Les Âgités de la Com' - 8ème édition

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Dossier | p.6-9 Générations deux étoiles

Tech\Geek | p.10 -11

Des petits aux mamies, à chacun sa story

Écologie | p.12-13

L’écologie au coeur des générations

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ÉDITO Bertrand Véron

La planète, le territoire et la personne Pas simple tout cela : aussi compliqué que le grand écart entre ce que nous voudrions que le monde soit… et notre comportement ! En regardant ces quelques années passées au sein de l’équipe du master Communication et Générations, je revois ces nombreux visages d’étudiants. Me reviennent en mémoire les débats parfois passionnés que nous avons pu avoir les uns et les autres autour des questions de développement durable et de communication interrogeant toutes les générations. Comment ces rencontres, ces temps de partage et les mises en pratique nous ont fait progresser dans notre compréhension des situations, et dans la formulation de nos propositions : il n’y a jamais de réponse toute faite !

L’été fut chaud, parfois même caniculaire. Et peu importe que la température de l’océan ait atteint des records : pour les estivants, l’eau était « bonne » et le temps magnifique. Pourquoi alors s’inquiéter des conséquences des changements climatiques, parler de la canicule exceptionnelle en Suède, des incendies en Grèce, ou encore des tempêtes aux EtatsUnis, ou aux Philippines. Que dire des ressources qui s’épuisent inexorablement, que penser de la biodiversité qui disparaît inéluctablement … ou encore d’un ministre qui démissionne pour ne plus « se mentir ». Et puis, il y a Dominique qui nous postait récemment une question : « Je veux bien faire des économies d’énergie et limiter mes émissions de gaz à effet de serre, mais pouvez-vous me dire comment me chauffer cet hiver avec 400 € par mois ? ».

Mais surtout, il y a des perspectives : > Celles d’accompagner la conduite du changement en sensibilisant les publics à la prévention des déchets, en incitant à la mobilité douce, en éduquant à la culture de l’énergie. > Celles engagées par des agences ou des annonceurs pour repenser les habitudes de travail vers des modèles de communication sobres et durables. > Celles portées par des étudiants et des enseignants impliqués dans des démarches de campus responsables. > Celles ouvertes par des associations de jeunes qui mettent en œuvre des principes de consommation « éco-responsable » dans les festivals qu’elles organisent.

Dominique a raison : les principes de développement durable ne sont pas simples à mettre en œuvre : l’énergie chère, c’est bon pour l’environnement et la planète, pas pour l’accès de tous aux ressources. En même temps, si l’énergie devient chère, est-ce que le coût du transport des haricots verts frais provenant chaque jour du Kenya atteindra un tel niveau que nous ne consommerons que les haricots de saison produit localement ? Peut-on rêver que les terres fertiles du Kenya soient seulement affectées à la production vivrière, pour la souveraineté alimentaire des Kenyans ?

La question de Dominique et ces perspectives donnent l’envie d’avancer encore plus et chercher des nouveaux chemins pour relever le défi de la nécessaire transition énergétique et écologique !

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SOMMAIRE

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ACTUALITÉS DOSSIER TECH\GEEK Coup d’oeil sur l’actualité Les Bleus dans les de cette fin d’année étoiles, 20 ans après

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Des petits aux mamies, à chacun sa story

ÉCOLOGIE FAN STUDY CULTURE L’écologie au coeur des générations par G. Boeuf

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Harry Potter à la conquête de la RA

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ANCIENS

PROJETS

À la rencontre des anciens du Master

Les grands travaux du Master

Quelles pratiques culturelles au 21ème siècle ?

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CARTE BLANCHE

La lettre d’amour au défi du SMS

Revue les Âgités de la Com’ : 8ème édition - Directrices de publication : Myriam Bahuaud et Agnès Pecolo. Comité de rédaction : Gaïdig Rannou, Ricardo Pinto Maia, Léa Amrouche, Julien Villemur - Conception et réalisation : Master Communication et Générations, UFR STC - ISIC, Université Bordeaux Montaigne, 33607 Pessac - Illustrations : GeekWire File Photo, Twitter, YouTube, Instagram, Pixabay, Nike, Bertrand Guay/AFP, Philippe Desmazes/AFP, Federico Gambarini/Maxppp, D.R. - Tirage en 250 exemplaires - Impression : DSI Pôle Production Imprimée, ISSN 2265-6480, SIRET 523 027 704 00015 - Dépôt légal à parution.

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LES ACTUS Les catalogues de Noël toujours aussi genrés ? Système U a initié, à partir de 2012, un changement majeur dans le milieu du jouet en proposant de sortir des clichés genrés. Cette évolution est dûe à la prise de conscience de la société sur les problématiques de sexisme. Les enseignes de jouets ont suivi cette évolution. En effet, Thierry Desnouche, porteparole de Système U, explique que « Notre rôle n’est pas de faire évoluer les mœurs, mais d’accompagner l’évolution de ce qui nous entoure ». Des changements ont été faits : les jouets sont classés par âge et non plus par sexe. C’est notamment le cas pour Oxybul, qui présente ses produits dans des situations de la vie quotidienne : la petite soeur jouant avec les circuits de voiture de son frère. JouéClub, quant à lui, ne distingue plus les catégories garçons et filles. Cependant, les marques doivent suivre cette évolution en proposant des packagings plus neutres.

