybride, où les cultures originaires, métisses et globales se répondent, et se mélangent, les dynamiques présentes dans le travail de Sandra Monterroso sont le théâtre postmoderne d’un déchirement entre silence et voix subjective, désobéissance et loyauté identitaire, culturelle et lin-

guistique (Deformacíon #33). Ses vidéos sont ainsi la trace d’une auto-prise de conscience, d’un travail de sabotage des répétitions culturelles. Lorena Wolffer Mientras dormiamos (el Caso Juarez) (2002, Mexique, 11’) Dans Tandis que nous dormions (l’affaire Juárez), le corps de Lorena Wolffer, transformé en carte symbolique, sert à documenter et à faire le récit de cinquante des cas enregistrés à Ciudad Juarez (Mexique) où depuis le début des années 90, plus de 300 femmes ont été assassinées et autant sont portées disparues. Le corps de l’artiste devient un véhicule de représentation de la violence subie par ces femmes. Une violence qui semble s’être aujourd’hui institutionnalisée. Mexicaine, Lorena Wolffer est artiste, performeuse et activiste culturelle. Elle est aussi promotrice d’art expérimental et a organisé plus d’une vingtaine d’événements Ursula Biemann, The Border


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