Le mouvement de la lune et du soleil Du 6 au 29 octobre 2016
Le pays oĂš le ciel est toujours bleu
Tablette (banc de touches), 2014 Acrylique et bois 80 x 29 x 4 cm Tablette (banc de touches), 2013 Acrylique et bois 29 x 40 x 4 cm
Un regard sur l’exposition Jeudi 6 octobre aura signé la dernière exposition d’art contemporain du POCTB aux Ateliers Oulan Bator. Ce que l’on peut remarquer, c’est l’éclectisme revendiqué par le commissaire, Laurent Mazuy. Le mot « éclectisme » est un concept philosophique, qui remonte à l’Antiquité. Il s’agit, dans plusieurs systèmes, de prendre ce qui nous plaît, et d’en faire la synthèse. Ce concept, et mot à la fois, comme nous l’apprend le Dictionnaire Technique et Critique de la Philosophie, de Lalande, a pris une tournure péjorative durant la seconde moitié du XIXe siècle. Et ce sont des hommes d’esprit, le philosophe Cousin et l’historien Taine, qui lui ont fait prendre ce virage, et on peut craindre que cette tournure a fait pli. Quelque chose d’éclectique peut donner l’idée d’un bric-à-brac, d’un mélange purement hasardeux, d’une incapacité à choisir, d’un dilettantisme négligé. Rien de tel avec l’exposition collective Le mouvement de la lune et du soleil. Le déploiement des œuvres dans l’espace fonctionne très bien. On pourrait presque se croire dans un salon privé. Rien ne semble hors de propos, une vision d’ensemble confirme à la fois l’éclectisme et celui de la singularité ; chaque œuvre invite au regard et au rebond, et s’affirme elle-même dans sa présence. Si nous entrons par la gauche, nous voyons trois tableaux (Mazuy, Provenchère) et au sol une sculpture, à la couleur dentelée (Duserre). Le regard poursuit sa course et saisit la couverture apprêtée de Soulerin, les tableaux de d’Souza. Rebond des matériaux et des couleurs ; la nature de ce parcours est peut-être saisie par les cailloux peints de Brunet au premier plan, posés sur une table, qui semblent avoir été ramassés par un Petit Poucet dont le territoire d’orientation ne dépasserait pas celui de cette grande salle. Nous retournant, nous faisons face aux céramiques de Buckley qui, justement, viennent brouiller le jeu entre artisanat et art. Le regard poursuit et nous considérons un ensemble de trois pièces ; le polyuréthane peint d’Aligand, la sculpture floquée de Vachon, et les deux photographies de Pons. En revenant sur nos pas, les masques alignés d’Andes, soudain, semblent nous rappeler que nous venons de voir une galerie d’artistes, aux visages tous différents, mais aux attaches toutes semblables. Et c’est ici que l’éclectisme se referme sur lui-même en tant que faisant sens ; car l’éclectisme exprime, essentiellement, la nature de l’art contemporain. Mais rien d’essentialiste ici, puisque si l’éclectisme fait système, c’est un système ouvert. C’est peut-être cela qui fait peur à certains, l’ouverture curieuse et inlassable de l’art contemporain.
Fabrice Bothereau
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Le POCTB
Le pays où le ciel est toujours bleu Oulan Bator - 20 rue des Curés à Orléans - 02 38 53 11 52 - www.poctb.fr
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