Une fausse rupture pour faire voter lors des mid-term ? En octobre, le magazine ELLE US a tweeté la séparation des superstars Kim Kardashian et Kanye West. Mais stupeur : les lecteurs découvrent non pas les détails de cette rupture mais un lien permettant de s’inscrire sur les listes électorales. Si l’initiative aurait pu être bonne, cette fake news considérée comme sexiste a ainsi fait le tour du web. Les utilisatrices se sont indignées sur Twitter : « Pensez-vous que les lectrices de ELLE ne sont pas assez intelligentes pour comprendre l’importance de s’enregistrer sur les listes ? ». Dans un climat de méfiance envers les médias, cette idée n’était peut-être pas la plus adaptée pour inciter au vote…

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Quand les Youtubeurs lancent des défis pour l’environnement En novembre dernier, 62 Youtubeurs français se sont rassemblés pour lancer des défis pour l’environnement. Norman, EnjoyPhoenix ou encore Natoo ont créé ensemble la vidéo « On est prêts », articulée autour de trois thématiques : changer son alimentation, stopper les plastiques et abandonner sa voiture. Pendant un mois, ils lancent de nombreux défis à leurs communautés en les incitant à partager leurs petits gestes du quotidien pour l’environnement. Utiliser des personnalités phares auprès des 12-25 ans est une idée intéressante, mais cette campagne suffira-t-elle à changer les habitudes de vie ? En attendant, faisons tous des efforts !

Microsoft joue le gardien du cyberspace Le cyberspace, ou ensemble de données numérisées, fait constamment parler de lui. Les attaques informatiques à répétition, appelées cyberattaques, s’avèrent souvent périlleuses pour les institutions. En octobre dernier par exemple le Pentagone a été victime d’une faille de sécurité mettant en péril les données de 30 000 employés. Mettre un terme à ces attaques semble être un enjeu de société, et pour cela Microsoft souhaite s’affirmer comme précurseur. Le géant américain semble plus que jamais déterminé à créer une convention de Genève pour rétablir l’ordre dans le cyberspace. C’est pourquoi il faut entre autres limiter les attaques et protéger les utilisateurs de tout risque lié à ces dernières. À terme cette démarche devrait permettre de faire valoir les lois dans la sphère numérique où le respect des libertés individuelles semble s’imposer.

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DOSSIER GÉNÉRATIONS DEUX ÉTOILES

Elle était attendue. La défaite de l’Équipe de France de Football en finale de l’Euro 2016 avait nourri énormément de regrets, mais aussi beaucoup d’espoirs. Le mythe d’une victoire française dans l’une des plus prestigieuses compétitions internationales était présent pour la nouvelle génération n’ayant pas vécu la victoire en Coupe du Monde 1998. Il fallait que ce fantasme de 1998 tombe. Raconté, glorifié, mystifié, il ne demeurait qu’une imprécise légende pour ces jeunes français n’ayant pas connu la première étoile. 2018 devait être le 1998 de ceux qui ont tant rêvé de ce moment. Ce mois de juillet 1998 a marqué une grande partie des Français et ce à des périodes différentes de leurs vies. Ces « blacks, blancs, beurs » qui voyaient en cette victoire finale, l’espoir d’un avenir plus radieux.

en France... Cette effervescence vécue lors de la finale de Coupe du Monde 2018 a contribué à la désacralisation de cet événement. Suite à cela, nous pouvons nous demander si l’idée que ces jeunes se faisaient de la victoire de 1998 n’était finalement pas plus importante que ce qu’il s’est réellement passé ?

À jamais les premiers Difficile à dire. Cette frustration provoquée par l’essoufflement rapide du sacre de 2018 pourrait s’expliquer par la course à la breaking news et l’avènement de l’affaire Benalla qui ont estompé cet authentique exploit tombé dans un ensevelissement médiatique. L’impression de bâclage des célébrations a également marqué cet épisode. Il sera compliqué, à court terme, de définir si cette victoire en Russie sera un marqueur générationnel pour la génération Z (individus nés après 2000), au même titre que 1998 l’a été pour la génération X (individus nés entre 1960 et 1980) et une partie de la génération Y (individus nés entre 1980 et 2000). La tentation d’opposer ces générations par l’ampleur de leur victoire est bien là. Nous préférerons retenir le partage et la volonté des « anciens » de transmettre cette folie de 98 à leurs descendants. Différente mais pas moins riche d’enseignements, cette victoire française dresse une photographie de l’état du pays. Si le titre de 1998 était caractérisé par l’ouverture et l’espoir, cette expérience restera unique en son genre car pour ce qui est de 2018, nous parlerons plutôt d’une célébration bafouée. Il reste que le sport est un excellent indicateur sociologique sur l’état de santé d’une nation.

Loin de nous l’intention de confronter juillet 2018 et juillet 1998. Toutefois, cette Coupe du Monde 1998 a marqué les esprits en France jusqu’à devenir un marqueur générationnel pour les Français. Vingt ans plus tard, la réussite du parcours des Bleus en Russie a permis à la jeune génération de s’approprier un titre mondial qu’elle n’avait pas pu connaître au siècle passé. Marqué par l’omniprésence des réseaux sociaux mais aussi par la thématique de la sécurité, le Mondial russe a également permis l’éclosion d’une nouvelle icône à travers Kylian Mbappé. Ce dernier a d’ailleurs fait la une du journal international Time au mois d’octobre, devenant ainsi un exemple pour des milliers de jeunes et leur permettant de s’approprier 2018 comme une victoire à part entière. Cependant le soufflet est rapidement retombé une fois le retour des champions

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UNE NOUVELLE ÈRE Sur les 23 champions du Monde, 15 joueurs avaient 25 ans ou moins au moment du sacre. Avec une moyenne d’âge de 25,6 ans, l’Équipe de France était la deuxième plus jeune équipe du Mondial derrière le Nigéria.

divergence. Le documentaire de Stéphane Meunier, « Les Yeux dans les Bleus » avait rencontré un large succès à sa sortie en 1998. Il dévoilait des images intimes du groupe France. Le moins que l’on puisse dire est que le documentaire dédié à la victoire en Russie n’a pas rencontré le même succès. La soif d’images des supporters français était alimentée par quelques brides d’images postées sur les réseaux. Et si la « rareté fait la valeur », ce documentaire a rencontré une exigence en termes d’intimité et de vérité, qui avait déjà été comblée à légères doses par les joueurs eux-mêmes durant la compétition. Le défilé sur les Champs-Elysées est symbolique de ces générations d’hommes médias. Armés de leurs smartphones, ils répondent alors sans cesse à une pulsion consumériste d’images.

