2 minute read

ALELA DIANE

Sphère intime

Pas loin de 15 ans après The Pirate’s Gospel, qui projeta son autrice en pleine lumière, Alela Diane n’a pas encore réitéré l’exploit –commercial, s’entend. Car, d’un point de vue strictement artistique, l’Américaine n’a jamais totalement démérité. Et pourtant…

Advertisement

Amusant de retrouver, à travers la presse déchaînée, les mêmes formules à propos de Looking Glass, son dernier album en date : le retour en grâce, un come-back inattendu, une résurrection… on en passe. À croire que tout le monde avait raté Cusp (2018), précédent recueil de la Californienne, qui creusait ce même sillon entre mélodies poignantes, arrangements ouatés et acoustiques, comme attrapés au vol. Compositrice prolifique, Alela Diane ne va pas chercher l’inspiration bien loin, elle décrit simplement son quotidien. On en entend s’étrangler : sa petite vie ? Mais qu’a-t-elle de particulier ? Victor Hugo, à la reprise de volée : « Ah ! Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous. Comment ne le sentez vous pas ? Ah ! Insensé, qui crois que je ne suis pas toi ! » Bien envoyé Totor ! Car c’est au creux de l’apparemment banal que se niche ce qui nous concerne tous : les doutes amoureux, les interrogations existentielles… Et la chanteuse folk de transcender adroitement le tout. Oh, n’attendons pas le sens de la démesure de sa camarade Joanna Newsom. On est plus proche ici de Sharon Van Etten, Cat Power ou de la légendaire Carole King. Des mélodies tombées du ciel, un patient travail d’orfèvre, et voilà ! Thibaut Allemand Bruxelles, 03.02, Botanique, 19h30, complet !, botanique.be // Liège, 04.02, Reflektor, 20h, 25,50€ reflektor.be // Tourcoing, 05.02, Le Grand Mix, 18h, complet !, legrandmix.com

Nes

Ce jeune Strasbourgeois (18 ans !) fut découvert avec l'EP Offline, en septembre 2020, et en est déjà à son cinquième projet. Le dernier en date, La Course, a été enregistré dans sa cave mais n'a pas tardé à éblouir son monde. Notre rookie y déploie ses textes incisifs qu'il débite avec un flow métronomique. Tantôt futuristes ou boom-bap, ses productions évoquent par endroit le regretté Népal mais, qu'on se le dise, cet autodidacte est bien parti pour tracer sa propre route. C.B.

Tourcoing, 03.02, Le Grand Mix, 20h, 14 > 6€ legrandmix.com

Weyes Blood

Quelle métamorphose ! En une poignée d’albums, Natalie Mering, qui avait collaboré avec Jackie-O Motherfucker et signé quelques disques expérimentaux, s’est muée en prêtresse païenne pop. Elle embrasse désormais tout un pan du soft-rock 70’s. Les orchestrations riches et le chant hanté et hiératique de la Californienne l’inscrivent dans les pas d’une Kate Bush ou d’une Nico – pas un hasard, donc, si John Cale l’a conviée sur son dernier LP. T.A.

Bruxelles, 05.02, Botanique, 19h30 complet !, botanique.be

Folamour

Fondateur du label For Heaven Use Only, ce multi-instrumentiste et platiniste averti s’est imposé comme l’un des équilibristes les plus passionnants, naviguant entre space disco, deep house et ambient jazz. Ce Lyonnais a le chic pour envoyer des tracks à la fois efficaces et très ambitieux. Il se permet ainsi de coller Demain dès l’aube de Victor Hugo sur fond de house baléarique sans qu’on n'y trouve rien à redire. Impeccable ! T.A. Bruxelles, 25.02, Ancienne Belgique, 19h, complet !, abconcerts.be

This article is from: