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catalogue soixante-cinq

1 ALCIAT (André). Emblemes d'Alciat, De nouveau

tranflatez en François vers pour vers iouxte les Latins. Ordonnez en lieux communs, avec briefues expofi tions, & Figures nouuvelles appropriees aux derniers Emblemes. Lyon, Guillaume Rouillé, 1564. In 8, plein veau souple de l'époque, dos à 3 nerfs gothi ques soulignés de filets dorés, filet d'encadrement sur 2 300 € les plats, 267, (5) p. Quatrième édition de la traduction de Barthélémy Aneau, décrivant 203 emblèmes. Elle est ornée de 173 bois gravés dans le texte d'emblèmes et de 14 d'arbres. Le titre et le texte (hormis les pages de table) sont contenus dans de beaux encadrements gravés par Pierre Vase. (Baudrier, IX, 295 296. Landwehr, n° 66). Quelques auréoles claires en coin de quelques feuillets. Défauts à la dernière garde blanche. Accrocs à la coiffe inférieure et aux coins. Reliure légèrement frottée. Bon exemplaire, dans sa première reliure.

2 ALEMBERT (Jean Le Rond d'). Œuvres philosophiques, historiques et littéraires (...). Paris, Jean François Bastien, An XIII (1805). 18 volumes in 8, plein veau raciné de l'époque, dos lisses ornés d'un décor consulat de compartiments entièrement garnis d'une résille et palettes dorées, pièces de titre et de tomaison de maroquin bordeaux et bleu, roulette d'enca drement sur les plats, filets dorés sur les coupes, portrait gravé de l'auteur en frontispice et une planche dépliante. 2 000 € Première édition des œuvres complètes de d'Alembert, publiée par Jean François Bastien, illustrée d'un portrait gravé sur cuivre de l'auteur en frontispice. Le premier volume renferme diverses pièces sur d'Alembert : Notice sur ses ouvrages Mémoire et portrait de d'Alembert par lui même Portrait par Mademoiselle de Lespinasse Eloges par Marmontel et Condorcet Le Discours préliminaire de l'Encyclo pédie, etc., ainsi que la planche dépliante du Système figuré des connoissances humaines avec son explication. (Brunet, II, 471. France littéraire, I, 27. Cioranescu, 7499). Quelques accidents et accrocs aux reliures, sinon exemplaire solide, intérieur frais.

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Librairie Hatchuel Reliure en maroquin aux armes du Grand Dauphin

3 ARMES DU GRAND DAUPHIN

DU VERDIER (Gilbert Saulnier). Abrégé chronologique de l'histoire romaine (...). Tome vii. Paris, Théodore Girard, 1640. In 12, plein maroquin rouge, dos à nerfs orné de compartiments garnis d'un fer au « Dauphin couronné », plats ornés d’un triple filet d'encadrement, chiffre couronné aux angles encadré de lauriers, grandes armes du Dauphin dorées au centre, tran ches dorées, roulette sur les coupes et les chasses (reliure de l'époque). 2 800 € Belle reliure aux grandes armes et au chiffre couronné de Louis de France, le « Grand Dauphin » (1661 1711), fils aîné de Louis XIV et de Marie Thérèse d'Autriche. (O.H.R., pl. 2522, fer 6). Ce livre a figuré à l'exposition : Trésors du Grand Siècle, Louis XIV, tenue au château de Nyon en 1957, sous le n° 510.

« Le couronnement de l’Academia Remensis et du cercle des humanistes rémois » 4 AUGUSTIN (Augustinus, Saint), VIVES (Juan Luis), BELLEFOREST (François de). De la Cité de Dieu contenant le commencement et progrez d'icelle Cité (...). Illustrée des Commentaires de Jean Louys Vives de Valence. Le tout faict François par Gentian Hervet d'Orléans, Chanoine de Rheims et enrichy de plusieurs annotations & obser vations en marge (...) par François de Belle Forest Comingeois (...). Paris, Nicolas Chesneau, [1578] 1579. In folio (371 x 253 mm), veau havane de l’époque sur ais de bois, dos à 5 nerfs gothiques, plats biseau tés au centre des 3 coupes entièrement ornés d’un jeu de larges roulettes d’encadrement à motif végé tal et filets poussés à froid, fermoirs en laitons conservés ainsi qu’une cornière de protection et un support rivé à la coupe inférieure, (20) p., 364 p., (22) p. de tables, (1) f. bl. et 356 p., (30) p. de tables, 357 444 p., grande vignette de titre à la marque de 4 000 € l'imprimeur, texte sur deux colonnes. Rare deuxième édition révisée et augmentée, en particulier de la traduction de Saint Jérôme (Dialogue de sainct Hierosme contre les Luciferiens) par Jacques Tigeou. L’une des productions emblématiques de l'humanisme érudit qui réunit la traduction du texte d’Augustin par Gentien Hervet, élève d'Erasme, les commentaires de Vivès ainsi que les remarques et l’appareil critique de François de Belleforest. librairie@hatchuel.com


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« Le couronnement de l’Academia Remensis et du cercle des humanistes rémois (…). L'activité de Gentien Hervet, pris au même moment par d'autres taches, était trop considérable pour que la version de la Cité de Dieu fût l'œuvre de lui seul. François de Belleforest joua un rôle important (…). [Cette] deuxième édition, en 1578, apporte des lumières sur d'autres collaborateurs et plus générale ment sur les membres du cénacle rémois qui avaient participé à l'entreprise. Elle était augmentée de plusieurs traités de saint Augustin et de saint Jérôme, traduits par Jacques Tigeou » (sur cet « atelier augustinien », cf. J. Balsamo in Mélanges en l’honneur de Marc Fumaroli, Droz, 2008, p. 34 sq.). (M. Simonin, François de Belleforest..., n° 162, p. 275). Auréoles en marge des premiers feuillets. Un mors fendillé. Traces de restauration aux coiffes et dos. Ex libris sur le contre plat : « IA Ghÿs 1582 21 schellings de pais » et « Tandermÿani 1586 ». Très bel exemplaire, frais, dans sa première reliure estampée.

5 BALLANCHE (Pierre-Simon). Du sentiment considéré dans ses rapports avec la littérature et les arts. Lyon, Ballanche et Barret et Paris, Calixte Volland, An IX 1801. In 8, broché, couverture de papier marbré rose de parution, pièce de titre imprimée d'origine (protégé sous étui et chemise doublée de demi maroquin rouge à long grain) (rel. Devau 750 € chelle), (2) f., 344 p. et (4) p. d'errata et table. Edition originale et unique du premier ouvrage de Ballanche, qu’il publia à 25 ans, à la librairie paternelle, non repris dans l'édition des œuvres. « La Révolution a frappé son imagination, comme celle des Bonald et des de Maistre, comme celle de Chateaubriand dont il devance le Génie du christianisme avec ce livre [l'expression même s'y rencontre, p. 182]. Il trouvait, au même moment que lui, les thèmes dont va vivre une généra tion. Seulement, chez le Lyonnais mystique, ils se revêtaient d'une autre nuance, plus secrète, plus théosophique : Chateaubriand découvrait des images, Ballanche des symboles » (P. Moreau, Le romantisme, p. 47). (Frainnet, Ballanche, p. 345. Monglond, V, 503). Très rare, cet ouvrage aurait été tiré à moins de 100 exemplaires, par l'auteur, sur les presses de la librairie familiale et diffusé confidentiellement. Quelques rousseurs et petites restaurations. Très bon exemplaire, tel que paru entièrement non rogné.

6 [BATTEUX (Abbé Charles)]. Les Beaux Arts réduits à un même principe.

Paris, Durand, 1746. In 12, plein veau marbré de l'époque, dos lisse orné de caissons fleuronnés et cloisonnés, ex libris doré dans un médaillon sur le plat supérieur, tranches marbrées (qqs accrocs aux coif. et coins, un mors fendillé), (1) f., (4), xiij, (5), 291, (14) p., frontispice gravé, fleuron de titre, 3 vignettes dans le texte de De La Fosse d'après Eisen et un écusson par Sornique. 400 € Edition originale de cet important ouvrage dans l'histoire de l'esthétique des Lumières. Largement diffusé, traduit dans les principales langues européennes, le livre fut à la fois critiqué et utilisé par Diderot. « La dette de Diderot envers Batteux ne fera qu'augmenter avec les années, pour atteindre son apogée avec la théorie du modèle idéal » (J. Chouillet, Formation des idées esthétiques de Diderot, p. 270). Plusieurs chapitres sont consacrés à la musique et à la danse (p. 250 à 282). « The decisive step toward a system of the fine arts… » (cf. Paul O. Kristeller, The Modern System of the Arts, Princeton, 1980, passim et Dictionnaire Diderot, p. 69 71). (Bibliothèque Cortot, p. 17. Cohen, 120. Fétis, 261 262 pour autres éditions). Provenance : Le marquis de Bouzols, avec son nom doré dans un médaillon sur le plat supérieur et Fremont d'Auneuil, avec ex libris armorié à sa devise « Antiqua, fortior, virtute ». Très bon exemplaire.

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7 BAUDELOT DE DERVAL (Charles-César). De l'utilité des voyages et de l'avan

tage que la recherche des Antiquités Procure aux Sçavants. Nouvelle édition revue, corri gée & augmentée, avec Figures. Rouen, Charles Ferrand, 1727. 2 volumes in 8, plein vélin rigide de l'époque, (16), 450, (22) p. (les 2 volumes en pagi 650 € nation continue), 30 planches dépliantes gravées. Nouvelle édition augmentée de ce précoce guide de voyage, érudit et détaillé, à l’usage des collectionneurs et « anti quaires », sur les traces de médailles, statues, cachets, bijoux, pierres gravées, manuscrits, talismans, langues et écritures anciennes, ensemble abondamment illustré de 102 sujets gravés en taille douce par Erlinger, en 30 planches. Contient un chapitre sur les « manières de voyager ». L’ouvrage se termine par des répertoires des « savants & curieux », un autre de leurs cabinets et bibliothèques ainsi qu'une table des auteurs cités. Baudelot de Dairval était avocat de formation. Ce travail lui valut la charge de conservateur du Cabinet des médailles et des pierres gravées de Madame et le fit admettre à l'Aca démie des Inscriptions et Belles Lettres (1705). (Cf. Cabinet de curiosités de la Bibliothèque Ste Geneviève, Exposition, 1989, p. 165. Caillet, 839. Conlon, Siècle des lumières, 27 :300. Dorbon, 240). Bel exemplaire, bien relié en vélin rigide à l’époque.

8 BAUDOIN (Jean), BOSSE (Abraham), MOREAU (Pierre) imprimeur.

Les Saintes Métamorphoses, ou les Changemens miraculeux de quelques grands Saints. Tirez de leurs Vies, par J. Baudoin. Paris, En l'imprimerie et des nouveaux caractheres de P. Moreau, Me Escrivain Juré à Paris, et Imprimeur ordinaire du Roy.(...), 1644. In 4, plein veau marbré de l'époque, dos à 5 nerfs orné de compartiments dorés, doubles filets d'encadrement sur les plats (qqs traces de restaurations), (16), 424 p., titre fron tispice et 12 planches gravées hors texte. 1 800 € Edition originale de cet ouvrage composé avec les caractères crées par Pierre Moreau, illustré de 12 portraits attribués à l’auteur ou à Abraham Bosse, d’un curieux frontispice à la date de 1643 et de nombreux ornements typographiques. Ancien clerc des finances, Pierre Moreau dessina et grava un nouveau jeu de caractères cursifs mobi les à l’imitation de son écriture, dite «écriture financière », reprenant la tradition inaugurée au XVIe siècle avec le caractère de civilité.

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Bien que n’ayant pas été admis au sein de la communauté des imprimeurs de Paris, il reçut des lett res de privilège pour exploiter ses nouveaux caractères et devint imprimeur du roi en 1643. Pierre Moreau imprima 33 livres jusqu’à sa mort survenue en 1648. Ses caractères furent, par la suite, cédés à Denis Thierry, puis à Jacques Collombat ; certains sont encore conservés au Cabinet des poin çons de l’Imprimerie nationale. Les livres sortis de ses presses ont toujours été recherchés pour leur originalité typographique et qualité d’impression. Stanley Morison ne cite que onze volumes sortis de ses presses, dont celui ci. Ce volume contient probablement tous les corps de ces caractères. « Ses caractères sont parmi les plus étonnants, les plus innovants et les plus beaux de l’époque. Les écritures sont superbes, bien équilibrées. Aux cinq corps de caractères sont associés un certain nombre d’ornements supplémentaires : arabesques flottantes, fleurons de traits entortillés, grandes lettrines gravées sur cuivre » (Cf. Pierre Moreau calligraphe, in Le Blog du Bibliophile, sept. 2008). (Arbour, 17947. Conihout et Gabriel, Poésie & calligraphie imprimée à Paris au XVIIIe, n°5. Lepreux, Gallia Typographica, I, 408 413. Updike, D. B. Printing types, 2e éd., 1937, I, p. 207 208 et fig. 147). Quelques légères auréoles claires. Très bon exemplaire, bien relié à l’époque.

9 BASEDOW , SERVAN

RECUEIL. 1 BASEDOW (Johann Bernhard). De l'éducation des princes destinés au trône. Yverdon, Imprimerie de la Société littéraire, 1777. (2), 122 p., (1) f. bl. [Suivi de] 2 SERVAN (Joseph-Michel-Antoine). Discours sur le progrès des connoissances humaines en général, de la morale, et de la législation en particulier ; lu dans une Assemblée publique de l'Académie de Lyon. S.l., 1783. viij, 159 p. 2 ouvrages reliés en un volume in 8, plein veau marbré de l'époque, dos lisse orné de compartiments fleuronnés, pièce de titre de maroquin bordeaux, tranches rouges, (coif. sup. et coins émoussés, dos lég. frotté, qqs petits accrocs). 500 € 1- Première édition française, dans la traduction de Jean François de Bourgoing, de l'un des princi paux ouvrages du célèbre pédagogue allemand. Créateur d'une institution d’enseignement (le « Philanthropinum »), Basedow exerça une influence considérable en Europe, mais rencontra une forte opposition des milieux religieux. Il eut le mérite de mettre en pratique, dans un climat de tolérance, des principes hérités en partie de Rousseau : enseigner par l’exemple et le raisonnement, rendre l’étude attrayante, supprimer la fati gue et l’ennui, substituer l’émulation aux châtiments et offrir la plus grande place aux activités physiques et à l’hygiène du corps. « Il provoqua en Europe un mouvement d'idées qui ne s'arrêta plus » (cf. Buisson, Dict. de pédagogie, I, 174 175). 2- Seconde édition. Bilan synthétique des Lumières, les hommes et les institutions dans de larges domaines du savoir : sciences, droit, économie politique et morale, dans lequel le célèbre avocat livre une véritable profession de foi dans la perfectibilité humaine. D'importants passages sont consacrés à l'économie et à la finance. (Goldsmiths, 12207.10. INED, 4168). Bon exemplaire grand de marges, intérieur très frais.

10 BEAUVOIR (Simone de). La femme rompue. Monologue. L'âge de discrétion. Paris, Gallimard, 1967 (Lagny sur Marne, Emanuel Grevin et fils, décembre 1967). 450 € In 8, broché, couverture rempliée, 251 p., témoins conservés, non coupé. Edition originale tirée à 175 exemplaires, un des 135 exemplaires sur vélin pur fil. Recueil de trois nouvelles : La Femme rompue, L'Âge de discrétion et Monologue. « Ce recueil de nouvelles était, pour Simone de Beauvoir, un retour à la fiction après une longue période pendant laquelle, elle n’avait publié que des écrits autobiographiques. La réception fut déce vante ; l'auteure considéra que son œuvre était incomprise » (Dow, 2005) (Francis & Gontier, Les écrits de Simone de Beauvoir, p. 232). Parfait exemplaire, entièrement non coupé, à l'état de neuf. librairie@hatchuel.com


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11 BERARD (Frederic Joseph). Doctrine des rapports du physique et du moral, pour

servir de fondement à la physiologie dite intellectuelle et à la métaphysique. Paris, Gabon et Compagnie, 1823. In 8 demi veau bronze de l'époque, dos lisse orné de filets, titre doré, 675 p.

300 €

Edition originale. Célèbre médecin de Montpellier, l’auteur critique et réplique au matérialisme de Cabanis dans son Rapports du physique et du moral de l'homme. Il se propose de réintroduire le spiritualisme dans la science de l'homme, d'adjoindre l'étude de la psychologie à celle de la physiolo gie et intervient dans la controverse entre organicisme et vitalisme qui faisait rage. De la sensation De l'idée Du jugement et du raisonnement De la mémoire et de l'imagination Des appétits et des passions Du sommeil, des rêves, du délire, de l'aliénation mentale etc. Index. (DSB, I, 616 617. France Littéraire, I, p. 277). Bon exemplaire, bien relié.

12 BERTHOLLET (Claude Louis), MONGE (Gaspard), VANDERMONDE (A.-

T.), LAVOISIER (A.-L.). Avis aux ouvriers en fer, sur la fabrication de l'Acier. Publié par ordre du Comité de Salut Public. Paris, Imprimerie du Département de la Guerre rue de la Michodière, n°3 (1793). In 4 (270 x 215 mm), broché, couverture de papier bleu de parution, 34 p., (1) f. bl., 5 planches dont 3 dépliantes (dos fendillé, bords lég. effrangés). 650 € Edition originale illustrée de 25 figures, plans, vues et coupes de hauts fourneaux en 5 planches. Commandé par le Comité de Salut public en septembre 1793, dans le but de répondre aux besoins urgents en acier du pays, ce mémoire reprenait les travaux que Monge, Vandermonde et Berthollet avaient effectués sur l'ordre du gouver nement de Louis XVI en 1786, et poursuivis avec l'aide de Lavoisier lors d'une célèbre mission réali sée à l'usine du Creusot dirigée par Ignace de Wendel de Hayange. Largement diffusée, cette instruction favorisa la création de nombreux petits ateliers produisant un acier cémenté de qualité médiocre, mais en grande quantité. (Goldsmiths' Kress, n°15606. DSB, IX, p. 477). On joint une lettre grand in 4°, imprimée en tête du ministère de la Guerre à destination des admi nistrateurs des départements pour accompagner l’envoi de cette brochure. Exemplaire tel que paru.

13 BOCCACE (Giovanni). Le Decameron de Maistre Jean Bocace, Florentin. Traduit d'Italien en François par Maistre Anthoine le Maçon (...). Paris, Claude Gautier (Impr. d'Oliver Le Harsy), 1569. Petit in 8, plein vélin souple de l'époque, attaches lacets conservés, portrait de Boccace en vignette de titre, et vignet tes gravées sur bois dans des médaillons ovales dans le texte, 1 800 € (16), 628 f., colophon au v° du dernier f. Jolie et précoce édition de la traduction du Decameron par Antoine Le Maçon. « Toutes ces éditions de la traduction d'Antoine Le Maçon, sont entières : c'est un avantage que n'ont pas les éditions plus récentes »

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Au verso du dernier feuillet : « A Paris, de l'imprimerie d'Olivier de Harsy ». (Brun, Livre français illustré de la Renaissance, p. 137. Brunet, I, 1006. Graesse, I, 453. Rahir, 415). Ex libris calligraphié sur le contre plat sup. : « Inservio Musis (...) Julii Raidii Vienna Austrii (..). » Quelques petites réparations de papier aux premiers feuillets. Bel exemplaire, bien conservé, dans sa première reliure de vélin souple.

14 BOSSO (Matteo). De instituendo sapientia animo. Bologna, Franciscus dictus Plato de Benedictis, 6 novembre 1495. In 4 (206 x 151 mm), plein vélin souple ancien, 128 feuillets n.ch., 25 lignes par page, caractères ronds, grande marque de l'imprimeur au verso du f. Q3. 6 500 € Edition originale, et seule édition incuna ble, de cet ouvrage de philosophie morale néoplatonicienne, l’œuvre principale de Matteo Bosso, dans une superbe impres sion de Francesco Platone de Benedetti, à Bologne. Humaniste, orateur de talent, abbé de Fiesole et chanoine régulier du Latran, Matteo Bosso (Vérone 1427 Padoue 1502) était membre de l’Académie platonicienne de Marsile Ficin, ami d’Ermolao Barbaro et de Pic de La Mirandole avec lesquels il collabora. Protégé par Lorenzo de Médicis dont il était le confesseur et par le pape Sixtus IV qui lui confia d’importantes missions, il refusa cependant honneurs et évêchés. Cet ouvrage, rédigé à Vérone en 1494, se compose de huit dialogues philosophiques et moraux dans la haute tradition de l'hu manisme néoplatonicien. Bosso y expose sa conception d’un humaniste chrétien et d’une « docta religio » proche de celle de Marsile Ficin, qui fait la part belle à la sagesse des anciens. Le livre suscita l’admiration de Pic de la Mirandole et d’Angelo Poliziano, tant pour l’érudition déployée que pour ses qualités littéraires. Cf. Schmitt, Skinner, Kessler, The Cambridge History of Renaissance Philosophy, p. 322 sq. et Claudio Mutini, art. « Bosso » in : Dizionario Biografico degli Italiani, vol. XIII, (1971). (GW, 4954. Hain Copinger, 3675=3677. Goff, B 1043. BMC 15th c., VI, 828. Proctor, 6609. Polain, 4240. Ritman, Christ, Plato, Hermes Trismegistus, (1990), n°6). L'adresse est donnée par le colophon. Epître de l'auteur au chanoine Severino Calco en tête. Epigramme d’Antonio Aldegathi au lecteur en Q8, grande marque de l'imprimeur au verso. Le feuillet I.iii est légèrement court de marge extérieure sans perte de texte. Très bel exemplaire, grand de marges, imprimé sur papier fort, en état de conservation exceptionnel.

15 BOSSE (Abraham). Traité des manières de graver en taille douce sur l'airin, Par le moyen des Eaux Fortes & des Vernis Durs & Mols. D'imprimer les Planches & de cons truire la Presse. Augmenté de la nouvelle manière dont se sert Monsieur Le Clerc Graveur du Roy. Paris, Claude Jombert, 1711. In 8, plein veau moucheté de l'époque, dos à nerfs orné de caissons fleuronnés, dentelle sur les coupes, tranches mouchetées rouges, (10) p. (titre, catalogue, avant propos, 1 200 € table), 70 p., (2) p. de table, 18 planches hors texte dont titre frontispice.

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Nouvelle édition augmentée, remise en vente de celle d’Aubouyn et Clousier en 1701, dont l'adresse a été remplacée par celle de Claude Joubert à l’aide d’un papillon. L’illustration comprend un frontispice et 17 planches gravées par l'auteur (16 planches numérotées de 1 à 16 et une planche non numérotée signée Ertinger). Premier manuel pratique et théorique sur l’eau forte, l’ouvrage contient la « somme des techniques de gra vure de l'époque : tout est décrit minutieusement » (J. L. Fauvel, L'estampe et le multiple, p. 67 sq.). Protestant né à Tours en 1604 et mort à Paris en 1676, « archétype du graveur baroque français », Abraham Bosse contribua de façon décisive à la diffusion des innovations apportées par Jacques Callot et à élever sa technique au niveau des autres beaux arts. Traduit dans les principales langues européennes, l’ouvrage demeura un usuel de base pour l’art de la gravure jusqu’au XIXe siècle. (Cf. En Français dans le Texte, n°92). Très bon exemplaire, assez grand de marges, bien relié à l'époque.

16 BRETAGNE BOUET (Alexandre). Breiz Izel ou Vie des Bretons dans l'Armorique. Cent vingt dessins d'Olivier Perrin, avec un Texte explicatif par Alexandre Bouët (1835), et une Notice sur Olivier Perrin par Alexandre Duval (...) (1835). Nouvelle édition avec une Préface et des Notes par Frédéric Le Guyader, Conservateur de la Bibliothèque de Quimper. Quimper, J. Salaun ; Paris, Champion ; Brest, Derrien & Rennes, H. Vatar, 1918. Grand in 8 carré, demi maroquin bordeaux de l'époque, dos à nerfs, couverture 350 € conservée, (2), xxiv, 487 p., 120 planches gravées hors texte. Nouvelle édition, la meilleure et la plus complète. « Ouvrage essentiel et majeur du XIXe siècle sur la Bretagne, illustré par le célèbre Olivier Perrin (originaire du Rostrenen révolutionnaire, devenu professeur de dessin à Quimper). Il s'agit, à travers l'itinéraire du jeune Breton Corentin, petit paysan en bragou bras et au penn bazh (...) de suivre la vie quotidienne de la Bretagne rurale, d'étape en étape, dans une sorte de fresque rustique qui nous mènera de sa naissance à la mort » (Grand Terrier). Bel exemplaire, bien relié, imprimé sur papier vergé, entièrement non rogné.

«L’un des vecteurs essentiels de la diffusion de la sociologie» 17 BOURDIEU (Pierre). Actes de la Recherche en Sciences Sociales. Ensemble

complet du n°1 (janvier 1975) au n°179 (septembre 2009). Paris, M.S.H. puis Seuil, 1975 2009. Ensemble de 179 livraisons in 4° (210 x 299 mm). 3 500 € Exceptionnel ensemble parfaitement complet du numéro 1 (janvier 1975) au numéro 179 (septembre 2009) de cette célèbre revue fondée en 1975 à la Maison des Sciences de l'Homme par Pierre Bourdieu, qui dirigea la revue jusqu'à sa mort en 2002. Son titre a été choisi pour souligner l'interdisciplinarité des travaux en sciences sociales influençant leurs objets d'études (histoire, anthropologie, linguistique, économie, etc.) et marquer qu'un travail de recherche est toujours en « actes », en train de se faire. « Opposé à la constitution d’une école de pensée mais soucieux d’offrir à des sociologues non confir més l’occasion de s’exprimer et de briser ce qu’il appelle le cercle enchanté de la légitimité, Bourdieu a fondé en 1975 la revue Actes de Recherche en sciences sociales, qui est devenue l’un des vecteurs essentiels de la diffusion de la sociologie auprès d’un public plus large et qui a marqué par son style toute une génération de sociologues » (H. Jurado & M. Nicole, DSO en ligne). Exemplaire à l’état de neuf. librairie@hatchuel.com


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18 CALVIN (Jean), BEZE (Théodore de). Ioannis Calvini Epistolae et responsa.

Quibus interjectae sunt insignium in ecclesia Dei virorum aliquot etiam epistolae. Eiusdem I. Calvini vita à Theodoro Beza (...) accurate descripta. Index rerum insignio rum. Omnia nunc primùm in lucem edita. Genevae, apud Petrum Santandreanum [Genève, Pierre de Saint André], 1575. In folio, cartonnage moucheté Bradel (rel. vers 1750), (40), 5 411, (13) p. (dern. p. bl.). 1 800 € Première édition de cette correspondance de Calvin publiée après sa mort, établie par Théodore de Bèze à la demande de l'auteur, avec l'aide de Charles de Jonvillers qui avait été secrétaire de Calvin. Entrepris du vivant du réformateur et mené pendant près de vingt années, le travail de collecte abou tit à l’édition de ce recueil de 399 lettres, dont 299 de Calvin lui même, le reste de réponses. Il contient parmi les préliminaires une dédicace à l'Électeur palatin Frédéric III, indéfectible soutien du calvinisme, dans laquelle Théodore de Bèze, résume l’histoire de cette publication, ainsi qu'une précieuse Vie de Calvin également par Th. De Bèze, troisième version, la plus complète de cette biographie, suivie d’une bibliographie des œuvres de Calvin. « Précieux monument», cette correspondance joua un rôle important dans les débuts de la Réforme, comme source à laquelle puisèrent abondamment apologistes et adversaires du calvinisme. (Adams, C. 387. Chaix, Dufour & Moeckli, p. 83. Erichson, Calviniana, p. 33. Gardy, Theodore de Bèze, n° 200. Haag, III, 160, n°95. Peter, Bibliotheca Calviniana, III, 75/1). Mors et coins frottés, quelques auréoles anciennes. Bon exemplaire.

19 CAMUS (Albert). L'homme révolté. Paris, Gallimard, 1951.

In 12, cartonnage éditeur polychrome, 382 p., (1) f. d'achevé d'im 450 € primer. Edition originale de premier tirage, achevé d’imprimer du 18 octobre 1951. Un des 1550 exemplaires sur Alfama des papeteries du marais, reliés d’après la maquette de Mario Prassinos (Huret, n°100). Dos très légèrement insolé. Très bon exemplaire, très frais, sans rousseurs.

20 CANNAN (Edwin). Histoire des théories de la production et de la distribution dans l'économie politique anglaise de 1776 à 1848. Traduction sur la 2e édition anglaise par H. E. Barrault et Maurice Alfassa, avec une introduction par H. E. Barrault. Paris, Giard et Brière, 1910. In 8, demi maroquin acajou à grands coins, dos à 5 nerfs filetés, orné de caissons garnis de filets d'encadrement à froid, titre 300 € doré, couverture conservée, xxxvii, 577 pp. Rare première et unique édition française de History of the Theories of Production and Distribution in English Political Economy. « Constitue une référence traditionnelle et indispensable en ce qui con cerne l'étude des économistes classiques anglais » (H. Denis, Histoire de la pensée économique, 1971, p. 219). Importante bibliographie critique. (New Palgrave, I, 315. Schumpeter, I, 370. Un unique exemplaire à la BnF et au CCFr). Bel exemplaire.

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Librairie Hatchuel 21 CASSEL (Karl Gustav). Traité d'économie poli

tique. Traduit sur la quatrième édition allemande par Henry Laufenberger et Georges de Persan. Avec préface de M. H. Truchy. Paris, Marcel Giard 1929. 2 volumes in 8, plein maroquin blond, pièces de titre de maroquin bordeaux, couvertures conservées, (4), ii, (2), 400 € 525, (3) p. et (4), 501 p. Rare première et unique édition de la traduction de Theoretische Sozialökonomie, l'œuvre fondamentale de Cassel que l'écono miste suédois composa en allemand. « L’ouvrage qui assura la diffusion de la théorie de l’équilibre général de Walras (…). Cassel y ajoute une série d’équations qui traduisent l’épuisement des ressources rares (…). L’ouvrage a offert une vulgate de la théorie de l’équilibre général, fournissant à de nombreux auteurs qui n’avaient lu ni Walras ni Pareto un accès indirect à leur construction » (cf. A. Cot & J. Lallement, De Walras à Debreu, un siècle d'équilibre général, in « Revue éco nomique », 2006/3, vol. 57, p. 377 388). Cassel occupa le devant de la scène internationale par sa contribution aux problèmes monétaires internationaux lors de la conférence de Bruxelles (1920) et son appartenance au comité financier de la Société des Nations à partir de 1921. Publié dans la Bibliothèque internationale d'économie politique. Bel exemplaire, très bien relié en maroquin souple.