L’âge n’est qu’un mot, en rien un indicateur. Kylian Mbappé du haut de ses 19 ans l’a prouvé. Le prodige du football français est le nouveau symbole de cette sélection nationale. Il a d’ailleurs tout pour devenir une icône pour sa génération. Talent, précocité, maturité, le potentiel de ce jeune français est immense. En réalité, cette Coupe du Monde a permis d’illustrer le concept d’homme média. Ce dernier est lié au personal branding dont l’usage est désormais de coutume pour ces jeunes français nés avec un ballon de foot au bout du soulier. Aujourd’hui encore, tout le monde est devenu producteur d’informations et notamment grâce à l’essor des réseaux sociaux. Alors, que se passe-til lorsque vous bénéficiez d’une notoriété internationale ? Ce Mondial russe pousse la comparaison avec 1998 jusqu’à un élément prépondérant : le partage d’informations en continu. On le remarque bien avec la publication de la photo de groupe sur les réseaux sociaux et qui tournait déjà sur toutes les chaînes télévisées au mois de juin 2018. De même avec les « stories » ou autres vidéos postées sur les réseaux qui ont permis de renforcer la proximité entre les Bleus et leur public cette année.

La spontanéité et le « fast-mood » Il est clair que la différence de traitement médiatique entre les deux titres français est notable. Concentrée sur les critiques de la méthode Jacquet en 1998, toute l’attention a été monopolisée par les histoires bleues sur les réseaux sociaux. Ceci a notamment traduit un point de

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Afin de savoir comment les Français ont perçu ce titre de Champion du Monde de football, nous sommes allés à leur rencontre. Plusieurs éléments sont ressortis de ces discussions. Il s’agissait de confronter la victoire de 2018 avec celle de 1998 pour en distinguer les principaux points communs et différences. Pour Robin, qui n’était pas né à l’époque « 1998 c’était la folie, la liesse collective, le bonheur absolu, j’ai vu pleins de vidéos, mes parents m’en ont parlé. C’était un grand moment de joie nationale ». Une victoire que Jean-Jacques, âgé de 65 ans, compare à une fête nationale : « Ça a eu un grand retentissement car c’était la première Coupe du Monde que nous gagnions ». Sébastien, dans ses plus jeunes années, l’a « vécu avec [ses] yeux d’enfants, à l’époque, ce n’est pas si vieux que ça, mais il n’y avait pas tous ces médias, toutes ces chaînes de TV donc on vivait ça au moment ».

« Le défilé sur les Champs Élysées a été saboté un peu, je pense, c’était trop rapide, ça a été la déception générale » (Jean-Jacques, babyboomer)

Le regard des personnes interrogées est plus critique au sujet des célébrations de 2018. L’attente était pourtant grande pour les plus jeunes n’ayant pas connu 1998. Robin s’est dit frustré de ne pas avoir connu un tel événement : « J’avais beaucoup de rancœur, je le vivais très mal car on n’a jamais connu […] de joie aussi immense que celle là ». Pour Sébastien, « en 2018, ce n’était pas la même ferveur, qu’en 1998. On était plus grands, on avait nos enfants avec nous et on a déjà connu ça donc ce n’est pas pareil ». Jean-Jacques partage son point de vue : selon lui, « c’était mieux en 1998, c’était la première fois et il y a eu vraiment une fête spontanée alors qu’en 2018, les gens sont allés sur les Champs-Élysées mais ont été déçus ». À ce propos, Jean évoque la rapidité de l’événement : « 1998 était plus festif notamment sur les Champs avec la descente du bus qui était totalement différente de 2018 », citant l’affaire Benalla pour expliquer cette retombée. Cela aurait eu pour effet de banaliser cette victoire selon Robin expliquant, « en 1998, c’était long, c’était une période où tout le monde a été heureux et pour nous [...] j’ai l’impression que c’est devenu banal ».

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À LA RENCONTRE DES FRANCAIS

Les Français que nous avons interrogés ont donné leur ressenti sur les différences entre les deux victoires françaises en Coupe du Monde, morceaux choisis.

« 1998 c’était la folie, la liesse collective, le bonheur absolu » En 1998 « il n’y avait pas tous ces (Robin, Z) médias, toutes ces chaînes de TV donc on vivait ça au moment » (Sébastien, Y) « J’avais beaucoup de rancoeur, je le vivais très mal car on n’a jamais connu » (Robin, Z)

« En 2018, j’ai trouvé qu’on attachait trop d’importance à cette victoire, c’était l’hystérie » (Gérard, babyboomer) « J’ai compris que 1998 était plus festif notamment sur les Champs avec la descente du bus qui était totalement différente de 2018 on le sait » « C’était mieux en 1998, c’était la (Jean, Y) première fois et il y a eu vraiment une fête qui était vraiment spontanée alors qu’en 2018, les gens sont allés sur les Champs Élysées mais ils ont été déçus » (Jean-Jacques, babyboomer) En 2018 « Le défilé sur les Champs Élysées a été saboté un peu, je pense, c’était trop rapide, ça a été la déception générale » « 1998, c’était long, c’était une (Jean-Jacques, babyboomer) période où tout le monde a été heureux et pour nous j’ai l’impression que ça a été très court, ça a duré 2/3 jours et c’est retombé très vite et j’ai l’impression que c’est devenu banal » Les principales réactions (Robin, Z) en vidéo

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Des petits aux mamies, à chacun sa stor y

