Les Zaza's #2

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Edito Nous Z’y voilà déjà. Notre deuxième numéro. Certes, les lois qui régissent le septième art annonceraient d’ores et déjà que le second volet d’un blockbuster ne peut qu’être moins bon que le premier, mais nous ne sommes pas au cinéma. Du moins, pas uniquement. Loin de là. Nous vous avons réunis une pléiade d’artistes qui ont chacun su nous toucher, éveiller chez nous un intérêt notable. Vous allez donc pouvoir découvrir dans ce numéro de la musique, de la peinture, qu’elle soit classique ou digitale, de la photographie, de la vidéo ou encore du stylisme. Vous l’aurez compris, ce nouveau numéro se veut pluridisciplinaire, fidèle au concept fondamental des Zaza’s.

Laissez-nous cependant vous rappeler ce qui se cache derrière le concept même des Zaza’s.

Les Zaza’s

votre culture.

vous proposent deux manières différentes et complémentaires de découvrir

Tous les 4 mois, nous nous chargeons de sélectionner des artistes qui ne sont pas encore connus du grand public et que vous pourrez découvrir de deux manières différentes : - la lecture en ligne de notre magazine Dans ce cas, vous pourrez consulter nos productions vidéos sur la chaîne Youtube de notre ZTV et en apprendre plus sur les artistes grâce aux nombreux liens cachés se trouvant dans le numéro. - le téléchargement gratuit de notre magazine Vous pourrez alors le consulter sans qu’aucune connexion ne soit nécessaire au moment de votre lecture. En effet, la version téléchargeable du magazine a la particularité d’inclure directement en ses pages les productions vidéos de notre ZTV. Si vous bénéficier d’une connexion internet pendant la lecture du magazine téléchargé, vous pourrez également profiter des liens cachés inclus en nos pages. L’originalité de notre concept ne s’arrête pas là puisque, un mois après la sortie de chaque édition, Les Zaza’s organisent une soirée pendant laquelle chacun des artistes présentés dans le magazine sera présent pour vous faire découvrir son travail de plus près. Cette démarche favorise donc aussi bien l’échange entre public et artistes que les rencontres entre les créateurs eux-mêmes. Chers lecteurs et spectateurs, nous vous remercions de faire vivre votre culture car c’est grâce à vous qu’elle a du chien.


A l’affiche Les artistes anonymes Adequate Chris von Steiner Zineb Benchemsi Blue velvet Raphael Kenens Lorent Matagne Ronald Dagonnier Jean-Marc Ricail Le poiscaille ariane moffatt

Reportage La dent dure .doc Les zaza’s aiment La toile Candidatures crédits

e d s u o v z e Serv e cette affich uer g i v a n r u o p e n i z a g a m dans le s en n e i h c s e d et our p e g a p e d bas tte e c r u s r i n reve affiche



Avec la promesse d’un premier album dans les bacs dans le courant de l’année, Adequate, jeune groupe rock originaire de la province de Liège, passe à la vitesse supérieure. Et s’ils ne savent plus d’où l’idée de ce nom leur est venue, Marc et Martin savent vers ou ils veulent aller. L’arrivée de Pierre-Yves dans la formation ne fera que renforcer cette conviction qui est la leur : offrir au public un rock (and roll) masculin et couillu, maîtrisé et conquérant, loin de l’esprit bourgeois des formations virtuoses, une musique sans concession, contournant les codes pour mieux les prendre à revers, remettant au goût du jour l’esprit Rockabilly pour nous permettre à nous, gens de la fosse, du public, de danser comme nos ancêtre des 50’s savaient si bien le faire. LET’S DANCE Faire danser, voilà d’où vient la motivation de ces trois charmants jeunes mâles débordant d’énergie, adeptes de gros riffs de guitares saturées et de caisses claires qui claquent. Et cette motivation, ils la partagent sans mal avec leur public, ainsi qu’avec les groupes avec qui il leur arrive de partager la scène, puisant leurs inspirations musicales aussi bien dans les vieux classique que dans des groupes rock contemporains plus alternatif (d’Elvis aux Foo Fighters en passant par the Drums).

MONEY BOOGIE Dans une époque où les plus grosses majors, dirigées par les plus grosses fortunes, se rebellent contre l’esprit de libre échange si chère à nos cœurs et nos oreilles de consommateurs boulimiques, allant jusqu’à utilisé leurs pouvoirs (économiques, il s’entend..) pour avoir les renseignements intérieurs d’une nation à leur botte, il est in-

téressant de rencontrer des groupes semblable à Adequate. Car s’il leur arrive d’utiliser leur énergie sur les réseaux sociaux à leurs avantages, tel qu’il est aujourd’hui coutume de faire, cette énergie, elle, leur vient de la scène, la seule, la vraie, celle des petites salles obscures et enfumées comme celle (pas toujours plus grande mais quand même un p’tit peu) des Francofolies de Spa ou de la Fiesta du Rock.

KID’S ROCK La scène, Adequate la connaît et la maîtrise. Tournant dans nos belles provinces depuis quelques années déjà, participant à un maximum de concours (qu’il leur arrive de remporter plus qu’à l’accoutumée) et tournant sur les ondes parmi cette recrudescence de groupe néo-folk et/ou pop-électronique auxquels il est difficile d’échapper à l’heure actuelle, le groupe conte ses merveilleux textes métaphoriques et virils, sen-


sibles et puissants, écrits par Martin, le singleader de la formation, qui sonne comme autant de tentatives de réminiscences des sensations oubliées d’une enfance plus ou moins heureuse, des souvenirs enfuis au fond de son être, de son âme, et ce avec un certain brio, pour ne pas dire un brio certain... Vous l’aurez compris, le rock belge, contrairement à ce que certaines mauvaises langues pensent et disent à tue-tête, n’est pas mort, une fois de plus, il se porte même plutôt bien, et parmi les représentants les plus dignes d’accéder au statut d’icône du rock belge et/ou Wallon et/ ou Liégeois, nul doute qu’Adequate à une carte à jouer et que la partie à commencé... L’après Hollywood Porn Star et autres Ghinzuteries est en marche, et il va falloir céder le passage...

La sortie de l’album d’Adequate est prévue pour octobre 2012. D’ici là, vous pouvez leur rendre visite sur : Leur site officiel

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Vibrations


Cet article n’est pas conventionnel. L’artiste qu’il concerne l’est encore moins. Dans les lignes qui suivent ce chapeau, vous n’apprendrez pas qui est Chris von Steiner. La curiosité que vous pourriez porter envers sa discipline artistique, la peinture digitale, ne sera en rien assouvie. En effet, cet article n’est, au final, que le résultat d’une errance scripturale. Lors de son interview, le créateur nous a confié que son travail avait été stimulé par le pouvoir de l’inconscient, par la richesse et la diversité des productions de David Bowie entre ses albums "Pin Ups" et "Low" ainsi que par la libre interprétation que permettent les films de David Lynch. Tout bon rédacteur se doit de se pencher sur les sources d’inspiration du sujet qu’il tente de décrypter. Difficile d’expliquer, du côté de la rédaction, pourquoi l’album "Low" de David Bowie n’a pu quitter sa mouvance durant des heures. Difficile de comprendre pourquoi l’esprit d’un auteur se détache de sa conscience face à une oeuvre picturale qui le fascine. En définitive, cet article ne vous apprendra peut-être rien sur Chris von Steiner mais reste une trace inéluctable d’un moment d’égarement soutenu par les vibrations que peuvent dégager la force de son art.

Vibrations Notre monde s’enfuit. Il court après des réalités qu’il s’est lui-même façonné. En le pénétrant, il est possible de surprendre des bribes de conversations. Puisque les autres nous entourent. Puisqu’ils sont là. Au milieu de nous. Nous n’y pouvons rien. Changer. Au centre de ce dédale sonore, nous captons des ondes que nous comprenons sans les entendre. Certaines personnes sont en retard, d’autres cherchent une existence à travers le silence d’une apparence. Parfois, elles parlent d’art. Elles comparent. Elles commentent. Elles jugent. Elles expliquent. Elles archivent. Elles dénigrent. Elles achètent. Pourtant, elles n’auront jamais pour seule réalité substantielle que la prétention d’avoir brièvement existé. Elles se regardent parler. Mais elles sont sourdes. La connaissance les mène vers les terres de l’autocongratulation. Elles se félicitent d’user d’artifices. Elles sont suffisantes. Mais tellement sensées. Mariage troublant que celui d’un art qui se passe si bien d’elles, alors qu’elles ne peuvent se passer de lui. Dépendance honteuse d’une l’intelligentsia droguée de sémantique. Les vibrations pensent donner une expression aux œuvres qu’elles criblent

de paroles. Il n’en en rien. L’oeuvre est indépendante et solitaire, indomptable expression de l’intangible réalité d’un individu. L’oeuvre se passe de garde-fous et ne trouve son authenticité qu’une fois mise à nu, accolée respectueusement au silence de l’interprétation. C’est une fois dénudées de sens que les vibrations se mettent à se faire entendre. Elles nous traversent alors le corps et l’esprit. Nous permettent d’éprouver plus que de comprendre. La véritable compréhension ne se trouve dans aucun livre et se passe volontairement de sens. Cette acuité demande du temps, ressource intarissable et pourtant, tellement convoitée. Prenons le temps de ne pas nous entendre. Prenons le temps de regarder, d’écouter, de contempler. Passons-nous, le temps d’un instant, de toute idée de sens. Allons heurter nos sentiments les plus profonds à la plus pure expression de l’homme, la création. Et même si tout acte déraisonné ne peut qu’effrayer, gratter notre sensibilité aux sangs, c’est dans le silence du sens que se cache, sans doute, la véritable définition de l’art.


