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WOMEN AND THE TALIBAN
by Le Zadig
Un futur plus incertain que jamais pour les droits des femmes afghanes après le retour au pouvoir des Talibans.
FELIPE BOITARD
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CHRONIQUEUSE INVITÉE AU NOM DE AMNESTY INTERNATIONAL
Le 15 août 2021, les Taliban reprennent le pouvoir à Kaboul en Afghanistan, proliférant une vague de violence, de peur, et de panique pour les femmes. La montée du Taliban signifie-t-elle le retour vers une femme opprimée et privée de ses droits fondamentaux en Afghanistan ? Est-ce ceci la fin de la période de progrès pour la femme ? 20 ans après l’intervention militaire américaine sur le territoire afghan, voici le temps qu’il a fallu pour une reconquête du pouvoir par les Taliban. Une reconquête nourrie et alimentée par une forte opposition à la présence américaine et ses influences. L’Afghanistan retombe malheureusement dans la violence, le terrorisme, et la misère.
Avant cette reconquête par les Talibans, la République afghane a connu pendant ses 20 dernières années des progrès et changements sévères par rapport aux droits de la femme. Des progrès engendrés par l’intervention militaire américaine de 2001, comme le justifie Laura Bush lors de son discours en 2001;
“Afghan women know through hard experience what the rest of the world is discovering: The brutal oppression of women is a central goal of the terrorists. Long before the current war began, the Taliban and its terrorist allies were making the lives of children and women in Afghanistan miserable.” - Laura Bush, 17 novembre 2001.
Ceci dit, les progrès réalisés par les américains et la communauté internationale pour les femmes en Afghanistan, comme les quotas au parlement et l’achèvement des droits individuels (accès à l’éducation, droit à la protection de la santé), sont des sujets très compliqués en Afghanistan. Bien que ces progrès et l’acquisition des droits puissent être perçus et acceptés par les femmes en Afghanistan, elles doivent les revendiquer, les protéger, et les exercer avec précaution puisqu’elles sont sous un prisme de scepticisme et de critique; puisque ces droits sont impérativement associés à la présence et à la domination militaire américaine. Ce qui durant 20 ans à fait surgir dans la société afghane le retour d’un nationalisme et un rattachement très conservateur à l’islam et la charia qui s’opposent fortement aux acquis obtenus pour les femmes. Ceci nous ramène au débat fondamental de toute intervention militaire américaine, l’universalisme occidental des normes et valeurs juxtaposé aux traditions non-Occidentales des sociétés dominées, dans ce cas l’Islam. C’est cela qui motive fondamentalement la reprise du pouvoir par les talibans: une volonté de contrôler et limiter le poison idéologique qui est inséré par l’Occident en Afghanistan.
Tout ce contexte nous mène à l’actualité, où dans leur première conférence de presse, les Talibans assurent la compatibilité des droits des femmes à la charia et invite même les femmes à participer à la construction du nouveau gouvernement. Mais ce geste diplomatique ne s’adresse pas aux femmes afghanes mais plutôt à la communauté internationale pour renforcer le fait que les Talibans veulent imposer un régime légitime et reconnu internationalement prêt à coopérer et négocier avec l’Occident. Les Talibans cherchent à obtenir cette légitimité à travers unefaçade plus ouverte comparée à celle d’il y a 20 ans. Or, sur le terrain c’est une réalité différente, les femmes sont toujours perçues sous l’angle oppressif d’une interprétation très conservatrice de la charia qui suppose que les femmes détiennent un rôle différent voire même inférieur à celui de l’homme. Lequel se reflète dans la jurisprudence et l’ordre sociétal imposé dans le nouveau régime des talibans.