TECH\GEEK

INSTA’KIDS : ET SI L’IMAGE DES ENFANTS SERVAIT LES INTÉRÊTS DES MARQUES ? Le chiffre est inquiétant : un sondage récent de l’institut GECE affirme que 90% des parents d’enfants de moins de 8 ans les exposent sur internet. Pire encore, le sondage conclut que 30% des bébés ont une empreinte numérique avant même leur naissance. Dès leur plus jeune âge les bambins se retrouvent sur la toile, sans savoir ni comment ni pourquoi. Instagram ne semble pourtant pas s’opposer à cette tendance. Les marques encore moins. Sur ce géant du partage de photos les enfants font le buzz. Leur jeune âge, leur bouille d’ange et leur innocence sont autant de raisons qui attirent l’attention sur eux. Quand un parent publie la photo du château de sable construit par sa progéniture pendant les vacances, les réactions sont immédiates. Si le résultat est si important, pourquoi ne pas l’utiliser à des fins purement marketing ? Dès lors, est apparu le phénomène Insta’Kids. Très présentes sur les réseaux sociaux, les marques se sont vite emparées de ce succès. Le fonctionnement est assez simple : les marques se rapprochent des familles des enfants et établissent des partenariats de type donnant/donnant. Si d’un côté les enfants reçoivent des produits ou des services auxquels ils n’auraient pu prétendre auparavant, de l’autre ils deviennent de vrais ambassadeurs des marques ainsi que les testeurs officiels de ces dernières. L’objectif est en réalité de promouvoir ces produits et services auprès des communautés que les enfants ont pu développer, et ce implicitement. Aujourd’hui, le hashtag « #instakids » regroupe près de 17 millions de publications. Un chiffre conséquent qui montre l’ampleur de ce phénomène. Néanmoins, cette exposition des enfants sur les réseaux sociaux soulève de nombreuses interrogations. Dès leur plus jeune âge, ces derniers sont affichés aux yeux du monde. Si devenir influents sur les réseaux dès leur enfance leur apporte des gains à court terme, les conséquences sur le long terme restent méconnues. Ceci est valable tant de l’exposition médiatique dont ils font l’objet que de l’utilisation qui pourra être faite de leurs images dans plusieurs années. En réalité un problème d’éthique ressort de ces pratiques entre les marques et leurs petits ambassadeurs. Les parents apparaissent ici comme des tiers qui assurent le relais entre la marque et leur enfant. Sans leur autorisation, pas d’Insta’Kids, ce qui leur accorde d’entrée une place importante dans le volet des négociations. Néanmoins, les enfants en voudront-ils plus tard à leurs parents ? Leur image sociale est-elle d’ores et déjà forgée alors même qu’ils sont encore des enfants ? Tant de questions qui nous laissent pour l’heure assez dubitatifs et méfiants. Insta’Kids, oui, mais reste à savoir à quel prix.

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INSTA’GRANNIES : QUAND LES GRANDS-MÈRES DEVIENNENT L ES D IV A S D ’ I NS T A G R A M ! Selon les chiffres dévoilés par Global Web Index, les tranches d’âges les plus représentées sur Instagram sont les 16-24 ans (41%), les 25-34 ans (35%) et les 35-44 ans (17%). La présence des seniors sur ce réseau social serait donc très faible, avec un pourcentage avoisinant les 7%. Mais détrompez-vous. Depuis plusieurs mois l’essor des Insta’Grannies montre que tout le monde peut être actif sur les réseaux sociaux. Ne leur parlez surtout pas de fracture numérique ! Sur Instagram ces grands-mères, pour l’heure essentiellement américaines, deviennent de parfaites influenceuses, à l’instar de Baddie Winkle et de sa communauté de 3,8 millions de personnes. Du haut de ses 90 ans cette grand-mère montre toute la folie de sa jeunesse et s’expose aux côtés de personnalités comme Khloé Kardashian ou Fergie. À bas les clichés ! Elle manie Instagram comme personne, et ses publications sont populaires bien qu’elle n’utilise que très

peu le système de hashtags. Jeunes influenceuses, prenez-en de la graine. Par ailleurs le phénomène des Insta’Grannies se développe également sur d’autres réseaux sociaux, comme Twitter ou YouTube. Nous retrouvons par exemple « Kevin and Lill », un petit-fils qui réalise des vidéos avec sa grand-mère lavant une voiture, prenant des selfies ou mangeant des barres chocolatées. Ce jeune-homme fait le buzz, et est déjà suivi par plus d’un demi-million de personnes. Pour ces seniors, manier les réseaux n’a plus de secrets. Nos grands-mères préférées savent mieux que quiconque les façons de susciter l’intérêt de leurs followers. Dans des tenues chics, décalées ou complètement dans l’air du temps, ces Insta’Grannies s’exposent sans aucun filtre. De la conseillère de mode à la super mamie qui parcourt les ÉtatsUnis, les profils sont variés. Cela fait toute la richesse de cette tendance, et contribue amplement à son succès. Il n’y a vraiment pas d’âge pour être une star sur les réseaux !

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L’écologie au coeur des générations ?

Qui pourrait prétendre définir ce qu’est l’écologie sans se tromper ? Peu de personnes, nous répond Gilles Boeuf. L’ancien directeur du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris met au clair cette notion : « L’écologie au départ c’est une science […] c’est la science qui étudie les relations des êtres vivants entre eux, tous compris, même les bactéries ». Il insiste notamment sur la différence ambigüe entre écologie et écologisme : « Dans l’esprit des gens, l’écologie c’est l’écologisme, c’est-à-dire l’attitude militante de défense de l’environnement ». Dès les années 60, les premiers mouvements écologistes se mettent en place, lancés par deux ouvrages : Silent Spring de Rachel Carson et Avant que nature ne meure de Jean Dorst. L’un aborde les dangers des pesticides sur les êtres vivants alors que l’autre traite de la menace que font peser les activités humaines sur l’environnement. Plus de 50 ans nous séparent de ces publications et pourtant, Gilles Boeuf a le sentiment que rien n’a changé : « quand je lis les textes de l’époque, entre 1951 et 1970, les gens écrivent déjà ‘‘ on va tout détruire ‘‘, ’’ ça va mal ‘‘, ‘‘ comment ça va se passer ? ‘‘. Et puis aujourd’hui, on écrit toujours la même chose en fait ».