22 CAYLUS (Anne Claude de Tubières Grimoard, comte de). 1- [CAYLUS (Anne-Claude de Tubières-Grimoard, comte de)]. Relation galante et funeste, De l'Histoire d'une Demoiselle qui a glissé pour être épousée, l'hyver du mois de Décembre 1742. Amsterdam, chez Pierre Marteau [i.e. Paris ?], 1743. [8], 9 23 p. [Précédé de]

2- ANONYME. Préface, Ouvrage Précédé d'une belle paire d'épîtres dédicatoires, enri chi de fort bonnes notes critiques et historiques, Orné de deux mots Grecs & de cinq Latins, Bon à ceux qui lisent de tout (…). Par un Ecrivain des plus moderne. A Grapho manie, chez Savantas & l'Esprité, Associé, rue des Barbouilleurs, Avec Permission de l’auteur, 1755. 48 p., vignette de titre. 2 ouvrages reliés en un volume in 12, demi maroquin vert bronze, dos lisse orné de petits fers aldins ajourés, titre doré, tranches marbrées (rel. XIXe). 300 € 1- Rare première édition séparée de cette nouvelle libertine qui avait d'abord paru dans les Etrennes de la Saint Jean. (Gay, III, 994. Cette édition manque à Peters, Bibliographie du comte de Caylus. Seulement 2 exem plaires recensés dans le monde par WorldCat : British Lib. et BnF). 2- Edition originale et unique de cette spirituelle parodie des écrits pédants et faussement érudits alors à la mode. L’épître est dédiée à « moi même » par l'auteur qui clarifie d'emblée ses intentions : « L'ouvrage ne mérite pas d'être corrigé, d'ailleurs je n'ai pas le temps, un travail plus sérieux va m'oc cuper. J'ai, de plus, la satisfaction d'avoir fait lire des Epîtres dédicatoires & des Préfaces à des gens qui avoient juré de n'en jamais lire » (p. 47 48). (Brunet, Imprimeurs imaginaires, p. 250. Colon, Siècle des Lumières, 55.301. Un unique ex. recensé à WorldCat : celui de la BnF). Quelques taches d'encre sur un feuillet. Très bon exemplaire, bien relié.

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23 CAYLUS (Marthe-Marguerite Le Valois de Villette de Murçay, comtesse de), VOLTAIRE. Les Souvenirs de Madame de Caylus. Amsterdam [i.e. Genève], Jean Robert, 1770. In 8, pleine percaline vert bronze à la Bradel, dos orné d'un fleuron central et de doubles 450 € filets dorés, pièce de titre de maroquin havane, viii, 176 p. Edition originale, éditée à Genève, avec une préface et notes par Voltaire. Le texte se termine, comme il se doit pour ce premier tirage, au bas de la page 176 par : « C'était bien plutôt une galanterie inno cente qu'une passion ». « Voltaire écrivait : Tout ce que raconte madame la marquise de Caylus est vrai. À la fin de 1680, Madame de Maintenon fit enlever sa nièce, la future Madame de Caylus, aux huguenots. L'enlèvement n'émut personne, sauf le père, et la petite fille, après avoir un peu pleuré, se convertit dès le lendemain de son arrivée à la cour, parce qu'elle avait trouvé la messe du Roi très belle et qu'on lui avait promis qu'elle la verrait tous les jours. Madame de Caylus dit cela dans ses Souvenirs, et la cour de Louis XIV, Madame de Maintenon, Racine qui voulut la voir dans Esther, Saint Simon qui appréciait sa finesse » (B. Noël). (Bengesco, II, 1907. Rochebilière, p. 336, n°2204. Voltaire à la B.N., n° 5298). Réparation en coin d'un feuillet A4 sans perte de texte. Très bon exemplaire, grand de marges, non rogné (210 x 133 mm).

24 CERVANTES (Miguel de). Den Verstandigen Vroomen Ridder, Don Quichot de la Mancha (....). Verciert met 25. kopere figuuren (...). Amsterdam, Willem de Coup, Willem van Lamsveld et Philip Verbeek, 1699. 2 tomes reliés en un volume in 8, plein vélin rigide de l'époque, titre manuscrit au dos, 412 p. et (1) f., 426 p., (29) p. de tables, 25 gravures dont le titre frontispice. 1 500 € Première édition de la traduction de Lambert van den Bosch révisée par G. V. Broeckhuysen, la première à contenir un index. Elle est illustrée d’un frontispice composé et gravé par Lorenz Scherm et de 24 planches non signées, gravées d’après Savery «La presente quinta edición ofrece la novedad de llevar un índice, por orden alfabético, de nombres pro pios y palabras más notables de la obra, con indicación del capítulo y página en donde se hallan. ¡Quién sabe si este índice sirvió de em brión á Bowle para desarrollar los suyos! Por su papel de excelente calidad y buena impresión es la mejor de las ediciones de V. den Bosch » (Rius, I, 803). (Arents, Cervantes in het Neder lands, n°443. Benages & Fon buena, 858. Cervantes Collectio, Cushing Memorial Library & Archives online, 1699). Quelques petits accrocs de papiers en marge, sans perte de texte. Signature ex libris manuscrite. Très bon exemplaire, frais, bien reliée en vélin rigide de l’époque.

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25 CESAR (Jules), GAGUIN (Robert), DU MOULIN (Antoine) traducteur et

éditeur. Commentaires de Jules Cesar, De la guerre de Gaule. Traduits par feu Robert Gaguin. Revuz & verifiez sus les vrays exemplaires Latins, par Antoine du Moulin, Maconnais. Lyon, Ian de Tournes [Jean de Tournes], 1555. 2 parties en un volume in 16, plein veau acajou de l'époque, dos à 4 nerfs soulignés de filets dorés, petit fer spécial répété entre nerfs, plats ornés d'un double filet d'encadre ment, fleuron en écoinçon, et d'un grand médaillon central dorés d'entrelacs, tranches dorées et ciselées, titre frontispice dans un encadrement historié (dit « cadre aux enfants nus »), (48), 503, (1) p. et (8), 496 p., 5 planches gravées sur bois et 2 planches cartes dépliantes (Gaule et d'Espagne). 1 800 € Troisième édition de cette traduction donnée par Robert Gaguin, avec la dédicace au Roi Charles VIII. Elle est illustrée de 5 planches (2 pour le Rhin, Alésia, Uxellodunum, Marseille) et de 2 cartes dépliantes (Gaule et Espagne). Cartier (J. de Tournes, II, p. 381) signale que cette année 1555 est celle « durant laquelle Jean de Tournes a publié ses plus beaux livres (...) et où il est parvenu à l'apogée de son habileté ». (Cartier, De Tournes, II, 293). Seulement 2 exemplaires recensés sur WorldCat : BnF et BM de Lyon. Marge inférieure et partie centrale de la page de titre restaurées sans perte de texte. Petite fente à un mors. Armoiries royales poussées à froid non déchiffrables (slave ?). Très bon exemplaire, dans une reliure de l'époque bien conservée, avec ses tranches ciselées d'un large décor végétal et dorées à la feuille d'or.

26 CLOOTS (Anacharsis). Discours prononcé à la barre de l'Assemblée nationale, par

M. de Cloots, du Val de Grâce, Orateur du Comité des Etrangers, à la séance du 19 juin 1790. Paris, Imprimerie Nationale, 1790. In 8, en feuille, 4 p., entièrement non rogné, à l'état de neuf. 250 € Edition originale. L'Orateur du genre humain salue la Révolution et apporte un message de l'Europe à l'occasion de la Fête de la Fédération. Né dans une riche famille hollandaise installée en Allemagne, Cloots se fit connaître, dès avant la Révolution pour ses opinions francophiles. À la fin de 1789, il s’installa en France et se proclama « Orateur du genre humain ». Il fut fait citoyen français par l’Assemblée nationale législative en 1792 et devient membre de la Convention en tant que député de l’Oise. Ardent révolutionnaire et athée militant, il fut brièvement président du club des Jacobins fin 1793. (Martin & Walter, 7769. Tourneux, I, 1099). Parfait exemplaire, en feuille non rogné, tel que paru, à l'état de neuf.

27 COMTE (Auguste). Discours sur l'Esprit positif. Paris, Carilian Goeury et Vor Dalmont, Février 1844. In 8, demi veau vert bronze de l'époque, dos lisse orné de doubles filets dorés, titre doré, 400 € (2) f., 108 p., portrait d'Auguste Comte en frontispice (qqs rouss.). Edition originale. Comte conçut cette synthèse de sa doctrine comme le « manifeste systématique de la nouvelle école », véritable Discours de la méthode, destiné à un large public qu’il publia en préli minaire au Traité philosophique d’astronomie populaire.

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Relié avec : La philosophie positive d'Auguste Comte, condensée par Miss Harriet Martineau. Traduction française. Tome premier. Bordeaux, Féret et Fils, 1871. (4), xi, 587 p.

Bon exemplaire.

28 Code Civil des Français. Edition originale et seule offi-

cielle. Paris, Imprimerie de la République, An XII 1804. In 8, plein veau marbré de l'époque, dos lisse orné d'un décor Empire de compartiments garnis de fers spéciaux alternés, roulet tes et palettes dorées, pièce de titre de veau fauve, tranches rouges 1 200 € (qqs rousseurs), (4), 436 p. Edition originale du Code Civil. (Dramard, n° 18. En Français dans le texte, n° 210). Quelques traces de restaurations à la reliure. Quelques rousseurs. Très bon exemplaire, relié à l'époque.

29 CORDEMOY (Géraud de). Les Œuvres de feu monsieur de Cordemoy, de

l'Académie Françoise, Conseiller du Roy, Lecteur Ordinaire de Monseigneur le Dauphin, contenant, Six Discours sur la Distinction du Corps et de l'Ame. Paris, Christophe Remy, 1704. 2 parties en un volume in 4, plein veau blond de l'époque, dos à nerfs ornés de caissons fleuronnés, titre doré, plats encadrés d'un filet doré, grand médaillon central aux armes (F. Léveillé des Fosses), roulette sur les coupes, (2) f., (12), 134 p. et (18), 247, (3) p., 1 500 € bandeaux, lettrines, culs de lampe, page de titre rouge et noir. Première édition des œuvres complètes de Géraud de Cordemoy, publiées par son fils après sa mort. Contient : Six Discours sur la Distinction et l'Union du Corps et de l'Ame Discours physique sur la Parole Lettre sur la conformité du système de Descartes avec le premier chapitre de la Genèse Deux petits traités de métaphysique Divers petits traités sur l'histoire et sur la métaphysique Divers petits traités sur l'histoire et sur la politique. « Maître de Malebranche et précurseur de Leibniz », cartésien « passionné », Cordemoy est l'auteur d'une œuvre philosophique originale et novatrice qui fait l'objet d'une large réévaluation par les historiens modernes de la philosophie. Sur : De la réformation d'un État (1668), utopie platonicienne et plaidoyer révolutionnaire en faveur d'un État autoritaire et centralisé et d’un programme de réformes politiques et sociales, cf. J. F. Battail, L'Avocat philosophe Géraud de Cordemoy, Nijhoff, 1973 et P. Clair & F. Girbal, Cordemoy, P.U.F., 1968). Sur ses recherches novatrices en matière de linguistique (in Discours physique de la parole), cf. N. Chomsky (La linguis tique cartésienne) et A. Robinet (Le langage à l'âge classique). Des extraits de cet ouvrage ont été utilisés par Molière pour la scène de la leçon de phonétique de M. Jourdain dans le Bour geois gentilhomme. Reliure lég. frottée, quelques épidermures. Intérieur très frais. Exemplaire aux armes et à la devise de François Léveillé Desfossés, chanoine de la cathédrale d'Autun, bienfaiteur du collège de cette ville. Il fonda en 1728 de grands prix annuels et fit exécuter un fer à ses armes qui servaient à marquer les livres distribués en son nom (O.H.R. Planche 2143) et étiquette de prix imprimée sur le contre plat supérieur.

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30 COTTON (Pierre). L'office de la vierge Marie pour tous les temps de l'année.

Enrichy de figures de nouvelles inventions. Paris, Louis Boulanger [Nicolas Gasse], 1643 [1625]. In 8, plein maroquin brun de l'époque, plats ornés d'un jeu de filets dorés en encadre ment, armes dorées à l’intérieur d’un cartouche central orné de fleurons d’angle, tran ches dorées, (1) f. titre frontispice, (36) p. calendrier, 340 p., (1) p. de colophon (qqs petits accrocs à la reliure), 21 planches gravées. 1 800 € Remise en vente de l'édition 1625 imprimée par Nicolas Gasse, au Mont Saint Hylaire, près de la cour d'Albret. Le titre frontispice de la remise en vente est daté 1643. Le texte se distingue par son originalité typographique, composé en lettres rondes noires et rouges et imprimé en très gros caractères (12 lignes par page). Contient en incipit un calendrier historial des fêtes mobiles illustré de 12 portraits gravés des les apôtres. A la suite, en pagination suivie : heure de mâtine, heure de Notre dame à Laudes, heure du Saint Esprit, heure du Saint sacrement, les sept psaumes pénitentiaux, les litanies, les vêpres des morts, Hymnes, illustrés de 9 scènes bibliques gravées. Les titres sont en français, les prières en latin. Morgand et Brunet, pour l'édition de 1611 chez Eustache Foucault, attribuent ces fines compositions, très bien ancrées, à Léonard Gaultier, Martin de Vos, Wierix, Th. Galle, et Sadeler. (Brunet, Supplément, II, 65. Morgand et Fatout 821 pour l'édition de 1611) Exemplaire aux armes de la famille de Cazenove de Pradines (puis collection John Clements Waterhouse Madden, avec grand ex libris armorié gravé).

« L’unique roman de Paul-Louis Courier » 31 [COURIER (Paul-Louis)]. Second voyage de Jacques Le Fataliste et son maître de

Diderot. Versailles, Locard, Paris, Desprez, An XII 1803. In 12, cartonnage marbré « à la colle » de remploi, (4), 216 p. non rogné.

1 000 €

Très rare édition originale et unique de « ce très habile pastiche » de l’œuvre de Diderot, dont la préface est signée « P.L.C », attribué de façon convaincante à Paul Louis Courier par Laurent Loty. Cf. Réflexions sur la découverte de l’unique roman de Paul Louis Courier : le Second Voyage de Jacques le fataliste et son maître (1803), in « Actes du colloque P. L. Courier, politique et mémoire », Tours, 31 mars 1995, Les Amis de P. L. Courier, 1996, p. 23 40. Un article de Claude Lebédel (« Glanes » in : Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, n°7, 1989, p. 165 167) analyse l’ouvrage : « La trame de l'intrigue est simple. Jacques s'est marié et veut marier son maître, d'autant plus qu'il a pris en flagrant délit d'adultère sa femme Denise avec celui ci (…). De nombreux passages sont en parfaite harmonie avec le ton général du texte de Diderot et quelques phrases pourraient avoir été écrites par lui (…). Visiblement l'auteur a lu attentivement Diderot. On pense à Paul Louis Courrier ». Quelques brunissures. Seulement 2 ex. dans les bibliothèques fran çaises : BnF et BM Grenoble. Bon exemplaire, non rogné, témoins conservés. librairie@hatchuel.com


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32 BAYLE CROUSAZ (Jean-Pierre de). Examen du pyrrho nisme ancien & moderne (...). La Haye, P. de Hondt, 1733. In folio (395 x 245 mm), plein veau marbré de l'époque, dos à 6 nerfs orné de compartiments richement garnis, pièce de titre de maroquin tranches rouges (traces de restauration), (2) f., (18), 776, (11) p., 2 grandes planches dépliantes, qqs rouss. 850 € Edition originale et unique illustrée de deux planches repliées de figures géométriques gravées en taille douce. « L'auteur entreprend la réfutation détaillée des principaux auteurs pyrrhoniens, Bayle et Sextus Empiricus et en particulier (…) . Mais l'in tention critique et polémique n'occulte pas cet effet non négligeable de rassembler en une somme la diversité des arguments sceptiques. La première partie traite du pyrrhonisme en général ; la deuxième donne une traduction des écrits de Sextus Empiricus, avec une réfutation des points traités par Bayle ; la troisième réfute Bayle. L'Examen fut très bien accueilli par les anti libertins, et considéré comme une réfutation définitive de Bayle, en France, où l'on craignait le libéra lisme religieux venu d'Angleterre, le déisme et la religion naturelle, et en Allemagne protestante » (Barbara de Negroni, éd. Fayard, 2004). Très bon exemplaire.

33 CUGNOT (Nicolas Joseph). Elémens de l'art militaire ancien et moderne. Paris, Vincent, 1766. 2 volumes in 12, plein veau marbré de l'époque, dos lisses ornés de caissons fleuronnés, pièces de titre de maroquin bordeaux, filets dorés sur les coupes, tranches rouges, xxiij, 370, (6) p. et xii, 373, 400 € (18) p., 12 planches gravées dont dépliantes. Edition originale. Ingénieur militaire, Joseph Cugnot est l’inventeur du premier véhicule automobile jamais construit : un fardier d'artillerie, mû par une machine à vapeur à deux cylindres. L’auteur consacre le premier volume de cet ouvrage à un exposé théorique mathématique arithmétique et géométrique appliqué à l'art militaire. Le second aux « principes de la discipline militaire, & de la guerre de campa gne ». (France Littéraire, II, p. 351). Epidermures et manques de cuir à la reliure, sinon bon exemplaire, bien complet des 12 planches.

34 CUREAU DE LA CHAMBRE (Marin). Traité de la connoissance des animaux, où,

Tout ce qui a esté dit pour, & contre le raisonnement des bestes, est examiné. Paris, Jacques D'Allin, 1664. In 12, plein veau brun de l'époque, dos à 5 nerfs orné de compartiments fleuronnés et cloisonnés, tranches mouchetées rouges, (56), 438, (2) p. de privilège et errata. 600 € Ayant lu Charron, et l’Apologie de Raimond Sebond de Montaigne, l’auteur soulève la question de la raison des bêtes, et leur restitue cette faculté que Descartes leur avait ôtée : une raison qui ne fait pas d’eux les égaux de l’homme, car elle relève de la seule imagination. Opposant le langage animal à l’hu main, il définit la parole par des critères plus fondamentaux que la simple articulation. Outre son importance pour les problèmes du langage jusqu’au XVIIIe siècle, le Traité eut un grand lecteur : Malebranche (Christiane Frémont, Cat. des Auteurs, Corpus Fayard, 1995). Marin Cureau de la Chambre, conseiller et médecin ordinaire du roi, est l’un des premiers membres de l’Académie française puis de l'Académie des Sciences. Le privilège, accordé à P. Rocolet et cédé à Jacques d'Allin, est daté du 9 mars 1655. Bel exemplaire, bien relié à l'époque. librairie@hatchuel.com


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35 CURIOSA

[BORDE (Charles)]. Parapilla, poëme en cinq chants, traduit de l'Italien. Londres [i.e. Paris, Cazin], 1782. Petit in 12, (130 x 76 mm), veau por phyre de l'époque, dos lisse orné de compartiments garnis filets droits et ondulés et fer spécial répété, triple filet d’encadrement sur les plats, dentelle sur les coupes et les chasses, pièce de titre de maroquin rouge, doré sur tran ches, 43 p., 6 figures très libres, dont 2 500 € une en frontispice.

Première édition Cazin illustrée 6 figures très libres, dont une en frontispice, gravées en taille douce par Elluin d'après Borel, tirées sur vélin fort. (Cohen, 176. Dutel, A 816. Gay Lemonnyer, III, 629. Pia, Enfer, 1074 1075). Bel exemplaire relié en veau porphyre de l'époque.

36 CURIOSA VOLTAIRE. La Pucelle d'Orléans, Poème divisé en vingt et un chants. Londres, [i.e. Paris, Cazin], 1790. Petit in 12 (123 x 76 mm), plein veau glacé de l'époque, dos lisse orné de com partiments fleuronnés, triple filet d'en cadrement sur les plats, roulette sur les coupes et les chasses, pièce de titre de maroquin bronze, doré sur tranches, (4), 264 p., portrait de Jeanne d'Arc, fron 2 800 € tispice et 18 planches libres. Rare exemplaire enrichi à l’époque de la suite d’illustrations connue sous le nom de « suite anglaise », bien complète du portrait de Jeanne d’Arc, du frontispice représentant Voltaire au côté de Jeanne d’Arc, ainsi que de 18 planches très libres imprimées sur papier fort, gravées par Duflos d’après les dessins de Marillier. Cette édition illustrée à la date de 1790 est très rare. Aucun exemplaire n’est recensé : elle manque à la BnF, au CCFr, à WorldCat ainsi qu’aux principales bibliographies (Pia, Livres de l’Enfer, Cohen, Gay, Dutel). (Cf. Bengesco, I, p. 486 et Corroënne, Manuel de Cazinophile, I, p. 93). Quelques infimes rousseurs. Joli exemplaire, bien relié à l'époque.

37 CURIOSA

ARGENS (J.-B. de Boyer, marquis d') - ANONYME. La Nouvelle Thérèse, ou la Protestante philosophe. Histoire serieuse & galante. Londres, De l'imprimerie de Jean Desbordes, près Witheal, 1774. In 8, broché, couverture de papier marbré moderne, tranches jaspées, 96 p. faux titre et titre inclus. 450 €

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Rare édition originale et unique. Roman mémoires à la première personne, demeuré anonyme, qui tente de bénéficier de l’engouement considérable qui avait accompagné Thérèse Philosophe de Boyer d’Argens à sa sortie. Histoire d’une jeune et innocente protestante mise au couvent, malmenée par les cagots et le catholicisme. Dans la dernière partie, le récit devient brusquement obscène avec l'utilisation en situation d'un godemiché original par Thérèse et par une religieuse, avant l'apparition d'un moine paillard qui réta blit l'ordre naturel des choses… (voir Fr. Moureau, La plume et le plomb, p. 86 87). (Conlon, Siècle des Lumières, 74:378. BN, Livres de l’Enfer, 1310. Pia, II, 915 916) Quelques auréoles, plus soutenues à certains cahiers. Signature ex libris de l’époque : « Destieux fils » (p. 5).

38 CURIOSA

LA METTRIE (Julien OFFRAY de), BORDE (Charles), JOUFFREAU DE LAGERIE. Le plus joli des Recueils, ou Amusemens des Dames, Suivi du Joujou des Demoiselles. Londres, 1778. In 8, broché, couverture de papier marbré, tranches jaspées (rel. postérieure), 275 p. faux titre et titre inclus, frontispice gravé par J. A. Petitpierre, qqs rouss. 500 € Première édition collective de ce recueil de célèbres contes et textes obscènes du XVIIIe siècle, ornée d'un beau frontispice. Contient : L'Art de Jouir (La Mettrie) Parapilla et La Papesse Jeanne (Ch. Borde) Le Cu d'Iris [sic] (Etienne Pavillon) Le Joujou des Demoiselles (Jouffreau de Lagerie). Paru peu avant la mort de son auteur, L'Art de Jouir est le vérita ble manifeste testamentaire de La Mettrie, matérialiste et hédo niste, défense de la volupté contre la débauche. « Tout est affaire de volupté. Vivre, c'est chercher des occasions de se réjouir, c'est vouloir jubiler. Ni Dieu, ni maître, ni dieux ni maît res. Une seule tension éthique, celle qui mène à la volupté. La leçon est toujours d'actualité » (M. Onfray, Préface à la réédition, 2007). (Gay, III, p. 770). Bon exemplaire.

Déisme radical ou athéisme masqué ? 39 [DESLANDES (André-François Boureau)]. La Fortune. Histoire critique.

S.l. s.n. [Paris, Laurent Durand], 1751. In 8, plein veau moucheté de l'époque, dos lisse orné de caissons fleuronnés et cloison nés, pièce de titre de veau tabac, triple filet d'encadrement doré sur les plats, tranches 450 € dorées, 31, (1) p. et 198 p., ex. grand de marges imprimé sur beau papier. Edition originale. L'adresse est restituée d'après la permission tacite. La Fortune décide de se rendre sur Terre, dans une Grèce qui ressemble étrangement à la France contemporaine, pour apprendre comment vivent les hommes et rendre compte à Jupiter... Sous forme d'utopie mythologique, l'auteur expose une doctrine métaphysique originale, matérialiste déterministe fondée sur la conception d'un être suprême immanent qui aurait insufflé le principe de vie à la matière, rendue autonome dans ces effets : « l'on pourrait se passer de Dieu dans un pareil système ». Sur cet ouvrage et ses interprétations (« Déisme radical ou athéisme masqué? »), cf. Jean Macary, Masque et lumières au XVIIIe, A. F. Deslandes, p. 153 161. (Colon, Siècle des Lumières, 51 :449. France Littéraire, II, p. 516. Macary, p. 252). Petites signatures ex libris de l’époque. Quelques petites auréoles à la reliure. Bon exemplaire, frais, grand de marges, imprimé sur beau papier, relié à l'époque.

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Librairie Hatchuel Le pavillon de la police parisienne à l’Exposition Universelle de 1900

40 DESPLAS (Georges). Rapport au nom de la 2e Sous Commission du Budget et du

Contrôle sur le budget des dépenses et des recettes de la Préfecture de Police pour l'exer cice 1901. Présenté par M. Georges Desplas conseiller municipal. Paris, Imprimerie Municipale, 1901. In 4, demi toile noire (mors fendus), 672 p., nom breuses illustrations, cartes dépliantes, plans et annexes. 400 € Rapport très complet composé à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1900, qui concerne d’une part les missions de la police parisienne durant l’Exposition, d’autre part le pavillon aménagé par la préfecture de Police présentant son histoire, son organisation et le détail des innovations et nouvel les méthodes de police scientifique. Le rapporteur, Georges Desplas (1856 1922), était conseiller municipal du Ve arr. de Paris. Très nombreuses illustrations in et hors texte, documents, photographies, reproductions de docu ments, plans et cartes dont dépliants. Envoi signé de l’auteur : « En reconnaissance d’avoir bien voulu entendre avec résignation l’exposé de ce volumineux rapport et en témoignage d’une cordiale amitié. »

41 DIDEROT (Denis). Essais sur la peinture. Paris, Fr. Buisson, An IV [1795].

In 8, plein basane de l'époque, dos à nerfs orné de caissons fleu ronnés et cloisonnés, (2) f. de faux titre et titre, iv, 415 p. 750 € Edition originale de la première publication de librairie des écrits esthétiques de Diderot, par François Buisson « imprimeur libraire jour naliste », probablement d'après les manuscrits provenant de la bibliothèque de Grimm. Le recueil contient des articles donnés pour la Correspondance littéraire de 1766, distribués en sept chapitres, suivi des « Observations sur le salon de peinture de 1765 ». « Métier d’écrivain, métier de peintre, le texte de Diderot va de l’un à l’autre. Il ne lui suffit plus de regarder, de décrire, de penser, de juger, il va expéri menter la peinture par l’écriture dans sa capacité à rendre le visible (…). Il fait entrer l’écriture dans le tableau, et pas par la petite porte » (Pierre Lepape). (Adams, EF1. Tchemerzine Scheler, II, 964). Qqs traces de restauration à la reliure, réparation de papier p. 103 sans perte, qqs rouss. Bon exemplaire, relié à l'époque, complet du faux titre qui manque souvent.

42 DUMAS PERE (Alexandre). Napoléon Bonaparte, ou Trente

ans de l’histoire de France. Drame en six actes. Paris, Tournachon Molin, 1831. In 8, demi veau aubergine, dos orné de compartiments garnis de filets et palettes dorés et à froid encadrant un fer spécial répété en tête et pied et un fer rocaille au centre, pièces d’auteur et de titre de maro quin rouge, couverture et dos conservés (reliure Canape ca 1900), (6), 2 200 € xvi , 219 p. Edition originale de ce drame historique représenté pour la première fois au théâtre de l’Odéon le 10 janvier 1831, avec un énorme succès. Œuvre ambitieuse la seule pièce du XIXe siècle en 6 actes , réunissant jusqu’à 76 personnages, cette fresque épique fut accueillie avec enthousiasme. librairie@hatchuel.com


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Librairie Hatchuel Toute la vie de Napoléon habilement découpée en 23 tableaux se déroulait sous les yeux des spectateurs, jusqu’à la dernière scène : l’agonie et la mort de l’Empereur. Dumas ressentit le besoin de faire précéder son édition d’une justification poli tique dans laquelle il rappelait aux lecteurs qu'il est le fils d'un général républi cain. (Clouzot, p. 50. Vicaire, III, 338). Seulement 5 exemplaires recensés dans le monde (WorldCat). Bel exemplaire, très frais, entièrement non rogné, avec couverture et dos impri més conservés, très bien relié par Canape.

« Le drame romantique par excellence » 43 DUMAS PERE (Alexandre). Antony, drame en cinq actes, en prose (...).

Paris, Auguste Auffray, 1831. In 8, demi veau bleu nuit, dos orné d'un décor romantique de filets, palettes, pointillés et fers spéciaux dorés et à froid, pièces de titre de maroquin bleu, tête dorée, couverture conservée (rel. Canape et 1 200 € Corriez ca 1920), (2) f., (4), 106, (1) p. « post scriptum ». Edition originale du « drame romantique par excel lence » et le premier triomphe d'Alexandre Dumas au théâtre qui ne se démentira pas. La pièce enflamma son public jusqu'au délire dès sa première représentation au théâtre de la porte Saint Martin le mardi 3 mai 1831, avec Marie Dorval dans le rôle d'Adèle et Bocage dans celui d'Antony. Le drame, en partie autobiographique, d'un bâtard que sa naissance a empêché d'épouser la femme qu'il aime fit scandale. A la société qui fait obstacle à son bonheur, il oppose la force d'une passion qui emporte tout sur son passage. (Clouzot, p. 50 : « Peu commun et recherché ». Munro, p. 2. Vicaire, III, 338). Bel exemplaire, très bien relié par Canape et Corriez, couvertures imprimées conservées, non rogné, témoins conservés.