Les travaux de Chris von Steiner présentés en ces pages font partie d’une nouvelle série. Celle-ci rompt totalement avec ses précédentes réalisations. Si vous désirez en apprendre d’avantage sur le travail passé de Chris von Steiner, nous vous invitons à visiter son site Internet:

Sachez aussi que vous pourrez trouver l'intégralité de l'album "Low" de David Bowie en cliquant sur le lien Youtube suivant:



Zineb Benchemsi, c’est un peu le petit chaperon rouge qui aurait avalé le grand méchant loup. Le canidé hurle au fond des entrailles de l’innocente, et celle-ci se tord le ventre. Elle n’avait même pas faim, mais elle a bel et bien englouti la bête. Dès lors, elle s’obstine à transposer dans un écrin artistique les hurlements qu’elle entend du fond de ses intestins. Et elle le fait merveilleusement bien. Artiste pluridisciplinaire, Zineb Benchemsi laisse s’exprimer dans la peinture, l’illustration, le collage, le stylisme, l’écriture et la musique cette chose qui s’est logée au fond de son corps. Le corps et son intérieur est d’ailleurs un de thèmes les plus importants de son œuvre. C’est par sa peinture que nous allons vous présenter l’artiste et son approche du corps à travers l’intrinsèque, l’intérieur, et l’extrinsèque, l’extérieur. MONDES EN CARTON Zineb Benchemsi a fait ses études supérieures à L’École Supérieure des Art Saint-Luc Liège d’où elle est sortie en 2007. Elle a ensuite enseigné des matières telles que l’art plastique, l’histoire de l’art et le dessin scientifique dans l’enseignement spécial, technique et professionnel. L’artiste explique son besoin de créer et de transmettre par le rapport qu’elle a entretenu avec sa maman étant plus jeune. Cette dernière, n’ayant pas eu la chance de se voir offrir des jouets lorsqu’elle était enfant, se confectionnait elle-même ses propres jeux à partir de boîtes d’allumettes, boîtes à fromage et autres cartons. Elle a alors, un peu sans le vouloir, détourné sa fille du goût ordinaire des enfants pour les jouets des grands magasins et l’a vue préférer les jouets qu’elle confectionnait. Ce rapport entre la mère, l’enfant et la confection n’a fait qu’évoluer au fil du temps et Zineb s’est vue grandir dans un univers dont sa propre mère était la créatrice. Ainsi, ayant vécu son enfance dans des mondes en carton, Zineb a développé une imagination féconde et un goût prononcé pour la création. Mais, au fil du temps, l’imaginaire s’efface petit à petit pour laisser place au vrai. Arrivée à l’âge critique où les remises en question côtoient le quotidien, Zineb prit conscience de ses douleurs et de ses réalités. Elle cerna au fond d’elle une forme de dualité, des rapports tendus entre différents extrêmes de sa personnalité. Elle cerna également le rapport qu’elle entretenait avec le regard d’autrui. Forte d’une créativité qu’elle développa avec sa maman, Zineb com-

prit que l’art serait l’exutoire de ses douleurs. Cette dualité qui la préoccupe, l’artiste l’exprime par la forme à travers, par exemple, la réalisation de toiles de très grands formats dans lesquelles elle représente de très petits personnages perdus dans de très grandes masses. Elle exprime également cette dualité à travers l’utilisation de couleurs souvent très opposées, ou encore par une approche ressemblant d’avantage à celle d’une d’illustratrice, mais qu’elle applique dans la peinture.

DU FOND DU VENTRE

Mais Zineb Benchemsi exprime ses conflits personnels aussi et surtout à travers le fond de son travail. Se sentant bouillir de l’intérieur sans pouvoir lâcher la pression, écoutant la bête qui hurle en elle sans parvenir à la museler, Zineb tente de cerner ses maux internes et de les matérialiser à travers l’art, en abordant la thématique du corps et plus précisément des viscères, des intestins et du ventre, qu’elle associe directement à la notion de stress et de nervosité. Car cette nervosité, devenue rage, l’artiste la matérialise pour canaliser les implosions qu’elle suscite, mais ne sait guère en expliquer la source. Du moins, elle ne parvient pas à en expliquer la cause première, mais elle sait expliquer qu’elle est en quelque sorte victime d’un surplus de conscience d’existence – comme elle le dit – qui lui fait redouter sa mort ou celle de ses proches.


Elle confronte alors le corps à son intérieur en les remplissant de larmes, par exemple, ou encore en le représentant dévoré par ses propres boyaux. Le système digestif étant un élément graphique et symbolique très présent dans l’œuvre de Zineb Benchemsi, représenté parfois de manière évidente, d’autre fois de manière plus subtile, mais évoquant toujours les effets acides d’un esprit tourmenté sur l’être intérieur. Mais l’artiste confronte également le corps à l’extérieur, au monde dans lequel il évolue, en abordant le thème du voyeurisme et jugement fait par autrui. Ainsi, elle représente des corps déformés, déstructurés, évoquant souvent ce qu’elle perçoit de son propre corps à travers les regards extérieurs. Regards qu’elle représente également souvent dans son travail. Enfin, dans cette logique de réflexion sur le culte du paraître, l’artiste accorde une place à la mode dans son travail, en y incorporant des éléments tels que des talons hauts, ou encore en réalisant bijoux et vêtements directement inspirés de son travail. Le besoin qu’a eu Zineb Benchemsi de s’exprimer à travers la création ne s’est pas arrêté à l’art plastique. La jeune femme est également auteur, compositeur et interprète dans le groupe « Draw me a landscape » aux côtés de Simon Fransquet, guitariste compositeur et Loïc Holzemer, également guitariste compositeur mais aussi illustrateur pour le groupe. Car oui, le groupe attache autant d’importance à la musique qu’à l’imagerie. Ainsi, comme son nom l’indique, le trio illustre des paysages et des univers à travers l’illustration et la musique en les évoquant par les mélodies et les textes. Il s’agit d’un moyen supplémentaire pour Zineb de s’échapper de sa réalité et de fuir pour quelques instants vers le monde qu’elle se sera dessiné. Cerner ses réalités et les transposer dans un écrin artistique est pour Zineb Benchemsi une manière de rester dans le rêve, lié à l’insouciance de l’enfance, à l’imagerie, l’imaginaire et l’évasion. Mais matérialiser ces choses est également une façon de mieux les appréhender et s’en débarrasser au mieux. Elle représente alors dans son travail son corps et les visions qu’elle-même ou autrui en a, afin de le découvrir sans cesse et se le réapproprier du mieux qu’il soit. Elle mêle alors le viscéral à ces problématiques de l’apparence, comme pour manifester ses conflits intérieurs, semblant exprimer ainsi le lien contigu entre ces maux qui la dévorent et le monde qui l’entoure.


Retrouvez le travail de Zineb Benchemsi sur son site blog :



Comme pourrait le faire un David Lynch dans ses films, les Blue Velvet –dont le nom provient d’ailleurs d’un des films du réalisateur américain- n’offrent dans leur musique que quelques pistes de compréhension, laissant à quiconque les écoutera l’opportunité d’ouvrir lui-même ses portes. Tant à travers leurs sons qu’à travers les thèmes qu’ils explorent dans leurs textes - écrits dans la langue de Bobby Vinton (comprendra qui pourra) -, les musiciens encouragent le public à se frayer son propre chemin dans leur travail, à s’approprier les histoires qu’ils content, à recevoir comme bon lui semble leurs intentions musicales. Car les deux créateurs ne respectent aucune règle, si ce n’est les leurs. Il est donc opportun que les sens de chacun, bouleversés par un inconnu lynchien, se laissent l’opportunité de percevoir l’étendue et la richesse des fables qui s’offrent à eux à travers la musique de Blue Velvet. HARMONIE DECONSTRUITE Blue Velvet, c’est l’histoire d’une collision, d’une rencontre fracassante entre deux individus que rien, a priori, ne prédestinait à se rencontrer. Ils furent tous les deux fidèles à leur image lors de leur premier échange : Mirco, initiateur du projet, la tête haute malgré les (ou grâce aux) vapeurs d’alcool, s’adressa à Phil pour lui faire remarquer ô combien il était regrettable, voire prétentieux, qu’il n’ait jamais accepté de jouer sur la même scène que lui, notamment à l’occasion de scènes ouvertes. Phil, acide, derrière ses lunettes noires de dandy déchu, fit remarquer à Mirco que celuici ne lui avait simplement jamais proposé. Cette première rencontre entre ces électrons libertaires provoqua une explosion sans précédent, dont les débris gravitent en osmose depuis lors. C’est cet te harmonie déconstruite qui définit Blue Velvet, tant dans les thèmes que dans la musique. Le groupe a d’abord emmené son public sur la route de « Level II ». Un album conceptuel qui raconte l’histoire de deux êtres qui finissent par ne plus se parler tant ils se comprennent sans avoir besoin de dire mots. Il s’agissait là d’une forme de mise en exergue des rapports qui peuvent exister entre deux individus, d’une réflexion sur l’attachement et la liaison, d’une remise en question de la notion de couple. Mais attention, rien ne précise dans

l’album s’il s’agit d’amants, d’amis, voire d’ennemis. Rien ne précise non plus s’il s’agit d’individus de sexes opposés. Finalement, nous ne sommes même pas certains qu’il s’agisse d’entités humaines. L’auteur, Mirco, avait cette volonté de traiter de ce rapport entre les êtres, sans pour autant que le groupe se perde dans des histoires d’amours maintes fois ressassées et dont la conclusion est bien trop souvent réduite au binaire : soit ça se termine bien, soit ça se termine mal. N’oublions pas que nous avons affaire ici à des fans de David Lynch, au chaos harmonieux de Blue Velvet.