Le régime qui est petit à petit adopté par les Talibans n’est pas un régime qui se voit compatible avec les acquis sociaux des femmes durant cette dernière vingtaine d’années. Ainsi nous pouvons dire que le nouveau régime des talibans se voit à la fois internationalement plus ouvert mais nationalement plus répressif et violent qu’avant. Ce qui explique la vague de mécontentement et de peur qui traverse la population afghane, qui se traduit par une volonté de fuite en déclenchant une crise migratoire importante envers les pays du nord, notamment l’Europe et l’Amérique du nord. ‘
Une volonté qui est loin d’être prise sérieusement en considération et aidée par les États d’Occident qui détiennent peu de présence politique et diplomatique dans le pays. Ceci est notamment le cas de la France qui n’a plus de présence diplomatique officielle à Kaboul. Ainsi, la documentation nécessaire pour pouvoir immigrer ne peut se réaliser qu’après un long processus de correspondance qui peut prendre des mois, une durée qui n’est pas envisageable, étant donné les circonstances. De plus, ici les victimes qui ont le plus besoin sont les femmes puisque les hommes sont les premiers à partir du pays car l’aéroport de Kaboul est perçu comme un endroit dangereux pour les femmes. Ainsi ce sont les hommes qui ont travaillé avec l’extérieur par exemple qui sont les premiers à partir et laissent les femmes seules avec leurs enfants les laissant encore plus susceptibles d’être victime de violences et d’agression. Les femmes sont délaissées, les victimes les plus touchées par ce reversement de régime et sont les moins aidées par la communauté internationale qui pendant des années a cherché à libérer la femme afghane, illustrant le modèle d’hypocrisie que les pays occidentaux ont toujours eu et pratiqué avec leur politique étrangère. Ils se cachent derrière une multitude d’ambiguïtés légales pour échapper à leurs obligations sous la convention de Genève qu’ils ont signée. Il faut rappeler que les États-Unis depuis mi-août évacuent tout son personnel et imposent une politique de “America first” au lieu de véritablement aider la situation à une échelle internationale. Tout ceci laisse en l’air l’espoir et le futur de ces femmes piégées dans un régime qui vise à limiter tous leurs droits et réinsérer la charia comme loi suprême de l’état, minimisant le rôle de la femme et ses droits, déconstruisant 20 ans de progrès et acquis pour les femmes. Entre le Taliban et la communauté internationale, un accord est difficile à réaliser, laissant les ONG comme solution viable pour aider les femmes à pouvoir sortir de cette situation précaire. Quoi qu’il en soit, les ONG détiennent toujours un champ d’actions minime reposant sur l’appui et coopération gouvernementale de certains États clé à l’aide et coopération humanitaire comme les États-Unis. De plus, la juxtaposition entre l’espace rural et urbain de l’Afghanistan laisse une marge d’inégalités importantes à réduire même entre femmes. L’espace rural favorise davantage la violation des droits des femmes. Démontrant ainsi la complexité de la situation tant au niveau national qu’international.

DES MEMBRES DE LA POLICE AFGHANE APPRENENT LE TIR (Kabul, 2010) PHOTO PAR CHRISTOPHER MOBLEY
A FEMALE JUNIOR BASKETBALL TEAM CELEBRATES A GAME, SPONSORED BY THE KABUL MAYOR AND THE OLYMPIC COMITTEE (Kabul, 2011)

Un exemple qui illustre l’interconnectivité entre droits des femmes et le développement de la société afghane est l’exemple de femmes diplômées, notamment dans le domaine médical. Les femmes qui sont diplômées à Kaboul peuvent effectuer le trajet vers des zones rurales d’Afghanistan et offrir leurs services aux femmes, ce qui auparavant n’était pas le cas étant donné le cadre de l’Islam qui interdit toute interaction entre homme et femme en dehors du contexte familial. Ce sont ces femmes diplômées qui ont pu contribuer et engendrer elles-mêmes un changement dans la société. L’offre de services médicaux de qualité aux femmes sous le Taliban de 1996 à 2001 était impossible, illustrant comment l’interdiction aux femmes de se diplômer et de travailler affecte les conditions de vie rudimentaires que doit détenir tout être humain. Les acquis sociaux de la femme ont permis à la femme de s’émanciper mais aussi de s’insérer dans la vie sociétale et dans l’économie. Toutes les petites entreprises, les salons de coiffure, les universités etc… ont tous des acteurs féminins, et en privant les femmes de leurs droits, les talibans privent la société d’un acteur important de sa société, les femmes. L’enlèvement des droits de la femme n’a pas que des conséquences qui vont affecter seul les femmes mais l’entièreté de l’Afghanistan, ce qui explique l’effondrement économique et social du pays sous les Talibans.
