Lazare Du 8 au 30 juin 2018
Timothée Schelstraete
Le pays où le ciel est toujours bleu La Chapelle, espace d’art contemporain de la Ville de Pithiviers
Tome 6
Sans titre, 2018 Toner, acrylique, aĂŠrosol et huile sur toile 190 x 140cm
Quand le POCTB m’invite à exposer dans la chapelle de Pithiviers, une chose est annoncée d’emblée : celle-ci vient d’être rénovée, pas moyen de planter un clou, il faudra que la peinture se supporte elle même. C’est d’ailleurs tout l’enjeu de la programmation de la saison, proposer trois expositions de peintres, qui devront s’arranger avec cette contrainte au sein d’un lieu déjà bien marqué. Il faut aussi trouver rapidement un titre. J’ai déjà titré une toile Lazare. Elle ne sera pas présente dans l’exposition mais la référence me paraît logique vu le lieu. Lazare serait revenu d’entre les morts, et l’idée d’une image survivante parcourt mon travail. L’image, la photographie comme fantôme persistant en l’absence de l’objet qui lui a donné naissance. Je suppose que Lazare, sorti du tombeau, aurait vu « de l’autre coté ». Il s’agit de venir créer un espace dans le lieu, un intérieur et un extérieur, un lieu à traverser. Pour ce faire, six tableaux d’envergure humaine seront regroupés par paires. Ils deviendront alors des cimaises indépendantes visant, a priori, à prolonger de façon virtuelle l’abside de la chapelle. Mes travaux récents s’appuient sur un procédé de transfert d’impression numérique sur toile, et par extension se penchent sur la question d’empreinte, de reproductibilité d’une image.
Dirigé vers l’extérieur, ce qui pourrait s’apparenter à un monochrome noir, donne finalement plutôt à voir toutes les erreurs produites par cette technique de transfert : coups de pinceau, lacunes d’impression et jonctions des tirages format A4 que j’utilise. Une grille, comme fenêtre ouverte sur le monde, rappelle également le dallage du sol, la crypte. Tourné vers l’intérieur, un casque médiéval sur fond feutré. Cet objet, sujet d’une photo prise dans un musée, motif de nature morte, devient résurrection d’une image que je me suis déjà appropriée puisque déjà source de précédentes peintures. Peut-être parce que je sais cet objet sous vitrine, il devient relique au sein du territoire précis que constitue ici la chapelle. La peinture vient ici enrober voire panser la surface imprimée. Le casque comme enveloppe, protection, espace mental, costume, rituel, ornement. Les trois ensembles donneront donc à voir la même chose, le même couple d’images qui ne laissent qu’entrevoir ce qu’il pourrait y avoir derrière. Le sujet reste identique mais les différentes expériences picturales, d’un point de vue à un autre, deviennent comme autant de lectures possibles. Timothée Schelstraete - note - 27.05.18 Sans titre, 2018 Toner, aérosol et acrylique sur toile, 190 x 140 cm
En savoir + Timothée Schelstraete La Chapelle, espace d’art comteporain
http://timotheeschelstraete.com/ www.pithiviers.fr
La Chapelle, espace d’art contemporain À l’égard de l’épigraphe de la fresque de cet édifice patrimonial « Les peintures de ce sanctuaire furent faites en 1790 & 1791 par Ange-René Ravault qu’elles soient pour ceux qui les voient la preuve de son amour pour le plus beau des arts plus que celle de son talent qui n’était qu’à son aurore », La Chapelle, espace d’art contemporain, nouvellement restaurée par la Ville de Pithiviers se fait discrète, rue de Senives à Pithiviers. Elle accueille en toute liberté, depuis le mois de mai 2016, de jeunes artistes contemporains, qui s’imprègnent, s’inspirent, s’expriment, proposent leur travail artistique et entrent en résonance avec ce lieu chargé d’histoire. Les 44 pots à pharmacie en exposition permanente, classés monuments historiques et issus de la collection du Musée d’art et d’histoire de Pithiviers, témoignent du passé tant religieux qu’humaniste de ce lieu qui aujourd’hui a la vocation d’amener le public qui le fréquente à voir, à ouvrir son esprit, à contempler, à réfléchir grâce à l’art. (Laetitia Jolivet, Directrice de la culture de la Ville de Pithiviers) La Ville de Pithiviers a confié pour la saison 2017/2018 au POCTB la programmation de trois expositions d’art contemporain dans la Chapelle.
Le POCTB Le pays où le ciel est toujours bleu est un label de création et de médiation en art contemporain installé au 5 rue des Grands-Champs à Orléans. Ce label s’envisage comme une force de propositions et de réflexions sur les territoires. Il développe en France et à l’étranger depuis sa création en 2000 des actions à partir d’outils qui portent une dynamique et un dialogue permanent avec les artistes et les publics : La borne, micro-architecture de création en art contemporain itinérante en région Centre Val de Loire ; des expositions ; des aides à la production et à la publication ou encore des échanges avec d’autres associations d’artistes. Direction artistique du POCTB : Sébastien Pons / Laurent Mazuy Graphisme : Sébastien Pons
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