44 [DUMAS PERE (Alexandre)]. Richard Darlington, drame en 3

actes en prose, précédé de La maison du Docteur, prologue, par MM. Dinaux (...). Paris, J. N. Barba, 1832. In 8, demi maroquin acajou à grain long, dos romantique entièrement garni d'un riche décor rocaille dans un encadrement doré, daté en pied, 850 € couverture et dos conservés (rel. Stroobants), (2) f., 132 p. Edition originale. « Dinaux » est le pseudonyme collectif pour Beudin et Goubaux. Dans ses Mémoires, Dumas relate l'origine de sa collaboration avec les deux auteurs et précise que le prologue de la pièce est tiré des Chroniques de la Canongate de Walter Scott. Représentée pour la première fois au Théâtre de la porte Saint Martin le 10 décembre 1831, la pièce remporta un immense succès, en grande partie grâce à la prestation de l'acteur Frédérick Lemaitre dans le rôle de Richard Darlington. (Carteret, I, 226. Clouzot, p. 51. Munro, p. 3. Vicaire III, 339 340). Bel exemplaire finement relié par Stroobants, couverture et dos imprimés conser vés, très frais, non rogné.

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45 DUPONT DE NEMOURS (Pierre-Samuel). Lettre à la Chambre du commerce

de Normandie ; Sur le mémoire qu'elle a publié relativement au Traité de commerce avec l'Angleterre. Rouen et Paris, Moutard, 1788. In 8, demi veau de l'époque à coins, dos lisse orné de filets gras dorés, pièce de titre de 1 200 € veau havane, 285 p. (qqs rouss.) Edition originale et unique ancienne. Dupont de Nemours prend la défense du traité de libre échange qui venait d'être conclu entre la France et l'Angleterre (traité d’Eden Rayneval du 26 septembre 1786) dans une atmosphère très largement hostile. Il répond à des Observations de la Chambre de commerce de Normandie (cf. n° 99/4) qui atta quaient violemment le traité. Il soumet un important appareil d’essais et de pièces justificatives sur la monnaie, les échanges franco anglais, la balance du commerce ou les manufactures normandes, ensemble illustré de statistiques. Défavorable à la France du fait de son retard industriel, le traité causa une invasion de produits texti les anglais moins chers et de meilleure qualité, et, dans le climat prérévolutionnaire, provoqua émeu tes et bris de machines. En même temps, il fut à l’origine d’une accélération du processus de moder nisation de l’industrie française. L’ouvrage contribua à renforcer la position de Dupont de Nemours qui fut nommé Conseiller d'Etat, attaché à Calonne et à d'Ormesson. (Einaudi, 1667. Frère, I, 406. Goldsmiths, 13576. Kress, B.1404. Schelle, 30) Bon exemplaire, bien relié à l’époque.

46 ERASME (Didier). Apologiae Erasmi Roterdami omnes, adversus eos qui illum locis aliquot, in suis libris, non satis circunspecte sunt calumniati : in Jacobum Lopim Stunicam apologia I. In quendam de loco qui est apud Paulum ad Corinth. I. cap. XV [...] apolog. II : in Jacobum Fabrum Stapulensem apol. III : in Jacobi Latomi dialogum apologia IV : in quendam pro declamatione matrimonii apol. V : De In principio erat sermo apol. VI : in Eduardum Leum apol. VII. Basilae Apud Io. Frobenuim [Bâle, Johannes Frobenius], 1521 1522. In folio (277 x 191 mm), plein veau moucheté, dos à nerfs orné de compartiments enca drés, filets d'encadrement sur les plats, tranches rouges (rel. début XVIIIe), [102], [ 3], 6 500 € 367 p. Très rare première édition collective, publiée du vivant d’Erasme, rassemblant ses sept apologies dont la célèbre Apologie contre Jacques Latomus et les pièces de la polé mique qui l’avaient précédée. La page de titre est ornée d’un bel encadrement sur bois attri bué à Ambrosius Holbein, qui paraît dans ce volume pour la première fois et qui sera repris par la suite sur diverses productions (cf. Ambroise Firmin Didot, Essai typogra phique et bibliographique sur l'histoire de la gravure sur Bois, col. 80). Les titres courants de deux autres apologies sont encadrés. Lettrines historiées, bandeaux et ornements typographiques. Date « Mense februario 1522 » au titre et grande marque de Frobenius au colophon à la date « mense octobri 1521 ». (Adams, E.488. Allen, I, 41. Allen, IV, 311 2. Knaake, II, 216B. Mynors, 52. Panzer, VI, 230, 419. Vander Hagen, I, p. 9. VD16 E 2034). Intéressant exemplaire portant des marques de la censure avec des passages biffés (mais demeurant visibles) ou recouverts de caches de papier et la mention manuscrite au colophon : « Esta expurgado. Como los antecedentes ». Très bon exemplaire, très frais, très bien conservé. librairie@hatchuel.com


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Trois premières éditions parisiennes d’Erasme & une de ses premières biographies 47 ERASME (Didier), NAUSEA (Friedrich)

RECUEIL 1 ERASMUS. De Immensa Dei misericordia, Des. Erasmi Rot. concio. Virginis et martyris comparatio, per eundem. Eiusdem concio de puero Jesu, ex recognitione auto ris. Parisiis, Christianus Wechelus, 1534. 142, (2) p. r° blanc, marque d'imprimeur au v°. 2 ERASMUS. De Pueris statim ac liberaliter instituendis, libellus & novus & elegans D. Erasmi. Eiusdem De ratione instituendi discipulos. Uterque per autorem recognitus, & locupletatus. Parisiis, Ex officina Christiani Wecheli, 1536. (100) p., (1) f. bl. et (1) f. comportant la marque de l’imprimeur au verso. 3 ERASMUS. Erasmus Roterdamus de lucubrationum suarum proventu & aliorum in se benignitate. Tumulorum et epitaphiorum libellus, in quo mors D. Erasmi Roterodami à studiosis defletur. Parisiis, In officina Christiani Wecheli, 1537. (40) p., marque d'im primeur au titre et au verso du dernier feuillet. 4 NAUSEA (Friedrich). F. Nauseae Blancicampiani sacrae theologiae & LL. imp. doctoris, in magnum illum laudate felicisque memoriae Erasmum Roterod. nuper vita functum, monodia [...]. Parisiis : Ex officina Christiani Wecheli, 1537. (48) p. marque d'imprimeur au titre et au verso du dernier feuillet. 4 ouvrages reliés en un volume in 8, plein veau fauve de l'époque, dos à 5 nerfs orné de petits fers aldins répétés entre nerfs, palette en tête et pied, plats garnis d'un triple filet 4 000 € à froid d'encadrement et d'un fer spécial doré au centre.

Remarquable exemplaire constitué à l’époque du recueil des premières éditions parisiennes d’Erasme, publiées dans les dernières années de sa vie par l’imprimeur et libraire humaniste Chrétien Wechel, accompagnées de l'une des premières biographies d’Erasme par l’un de ses disciples : Friedrich Nausea. 1- Deuxième édition parisienne, donnée quelques mois après la première, composée sur la seconde édition de Bâle, revue et augmentée, contenant la même épître dédicatoire de l'auteur à Christophe von Utenheim. Dans ce sermon qui s'inscrit dans la polémique qui l’opposait à Luther, Erasme affronte son rationalisme chrétien au mysticisme biblique de Luther. Il se prononce sur la question fonda mentale de la grâce et s'élève contre la doctrine qui restreint ses bienfaits à un petit nombre d'élus. (Renouard, IV, n° 983. Vander Haeghen, I, 72). 2- Première édition parisienne du Liberaliter instituendis augmentée du De ratione instituendi, importants traités pédagogiques, «une étape dans l’histoire de l’éducation ». (Renouard, V, 144. Vander Haeghen, I, p. 164). 3- Première édition parisienne du Catalogus lucubratio num, extraits de la lettre d'Erasme à Johan Botzheim du 30 Janvier 1524 accompagnés d’une sélection d'épitaphes. (Adams, E.692. Renouard, V, p. 495. Van der Haeghen, I, 119). Seulement 3 exemplaires recensés à WorldCat. 4- Première édition parisienne de l’une des toutes premières biographies d’Erasme, publiée quelques mois après l’originale de Cologne et la mort d’Erasme, par l’humaniste allemand Friedrich Grau dit Nausea (1495 1552). Evêque de Vienne, proche d’Erasme dont il fut le correspondant et le soutien indéfectible, Nausea livre une précieuse vie d’Erasme accompagnée d’un catalogue de ses œuvres. Dédiée à l'archiduc Ferdinand d'Autriche, cette brochure permet de prendre la mesure de l’influence des érasmiens à la cour de Vienne (cf. Bietenholz & Deutscher, Contemporaries of Erasmus, III, p. 7 8). (Renouard Moreau, V, 597). Petites traces de restauration à la reliure. Qqs petites taches. Garde supérieure blanche renouvelée. Signature ex libris de l'époque sur le titre : « Anthonÿ Albi » , datée du 23 oct. 1551 ( ?) Très bon exemplaire, grand de marges, dans une condition de conservation de papier exceptionnelle. librairie@hatchuel.com


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Librairie Hatchuel 48 ERASME (Didier). Declamationes quatuor. I. Enco mium matrimonii. II. Encomium artis medicae. III. De Morte. Quartae argumentum suo loco videatur (...). Coloniae, apud J. Soterem, impensis G. Hittorpii [Cologne, Johannes Soter pour G. Hittorpius, 1536]. In 8 (149 x 100 mm), peau de truie brune sur aie de bois, dos à 5 nerfs gothiques, large dentelle intérieure, tranches dorées (rel. Stroobants fin XIXe), (38) f. n.ch. [A D8, E6], page de titre ornée d’un encadrement architectural gravé sur bois. 800 €

Nouvelle édition des quatre célèbres Declamationes dans leur édition collective inaugurée par le recueil de 1523, donnée ici à Cologne par Johannes Soter pour le compte de Godfried Hittorpius. Page de titre ornée d’un large encadrement architectural gravé sur bois. Colophon à la grande marque de l’éditeur, à sa devise en caractè res latins, grecs et hébreux. (Bezzel, 909. BB, E, 1234). Joli exemplaire, frais, grand de marges, bien établi dans une reliure néo gothique par Stroobants.

49 ERASME (Didier), VIVES (Juan Luis). De matrimonio christiano. Accessit Ludovici Vivis de Conjugii origine & utili tate Discursus. Lug. Batavorum, ex officina Joh. Maire [Leyde, Jean Maire], 1650. Petit in 12, plein vélin rigide de l'époque, dos lisse, titre à la plu 500 € me, (8), 454, (1) f. bl., (26) p. Première édition latine collective du Christiani matrimoni institutio, avec les commentaires de Vives, suivi d'une œuvre en propre de celui ci De conjugii origine et utilitate, qui figure séparément aux 26 dernières pages non numérotées. Bonne édition de cette mise en perspective de deux œuvres centrales dans l'engagement des deux grandes figures de l'Humanisme européen en faveur des femmes, leur éducation, leur place dans la société et dans la famille. (Bibl. belg., E.1245. Knaake, 2, 234. Vander Haeghen, p.110). Bel exemplaire, très bien relié à l’époque, très frais.

50 ERASME (Didier), JOLY (Claude) éditeur et commentateur.

Codicille d'or ou Petit recueil tiré de l'Institution du Prince chrestien composé par ERASME. Mis premièrement en Français sous le Roy François I ; & à present pour la seconde fois. Avec d'autres pièces énoncées en la page suivante [par Claude JOLY]. S.l.n.d. [Amsterdam, Elzevier], 1665. Petit in 12, demi maroquin bleu, dos à 5 nerfs filetés or, orné d'un riche décor de cais sons dorés aux petits fers, tranches dorées (rel. XIXe de Gayler Hirou), 187 p., (2) p. d'ad ditions et corrections. 600 € Première édition « à la sphère », imprimée sur les presses elzéviriennes d'Amsterdam de cet ouvrage initialement destiné à instruction du Dauphin, fils de Louis XIV. L'Epître à Charles d'Autriche et le Codicille d'or sont accompagnés de textes et critiques complémen taires ayant trait aux théories du pouvoir royal. « Par le fait qu'il s'attaque aux institutions existan tes, on peut considérer Claude Joly comme un précurseur des écrivains qui contribueront à ruiner les principes de l'Ancien Régime » (H. See, Les idées politiques au XVIIe s., p. 122). (Willems, n° 1355. Brunet, II, 1044. Van der Haegen, p. 112). Bel exemplaire dans une fine reliure de Gayler Hirou.

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Librairie Hatchuel « Source de la doctrine de Rousseau en matière de théorie musicale » 51 ESTEVE (Pierre). L'Esprit des Beaux Arts.

Paris, C.J. Baptiste Bauche Fils, 1753. 2 volumes in 8, plein veau porphyre de l'époque, dos lisses ornés de compartiments fleu ronnés et cloisonnés, pièces de titre et de tomaison de maroquin bordeaux et havane, (4), 252 p., (3) p. de table et errata et (4), 231, (8) de table, errata et privilège, 17 p. de cata 750 € logue éditeur, vignettes de titre gravées. Edition originale de cet important ouvrage sur l'esthétique consacré, pour la moitié, à la musique, mais aussi : « parole », danse, peinture, sculpture, architecture, achevant de donner une vue encyclo pédique du sujet. Estève adopte un point de vue sensualiste. Dès lors, le seul guide en matière d'appréciation artistique ne peut être fondé que sur les « principes les plus vrais de la sensibilité ». Contre Rameau, il remet en cause l'application du principe de l'imitation en musique et développe une explication physique originale du phénomène des consonances. L'ouvrage est cité comme une source notable de la doctrine de Rousseau en matière de théorie musicale. « Cet essai occupe une place charnière dans l'évolution de la notion d'imitation des passions et marque le passage à de nouvelles conceptions et à de nouveaux discours sur les arts » (cf. B. Cannone, Philosophies de la Musique, Klincksieck, 1990, passim). François Estève (1720 1790) était médecin et membre de l’Académie des sciences de Montpellier. (Corot, p. 72. Fétis, III, 160. B.A. Elkner, Pensée esthétique en France au XVIIIe, 1971, p. 65 67). Importants accrocs aux coiffes avec manque. Intérieur très frais.

52 ESTIENNE (Henri). Traicté de la conformité du lan

gage français avec le Grec (...). Paris, Jaques du Puys, 1569. In 8 (166 x 110 mm), plein maroquin olive, dos janséniste à 5 faux nerfs, titre doré, doré sur tranches, guirlande sur 1 500 € les chasses (rel. Capé), (36), 171 p. Seconde édition, la première en France, partagée entre Jacques du Puis et son beau frère de Robert Estienne, du premier écrit d'Henri Estienne en langue française. L'auteur montre que, par sa conformité avec le grec, c'est à dire avec la plus belle langue qui ne fût jamais, le français devait préten dre à la place d'honneur dans la littérature des peuples modernes. Renouard (1854, n° 821) jugeait cette seconde édition « bien exécu tée et, en quelques endroits, plus correcte que l'édition de 1565 ». (Adams, S 1794. En français dans le texte, 62. Renouard, p. 125). Bel exemplaire, grand de marges, dans une reliure janséniste de maroquin signée par Capé.

53 ESTIENNE (Henri). Epigrammata Graeca, selecta ex Anthologia. Interpreta ad

verbu[m], & carmine, ab Henrico Stephano : quaedam & abaliis. Loci aliquot ab eodem annotationibus illustrati. Eiusdem interpretationes centum & sex unius distichi, aliorum item quorundam epigrammatum variae. [Genève], execudebat Henricus Stephanus, 1570. In 8 (175 x 115 mm), vélin souple de l'époque, titre manuscrit au dos, (4) f. et 311 p. [sign. a t8, v4], vignette de titre à la marque des Estiennes, caractères romains, italiques et 1 500 € grecs, bandeaux, titres courants. Edition en partie originale imprimée avec soin par Henri Estienne, à l’aide d’une grande variété de polices de caractère.

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Librairie Hatchuel L’ouvrage est composé d’une sélection de 260 épigrammes grecques, qu’Henri Estienne enrichit de ses propres traductions en prose et en vers, ainsi que de quelques pièces de son ami Paul Schede. Selon Fred Schreiber, la partie la plus intéressante réside dans les multiples traductions qu’Henri Estienne donne de certaines épigrammes (p. 265 296) : il offre, ainsi, 106 versions différentes du même distique, une performance qui lui procurait une si grande fierté qu’il l’annonce dans la page de titre, expliquant même, dans sa dédicace au comte Otto von Solms Sonnenwalde, qu’il avait accom pli ce tour de force poétique pour combattre l’ennui qu’il éprouvait lors de ses voyages à cheval. Cette publication causa l’emprisonnement de l'auteur, qui n’avait pas sollicité l’autorisation préalable du Conseil de Genève. (Graesse II, 506. Renouard, Estienne, 134, n° 4. Schreiber, n° 177). Une page de parchemin manuscrit enluminé a été utilisée comme fond pour la reliure. Petite signature ex libris de l'époque sur le titre : « S. Bartholomae Noviomensis [Noyon] ». Trois lignes manuscrites anciennes en grec sur la première garde blanche.

Bel exemplaire, grand de marges, bien conservé dans sa première reliure de vélin souple.

La toute première exposition des produits de l’industrie 54 EXPOSITION INDUSTRIELLE (1798). Exposition publique des produits de l'in

dustrie française : catalogue des produits industriels : qui ont été exposés au Champ de Mars pendant les trois derniers jours complémentaires de l'an VI ; avec les noms, dépar temens et demeures des artistes et manufacturiers qui ont concouru à l'exposition; suivi du Procès verbal du Jury nommé pour l'examen de ces produits. Paris, Imprimerie de la République, vendémiaire an VII [octobre 1798]. In 8, broché, couverture papier gris de parution, 25 p. dont faux titre et titre. 1 200 € Rare exemplaire du rapport officiel de la toute première exposition des produits de l’industrie, d’abord nationale, qui deviendra universelle. Créée à l’initiative de François de Neufchâteau, alors ministre de l’Intérieur, afin « d’offrir un panorama des productions des diverses branches de l’industrie dans un but d’émulation », l’Exposition se tint du 18 au 21 septembre 1798 au Champ de Mars, sous des arcades « à la grecque » dessinées par David. Seize départements y prirent part et 110 exposants, désignés par le catalogue comme « artistes et manufacturiers ». A la suite de son très grand succès populaire, il fut convenu de la renouveler chaque année. On y trouve : Porcelaines de Russinger Statue en pied du général Bonaparte fondue par Martin Tapisseries d’Aubusson de Roby Verrerie de Saget Les belles éditions de Didot jeune sur peau de vélin Faïences de Villeroy Produits de la Manufacture de Sèvres Caractères d’imprimerie de Pierre Didot, Firmin Didot et Herhan, etc., etc. Cf. Sandoz (G. R.) et Guiffrey (J.), Arts appliqués et industries d’art aux expositions, 1912, p. 1 5 et C. Douyere Demeulenaere, Expo. publiques des produits de l’industrie française, Répertoire méthodique, 2008. (Tourneux, 15007. Manque au catalogue de la BnF. Seulement 2 ex. dans les bibliothèques françaises). Exemplaire tel que paru, sous couverture de papier gris d’origine.

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55 [FALQUES ou FAUQUES (Marianne Agnès Pillement, dame de)]. La dernière guerre des bêtes, Fable pour servir à l'histoire du XVIIIe siècle. Par l'auteur d'Abassai. Londres [i.e. Geneva], C.G. Seyffert, 1758. 2 tomes reliés en un volume in 12, cartonnage à la Bradel ancien, 76 p. et 72 p., pages de 400 € titre comprises. Edition à la date de l’originale de cette allégorie sur la lutte entre la Grande Bretagne et la France pour la possession de l'Acadie (An allegory on the struggle between Great Britain and France to possess Acadia, Nova Scotia today). La « clé » figure au dernier feuillet de la 1ère partie (p.75 76). « Accompagnée d'une clé fort utile, l’œuvre repose sur une connaissance impeccable des événements, des alliances, mais aussi des causes du conflit » (M. L. Giro Swiderski, Terrae Incognitae de l'écri ture Féminie, Legas, 2004, p. 88). Née à Avignon (1720 1777), mademoiselle de Fauques (ou de Falques) composa de nombreux romans parallèlement à des pièces séditieuses ou d’actualité. Religieuse défroquée après dix ans de couvent, répertoriée dans les registres de la police de Louis XV, elle défraya la chronique scandaleuse de son temps. Forcée de s'exiler en Angleterre, elle y devint préceptrice. Après avoir réintégré la France, elle se suicida en 1773. Voir S. Boudin, Une romancière et aventurière des Lumières : Marianne Agnès Falques, dite la Vaucluse, thèse, 1994. (Sabin, n°23929). Reliure très frottée. Un mors en partie fendu, coiffes usées. Exemplaire entièrement non rogné.

56 FICIN (Marsile), PIC DE LA MIRANDOLE (Giovanni Francesco), LE FEVRE DE LA BODERIE (Guy) traducteur. Discours de l'Honneste amour, sur le Banquet de Platon par Marsile Ficin (...). Traduit de Toscan en François, par Guy le Fevre de la Boderie (...). Avec un Traicté de I. Picus Mirandulanus sur le mesme subject. Paris, Lucas Breyel, 1588. Petit in 8, plein veau, dos à nerfs orné d'un décor au petit fer, tranches rouges (rel. 1740), 5 000 € (8), 260 f., bandeaux et lettrines. Très rare seconde édition partagée avec Abel L’Angelier, en partie origi nale, du célèbre commentaire du banquet de Platon composé par Marsile Ficin, dans « la belle traduction » de Guy Le Fèvre de La Boderie. Elle est augmentée de la traduction, par Gabriel Chappuys, du Commentaire sur une chanson d'Amour de Girolamo Benvivieni par Giovanni Pico della Mirandola (f. 193 260). Contient parmi les feuillets préliminaires, une épître accompagnée d’une élégie de Le Fèvre de La Boderie à Marguerite de Valois et une seconde épître du même à Bernard del Nero et Antoine Manetti. « Cette œuvre de Ficin a marqué profondément et durablement la réfle xion sur l'amour à l'aube des temps modernes, déclenchant une longue série de dialogues et traités parmi lesquels brillent ceux de Pic de la Mirandole, de Bembo ou de Giordano Bruno, et imprégnant de ses concepts la poésie amoureuse pendant deux siècles » (Pierre Laurens, Belles Lettres, 2002). (Arbour, 703. J. Balsamo & M. Simonin, Abel L'Angelier et Françoise de Louvain, n°200 [au nom de L'Angelier]. Roudaut n° 19 et n°36). Quelques rares auréoles et petits accrocs à la reliure. Petite signature autographe sur la garde blanche de l'écrivain Louis Aimé Martin (1782 1847), qui devint conservateur de la bibliothèque Sainte Geneviève. Il fut l'élève et l'ami de Bernardin de Saint Pierre, dont il épousa la veuve et édita les Œuvres. Quelques rares auréoles claires à quelques feuillets. Quelques petits accrocs à la reliure. Très bon exemplaire.

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Librairie Hatchuel La réorganisation des études médicales en France

57 [FOURCROY (Antoine-François, comte de)]. Plan général de l'enseignement

dans l'Ecole de Santé de Paris. Imprimé par ordre du Comité d'Instruction publique de la Convention Nationale. Paris, Imprimerie de Ballard, An III de la république [1794]. In 8, broché, 49 p., non rogné. 400 € Edition originale du plan de réorganisation des études de médecine en France, fruit des projets que Fourcroy élabora avec Lavoisier et qui aboutirent au décret de décembre 1794 qui instituait la créa tion de trois « écoles de santé » à Paris, à Strasbourg et à Montpellier. Le nouvel enseignement médical repose sur quatre principes : la fusion de la médecine et de la chirur gie, la création d'un enseignement clinique pratique dans les hôpitaux, la sélection par concours et l’obtention d’un diplôme à valeur universelle. Contient les programmes des 12 cours permanents, par spécialités médicales, avec le détail des ensei gnements et le nom des professeurs responsables (Hallé, Pinel, Percy, Choppart, Corvisart, Baudeloque, etc.), le programme, etc. L'école de Santé fut instituée par le décret du 14 frimaire de l'an III. Les cours commencèrent dès l'an née suivante au couvent des Cordeliers, ancien siège de l'Académie Royale de Médecine. Le rapport est signé de Fourcroy, C.A. Primeur, Lalande, etc. (Catalogue de l'histoire de France, n°1060. Martin & Walter, IV/2, n° 4612). Petite restauration au titre. Exemplaire non rogné.

58 HISTOIRE DE l’IMPRIMERIE FOURNIER (Pierre-Simon). Traités historiques et critiques sur l'origine et les progrès de l'imprimerie. 1- Dissertation sur l'Origine et les Progrès de l'Art de graver en Bois, pour éclaircir quelques traits de l'Histoire de l'Imprimerie, & prouver que Guttemberg (sic) n'en est pas l'Inventeur. Paris, Impr. de J. Barbou, 1758. (2) f., 92, (3) p. titre inclus. 2- De l'Origine et des Productions de l'Imprimerie primitive en taille de Bois ; avec une réfutation des préjugés plus ou moins accrédités sur cet Art (...). Paris, Barbou, 1759. 263 p. titre inclus. 3- Observations sur un Ouvrage intitulé « Vindiciae Typogra phicae » (...). Paris, Barbou, 1760. 62 p. titre inclus. 4- Remarques sur un Ouvrage intitulé « Lettre sur l'Origine de l'Imprimerie, &c. Pour servir de suite au Traité de l'Origine & des productions de l'Imprimerie primitive en taille de bois ». Paris, Barbou, 1761. (1) f. bl., 84 p. titre inclus. 5- Lettre à M. Fréron, au sujet de l'édition d'une Bible annoncée pour être la première production de l'Imprimerie. Paris, Barbou, 1763. 14 p.

5 ouvrages reliés en un volume in 8, plein veau marbré de l’époque, dos lisse entière ment doré « à la fanfare », frise d’encadrement sur les plats, pièce de titre de maroquin bordeaux, tranches marbrées (mors restaurés), chaque partie comporte sa page de titre imprimée dans un encadrement. 1 800 € Edition originale de ce recueil de quatre importants essais sur l’origine de l’imprimerie, réunis sous page de titre et table générales par l’éditeur Joseph Barbou qui a ajouté la célèbre lettre de Fréron sur le premier livre imprimé. Graveur et fondeur de caractères, auteur d’importantes inventions en matière de typographie, d’un manuel typographique de référence et de l’article « Caractères » pour l’Encyclopédie Diderot D’Alembert, Pierre Simon Fournier est également celui qui a donné aux caractères de musique la forme ronde qu’on leur connaît (1756). librairie@hatchuel.com


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Il défendit la thèse que le premier imprimeur et premier utilisateur des caractères mobiles était Peter Schoeffer de Mayence, avant Gutenberg. (Bigmore and Wyman, A Bibliography of printing, I, 228. Brunet, II, 1360) Bon exemplaire, intérieur très frais, grand de marges

59 [FREDERIC II, Roi de Prusse]. Panégyrique du sieur Jacques Mathieu Reinhart, maître cordonnier, prononcé le 13e mois de l'an 2899 dans la ville de l'imagination par Pierre Mortier, diacre de la Cathédrale [i.e. Frédéric II]. S.l., 1759. 400 € In 12, broché, couverture marbré ancien, 31 p. impr. en petits caractères. Edition originale de cet important texte théorique de Frédéric II dans lequel le roi de Prusse expose sa vision philosophique et morale de la société, de l'individu et des rapports sociaux. A propos de cet écrit, Voltaire livra ce commentaire sarcastique dans une longue lettre au roi du 22 mars 1759 : « Sire, je vous le dirai jusqu'à la mort, content ou mécontent de Votre Majesté, vous êtes le plus rare homme que la nature ait jamais formé. Vous pleurez d'un œil et vous riez de l'autre (…) en faisant marcher cent soixante mille hommes vous donnez l'immortalité à Jacques Mathieu Reinhart, maître cordonnier (…) ; mais comme à vos yeux tous les hommes sont égaux, j'aime autant faire des vers que des souliers. Il est beau à Votre Majesté d'avoir fait le panégyrique d'un cordonnier dans un temps où depuis l'Elbe jusqu'au Rhin les peuples vont nu pieds ». (Conlon, Siècle des Lumières, 59 :791). Petite auréole claire au dernier feuillet. Très bon exemplaire.

60 FRENICLE (Nicolas). Les Œuvres de N. Frenicle, conseiller du Roy et general en

sa Cour des Monnayes. Paris, Jean de Bordeaux, 1629. 3 parties en un volume in 8, demi vélin blanc à la Bradel, dos lisse orné d'un petit fleu ron central, titre et date calligraphiés à la plume (rel. du XIXe s.), (1) f. de titre, (6) p. de prélim., 268 p. et (1) f. de faux titre, (6) p. de prélim., 172 p., (5) p. de table. 1 000 € Première édition collective, partagée avec Toussainct du Bray, des œuvres de Nicolas Frenicle, réunissant ses hymnes, élégies, sonnets et églogues. Conseiller à la cour des monnaies, l'auteur n'avait que 29 ans lorsqu'il publia ce recueil. Ami de Chapelain, Frenicle participa au groupe des « Illustres Bergers », compagnie littéraire cons tituée vers 1625 avec Guillaume Colletet, Jean Ogier de Gombauld, Louis Mauduit, Claude Malleville, Antoine Godeau, les frères Germain, Philippe Habert, etc. Ces jeunes gens, qui prirent modèle sur les héros de l'Astrée, se réunissaient pour cultiver la poésie dans les environs de Paris, sur les bords de la Seine. A la fois ouverts au classicisme naissant et sensi bles à la spiritualité de la réforme, réunis par leur admiration pour Ronsard et Malherbe, ils s'effor çaient de concilier leur ferveur religieuse avec une littérature galante, voire gaillarde. Selon Lachèvre (cf. infra), Frenicle avait participé au Parnasse satyrique, et comme tel, fut incriminé en 1623 par le Parlement de Paris. Contient, parmi les pièces préliminaires, des pièces de L. Mauduit, J. C. Villeneuve, C. Morin, A. Godeau, C. Malleville et Deslandes. La troisième partie (Eglogues) figure sous page de titre et pagination particulières. (Arbour, Toussaint Du Bray, n°281. Bibliothèque De Backer, 743 : « De la plus grande rareté ». Brunet, II, 1390. Lachèvre, Recueils collectifs de poésies libres et satiriques, p. 225. Picot, I, 824). De la bibliothèque de Frédéric Lachèvre, avec son ex libris gravé. Très bon exemplaire. librairie@hatchuel.com


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61 FURETIERE (Antoine). 1- Essais d'un dictionnaire universel, Contenant généralement tous les mots François tant vieux que modernes, & les termes de toutes les Sciences & des Arts […]. Amsterdam, Henri Desbordes, 1685. (8), 313, (2) p. 2- Factum pour Messire Antoine Furetière, Abbé de Chalivoy. Contre quelques uns de l'Académie françoise. Amsterdam, Henri Desbordes, 1685. (8), 160 p. 2 ouvrages reliés en un volume in 12, plein veau brun marbré de l'époque, dos à nerfs 650 € orné, tranches rouges (qqs petits accrocs, qqs rousseurs). 1- Seconde édition du « prospectus » que Furetière publia pour présenter son dictionnaire et qui mit le feu aux poudres. Irrité par la lenteur des travaux de l'Académie, Furetière obtint de Louis XIV un privilège pour publier son propre Dictionnaire. Furieux de cette « trahison », les académiciens exclu rent Furetière de leur rang à la suite de cet opuscule et obtinrent de Louis XIV le retrait du privilège. Furetière répliqua en publiant de violents pamphlets contre l'Académie et les académiciens (cf. le factum qui suit). « Ces Essais d’un dictionnaire universel comportent 350 mots choisis par Furetière comme échan tillons du dictionnaire qu’il est en train d’élaborer et dont il annonce la parution prochaine. Il s’agit en fait pour le lexicographe de démontrer que son dictionnaire n’est en rien identique à celui de l’Académie qui pouvait manquer d’être légitimement inquiète devant ce projet rédigé par l’un des siens, d’autant plus qu’il dépassait l’envergure du dictionnaire de l’Académie » (Jean Pruvost). (Brunet, II, 1425. Tchemerzine Scheler, III, 397). 2- Edition originale du premier des brûlots que Furetière lança contre ses anciens collègues acadé miciens. (Brunet, II, 1425. Tchemerzine Scheler, III, 398).