Prendre en compte notre environnement Si 1960 marque le début des mouvements écologistes, c’est que cette période correspond également au début de la prise de conscience environnementale. Les décennies précédentes ont été marquées par les deux guerres mondiales successives et par la bombe atomique. Cette dernière est capable de « provoquer un événement semblable aux grands événements climatiques ou géologiques ». Par la suite, le babyboom fera tripler la population mondiale en un temps record. Dans les années 70, c’est le consumérisme qui va initier de nouvelles problématiques telles que la surpêche et la surexploitation des ressources. Aujourd’hui encore, notre manière de vivre et de consommer n’est pas sans impact sur l’environnement comme nous le rappelle Gilles Boeuf : « on sait bien qu’on vit au-dessus de nos moyens et que chaque année la date où l’on a atteint l’exploitation optimale de la planète, elle, avance dans le temps ». Cette fameuse date du ‘’ jour du dépassement de la Terre ’’ se rapproche inexorablement.

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ECOLOGIE

À l’heure où les glaciers fondent, où les catastrophes naturelles n’en finissent plus, où le réchauffement climatique est plus que présent, prenons un instant pour mieux cerner cette notion d’écologie avec Gilles Boeuf, biologiste et professeur à l’université Pierre et Marie Curie, que la rédaction a rencontré cet été.


Mais alors, les générations sont-elles toutes sensibles à l’écologie ? On pourrait aisément penser que les jeunes d’aujourd’hui, mitraillés par les médias, sont plus « écolos » que leurs aînés. Ou à l’inverse que les plus âgés d’entre nous, qui étaient jeunes au lancement des grands mouvements en faveur de l’écologie, aient pu garder cette sensibilité... Une enquête réalisée en Suisse en 2011 vient infirmer ces deux hypothèses : les jeunes de moins de 34 ans se soucient autant (ou pas plus pour les plus pessimistes d’entre nous) des grandes thématiques environnementales que les personnes âgées. Par ailleurs, cette année l’Express a publié le résultat d’un sondage autour de l’écologie. À la question « le réchauffement climatique c’est … » 70 personnes de moins de 40 ans et 67 personnes de plus de 40 ans répondent « une préoccupation urgente ». Pour Gilles Boeuf, il s’agit plus d’une question d’âge que de génération. Professeur à l’université Pierre et Marie Curie, il questionne : « Est-ce que les gens nés depuis 2000 sont très différents ? Les petits sont intéressés. […] À 15-20 ans, on est plus préoccupés par ses hormones, je crois, que par les questions environnementales et c’est dommage. […] Passés 22, 23, 24 ans, mes étudiants sont super préoccupés. Mais je ne suis pas sûr que les lycéens soient plus écolos que ce que l’on était à l’époque ». Des différences existent toutefois entre les jeunes d’hier et ceux d’aujourd’hui : l’écologie est omniprésente dans les médias, et fait petit à petit son entrée dans les programmes scolaires. À cela s’ajoute parfois un sentiment de révolte (« ils en veulent à leurs parents »), les générations précédentes n’ayant pas épargné la planète.

Une multitude d’enjeux qui poussent à la réflexion Face aux problématiques environnementales auxquelles les générations futures vont devoir faire face, il faut dès aujourd’hui agir. Selon Gilles Boeuf, « il faut commencer tout petit, il faut commencer en CP » à sensibiliser et continuer jusque dans l’enseignement supérieur : facultés, écoles d’ingénieurs… Mais l’éducation n’est pas le seul moyen d’agir. Toutes les composantes de notre société doivent prendre en compte ces enjeux qui sont les nôtres aujourd’hui. Le monde économique et les entreprises, le monde associatif et les médias doivent mettre au cœur de leur fonctionnement l’écologie. En effet, selon Gilles Boeuf la télévision ne met pas assez l’accent sur ces problématiques là. Il ajoute : « Pourquoi il n’y a pas une demi-heure par jour pour l’écologie en expliquant aux gens ‘’ voilà ce qu’on peut faire mieux ’’ ». Ces petites initiatives mises bout à bout seront-elles suffisantes pour faire changer les comportements ? Dans tous les cas il « faut accélérer l’effort, passer à la vitesse supérieure ».

Un dernier message à faire passer ? « Et toute la jeune génération là, la vôtre, qu’elle arrête d’accepter du monde politique un monde insoutenable pour demain. Et pour ça il faut s’indigner ! »

L’entretien complet de Gilles Boeuf

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FAN STUDIES QUAND HARRY POTTER S’INSPIRE “UN PEU TROP” DE POKÉMON GO En 2016 la sortie du jeu sur mobile Pokémon GO exaltait les foules. Ils étaient des millions à arpenter les rues, à la recherche de leurs Pokémons favoris. Deux ans après, c’est au tour d’Harry Potter d’entrer sur le marché des jeux sur mobile. Mais en réalité, quels sont les enjeux pour ces licences si populaires ?

Pokémon GO : sortez vos Quand Harry Potter se lance smartphones, Pikachu n’est sur mobile et surfe sur la pas loin ! vague de Pokémon GO En juillet 2016, Pokémon GO faisait son apparition en France. Vingt ans après le lancement national de Pokémon, en 1999, la firme Nintendo se lançait sur le marché des jeux sur mobile. Dès le départ, la capture des Pokémons via la réalité augmentée (RA) a conquis les joueurs. En moins d’un mois, ils étaient plus de cent millions à avoir téléchargé l’application développée par Niantic. L’effet de nostalgie des joueurs était palpable, et notamment pour ceux ayant connu la marque durant leur enfance. Selon un sondage Ifop réalisé à la sortie du jeu, près de 30% des joueurs avaient moins de 35 ans. La proportion de personnes de plus de 35 ans apparaît comme dominante, et les chiffres actuels indiquent plus de dix millions de joueurs actifs. Le succès semble loin d’être terminé pour Pokémon GO, qui a su intéresser à la fois ses premiers publics que d’autres plus âgés, séduits par le concept disruptif de l’application. S’il semble pour l’heure difficile de parler de renouvellement générationnel avec Pokémon GO, cela pourrait devenir une réalité à moyen terme, si les publics sont fidélisés. Sur le marché des jeux sur mobile ce dernier a montré le chemin à suivre pour d’autres sagas cultes, qu’elles soient littéraires ou télévisuelles.

