les ateliers de la culture Culture
Culture et dÊveloppement de pratiques de lecture 26 novembre 2015 - musÊe des beaux-arts de liège
-1-
Bilan
Table des matières
Introduction
4
Interventions 5 Présentation du Plan Lecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles par Laurent Moosen 6
Culture et langue française : dimensions interculturelles» par Régis Simon
7
Rapport des ateliers 9 Atelier n°1 : «Culture et expression des citoyens : donner la parole» Atelier n°2 «Travail de médiation et de diversification des publics : le partenariat»
10
Atelier n°3 «Accès à la langue française comme outil d’insertion et d’intégration»
13
12
RESSOURCES 15 2009: Décret sur la lecture 16
2013 : Un Plan de Développement de la lecture pour Liège
16
2015 : le Plan Lecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles
17
Le Plan Lecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles en 30 points
17
Perspectives
19
Liste des participants
21
-2-
Le 26 novembre dernier, les Ateliers de la Culture s’organisaient aux Beaux-Arts de Liège autour des enjeux de la lecture publique. En effet, derrière les différentes implantations communales, provinciale et privées dédiées à ses pratiques, on retrouve des stratégies de politique culturelle qui se dessinent autour d’axes qui méritent incontestablement d’utiles articulations. A fortiori, l’arrivée récente du Plan Lecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui vient poser un cadre structurant pour les pouvoirs locaux en induisant une logique intégrée plus forte pour beaucoup d’acteurs concernés ou actifs dans ce champ d’action. En effet, et de façon plus explicite, s’ajoutent au prêt des livres des pratiques liées à l’alphabétisation dans un contexte qui voit également la Wallonie inviter les centres régionaux d’intégration à mettre en œuvre des parcours d’accueil pour les primo-arrivants. Pour l’heure, l’extraordinaire semble bousculer l’ordinaire. C’est pourquoi il nous a semblé opportun de rassembler autour de ces thématiques les protagonistes du secteur culturel dans son ensemble pour à la fois faire le point sur ce qui est à l’œuvre et pour définir de nouvelles configurations de travail. Cette mise en réseau a fait émerger le besoin de conforter cette logique de partage d’expérience. La Ville de Liège prendra sa part à cette dynamique pour prolonger le travail réalisé dans les différents ateliers dans des modalités qui vous seront communiquées très rapidement. Je tiens à remercier tous les participants à cette journée pour la qualité de leur contribution. Le combat pour les droits culturels impose de poursuivre ce dialogue au bénéfice des objectifs définis dans le plan communal de développement de la lecture. La maîtrise du langage pour appréhender mieux la complexité du monde.
Jean Pierre HUPKENS Échevin de la culture et de l’urbanisme Ville de Liège
-3-
Introduction Les Ateliers de la Culture ont eu lieu le 26 novembre 2015 aux Beaux-Arts de Liège en présence de plusieurs opérateurs culturels de Liège, ainsi que des bibliothécaires et des managers de quartier. Ces ateliers avaient pour thématique les différentes manières dont le secteur de la lecture entre en interaction avec d’autres champs, en particulier les champs culturel, artistique, scolaire, ceux de l’éducation permanente et de l’interculturalité. L’après-midi était introduite par Jean Pierre Hupkens, Echevin de la Culture, avec un exposé sur l’importance de la lecture dans la politique culturelle de la Ville de Liège. Ensuite, Laurent Moosen (coordinateur du Plan Lecture en Fédération Wallonie-Bruxelles) a présenté le Plan Lecture. Puis, Régis Simon (Directeur, Centre Régional d’Intégration des Personnes Etrangères ou d’origine étrangère Liégois) a analysé les dimensions interculturelles à l’œuvre dans les pratiques d’apprentissage de la langue française. Toutes les problématiques présentées dans l’introduction ont trouvé leurs développements dans les ateliers qui ont suivi. Au centre de nos réflexions : les bibliothèques comme lieux de vie et de rencontre, d’autant que le Réseau Liégeois de Lecture publique (qui rassemble les bibliothèques de la Ville, de la Province et du Centre Multimédia) s’est doté en 2013 d’un Plan de Développement de la Lecture (voir détail en fin de document). Dans les trois ateliers, il a beaucoup été question de partage, de synergie, de partenariat, d’élargissement de la notion même de «public». Les participants ont construit des ponts, décloisonné leurs secteurs, dialogué, dans une approche joyeuse et transversale, soutenus par la Ville, qui souhaite mettre en lumière leurs actions.