OPPORTUNITES MUSICALES Leur musique nous emmène dans un folk aux disharmonies mélodieuses, expérimentant les accords avec cette volonté d’offrir au public des compositions soigneusement déstructurées, tâchant d’atteindre tout le monde à travers l’inaccessible, rendant l’alternatif populaire et la pop underground. Et Blue Velvet n’hésite pas à user de la musique électronique pour élargir à l’infini le champs des opportunités sonores qu’ils s’offrent et offrent à leur public, dans la continuité de cette intention d’expérimenter la création


musicale. Le duo propose alors une musique loin des clichés, singulière. Cette authenticité confirmant la légitimité de la place de Blue Velvet dans le paysage musical belge, lui-même si bien définit par cette volonté d’aller vers l’authentique. Cette belgitude relève évidemment, par définition, de l’inné. Mais Rudy Trouvé, de –entre autres- Deus, est intervenu dans Blue Velvet. Une intervention que les deux créateurs ont évidemment su mettre à profit et ont su exploiter pour mener leur projet à maturité et en faire ce groupe singulier qui vient tout juste de terminer la tournée de leur « Level II ». Une tournée lors de laquelle ils ont pu jouer leur musique tautologique en Flandre ainsi qu’en France. Dans la région de Deus, ils sont d’ailleurs considérés comme le plus flamand des groupes wallons. Ce que les Flamands semblent considérer comme un gage de qualité musicalement parlant. Au pays de Noir désir, Blue Velvet est toujours fort bien accueilli par le public et la presse, le groupe étant garant de cette identité musicale belge tant appréciée à l’étranger.

UN PROCHAIN ALBUM A l’heure actuelle, les Blue Velvet préparent leur prochain album. Nous n’avons malheureusement pas su extirper aux créateurs le nom de ce prochain opus, mais Les Zaza’s sont néanmoins fiers d’être les premiers à pouvoir vous en dire davantage

concernant la prochaine création du duo. Il s’agira une fois de plus d’un album conceptuel. Après avoir traité des rapports qui peuvent exister entre ce qui semble avoir été des êtres sociaux, le duo semble vouloir se diriger vers une réflexion portant sur les réalités du spirituel. Inspirés par le sacré, par l’idée de croyances, par ce qu’elles ont de bon comme ce qu’elles ont de mauvais, les Blues Velvet envisagent donc de consacrer l’album à une réflexion, un questionnement –ou même peut-être simplement une peinture textuelle et mélodique- sur la notion de foi, de dogmatique, de céleste, de divin. Cela dit, il ne semblerait pas que le binôme ait l’intention de partir en croisade contre un dogme en particulier, mais plutôt, au contraire, d’accompagner la notion même de Croyance pour mieux la cerner, en tirer les richesses et en faire un projet musico-spirituel. Les deux compositeurs vont d’autant plus se frotter au divin à travers leur musique, bien décidés à lier le fond à la forme en prêtant à leurs mélodies une aura mystique, proche de la musique traditionnelle. En attendant l’aboutissement de ce sacré projet, les Blues Velvet sont dans un entre-deux, partageant avec les publics de Belgique ou d’ailleurs les morceaux de la tournée en cours et ceux de ce nouvel opus en préparation. Le duo a désormais trouvé sa place au sein du milieu alternatif tout en restant accessible pour le grand public, offrant une musique intimiste mais généreuse, tant délicate qu’audacieuse, loin des concessions imposées par cette époque et son marché.

Retrouvez Blue Velvet sur : Leur site officiel

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Scratch Scratch Scratch !


To be continued... regardez egalement notre minizode inedit et Decouvrez quelques images des collections de Raphael Kenens ainsi que trois mini-questions bonus !!



ne fait pas it b a ’h L « érie r, il cape . Dans sa s t e n h e p s a é r r g p o t le o agne est ph elle nous allons vous s superposées et Lorent Mat qu he e à travers la , les recouvre de couc , » e . Il se frott in s o e m g a le t le in il v b t a se rps, les h es du styl, sensuelle ll s e ic c h e c ture des co d t r t n ’a ha œuvres d se rapproc t Matagne n s e e r h o c L r , a en fait des e m d é o ois à des d airs de créateur de m pparenca s e d t a même parf t x u dic sous ses fa ctement paraître, le e u ir d d é t e g ié c ju isme. Mais o s tiste tà dénonce la se que l’ar s a m subtilemen e d la s dénonce. Il e c ia t d u é o t m de par les ue qu’il ex ion. Il abor iq t n a h c m es imposé e m t o , s » n oid e ion de co sfert polar e procédé qu’il utilis n a r t lié à la not « u d C technique novatrice. sa forme. t à n e é m li t le travers la n a t e o t ctem e manière ail est dire v a r t n ploite d’un o s le fond de induit que

t n e m e p p o l Déve

Lorent Matagne a commencé la photographie à l’âge de 16 ans. Photoreporter pour le journal « Vers l’Avenir », le futur artiste voyait essentiellement en la discipline un aspect lucratif et alimentaire. Il témoignait néanmoins d’un intérêt naissant pour celle-ci, qu’il trouvait davantage éloquente que tout autre support. Voyant cet intérêt grandir, Lorent s’inscrit à l’Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc à Liège et comprit alors que la photographie pouvait être un support artistique à part entière. Il sut très rapidement que cet art deviendrait pour lui un véritable outil de communication. ACQUISITION D’UNE RECONNAISSANCE Lors de ses études, il rencontre Lisa Delcourt, également étudiante en photographie. C’est elle qui lui fera découvrir la technique qu’il exploi tera et dans laquelle il innovera : le transfert polaroid. Lisa ne changera pas la vie de Lor-

ent que de cette manière puisqu’elle deviendra sa femme. C’est lors de travaux de recherches artistiques qu’il étudie et s’approprie la technique qu’il vient alors tout juste de découvrir. Le résultat de ses expérimentations sera fort bien accueilli par les professeurs et les professionnels, ce qui lui vaudra une grande distinction au terme de ses études et une reconnaissance dans le milieu de la photographie. L’HABIT NE FAIT PAS LE MOINE Dans sa série « L’habit ne fait pas le moine », Lorent Matagne fustige la société des apparences et remet en question la notion de la réalité de soi. La technique qu’il a développée et qu’il utilise dans cette série lui permet de superposer plusieurs couches d’images, d’habiller des corps, tout en jouant sur la transparence, et donc de les voir dénudés autant qu’habillés. Une transparence qui évoque la notion de mise


à nu et qui rappelle que, dans nos sociétés modernes, le vêtement a presque perdu sa fonction première - qui est de protéger le corps et la peau des intempéries – pour laisser place à la fonction communicationnelle du vêtement, celui-ci prêtant à un individu qui le portera une aura souvent bien différente de celle qu’il dégage une fois dépouillé de toute carapace vestimentaire. Le corps restant le réel reflet de notre réalité. Pour mettre en forme ce discours, le photographe utilise donc cette technique dont il est le précurseur et superpose des couches qui se dévoilent dans leur complémentarité. Cette manière de mettre les choses en forme induit dans chaque œuvre de l’artiste un caractère unique. Il à beau tenter de reproduire ses œuvres à l’identique, partant sur les mêmes bases d’images, le polaroïd n’interviendra jamais de la même manière sur l’œuvre, ce qui rapproche sa démarche de la dimension de la peinture.

DES VIES BRODEES D’APPARENCES Ces corps que l’artiste habille autant qu’il déshabille sont de vrais corps, mais il les présente presque comme de vulgaires mannequins de plastique, aux regards vides et froids, anéantissant alors toute attirance pour le modèle, comme pour rendre à la démarche photographique la place qu’elle mérite dans la création. En plus de dénoncer les travers de nos vies brodées d’apparences, l’artiste remet également en question la notion de consommation à travers sa démarche créatrice. Le polaroid étant un dérivé de pétrole, il est utilisé par Lorent comme une allusion délicate à ce symbole de consommation par excellence. La force créatrice de Lorent Matagne réside dans cette aptitude qu’il a de mettre des discours engagés dans leurs formes les plus belles et novatrices afin de séduire avant tout, pour ensuite pousser le spectateur à déchiffrer les clefs et les codes soigneusement utilisés. Mais le photographe ne tient pas à tout prix à ce que l’œuvre soit lue à travers son discours, le jeu de l’artiste étant également de pouvoir confronter l’individu à sa propre réalité en le séduisant à travers l’art, sans que celui-ci ne s’aperçoive réellement qu’il est lui-même remis en question.

Finalement, Lorent Matagne crée des miroirs. Face à l’œuvre, le spectateur pose d’abord un regard séduit ou au contraire dégoûté. Tâchant de comprendre, il cherche alors les forces ou les failles de cette image, ses niveaux de lecture et ce qu’elle cache, couche par couche, et réalise alors qu’il s’agit du reflet de sa propre réalité et constate à quel point celle-ci recèle d’un grotesque superflu, de faux et de désuet.


Retrouvez l’entièreté de la série

“L’habit ne fait pas le moine” de Lorent Matagne sur le site de lagalerie.be :



Ronald Dagonnier est un iconoclaste. Vidéaste, faiseur d’images, il les détruit pour mieux les reconstruire et envisage de faire de même avec nos dispositions sociétales et culturelles. La remise en question des systèmes de pensées et de réflexions actuels est son cheval de bataille et l’image son armement. Cette remise en question que l’artiste tente d’insuffler chez chacun ne se limite pas au fond de son travail puisque, autodidacte, il expérimente et réinvente sans cesse les techniques numériques en fonction des messages qu’il se décide à faire passer. Ces derniers pouvant finalement trouver leur symbolique dans un seul et même concept, car Ronald Dagonnier n’a pas l’intention de nous communiquer ses idées comme établies et indéniables, mais cherche en définitive à nous dire une seule et unique chose : dès lors que nous croyons en quelque chose, nous sommes dans l’erreur. Dès son entrée dans le monde de la création, Ronald Dagonnier adopte une attitude quelque peu réactive. Ayant un père artiste, l’iconoclaste en herbe se dirige vers la photographie, discipline à laquelle ce père ne s’est jamais intéressé. Cette découverte poussera Ronald à aller plus loin dans l’utilisation de l’image et s’intéressera à la vidéo.