La première étude sur « l'art du patinage » 62 GARCIN (Jean). Le vrai Patineur, ou Principes sur l'Art de Patiner avec grâce,

Précédé de réflexions et de remarques critiques sur la manière de quelques Patineurs inélégants, ainsi que sur les différens formes de Patins, le choix que l'on doit en faire, et les variations dont cette chaussure est susceptible; Le tout orné de gravures représentant les principales attitudes du Patineur. Paris, Delespinasse, Delaunaux, Nepveu, et chez l'Auteur, de l'imprimerie de J. Gillé fils, 1813. In 8, broché, couverture de papier muet ancien, xxiv, 93 p. frontispice gravé par Tardieu et 6 planches (sur 7), imprimé sur papier fort. 1 000 € Edition originale de cette étude, la première sur « l'art du patinage », illustrée d'un frontispice et de 6 planches hors texte (sur 7) gravées par Ambroise Tardieu. Le frontispice représente une patinoire : « Les plaisirs de la Glacière », les autres des patineurs accomplissant des figures sportives. Dès le XIVe, le patin à glace devint une pratique récréative aux Pays Bas, puis sportive dès le XVIIIe en Angleterre et en France. « Dans ce traité, Jérôme Garcin décrit avec force détails cette façon d'évoluer avec élégance sur la glace et souligne la complexité technique des enchaî nements des figures » (cf. Yves Morales, Une histoire culturelle des Sports d'Hiver, p. 31 sq.). L'ouvrage contient, en fin, un répertoire du « Voca bulaire des mots techniques de l'art du Patin ». (4 p.). Garcin serait également l'inventeur du patin à roulet tes (cf. Y. Morales). (Fred W. Foster, A Bibliography of Skating, p. 35). Petits défauts de papiers et quelques auréoles claires. Bon exemplaire, tel que paru, non rogné.

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Librairie Hatchuel Gerdil oppose Descartes à Locke en faveur de l'immatérialité de l'âme

63 GERDIL (Hyacinthe-Sigismond). L'immatérialité de l'âme démontrée contre M.

Locke. Par les mêmes Principes, par lesquels ce Philosophe démontre l'Existence & l'Immatérialité de Dieu, avec des nouvelles preuves de l'immatérialité de Dieu et de l'âme (...). Turin, De l'Imprimerie Royale, 1747. In 4, cartonnage souple crème de l'époque cordé, (22), 283, (1) p. 650 € Edition originale de ce « grand ouvrage dans lequel Gerdil oppose Descartes à Locke, en faveur de l'immatérialité de l'âme » (F. Bouillier, Histoire de la philo sophie Cartésienne, II, p. 550 sq.). « Ce Cartésien se rapproche de Leibniz et surtout accepte et développe les doctrines de Malebranche. En plein XVIIIe siècle, il oppose encore la physique de Descartes à celle de Newton et la théorie de l'étendue intelligible au sensua lisme de Locke. Il combat au nom de ces principes, l'empirisme dans la morale, dans la jurisprudence, dans l'esthétique » (Franck, Dict. de philosophie, 616). Provincial des Barnabites de Savoie et du Piémont, précepteur du fils du roi Charles Emmanuel III et professeur de philosophie à Turin, doué d'une prodi gieuse érudition, Gerdil fut l'adversaire infatigable des Philosophes. Rousseau le désigna, selon le P. Fontana, comme l'un de ses rares adversaires qui mérita sa considération. Vignette ex libris armoriée collée au verso du titre « Riscasoli Firidolfi ». Bel exemplaire, grand de marges, dans son cartonnage souple d'origine.

Le moment décisif dans l'histoire de l'émancipation des juifs en France 64 JUDAICA GREGOIRE (Abbé Henri). Essai sur la régénération physique, morale

et politique des Juifs; Ouvrage couronne par la Société Royale des Sciences et des Arts de Metz, le 23 Août 1788. Metz 1789. Metz, Imprimerie de Claude Lamort. Se trouve chez Devilly. A Paris, chez Belin. A Strasbourg, à la Librairie Académique, 1789. In 8, demi maroquin rouge, dos lisse orné d'un décor de compartiments dorés garnis d'un fer révolutionnaire central répété, pièces de titre de maroquin bronze, daté en pied, plats de papier marbré (rel. moderne), (4) f., 262 p., (2) p. de privilège. 3 300 € Edition originale de cet ouvrage qui marque le moment décisif dans l'histoire de l'émancipation des juifs en France. L’abbé Grégoire composa cet essai en réponse à un concours de la Société royale des Sciences et des Arts de Metz (1787) : « Est il des moyens de rendre les Juifs plus utiles et plus heureux en France ? ». « [Cet] essai demeure comme un symbole pour une partie de l'humanité. C'est un lieu de rencontre spiri tuelle où se rejoignent la situation misérable des Juifs de France à la fin de l'Ancien Régime, l'interrogation des hommes des Lumières face à cette condition bafouant l'idéologie naissante des droits de l'homme et la force de conviction de l'Abbé Grégoire, assuré ment l'un des hommes que le refus de l'injustice et la générosité du cœur ont conduit à soutenir le plus fermement la cause des opprimés » (Robert Badinter) (En français dans le texte, n°193. Martin & Walter, 15622. Monglond, I, 135. Szajkowski, n°9, p.859). Quelques auréoles claires anciennes. Bel exemplaire, très bien relié, en demi maroquin rouge dans le goût de l'époque. librairie@hatchuel.com


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65 GREGOIRE DE NYSSE (Saint), NEMESIOS. Divini Gregorii Nyssae Episcopi

qui fuit frater Basilii Magni libri octo. I. De Homine II. De Anima. III. De Elementis. IV. De Viribus animae. V. De Voluntario et involuntario. VI. De Fato. VII. De Libero arbitrio. VIII. De Providentia. Strasbourg, Matthias Schürer, 1512. In folio, plein cartonnage à la Bradel de papier marbré à la main, petits coins de cuir, double gardes de papier japon (rel. moderne), (6) f. n. ch. et LX f. [Sign. A H6, I4, K6, L8], 2 800 € beau titre emblématique gravé sur bois. Très rare première édition de la traduction latine du grec, par Burgundius Pisanus, revue par Johannes Kuno, éditeur du texte. Caractères romains, manchettes, initiales d'attente. Titre rouge et noir dans un large encadrement emblématique très élaboré gravé sur bois par Urs Graf. Somme d'inspiration néoplatonicienne composée par Némésius, évêque d’Emèse en Syrie vers 400, le De natura hominis se présente comme la première anthropologie philosophico chrétienne. Il renferme l’exposé du premier modèle de localisations cérébrales fonctionnelles. Recensé par Graesse (Livres rares et précieux, III, 148) parmi « les traductions les plus rares et les plus remarquables ». (Garrison & Morton, 571. Graesse, II, 148. Norman, 1581. Panzer, VI, P.55, 249. Ritter, 1037). Page de titre rogné sur les trois marges (de 1.5 cm environ). Commentaire anciennement calligraphié à la plume sur une première garde blanche. Bon exemplaire, bien conservé.

66 HALBWACHS (Maurice). La théorie de l'homme moyen. Essai sur Quetelet et la

statistique morale. Paris, Félix Alcan, 1912. In 12, chagrin vert bronze de l'époque, dos à nerfs orné de filets, (2) f., 180 p.

350 €

Edition originale. La thèse complémentaire de Maurice Halbwachs publiée dans la Bibliothèque de philosophie contemporaine, dans laquelle l'auteur analyse, sous un angle critique, l'œuvre de Quetelet et son concept d'« Homme moyen ». « L'ouvrage demeure méconnu, même s'il a nourri la réflexion de Georges Canguilhem sur le normal et le pathologique. C'est l'œuvre de jeunesse d'un élève d’Henri Bergson, familier de l'œuvre de Leibniz et surtout passionné par l'étude des faits sociaux et économiques selon la méthode sociolo gique d'Emile Durkheim (…). Rigoureux et intuitif, il indique, dès 1912, certains des renouvellements les plus actuels de la sociologie » (Eric Brian). (Willems, p. 136). Cachets. Très bon exemplaire, bien relié.

67 HOLBACH (Paul Thiry, baron d'), COLLINS (Anthony) RECUEIL 1- [HOLBACH (Paul Thiry, baron d')]. L'esprit du judaïsme ou Examen raisonné de la Loi de Moyse, & de son influence sur la Religion Chrétienne. Londres, 1770 [i.e. Amsterdam, M. M. Rey, 1769]. (4), xxii, 201 p. 2- COLLINS (Anthony). Essai sur la nature et la destination de l'Ame Humaine (...). Traduit de l'Anglois, sur la dernière Edition revue & corrigée par l'auteur. Londres [i.e. Amsterdam, Marc Michel Rey], 1769. (8), 295 p. 2 ouvrages reliés en un volume in 12, plein veau de l'époque, dos à nerfs fleuronné et cloisonné (monogramme doré en tête), pièces de titre bordeaux et noir, filet d'encadre 1 200 € ment à froid sur les plats, tranches mouchetées bleues. 1- Edition originale de cet ouvrage imprimé par M. M. Rey d'Amsterdam vers la fin de 1769, selon D'Holbach et ses amis, n°1552. Dans ce classique du matérialisme au XVIIIe siècle, d’Holbach jette les bases d’une dénonciation radicale des religions révélées. Il démontre que le christianisme con serve l'essentiel de son héritage provenant du judaïsme, dont il a repris et amplifié le pouvoir d'asser vissement et d'obscurantisme. (Vercruysse 1770, D1). 2- Première édition française probablement sortie des presses de M. M. Rey, dans une traduction attribuée à d’Holbach. librairie@hatchuel.com


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Librairie Hatchuel L’ouvrage contient le recueil des pièces composées par Anthony Collins, libre penseur, élève et ami de Locke, dans la polémique qui s’était engagé entre lui même, Samuel Clarke et Henry Dodwell, sur l'immatérialité et l'immortalité de l'âme. De très larges extraits de cet ouvrage ont été cités par Naigeon dans l’Encyclopédie Méthodique. L’ouvrage a été interdit et condamné au feu. (Colon, Siècle des Lumières, 69 :676. Holbach et ses amis, 1553. Peignot, Livres condamnés, II, p.214. Vercruysse, p. 32). Provenance : Joseph Marie Brossays Duperray (1731 1794), avec ex libris héraldique et monogramme doré au dos. Avocat à la cour en 1759, devenu substitut du Procureur Général du Roi au parlement de Bretagne, puis commissaire des états de Bretagne, il s’illustra lors la révolte du parlement de Bretagne. Très bel exemplaire.

« La véritable seconde édition & définitive, seule corrigée et reconnue par Laclos » 68 [LACLOS (Pierre Choderlos de)]. Les Liaisons dangereuses, ou Lettres

Recueillies dans une Société, & publiées pour l'instruction de quelques autres. Par M. C... de L... Amsterdam, et Paris, chez Durand neveu, libraire à la sagesse, rue Galande, 1782. 4 parties reliées en 2 volumes in 12 (170 x 95 mm), plein veau marbré de l'époque, dos lisses ornés de compartiments fleuronnés et cloisonnés, pièces de titre et de tomaison de veau bordeaux et bronze, tranches rouges, 248 p. ; 242 p. ; 231 p. et 257 p. (chaque partie est précédée d'un faux titre et d’un titre inclus dans la pagination). 4 500 € « Véritable seconde édition », donnée comme « très rare » par Max Brun (Biblio. des éditions des Liaisons dangereuses, « B », p. 10), parue immédiatement à la suite du tirage « A ». Elle est une impression nouvelle, entièrement recomposée, la seule édition corrigée par l'auteur. Elle contient le même nombre de cahiers et de pages que la première et est imprimée sur le même papier, avec les mêmes caractères. Cette édition a été identifiée par Gérard Willemetz conserva teur à la Bibliothèque Nationale, sur l’unique exemplaire alors connu, acheté à Camille Bloch en 1928 (cf. La véritable deuxième édition originale des 'Liaisons dangereuses', Bulletin du bibliophile, 1957, n°2, p. 45 52 et Max Brun, Etudes des éditions..., id., 1958, p. 125 134). « Le 19 juillet 1802, répondant à une question sur les exem plaires des Liaisons dangereuses, Laclos nous apprend qu'il n'a participé qu'à deux éditions de son roman, celles pour lesquelles il a passé contrat avec le libraire Durand : l'édition originale prévue par l'acte du 16 mars 1782 et cette deuxième édition, en application de l'avenant du 21 avril 1782, compor tant les mêmes nombres de pages, parue en mai. Celle ci constitue une révision de l'originale, en ce sens que les fautes ont été corrigées. C'est cette seconde édition, plus correcte que la première, que nous reproduisons (…). Aucune des éditions ultérieures n'a d'autorité » (cf. René Pomeau, préface à réédition des Liaisons, GF, 2006). Ainsi, cette édition est la seule que Laclos ait personnelle ment revue et celle qui a servi aux rééditions modernes. Quelques infimes traces de restaurations à la reliure, qqs rousseurs et petites taches à qqs feuillets. Bel exemplaire, bien relié à l’époque. librairie@hatchuel.com


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69 JUDAICA BOUCHE (Charles-François). De la restitution du Comté Venaissin, des villes et état d'Avignon ; Motion imprimée sous l'autorisation de l'Assemblée Nationale, par son Décret du 31 novembre 1789. Paris, Baudouin, 1789. 400 € In 8, broché, couverture papier marbré moderne, 40 p. Edition originale. « La première démarche auprès de la Constituante en faveur du rattachement des territoires pontificaux. L'avocat Bouche se montre conscient des problèmes que peut poser l'intro duction d'un nouveau contingent d'israélites dans la nation. Il consacre les chapitres X et XI aux moyens à prendre (...) et propose des solutions à la question de l'admission des Juifs à la citoyenneté française (...) » (Les juifs et la Révolution française, p. 145). « Bouche traite des juifs de ces Etats ; il rappelle leurs longues souffrances. Sans les admettre au rang de citoyens, il propose, pour eux et leurs coreligionnaires de France, un régime qui leur accorderait sûreté pour leurs personnes et leurs biens et supprimerait toutes marques distinctives et taxes arbi traires » (cf. Art. in Société des Études Juives, EPHE, 1937, p. 40 sq.). (Martin & Walter, I, 4415). Bon exemplaire, très frais.

70 LA FAYETTE (Marie-Madeleine, comtesse de). Histoire de Madame Henriette d'Angleterre Première Femme de Philippe de France Duc d'Orléans. Par Dame Marie de la Vergne Comtesse de la Fayette. Amsterdam, Michel Charles le Cene, 1720. In 12, pleine basane brune de l'époque, dos à nerfs souligné de filets dorés, tranches mouchetées (dos lég. frotté, coiffe sup. élimée), (4) f. titre inclus, 223 p., (25) p. de cata logue, portrait frontispice gravé par Schouten, titre rouge et noir. 850 € Edition originale de premier tirage, ornée du portrait d'Henriette d'Angleterre gravé en taille douce par Schouten. On trouve en fin le catalogue de l’éditeur Le Cène (25 p.). « Mme de La Fayette entreprit d'écrire la biographie de la belle sœur du roi, Henriette d'Angleterre. Devenue la confidente de la princesse, elle avait ses entrées à la cour et, à la demande de son amie et protectrice, commença à écrire (...). Le récit fiable d'un témoin » (Jean Montenot). « La plus grande romancière du XVIIe siècle ; on le savait. Mais aussi une des plus grandes mémorialistes de son temps. La voici confidente privilégiée de l'Histoire. Fidèle à soi, mais véridique. Aucun document n'est plus authen tique. Tout est révélé ici de la princesse (...) » (G. Sigaux, Mercure de France). Ce mémoire est le seul ouvrage, la correspondance exceptée, où Madame de La Fayette parle d'elle même à la première personne. (J. de Bazin, Biblio. de Mme de La Fayette, F, p. 6. Brunet III, 744. Tchemer zine Scheler, III, n° 842). Bon exemplaire.

71 LAMENNAIS (Abbé Félicité de). De la religion considérée dans ses rapports avec

l'ordre politique et civil. Première [et Deuxième] partie. Paris, Bureau du Mémorial Catholique, 1825 et 1826 2 tomes reliés en un volume in 8, demi veau chaudron, dos orné de filets dorés et à froid, palettes en tête et pied, plat de papier marbré, tranches mouchetées (rel. de l'époque), 106 p. et 263 p. faux titres et titres inclus (qqs auréoles claires). 350 € Edition originale des deux tomes de cette étude sur la situation religieuse et politique de la France qui « souleva des tempêtes ». Bien que défendu par Berryer, Lamennais fut condamné le 22 avril 1826 pour attaques contre les droits du roi et provocation à la désobéissance aux lois de l'Etat et la destruc tion de l’ouvrage fut ordonnée. (Drujon, Catalogue des ouvrages condamnés, p. 220). Très bon exemplaire, bien relié. librairie@hatchuel.com


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72 LA MOTHE LE VAYER (François de), [LECLERC DE MONTLINOT

(Charles-Antoine-Joseph)]. L'Esprit de La Mothe Le Vayer, par M.C.D.S.P.D.L. S.l. [Paris, Vincent], 1763. In 12, plein maroquin rouge de l'époque, dos lisse orné de compartiments fleuronnés et cloisonnés, triples filets d'encadrement sur les plats, armes royales mosaïquées sur champ de maroquin olive au centre des plats (Louis XV), dentelle intérieure, tranches 2 800 € dorées, xxxvj, 503, (1) p. Edition originale et unique de cette anthologie des écrits de La Mothe le Vayer tirés des principales œuvres du philosophe scep tique (Vertu des Payens, Opuscules, Petits traités, etc.), classés par thèmes : « Philosophie », « Littérature », « Jugements et caractères », « Mélanges ». L'ouvrage est précédé d'une intéressante biographie « qui four nit de nombreuses indications sur La Mothe Le Vayer, ses rap ports avec ses contemporains, les jugements qui furent portés sur lui, etc. » (Jammes, Libertins érudits, n°231). (Conlon, Siècle des Lumières, 63 :1018. France littéraire, V, 53). Les deux premiers feuillets sont brunis. Quelques traces de restauration. Provenance : Louis XV, avec ses armes mosaïquées sur champ de maroquin olive. (O.H.R., pl. 2495, fer n°21). Les armes mosaïquées de Louis XV sont rares, exceptionnelles sur ce type d'ouvrage. Des bibliothèques du baron Double ainsi que d’O. Bouwens van der Boijen, avec ex libris héraldiques. Bel exemplaire.

73 LAS CASAS (Bartolomé de). La découverte des Indes occidentales par les

Espagnols. Ecrite par dom Balthazar de Las Casas, Evêque de Chiapa. Dedié à monsei gneur le comte de Toulouse. [Traduit par l'abbé J. B. Morvan de Bellegarde]. Paris, André Pralard, 1697. In 12, demi veau blond à petits coins de vélin, dos lisse orné de caissons garnis de fers spéciaux, pièce de titre de maroquin orange, plats de papier bleu, tranches mouchetées (reliure ca 1750), (10), 382, (2) p., planche frontispice gravée. 2 500 € Première édition de la traduction française par l'abbé de Morvan Bellegarde, de l’ouvrage fondamental de Bartolomé de Las Casas. Elle est ornée d'un frontispice gravé par P. Giffart : au premier plan, Cortez s'adresse à Moctezuma, pendant qu'on dépose à leurs pieds or et trésors des Incas. En arrière plan, des soldats brutali sent et enchaînent des indigènes. Dans son avertissement au lecteur, le traducteur annonce : « On a adouci en quelques endroits des choses qui paroissoient trop cruel les, et qui auroient pu faire de la peine aux personnes délicates (…). Voir des femmes empalées avec leurs enfans ; qu'on exposoit à des chiens furieux et enragez, on perçoit les autres avec des lances et des hallebardes. Ils brûlèrent à petit feu (…). On a vu aussi des espagnols assez inhumains pour donner à manger de petits enfans à leurs chiens de chasse qui étoient affamés... » (cf p. 65 82). (Chadenat, 351 3 270. Hanke, Las Casas, 559. Hill, 982. Leclerc, 845. Palau, 46966. Sabin, 11273). Annotations anciennes manuscrites sur le titre. Qqs rousseurs. Bon exemplaire, bien relié. librairie@hatchuel.com


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74 [LAVOISIER (A.-L.)], GUYTON de MORVEAU (L.B.), FOURCROY (A.-F., comte de), BERTHOLLET (C.L.), DUFOURNY (L.-P.). 1- Instruction sur l'établissement des Nitrières et sur la fabri cation du Salpêtre. Paris, Cuchet, An II de la République [4 mars 1794]. viij, 96 p., 4 planches gravées dépliantes. 2- Programmes des cours révolutionnaires, Sur la fabrication des Salpêtres, des Poudres et des Canons (…). Paris, Comité du salut public, An II [1794]. (2), 84 p. 3- DULAC (H. G.). L'Agonie de tous les tyrans, ou les moyens de fabriquer la foudre qui va les exterminer. Paris, G. F. Galletti, An II de la République [1794]. (2) f., (2), 67 p. 4- Instruction pour tous les Citoyens qui voudront exploiter eux mêmes du Salpêtre, envoyée dans toutes les municipalités par le Comité de Salut public (…). Paris, Imprimé à l'Institution Nationale des Enfans aveugles, (1794). 47 p., (2) f. d’explication des figures, 1 grande planche dépliante. Ensemble de 4 ouvrages reliés en un volume in 8, demi maroquin rouge, dos lisse orné de caissons garnis d'un petit fer répété, filets et palettes dorés, pièce de titre de veau 1 800 € bronze (rel. moderne dans le goût de l'époque). Recueil de quatre textes sur la production Salpêtre, grande cause nationale de la Révolution, afin de répondre à la demande croissante de poudre à canon. Lavoisier, nommé régisseur des Poudres et Salpêtres en 1775, améliora la production du salpêtre et permit de la multiplier par 10 en 10 ans. 1- Nouvelle édition de cette Instruction donnée pour la première fois en 1777, augmentée d'un Avertissement de 5 pages signé de Cuchet, l'un des éditeurs habituels de Lavoisier. « The plates have been re engraved by Delettre » (Duveen & Klickstein, n° 208. Martin & Walter, III, 19482). 2- Seconde édition, en 14 leçons rédigées par Guyton de Morveau, des « Leçons patriotiques » desti nées à propager les nouvelles méthodes de fabrication du salpêtre, de la poudre et des canons, fruit des recherches communes des signataires de ce programme. Emprisonné, Lavoisier ne put participer à ce travail dans lequel on retrouve sa marque à toutes les pages sans que son nom ne soit jamais cité. Au nombre des signataires figurent les trois coauteurs avec Lavoisier de la Méthode de nomenclature chimique : Guyton de Morveau, Fourcroy et Berthollet. (Duveen, Bibliotheca Chimica, p. 486. Martin & Walter, Anonymes, 14623). Ex dono manuscrit sur le titre : « Donné par le Comité de Salut Public au citoyen Castagnol ». 3- Nouvelle version des cours révolutionnaires sur la fabrication des salpêtres tenus au Museum par Guyton et Fourcroy, par demandes et réponses. Très rare : seulement 2 ex. à WorldCat (BnF et Berlin). (Martin & Walter, 11729). 4- Edition originale. L’auteur Louis Pierre Dufourny, membre du Cercle Social et président du Directoire du département de Paris, se faisait appeler « L’Homme libre ». Contient l’approbation des membres du Comité de salut public : Robespierre, Carnot, Barère, Billaud Varenne, Lindet, C.A. Prieur (page 12) ainsi que l’instruction elle même : 1° Du choix & de la fouille des terres 2° Du lessi vage des terres salpêtrées 3° De l'évaporation. (Martin & Walter, 7750). Quelques auréoles claires. Bon exemplaire, bien relié.

75 LE MERCIER (Andrew). The Church History of Geneva, in Five Books. As also a Political and Geographical Account of that Republick. Boston, New England ; Sold by S. Gerrish, and other Booksellers, 1732. 2 parties en un volume in 8, plein veau, dos à 4 nerfs, plats ornés d'un jeu d'encadrement de filets à froid garnis d'un fleuron en écoinçons (rel. américaine de l'époque full pane 1 200 € led contemporary american calf), (10), 220 p., (1) f., vi, 76 p., (1) f. errata.

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Edition originale. Né à Caen en 1692 Andrew Le Mercier, poursuivit ses études de théologie à Genève et embarqua pour l'Amérique où il devint le Pasteur à Boston en 1715. « Genève présentée aux Bostoniens » (cf. A. Burckhardt, in Bull. de la Soc. de l'Hist. du Protestantisme Français, 1991, p. 613 637). The Political and Geographical account… has special title page and separate paging. « Wherein the state of religion in that place before Christianity is described ; and also how the gospel was first preached there, and by whom. A catalogue of all the bishops of Geneva, to the time of the Reformation. The state of that church in times of popery. An exact account of the Reformation. The history of that church from that time to this. And lastly things, concerning the church govern ment, the discipline, the ministers and the manners of that church ». (Early American Imprints, I, 3557. Evans, 3596). Petit manque de papier en marge de la p. 27 de la deuxième partie avec perte de qqs caractères. Quelques rousseurs. Provenance : « Jos. Green, 1732 owner's signatures to title page and The gift of Mr. Edward Jackson handwritten from the same hand ». Bel exemplaire conservé dans une reliure américaine de l'époque.

La division du travail et « l’ouvrier-machine » (1801) 76 LEMONTEY (Pierre Edmond). Raison, folie, chacun son mot; petit cours de

morale mis à la portée des vieux enfans. Par P. E. L.. Paris, Imprimerie de Guilleminet, Deterville, An IX 1801. In 8, plein veau raciné orné d'un décor Consulat, dos lisse garni de filets ondulés, fers et palettes dorés, pièce de titre de maroquin, grecque en encadrement sur les plats, tran 350 € ches marbrées (rel. de l'époque), xxxix, 284 p., faux titre et titre inclus. Edition originale. Avocat, homme politique, homme de lettres et historien, l’auteur fut élu député du Rhône à la Législative, s'exila, puis exerça des fonctions officielles sous l'Empire et la Restauration et fut nommé membre de l'Académie française en 1819. Ce recueil d’essais, fables, contes moraux, « rêveries » et pièces historiques (dont un essai sur J. S. Bailly, premier maire de Paris), est surtout cité pour un article précurseur : Influence morale de la division du travail, considérée sous le rapport de la conservation du Gouvernement et de la stabilité des institutions sociales (p. 152 181). Lemontey, qui cite largement Adam Smith et Turgot, examine les effets moraux, politiques et sociaux de la division du travail, à l’aube de la révolution industrielle et s’interroge sur le devenir de cet « ouvrier machine » (le mot est de lui) en gestation. Proudhon reprendra son analyse dans son étude De la création de l’ordre dans l’humanité et Marx, dans Misère de la philosophie saluera l’apport de Lemontey, en le situant aux côtés d’Adam Ferguson et d’Adam Smith. (INED, 2798 bis). Bel exemplaire, très bien relié à l’époque.

Projet d’habitations à bon marché bd Arago à Paris 77 LE ROUSSEAU (Julien). Projet d'établissement d'un quartier mixte & libre d'ha bitations à bon marché pour 10,000 âmes (...). Proposition par M. Julien Le Rousseau, de 35,000 mètres de terrain, très bien situés à Paris, près du Luxembourg, pour la réali sation dudit projet. Voie directe & progressive d'association en diverses branches. Paris, Capelle, 1864. 300 € In 8, cartonnage marbré moderne, 40 p., plan dépliant.

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Edition originale et unique. Projet d'un vaste complexe d'habitations à bon marché dont l'auteur dresse un historique critique des projets achevés. Il propose de reprendre le terrain qui se situerait aujourd'hui entre les bd Arago, A. Blanqui, rue de la Santé et rue de la Glacière soit 35.000 m2 pour y établir des îlots de maisons individuelles à destination des « classes moyennes et inférieures » autour de commodités communes : lavoirs, crèches, salles d'asile, école, gymnases, bibliothèques. L'auteur évalue le coût de l’opération, simule son financement et sa rentabilité et recherche les condi tions d'approvisionnement du nouveau quartier en utilisant les compétences de la Compagnie du Chemin de fer de l'Orléans proche des lieux. De son vrai nom Bruley, l'auteur avait été membre de la secte de l'abbé Châtel puis participa active ment à l'école sociétaire de Charles Fourier dont ce projet porte la marque. (Maitron, II, 499. Seulement 2 exemplaires sur WorldCat dont celui de la BnF). Un mors intérieur fendillé. Bon exemplaire, frais.