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En avril 2018, le studio Jam City lançait Harry Potter : Hogwarts Mystery. Ce premier jeu de la saga Harry Potter sur mobile permet aux joueurs d’incarner un magicien de la fameuse école des sorciers, de suivre des cours et d’évoluer au fil des saisons. Alors que Wizards Unite est annoncé depuis un moment, Hogwarts Mystery constitue un baromètre du succès à venir pour ce dernier. Car ne soyons pas dupes : toutes les dispositions sont prises afin d’assurer une réussite planétaire pour celui qui est surnommé « Potter GO », développé par le studio Niantic. Il était donc question d’évaluer la réception et de tenir en haleine la communauté pour la faire patienter encore un peu. Dans Wizards Unite chaque joueur incarnera un avatar et sera amené à lancer des sorts dans les rues, combattre des ennemis et s’allier à d’autres joueurs pour réaliser des quêtes. Le système de réalité augmentée sera lui aussi reconduit dans le jeu, probablement pour la partie combat. Lancé en 1997, l’univers Harry Potter a connu un succès planétaire auprès des personnes nées après 1990. Huit ans après le dernier film et douze ans après le dernier livre les fans pourront redécouvrir l’univers d’Harry Potter, à travers un jeu qui fait déjà parler de lui. Préparez vos baguettes, et libérez de la place sur vos portables, car Wizards Unite arrive en mars 2019 !


CULTURE

PRATIQUES CULTURELLES : VERS UNE COMPLÉMENTARITÉ DES SUPPORTS ? Aujourd’hui, un Français sur deux dispose d’une connexion internet à haut débit et plus d’un tiers d’entre eux utilisent le web tous les jours à des fins personnelles. L’augmentation considérable de l’équipement technologique des ménages a littéralement bouleversé les pratiques culturelles et notamment celle des jeunes. En 2017, on compte en moyenne 7,9 écrans par foyer (selon Turner). On parle alors de « culture d’écran ». En effet, le développement rapide d’internet de par sa nature de « média à tout faire » permet d’accéder à tout type d’offres culturelles créant ainsi de nouvelles formes d’expression et de nouveaux modes de diffusion de contenus. Il apparaît alors que chez les jeunes Français la télévision stagne, bien que les pratiques de type vidéo à la demande ne cessent d’augmenter avec notamment l’utilisation de VOD et de streaming. La radio s’est également transformée avec l’apparition du numérique : désormais on écoute la radio sur le téléphone portable, l’ordinateur ou encore à la télévision. Le cinéma de son côté, bien qu’il fut en déclin dans les années 2000, reste de loin la pratique culturelle préférée des moins de 25 ans. Avec 32,2% des spectateurs appartenant au jeune public (selon une enquête du CNC), la France fait figure d’exception dans le paysage européen où la fréquentation des cinémas est en baisse. Par ailleurs, avec 213 millions d’entrées en 2016, la France a enregistré une performance inédite depuis 50 ans. Du côté de la presse, bien que l’on aurait tendance à penser qu’elle est de plus en plus remplacée par internet, en réalité, ce n’est pas vraiment le cas. En effet, l’édition 2018 de l’étude « Junior Connect’ » réalisée par Ipsos pour les groupes Bayard révèle que les enfants et adolescents consacrent environ 4 heures chaque semaine à la lecture de la presse jeunesse. Ainsi, la presse joue un rôle à part entière dans le paysage médiatique des jeunes publics. Cela est certainement dû au fait que la lecture de la presse demeure essentiellement personnelle et intime, dans la mesure où l’on choisit son journal en fonction de l’offre périodique proposée, de ses centres d’intérêt et au gré de ses envies et humeurs. Enfin, concernant la lecture de livres papiers, il est vrai qu’avec les technologies numériques, l’acte de lire se dissocie de plus en plus du support papier avec notamment la lecture sur ordinateurs, smartphones, tablettes ou encore sur liseuses. Cependant, le livre papier n’est pas prêt de disparaître. D’après l’étude de l’institut GFK qui s’intéresse au marché du livre, on constate que le livre physique conserve une très large majorité de parts de marché. Et selon Sébastien Rouault, Directeur Panel Livre, « l’ebook trouve sa place au fil des années, cependant, il ne remet pas en cause les fondamentaux du marché ». Par ailleurs, le livre audio connaît un fort succès auprès des lecteurs d’Ebook avec près de 45 % d’entre eux qui déclarent en avoir écouté au moins un au cours de l’année. Force est de constater que depuis l’avènement du numérique, nombreux furent les préjugés ou idées faussées se répandant dans la société, faisant ainsi croire à une opposition réelle entre les pratiques numériques et physiques. Or, grâce aux études citées précédemment, il n’est pas question de « guerre des pratiques », mais plutôt de complémentarité.

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PORTRAITS D’ANCIENS Aujourd’hui professionnels aguerris, autrefois étudiants en master Com&Géné, nous sommes allés à la rencontre de deux anciens : Simon Lahitete (promo 2014) et Florence Chemille (promo 1999). Pourquoi as-tu choisi ce master ? En fait je me suis penché là-dessus parce que c’étaient des thématiques qui étaient sympas. Moi je sortais d’une licence de japonais, j’avais vu la différence qu’il y avait en termes de culture entre eux et nous. En fait justement je me suis dit que faire ce master ça pouvait m’aider à creuser. Donc c’était faire de la com et en même temps faire de la socio. Quels stages as-tu effectué au cours de ton master ? Mon premier stage en master 1 c’était à l’association Mandora qui organise le festival Animasia et le Bordeaux Geek Festival. Après mon deuxième stage je l’ai fait à Cap Sciences au service communication marketing. En quoi consiste ton métier et quelles sont tes missions ? Actuellement je m’occupe de la coordination des projets du consortium de 4 centres de sciences dans la région. On mène des projets d’envergure sur les 12 départements et moi je suis chargé de mettre en lien tout le monde, de gérer tout ce qui est budgets, etc. En quoi le master t’est utile dans tes missions au quotidien ? Mon travail c’est aussi d’accompagner les porteurs de projets dans l’organisation de leurs événements. On les accompagne dans la communication, on L’interview complète de Simon Lahitete en vidéo

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SIMON LAHITETE CAP SCIENCES leur donne des clefs. On a réalisé différents petits livrables pour les accompagner justement dans la mise en valeur de leur communication. Quels conseils donnerais-tu à un futur ou actuel étudiant de communication et générations ? De faire le travail en temps et en heure. D’éviter le rush du mémoire un mois avant où c’est un petit peu la panique. De s’intéresser un petit peu à tout, de regarder ce qu’il se passe, faire de la veille aussi c’est important. Et le plus gros conseil que je donnerais c’est de garder l’esprit ouvert.