« Le propre du créateur numérique est l’expérimentation. » Dès lors, il s’appropriera et développera des techniques qui le mèneront toujours plus loin dans la création et le pousseront au rang d’artiste expérimentateur. Mais Ronald le dit lui-même, à l’heure actuelle le propre du créateur numérique est l’expérimentation, car les logiciels sortent avant même qu’ils puissent être enseignés. Il est dès lors légitime que chacun s’approprie et utilise les techniques comme bon lui semble, en gardant néanmoins à l’esprit qu’un art nécessite des prédispositions et une base de connaissances dans le domaine expérimenté.

Bien qu’il soit en désaccord avec le système actuel, l’artiste ne se définit pas comme engagé. Du moins, il ne prétend pas donner aux gens un avis arrêté et contraignant sur un sujet, il souhaite simplement les remettre en question quant à leurs croyances, qu’elles relèvent du politique, du religieux, du social ou même de l’artistique. Une œuvre représentative de cette démarche est celle qui porte le nom même d’une citation de Nietzsche ayant été source d’inspiration pour l’œuvre : « Il m’est odieux de suivre autant que de guider ». Dans cette installation vidéo, l’artiste a mis en scène un fœtus flottant dans un bocal et feuilletant sept grands livres influenceurs de masses – tels que le Mahâbhârata, la Bible, le Coran ou encore « Mein Kampf » - pour ensuite s’en débarrasser en les laissant couler dans ce qui semble être le liquide amniotique dans lequel il flotte. Une autre œuvre de Ronald représentative de sa position à l’égard des croyances est celle où il met Adolf Hitler, Sigmund Freud ou encore Matthew Barney sur le même pied d’égalité en les représentant se noyer dans leur propre discours. Libre à chacun de recevoir ces messages comme


il l’entend, la superposition des nombreuses couches établie par Ronald offrant plusieurs messages, plusieurs niveaux de lecture, réaffirmant que les interprétations que l’ont fait au sujet d’une œuvre, d’un discours ou encore d’un fonctionnement ne peuvent qu’être légion.

RIEN N’EST SACRE Mais Ronald s’évertue à dire que cette liberté qu’offre l’art au public à l’égard de la perception est, certes une lame à double tranchant, mais qu’elle doit rappeler à quel point rien n’est sacré et qu’aucune vérité ne peut être considérée comme absolue. Il invite alors tout un chacun à respecter sa propre réalité et à agir en ce sens à l’égard de ses choix. Comme tout artiste, comme tout être humain, Ronald est rempli de contradictions. C’est sans doute lorsqu’il dit que la vidéo l’étouffe, mais que c’est à travers ce même support qu’il exprime cet étouffement, qu’il est le plus contradictoire. Mais cette attitude a une raison d’être : c’est la recherche et le développement qui l’intéresse le plus. Ronald Dagonnier reste avant tout un expérimentateur. Il explique les raisons de cet étouffement par la prolifération de tout. Loi du marché oblige, les moyens de production sont tels que nous sommes noyés dans un flot incessant d’images, d’informations, décuplant à l’infini l’éventail de la connaissance humaine et réduisant ainsi l’ouverture des champs s’offrant à nous. Ron-

ald voit alors en ce siècle un mal contraignant qui, leurrant au partage des cultures et à l’instruction universelle, réduit les domaines du savoir et nous cloître dans des cases. Concernant la forme, Ronald prend des risques. Certes l’artiste travaille la vidéo, mais son ambition fut dès le départ d’encore une fois aller à l’encontre des prédispositions en sortant le média de son support, proposant alors des images animées indépendantes de l’objet « télévision », proposant des installations de toutes sortes. Il s’agissait d’une prise de risque il y a 10 ans, son public n’étant alors pas préparé à de telles expérimentations, mais Ronald se rend compte qu’une telle démarche est aujourd’hui dépassée. Il tente dès lors d’échapper à ce nouveau classicisme, de fuir cette nouvelle tendance où chacun rejoint le collectif dans une tentative d’individualité.

UN PENSEUR Ronald Dagonnier est définitivement un iconoclaste. Fort d’une volonté d’aller toujours plus loin, d’être différent voire d’aller à l’encontre des règles, Ronald cherche et recherche, sans s’essouffler, les moyens d’innover et de susciter l’étonnement. Mais Ronald n’est pas seulement un créateur, il est aussi un penseur. Et sa démarche créative est à l’identique de ses sujets de réflexions. Il cherche à prouver à quel point les croyances et autres prédispositions sont désuètes et ne devraient pas guider nos esprits en les soumettant à des règles contraignantes.

Retrouvez Ronald Dagonnier sur son site internet : www.ronalddagonnier.be



Depuis l’apparition de la vie, notre monde s’est étonnamment construit autour d’une foule de pôles antagonistes. Qu’il s’agisse d’oppositions manichéennes, de colorimétries contraires ou, plus simplement, de genres, nous apprenons, au fil de notre éducation, à différencier les dualités qui nous entourent. Notre culture occidentale aime à catégoriser les éléments, à les séparer, pour mieux les apprivoiser. Dès lors, notre mode de pensée luimême ne peut réellement être effectif sans l’existence de son contraire. C’est, bien logiquement, en Orient que notre sagesse trouve son contrepied. Et si ces éléments que nous percevons comme antinomique ne faisaient fondamentalement partie que d’une seule et même réalité ? Le Cabinet de curiosités Le créateur trouve, bien souvent, l’essence de son raisonnement dans ce mode de fonctionnement. Il ne fractionne pas. Il assemble. En se questionnant sur le travail de Jean-Marc Ricail, il est impossible de ne pas se rendre compte de cette volonté inconsciente d’assembler les dualités. Puisant aujourd’hui son inspiration des grandes lignes architecturales, le styliste affirme pourtant avoir, durant ses études d’architecte d’intérieur, trouvé ses impulsions créatrices directement dans l’univers de la mode.

En effet, depuis l’âge de 16 ans, le créateur ne cesse d’enrichir, ce qu’il appelle, sa base de données. Derrière ce terme bien contemporain, se cache, en vérité, un incroyable Cabinet de curiosités. Même s’il avoue aimer les visions innovatrices de Karl Lagerfeld, les prémices de Galiano ou encore, l’utilisation de technologies modernes dans le travail d’Hussein Chalayan, Jean-Marc Ricail ne limite pas son champ d’investigation à son domaine de prédilection. C’est avec passion qu’il aime à parler de son attachement pour certaines figures emblématiques de son histoire comme la Comtesse de Castiglione, amante de Napoléon III qui fera de sa propre existence, une oeuvre d’art à part entière.

War & Peace La collection de Jean-Marc Ricail, «War & Peace», n’est autre que le reflet d’une réflexion personnelle construite autour d’une dualité anachronique : le souffle de rage des guerres napoléoniennes se mêle à la force tranquille du mouvement hippie pour ne former qu’une seule et même expression artistique.


certains, par la naïveté de l’impulsivité, il se construit, au fil du temps, pour d’autres. Impossible de prétendre au bien-fondé de l’une ou l’autre méthode, puisque, au fond, cellesci ne font, sans doute, que se compléter. Si tout n’est que dualité...

La recherche liée à cet aboutissement, ne peut, selon le créateur, en aucun cas, être amputée de l’idée que seul le temps permet de construire ou de déconstruire, le fondement premier d’une idée. C’est d’ailleurs entre l’insomnie du sommeil et du réveil que Mr Ricail apprend de ses découvertes et pense déjà à baliser son avenir. En constatant que l’homme moderne s’est, au fil du temps, étrangement enfermé dans une certaine pudeur vestimentaire, le styliste voit naître en lui l’envie de lui offrir ses créations et de ne plus se limiter qu’à la femme.

Tout n’est que dualité L’essence d’un esprit créatif ne s’explique pas. Il est cependant possible d’affirmer avec certitude qu’il se base sur l’expression de ressentis. Alors que ce besoin passe, pour

Pour en savoir plus sur le travail de Jean-Marc Ricail, cliquez sur l’image ci-dessous pour vous rendre sur Youtube.



Votre friture a du chien ! Quoi qu’en disent les légendes, le piranha est un animal solitaire. Il ne se déplace en bancs que s’il se sent traqué ou pour venir à bout d’une proie plus imposante que lui. Rien d’étonnant si “Le Poiscaille”, excellent journal satirique liégeois, décline son image sous la forme du prédateur en question. Depuis deux ans déjà, l’équipe cachée derrière la formule des dents de l’amer, décrypte, chaque mois, avec humour et ironie, l’actualité locale, nationale et internationale. Les Zaza’s, sentant une possible concurrence journalistique poindre le bout de son écaille (oui, oui, ceci est un jeu de mot complètement naze), ont choisi de braver le danger des mers et de partir à sa rencontre... Lors du vernissage célébrant le deuxième anniversaire du plus terrifiant des characidae (Les Zaza’s n’utilisent pas Wikipedia!), Sébastien Varvéris, directeur de la rédaction, a accepté de se laisser soigneusement cuisiner.

Les Zaza’s souhaitent remercier de tout coeur Olivier Pirnay pour la réalisation de notre affiche. Nous vous conseillons vivement de vous pencher sur le travail de cet illustrateur belge de grand talent. Ce dernier a notamment réalisé l’illustration ci-contre pour “Le Poiscaille”. Il ne vous reste plus qu’à aller visiter son site:

Les Zaza’s : “Le Poiscaille”, deux ans déjà! Com-

ment pourriez-vous décrire le journal à une personne qui n’a jamais eu l’occasion de vous lire? Le Poiscaille: “Le Poiscaille” est un journal satirique liégeois qui a été créé en février 2010 par une petite bande de potes. Nous sommes partis d’un constat très simple. A contrario de la France où la presse satirique bénéficie d’une large visibilité, notamment grâce à “Charlie Hebdo”, “Le Canard enchaîné” ou encore “Cinémensuel”, il existe, chez nous, une certaine pauvreté vis-àvis de ce même type de presse. En Belgique, on ne compte que quelques petites parutions locales, comme “Le Bateau ivre” à Mons, et qu’une seule parution nationale (ndlr. “Ubu Pan”). Nous trouvions donc intéressant de faire naître, à Liège, un journal du genre. A l’heure d’aujourd’hui, “Le Poiscaille” rassemble une trentaine de collaborateurs réguliers qui fait son petit journal, de manière autonome, chaque mois. En deux années d’existence, “Le Poiscaille” a connu une belle évolution. Pourriez-vous revenir sur la genèse du projet? Au départ, “Le Poiscaille” se résumait à un PDF de 4 pages, réalisé de manière relativement rudimentaire. Néanmoins, et même si le niveau des textes n’était pas celui d’aujourd’hui, il restait agréable à lire. Jusqu’au mois d’octobre 2010, nous l’avons donc diffusé sur internet. Durant cette période, nous nous sommes rendus compte qu’il y avait un public pour ça. De plus, de nouveaux collaborateurs, prêts à s’investir, nous ont contactés via le web. Désireux d’évoluer, nous avons décidé d’imprimer 70 exemplaires, dans un copy service, sur feuille A3. De mois en mois,


“Le Poiscaille” a progressé jusqu’à atteindre un journal de 16 pages, imprimé de manière professionnelle et qui est vendu, pour 1€, dans plusieurs points de vente à Liège.

« Nous sommes là pour oser et pour flirter avec certaines limites. C’est d’ailleurs là l’une des raisons d’être de la presse satirique. » Et concrètement, de qui se compose l’équipe du “Poiscaille” à l’heure actuelle? Vous voulez des noms! Il y a tout d’abord notre rédacteur en chef, notre jeune rédacteur en chef, qui a pris ses fonctions fin 2011, Pierre-Yves Hurel. Ensuite, il y a un rédacteur en chef adjoint, Dimitri Brulmans, un secrétaire de rédaction, Christophe Crespin, une chargée de communication et de promotion, Audrey Dambermont, et, finalement, moimême. A nous cinq, nous formons les membres fondateurs de l’ASBL créée fin 2011. L’autre partie de l’équipe se compose de journalistes, caricaturistes, qui se retrouvent, chaque mois, en réunion de rédaction. A côté de ça, il existe également des électrons libres, comme des caricaturistes qui vivent en France ou en Suisse, et qui nous envoient régulièrement des dessins. Pratiquez-vous l’autocensure? Non. En tout cas, jusqu’à présent, nous n’avons jamais eu à le faire. Les textes que nous avons décidé de mettre de côté n’étaient pas évincés

à cause de thématiques ou de sujets sensibles. La raison principale était plutôt idéologique. Nous n’étions pas en accord avec certaines idées de ces textes et nous ne souhaitions pas les véhiculer. Au niveau des sujets, à partir du moment où nous savons que cela peut faire rire le lecteur et qu’il y a un potentiel comique, tant pour les textes que pour les dessins, nous les publions. Nous sommes là pour oser et pour flirter avec certaines limites. C’est d’ailleurs là l’une des raisons d’être de la presse satirique. Nous voici déjà arrivé à la douloureuse dernière question. Un piranha et un petit chien bâtard peuvent-ils véritablement cohabiter dans un même espace clos? En tout cas, ça ferait un chouette croisement. Je serais curieux de voir ce que cette union donnerait. Un chien aquatique avec de longues dents acérées. Il pourrait également évoluer sur la terre ferme pour venir faire chier certaines personnes qu’on entend un peu trop souvent. Il ne reste plus qu’à faire le test... Si vous voulez en apprendre plus sur “Le Poiscaille”, sur leur site ainsi que sur leur Facebook:

Et pour terminer en beauté, que diriez-vous d’une petite interview tournée lors de l’expo anniversaire du «Poiscaille» en février dernier? Pour la regarder, cliquez sur l’image centrale.




Comme à chaque édition, Les Zaza’s vous présentent un artiste étranger qui, selon nous, ne bénéficie pas d’une couverture médiatique à la hauteur de son talent. Après le groupe Ariel, place à une autre pointure de la Belle Province, Ariane Moffatt. Pour certains d’entre vous, nul besoin de présenter la jeune prodige, pour d’autres, celle-ci n’évoque tout au plus qu’un vague single et une certaine collaboration avec Matthieu Chedid. Alors que son quatrième album, “MA“, vient tout juste de sortir de l’autre côté de l’Atlantique mais ne reste prévu chez nous que pour le 21 mai, Ariane Moffatt a accepté de lever le voile sur ce que nous considérons déjà comme l’album de sa révélation internationale. Rien que ça… xCUSE MY FRENCH En Wallonie, les productions alternatives ne trouvent de réelle crédibilité aux yeux de son public qu’en se mariant à la langue anglaise. Étrange paradoxe d’un cercle d’initiés avides d’ouverture, d’arts et d’exploration qui semble fixer lui-même les codes (sub)culturels à laquelle il appartient. Ainsi, une majorité de nos productions made in Belgium ne seront considérées comme dignes de valeur qu’en respectant l’accord tacite de ne pas faire utilisation de sa propre langue. Bien qu’un conflit linguistique s’apparentant au nôtre existe également au Canada, jamais la scène alternative québécoise n’a autant éclaté ses frontières. C’est en choisissant d’affirmer son identité culturelle tout en la mêlant aux meilleurs de ses influences anglosaxonnes que la relève francophone québécoise se construit, petit à petit, une place de choix au coeur d’un courant artistique fondateur et novateur.

MILE END Ariane Moffatt s’inscrit directement dans cette lignée d’artistes assumant parfaitement la polarité de ses influences. Sa musique, mélange d’electro, de pop, de soul et de rock, nourrit la sonorité de textes qui ne se refusent rien. Pour ce quatrième album, sobrement intitulé “MA“, en référence à l’expérience sensorielle de l’espace entre deux choses ou de l’intervalle entre deux actions, la créatrice se permet d’explorer à sa guise les couleurs qu’offrent les deux langues nationales de son pays.

Vivant dans le Mile End, quartier montréalais connu pour sa diversité culturelle, Ariane Moffatt explique que l’idée de s’exprimer dans les deux langues sur un seul et même album, s’est rapidement imposée comme une évidence. Au final, “MA“ suit parfaitement la logique de son titre en ne se positionnant sur aucune frontière et en permettant à la musique de former un espace ouvert, perçu comme un lien vivant, et non pas comme une division.

RED LINE Concrètement parlant, Ariane renoue avec certaines influences qu’elle avait déjà touchées du doigt dans son premier opus, “Aquanaute“. Suite au succès des deux albums suivants, “Le coeur dans la tête” et “Tous les sens”, il aurait pu être confortable pour la créatrice de se contenter d’un album respectant la parfaite lignée des précédents.

«“Too late”, devenu en une seule journée single of the week sur iTunes, détrônant ainsi Adèle de la tête des charts, consacre une ode electro aux aventures humaines qui s’auto-consument.» Pourtant, la québécoise a préféré au trop connu confort de la star, le risque de proposer un album personnel et ambitieux. “MA“ présente une artiste entièrement affranchie, faisant exploser les cloisons de la chanson pour élargir, sans hési


tation, les paramètres de son identité artistique. Pour la première fois de la carrière discographique de l’artiste, chacun des titres semblent se compléter et respecter un seul et unique fil rouge. Aucune des 11 plages constituant le corps de ce chef-d’oeuvre sensoriel ne peutêtre considérées comme en dessous de l’autre. Alors que l’extraordinaire “Hôtel amour” dégage toute la force d’une pudeur exhibée au grand jour, le premier extrait “Mon corps” se questionne sur le lien indestructible subrepticement tissé entre psychique et physique. “Too late”, devenu en une seule journée single of the week sur iTunes, détrônant ainsi Adèle de la tête des charts, consacre une ode electro aux aventures humaines qui s’autoconsument. Mention spéciale pour le déroutant et robotique “La pluie et le beau temps”, ainsi qu’à l’intrigante clôture de l’album, “Sourire sincère”. Souhaitons d’ores et déjà un succès bien mérité à cet album qui se classera certainement dans les grands classiques de la musique contemporaine. En attendant le 21 mai prochain, Les Zaza’s sont heureux de vous proposer en exclusivité de découvrir la seconde plage de l’album ainsi que le clip du premier extrait francophone, “Mon corps”. Nous nous chargeons bien entendu de vous tenir au courant des actualités d’Ariane en Europe via notre page Facebook:

Ecoutez In Your Body Retrouvez Ariane sur: Son site officiel

Facebook

Cliquez sur l’image ci-dessus pour regarder le clip de “Mon corps”



Une nuit, alors que mes songes étaient bien loin d’être consacrés à quelconque démarche journalistique, je fis la connaissance d’un homme bien étrange. Agé d’une trentaine d’année et affichant déjà un front bien dégarni, l’individu m’a tout de suite évoqué Raoul Duke. Vous voyez ? L’énergumène, personnage principal du roman de Hunter S.Thompson adapté au cinéma, “Fear and Loathing in Las Vegas”. Un gars sympathique, intéressant et attachant. Malgré tout. L’individu en question me confessa qu’il était opérateur projectionniste. Oui, son boulot était de s’occuper de la projection d’un film dans une salle de cinéma. Lorsque nous, simples mortels, nous rendons dans les salles obscures pour faire face au septième art, des gens comme cet homme sont là pour assurer notre confort de spectateur. Je ne vous en ai pas dit beaucoup sur la ressemblance entre mon nouvel ami et le héros du roman de Thompson mais croyez-moi, on était bien loin de l’image que je me faisais d’un opérateur projectionniste. Cette rencontre éveilla ma curiosité. Confronté à cet intérêt naissant que j’avais à l’égard de la profession, je décidai d’en apprendre davantage et de partager ma découverte avec vous, lecteurs. Malheureusement, je ne revis jamais cet opérateur. Il travaillait pour une grosse société

d’exploitation de salle de cinéma dont je tairais le nom, et ses supérieurs ne m’ont malheureusement jamais donné l’autorisation d’enquêter en leurs lieux. Mais mon reportage n’était pas compromis ! J’avais fait la même requête à l’association liégeoise d’exploitation et de promotion de films « Les Grignoux » qui, eux, ont immédiatement témoigné d’un intérêt à l’égard de mon projet. Quelques jours après leur réponse, j’allais donc rencontrer Guillaume, un des plus jeunes opérateurs projectionnistes du cinéma Sauvenière à Liège. « J’imaginais déjà s’exposer à moi l’aboutissement de plus d’un siècle de recherche dans la technolgie de l’image.»