78 LIPSE (Juste). Les Politiques ou Doctrine civile de Juste Lipsius. Où est principa lement discouru de ce qui appartient à la Principauté. [Suivi de : De la Constance. Traicté auquel en forme de devis familier est discouru des afflictions, & principalement des publiques, & comme il se faut résoudre à les supporter. Augmenté outre les précé dentes Impression d'un Epitôme & d'Annotations en marge]. Paris, Claude de Monstr'œil & Jean Richer, 1597. In 12, plein vélin souple de l'époque, (12) f., 258, (5) f., le dernier blanc et (12) f., 126 f. pour De la Constance, vignette de titre, bandeaux, lettrines ornées et culs de lampe 850 € gravés sur bois. Première édition collective de la traduction française, par Charles Le Ber, des deux principaux essais de Juste Lipse. Par ses Politiques, l'humaniste belge renouvelle la tradition des « miroirs du Prince », pour traiter des vertus que le Prince doit culti ver, autorisant celui ci à recourir à l’usage de la tromperie ou du crime (fraus), concession au machiavélisme, mais dans le seul but d'affermir un pouvoir dont la destination reste le bien du peuple. Ses prises de position en faveur d’un culte officiel d’Etat et de la répres sion impitoyable des « propagandistes de l'erreur » (« Ure et seca » « tranchez et brûlez » en citant Cicéron), firent scandale et provoquè rent une vive émotion aux Pays Bas. D’abord publié en latin à Leyde en 1589, puis rapidement traduit dans les principales langues européennes, l’ouvrage obtint une large et durable diffusion. De la Constance qui figure ici sous page de titre et pagination sépa rées, place l'auteur comme l'un des principaux artisans de la renais sance du stoïcisme à la fin du XVIe siècle. (Bibliotheca Belgica, III, 1055. Bibliographie Lipsienne, I, p. 154). Joli exemplaire, très bien réservé dans sa première reliure de vélin

79 [LOCKE (John)]. Que la religion chretienne est très raisonnable, Telle qu'elle nous

est representée dans l'écriture sainte (...). Amsterdam, Henri Westein, 1696 et 1703. 2 volumes in 12, plein veau de l'époque, dos à nerfs guillochés or ornés de caissons fleu ronnés, tranches mouchetées (qqs épidermures et petits accrocs), (8), 356, (3) p. et (4), 318 p., titres noir et rouge (qqs rousseurs). 1 200 € Rare première traduction française, complète des deux parties, de The Reasonableness of christia nity, and its vindications, publiée anonymement immédiatement à la suite de l'originale londonienne. librairie@hatchuel.com


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Librairie Hatchuel « In october 1695 Jean le Clerc reported to Locke from Amsterdam that the Westein firm was having the Reasonableness translated into french » (Yolton). La traduction de Pierre Coste, protestant français réfugié en Angleterre au moment de la révocation de l'Édit de Nantes, est fidèle au texte original (« fairly faithfull ») et le traducteur a pris la liberté de diviser l'ouvrage en 15 chapitres. Le second volume, publié en 1703, contient une traduction libre des deux Vindications de Locke, avec notes critiques, commentaires et éclaircisse ments du traducteur placés entre guillemets. Initialement destiné à donner un fondement théorique à une réconciliation religieuse, l'ouvrage souleva une intense polémique en Angleterre et fut abondamment lu et commenté par les Philosophes des Lumières. (Yolton, n°240 et 241). Bon exemplaire, relié à l’époque.

80 LOCKE (John). Essai philosophique concernant l'en

tendement humain, où l'on montre quelle est l'étendue de nos connoissances certaines, et la manière dont nous y parvenons. Traduit de l'anglois de Mr. Coste, par Pierre Coste, sur la quatrième édition, revue, corrigée, & augmen tée par l'auteur. Amsterdam, Henri Schelte, 1700. In 4, plein veau brun de l'époque, dos à 5 nerfs orné de compartiments fleuronnés, pièce de titre de maroquin bordeaux, triple filet estampé sur les plats, roulette inté rieure, (1) f., (56) p., 936 p., (22) p. de table et privilège, por 1 300 € trait frontispice de l'auteur. Première édition de la traduction française, à la marque du Quaerendo. Beau portrait de Locke en frontispice, gravé sur cuivre par Pieter Stevens Van Gunst d'après la peinture de John Greenhill. Yolton (Locke, A Descriptive Bibliography) rappelle que Locke était très désireux que l'ouvrage reçoive une large audience à travers sa traduction française. Celle ci fut assurée par Pierre Coste, « sous les yeux » de l'auteur dans la maison duquel il résidait, et avec son concours actif, d'après la quatrième édition anglaise avant que celle ci ne soit imprimée. Il fallut attendre 14 ans pour qu'une seconde édition française soit publiée et ce n'est que dans la seconde moitié du siècle que l'ouvrage rencontra un vaste succès éditorial. (PMM, n°164 pour l'originale anglaise. Yolton, n° 91). Quelques rousseurs et traces de restauration de restauration à la reliure. Petite déchirure réparée sans perte au portrait. Bon exemplaire, relié à l'époque.

81 LUCIEN de SAMOSATE, MELANCHTHON (Philipp), MORE (Thomas), ERASME (Didier). Luciani Samosatensis dialogi aliquot D. Erasmo Rot. & T. Moro interpretibus. His accessit ex Philippi Melanchth. versione oratio Luciani, Calumniæ non esse temere credendum. &, Encomium Demosthenis. Lugduni, Seb. Gryphium Lugduni [Lyon, S. Gryphe], 1535. In 8, plein vélin rigide, titre doré (rel. moderne), 549, (1) p. et (1) f. à la marque de S. Gryphe [sign. a z8 A L8 M4], vignette de titre, lettrine, caractères italiques. 1 200 €

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Rare et jolie édition donnée chez Gryphe d’œuvres de Lucien de Samosate, dans la traduction latine d’Erasme et de Thomas More d’abord imprimée chez Froben en 1517, auxquels l’éditeur ajoute deux traductions dues à Ph. Melanchthon : De calumnia et Encomium Demosthenis, précédés de la dédicace « Georgio Comiti ab Erbach (…) Ph. Melanchthon » (cf. C. Lauvergnat Gagnière, Lucien de Samosate et le lucianisme en France au XVIe s., Genève, Droz, 1988, n° 2051, p. 383). Exemplaire bien complet du dernier feuillet à la grande marque typographique de Sébastien Gryphe. (Baudrier, VIII, p. 86. Gibson, Th. More, n°87. Gültlingen, V, p. 61 :308. Shaaber, M256. Vander Haeghen, Bibliotheca Erasmiana, II, p. 41). Petite déchirure sans perte p. 343 et petite réparation en marge des feuillets 45 et 543. Seulement deux exemplaires recensés dans les bibliothèques françaises (BM Beaune, BnF Arsenal). Très bon exemplaire.

Histoire de la conquête musulmane de l’Espagne vue par les Maures 82 LUNA (Miguel de) traducteur, ABULCACIM TARIF ABENTARIQUE.

La verdadera historia del rey don Rodrigo : En la qual se trata la causa principal de la perdida de España, y la conquista que della hizo Miramamolin Almançor, Rey que fue del Africa, y de las Arabias, y vida del Rey Iacob Almançor. Compuesta por el sabio Alcayde Abulcacim Tarif Abentarique, de nación Arabe, y natural de la Arabia Petrea. Nuevamente traduzida de la lengua Araviga por Miguel de Luna vezino de Granada. Interprete del Rey don Felipe nuestro Señor. Valencia, Pedro Patricio Mey, 1606. 2 tomes reliés en un volume in 4, plein vélin souple de l’époque, 250 p. et (4), 214 p., 3 500 € (10) p. de table et colophon. Précoce édition de cette importante histoire de la conquête musulmane de l’Espagne vue par les Maures, qui eut un retentis sement considérable à travers toute l’Europe. L’ouvrage est présenté comme la traduction d’un manuscrit découvert à la Bibliothèque de l’Escurial, composé par Abulcacim Tarif, un contemporain des événements. L’interprétation de la conquête diverge radicalement de la doctrine officielle de son temps : l’auteur montre, en effet, une civilisation maure qui apporte bienfaits, paix, prospérité et tolé rance religieuse en Espagne. Le nouveau roi, Miramamolín Jacob Almançor, que tout oppose au lâche et cruel Rodéric dernier roi Wisigoth d'Hispanie, possède toutes les vertus des « miroirs des princes » alors florissants. Né à Grenade, médecin et traducteur arabisant, Miguel De Luna (c. 1545 1615) était issu d’une famille morisque, musulmans d'Espagne convertis de force au catholicisme après la reconquête. « Une des figures proéminentes de la société morisque de Grenade à la fin du XVIe siècle ». (Palau, 144073. Salvá, 2801). Gardes renouvelées, quelques petites restaurations de papier en coin, quelques auréoles claires. Exemplaire de Claude Expilly (Voiron 1561 Grenoble 1636), célèbre magistrat et poète français, avec sa signature ex libris manuscrite sur la page de titre à la date de 1611. Bon exemplaire, relié à l’époque.

83 MACHIAVEL (Nicolas). Histoire florentine de Nicolas Machiavel citoien et Secre

taire de Florence. Nouvellement traduicte d'Italien en François, Par le Seigneur de Brinon Gentil homme ordinaire de la chambre du Roy. Paris, Guillaume de la Noue, 1577. Petit in 8, plein vélin ivoire rigide à petits rabats, dos lisse (rel. moderne), (18), 294, 2 000 € (4) f., vignette de titre à la marque de l'imprimeur, bandeaux et lettrines. librairie@hatchuel.com


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Première édition de la première traduction française des Istorie fiorentine, par le seigneur Yves de Brinon, qui la dédit à Catherine de Médicis dont il fut l'espion. Cette édition a été partagée entre G. De la Noue et J. Borel, qui obtinrent conjointement le privi lège pour dix ans. Entre les deux émissions, seul le titre a changé : Histoire de Florence pour Borel et Histoire Florentine pour De la Noue, comme indiqué dans le privilège. L'ouvrage a été composé à la demande du cardi nal Jules de Médicis et publié à titre posthume. Machiavel analyse l’histoire du développement politique et économique de la cité qu’il saisit d’une façon magistrale. C’est également le laboratoire dans lequel les thèses exposées dans le Prince et dans les Discours sur la première décade de Tite Live sont mises à l’épreuve du devenir historique. (Bertelli Innocenti, Bibliographia Machiavelliana, p. 60, n°160). Petite répartition au titre sans perte. Petite gal. de ver en marge de qqs feuillets, qqs auréoles claires. Provenance : « Comeau de Pont de Vaux » avec signature autographe ancienne. Très bon exemplaire, frais, bien relié.

84 MACHIAVEL [HERAULD (Didier)]. Fragment de l'examen du Prince de Machia vel où il est traicté des Confidens, Ministres et Conseillers particuliers du prince, ensem ble de la fortune des favoris. Paris, Abraham Paccard, 1622. 350 € In 12, plein vélin ivoire grisé de l'époque, 12, xxiv, 341, (7) p. Seconde édition augmentée, publiée l'année de l'originale, de cette analyse critique du Prince de Machiavel, attribué à Didier Hérauld (1579 1649), philologue et jurisconsulte protestant. Bayle présenta ce livre dans son Dictionnaire historique et critique (art. « Machiavel »), comme la meilleure étude du Prince. Sur l'importance de cet ouvrage, « l'une des études sérieuses de Machiavel (…) par la fermeté de pensée dont Didier Hérauld fait preuve dans sa critique », cf. Etienne Thuau, Raison d'Etat et pensée politique à l'époque de Richelieu, p. 68 75. (Arbour, 10642). Trace de restauration au titre, qqs petits défauts de papier dont un p.131 132 avec perte de qqs carac tères dans le coin supérieur.

85 MARMONT (Auguste-Frédéric Louis Viesse de, duc de RAGUSE).

Mémoire justificatif du duc de Raguse. « Réponse du duc de Raguse à la Proclamation datée du Golfe de Juan, le 1er Mars 1815 » (titre courant, p. 1). S.l.n.d. (1815). 350 € In 8, broché, couverture papier fort bleu (rel. moderne), 11 p. Edition originale (?), sans lieu ni date, datée en fin de « Gand, le 1er avril 1815 ». « La réponse de Marmont à l'accusation de trahison lancée par Napoléon. Intime de Bonaparte et maréchal de France, le duc de Raguse trahit la confiance de son mentor après que le Sénat eut voté la déchéance de l'Empereur le 2 avril 1814. Persuadé que le sursaut militaire était impossible, Marmont négocia une reddition séparée avec l'ennemi et lui livra tout son corps d'armée, (…). Ce Mémoire justificatif, rédigé à la hâte a paru le 1er avril 1815, un mois après le retour de l'Empereur. Ce dernier avait publié un décret d'amnistie, mais il en avait excepté douze hommes dont Marmont qu'il convoquait devant les tribunaux. Pour sa défense, Marmont, accusé d'avoir livré Paris aux étrangers, retrace par le menu la bataille de Paris » (Bibliothèque Dominique de Villepin, II, n°342). (Bertier de Sauvigny & Fierro, n° 686). Bon exemplaire.

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Librairie Hatchuel 86 MARTIN (Germain). 1- La grande industrie sous le règne de Louis XIV (plus particu lièrement de 1660 à 1715). 2- La grande industrie en France sous le règne de Louis XV. Paris, Rousseau [puis Fontemoing], 1899 et 1900. 2 volumes grand in 8, demi chagrin fauve, dos à nerfs, pièce de titre de veau vert amande, couvertures conservées pour le 1er volume, (6), ii, 446 p. et 402 p., portrait. 350 €

Edition originale de ces deux volumes publiés séparément mais qui doivent être réunis. Demeure une étude fondamentale de référence sur les origines du déve loppement industriel de la France de 1600 à 1774. Le premier volume contient, de fait, une histoire du colbertisme. Il constitue la thèse de Germain Martin dédiée à A. Esmein, et est orné d’un portrait de Colbert en frontispice. Appendices, bibliographies, plusieurs index, tables. Bel exemplaire, très bien relié en reliure uniforme, très frais, non rogné.

87 MAUPASSANT (Guy de). Mlle Fifi. Bruxelles, Henry Kistemaeckers, 1882.

In 12 (160 x 106 mm), demi maroquin vert bronze à grands coins à la Bradel, titre doré, (rel. Canape), 172 p., (2) f. de table et d'achevé d'imprimer, entièrement non rogné, couverture et dos conservés. 1 000 € Edition originale tirée à petit nombre sur papier vergé. Portrait de Maupassant gravé à l’eau forte par Just en fron tispice, l'un des rares dont l'écrivain ait autorisé la publication. Recueil composé de sept nouvelles devenues célèbres, qui avaient fait l'objet d'une publication dans Gil Blas (1881 1882) avant d’être remaniées pour cette première édition collective. Mlle Fifi La Bûche Le Lit Un Réveillon Mots d'Amour Une aventure parisienne et Marocca. (Carteret, II, 110. Talvart, XIII, p.249). Très bel exemplaire, relié en demi maroquin par Canape, très frais, entièrement non rogné, couverture et dos conservés.

88 MENARD (Louis). Rêveries d'un païen mystique. Paris, Alphonse Lemerre, 1876. In 12, plein maroquin bleu cobalt, dos à 5 nerfs filetés or, orné d'un riche décor de compartiments dorés aux petits fers et cloisonnés, triple filet d'encadrement sur les plats, filets sur les coupes, large dentelle intérieure, tranches dorées sur témoin, protégé sous étui bordé du même maro 850 € quin, (4), 152 p., couverture et dos conservés. Edition originale, tirée à petit nombre d'exemplaires. « Ecrivain d'un talent universel », Louis Ménard était à la fois poète, philosophe, inventeur, historien des religions, pamphlétaire politique et peintre. Condisciple de Baudelaire au lycée Louis le Grand, ayant soutenu activement la Révolution de 1848, il dut s'exiler à Londres et Bruxelles, y retrouva ses amis Louis Blanc et Blanqui, et se lia à Marx et Engels. Rentré à Paris après l'amnistie de 1859, il se consa cra exclusivement à l'art. (cf. Maitron, III, p. 78 79). librairie@hatchuel.com


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« Ce petit livre où se mêlent poésie mystique, dialogues philosophiques et quelques contes admira bles, est un véritable chef d'œuvre ». L’ouvrage exerça une influence profonde sur ses contemporains, les Parnassiens, dont il était l’un des maîtres et les Symbolistes : Barrès, R. de Montesquiou, Anatole France, Leconte de Lisle, etc. Cette édition originale, rare, a échappé à Vicaire qui ne mentionne que l'édition de 1886. (Dorbon, n°30307 : « De la plus grande rareté »). Envoi autographe signé : « Souvenir affectueux » sur une première garde blanche. Parfait exemplaire, dans une éclatante reliure de maroquin de maître, attribuable au successeur de Capé (roulette intérieure),

89 MONTAIGNE (Michel de). Les Essais de Michel seigneur de Montaigne. Edition nouvelle. Corrigée & augmentée d'un tiers outre les premières impressions : Plus la vie de l'Autheur, extraicte de ses propres escrits. Viresque acquirit eundo. Paris, Etienne Saucié, 1625. In 4, pleine basane havane de l'époque, dos à nerfs orné de caissons dorés, roulette sur 1 500 € les coupes, tranches rouges, (26) f., 1039 p. et (3), 101 p. Nouvelle édition partagée entre plusieurs éditeurs, la première à contenir l'importante traduction des citations latines et grecques de Montaigne faite à la demande des éditeurs, par Mlle de Gournay, assu rant ainsi une plus large compréhension aux lecteurs des Essais. Ces traductions figurent, dans cette édition, sous pagination particulière à la fin de la troisième et dernière partie (101 pages). Cette édition offre, de plus, la particularité de contenir des manchettes explicatives dans les marges de 92 premières pages du Livre premier. Par souci d'économie les imprimeurs décidèrent de les supprimer pour la suite du volume. La préface de Gournay est modifiée : elle tempère le passage qui la consacrait « fille d'alliance » et modernise certains archaïsmes tout en insistant sur la prévalence de l'édition 1595, cette nouvelle préface contient un errata. (Tchemerzine Scheler, IV, 892. Sayce & Maskell, 23 n). Un petit accroc de papier et inscriptions manuscrites à la page de titre. Qqs soulignements dans le texte. Reliure frottée et épidermée. Manque de manque de cuir au dernier caisson. Quelques auréo les. Certains cahiers brunis.

90 MORE (Thomas), ERASME

RECUEIL 1 MORE (Thomas). [Utopia]. De optimo reip[ublicae] statu, deque nova insula Utopia, libellus vere aureus (...). [Suivi de :] Epigrammata clarissimi disertissimique viri Thomae Mori (...)]. Basileae, Apud Io. Frobenium [Bâle, Frobenius], 1518. In 4, 162 p., f. 163 164, [3] p., p. 166 271 (1) p., caractères romains et grecs, alphabet des Utopiens dessiné par Pieter Gillis (Petrus Aegidius) gravé sur bois en b3 r°, large encadrement sur bois de titre par Hans Holbein (répété en C1), carte de l’Utopie à pleine page gravée par Ambrosius Holbein en b2 v°, bandeau gravé sur bois à mi page montrant John Clement, Raphael Hythloday, Thomas More et Pieter Gillis par Ambrosius Holbein en ouverture du texte d1 r°, 2 grandes marques de l’imprimeur en fin de chaque partie, grandes lettri nes historiées par Urs Graf ainsi que par Ambrosius et Hans Holbein. 2 FROBENIUS, ERASME (éditeurs), CATON, etc. [Disticha moralia] Frobenius studiosae juventutis, accipite nunc opuscula quaedam moralia adulescentes studiosi : partim locupletiora castigatioraque partim nova (...). Basileae, Ioannem Frobenium [Bâle, Frobenius], mense Octobri an 1520. In 4, 171, (1) p. [sign. A V4, X6], encadrements aux deux premiers ff. par Holbein, marque d’imprimeur en fin. Ensemble de deux ouvrages reliés en un volume in 4 (203x152 mm), vélin rigide de 13 500 € l'époque. librairie@hatchuel.com


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Quatrième édition de l’Utopie par Thomas More et seconde édition de ses Epigrammata, corrigé par l'auteur et imprimé par Johann Froben, l'imprimeur de prédilection d'Erasme travaillant à Bâle depuis 1490. La troisième partie, les Epigrammes d’Erasme, n’a pas été reliée dans cet exemplaire. Première page de titre dans un large encadrement de Holbein, la lettre d'Erasme à Froben au verso. Pages 8 10, lettre de Budé. Page 12 représentation de l'île de l'Utopie et p. 13 l'alphabet des Utopiens. Page 17, reprise de l’encadrement de Holbein pour la lettre de Th. More à Pierre Gilles. Le livre second porte un premier colophon. Page 167 grande marque de Froben. Suivi d’un troisième enca drement de Holbein. Aux p. 171 179 : les Progymnasmata Thomae Mori et G. Lilii, les Epigrammes par Th. More aux p. 180 271 et colophon page 271 avec une autre marque de Froben au verso. « La perfection du texte, le souci apporté aussi bien au contenu qu'à la présentation graphique et esthétique faite par Hans Holbein font de cette édition de l'Utopie l'un des plus beaux documents et des plus hauts monuments de la littérature et de la pensée moderne » (L'Utopie, Cat. de l'expo. Fon dation Calouste Gulbenkian, 1977, n° 4) (Adams, M 1756. Gibson, n°4. D16 M 6300. Vander Hagen, III, p. 41. Voir PMM, n°47). 2- Deuxième édition, la première chez Frobenius de ce recueil à l’usage de la jeunesse et des étudiants, avec notes et commentaires par Erasme (la première date de 1517). (Adams, C 1115. VD16 C 1606. Vander Hagen, Bibliotheca Erasmiana, II, p. 15). Bel exemplaire, de toute fraîcheur, grand de marges, parfaitement conservé.

91 MORE (Thomas). Thomae Mori (...) Omnia, quae hucusque ad manus nostras pervenerunt, Latina Opera ; quorum aliqua nunc primum in lucem prodeunt, reliqua vero multa quam antea castigatiora (...). Louvain, apud Petrum Zangrium Tiletanum, 1566. In folio (310 x 203 mm), plein veau marbré brun, dos à nerfs gothiques soulignés de doubles filets à froid, titre doré, double filet d'encadrement à froid sur les plats, (6), 136 feuillets, imprimé sur 2 colonnes (reliure moderne dans le goût de l'époque). 4 500 € Première édition des œuvres latines de Thomas More, augmentée de L’Histoire de Richard III, qui paraît ici pour la première fois. L’édition, qui est partagée entre deux éditeurs Bogardus et Zangrius, a paru selon Gibson indifférem ment sous la date de 1565 ou 1566. Une édition partielle avait été publiée en 1563 à Bâle sous le titre Lucubrationes ; il faudra attendre l’édition de Francfort, 1689, pour obtenir un texte aussi complet. Impression en deux colonnes, caractères italiques pour les Epigrammata, caractères romains pour les autres textes. Grande vignette de titre gravé sur bois à la marque de l’imprimeur. Lettrines et ornements typographiques. Quelques passages imprimés en caractères grecs. Contient, parmi les préliminaires, les lettres de Budaeus et de Paladanus sur Utopia. Bel exemplaire, très frais, grand de marges, bien relié. librairie@hatchuel.com


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92 MORE (Thomas). L'Utopie de Thomas Morus, chancelier d'Angleterre, traduicte par Samuel Sorbière. Amsterdam, Jean Blaeu, 1643. In 16, plein veau marbré de l'époque, dos à nerfs orné de caissons dorés, tranches 1 800 € marbrées (mors très lég. frottés), (1) f., (14), 210 p., titre allégorique gravé. Première édition de la traduction de Samuel Sorbière, contenant une préface du traducteur et celle Thomas More « à Pierre Egide ». Médecin, philosophe et traducteur, proche des libertins érudits, Samuel Sorbière (1615 1670) s'installa en Hollande où il assura la traduction et la promotion des œuvres de Hobbes et de Gassendi dont il fut l'ami et le premier biographe. Précédée d'une importante préface, cette traduction de Samuel Sorbière est seulement la deuxième française après celle de Jehan Le Blond d'Eureux en 1550 et la seule édition publiée au XVIIe siècle. Elle entretint la notoriété de l'ouvrage jusqu'à celle de Nicolas Gueudeville en 1715. (Gibson, n° 21. Brunet, III, 1894. Willems, n°1628. Un unique exemplaire au catalogue de la BnF). Dernier feuillet de la préface réparé sans perte de texte. Très bon exemplaire, relié à l'époque.

93 DROIT DE L'HOMME MOUNIER (Jean Joseph). Projet des premiers articles de la Constitution, lu dans la Séance du 28 juillet 1789, par M. Mounier, Membre du Comité chargé du plan de Constitution. Paris, Baudouin, s.d. (1789). In 8, broché, couverture 280 € papier moderne, 14 p. Edition originale du « Projet » de Mounier, dans sa première rédaction et l'un des principaux projets qui alimentèrent les travaux préparatoires de la Déclaration des Droits de l'Homme, dont Mounier fut « l'un des hommes clefs ». Contient la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen (23 articles), suivie des Principes du Gouvernement français (35 articles). A l'article II, la proposition qui fit date : « La Nature a fait les hommes libres & égaux en droits ». (Marcel Gauchet, Révolution des Droits de l'Homme, p. 320. Conlon, Siècle des Lumières, 89 :10165. Martin et Walter, 25400. Monglond, I, 88). Bon exemplaire.

94 GASTRONOMIE MURET (Jean). Traité des Festins. Paris, Guillaume Desprez, 1682. In 12, pleine basane brune de l'époque, dos à 5 nerfs orné de caissons fleuronnés, pièce de titre de maroquin bordeaux, monogramme doré aux coins des plats, tranches 850 € mouchetées (coiffes et coins usés), (18), 230, (24) p. Edition originale, de cet ouvrage érudit et documenté, qui demeure une bonne source sur la culture et les pratiques alimentaires. L'ouvrage est dédié à l'archevêque d'Aubusson, maréchal de France et gouverneur du Dauphiné, qui nomma l'auteur, Jean Muret, au poste de premier secrétaire à l'ambassade d'Espagne. Ce Traité des festins se divise en 23 chapitres : festins de naissances, l'enfance, noces, festins militaires, serviles, rustiques, confrérie, sacres, festins mortuaires. Egalement : Du temps & de la manière d'inviter, Du lieu du festin, De la Vaisselle et des tables, Des habits du festin, De la posture qu'on tenoit à table, De la boisson, Des concerts & réjouissan ces, etc. Un dernier chapitre est consacré aux moyens d'éviter les désor dres des festins. Table des chapitres et index des termes. Monogramme « BD , doré à l'époque aux quatre coins de chaque plat. (Simon, Biblio. Gastronomica, 1078. Vicaire, 614). Bon exemplaire.

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95 MUSIQUE

GLUCK (Christoph Willibald), QUINAULT (Philippe), TASSO (Torquato) dit LE TASSE. Armide drame héroïque Mis en Musique par M. le Ch. Gluck. Représenté pour la première Fois par l'Académie Royale de Musique le 23 Septembre 1777. Paris, Deslauriers, [1777]. In folio (323 x 250 mm), plein vélin teinté vert de l'époque, dos lisse (accrocs de vélin aux coiffes), (1) f. de titre, (1) f. de catalogue de musique Deslauriers, 279 p., entière 1 500 € ment gravé. Edition originale partagée avec le Bureau du Journal de Musique de cet opéra que Gluck considérait lui même comme son chef d'œuvre et qu'il composa sur un livret de Philippe Quinault, d'après Gerusalemme liberata du Tasse, livret déjà mis en musique par Lully en 1685. Représenté pour la première fois le 23 septembre 1777 à l'Académie Royale de Musique, il s'agit du quatrième opéra de la « période parisienne » de Gluck. C'est à l'occasion de la représentation de cet opéra que la querelle entre gluckistes et piccinnistes éclata. (Fétis, 2683. Hopkinson, Bibliography of the Works of Gluck’, 45A. RISM A/I/3 G2679). Grande étiquette de veau brun de l’époque sur le plat supérieur : « Romagnat ». Petite étiquette ancienne imprimée de librairie « Leduc... magasin de musique ancienne & moderne... » Provenance : Jean Frédéric Auguste Lemiere de Corvey (1771 1832), avec petite signature à la plume « J.F.A. Le Miere, rue Grammont n°13 ». Compositeur et profes seur de musique, également officier dans les campagnes napoléoniennes et spécialiste de tactique militaire, il est l'auteur de nombreux opéras comiques (cf. Grove online, art. « Lemiere » et Fétis, Biographie des musiciens, V, 265). Très bon exemplaire, frais, entièrement gravé sur cuivre, imprimé sur papier fort. MUSIQUE BATTEUX (Charles). Les Beaux Arts réduits à un même principe. Paris, Durand, 1746, cf. n° 6 ESTEVE (Pierre). L'Esprit des Beaux Arts. Paris, Bauche, 1753, cf. n° 51 NIETZSCHE. Richard Wagner à Bayreuth. Schloss Chemnitz, 1877, cf. n° 98 ROUSSEAU (J.J.). Lettre sur la musique françoise. S.l., 1753, cf. n° 116 BATON (Charles). Examen de la lettre de M. Rousseau, sur la musique française. S.l., 1754, cf. n° 118.

96 NAIGEON (Jacques André), HOLBACH (Paul Thiry, baron d'), CHALLE

(Robert). Le Militaire Philosophe ou Difficultés sur la Religion proposées au R.P. Malebranche, Prêtre de l'Oratoire. Par un ancien Officier. Londres [i.e. Amsterdam, Marc Michel Rey], 1776. In 12, plein veau fauve de l'époque, dos lisse orné de compartiments fleuronnés, triple 450 € filets d'encadrement sur les plats, tranches marbrées, (2) f., (4), 192 p. Dernière édition ancienne sortie des presses de Marc Michel Rey à Amsterdam de ce « bréviaire du matérialisme ». Largement récrit et adapté par Naigeon et par D’Holbach qui aurait composé la dernière partie, l’ou vrage se base sur un texte clandestin qui circulait dès la première décennie du XVIIIe s. sous forme de manuscrit : Difficultés sur la religion proposées au P. Malebranche, attribué à Robert Challe (cf. O. Bloch, Le matérialisme au XVIIIe). L'ouvrage a toujours été rare si l'on en croit la Correspondance de Grimm (cité par Belin, Commerce du livre, p. 106). (Vercruysse, Holbach, 1776 A7). Quelques petits accrocs et épidermures. Reliure légèrement frottée. Petite tache d'encre en tête. Bon exemplaire, relié à l'époque. librairie@hatchuel.com


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97 NEWTON (Isaac). Traité d'optique sur les réflexions, réfractions, inflexions, et couleurs, de la lumière. Par M. le Chev. Newton. Traduit de l'Anglois par M. Coste sur la seconde Edition, augmentée par l'Auteur. Amsterdam, Pierre Humbert, 1720. 2 volumes in 12, plein veau blond marbré de l'époque, dos à nerfs ornés de caissons fleu ronnés, titre doré, filet doré sur les coupes, tranches rouges (dos passés, coiffes et coins usés), xv, (1), 328 p. et [329] 583 p., (17) p. de catalogue éditeur (les 2 tomes en pagina tion continue), 12 planches gravées dépliantes, bandeaux et lettrines gravés. 1 000 € Première édition française de ce célèbre traité, traduit et préfacé par Pierre Coste, protestant réfugié en Angleterre à la suite de la révocation de l’édit de Nantes. Lié au monde scientifique et littéraire britannique, il entreprit cette traduction à la demande de la princesse de Galles. « His translations were of durable service and helped introduce English thought to the French of the XVIII Century » (DNB cité par Babson). Cette traduction, importante pour la réception des thèses newtoniennes en Europe, devait consacrer leur acceptation définitive après des années de rejet et de résistances (cf. Henry Guerlac, Newton on the Continent, Cornell U.P., 1981). Complet des 12 planches dépliantes et du catalogue des livres imprimés chez Pierre Humbert, libraire à Amsterdam. (Babson Collection, n°139. Gray, n°186. Wallis & Wallis, Newton, 186). Premiers et derniers feuillets de chaque volume brunis. Cachet de bibliothèque jésuite sur les titres.

