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THE FABELMANS Clap de début
À 76 ans, Steven Spielberg signe son 36e film. Le plus personnel, sans doute. En tout cas, le seul à se pencher franchement sur la genèse de sa vocation. Une œuvre doublement récompensée lors des Golden Globes et déroutante, à rebours du classicisme ou des biopics bourrés de tics.
Une autobiographie ? Si l’on s’en réfère bêtement à la définition, non : pas de Steven ici, mais un Sammy. En revanche, le maître du cinéma populaire puise largement dans son enfance – une famille dysfonctionnelle dans les fifties. Ce long-métrage focalise ainsi sur les origines de sa passion. D’où lui vient son désir de raconter des histoires en images ? Sans doute d’un film, Sous le plus grand chapiteau du monde (1952), dont une séance au cinéma ouvre The Fabelmans. Mais l’envie ne fait pas tout. Le talent est-il inné ? En tout cas, c'est une vocation à encourager. Sa mère, son oncle et son grand-père auront, chacun à leur manière, un rôle précieux, via des gestes ou des paroles dont le gamin saura se souvenir. Dans une seconde partie, Sammy, adolescent, découvre le pouvoir de ses petites productions : créer comme régler des conflits, panser les plaies et, qui sait, séduire ? Le mérite du film est de s’arrêter aux portes de la carrière de Spielberg – le pied lui fut mis à l'étrier par John Ford, ici interprété par David Lynch dans une scène qui fera date. Forcément incomplète pour qui chercherait des explications toutes faites, cette œuvre, cousine dans son étrangeté moelleuse de Licorice Pizza, mérite plusieurs visionnages pour livrer toutes ses clés. Thibaut Allemand De Steven Spielberg, avec Gabriel LaBelle, Michelle Williams, Paul Dano, Seth Rogen... Sortie le 22.02
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