Mon enthousiasme était grand à l’idée de pénétrer dans un des endroits gardés les plus secrets au sein d’un complexe cinématographique, j’ai nommé la cabine de projection, et d’y voir tourner des bobines de films dans une ambiance feutrée et rythmée par les charmants sons et lumières générés par les machines. Le tout éventuellement sublimé par la fumée de cigarettes du projectionniste passionné. J’imaginais déjà s’exposer à moi l’aboutissement de plus d’un siècle de recherche dans la technologie de l’image, de l’optique et de la pellicule…


En termes de technologie, je ne fus pas déçu. En termes de pellicule par contre, je m’étais fait embobiner. Certes, quelques complexes utilisent encore le 35mm, mais -suis-je bête- nous sommes à l’ère du digital! Tout est désormais numérisé, ce qui réduit considérablement le coût de création et de transport du support. Il faut savoir que la taille d’une bobine de film se calcule en kilomètres et son poids en plusieurs dizaines de kilos ! A titre d’exemple, la bobine du film « Le seigneur des anneaux », un film d’une durée de trois heures, se rapproche de la centaine de kilos et elle nécessite l’intervention de deux personnes pour son installation. Autant dire que le numérique a considérablement facilité le métier. En outre, nous sommes également à l’ère de l’écologique et il faut savoir qu’à l’époque du 35mm, lorsqu’un film était édité en 1000 exemplaires, une dizaine de bobines seulement étaient conservées et le reste partait en flammes.

UN METIER EN PERDITION Initialement, l’arrivée du digital n’était pas accompagnée que de promesses relevant de la technique et de la pratique. La numérisation des supports laissait également entrevoir une évolution dans la création et la diffusion à proprement parler. Les producteurs promettaient un amoindrissement des coûts pour les petites réalisations et donc

l’établissement d’une forme d’égalité en termes de diffusion. Nous sommes encore loin d’une telle démocratisation. Mais il semblait évident dès le départ que répondre aux coûts de la technique ne serait pas le remède miracle à la main mise des grosses productions sur le champs cinématographique actuel. Mais c’est une autre histoire. Ces améliorations technologiques sont véritablement un plus pour les salles de cinéma. Elles ont permis non seulement de réduire les coûts, mais ont également offert au monde cinématographique une facilité de partage et de diffusion. Cependant, ces évolutions ont leur lot de méfaits. L’opérateur projectionniste voit son rôle dans la diffusion de moins en moins important, subissant les réalités imposées par le système économique. Les choses sont telles que désormais, certains films sont lancés dans les salles de cinéma depuis des centrales, sans même que le projectionniste n’ait besoin d’intervenir. Ce métier de l’ombre par excellence est aujourd’hui en perdition. Certes, quelques passionnés continuent à faire vivre les bobines et leurs machines dans des cinémas indépendants ou encore dans le privé, bien décidés à faire perdurer les connaissances en matière de projection, mais ces puristes sont contraints de constater que le numérique à déjà pris la place du 35 mm et que ce format n’aura bientôt plus d’autres utilités que de réjouir les amoureux de la pellicule.


Photos : Mr. Mog hello@mr-mog.be Retrouvez l’entièreté du reportage photo sur la page facebook des Zaza’s



En 2002, RTL-TVI s¹était essayé au charme du télé-crochet en diffusant la première (et dernière) version de la «Star Ac» made in Belgium. Au programme: un Plastic Bertrand désigné directeur, une Mélanie Martins proclamée grande gagnante, un manoir perdu dans les brumes ardennaises, un hymne dont on ne trouve aucune trace sur Youtube (c’est dire), des candidats amputés de nom de famille ainsi qu’un tas de vedettes en promotion comme Sarah Connor (la Toni Braxton germanique), Alec Mansion ou encore, le truculent Danny Brillant. 10 ans plus tard, difficile de trouver un minimum de crédibilité à ce désastre télévisuel prémédité. Et pourtant, certaines personnes ne semblent rien avoir appris des leçons de l’histoire...

EN ROUGE ET NOIR La chaîne nationale, accouplée sans aucun scrupule au nouveau «Samsung Galaxy Tab» et à «Coca Cola», décide, à son tour, de se lancer dans l’aventure télé-poubelle. Cependant, La Une affichera rapidement un but noble et artistique: celui de dénicher LA voix (pardon, The Voice) qui sauvera l’inexistant star system belge de son mutisme médiatique. Quelques mois avant le déclenchement des hostilités, RTBF n’hésite pas à sortir le grand jeu. Casting sur le web et campagnes d’affichage agressives semblent annoncer les prémices d’un relooking populiste de la chaîne. Bien entendu, pas question pour La Une de permettre tel amalgame. Il est impératif de marteler à ses couch potatoes de téléspectateurs que le programme en question n’a aucun lien avec les simagrées habituelles du genre. Non! Dans The Voice, il y aura un concept ! Certains mesquins pourront bien avancer qu’il y en avait également un dans feu Carré ViiiP, RTBF ne se laisse toutefois pas décontenancer et annonce fièrement à la planète belge que les candidats ne passeront pas par la case délit de sale gueule. En effet, le jury sera amené à défier les limites de la politesse en tournant le dos aux participants. Dans les faits, il y eut bel et bien une série de physiques peu télégéniques au premier tour, que le jury, une fois de face, se chargera de dégager dès le second.

FALLAIT

PAS

COMMENCER

Les membres du jury, contraints d’assumer pleinement cette fourberie, ne pouvaient, forcément, en rien être intègres et crédibles. Aucune star sur le retour n’aurait mieux pu incarner ces qualités que notre Lio nationale, vouée à écumer les plateaux de divertissements suite aux échecs successifs de toutes ses créations musicales depuis 1986.

« On ne peut s’empêcher de constater que, pour l’occasion, RTBF s’est faite belle comme un clip de Nâdiya. Et c’est parti! Du rouge, du noir, un micro descendu des cieux, un ring, des vestes en vachette et des fauteuils qui pivotent. » Le groupe belge Joshua, quant à lui, apportera une crédibilité alternative à l’émission, tout en faisant la promo de son album à venir. Tout a un prix. Saluons tout de même le talent de l’équipe de communication qui se devait de crédibiliser l’ex star-acadamécien, Quentin Mossiman, reconverti en DJ pouf-glam-chic alors que ses propres albums rencontraient plus vite les charts


de Bidesetmusiques que ceux des Ultratip. Heureusement pour cette même équipe de comm, il y a aussi dans le jury une américaine que personne ne connaît et qui a du talent. Donc là, c’est just no soucy. COMME UN wROC! Le 20 décembre 2011, les téléphages wallons désertent, le temps d’une émission, ses Experts favoris, augmentent les watt et découvrent, les yeux plein de rêve, le plateau carton-pâte de l’émission. Bien que le design soit imposé par la compagnie initiatrice du concept, on ne peut s’empêcher de constater que, pour l’occasion, RTBF s’est faite belle comme un clip de Nâdiya. Et c’est parti! Du rouge, du noir, un micro descendu des cieux, un ring, des vestes en vachette et des fauteuils qui pivotent. On ne nous a pas menti sur la cam.

« Nous déclarons officiellement que les chances de dégotter un talent dans ce genre d’émission varie entre 2,93 à 5, 86%. Devrions-nous en informer RTBF avant qu’il ne soit trop tard? » Au fil des semaines, le suspens prend le pas sur le design. Des musiques à la King Kong viennent appuyer les instants de gloire des stars en herbe tandis que retentissent, au loin, les notes des plus beaux succès de Laura Pausini. Nous venons de comprendre que la vie d’une jeune esthéticienne vient de s’écrouler aux marches de la gloire. Elle n’a pas le petit truc en plus. Qu’à cela ne tienne, le rythme s’accélère. Les chansons de trente secondes sont entre-coupées de commentaires. Familles et amis sont présents en coulisse. L’émotion est à son paroxysme. Du côté du jury, Lio pleure, Lio exulte, Lio se lève, Lio applaudit, Lio dit que ce n’est pas possible, Lio cautionne tout ce qu’elle exécrait sur le plateau de la Nouvelle Star, Lio vit, Lio rit. “Que nos vies aient l’air d’un film parfait”.

CASSER LA VOIX Face à l’étourdissement d’un trop-plein de paillettes, difficile de garder la tête froide. Nous en oublierions presque le but noble et artistique de la chaîne. RTBF parviendra-t-elle à dégotter The Voice? Notre équipe de chercheurs a logiquement été réquisitionnée et s’est penchée sur la question. Après de longs mois de recherche, il ressort de notre étude que, sur le nombre total de 273 participants ayant foulé les planches des Star Ac, Nouvelle Star et X Factor seuls 8 à 16 d’entre eux sont parvenus, par la suite, à une carrière musicale durable. Parmi les 8, nous retrouvons, bien évidemment, des Jenifer, Nolwenn Leroy, Julien Doré, Élodie Frégé ou encore Olivia Ruiz. Parmi les 16, les choses se compliquent déjà. Qui serait effectivement capable de citer plus de trois tubes de Sofia Essaïdi, Thierry Amiel ou d’Amandine Bourgeois? Au regard de ces informations hautement scientifiques, nous déclarons officiellement que les chances de dégotter un talent dans ce genre d’émission varie entre 2,93 à 5, 86%. Devrionsnous en informer RTBF avant qu’il ne soit trop tard? A moins que, mais nous n’osons y croire, la chaîne ait parfaitement conscience de cette vérité qui dérange... LA BANANE Si tel était le cas, mais, nous le rappelons, cette supputation est à prendre avec des pincettes, nous serions bel et bien face à l’accouplement contre-nature d’une chaîne sensation avec celle de la culture et de l’information. Cautionner les singeries télévisuelles d’un jury sur le retour s’extasiant devant le premier banana split venu pourrait-il être le signe d’un lifting éhonté du service public? Au nom du grand divertissement, nécessaire à la distraction d’un public en demande, il apparaît évident que non. Nous, enfants teenage, dévorons sans aucune retenue le dessert que sert, lipstick aux lèvres, l’abominable homme des neiges. Notre vie est tellement plus belle enrobée du doux parfum de l’idiocratie.