Pourquoi as-tu choisi ce master ? Alors à l’époque le master c’était le DESS Communication jeunesse et ça ne se faisait qu’en un an. On n’était pas sur un cycle de 2 ans comme maintenant. Ce qui m’intéressait c’était vraiment d’avoir une approche psychosociale de la jeunesse et de la croiser à la communication classique. As-tu fait des stages lors de ton cursus ? J’en ai fait un sur les politiques jeunesses en fait à la CAF qui gère tout ce volet-là. C’était un audit des politiques existantes avec des préconisations et c’était assez intéressant en termes de culture générale sur le sujet. Ton projet professionnel a-t-il évolué au cours de ta formation ? Le stage m’a permis d’acquérir de la culture générale sur les politiques jeunesses et sur le contexte jeunesse. Après ça n’était qu’en un an finalement, et on n’avait pas le temps de maturer les projets comme vous en deux ans et d’expérimenter davantage. Je ne pourrais pas dire qu’il a évolué en fait. Le contexte ne s’y prêtait pas, c’était différent. En quoi consiste ton métier et quelles sont tes missions principales ? Alors aujourd’hui je suis cheffe de projets territoriaux en information et communication. Ça veut dire qu’en fait, je travaille avec tous les acteurs du territoire. De temps en temps, ça peut être les jeunes avec des messages spécifiques mais je fais de la communication pluri-média traditionnelle. On passe par les réseaux sociaux et par des stratégies de communication de projets mais aussi par tout ce qui est concertation et animation participative, qui est plutôt de la communication sociale.

FLORENCE CHEMILLE S P L A R E C O C C I TA N I E En quoi le master t’a été utile dans tes missions aujourd’hui ? Alors aujourd’hui, et comme je le disais aux étudiants il y a quelques années, je trouve que l’on a un outil avec ce master qui est vraiment super. En fait on a beaucoup de méthodes et ça c’est une vraie richesse, je le vois tous les jours. On sait prendre du recul, on a des capacités d’analyse, on a appris vraiment à construire les hypothèses, à confirmer. Quels conseils donnerais-tu à un futur ou actuel étudiant du master ? Votre richesse elle est sur l’approche que vous allez avoir et sur la culture générale que vous allez avoir sur vos sujets. C’est ça qui fera la différence finalement après dans le quotidien. On se forme tout au long de la vie donc après le côté opérationnel, quand vous mettrez les mains dedans de toutes façons vous y serez et ça continuera au fil de l’eau. Sur ce sujet on est obligés de faire beaucoup de veille et de se maintenir à jour.

L’interview complète de Florence Chemille en vidéo

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PROJETS L A PA L M E

AU FIL DES PROMOS

Depuis 2014, la Palme récompense les meilleures initiatives intergénérationnelles. Les étudiants sont chargés du suivi des candidatures mais aussi de prendre part au jury. Une cérémonie de remise des prix est organisée par un groupe d’étudiants dans les salons de la Mairie de Bordeaux. Le grand gagnant vient alors présenter son projet et remporte une stratégie de communication réalisée par les futurs étudiants de M2.

Le projet AFDP a pour objectif de maintenir le lien entre les différentes promotions du Master Communication & Générations. Pour ce faire, les étudiants sont en charge de la réalisation de l’annuaire des anciens qui recense la situation professionnelle ainsi que le contact de l’ensemble des étudiants du Master. Ils gèrent également les réseaux sociaux et organisent l’intégration des nouveaux entrants.

EXPOSITION “ PA R O L E D E J E U N E S ”

LA DICTÉE INTERGÉNÉ

En partenariat avec le service jeunesse de la Mairie de Talence, les étudiants ont pour mission de conceptualiser et réaliser une exposition avec des jeunes de la ville. Elle vise la récolte de “Paroles de jeunes” et explorera cette année le rapport entre les jeunes talençais et leur ville.

Chaque année, les étudiants de Master 1 ont pour mission de réaliser en binôme une affiche à l’occasion de la dictée intergénérationnelle organisée par la Mairie de Bordeaux. Présentée devant un jury de professionnels, l’affiche sélectionnée sera utilisée pour promouvoir l’événement. Ce dernier permet à tous de tester son orthographe dans une dimension de partage ludique et intergénérationnel.

Depuis plusieurs années désormais, le Master Communication & Générations est porteur de projets. Les étudiants sont confrontés à des problématiques communicationnelles diverses et variées auxquelles ils doivent répondre grâce à leur acquisition de compétences. 18


DU MASTER P R É PA R AT I O N À LA RETRAITE

P O LY G È N E

En partenariat avec la Carsat et la CNAV, les étudiants vont travailler en deux temps. Le premier est consacré à la réalisation d’un audit des supports de communication de la CNAV, le second consiste à interroger des personnes de plus de 55 ans quant à leurs attentes en termes d’informations liées à la préparation à la retraite. La dernière étape du projet consiste à la rédaction d’un brief de communication ainsi qu’à la proposition d’une stratégie lors de l’application professionnelle de Master 1.

Cette année, les étudiants vont analyser les titres de presse des collectivités territoriales de Nouvelle-Aquitaine afin d’y étudier et de comprendre les représentations sociales liées aux âges de la vie. Les résultats seront présentés lors d’un événement public conceptualisé et organisé par les étudiants du Master.