Le premier livre de Nietzsche traduit en français 98 NIETZSCHE (Friedrich). Richard Wagner à Bayreuth par Frédéric Nietzsche,

professeur de philologie classique à l'université de Bâle. Traduit par Marie Baumgartner avec l'autorisation de l'auteur. Schloss Chemnitz, Ernest Schmeitzner, 1877. In 12, broché, couverture imprimée, 197 p., (1) p. d'achevé d'imprimer, (1) f. de « fautes 1 500 € d'impression », non rogné, partiellement non coupé. Très rare première traduction française du premier livre de Nietzsche traduit en français, publiée quelques mois après l’originale allemande, chez le même éditeur. Tirée à petit nombre d’exemplaires et largement invendue, l’édition allemande a été suivie, quelques mois après, chez le même éditeur, de cette traduction française, tirée aussi à un millier d’exemplaires, également très mal vendue : il restait 967 invendus en août 1886 et encore 880 en octobre 1893 (cf. W. H. Schaberg, The Nietzsche Canon). La traductrice, Marie Baumgartner (1831 1897), était la mère d’un élève de Nietzsche. Alsacienne forte ment attachée à la culture française, elle avait épousé un ingénieur allemand et s’était établie avec celui ci à Lörrach, ville limitrophe de Bâle. Nietzsche trouva en elle une amie pleine de sollici tude qui sut le réconforter pendant les dernières années difficiles qu’il traversa à Bâle. D’une grande sensibilité littéraire, elle entretenait des relations avec d’éminents écrivains français, dont Pierre Loti. Après son départ en 1879, Nietzsche resta quelques années en relation épistolaire avec elle. (Cf. Krummel, I, V, p. 29. Schaberg, n°28). Petit cachet des éditions Naumann à Leipzig sur la couverture et de la « Librairie internationale Albert Schulz » (qui fut également éditeur en propre de deux œuvres de Nietzsche). Très bon exemplaire, très frais, entièrement non rogné et partiellement non coupé, tel que paru. librairie@hatchuel.com


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99 NORMANDIE 1787

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1- [LA ROCHEFOUCAULD (Dominique de)]. Procès verbal des séances de l'Assemblée provinciale de la généralité de Rouen, tenue à Rouen dans le mois d’août 1787. Rouen, 1787. 44 p. 2- [THOURET (Jacques Guillaume)]. Procès verbal des séances de l'Assemblée provinciale de la généralité de Rouen, tenue aux Cordeliers de cette ville, aux mois de novembre et décembre 1787. A Rouen, Chez Pierre Seyer, 1787. 416, (1) f. d’errata volant, 5 planches dépliantes reliées en fin de volume. 3- DILLON (abbé Arthur). Discours prononcé le 20 novembre 1787, dans l’église des cordeliers, devant l’assemblée Provinciale de Rouen. Rouen, Pierre Seyer, 1787. 23 p. 4- [LE COUTEULX DE CANTELEU (Jean Barthélemy)]. Observations de la chambre du commerce de Normandie, sur le Traité de commerce entre la France et l’Angleterre. S.l.n.d. [Rouen, 1787]. 75 p. sur grand papier bleuté. 5- Observations sur un Droit Local préjudiciable aux Fabriques & au Commerce de Normandie. Présentées à Nosseigneurs de l’Assemblée Provinciale de la Généralité de Rouen par diverses Corporations d’Arts & Métiers. [Rouen, 1787]. 12 p. 5 ouvrages reliés en un fort volume in 4, plein veau havane marbré de l'époque, dos à nerfs ornés de caissons fleuronnés et cloisonnés, pièces de titre et de date de maroquin bordeaux, tranches marbrées. 2 500 € Important recueil de 5 textes fondamentaux pour l'histoire de l'assemblée provinciale de la généralité de Rouen et l'histoire économique pré-révolutionnaire de la Normandie. 1- Edition originale. Séance d’ouverture de l’Assemblée provinciale de Rouen, le 17 août 1787, sous la présidence du cardinal de La Rochefoucauld, avec description des cérémonies protocolaires et l’inté gralité du règlement de la nouvelle Assemblée. 2- Edition originale du procès verbal des séances de l'Assemblée provin ciale de la généralité de Rouen qui se tinrent du lundi 19 novembre 1787 au mercredi 19 décembre 1787. Contient, p. 10 à 119, le rapport présenté par les procureurs syndics, d'Herbouville et Thouret, sur les travaux de la commission intermé diaire. D'après Barbier et E. Lebègue, La Vie et l'œuvre d'un Constituant, Thouret serait, seul, l'auteur de ce rapport. « Deux parties peuvent être distinguées dans ce recueil : 1° Les rapports présentés sur l’état de la province concernant les travaux publics, bien faisance, commerce, manufactures, impositions, agriculture, etc. 2° Les réponses des bureaux qui ont examiné ces divers rapports ; celle du Bureau des impositions est à noter. Elle pose comme principe que tout citoyen doit être soumis à l’impôt en proportion de ses biens (…) » (Leblanc, De More à Chaptal, n°276). (Frère, II, 422). 3- Edition originale. Rare Manque à la BnF. Un unique exemplaire recensé en France : BM de Rouen. 4- Rare édition originale in 4°, publiée en novembre 1787, imprimée sur grand papier bleuté: les conclusions de la Chambre de Commerce de Normandie sur les conséquences du traité de commerce entre la France et l’Angleterre. Les auteurs qui livrent une véritable enquête comparative sur les « forces productives » de la Normandie rapprochées de celles de l’Angleterre, recherchent quelles industries sont en position de soutenir la lutte et quelles autres n’en sont pas à même. Ils proposent des mesures à adopter pour les y préparer. Ces Observations, qui firent date, valurent la célèbre réponse et réfutation de Dupont de Nemours (Lettre à la Chambre du Commerce de Normandie) (cf. n° 45). librairie@hatchuel.com


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Cette pièce, très rare, imprimée sur grand papier bleuté, est différente d’un autre texte publié sous le même titre (en 117 et 73 p.). 5- Edition originale et unique rare. Signé par les diverses corporations d’Arts et Métiers : merciers et bonnetiers, épiciers, chapeliers, toiliers, teinturiers et passementiers réunis en syndics. (Aucun exem plaire recensé : manque à la BnF, au CCFr et à WordCat). Certains cahiers partiellement débrochés. Bon exemplaire, intérieur frais, bien relié à l’époque.

100 PERDIGUIER (Agricol). Le livre du Compagnonage [sic] (...). Par Agricol Perdiguier, dit Avignonnais [sic] la Vertu, Compagnon Menuisier. Paris, Pagnerre, 1841. 2 tomes reliés en un volume in 16, demi chagrin rouge à grain long de l'époque, titre 450 € doré, (4), 215 p. et (4), 232 p., 5 planches gravées hors texte. Seconde édition considérablement augmentée d'un tome, illustrée de 3 planches gravées hors texte. Considéré comme « la mère du mouvement ouvrier », « cet ouvrage est certainement l'un des plus sérieux et des plus complets sur la question. Toutes les cérémonies, réceptions, coutumes, fêtes, etc. y sont exposées dans leurs moindres détails » (Caillet, 8514). En publiant ce document, Perdiguier visait un double but : réformer et unifier le compagnonnage comme mouvement ouvrier et défendre la dignité de la classe ouvrière contre les représentations d’une époque qui y voyait une masse barbare et inculte. L’ouvrage connut un retentissement inattendu auprès des ouvriers, mais plus encore auprès des intellectuels romantiques : George Sand, Flora Tristan, E. Sue, Mistral, Michelet, Arago, Béranger, Lamennais ou Hugo s’en inspirèrent et virent en Perdiguier « le modèle même du peuple, de l'écri vain prolétaire » (Claude Pennetier). (Briquet, Perdiguier, p. 436. Fesch, Franc Maçonnerie, 1046. Lecotté in Dautry, Compagnonnage, n° 653). Note manuscrite de l'époque sur le contreplat : « Ce petit livre et le roman de madame Sand Le compagnon du tour de France ont contribué à détruire ces affreuses luttes entre ouvriers ». Reliure légèrement frottée et tachée. Quelques petites auréoles et rousseurs.

« L’un des plus importants témoignages dans l’histoire de la littérature ouvrière » 101 PERDIGUIER (Agricol). Mémoires d’un Compagnon. (Edition autorisée par l'au

teur). Genève, rue de Rive (Chambéry, Impr. Bachet, 1854 et Genève, Imp. Duchamp, 1855). 2 volumes in 16, demi percaline grise à la Bradel, pièces de titre de maroquin blond, titres dorés, couvertures imprimées conservées (rel. postérieure), 287 p. et 369 p. faux 3 000 € titres et titres inclus. Rarissime édition originale de ces Mémoires, parmi les plus importants dans l’histoire de la littéra ture ouvrière, que l’auteur composa en exil à la suite de son opposition au coup d’Etat de Napoléon III, à Anvers puis en Suisse entre 1852 et 1853, La publication de ces volumes connut de nombreux rebondissements. Agricol Perdiguier songea d’abord à les faire paraître dans des journaux, qui tous refusèrent cette œuvre jugée dangereuse. Il confia des copies manuscrites à des voyageurs vers la France qui les égarent, alors qu’une autre copie, expédiée, fut saisie à la douane. S’ensuivirent d’invraisemblables difficultés pour imprimer ces deux volumes à compte d’auteur, le premier tome dans de grands embarras à Chambéry (la Savoie n’était pas encore française), l'impres sion du second à Genève, s’acheva par un procès. Imprimés à petit tirage chez deux imprimeurs différents, en des lieux différents, distribués par l’au teur à son domicile de Genève, les deux volumes devinrent immédiatement introuvables. Le succès de l’ouvrage, constamment réédité jusqu'à nos jours, atteste du statut de témoin privilégié de son auteur dans l'histoire de la classe ouvrière et du XIXe siècle français. librairie@hatchuel.com


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Librairie Hatchuel Né en 1805 à Morières lès Avignon, Agricol Perdiguier devint très tôt ouvrier menuisier. Républicain engagé et franc maçon, très actif durant la révolution de 1830, il fut élu à l'As semblée constituante en 1848 puis à la Législative en 1849 et fit partie des républicains proscrits à la suite du coup d'État du 2 décembre 1851. De retour à Paris après quatre ans d’exil, il poursuivit son action militante et mourut dans le plus grand dénuement en 1875. (Cf. Jean Briquet, Agricol Perdiguier, qui rend compte des conditions de publication de cette pre mière édition qu'il qualifie de « rarissime », p.437 ainsi que R. Lecotté, «Bibliographie» in Dautry, Compagnonnages, n°664). Manque à la Bibliothèque Nationale. Seulement 4 exemplaires recensés dans le monde (WorldCat) : N.Y. Public Library, Univ. d’Amsterdam, Bibl. de Carpentras et Fonds Cedias du Musée social.

Exemplaire d'André Lebey, avec sa signature ex libris sur la première couverture. Homme de lettres et homme politique (1877 1938), poète, ami de Paul Valéry et de Pierre Louÿs, militant coopérateur et socialiste, il adhéra à la franc maçonnerie en 1908. Très bon exemplaire, frais, non rogné, bien relié, avec ses couvertures imprimées conservées.

102 PEREIRE (Emile & Isaac). Enquête sur la Banque de France. Dépositions de MM. Émile & Isaac Pereire devant le Conseil Supérieur du Commerce, de l'Agriculture et de l'Industrie (extraits des procès verbaux sténographiés des séances du 7 novembre et du 26 décembre 1865). [Suivi de] Du Système des banques et du Système de Law. Paris, Imprimerie Administrative de Paul Dupont, 1866. 400 € In 8, demi veau, couverture conservée (rel. moderne), xxxii, 273 p. Edition originale. Rapport sténographique sur une vaste enquête « qui embrasse tous les faits écono miques et toutes les institutions financières », réalisée par le gouvernement à la demande du gouver neur (Gustave Rouland) et du régent de la Banque de France. Dépositions des frères Pereire et débats contradictoires (interventions de Gustave d'Eichthal, Michel Chevalier, Eugène Rouher alors Ministre d'État, le commissaire général, etc.). Très nombreuses statistiques chiffrées. Du système des banques et du système de Law (composé en 1834) occupe les pages 233 à la fin. « Étude sérieuse sur Law, pour rendre hommage aux inspirations de son génie » (Harsin in E. Faure, John Law, p. 708). (Walch, 420. Einaudi, 4391). Très bon exemplaire, entièrement non rogné.

103 PETTY (William). Les œuvres économiques William Petty. Traduit de l'anglais par Henry Dussauze et Maurice Pasquier. Avec une préface de Albert Schatz. Paris, V. Giard & E. Brière, 1905. 2 volumes in 8, demi veau havane, dos à 5 nerfs guillochés or, ornés d'un décor de cais sons fleuronnés et cloisonnés, pièces de titre et de tomaison de maroquin havane et bordeaux, (4), xx, 348 p. et (4), [ 349], 727 p. (les 2 tomes en pagination continue), 2 450 € tableaux dépliants. Rare et unique édition collective française des œuvres de William Petty traduite de l'anglais par Henry Dussauze, Maurice Pasquier, avec une préface d’Albert Schatz, d'après l'édition princeps donnée par Charles Hull en anglais (1899), qui renfermait de nombreux inédits. librairie@hatchuel.com


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« Fondateur de l'économie politique anglaise, William Petty (1623 1687) fut marin, médecin, professeur de musique, inventeur, arpen teur, parlementaire et statisticien. Il fut l'un des représentants de Cromwell au Parlement britannique. Homme d'affaires, il fit aussi des études de médecine qui l'ont mis sur la voie d'une comparaison entre les facteurs économiques et le corps humain. C'est sur le plan des sciences sociales que ses contributions seront les plus influen tes, particulièrement dans l'application des méthodes quantitatives et mathématiques dans le domaine des sciences économiques, de la démographie et des statistiques » (Jacques Hellemans). Contient : I Traité des taxes et contributions. Arithmétique politique . II Observations de Graunt. Quantulumcunque relatif à la monnaie. Autre essai en arithmétique politique. Observations sur les bulletins de mortalité de Dublin (1681). Essays d'arithmé tique politique. Observations sur les cités de Londres & Rome. Traité sur l'Irlande (1687). Appendices. Bibliographie. Index. Bel exemplaire, très bien relié dans le goût du XVIIIe siècle.

Unique (?) exemplaire du testament imprimé de la marquise de Pompadour 104 POMPADOUR (Jeanne Antoinette Poisson, marquise de). Testament de

Madame la Marquise de Pompadour. S.l.n.d. [1764]. In 8, broché sous couverture cartonnée d’attente d'origine comportant le titre manuscrit à la plume à l'époque, 10 p. 1 800 € Rarissime, peut être unique exemplaire, du testament imprimé de la marquise de Pompadour, dont les dispositions claires et précises sont échelonnées du 15 novembre 1757 au 15 avril 1764, jour même de sa mort (« n’ayant pas la force de signer »). Le texte, très exact, comporte des variantes par rap port aux éditions postérieures. Dans ce testament qu’elle rédigea encore jeune, la marquise commence par recommander son âme à Dieu et donne les instructions pour que son corps soit porté « aux Capucines de la place Vendôme ». Elle détaille de généreuses donations à son person nel, lègue son hôtel parisien au roi pour son petit fils le comte de Provence, des biens à son frère désigné comme légataire universel, sans oublier son protégé le prince de Soubise (15 nov. 1757). Suivi d'une modification du 3 mars 1761 au cas où son frère décéderait sans héritier. Un codicille composé sur son lit de mort, le 15 avril 1764, apporte des compléments. Cette plaquette a sans doute été imprimée et distri buée à titre confidentiel, dans l'entourage immédiat de la marquise au lendemain de sa mort, pour couper court aux rumeurs qui n'auraient pas man qué de circuler. Aucun exemplaire n’est recensé : manque à la BnF, aux bibliothèques françaises (CCFr) et à WordCat, ensemble des bibliothèques mondiales en ligne. Le plat inférieur de la couverture comporte un manque et quelques auréoles. Exemplaire imprimé sur papier fort, conservé sans restaurations, avec date et titre calligraphiés à l'époque sur la couverture : « 1757 Testament de Mde La marquise de pompadour ». librairie@hatchuel.com


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105 RABUT (François) éditeur. Le Jeu de l'aventure des devis facétieux des hommes et des dames. Un livre perdu et retrouvé. Dijon, Imprimerie Darantière, 1889. In 32 oblong (livre minuscule 69 x 100 mm), plein veau brun de l'époque, dos à 5 nerfs guillochés or, pièces de titre et dates dorées répétées deux fois tête bêche, n.p. [174] p., 500 € (1) f. bl. (sign. Kviii), non rogné. Très rare réédition, éditée par François Rabut, d’un ouvrage de la Renaissance, Le Jeu de l’Aventure… mentionné par Du Verdier (I, 1869), comme imprimé et perdu, avant qu’un exemplaire unique imprimé par Denis Janot en 1543, n’ait été retrouvé. Il s’agit, de fait, d’un recueil original composé de quatrains, lestes, populaires, parfois obscènes, comparables à certaines productions de François Villon. La caqueteresse Le couard chevalier La sacheuse Le grand parleur La hardie Le gousteux Grosse teste La male bastie Le bazardeur Le desconfit La malheureuse en amour Le Friand de chair La bien estimée Le gaudisseur, etc., etc. « La vesse [pet] : D’elle, ma Foy, c’est une vesse, / Qui ne faict que haulser la fesse, / Et nous abrune bien souvent / Je vous prie tenez vostre vent ». Professeur d'histoire, archéologue, sigillographie et numismate, l'éditeur et « découvreur » de cet ouvrage, François Rabut (1819 1893) devint conservateur du musée d'histoire naturelle de Chambéry. Les quatrains sont reliés tête bêche : les « caractères » masculins sur les pages paires, les « caractè res » féminins imprimés à l’envers sur les pages impaires, chacun possédant son titre particulier de part et d’autre du livre. (Brunet, Livres perdus, p. 62. Quérard, Livres perdus & uniques, p. 56). Joli exemplaire de ce « livre minuscule », très bien relié à l’époque, couverture et dos imprimés conservés, imprimé sur beau papier de Hollande, non rogné.

106 RACINE (Jean). Œuvres de Racine. Paris, Suivant la Copie imprimée à Paris

[Amsterdam, Elzevier, Abraham Wolfgang], 1682. 2 volumes petit in 12, maroquin rouge « à la Duseuil », dos à nerfs filetés or richement ornés de compartiments garnis aux petits fers, titres et tomaisons dorés, plats encadrés d’un double jeu de triples filets dorés sur les coupes et les coiffes, fer aldin en écoinçon, dentelle intérieure, tranches dorées (rel. fin XIXe), 2 titres frontispices et 7 figures h. t., 650 € marque au Quaerendo. Seconde édition elzévirienne du théâtre de Racine, ornée de 2 titres frontispice et 7 figures hors texte (sur 10). Marque au Quaerendo d'Abraham Wolfgang au titre. Le frontispice du tome 2 porte : « Tragédies de Racine ». Contient : La Thébaïde Alexandre le Grand Andromaque Britannicus Les Plaideurs Bérénice Bajazet Mithridate Iphigénie et Phèdre. Chaque pièce possède sa propre page de titre (datée de 1678 à 1683), avec pagination et figure frontispice propre (excepté Thébaïde, Andromaque et Britannicus pour lesquels le titre frontispice manque). Phèdre est ici en première édition elzévirienne, à la date de 1678. (Guibert, Bibl. de Racine, p.179 86. Tchemerzine Scheler, V, p. 357. Willems, Elzevier, n° 1924). Chiffre « CA » doré aux contreplats supérieurs. Très bel exemplaire parfaitement relié en maroquin rouge richement orné « à la Duseuil ».

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107 [RAMPALLE (Jean Antoine)], RONPHYLE (peudo. de). La Chyromantie

naturelle de Ronphyle. Paris, Jean Baptiste Loyson, 1665. In 12, demi chagrin rouge à coins, dos à 4 faux nerfs orné d'un petit fer répété, filets dorés sur les plats, tranches dorées (rel. début XXe), 78 p., 6 planches gravées. 600 € Edition illustrée de 6 planches gravées à peine page en taille douce, comprises dans la pagination. L'un des ouvrages «classique » de chiromancie, selon Caillet : « l'un des meilleurs traités de chiro mancie qui existent, orné de nombreuses figures finement gravées les rapports de l’astrologie avec les tempéraments y sont longue ment étudiés et permettent d’obtenir des résultats plus sûrs qu’a vec les autres méthodes ». « Ronphile » est le pseudonyme de Rampalle, véritable auteur et non traducteur comme indiqué au privilège. Il s'agit probable ment de Jean Antoine Rampalle, né à l'Isle sur la Sorgue, carme déchaussé, nommé Pierre de Saint André en religion. (Caillet, 9577. Dorbon, 4223). Bon exemplaire.

108 DESCARTES REGIS (Pierre-Sylvain). Réponse au livre qui a pour titre P. Danielis Huetii, Episcopi Suessionensis designati, Censura Philosophiae Carte sianae. Servant d'éclaircissement à toutes les parties de la Philosophie, surtout à la Métaphysique. [Titre cou rant : Réponse à la censure de la philosophie de Mr Descartes]. Paris, Jean Cusson, 1691. Petit in 8, plein vélin rigide de l'époque, dos à 5 nerfs, 450 € (12), 331, (2) p. privilège. Edition originale. Titre courant : Réponse à la censure de la phi losophie de Mr Descartes. L'auteur prend la défense de Descartes contre Daniel Huet et réfute point par point sa Censura Philosophiae Cartesianae, particulièrement sur la question du doute, de ses catégories, du « cogito » et de ses fondements. Membre de l'Académie des sciences, Régis fut, par son enseigne ment et par ses œuvres, l’un des principaux artisans de la diffu sion du cartésianisme dans la deuxième moitié du XVIIe siècle et l'un des plus ardents défenseurs de Descartes contre les critiques de ses contemporains, Malebranche et Leibniz en particulier. (Dict. des philosophes, PUF., II, 2428. France litt., VII, 493). Bel exemplaire, dans sa première reliure de vélin rigide.

109 REGNIER-DESMARAIS (François-Séraphin). Traité de la Grammaire Fran

çoise. Paris, Jean Baptiste Goignard, 1706. In 4, plein veau marbré de l'époque, dos à 5 nerfs orné de compartiments dorés, pièce de titre de maroquin, tranches mouchetées rouges (12), 746, (14) p., fleuron de titre à la marque de l’éditeur, bandeau allégorique gravé, lettrines et culs de lampe. 1 500 € Edition originale, sous nouvelle page de titre à la date de 1706 (la première est de 1705), de cet impor tant traité, cité comme l’une des synthèses de référence pour la connaissance des concepts gramma ticaux au début du XVIIIe siècle. librairie@hatchuel.com


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La partie la plus remarquée est le Traité de l'Ortho graphe où l'auteur expose en détail les divers change ments proposés depuis le XVIe siècle afin de rendre l'écriture française conforme à la prononciation. Ce traité, qui devait compléter le Dictionnaire de l'Académie, a servi de source à de nombreux travaux ultérieurs. Fontenelle, dans son approbation préliminaire, loue « la netteté & la solidité qui règne dans cet ouvrage ». Divisé en dix traités : Traité des Lettres, de l’Orthogra phe, de l’Article, des Noms, des Pronoms, des Verbes, des Participes, des Adverbes, des Prépositions et des Conjonctions. Homme d'Église, diplomate, poète, traducteur et gram mairien, François Séraphin Régnier Desmarais (1632 1713) fut élu membre de l'Académie française en 1670 et en devint le secrétaire perpétuel en 1683. (France littéraire, VII, 505) Ex dono manuscrit de l'auteur à Philippe de Coëtlogon, Philippe Guy de Coëtlogon, vicomte de Mejusseaume (1669 1709), conseiller au parlement de Bretagne. Bel exemplaire, frais, bien relié à l’époque.

110 [RESTIF DE LA BRETONNE (Nicolas Edme)]. Le pied de Fanchette, ou le

Soulier couleur de Rose. Paris, Cordier et Legras, An VIII (1799 1800). 3 tomes reliés en un volume in 18, demi basane brune de l'époque, dos orné de filets dorés au pointillé, pièces de titre et de tomaison de veau (dos lég. frotté), x, [11 ] 174 p. ; (2) f., 180 p. et 180 p. (qqs petits accrocs de papier), 3 planches gravées en frontispice. 850 € L’édition définitive voulut par Restif lui même illustrée de trois planches gravées, « édition très correcte et très soignée » dans une structure en trois parties au lieu de deux dans les éditions précédentes et « fort augmentée », en particulier de notes de Restif sur ses contemporains, d’un chapitre sur la chaussure de femme et d’un épilogue sur Marie Antoinette. L’action se déroule à Paris dans le milieu de la petite bourgeoi sie commerçante. Fanchette, jeune orpheline, possède un pied si mignon que sa chaussure rend les hommes fous de désir. « Une chaussure à talon haut laissant apparaître une fine cheville de femme, et Restif s'embrase. Le Pied de Fanchette célèbre le fantasme majeur de l'écrivain et les représentations qui en dérivent, mais il rassemble aussi toutes les obsessions d'une époque qui n'a cessé de célébrer, dans la littérature et dans la peinture, le pied féminin comme objet érotique privilé gié » (cf. Didier Masseau, La chaussure ou le pied de Fan chette, in « Etudes françaises », 32, 2, 1996, p. 41 52). (Gay, III, col. 743. Rives Childs, p. 204 n° 6). Bon exemplaire. 111 REVOLUTION FRANCAISE L’ABOLITION des PRIVILEGES. 1 Extrait du Procès verbal de l'Assemblée Nationale. Articles arrêtés, rédigés & décrétés dans les Séances des 4, 6, 7, 8 & 11 Août 1789. Paris, Baudouin, Imprimeur de l'Assemblée Nationale, 1789. 7 p.

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2- Projet d'arrêté qui sera discuté dans l'Assemblée Nationale, demain 6 août 1789. Paris, Baudouin, Imprimeur de l'Assemblée Nationale, 1789. 4 p. 2 documents reliés en un volume in 8, demi maroquin rouge, dos orné de filets dorés, titre doré en long, daté en pied (rel. moderne). 850 € Ensemble des deux documents historiques qui instituent et organisent l'abolition des privilèges et du régime féodal en France. 1- Edition originale. L'abolition du régime féodal et des privilèges en 19 articles, la nuit du 4 août 1789. Suivi de la liste des membres du comité : Le Chapelier, président, Sieyès, Lally Tollendal, Freteau, Pétion de Villeneuve, de Montesquiou et Emmery secrétaires. Article premier : « L’Assemblée Nationale détruit entièrement le régime féodal ». 2- Edition originale de ce document complément du précédent : la formulation définitive en 19 arti cles, des décisions prises durant la nuit du 4 août. Article Premier : « Les mains mortes, mortes tailles, corvées, droits de feu, guet et garde, et toutes autres servitudes féodales, sous quelques dénominations que ce soit, même les redevances et presta tions pécuniaires établies en remplacement d'aucuns de ces droits, sont abolis à jamais sans aucune indemnité », etc. (Martin & Walter, IV, 2, 1412 et 1878). Bel exemplaire, très bien relié.

112 REVOLUTION FRANCAISE CONSTITUTION DE 1791.

La Constitution Française décrétée par l'Assemblée Nationale Constituante, aux années 1789, 1790 et 1791 ; Accepté par le Roi le 14 septembre 1791. Paris, de l'imprimerie de Didot le Jeune, chez Garnery, 1791. In 24 (94 x 58 mm), plein veau moucheté de l'époque, dos lisse orné de filets dorés, pièce de titre de maroquin bordeaux, 600 € roulette sur les coupes (un mors lég. fendillé), 160 p. Edition officielle du texte intégral de la Constitution de 1791, dans une jolie impression minuscule donnée par Didot. Le texte est précédé de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, suivi de la Lettre du roi à l'Assemblée nationale du 13 sept. 1791, de son Serment et d'une Table alphabétique. La Constitution de 1791 est la première de l’histoire de France. (Martin & Walter, Anonymes, 4105). Joli exemplaire de cette édition minuscule imprimée par Didot sur vélin fin.

113 REVOLUTION FRANCAISE ETATS GENERAUX DE LA PROVINCE DE PICARDIE. Délibération de la ville de Mondidier pour supplier sa Majesté qu'elle veuille bien accorder à la province de Picardie, les Etats Provinciaux. Amiens, Jean Baptiste Caron, 1789. In 4, broché, 30, (1) f. bl., bandeau gravé. 400 € Edition originale de cette requête adressée au roi suite aux délibérations de la ville de Montdidier. Suivant l'exemple du Dauphiné, la Picardie divisée en trois bailliages (Montdidier, Péronne et Roye) souhaite remplacer l'assemblée des pays d'Etats par des Etats Provinciaux. « L'établissement d'Etats provinciaux, dont la composition plus sage et plus égale que celle des Pays d'Etat en conservant toute la gradation établie dans l'organisation des administrations provinciales ». Cette délibération fut prise à la suite d'un discours de M. Cousin de Beaumesnil, procureur du roi à la ville, occupe 23 pages. En fin, liste exhaustive des députés par profession et corporation. Cf. Victor de Beauvillé, Histoire de la ville de Montdidier, III, p. 330. (Conlon, Siècle des Lumières, 89 :3933. Labarre, VI, 280. Macqueron, II, p. 191, n°8169. ). Très bon exemplaire.

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114 REVOLUTION FRANCAISE

MIRABEAU (H.-G. de Riqueti, comte de). Plan de division du Royaume et règlement pour son organisation. 280 € Paris, Baudouin, 1789. In 8, broché, couverture marbrée moderne, (2), 25 p.

