ÉDITO

Résilients, vous avez dit résilients ?

À l’heure où je rédige ces quelques lignes, notre pays est une nouvelle fois confiné. L’activité des instituts de beauté et des esthéticiennes à domicile est à l’arrêt. La situation sanitaire exceptionnelle que nous connaissons depuis le mois de mars n’en finit plus de durer et il semblerait que cette nouvelle étape de la pandémie soit encore plus violente que celle du début d’année…

Quand on lit ça, on se dit que forcément, tout le monde a compris que ce virus était bien plus puissant que ce que nous imaginions, que le respect des gestes barrières et du port du masque était désormais primordial, et que la meilleure chose à faire est clairement de rester chez soi et de limiter les interactions sociales. Et pourtant, en ouvrant les journaux ou en regardant la télévision, je vais de surprise en surprise : des catholiques qui manifestent à Nantes contre l’interdiction des messes ; des surfeurs en Bretagne qui se rassemblent pour réclamer que les sports nautiques soient autorisés ; des chasseurs qui se réunissent à 14 pour un repas de chasse avec, parmi eux, 10 personnes de plus de 80 ans, une personne âgée en réanimation parce que sa fille est venue la voir en EPHAD et l’a embrassée, un chef d’entreprise qui explique (sans masque bien sûr) : «Non, je ne télétravaille pas parce que vous comprenez, la créativité est importante dans mon entreprise, mes équipes doivent pouvoir échanger ensemble sur place…»… Et que dire de notre secteur de l’esthétique qui s’est littéralement «déchiré» au début du mois de novembre entre gérantes d’instituts de beauté et esthéticiennes à domicile, chacune s’inquiétant de défendre sa réputation, son chiffre d’affaires, son hygiène, la qualité de son travail…

J’ai l’impression que ce confinement, tout le monde reconnaît qu’il est nécessaire dès lors que ça ne perturbe pas sa petite activité quotidienne. Mais où est-on ? Est-ce si compliqué de comprendre que TOUS nos destins sont liés, que nous sommes interdépendants et que nous ne sortirons de cette situation que si nous sommes soudés et solidaires ? Que si l’un renonce à sa messe, l’autre à son surf, le troisième à son dîner de chasseurs… et que c’est la somme de ces petits gestes qui nous permettra de nous en sortir ? Le terme résilience a été utilisé par beaucoup de monde au sortir du premier confinement, un peu comme un terme à la mode à côté duquel il ne fallait surtout pas passer…. Mais la résilience, c’est la capacité à dépasser une situation «traumatisante» et les deux qualités clés d’une personne résiliente sont sa capacité à accepter les choses et à rester debout pour affronter la situation. ACCEPTER… et donc ne pas s’accrocher à ce qui n’est plus et/ ou ne sera plus puisque de toute façon ce n’est plus «juste»… Alors arrêtons de penser chacun pour soi, arrêtons de résister au cours de la vie et de rester cramponnés à nos acquis, soyons dans l’acceptation des choses et la compassion pour l’autre. Nous n’avons désormais plus le choix.

Florence KOWALSKI

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