La Petite Cense Perwez – Thorembais-les-Béguines
L’histoire du village de Thorembais-les-Béguines est étroitement liée à celle de la puissante abbaye de Villers-la-Ville. Celle-ci possédait plusieurs biens dans le village, parmi lesquels la Petite Cense – qui comme son nom l’indique est de petite dimension –, la ferme de Mellemont, considérée comme la plus grande grange que possédait l’abbaye et la ferme du Mont de taille moyenne.
La Petite Cense Perwez – Thorembais-les-Béguines Son histoire Cette ferme, classée comme monument depuis 1988, est peut-être réédifiée à partir du 17e siècle mais surtout durant la première moitié du 18e siècle, sous l’égide de l’abbaye de Villers dont elle dépendait. Elle conserve encore des dates qui témoignent des grandes étapes de sa construction sur le logis (1741), les écuries (1742) et la grange (1744). Le 12 décembre 1796, l’abbaye de Villers fut forcée de mettre fin à son activité et la communauté fut dispersée. La ferme est alors vendue en 1797 mais elle continue d’être exploitée jusque dans les années 1990. Les propriétaires précédents en ont pris soin, elle a servi de lieu pour des mariages et autres événements. Les propriétaires actuels ont plein de projets en tête pour continuer à faire vivre le lieu.
Architecture Reconstruite en peu de temps (1741-1744), la ferme témoigne d’une belle homogénéité et d’une grande cohérence. La disposition des différentes cellules reflète un aboutissement fonctionnel caractéristique des fermes en carré qui s’organise autour d’une cour centrale au 18e siècle. De l’horizon émergent, face à face, la haute grange au sud-est et le Ferme de Mellemont - Thorembais-les-Béguines logis au nord-ouest. On accède à l’ensemble par un porche-colombier. Cette porte est un signal très fort. Il est à la fois un lieu du passage et de contrôle, mais aussi un repère visuel dans le paysage doté d’une grande force symbolique. Comme pour la plupart des fermes en carré qui se situent sur le territoire, ce porche se combine à un colombier. La grange en long se trouve dans le prolongement de l’entrée, favorisant le sens du charroi. Son pignon est creusé par trois oculi et daté par ancres de 1744. Une porte piétonne est percée dans le mur gouttereau côté cour. Elle autorise la sortie des personnes ou des chevaux, même si des chariots bloquent le portail à l’autre extrémité du couloir charretier.
La Petite Cense Perwez – Thorembais-les-Béguines
Elle possède une particularité. Une aire de battage sur plan polygonal est accolée au-bas de son pignon, c’était une aire de battage par foulage qui utilisait une mécanique actionnée par un manège de chevaux et non par battage au fléau. Elle est sans doute venue s’ajouter durant la seconde partie du 19e siècle. Les aires de battage de ce type datent de l’extrême fin du 18e siècle et surtout du 19e siècle. Malgré le fait que l’aire de battage de la Petite Cense soit vidée de son mécanisme intérieur, les exploitations agricoles qui enFerme conservent restent relativement rares, de Mellemont - Thorembais-les-Béguines du fait de la fugacité de l’emploi de cette technique nettement améliorée par l’usage du battage mécanique qui s’imposera, partout, à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle. Le logis, considéré comme la partie la plus remarquable, est daté de 1741 par des carreaux de pierre encastrés dans la façade, mais remonte peut-être pour partie au 17e siècle. C’est un long volume d’un seul niveau, éclairé par des fenêtres qui avaient été modifiées au 19e siècle et qui ont été « restituées » maladroitement en pierre de France vers 1990. La porte principale est très soignée et typiquement surmontée par un oculus ovoïdal qui éclairait le couloir. Les écuries sont millésimées de 1742, et sont logées sous le fenil qui éclaire le couloir. Les étables leur font face et suivent le même schéma constructif dont il faut remarquer la belle rythmique des ouvertures soigneusement taillées. Mathieu Bertrand