Edition originale. Mirabeau présente son contre projet de division du royaume en départements : 120 départements non subdivisés, conformes au cadre des provinces traditionnelles. Il attaque le principe de la division géométrique et la cascade d'élections nécessaires pour constituer les différen tes assemblées provinciales. (Conlon, Siècle des Lumières, 89 :10044. Monglond, I, 151. Martin et Walter, 24518). Bon exemplaire.

115 ROLAND DE LA PLATIERE (Marie-Jeanne Phlipon). Appel à l'impartiale postérité. Par la citoyenne Roland, femme du Ministre de l'intérieur, ou Recueil des Écrits qu'elle a rédigés, pendant sa détention, aux prisons de l'Abbaye et de Sainte Pélagie ; imprimé au profit de sa Fille unique (...). Paris, Louvet, s.d. [1795]. 4 tomes reliés en 2 volumes in 8, plein veau marbré de l'époque, dos lisses ornés de compartiments fleuronnés (accrocs aux coiffes, un mors faible), viii, 128 p. ; iv, 106 p. ; 400 € (1) f., 116 p. et (2) f., 139 p. (qqs auréoles claires). Edition originale posthume de ces Mémoires que Madame Roland rédigea de sa prison dans les semaines qui précédèrent son exécution. Le manuscrit avait été confié à L.A.G. Bosc qui le cacha durant la Terreur avant de le faire éditer. Ces Mémoires qui constituent « l'un des témoignages essentiels sur la Révolution », forment un texte littéraire de qualité, convaincant et sincère. C'est l'itinéraire spirituel, la vie et les amours de cette jeune femme passionnée et cultivée dont on dit qu'elle était la Julie de Rousseau. « L'égérie des Girondins s'évade aussi par l'imaginaire vers son enfance, s'attarde sur son initiation intellectuelle, sa découverte de la sexualité, son enthousiasme pour les idées de Rousseau. Elle ne recule pas devant ce que Sainte Beuve appellera un acte immortel d'impudeur » . (Fierro, 1282. Escoffier, 65. Tourneux, 25113. Martin & Walter, 29788). Contient relié en fin : Tableau historique de la maison Lazare, depuis son ouverture jusqu'au 9 Thermidor (...), Paris, Impr C. Forget, an III. 56 p. (sans titre) et Journiac de Saint Méard, Mon Agonie de Trente-huit heures (...). Paris, Desenne, 1793. 61 p.

Le résumé des idées de Rousseau sur la musique 116 ROUSSEAU (Jean-Jacques). Lettre sur la

musique françoise. S.l., 1753. In 8, broché, couverture de papier ancien « tourbillon » 750 € de réemploi, (4) f., 92 p. Deuxième édition publiée quelques semaines après l'originale, du brûlot qui lança la « querelle des Bouffons » en ouvrant un débat qui n’est sans doute pas clos aujourd’hui. C'est dans cette Lettre que Rousseau se qualifie pour la prem ière fois de « philosophe » et pas uniquement au sens de l'époque. « Le résumé des idées de Rousseau sur la musique (...), le plus impitoyable des réquisitoires contre la musique française qui fit scandale au point, dit il, de faire oublier la querelle du clergé et du Parlement. En manière de représailles, les musiciens de l'Opéra brûlèrent Rousseau en effigie dans la cour du théâtre » (Catalogue exposition Rousseau, B.N. 1962, n° 116). (Bibliothèque Cortot, p. 171. Fétis, 3943. Dufour, 32. Gregory, p.237. RISM B/VI/2 p.734. Sénelier, 120. Tchemerzine, V, 529). Très bon exemplaire. librairie@hatchuel.com


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Librairie Hatchuel « L'art de former les hommes » 117 ROUSSEAU (Jean-Jacques). Emile, ou de l'éducation.

La Haye, Jean Néaulme, 1762. 4 volumes in 8 (197 x 117 mm), plein veau mou cheté de l'époque, dos lisses ornés d'un décor de compartiments garnis aux petits fers, roulettes et palettes dorés, pièces de titre et de tomaison de maroquin rouge et bronze, roulette d'enca drement à froid sur les plats, filet doré sur les coupes, tranches jaspées. Tome I : (1) f., viii, (2), 466 p., (5) p. de privilège et errata Tome II : (2) f., 407 p. Tome III : (2) f., 384 p. Tome IV : (2) f., 455 p., 5 planches par Eisen gravées par Le 4 500 € Grand, de Longueil et Pasquier. Véritable édition originale de premier tirage conforme à la description donnée par J. A. McEachern (1A) et par Gagnebin (IV, p. 863, n° 1), avec l’adresse de La Haye et le privilège en hollandais. Complet du second feuillet d’errata à la fin du tome premier et des quatre cartons signés. Infirmes traces de restauration aux mors. Petit cachet ex libris sur le titre « C.A.G.B.M. ». Très bel exemplaire, très bien relié, très frais, grand de marges, dans sa première reliure.

« Une des meilleures pièces qu’on ait publiées dans la Querelle des Bouffons » 118 ROUSSEAU

BATON (Charles). Examen de la lettre de M. Rousseau, sur la musique française, dans lequel on expose le plan d'une bonne musique propre à notre langue. S.l., 1754. In 8, broché, couverture de papier bleu moderne, (2) f., 43 p. 400 € Seconde édition augmentée, parue un an après l’originale. Compositeur, vielliste virtuose, fils d'un facteur de vielle considéré comme ayant révolutionné la lutherie de l'instrument, Charles Bâton prend la défense de la musique ancienne contre les attaques de J. J. Rousseau. « Une des meilleures pièces qu’on ait publiées dans la Querelle des Bouffons », selon Fétis (Diction naire des musiciens, II, 79). (Conlon, Rousseau, 1076. Gregory, p. 26. Fétis, 3952. RISM, B VI1, p. 123. Soleinne, 566). Bon exemplaire, frais, grand de marges.

Spirituelle satire de la Nouvelle Héloïse 119 ROUSSEAU

[BORDE (Charles) ou VOLTAIRE]. Prédiction tirée d'un vieux 300 € manuscrit. S.l.n.d. [1761]. In 12, broché, papier marbré ancien, 21 p. Edition originale de cette spirituelle satire de la Nouvelle Héloïse de Rousseau, d'abord attribuée à Voltaire puis restituée à Charles Bordes, ancien ami lyonnais de Rousseau. Borde y prophétise la carrière passée de Rousseau jusqu’à la Julie, en épinglant ses contradictions. D'abord publié dans Le Journal encyclopédique, l'ouvrage fut réédité dans le Quatrième recueil de nouvelles pièces fugitives de M. de Voltaire sous le titre de Prédiction sur La nouvelle Héloïse, roman de J. J. Rousseau. (Bengesco, 2384. Conlon, Ouvrages relatifs à Rousseau, 166. Voltaire à la BN, n°5562). Signature ex libris manuscrite sur le titre.

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Librairie Hatchuel 120 ROUSSEAU [LE GRAND (Louis)]. Censure de la faculté de Théologie de Paris, contre le Livre qui a pour titre, 'Emile ou de l'Education'. Paris, P. Al. Le Prieur, 1762. In 8, plein veau marbré de l'époque, dos à 5 nerfs orné de caissons fleuron nés et cloisonnés, filets d'encadrement à froid sur les coupes, pièce de titre de maroquin bordeaux, tranches rouges, 352 p. titre compris. 750 € Edition originale de la « Censure » de l’Emile, rédigée par l'abbé Le grand, docteur de Sorbonne, devenu censeur royal, où sont réfutées point par point les dix neuf « hérésies » relevées par la Faculté de théologie. Elle est précédée de la « Relation des circonstances qui décidèrent l'examen de cet ouvrage », et du discours de Jean Clément Gervaise, syndic de la faculté de théologie. La Censure fut achevée le 20 Août 1762 ; l'archevêque de Paris condamna L'Emile par un mandement du 28 août. De son côté, dès le 9 juin, le parle ment avait ordonné que le livre, jugé « impie et dangereux », soit lacéré et brûlé de la main du bourreau et que son auteur soit décrété de prise de corps.

Proscrit de France, mais aussi des Pays Bas, de Genève et de Berne, Rousseau se réfugia à Yverdon chez son ami Daniel Roguin. (Peignot, Livres condamnés au feu, II, p. 94. Monod, p. 563. Conlon, Rousseau, n° 236). Quelques petites traces de restauration à la reliure. Bel exemplaire, très bien relié à l'époque.

121 ROUSSEAU

[THOREL DE CAMPIGNEULLES (Ch. Cl. Florent de)]. Le nouvel Abaillard ou Lettres d'un singe, au docteur Abadolfs. Aux Indes, & se trouve à Paris, chez les libraires qui débitent des nouveautés [i.e. Paris, Pierre Dufour], 1763. 2 tomes reliés en un volume in 12, plein veau marbré de l'époque, dos lisse orné de compartiments fleuronnés et cloisonnés, pièce de 500 € titre de maroquin, (1) f., xviij, 167 p. et (1) f., 96 p.

Edition originale de cette spirituelle satire de l'Emile et de La Nouvelle Héloïse : un singe a la faculté de raisonner et d’écrire, sans pouvoir parler. Son maître, le docteur Abadolfs, a un oncle en France dont dépend sa fortune; il a aussi une fille unique qu’il envoie à cet oncle. Le singe, dont elle ne connaît pas les talents, l’accompagne dans ses voyages, et rend compte, par lettres, à son maître… Une partie de l'action se situe aux Antilles. L'ouvrage a été publié à Paris par Pierre Dufour d'après la permission tacite. (Conlon, Ouvrages relatifs à Rousseau, n°264.Dufrenoy, Orient roma nesque, II, 191. Gay, III, 377. Siècle des Lumières, 63 :1334). Coins et coiffes légèrement émoussés. Très bon exemplaire, très bien relié à l'époque.

Exemplaire unique (?) imprimé à Saint-Domingue 122 SAINT DOMINGUE

ASSEMBLEE COLONIALE. Extrait des registres des déli bérations de l'Assemblée provinciale permanente du Nord. Séance du premier Octobre 1790. [Cap Haïtien, Haïti], De l'imprimerie de l'Assemblée Provinciale du Nord de Saint Domingue, (1790). 700 € In 4 (240 x 180 mm), broché, couverture papier marbré, 4 p. librairie@hatchuel.com


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Edition originale et exemplaire unique de cette pièce historique imprimée à Saint Domingue (Cap Haïtien). Défense de la société des Colons français du Club de l'hôtel de Massiac par les membres de l'Assemblée provinciale qui accusent le ministère d'avoir comploté contre eux pour justifier une mise en accusation. L’Assemblée défend « la nécessité de faire cultiver les Colonies par des esclaves, mieux traités et plus heureux qu'ils ne le seraient dans leur pays » (p.3). En conclusion : l'assemblée provinciale qualifie l’arrêté du 22 janvier contre les colons français de Massiac « d’injuste, de calomnieux et tyrannique » et le déclare « nul et sans effet ». Signé par les membres de l'Assemblée : Cougnacq Mion président, P. Gauvain, Vice président, Bouyssou et Blanchard secrétaires. François Cougnacq dit Cougnacq Mion était propriétaire d'une indigoterie, chirurgien major des milices et commissaire puis président de l'Assemblée coloniale de Saint Marc. Exemplaire unique (?). Aucun exemplaire recensé : manque à la BnF, au CCFr et à WorldCat. Bel exemplaire, non rogné, imprimé sur grand papier bleuté.

123 SAINT DOMINGUE

GILLET de LA JAQUEMINIERE (Louis-Charles). Rapport fait au nom de la section du Comité d'agriculture et de commerce, chargée par l'Assemblée Nationale de l'examen de la réclamation des Députés de Saint Domingue, relative à l'approvisionnement de l'Isle. Paris, Baudouin, 1789. 2 parties en un volume in 8, broché, couverture de papier bleu moderne, tranches rouges, 56 p. et 36 p. page de titre comprise, 2 tableaux dépliants. 350 €

Edition originale de ce rapport publié en réponse à la demande des députés de Saint Domingue, qui réclament l'abolition du pacte colonial et la liberté du commerce des colonies avec le reste du monde. Au nom de l'Assemblée, l’auteur plaide pour le maintien du pacte colonial, avantageux pour les colo nies comme pour la métropole. Il livre de nombreux documents, rapports et statistiques à l'appui de sa démonstration : Etat du commerce avec l'île. Conséquences de la disette à Saint Domingue (contient des statistiques sur la mortalité dans la population noire, p. 19 21), etc. 2 tableaux dépliants dont un compris dans la pagination. (Cf. INED, 2034. Goldsmiths' Kress, n°13814.6. Manque à Sabin, Monglond et Tourneux). Bon exemplaire.

124 SAINT-PIERRE (Abbé Charles Irénée Castel de).

Mémoire pour diminuer le nombre de procès. Paris, Cavelier, 1725. In 8, plein veau brun de l'époque, dos à nerfs orné de caissons fleu ronnés, (14), 420, (10) p. de table et catalogue. 1 000 € Edition originale. L’un des « projets » majeurs de l’abbé de Saint Pierre visant à une réforme en profondeur du système judiciaire français. Il analyse les maux provoqués par le trop grand nombre de procès et livre le plan des mesures à adopter. D’importants passages sont consacrés à la réforme du droit successoral et à ses répercussions sur l’économie, le développement industriel et la démogra phie du pays. Page 418, l’auteur appelle de ses vœux « un corps politique européen qui formera un Droit public européen » et « dans la ville de paix un bureau perpétuel de jurisconsultes ». (J. Drouet, L’abbé de Saint Pierre, p. 373. INED, 985. Molinari, Abbé de Saint Pierre, p. 35). L’ouvrage est orthographié selon la réforme que l’abbé de Saint Pierre préco nisera dans un ouvrage cinq ans plus tard. Provenance : Joseph Marie Brossays Duperray (1731 1794) avec son ex libris

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héraldique. Avocat à la cour en 1759, substitut du Procureur Général du Roi au parlement de Bretagne, puis commissaire des états de Bretagne, il s’illustra lors la révolte du parlement de Bretagne contre la levée d’impôts additionnels et, en 1789. Petite gal. de vers dans la marge inf. de 20 f. sans atteinte au texte, qqs taches d’encre.

Instaurer une paix durable en Europe par la création d’un parlement européen 125 SAINT-SIMON (Claude Henri, comte de) et THIERRY (Augustin).

De la Réorganisation de la Société européenne, ou De la nécessité et des moyens de rassembler les peuples de l'Europe en un seul corps politique, en conservant à chacun son indépendance nationale. Par M. le comte de Saint Simon et par A. Thierry, son élève. Paris, Adrien Égron, Delaunay, 1814. In 8, demi veau rouge, dos lisse orné de doubles filets dorés, titre doré, daté en pied, 1 200 € tranches mouchetées (rel. moderne), xviij, 19 122 [i.e 112] p. Edition originale sous page de titre de remise en vente avec la mention « seconde édition » datée d'octobre 1814. Le célèbre projet prophétique de Saint Simon « pour l’instaura tion d’une paix durable en Europe, pour l’extension à tous les Etats européens d’un régime parlementaire, ainsi que pour la création, au dessus des parlements nationaux, d’un parlement européen » (Maitron, II, 373). Une Europe stable et forte, consolidée une zone de libre échange d’abord entre la France et le Royaume Uni, puis élargie aux autres nations européennes. Saint Simon déclare à la fin de son texte (p. 111) : « Il viendra sans doute un temps où les peuples de l’Europe sentiront qu’il faut régler les points d’intérêt général, avant de descendre aux intérêts nationaux; alors les maux commenceront à devenir moindres, les troubles à s’apaiser, les guerres à s’éteindre ; c’est là que nous tendons sans cesse, c’est là que le cours de l’esprit humain nous emporte ! ». (Kress, B.6383. Mazzone, n°32. Gerits, Additions to Walch, 416. Goldsmiths, n°21075). Bon exemplaire, frais, bien relié.

126 SCHNEIDER (Eugène), PARIEU (Felix ESQUIROU de), ARGOUT (A. M. A. comte d'), CHEVALIER (Michel), etc. Documents relatifs à la question moné taire. Paris, Imprimerie Impériale, 1858. In 4, demi chagrin rouge de l'époque, dos à nerfs, titre doré, xlix, 153 p. dont tableaux et importants rélevés statistiques en annexes. 350 € Edition originale et unique édition du compte rendu de la commission chargée d'étudier la situation monétaire en 1858, nommée par Pierre Magne, ministre des Finances, commission au nombre de laquelle on retrouve les principales autorités financières de l’époque : Eugène Schneider (1805 1875) président, Félix Esquirou de Parieu, le cte d’Argout gouverneur de la Banque de France, Vuillefroy, Boinvilliers, A. Leroux, Elie de Beaumont, Michel Chevalier, Gréterin, Pelouze et Ernest André. La commission recherche les causes du renchérissement des denrées alimentaires et les moyens d’y remédier, mais surtout se penche sur la question de la fuite de l’argent métal avec la question de l’éta blissement de l’étalon d’or avec la réduction de l’argent au rôle de monnaie divisionnaire. Très important appareil de statistiques en annexe. (Voir C. F. von Hock & A. F. Legentil, L'administration financière de la France, p. 20 et s. et Guy Thuillier, La monnaie en France..., passim). Bon exemplaire, intérieur très frais. librairie@hatchuel.com


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127 SEVERINE (Pseudo. de Caroline REMY). Affaire Dreyfus. Vers la lumière...

Impressions vécues. Paris, P. V. Stock, 1900. In 12, demi maroquin rouge à grands coins, dos à 5 nerfs guillochés or, orné de caissons filetés et fleuronnés, pièce de titre de maroquin beige, tête dorée, couverture conservée, xv, 464 p., (1) f. d'errata, exemplaire non rogné. 600 € Edition originale des souvenirs personnels de Sévérine sur l'Affaire Dreyfus. Séverine, qui s’était lancée avec ferveur dans la bataille de l’Affaire Dreyfus du côté des dreyfusards, assista aux divers procès et composa de nombreux articles de presse. C’est au cours de « l’Affaire », qu’elle rencontra Bernard Lazare et participa à la fondation de la Ligue des Droits de l’Homme. « Comptes rendus des audiences de procès Zola et du pro cès de Rennes, du procès Esterhazy, des procès Zola de mai et juillet 1898, du procès Zola Judet, articles sur Lemercier Picard, sur l'affaire Picquart Leblois, etc. » (cf. Lispschutz, n°435). (Bernard Lecache, Séverine, p. 245). Bel envoi autographe signé de Séverine «A mon cher adver saire, Valère Mabille, Plus aimé que beaucoup de certains proches, parce que de si belle et si haute sincérité ». Valère Mabille (1840 1909) était Maître des forges en Belgique, capitaine d’industrie, pionnier de la colonisation et un patron catholique et social, philanthrope éclairé, fondateur de nombreuses institutions. C’est sans doute à l’occasion de son séjour à Bruxelles en 1879 80, où elle donna naissance à son fils et rencontra Jules Valles, que Séverine fit la connaissance de Valère Mabille. Le livre porte la signature ex libris de celui ci sur la couverture. Bel exemplaire, dans une reliure de maître.

128 SMITH (Adam). Métaphysique de l'Ame ; ou Théorie des sentimens moraux, tra

duit de l'Anglois de M. Adam Smith, Professeur de Philosophie Morale, dans l'Université de Glasgow, par M.*** [Eidous]. Paris, Briasson, 1764. 2 volumes in 12, plein veau marbré de l'époque, dos lisses ornés de compartiments fleuronnés et cloisonnés, pièces de titre et de tomaison de maroquin rouge et bronze, tranches rouges (qqs traces de restaurations à la rel.), viii (i.e. vi), 302 p. 3 500 € et (4), 370, (2) p. de privilège (qqs rouss). Rare première édition française de The Theory of Moral Sentiments et première apparition d’un texte d’Adam Smith en français. C’est le baron d’Holbach qui conseilla à Marc Antoine Eidous, ami de Diderot, traducteur et encyclopédiste, de se charger de cette traduction. Hume, qui résidait à Paris, prévint Smith qui recommanda de se baser sur la seconde édition (1761) de son ouvrage. Finalement publiée en 1764 chez Briasson, l'un des principaux éditeurs de l'Encyclopédie, l'œuvre ne rencontra pas le succès public escompté et le livre fut diffusé confidentiellement. Il fallut attendre dix années (1774) pour qu'une seconde traduction voie le jour (cf G. Faccarello & P. Steiner, La diffusion de l’œuvre d’Adam Smith en langue française). Infime galerie de ver en marge de quelques feuillets du prem. tome. (Conlon, Siècle des Lumières, 64 :1225. Goldsmiths, 10057. Higgs, 3089. Vanderblue collection of Smithiana, p. 41). Très bon exemplaire, bien relié à l'époque, grand de marges (168 x 108 mm), imprimé sur beau papier. librairie@hatchuel.com


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129 SMITH (Adam). Recherches sur la Nature et les Causes de la Richesse des Nations. Traduction nouvelle avec des notes et observations; par Germain Garnier (...). Paris, H. Agasse, An X 1802. 5 volumes in 8, demi chagrin brun, dos à 5 nerfs ornés de filets à froid, titres et tomai sons dorés (rel. vers 1850), portrait frontispice d’A. Smith gravé par Prévost. 1 000 € Première édition de la traduction de référence de Germain Garnier. Les très importants et abondants commentaires et notes de G. Garnier ont été repris et traduits dans les éditions anglaises postérieu res, commentaires que Marx devait longuement analyser tout au long de sa Théorie sur la plus value. (Vanderblue Memorial Collection of Smithiana, p. 25. Kress, B.4604. Einaudi, 5340). Bel exemplaire, très frais, très bien relié.

130 COMPAGNONNAGE SIMON (Claude Gabriel). Étude historique et morale sur le compagnonnage, et sur quelques autres associations d'ouvriers, depuis leur origine jusqu'à nos jours. Paris, Capelle, 1853. In 8, demi chagrin vert bronze de l'époque, dos 300 € à nerfs orné de filets à froid, titre doré, (4), v, 166 p. Edition originale et unique de cette précoce étude sur le compagnonnage d'abord publiée dans les Annales de la Société académique de Nantes. L'auteur qui s’appuie sur les œuvres d'Agricol Perdiguier, recherche les origines du compagnonnage depuis ses origines, établit une parenté entre franc maçonnerie et compagnonnage pour ce qui est des origines anciennes, en recourant à l'histoire et au légendaire maçonniques de la période opérative et spécule sur son avenir. Un chapitre est consacré, aux « pratiques, locutions et expressions particulières au Compagnon nage » . Index bibliographique en fin. Né à Rennes, journaliste et rédacteur en chef du journal Le Breton à Nantes, l'auteur devint un propa gandiste de la doctrine fouriériste par son journal et ses écrits. (R. Lecotté, Bibliographie in : Dautry, « Compagnonnages », n°817). Très bon exemplaire.

131 SOREL (Georges). Contribution à l'étude profane de la Bible. Paris, Auguste Ghio, 350 € 1889. In 8, couverture imprimée, viii, 340 p. Edition originale et unique, rare, du premier livre publié par Georges Sorel. Déjà à contre courant en cette année du centenaire de la Révolution française, Sorel préconise une vulgarisation du « Livre du peuple » par excellence, selon lui : la Bible, non à des fins religieuses, mais profanes et « sociales », afin « d’initier le peuple à la vie héroïque et combattre les tendances délétères de l'utilitarisme ». « A base d'analyse du texte biblique apparaissent les thèmes ultérieurs de Sorel moraliste : crainte de la décadence morale, dénonciation des attitudes utilitaires et conformistes, rôle de l'épopée héroïque dans la rénovation de la culture... » (J. Gornicka, art. « Sorel », in dict. Maitron, CD Rom). (Delesalle, Bibliographie sorélienne, n°5). Petits manques et petite tache d'encre sur la couverture.

132 SOREL (Georges). Le système historique de Renan. Paris, G.Jacques éditeur [1905 1906]. 4 volumes in 8, brochés, couvertures imprimées, (4), 475 p. les 4 volumes en pagination continue (qqs rouss). 350 € Edition originale et unique, publiée en fascicules, de cet essai que Sorel composa en même temps que les Réflexions sur la violence. Il se livre à une critique radicale des Origines du Christianisme de Renan et propose une interprétation alternative qu’il voudrait exemplaire : le triomphe historique du christianisme sur un judaïsme analysé comme décadent, a été assuré par ceux qui ont su élever la scission chrétienne à son maximum de pureté, de vigueur et d’exaltation. « Pareto tenait cet ouvrage pour une des œuvres maîtresses de Sorel » (Michel Charzat). L'ouvrage se divise en 4 parties : I Introduction (1905). II Renan historien du judaïsme (1906). III Renan historien du christianisme (1906). IV Les premiers temps apostoliques (1906). (Delesalle, Bibliographie sorélienne, n°188). librairie@hatchuel.com


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Librairie Hatchuel Reliure en maroquin fauve aux armes de Louis XIII

133 SUETONE, CASAUBON (Isaac). Caii Suetonii Tranquilli De XII Caesaribus libri VIII. Ejusdem de Illustribus grammaticis et de Claris rhetoribus. Isaacus Casaubonus (...) recen suit et libros adjecit animadversionum. Editio altera (...) ab auctore emendata. Genevæ, Apud Samuelem Crispinum [Genève, Samuel Crispin], 1611. In 4, plein maroquin fauve de l'époque, dos à 5 nerfs guillochés or, reliure entièrement orné d'un semé aux chiffres « L » couronnés et fleurs de lys alternées, large dentelle d’encadrement sur les plats, armes de Louis XIII dorées au centre, tran ches dorées (traces de restauration aux mors, qqs rousseurs), (32), 750, (52), 109, (45) p. . 4 500 € Bonne édition de la Vie des douze Césars donnée par Isaac Casaubon, avec ses abondantes « Animadversiones Casauboni » en bas de page. La deuxième partie, en pagination séparée, contient les Emendationes Marcilii (par Théodore Marcile) relatives au huitième livre des XII Césars. Bel exemplaire, dans une reliure de maroquin fauve exécutée à Paris par Clovis I Ève, destinée au roi Louis XIII, dont les armes et le chiffre sont dorés sur la reliure (OHR 2493, fer n°4).

Reliure aux armes, ensemble complet des quatre volumes 134 SULLY (Maximilien de BETHUNE duc de).

1- Mémoires des sages et royalles Œconomies d'Estat, domestiques, politiques et militai res de Henry le Grand (...). A Amsterdam, Chez Alethinosgraphe de Clearetimelee, & Graphexechon de Pistariste, A l'enseigne des trois Vertus couronnées d'Amaranthe, [1638]. 2 tomes, (1) f., (6), 535 p. et (1) f., (6), 459 (ie 463) p., grande vignette de titre aquarellée en rouge et vert à la marque des 3 vertus. 2- Mémoires ou Œconomies royales d'Estat. Domestiques, politiques et militaires de Henry le Grand. Tome Troisième [ Quatrième]. Paris, Augu stin Courbé, 1662. 2 tomes, (1) f., (18), 488, (16) p. et (1) f., 333, (7) p. 4 tomes reliés en 2 volumes in folio (336 x 217 mm), plein veau blond glacé, dos à nerfs dorés, comparti ments richement garnis de fers ajou rés, datés en pied, pièces de titre et de tomaison de maroquin orange et brun, armes frappées au centre des plats, coupes guillochées, tranches rouges (rel. vers 1720). 2 800 €

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Exemplaire, en reliure uniforme, qui réunit l'ensemble des quatre parties des Mémoires de Sully publiés à 24 ans d'intervalle. Les deux premiers dans la contrefaçon de 1638, à la date de l'originale ; les troisième et quatrième, publiés par les soins de Le Laboureur en 1662, en édition originale de premier tirage. Sur cette source fondamentale sur les guerres de religion et le règne d’Henri IV, cf. Sources de l'his toire de France, n° 2574. (Brunet, V, 589. Einaudi, n° 5506. Kress, 537). Page de titre du tome troisième grisée et doublée, avec petits manques Belle reliure aux armes non identifiées poussées sur les plats et ex libris gravé.

135 THEVENOT (Melchisédech). L'art de nager, avec des avis pour se baigner utile

ment, Précédé d'une Dissertation, où l'on développe la science des Anciens dans l'Art de nager, l'importance de cet exercice & l'utilité du bain, soit en santé, soit en maladie. Ouvrage utile à tout le monde, & destiné particulièrement à l'éducation des jeunes Militaires du corps royal de la Marine (...). Suivie de la Dissertation sur les bains des orientaux. Par M.P.D.L.C.A.A.P. [i.e. Poncelin de La Roche Tilhac]. [Suivi de : Supplé ment à la IVe édition de l'Art de nager contenant le plan d'une école publique de natation, la description de divers nouveaux scaphandres (...) par M. Le Roux]. Paris, Lamy, 1782. In 8, plein veau marbré de l'époque, dos à nerfs fleuronnés, tranches marbrées (reliure restaurée), (2) f., 363 p., (2) p. d'approbation et privilège, 23 planches et 12 p. de « Sup 700 € plément » titre inclus. Dernière édition et la plus complète, en partie originale, revue, corrigée et considérablement augmentée, ornée de 23 figures dessinées et gravées par Charles Moette, dont un plan d’école publique de natation et 22 figures de positions de nage. La dissertation sur les Bains des Orientaux est d’Antoine Timony, médecin à Constantinople. L’ensemble est édité par Jean Charles Poncelin de La Roche Tilhac. Le Supplément à l’art de nager est de « Le Roux, physi cien de l'Université de Paris ». Ce supplément, qui figure sous page de titre et pagination séparées, contient la description d’inventions visant à « perfectionner l'art de nager » : projet de masque et tuba, scaphandre et combi naison étanche. D’abord publié en 1696 puis augmenté, l’ouvrage bénéfi cia d’une large diffusion pendant un siècle et contribua à répandre la pratique de la natation. « A la fois le premier traité français de natation, écrit dans une langue magnifique, histoire et philosophie du bain ». (Poggendorff, II, 1092. Ralph Thomas, Swimming, 1904). Reliure restaurée. Intérieur très frais. Un des exemplaires imprimés sur grand papier et réimpo sés in 8° (192 x 123 mmm), particularité signalée par Brunet (V, 813) et Graesse (VI, 133).

