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MUSIQUE
musi q u e
TIAKOLA
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On peut être le "nouveau rappeur numéro un" sans vraiment l’avoir planifié. William Mundala est devenu incontournable dans le cosmos hexagonal du maniement du vocoder grâce à une poignée de morceaux hautement référencés – entre drill, trap, n’dombolo ou afrobeat. Dans le Top 50 Spotify France, en ce mois d’octobre 2022, le nom de Tiakola apparaît ainsi à quatre reprises, entre ses "srabs" Gazo et Niska et les désormais anciens combattants Jul et Lomepal. Entré en studio simplement pour « diviser le coût de la location », le jeune homme de la Cité des 4 000, à La Courneuve, en est sorti avec quelques certitudes : un flow maîtrisé et, surtout, des choses à dire. Il est beaucoup question de son quartier d’origine dans ses titres, lequel fut découvert grâce à son groupe 4Keus, baptisé en hommage à la cité emblématique des grands ensembles des années 1960. En mai dernier, Tiakola diffusait son premier album Mélo et bousculait la hiérarchie du micro, grâce notamment à une vidéo de Kylian Mbappé le montrant en train de chantonner le titre Gasolina. Les musicologues du futur s’arracheront les cheveux pour dessiner la cartographie du rap français des années 2020 et ses innombrables featurings. Une chose est sûre : Tiakola est en train de s’y faire une belle place. Mathieu Dauchy
Bruxelles, 03.11, La Madeleine, complet !, la-madeleine.be Bruxelles, 04.11, Bloody Louis, complet !, bloodylouis.be Lille, 30.11, Le Splendid, complet !, le-splendid.com
© Laurent Humbert
VINCENT DELERM
On l’a souvent écrit : ses deux premiers albums sont atroces. La voix du grand-père Simpson et un name-dropping chic et vain, refuge pour le jeune mec timide et complexé qu’il était alors. Une sale réputation, dont Delerm a su se défaire en oubliant les apprêts pour signer de grands disques, quelques belles photographies et un documentaire magnifique (Je ne sais pas si c'est tout le monde, 2019). Le Rouennais bricole avec ses limites, trouve de vraies mélodies et des arrangements souvent cinématographiques. Une mise en chansons d’instants de vie. Sur scène, seul au piano, il fait preuve d’humour et de pas mal d’autodérision. Un chic type. T.A.
Lille, 03.11, Théâtre Sébastopol, 20h, 39 > 28€, theatre-sebastopol.fr Bruxelles, 04.11, Bozar, 20h30, 39,50> 30,50€, bozar.be
THOMAS DYBDAHL
Armé de sa guitare et d’un idiome emprunté (l’anglais), ce Norvégien est arrivé après tout le monde et se glisse, avec talent, dans les pas des anciens. Non, il n’aura pas connu la grande époque de Laurel Canyon. Cela ne l’interdit pas de signer, depuis 20 ans, de chouettes mélodies folk rock. Il n’aura pas non plus traîné ses guêtres à Muscle Shoals. Ce qui ne l’empêche pas de signer Fever, disque soul "à la manière de", et en toute modestie. T.A.
PJ HARVEY
Lettres ouvertes
© Steve Gullick
Songwriter légendaire depuis l’orée des 90’s, PJ Harvey s’est révélée avec des albums âpres, secs comme des coups de trique (Dry, annonçait-elle crânement sur son premier essai). Ces disques constituent d’ailleurs une bande-son parfaite pour les écrivains southern gothic – pensez William Faulkner, Carson McCullers, Harry Crews… L’intéressée cite les classiques irlandais (de Yeats à McGowan) ou des Américains tels William T. Vollmann. En tout cas, une chose est certaine : l’Anglaise ne s’est jamais limitée à la guitare. En élargissant son champ musical, elle a également ouvert son spectre littéraire. Et ce ne fut pas totalement une surprise si, en 2015, parut The Hollow of The Hand, un premier recueil de poèmes inspiré de ses voyages en Afghanistan, au Kosovo et aux États-Unis. Après tout, son vieux complice Nick Cave avait eu, lui aussi, quelques prétentions littéraires – et ce n’était pas exactement raté. PJ Harvey a signé cette année Orlam, long poème narratif, que l’autrice lira sur scène. L’anglais étant une langue on ne peut plus chantante, c’est un peu comme un concert, non ?