Alors que le grand public l’avait laissé pour mort sur le bûché des antiquités, le vinyle réapparaît sous une forme plus sacralisée que jamais. Que ce soit en feuilletant un catalogue Ikea, en se promenant dans les rayons de nos Fnac ou encore, en jetant un oeil aux dernières créations made in H&M, le vinyle semble avoir retrouvé sa popularité d’antan. Ironiquement, ce renouveau trouve ses marques au coeur d’une ère où la musique dématérialisée n’a jamais été aussi prégnante. Véritable retour en force du microsillon ou effet de mode volontairement établi par les grands pontes du marketing ?

Les Zaza’s

sont partis en quête de réponses.

RIP

disque compact verra ses beaux jours s’assombrir au doux soleil du P2P.

Milieu des années 90, les ventes du compact-disc dépassent largement celles du vinyle et de la K7 audio.

L’effondrement du marché du disque venait de débuter

Les qualités liées au support en question auront fini par séduire la majorité: absence d’usure lors de la lecture, format pocketable, écoute ininterrompue (sans notion de face A ou de face B), qualité de reproduction sonore supérieure, etc. Néanmoins, le temps nous apprendra que la longévité du CD ainsi que sa qualité sonore ne pouvaient en rien rivaliser avec son ancêtre. De plus, la relation d’amour que les aficionados des microsillons ont toujours portée à leur objet de prédilection ne se transposera, en aucune mesure comparable, avec le CD, qu’il soit collector ou non. C’est dans ce climat non favorable que le

Résurrection ?

« Les majors en décidant de surfer sur la vague de l’authenticité et du vintage n’auront, en définitive, que donné l’illusion d’une possible résurrection des ventes.»

On pourrait penser, bien naïvement, que l’intérêt nouveau porté au vinyle soit, en quelque sorte, l’aubaine qu’attendaient les maisons de disques pour contrer les ravages du téléchargement. Celles-ci, en proposant au public un support à la fois physique et rétro, auraient ainsi pu rebooster considérablement les chiffres de leurs ventes désastreuses. Pour comprendre l’inconcevabilité de ce cas de figure il faut savoir, qu’en 2012, le pressage vinyle d’un nouvel album très vendeur n’avoisine que les 300 à 1.000 exemplaires. En ce qui concerne la réédition


de grands classiques, les pressages ne dépassent, que très rarement, les 3.000 pièces. Au vu du nombre très limité de tirage, les ventes d’un disque édité en vinyle servent, à peu de choses près, à combler les coûts de sa fabrication.

La mort vous va si bien Le fameux renouveau du support ne pourra, logiquement, en rien sauver l’industrie musicale. Les majors, en surfant sur la vague de l’authenticité et du vintage, n’auront, au pire, qu’ajouté une petite touche tendance au merchandising de certains de leurs artistes et, au mieux, proposé un support adéquat aux remixes de certains gros tubes.

autre qu’une cible idéale pour percevoir le charme glamour du vinyle. Bien que cet effet de mode sera certainement passager, force est de constater que le vinyle a traversé le temps et les âges, au contraire de ses confrères K7 ou MiniDisc. Certains labels indépendants ou autres disquaires spécialisés, pour qui le microsillon a toujours eu une place privilégiée, ne sont certainement pas étrangers à cette longévité. Dans quelques années, pendant que le grand public portera, à nouveau, le deuil de ses 33 et 45 tours, en les revendant sur le net, il y aura toujours une marge prête à honorer ses platines qui, au fond, ne se sont jamais arrêtées de tourner.

Le public, inconsciemment tiraillé entre le besoin frénétique de collectionner la musique par Giga et l’envie antagoniste de posséder un objet, n’était Si vous voulez en apprendre plus sur le sujet, Les Zaza’s vous propose de découvrir l’interview d’Olivier, co-propriétaire de la boutique Carnaby Records (Liège) en cliquant sur l’image ci-dessous.

Cet article fait suite à l’excellent documentaire «Vynilmania - 33 révolutions par minute» du réalisateur italien Paolo Campana, diffusé le jeudi 03 novembre 2011 sur Arte. Étant donné que feu MegaUpload quitte déjà nos mémoires, nous vous proposons un partage privé, entre Zaza’s :


s ' a z a z s Le t n e aim


Tom Waits - Bad as Me En octobre dernier, Tom Waits nous a sorti « Bad As Me ». Cela faisait sept ans que l’auteur-composi teur californien, dont la voix a un jour été décr ite par un critique comme « trempée dans un fût de Bourbon, séchée et fumée pendant quelques mois , puis sortie et renversée par une voiture », ne nous avait pas fait le plaisir de sortir un album. Nous lui pardonnerons le temps trop long de cette gestation car le bébé est magnifique. Nous pourrions cepe ndant dire que « Bad As Me » n’est pas que le résu ltat d’un labeur de sept ans, mais qu’il est le résu ltat d’une vie entière à l’expérimentation musicale . Car si Tom Waits a conquis ses fans avec ce nouv el opus, personne ne pourra nier qu’il est resté fidè le à la patte qu’il s’est forgée au fil de sa carrière, ce bijou flamboyant de rouille évoquant souv ent les ambiances, les intentions et les sensibilités des précédents albums. Mais c’est là qu’est la forc e de cet artiste : il se renouvelle sans cesse dans la constance. Il est capable de nous surprendre en restant familier, de nous emmener ailleurs tout en restant sur son vaste territoire. C’est ce qui définira « Bad As Me » : un album à travers lequel son créateur s’émancipe mais reste fidèle à ses fondamentau x.

SHAME de Steve Mc Queen r, Pour ceux qui n’en auraient pas entendu parle », «Shame», deuxième film de Mc Queen («Hunger re 2008), conte l’histoire de Brandon, trentenai . new-yorkais, vivant seul et travaillant beaucoup Son quotidien est dévoré par une seule obsession : le sexe. Quand sa sœur Sissy, chanteuse un peu paumée, arrive sans prévenir à New York pour s’installer dans son appartement, Brandon aura de plus en plus de mal à dissimuler sa vraie vie. Afin d’éviter toutes désillusions, précisons que « Ceci n’est pas un porno ». L’addiction au sexe n’est ici qu’un vecteur pour aborder l’incapacité émotionnelle des Hommes prisonnier entre hédonisme et égoïsme. S’arrêter uniquement aux scènes de sexes explicites du film serait nier le talent de son réalisateur, Mc Queen, qui, sans réelles intrigues ni rebondissements, nous bous cule et nous trouble à la force de l’image, une image brute, froide et sans pudeur bercée par une musique qui épouse parfaitement le film. r On ne peut terminer cette chronique sans souligne er envi l’interprétation de Fassbender qui n’a rien à aux capacités mutiques de Jean Dujardin. Réjouissez-vous ! On devrait retrouver le duo Mc Queen/ Fassbender rapidement leur nouvelle collaboration est prévue pour 2013 avec «Twelve Years a Slave».

Franck Dewaere - Mes semblables de Montréal. Franck Dewaere, originaire de Verdun, a choisi d’émanciper son art du côté revient avec Après un premier effort anglophone, «High Class Trauma», l’artiste nous semblables ». l’un des albums les plus éclatés et les plus audacieux de l’année, « Mes ment exploré Alors que la démarche alléchante d’Arnaud Fleurent-Didier avait très rapide initiatique ses limites, le nouvel opus de Franck Dewaere nous embarque dans un voyage délicieusement dont on ne peut qu’apprécier la singularité. La chanson Darwin, aux couleurs fortes n’em«Gainsbourgiennes», déroute autant qu’elle n’éblouit. Pourtant, ces références titres capables pêchent pas l’artiste d’explorer les terres de l’accessible en proposant des néophyte. simple de satisfaire les exigences du plus pointu des bobos comme celles du légal et toChose très appréciable, l’album est proposé en téléchargement aucune raison talement gratuit sur le site internet du créateur. Il n’y a donc de justesse. valable de ne pas s’offrir le plaisir de cette découverte éblouissante


Danger 5 Dans notre premier numéro, nous avions consacré un article entier à l’explosion de la websérie. Bien que peu popularisé en Belgique , ce format commence à séduire les plus grands du cinéma qui n’hésite plus à investir dans ce genre de productions. Parallèlement, le format web perm et également à quantité de réalisateurs moins médiatisés de proposer leur travail aux spectateurs ainsi qu’aux chaînes de télévision, de plus en plus à l’affû t de talents émergents. La naissance de la série « Danger 5 » est liée de près à ce dernier cas de figure. Alors que les réalisateurs Russo et Ashb y connaissaient un succès grandissant sur la toile grâce à « Italian Spid erman », la chaîne australienne SBS leur proposa d’en diffuser une version télé. Malheureusement, suite à de multiples problèmes, le proje t tomba à l’eau. La chaîne, toujours intéressé par le talent des deux réali sateurs leur offrit alors la chance de développer un tout nouveau conc ept, celui de « Danger 5 ». La série fut, dans un premier temps, programm ée de manière hebdomadaire sur Youtube, avant d’envahir officiellemen t les petits écrans australiens le 27 février dernier. Bien que le déco r nous plonge dans un univers résolument 60’s, l’intrigue s’articule auto ur d’un groupe de cinq espions dont la mission principale est... de tuer Adolf Hitler. Vous l’aurez compris, beaucoup d’auto-dérision et de sarcasme sont au programme de cette série qui devrait, très prochain ement, faire parler d’elle. Si la websérie vous intéresse autant que nous , sachez que le réputé Los Angeles Webfest vient tout juste de trouv er, au coeur de la région PACA, son pendant européen, le Marseille Web fest. La seconde édition de cette mouture française est actuellement en préparation et devrait, une fois encore, faire la part belle aux talen ts du monde entier. Réalisateurs belges de demain, la Cité phocéenn e n’attend plus que vous!