Le premier traité de cryptographie 136 TRITHEME (Jean). Joannis Trithemii (...) libri Polygraphiae VI : quibus praeter

clavem et observationes Adolphi a Glauburg (...) ; Accessit noviter eiusdem Authoris Libellus de septem Secundeis seu intelligentiis orbes post Deum moventibus, cum aliquot epistolis ex opere Epistolarum utilissimis : opus reconditissimae scientiae, in quo & Steganographiae principia latent, & methodus tàm in docendo quam discenda ingeniosis ostenditur utilissima & prorsus admirabilis. Argentorati, Lazari Zetzneri [Strasbourg, Lazare Zetzner], 1613. librairie@hatchuel.com


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2 parties en un volume in 8, vélin rigide à rabats de l'époque, titre et cote ancienne de bibliothèque à la plume au dos, filet à froid en encadrement sur les plats, tranches 1 800 € rouges, 612 p., un tableau dépliant et (1) f. titre, 90 p. Bonne édition collective de la Polygraphie de Trithème, accompagnée des commentaires par Adolph von Glauburg, suivi de : De Septem Secundeis sous page de titre et pagination séparées. Johannes Trithemius (1462 1516) est l’une des personnali tés centrales dans l’histoire de la tradition ésotérique occi dentale. Abbé bénédictin allemand, célèbre pour ses décou vertes en cryptologie, pour ses chroniques, mais aussi comme occultiste, il eut comme disciple Agrippa de Nettesheim et exerça une forte influence sur Paracelse. Composé en 1508, la Polygraphie est le premier traité de cryptographie et de chiffrement polyalphabétique. La méthode inventée par Trithème sert encore de base aux algorithmes modernes de codage. L’ouvrage est également regardé comme un traité caché d'angélologie kabbalistique et une importante contribution aux alphabets magiques. La deuxième partie, De Septem Secundeis (Traité des sept causes secondes), recherche les répercussions astrolo giques sur l’histoire du monde et expose une conception gnostique des « Intelligences », véritable « horlogerie cos mique », régissant le monde après Dieu. L’ouvrage fut mis à l’index en 1609. (Galland, Bibliography of Cryptology, 183) Papier bruni. Plusieurs signatures ex libris sur le titre et auréole grise au centre. Exemplaire bien relié à l'époque.

137 TURGOT (A.-R.-J.). Mémoire sur les colonies américaines, sur leurs relations

politiques avec leurs métropoles, et sur la manière dont la France et l'Espagne ont dû envisager les suites de l'indépendance des Etats Unis de l'Amérique. Paris, De l'Imprimerie de Du Pont, Député de Nemours, 1791. In 8, demi veau marbré, dos lisse orné de filets et fers spéciaux dorés, pièce de titre en long, tranches rouges (reliure dans le goût de l'époque), 75 p. titre inclus. 1 800 € Edition originale posthume, l'un des premiers livres imprimés par Dupont de Nemours. Dans ce mémoire daté du 6 avril 1776, Turgot alors ministre de la Marine et contrôleur général des Finances, répond à une consultation de Louis XVI sur la position que la France doit adopter vis à vis de la guerre d'Indépendance des Etats Unis. Le ministre se prononce, pour des raisons budgétaires, contre l'interven tion directe mais recommande d'aider les colons en matériel et argent. Il soumet également le fond de sa doctrine en matière de colonisation : peu rentable économiquement, difficile à défendre militairement les colonies sont, de plus, nécessairement appelées à se libérer du joug de la puissance dominante. Sur cet important essai, cf. P. Pluchon, Hist. de la colonisation française, p. 571 et s. (Kress, B.2230. Sabin, 97456. Schelle, Dupont de Nemours, p. 416). Bel exemplaire, frais, bien relié.

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138 TURGOT (A.-R.-J.) & DUPONT DE NEMOURS (Pierre-Samuel), BRIS-

SOT DE WARVILLE (Jacques Pierre). Des Administrations provinciales. Mémoire présenté au Roi. Lausanne, 1788. In 8, broché, couverture violine de parution, 168 p. faux 850 € titre et titre inclus, entièrement non coupé. Première édition sous ce titre, des Œuvres posthumes de M. Turgot, recueil de trois textes physiocratiques, réunis et édités par Dupont de Nemours, « plan complet de réformation du royaume, dans lequel on retrouve à chaque ligne les idées physiocratiques » (Schelle, Dupont, p.190 199). Contient : TURGOT : Mémoire sur les municipalités à établir en France. DUPONT DE NEMOURS : Lettre adressée à M. le comte de M*** [MIRABEAU] sur le plan de M. Turgot. BRISSOT : Observations d'un républicain sur les différens systè mes d'Administrations provinciales, particulièrement sur ceux de MM. Turgot & Necker (...) (p.113 168). (Kress, B.1505. Conlon, Siècle des Lumières, 87 :2804). Bel exemplaire, en partie imprimé sur beau papier bleuté, entière ment non coupé.

139 VALLES (Jules). L'Argent, par Un homme de Lettres devenu homme de Bourse.

Rentiers, agioteurs. millionnaires. Paris, Ledoyen, 1857. In 12, demi chagrin acajou, dos janséniste à 5 nerfs, couverture conservée (rel. posté 400 € rieure, mors lég. frottés), (4), x, (1) f. bl., 208 p. Edition originale du premier livre de Jules Vallès composé à Nantes et publié anonymement « par un homme de lettres devenu homme de bourse ». Apologie provocatrice du boursicotage, l’ouvrage est également regardé comme un pamphlet contre la littérature et les pratiques littéraires de son temps : « J’ai fait de la littérature, j’ai perdu à ce métier là deux viscères : le cœur et l’estomac ; l’estomac, c’est dur ! » (Préface de l’auteur). Selon Roger Bellet : « pamphlet contre la littérature (…), une provocante négation de la littérature ; du moins de la littérature littératurante, de la littérature morale, de la littérature des pauv res, de la pauvreté et du pauvrisme ». Œuvre de commande dédiée à un banquier et reçue par ses contemporains comme un hymne à l’argent et aux valeurs du temps du Second Empire triomphant, le livre ouvrit à Vallès les portes du Figaro où il entra comme chroniqueur de la Bourse. La célèbre couverture or comportant l’image d’une pièce de cinq francs est conservée (lég. frottée). Bon exemplaire.

Le premier dictionnaire topographique de la France 140 VALOIS (Adrien de). Hadriani Valesii historiographi regii Notitia Galliarum

ordine litterarum digesta. In qua Situs, Gentes, Opida, Portus, Castella, Vici, Montes, Silvae, Maria ( ...) Galliae illustrantur (...). Parisiis [Paris], Apud Fredericum Leonard, 1675. In folio (347 x 231 mm), plein vélin rigide ivoire à petits rabats (rel. de l'époque), (1) f. de titre, (6), xxvii, (1), 632, (47) p., grande vignette de titre à la marque de l'imprimeur, bandeaux gravés, culs de lampe et lettrines. 1 500 € librairie@hatchuel.com


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Edition originale et unique de ce dictionnaire topographique de la France, premier du genre. « Philologue renommé, historiographe royal de Louis XIV, Adrien de Valois publia, dans un contexte d’élaboration idéologique de l’histoire royale, plusieurs traités consacrés à la Gaule. Cet ouvrage, d’une remarquable rigueur dans l’exploitation et la présentation des matériaux, est un dictionnaire topographique avant la lettre : y sont recensés les noms des principales villes, cours d’eau, montagnes et terroirs de la France, avec l’indication des formes anciennes trouvées chez César, Ptolémée, Strabon, Grégoire de Tours et Frédégaire, dans les vies de saints ou encore dans des textes médiévaux jusqu’alors tombés dans l’oubli, tels la Chronique de Suger (…). Valois se singularise par une approche minutieuse et prudente de l’étymologie (…). Il élabore la première stratigraphie linguistique des toponymes (…). On serait tenté de dire que certains travaux publiés aujourd’hui ne passent que difficilement le seuil de scientificité atteint il y a trois cents ans par Adrien de Valois » (Xavier Gouvert, Problèmes et méthodes en toponymie française. Thèse, université de Paris Sorbonne, 2008). (Grasse, VI, (2), 247. Lelong, I, 433) Quelques petites auréoles claires, léger accroc à un coin de la reliure. Bel exemplaire, très frais, très bien relié en vélin rigide de l’époque.

141 VERLAINE (Paul). Quinze jours en Hollande Lettres à un ami. La Haye, Blok et Paris, Léon Vanier, [1893]. In 8 carré, demi maroquin bleu nuit à grands coins, dos janséniste à nerfs, tête dorée (rel. postérieure), (4), 108 p., non rogné, couverture conservée. 450 € Edition originale, tirée à 1050 exemplaires sur papier vergé de Hollande. On trouve, monté sur onglet en tête, le programme et le bulletin de souscription pour une représen tation donnée au bénéfice de Verlaine et Gauguin, au Théâtre d'art au Vaudeville, le 20 mai 1891. (Carteret, II, 432. Galantaris, n°153. Montel, Bibliographie de Paul Verlaine, p. 93). Bel exemplaire très bien relié en demi maroquin bleu, très frais, non rogné, couvertures conservées.

142 VERLAINE (Paul). Confessions. Notes autobiogra phiques. Portrait par Anquetin. Paris, Publications du « Fin du Siècle », 1895. Grand in 12, demi maroquin bleu nuit à grands coins, dos janséniste à nerfs, tête dorée (rel. postérieure), 246 p., (2) f. de tables, (1) f. catalogue et achevé d'imprimer, non rogné, 500 € couverture conservée. Edition originale illustrée d'un portrait de Verlaine en frontispice, par Anquetin. « Chez Verlaine, le prince des poètes fait parfois oublier le génie du prosateur qui, de confessions en essais critiques, demeura finalement l’un des écrivains les plus écoutés de son temps » (Maxence Caron). (Galantaris, n°169. Montel, Bibliographie de Paul Verlaine, p. 100 103. Vicaire, VII, 1000). Bel exemplaire très bien relié en demi maroquin bleu, très frais, non rogné, les couvertures sont conservées.

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Librairie Hatchuel La réflexion novatrice de Vico sur la « science de l’histoire »

143 VICO (Giambattista). De rebus gestis Antonj Caraphaei Libri Quatuor Excellen

tissimo Domino Hadriano Caraphaeo (...) inscripti. Neapoli (Napoli), Excudebat Felix Musca, 1716. In 4, vélin rigide de l'époque, dos lisse, pièce de titre de vélin doré, tranches mouchetées, (2) f. de faux titre et titre, (24) p. de dédicace, 501 p., titre noir et rouge, bandeaux, initia 3 500 € les, 2 portraits gravés à pleine page. Edition originale, rare, de cet important ouvrage de Giambattista Vico, biographie d’Antonio Carafa (1642 1693) commandé par le neveu de celui ci. Imprimé sur les presses de Felice Mosca, ce « superbe volume in 4° est le premier livre imprimé à Naples dans le goût de la typographie hollandaise » (cf. la préface de Michelet aux œuvres de Vico). Il est orné de 2 portraits gravés sur cuivre par Giuseppe Magliar d'après Giovanni Stefano Maia, de 6 bandeaux en tête et de 6 grandes initiales gravés. Membre d’une puissante famille du royaume de Naples (alors administré par les Habsbourg d'Espagne), Antonio Carafa émigra à Vienne en 1662 pour servir Léopold 1er comme administrateur, diplomate, puis comme maréchal de camp de l'empereur en combattant victorieusement les Turcs (prises de Prešov, de Munkacz et de Belgrade). Chronique de la « geste » du grand personnage napolitain, cet ouvrage constitue également une source de première importance pour l’histoire politique et militaire de la période, en même temps qu’une étape décisive dans l’éla boration, par Vico, de sa réflexion novatrice sur la science de l’histoire, les sources de la connaissance historique et les lois du développement des civilisations. Ces recherches aboutirent ainsi à établir les principes qu’il exposa, en 1725, dans son ouvrage fondateur : Scienza nuova. (Croce & Niccolini, Biblio. Vichiana, I, 77 79). Très bel exemplaire, très bien relié en vélin à l’époque, très grand de marges.

Ouvrage pionnier dans l’histoire de la réforme pénitentiaire 144 VILAIN XIIII (Jean Jacques Philippe, vicomte). Mémoire sur les moyens de

corriger les malfaiteurs et fainéans à leur propre avantage et de les rendre utiles à l'Etat, Proposé à l'Assemblée des Députés par le Vicomte Vilain XIIII & présenté aux Corps & Administrations des Etats de Flandres au mois de Janvier 1775. Gand, Pierre de Goesin, s.d. (1775). In 4, demi veau tabac moderne à coins, dos à nerfs fleuronnés, couverture papier marbré d’origine conservée, (6), 268 p., texte imprimé dans un encadrement rocaille, vignette de titre aux armoiries de la ville de Gand, bandeaux et culs de lampe, 4 doubles 2 500 € planches gravées par Bertaud de plans et vues des façades. Très rare édition originale de cet ouvrage pionnier dans l’histoire de la réforme pénitentiaire, cité par Michel Foucault dans Surveiller et punir (p. 124 125). Edité en vue d’être présenté aux Etats de Flandre, ce mémoire « le premier jalon du grand système pénitentiaire » est à l’origine de l’une des toutes premières institutions « modèles » de détention, sur un fondement alors révolutionnaire : la réhabilitation des condamnés par le travail. Il devait constituer une source d’inspiration directe pour plusieurs générations de réformateurs jus qu’au XXe siècle, en Europe et en Amérique.

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« La maison de force de Gand créée en 1775 par le vicomte J. J. P. Vilain XIIII était considérée comme La prison modèle, pour sa classification des détenus et son organi sation industrielle. Son fondateur avait cherché à l'insérer dans l'économie régionale, de telle sorte que les délin quants puissent retrouver à leur libération des travaux semblables à ceux qu'ils avaient pratiqués pendant leur détention » (Cf. J. G. Petit, Les débuts de la manufacture carcérale, Annales de Bretagne, 1990, vol. 97, n°97 3, p. 329 342). Bourgmestre de Gand, puis grand Bailly, et conseiller d’Etat, le vicomte Jean Jacques Philippe Vilain IIII (1712 1777) était issu d’une ancienne famille belge. Vignette de titre aux armoiries de la ville de Gand. (Conlon, Siècle des Lumières, 75 :1743. J. G. Petit, Ces peines obscures, p. 163. Vander Haeghen, Bibliographie Gantoise, n°4551). Très bon exemplaire, très frais, non rogné.

145 VILLERME (Louis René). Des associations ouvrières. Paris, Pagnerre, Paulin et 280 € Cie, 1849. In 16, broché, couverture imprimée, (4), 104 p. Edition originale publiée dans les Petits Traités édités par l'Académie des Sciences Morales et poli tiques. Après avoir dressé un historique de l'émancipation des « classes défavorisées » depuis 1789, Villermé étudie les modalités de cette évolution, en particulier par les organisations ouvrières. Appuyant son propos sur des enquêtes de terrain, il conclut par une défense du mutualisme et par la mise en garde contre une substitution générale et forcée de l'association qui aboutirait à l'omnipotence de l'Etat. (Coquelin & Guillaumin, II, 833. M. Perrot, Enquête sur la condition ouvrière, p. 63). Bon exemplaire, frais, non rogné.

146 VIVES (Juan Luis). La divine philosophie de Jean Loys Vives, mis en latin & en françois, respon dans l'une version à l'autre. Nouvellement imprimée. (Texte bilingue latin et français). Lyon, par Benoist Rigaud, 1582. In 12, plein vélin de réemploi (reliure ancienne), 96, 1 500 € (8) f. [sign. A N8], vignette de titre. Rarissime édition française de Introductio ad sapientiam, dans la traduction de Guillaume Paradin. Précédé du sonnet de Trajan Paradin et de l'épître de Claude Paradin, frère du traducteur, à Jean Pariset (25 mars 1550). Texte bilingue, latin en caractères italiques et français en lettres rondes. Page de titre légèrement défraîchie, coins émoussés, légèrement débroché. Manque à la BnF. Un unique exemplaire à WorldCat: Université de Paris, Bibliothèque Victor Cousin. Manque aux principales bibliographies.

147 VOLTAIRE. Le docteur Pansophe, ou Lettres de Monsieur de Voltaire.

A Londres [i.e. Lyon], 1766. In 12, broché, couverture de papier marbré ancien, 44 p. librairie@hatchuel.com

400 €


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Edition originale imprimée à Lyon selon Weller, et annoncée dans la Correspondance de Grimm dès que 1er mai 1766. L'ouvrage est composé de 2 lettres : Lettre de Monsieur de Voltaire à Monsieur Hume [p. 3 18] et Lettre de M. de Voltaire au Docteur Jean Jacques Pansophe [p. 19 44]. La première est bien de Voltaire, la seconde attribuée à Charles Borde. (Bengesco, 1728/1. Conlon, Rousseau, 414. Voltaire à la BN, n°4065).

148 [VOLTAIRE]. L'Homme aux quarante écus. S. l., 1768. In 8, cartonnage marbré à la bradel, pièce de titre de maroquin bronze (rel. Devau 750 € chelle), (4), 120 p. Rarissime contrefaçon exécutée immédiatement à la suite de la première édition comme celle ci, en 120 pages et avec le dernier feuillet contenant la table suivie, au verso, d'un errata de 3 fautes, non corrigées dans le texte. Elle est reconnaissable à plusieurs détails, dont l'erreur de signature au feuillet Fiij, signé « Piij ». Cette édition n'est recensée ni par Bengesco, ni par L’œuvre impri mée de Voltaire à la BN, ni aucune des principales bibliographies qui la confondent avec la première. Seul Besterman, The Complete Works of Voltaire, vol. 66, Voltaire Foundation, 1999, p. 269, n°68P fait la différence. Le fleuron de titre est recensé par le site « Fleuron » de la BCU de Lausanne (n° or1554) qui le reproduit d'après un ouvrage imprimé par le libraire lyonnais Claude André Faucheux. Dirigé contre les physiocrates, notamment Le Mercier de La Rivière et son Ordre naturel des sociétés politiques, l'ouvrage fut condamné au feu par le parlement en 1768, puis interdit par décret de la cour de Rome. Un arrêt de la Chambre des vacations du 24 septembre 1768 punit très sévèrement trois revendeurs clandestins du livre. (Manque à la BnF. Un unique exemplaire recensé à WordCat, celui de l'Institut et Musée Voltaire). Très bon exemplaire, très frais, grand de marges, bien relié.

149 VOLTAIRE 1- Le dîner du comte de Boulainvilliers par Mr. St. Hiacinte [Voltaire]. S.l., 1728 [i. e. Hollande, 1768]. (2) f. de faux titre et titre, 60 p.

2- Relation du bannissement des jésuites de la Chine. S.l.n.d. [Amsterdam, Marc Michel Rey, 1768]. 31 p. 3- Relation de la mort du chevalier de La Barre : par Monsieur Cass*** [Cassen], avocat au Conseil du Roi, à M. le marquis de Beccaria. Le 15 juillet 1766. S.l.n.d. [Amsterdam, Marc Michel Rey, 1768]. 24 p. 3 ouvrages reliés en un volume in 12, plein veau havane de l'époque, dos à 5 nerfs orné, pièce de titre de maroquin amande, tranches bleutées. 1 000 € Intéressante réunion à l’époque de ces trois ouvrages de Voltaire, qui confirme leur origine commune : tous trois à l’année 1768 et sans doute publiés à Amsterdam chez Marc Michel Rey.

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1- Edition « en gros caractères », publiée l’année de l’originale, comportant un faux titre suivi d'un titre, qui porte le nom de Saint Hyacinthe. Bengesco la distingue par le feuillet en tête duquel se trouve le titre de départ, paginé 1 2. Les interlocuteurs du « Dîner » sont le comte et la comtesse de Boulainvilliers, l'abbé Couet et Nicolas Fréret. Les Pensées détachées de M. l'abbé de Saint Pierre sont de Voltaire. (Bengesco n°1750, p. 216. L’œuvre de Voltaire à la B.N., n°4141). 2- Edition publiée l’année de l’originale à Amsterdam chez Marc Michel Rey selon le catalogue de la BnF, qui renvoie, au sujet de cette édition, au billet de Voltaire à H. Rieu, Besterman, n°14003. Cette édition se caractérise par le fait qu’elle ne comporte qu’un titre de départ. (Bengesco, n°1758/2. L’œuvre de Voltaire à la B.N., n°4161). 3- Edition originale. Titre de départ. Imprimé à Amsterdam chez M.M. Rey, selon le catalogue de la BnF : « C'est par erreur que Beuchot avait considéré comme date d'édition celle du 15 juillet 1766, mentionnée au titre de départ », comme l'a montré Bengesco. (Bengesco, n°1722. L’œuvre de Voltaire à la B.N., n°4195). Bel exemplaire, frais, dans une jolie reliure anglaise ou hollandaise de l’époque.

150 [VOLTAIRE]. Lettre philosophique, par M. de V***, Avec plusieurs pièces galan

tes et nouvelles, De différents Auteurs. Nouvelle Edition, revue & corrigée. Berlin, Aux dépens de la Compagnie, 1775. In 8, broché, couverture de papier marbré, tranches jaspées (rel. postérieure), 151 p. 400 € titre inclus. Edition augmentée de ce recueil qui contient la Lettre Philosophique sur l'âme de Voltaire. Parmi les « pièces » ajoutées, on relève les Adieux à Mme du Châtelet, la Lettre de Voltaire au roi de Prusse, le Discours prononcé à la réception des francs maçons par Mr. De Ramsay ainsi que les Statuts de l'Ordre, Marsias, Allégorie contre Rameau, mais aussi des morceaux nettement plus libres : Le débauché converti, par Robbé de Beauveset, Epître à Uranie, La mule du pape, Apothéose de Mlle Le Couvreur par Voltaire, Le Nez et les pincettes et Ode à Priape par Piron, La bougie de Noël, Chapitre général des Cordeliers, Epître à Uranie, Du Désagrément de la jouissance, La Comtesse d'Olonne, comédie attribuée à Bussy Rabutin, etc. Ce recueil fut condamné dès sa sortie, puis sévèrement interdit en France. (Bengesco, n°1558. Enfer de la BN, 575. Gay, II, 806. Voltaire à la BN, 3720). Cette édition à l'adresse de Berlin 1775 est rare. Elle ne figure qu'à un unique exemplaire sur WorldCat (celui de la BnF). Réparation en marge des cinq derniers feuillets, sans atteinte au texte.

La synthèse de la philosophie religieuse de Voltaire 151 [VOLTAIRE]. Lettres chinoises, indiennes et tartares. A Monsieur Paw, par un

Bénédictin, avec plusieurs autres Pièces intéressantes. Paris [i.e. Genève, Gabriel Grasset], 1776. In 8, pleine basane bordeaux maroquinée de l'époque, dos lisse orné de filets dorés, (pièce de titre renouvelée, qqs épidermures), (4), 292 p. 750 € Edition originale rare. Les lettres chinoises, qui s’arrêtent à la page 144, sont suivies de onze « pièces intéressantes » dont les deux premières sont précédées d’un faux titre particulier. Cette édition possède, en marge, des sommaires qui ont été supprimés des éditions postérieures. Elle a été imprimée à Genève par Gabriel Grasset (cf. S. Corsini, BCU Lausanne, voltaire let chi 76a, fleuron : or0260 5). Le catalogue de la BnF l'attribue, par erreur, à la Société Typographique de Neuchâtel.

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Cette réfutation de Cornélius de Pauw offre à Voltaire, vingt ans après l'Essai sur les mœurs, «l'occa sion de reprendre le fil de ses anciennes réflexions sur une Chine à la fois historique pour la critique du christianisme et utopique pour l'illustration du déisme naturel » (S. Pujol, Inventaire Voltaire, p. 831). Meister considérait que le dernier paragraphe, Dialogue de Maxime de Madaure, pouvait être regardé comme « la synthèse de la philosophie religieuse de Voltaire » (Bengesco, n 1859, 1. Conlon, Siècle des Lumières, 76:1622. Voltaire à BN, n°4334). Bon exemplaire, assez grand de marges (192 x 121 mm).

Voltaire franc-maçon 152 VOLTAIRE LA DIXMERIE (Nicolas Bricaire de). Eloge de Voltaire, Prononcé

dans la L... Maçonnique des Neuf Sœurs, dont il avait été membre. Genève et se trouve à Paris, Valleyre l'aîné , 1779. In 8, broché, couverture papier marbré ancien, viii, 120 p.

650 €

Rare édition originale et unique. Homme de lettres, membre de la loge maçonnique des « Neuf Sœurs » où il était très actif, La Dixmerie parraina l’initiation de Voltaire le 25 mars 1778. C’est également lui qui donna lecture de son éloge funèbre au court d’une importante apothéose maçonnique le 28 nov. 1778, sous la présidence de Lalande. A l’âge de 84 ans, Voltaire devint franc maçon cinquante trois jours avant sa mort et fut reçu par l’astronome Lalande en ces termes : « Vous étiez franc maçon avant même que d’en recevoir le carac tère, et vous en avez rempli les devoirs avant que d’en avoir contracté l’obligation entre nos mains ». Mécontents, l’Eglise et le gouvernement contraignirent le Grand Orient à prendre des sanctions contre la Loge et s’opposèrent à la publication de cette brochure qui ne fut imprimée qu’au prix d’im portantes difficultés. L’Eloge est précédé d’une épître à Madame Denis, nièce de Voltaire, présente à la cérémonie. (Sur cet épisode, Cf. Bruno Belhoste, Paris savant, 2011, p. 105 et passim). (Conlon, Siècle des Lumières, 79:719. France littéraire, IV, 384). Exemplaire très frais, grand de marges, imprimé sur grand papier bleuté.

L’œuvre capitale dans l’histoire du droit naturel, exemplaire de Luynes 152 WOLFF (Christian), FORMEY (Johann Heinrich Samuel). Principes du

droit de la nature et des gens. Extrait du grand ouvrage latin de Mr. de Wolff par Mr. Formey. Amsterdam, Marc Michel Rey, 1758. In 4, plein veau marbré de l'époque, dos à nerfs orné de compartiments richement fleu ronnés, pièce de titre de maroquin bordeaux, triples filets d’encadrement à froid sur les plats, grandes armes dorées au centre, xxiv, 307 p., vignette de titre gravée sur cuivre, 1 500 € texte sur 2 colonnes. Première édition française de cet adaptation du Institutiones juris naturae et gentium (Halle, 1750) par J.H.S. Formey, secrétaire perpétuel de l’Académie de Berlin, Encyclopédiste, pasteur, philosophe et fils de réfugiés français à Berlin. Avec les traités de Grotius et de Pufendorf, l’œuvre capitale dans l’histoire du droit naturel. C’est par cette adaptation de la pensée juridique de Christian Wolff que ses thèses ont été reçues et discutées par les philosophes du XVIIIe siècle. « L’œuvre de Wolff est impressionnante par son ampleur et par son caractère de systématicité ration nelle. Les quatre idées force que développe la doctrine le caractère anthropologique du droit natu rel, l’obligation morale qu’il impose à l’homme, le subjectivisme de la théorie et l’affirmation selon laquelle la médiation de la connaissance que prend le sujet de son droit naturel grâce à sa raison est nécessaire à l’accomplissement de l’être individuel se retrouvent dans [cette] version que donna Formey du jusnaturalisme de Wolff » (P.U. de Caen). (Camus Dupin, n° 170). Petite restauration aux coins.

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Bel exemplaire provenant de la bibliothèque du duc Charles Philippe Albert de Luynes (1695 1758), maréchal de camp, pair de France et mémorialiste, mort dans son château de Dampierre le 25 novembre 1758, avec ses armes dorées sur les plats, ex libris et cote de la bibliothèque de Dampierre gravés sur le contre plat.

Supplément 153 CAYLUS (Anne-Claude-Ph., comte de), MAJAULT (Michel Joseph). Mémoire sur la peinture à l'encaustique et sur la peinture à la cire. Par M. le Comte de Caylus (...) ; Et M. Majault (...). Genève et Paris, Pissot, 1755. In 8, cartonnage marbré à la Bradel (papier ancien de réemploi), (4) f., 133 p., frontispice gravé et 2 plan ches in fine (outillage et machine). 750 € Edition originale illustrée d’un beau frontispice allégorique qui représente Minerve « qui détourne le peintre de sa méthode traditionnelle en lui montrant la technique de l’en caustique », ainsi que de deux planches d’outillages. « Expérimentateur né, en parfaite harmonie avec son temps, Caylus cherche à voir les choses de l’intérieur et se passionne pour les sciences. Il s’attache également à retrouver les tech niques des Anciens, notamment en ce qui concerne la pein ture à l’encaustique. En publiant ce traité, Caylus mettait à la disposition de ses contemporains un ferment d’idées que peintres et artistes s’approprièrent pour chercher à résoudre des problèmes qui leur tenaient à cœur (…) » (Exposition Caylus, mécène du Roi : Collectionner les antiquités au XVIIIe siècle, Paris, BnF, 2002). (K. Peeters, Bibliographie du comte de Caylus, 1755, p. 42). Joli exemplaire, très bien relié.

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« Traité de haute métaphysique qui suffirait à prouver l’abîme qui le sépare des réactionnaires de tous les temps » (Philippe Sollers) 154[MAISTRE (Joseph de)]. Considérations sur la France. Londres [Bâle], 1797.

In 8, plein veau marbré de l’époque, dos lisse orné de petits fers spéciaux répétés et palettes dorés, pièce de titre de maroquin bordeaux (qqs petits accrocs), (2) f., iv, 242 p. 3 500 € [sic pour 246]. Edition originale de premier tirage d'une extrême rareté dont Monglond parle longuement dans La France révolutionnaire et impériale, et qu'il affirme n'exister qu'en un unique exemplaire à la Bibliothèque de Genève. Depuis, un autre exemplaire a été acquis par la BnF et figure à son catalogue (RES 8 LB42 242 AH). Publiée, sous la fausse adresse de Londres, à Bâle où l'auteur s'était réfugié , cette édition se distin gue par sa pagination en 242 p., les pages 241 246 paginées par erreur 236 242, la vignette de titre « couronne, globe avec trois fleurs de lys encadré de deux rameaux », et la dernière ligne de la cita tion en exergue sur le titre, prise de Cicéron : «ordienda est potissimùm». « Pour la première fois sur le continent et dans la langue même des révolutionnaires, la pensée s'ef force de faire face à la radicalité de la Révolution (…). Ces Considérations fondent la tradition de la réaction, ou de la contre révolution, de ce courant de pensée (…) qui rejette la révolution tout entière, dans son principe comme contraire à la nature même de l'homme social et moral » (Pierre Manent, in Dictionnaire des oeuvres politiques, P.U.F., p. 501). La portée et la descendance de cet ouvrage dans l'histoire des idées et de la vie politique française seront immenses. (Monglond, IV, col. 6 11. Barbier, I, 713). Petits cachets et cotes de congrégation. Très bon exemplaire, bien relié à l’époque.

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