M É D I A T I O N C U LT U R E L L E Dans l’objectif d’évaluer les dispositifs numériques du parcours permanent de la Cité du Vin, il s’agira pour les étudiants de construire une étude des publics en suivant la méthodologie d’une enquête de terrain.

Diffusée sur Radio Campus Bordeaux 33, l’émission de radio On Va S’Géné aborde chaque année une thématique générationnelle. À l’occasion de sa 4ème édition, les générations sont abordées d’un point de vue totalement inédit. L’émission est disponible en podcast sur Radio Campus Bordeaux (88.1) pour vous permettre de la réécouter !

O N VA S ’ G É N É

LA COM’ DU MASTER Les étudiants réfléchissent à l’articulation entre les différents outils de communication et les actions mises en place au sein du master pour assurer une meilleure visibilité de ce dernier. Il s’agira aussi de réfléchir au rôle de l’association Générations dans cette stratégie de communication globale.

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Abandonnés le stylo et le papier, place aux touches d’un clavier. Le lyrisme n’est cependant pas mis de côté, seuls les codes de la correspondance amoureuse ont changé. Oui, il est toujours possible, même derrière son écran, de faire preuve de romantisme car l’intention reste la même : toucher sa cible en plein cœur à coups de mots doux. Non, la lettre d’amour n’est pas morte, elle a seulement évolué, elle se nourrit de nouveaux outils communicationnels. On assiste à un nouveau type d’échange par smartphones interposés. Le rapport au temps n’est plus le même. Quand il fallait attendre inlassablement sur le pas de la porte la venue du facteur, à l’heure du numérique, l’instantanéité d’un SMS offre des échanges plus dynamiques. Les amants modernes oublient les kilomètres qui les séparent. À l’image des lettres manuscrites, les correspondances amoureuses 2.0 restent témoins des premiers émois, la trace écrite d’une relation que l’on prend plaisir à relire. « Tu es belle. Un souffle sur la peau, un romantisme d’un autre temps. Si je ne contrôlais pas mon ardeur, je tomberais sous ton charme tous les soirs de ma vie ». Ces tendres mots semblent tout droit sortis d’une lettre de Georges Sand à Alfred de Musset. En réalité ils proviennent du compte Instagram « Amours Solitaires », un projet initié par Morgane Ortin, amoureuse invétérée de l’amour. Elle recueille les plus beaux échanges de textos amoureux, et les publie sous la forme de captures d’écrans. Ce nouveau format n’enlève en rien la beauté des mots et dévoile la spontanéité que peut incarner une émotion. Morgane défend l’idée que « la technologie ne nous a pas aliénés ». Et aujourd’hui plus que jamais, il est temps de libérer l’écriture sentimentale. L’un des principaux messages d’« Amours Solitaires » est de s’affranchir de cette retenue que nous impose le diktat de la pudeur. Comme le sexe a pu être tabou il y a quelques années, signifier son amour l’est tout autant de nos jours. Loin d’être un concept désuet, l’échange amoureux ne revêt plus aucune gêne pour la génération Y - mais pas que - à travers ces publications. Fort de son format, le SMS amoureux mélange les styles, d’envolées lyriques à de simples « emoji » explicites, tout y passe pour se faire comprendre... L’ère du digital n’a donc en rien altéré l’envie d’écrire son amour, car comme disait un certain Lavoisier « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».

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F A N NY G E T T E

« Je suis dans un tel état de passion que n’importe lequel de mes mots brûlerait le papier ». 26 juillet 1932, Henry Miller adressait une lettre enflammée à son amante Anais Nin. La correspondance amoureuse d’antan a-t-elle laissé place à des échanges dénués de profondeur ? Parmi les pourfendeurs du « c’était mieux avant », nombreux sont ceux qui scandent que les jeunes d’aujourd’hui ne savent plus écrire. Mais ces critiques sont-elles réellement fondées ? En réalité, nous n’avons jamais autant écrit qu’au XXIème siècle...

CHRONIQUE DE M1

Aphrodite por te des Stan Smith


L’ÉQUIPE et ses âges subjectifs

Pur produit de l’ISIC, Ricardo a su mettre sa curiosité et sa capacité d’adaptation au service des Âgités. Réaliste et organisé, il est garant de la cohérence du projet de par la rigueur qu’il met à l’oeuvre dans ce numéro.

2 5 an s

Ayant choisi l’ISIC pour devenir journaliste, Ricardo quitte le Master Com&Géné avec la volonté de s’affirmer dans le secteur de la communication.

Amoureuse d’arts et du French way of life, Léa aspire à devenir Directrice Artistique à la suite de son Master. Une aubaine pour cette passionnée de graphisme. Le personal branding n’a par ailleurs aucun secret pour elle. Léa âgite toute sa créativité pour vous proposer un contenu qualitatif sur-mesure.

30 a ns Formé à l’ISIC également, Julien a su mettre sa polyvalence au service des Âgités. Ses qualités rédactionnelles et graphiques ont été mises à contribution pour proposer un contenu de qualité dans ce numéro. La création de contenus et l’éditorial sont ses secteurs de prédilection.

18 ans Ouverture d’esprit et regard critique : deux qualités que Gaïdig a su mettre à profit durant sa formation pour parvenir à ses fins. Après deux années de Master Com&Géné, son envie de rejoindre le milieu culturel n’est que plus intense. Ses qualités rédactionnelles et relationnelles l’ont poussée à rejoindre l’équipe des Âgités pour apporter son regard aiguisé.

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Le jeu du Labyrinthe Aide nous à parvenir à la fin du Master !

Oups, une faute d’orthographe... Essaye encore !

Mince, je n’ai pas fini mes entretiens...

Au secours, je n’ai pas de stage !!!

Fin du Master 23


Promotion Master 1 - 2018-2019

Promotion Master 2 - 2018-2019 MasterCommunicationGenerations www.asso-generations.fr 24


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