S

ZAZA’ S E L MAIS

ENT N’AIM

CARNAGE de Roman Polanski

PAS

blessent. Les ants de 11 ans se bagarrent et se enf ux de c, bli pu din jar un ns Da iquer avec les parents du «coup xpl s’e à ent nd ma de » e tim vic parents de la « ment. rdiaux cèdent le pas à l’affronte co s ge han éc les , ent em pid Ra able». si vara déjà réussi à des films aus le toi la à ne scè la de ge Si le passa euve, c’est ey ou « Incendies » de D. Villen anl Sh J.P. de » ute Do « e qu iés Ce dernier ne rnage » de Roman Polanski. loin d’être le cas pour « Ca pièce de s cinématographique à la plu un r rte po ap à s pa t réussi ellement de rnage). Son film manque cru Yasmina Reza (Le Dieu du Ca sucr dans des situations de gags lue eng us no se lais us no et » « cinéma cité de Polançus quand on connait la capa dé e ’êtr qu ut pe ne On fs. , ssi ce nscender la notion de huit-clos tra à et a ém cin au e âtr thé ski à porter le la mort ». c le film « La jeune fille et ave uvé pro jà dé la us no ’il tel qu



A moins que vous ayez passé les six derniers mois à l’écart de toute civilisation moderne, vous n’avez pas pu échapper au phénomène Anonymous. Ce collectif d’ « hacktivistes » a pris, depuis la mort programmée de Megaupload, une place considérable dans l’actualité. La fermeture du site d’hébergement et de partage ayant sonné pour Anonymous comme l’action en trop à l’égard des libertés. Beaucoup d’entre nous se sont intéressés, voire identifiés, au phénomène, le groupe de hackers libertaires représentant aux yeux des êtres hypra connectés que nous sommes un idéal social et culturel sans précédent. Défendant le droit à la liberté sur internet et en dehors, Anonymous mène des actions physiques et informatiques à l’encontre des entités identifiées comme ennemies des valeurs défendues par le mouvement. Mais qui sont-ils ? Que veulent-ils vraiment ? Qui doit les craindre et pour quelles raisons ? Petite présentation pour ceux qui n’auraient pas encore compris… Anonymous trouve à l’origine son appellation à la mention attribuée aux utilisateurs des imageboards, qui publient des commentaires sans identification. Les imageboards étant un système de bulletins électroniques anonymes de partage d’images, jugeant l’anonymat de leurs utilisateurs opportun, dissuadant les phénomènes de cliques et de rancune communs aux forums nécessitant une inscription. La popularité grandissante des imageboards a vu naître une forme de philosophie, de concept autour de cette notion d’anonymat, et l’idéologie autour de laquelle Anonymous pouvait désormais représenter un groupement d’individus naquit. Anonymous devint alors une communauté. La notoriété du concept fit un pas de géant en 2008 lors de leur projet Chanology, projet d’attaques informatiques menées contre l’Eglise de scientologie. La presse s’empara alors de l’affaire et de toutes celles qui s’en suivront et présenteront, souvent avec maladresse, le collectif. Certes, la presse comprend qu’Anonymous n’est pas seulement un groupement de marginaux en mal de révolutions, mais qu’il s’agit d’un réel mouvement lancé par des intellectuels bien décidés à faire valoir la liberté de pensée. Mais là où la presse se trompe, c’est lorsqu’elle définit le phénomène comme un réseau restreint, comme un collectif composé d’un nombre limité d’individus, localisé à une place bien précise sur la carte du monde. Car non, Anonymous n’est pas un collectif, c’est une idée, ça n’est pas un groupement, c’est une

philosophie, ça n’est pas une organisation, c’est une superconscience. Comme l’a dit Chris Lander, du Baltimore City Paper datant du 2 avril 2008, « (…) Anonymous est un groupe semblable à une volée d’oiseaux. Comment savez-vous que c’est un groupe ? Parce qu’ils voyagent dans la même direction. À tout moment, des oiseaux peuvent rejoindre ou quitter le groupe, ou aller dans une direction totalement contraire à ce dernier ».

OPERATION MAYHEM Anonymous, c’est vous, c’est moi, c’est tout qui use de ses forces, quelles qu’elles soient, pour défendre les valeurs libertaires prônées par l’entité. En ce sens et dans cet esprit d’unité désunie, Anonymous a décidé d’aller plus loin et de repousser les barrières des compétences informatiques en lançant le Projet Tyler, directement liée à l’Opération Mayhem. La première étape, le projet Tyler – inspiré du prénom du personnage initiateur du Projet Chaos dans le film « Fight Club » - consiste à avoir offert sur la toile un logiciel si simple d’utilisation que le plus commun des internautes peut désormais combattre aux côtés des hackers les plus expérimentés, et ce sur un pied d’égalité et regardant dans la même direction. Le but de cette vague populaire de hacking ?����������������������������������� Récolter le plus grand nombre possible d’informations compromettantes concernant les corrompus de ce monde. La deuxième étape, l’Opération Mayhem, consistera à dévoiler au monde entier toutes les informations récoltées, et ce le 21 décembre 2012. Oui, la date pour laquelle


les Mayas ont prédit, non pas la fin du monde comme les croyances populaires l’affirment, mais un renouveau. Effet oedipien de la prédiction ? Simple appropriation de cette date symbolique ? Quoi qu’il en soit, la date du 21 décembre 2012 représente désormais quelque chose de concret pour l’histoire de notre monde. Anonymous a désormais une place majeure au sein du monde, en cette période de crise mondiale et de révolutions. Il répond sans doute l’espoir de justice en lequel la société avait besoin de croire. Car Anonymous semble être devenu le premier mouvement révolutionnaire en qui autant d’individus n’a jamais cru. Les ultimatums sont posés. En attendant de constater l’immense pouvoir de Anonymous, voyez si vous jugez opportun de rejoindre le mouvement et de vous battre à leur côté pour un monde plus juste.

LA VIDEO CONCERNANT L’OPERATION MAYHEM



Crédits et remerciements Couverture

Photographie Adequate:

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Chris von Steiner - Vibrations

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A l’affiche

Rédaction: Jeff Bertemes

C’est quoi Les Zaza’s?

Illustration: Thibault Guerin

Illustrations:

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Adequate - Dancing Kings

Page 10 In Limbo - Chris von Steiner

Conception: Julien Hockers Rédaction: Wim Labye Illustrations: Page 6 Logo Adequate: Marc Dalemans (Adequate) Page 7

Page 11 Born again - Chris von Steiner See no evil - Chris von Steiner Signature - Chris von Steiner Vidéo ZTV: Montage: Jeff Bertemes Réalisation: Jeff Bertemes / Julien Hockers Animations: Creation - black and white - Short Animation Movie Flash & 3D / Tomer Solomon / Yoav Shvil

Audio Visual - Hardstyle | Set me Free HD! / Matthias Müller Bande sonore: Warszawa - David Bowie Ecriture: David Bowie / Brian Eco Production: David Bowie / Tony Visconti Album: Low (1977) Zineb Benchemsi - A corps ouverts Conception: Julien Hockers Rédaction: Julien Hockers Illustrations: Page 12 Photo de Zineb Benchemsi - David Widart Page 13 Boule de coton - Zineb Benchemsi Page 14 Le vrai songe de Konstantinos Zineb Benchemsi Bombes - Zineb Benchemsi Page 15 Photographies - David Widart Vidéo ZTV: Montage: Julien Hockers Réalisation: Julien Hockers Illustration: Woman in sundress / Cindy Sherman Musique: Sous le ciel de ma vie / Zineb Benchemsi Blue Velvet - Oreilles sensibles


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Page 22 Sidonie - Willy Vandersteen Page 23 Bishojo Senshi Sera Mun - Naoko Takeuchi Vidéo ZTV:

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Autres

Tom Waits - Bad as me (Julien Hockers) / Shame de Steve Mc Queen (Jérôme Lecocq) / Franck Dewaere - Mes semblables (Jeff Bertemes) / Danger 5 de Russo et Ashby (Jeff Bertemes) / Carnage de Roman Polanski (Jérôme Lecocq)

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La toile - Anonymous Concepteur: Julien Hockers Rédacteur: Julien Hockers La soirée du 12 novembre au Hangar de Liège - It ouaf amazing ! Concepteur: Julien Hockers Rédacteur Julien Hockers Illustrations: Page 59 Logo «Les Zaza’s» - David Louis (Tea-Shirt) Pages 59, 60, 61, 62, 63 Charte graphique - PlastiK production (Thibault Guerin) Page 60 Affiche de la première soirée des Zaza’s - PlastiK production (Thibault Guerin) Page 61 (Superchat Triptych)

Jingle des Zaza’s: Chargez! - Ariel


Les Zaza’s tiennent à remercier: Alvine Mbongué Ariane Moffatt Bernard Dellicour Christophe Renard Chris von Steiner Daniel Van Kerkoven David Louis Fanny Laixhay Guillaume Naud Jean-Marc Ricail Jean-Pierre Hupkens Jérémy Piret Jérôme Lecocq Kim Maréchal Laïla Cancro Les Grignoux Lorent Matagne Marc Dalemans Marc Deckers Martin Ghysens Maxime Dechesne Michaël Content Mirco Gasparrini Olivier Carnaby Olivier Pirnay Pascal Michel Phil Henrion Philibert Otto Pierre-Yves Jortay Raphael Kenens Ronald Dagonnier Sébastien Varvéris Séverine Gerli Stéphanie Moffatt Thibault Guerin Thierry Basomboli Vincent Cotteleer William Brose Wim Labye Zineb Benchemsi


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