La sous-estimation du rôle important que détiennent les femmes dans leurs sociétés, les droits des femmes détiennent un effet boule de neige, elles génèrent elle-même des bénéfices qui au premier abord ne sont pas perçus. Sous l’angle géopolitique, la prise de décision par rapport à l’action occidentale va-t-elle reposer fondamentalement sur les crises économiques et humanitaires que subit le pays ? ou va-t-elle intervenir sous faux prétexte étant donné la compétitivité pour influencer l’Afghanistan face aux intérêts de la Chine et la Russie sur le territoire ? En se focalisant essentiellement sur les femmes afghanes, ils font comprendre qu’elles ont eu un goût à ces libertés pendant 20 ans et sont loin de les abandonner. Ceci fait naître en elle la nécessité de revendiquer et de lutter pour maintenir leurs droits, ce qui, en conjonction avec les nouveaux moyens de communication comme les réseaux sociaux, insère un nouvel acteur dans toutes ces discussions et permet d’humaniser encore plus la crise violente en Afghanistan. Mais ceci est aussi une arme à double tranchant, sachant que les Taliban s’insèrent aussi sur les réseaux sociaux ajoutant une autre dimension de communications sur lesquelles s’opposent les idéologies nord/sud. En espérant un changement de situation rapidement, l’espoir de négocier et d’aider les femmes en Afghanistan repose principalement sur la rencontre entre certains membres du mouvement taliban et la délégation américaine dirigée par Ned Price le 9 et 10 octobre. Les États-Unis trouveront-ils un terrain d’entente pour négocier et aider les femmes ? ou la Russie trouvera-t-elle plus de facilité à négocier ? La course vers l’accord et négociation entre la communauté internationale et l’Afghanistan fait pression sur des tensions historiques qui pourraient mener à une concurrence entre ouest et est dans la région. •
PHOTO PAR JAN CHIPCHASE
Dissolved and Disbanded: A Prostrate Civil Society in Making
ANNIE WONG
GUEST COLUMNIST ON BEHALF OF AMNESTY
After jailing most of the key figures as well as thousands of protesters involved in the 2019 Anti-extradition bill movement, the gun is finally pointed at Hong Kong’s civil organizations with pro-democracy background.
Every year for the past 31 years, a swarm of candle lights invariably engulfed Victoria Park in Hong Kong on the night of June 4, commemorating the dead in the 1989 Tiananmen Square Incident. This year may have been its last. The organization behind the vigil, Hong Kong Alliance in Support of Patriotic Democratic Movements of China, made the decision on September 25th to dissolve after all three of its leaders were jailed. Along with the Alliance, at least 49 civil organizations have been dissolved in 2021 alone.

This should come as a surprise to no one. It has been a widely accepted fact that the political atmosphere in Hong Kong can no longer tolerate any dissent. It all goes back to a muder case that happened in Taiwan, in which the suspect Chan Tong Kai fled back to Hong Kong without taking a trial. Since there has been no extradition agreement between Hong Kong and Taiwan, the administration 45 attempted to pass the extradition
bill, not between Taiwan and Hong Kong as it supposed to be, but one between Hong Kong and China. Fearing that Hong Kong would lose its judicial independence, more than a million citizens took over the streets of Hong Kong. It was not long after that it spiralled into a protest for democratic reforms as promised by Beijing before the 1997 Handover. Despite being the largest democratic movement in the history of Hong Kong, none of the protesters’ demands received any response from the government.

Hong Kong’s authority now sees the 2019 movement as a cautionary tale of what threats the democrat- ic movement can
do to the legitimacy of their rule. In the after- math of the protests, over 50 democratic activists were arrested under the National Security Law, a law that grants the executive branch expansie power to intrude on the freedom of speech, press, expression and assembly. The first conviction sentenced a 24 year-old activist to 9 years in prison for waving a banner with the slogan ‘Stand with Hong Kong, Revolution of our time.’