-4-
INTERVENTIONS
-5-
1. Présentation du Plan Lecture de la Fédération WallonieBruxelles par Laurent Moosen, coordinateur transversal du Plan Lecture pour la Fédération Wallonie-Bruxelles Le Plan Lecture présenté par la Fédération Wallonie-Bruxelles en 2015 se déploie selon les trois compétences qui sont, pour cette législature, celles d’un seul ministre : la petite enfance, l’enseignement obligatoire, la culture. Le Plan lecture s’inscrit également dans la dynamique du pacte d’excellence en matière d’enseignement (en particulier dans le cadre d’un renforcement de l’alliance «culture-école») et de l’opération culturelle «Bouger les lignes». Les mesures envisagées dans le domaine de la lecture concernent surtout le jeune public, âgé de 0 à 18 ans. Le Plan entend remettre la lecture - documentaire et fiction - au centre de l’apprentissage, en associant les créateurs de la Fédération Wallonie-Bruxelles au processus. Pour cela, les efforts se concentrent sur le soutien et la valorisation de l’accueil d’auteurs et d’illustrateurs belges francophones dans les écoles et les bibliothèques, le développement des liens entre bibliothèques, libraires, enseignants et élèves. Le plan comporte une dimension transversale, associant tous les acteurs de la culture (auteurs, bibliothécaires, enseignants, professionnels de la petite enfance, etc.) La petite enfance figure dans les grandes lignes de ce plan, en particulier la lecture pour les tout petits. Pour l’enseignement fondamental, le développement d’un partenariat structurel entre l’école et la bibliothèque est préconisé, renforcement et généralisation des classes lecture, multiplication des rencontres en classe.
CHRONOGRAMME 28 février 2015 Annonce du Plan Lecture à l’occasion de la Foire du Livre septembre 2015 Rapport sur les initiatives et les mesures à prendre pour développer un plan lecture octobre 2015 Lancement d’une campagne de promotion de la lecture auprès des tout petits à l’occasion de la Fureur de Lire fin 2015
Lancement d’une plateforme dédiée à la lecture
24 avril 2016 Publication d’un rapport annuel sur la lecture dès 2016 (à l’occasion de la journée mondiale du livre et de la lecture).
-6-
2. «Culture et langue française : dimensions interculturelles» par Régis Simon, Directeur du Cripel Régis Simon a d’abord présenté les actions du Cripel, l’un des 8 centres régionaux pour l’intégration des personnes étrangères et d’origine étrangère agréés par la Wallonie. Ensuite, il a introduit une réflexion sur les dimensions culturelles et interculturelles de l’appropriation du français. Le but du Cripel est de favoriser l’intégration des personnes étrangères par la mise en place d’actions positives permettant l’égalité de droit, de fait, de genre et de chances. Parmi ces actions figure le «parcours d’accueil des primo-arrivants. » Au départ un bilan fait émerger les besoins selon 3 axes : l’apprentissage de la langue, l’éducation à la citoyenneté et l’insertion socio-professionnelle. Ce décret souhaite imposer un apprentissage qui, jusque-là, se faisait sur base volontaire. Après avoir dressé le portrait du secteur d’apprentissage du Français Langue Etrangère, Régis Simon en pointe les difficultés, notamment un paysage institutionnel complexe. Il souligne aussi que, dans le cadre de l’apprentissage de la langue, la motivation de l’apprenant constitue un élément essentiel ; le sens donné aux activités est l’un des paramètres qui joue sur la motivation des personnes en apprentissage. En effet, l’apprentissage du français langue étrangère ne se limite pas à un contenu linguistique, mais se situe dans un contexte plus large et hétérogène, dans une approche qui favorise l’altérité. La notion d’appropriation de la langue par la biais de la culture et l’ouverture d’espace interculturels. Le terme d’appropriation révèle aussi une dimension qui ne se limite pas à l’apprentissage du français, cette dimension s’exprime à travers des pratiques «culturelles» (concert, musée, théâtre, ateliers créatifs, musicaux, plastiques, cinéma, conférences). Ces pratiques culturelles peuvent aider à fixer la matière vue au cours de français et contribuer à la complémentarité entre l’apprentissage et la pratique de la langue.
Collaboration entre les musées et le Centre d’accueil de la Croix-Rouge « L’Amblève »
-7-
Régis Simon souligne la dimension volontaire de la démarche des participants et l’importance des aspirations propres, y compris la notion de plaisir. En effet, l’appropriation de la langue s’appréhende de deux manières : • •
appropriation utilitariste (utilisation de mots pratiques dans le quotidien) se saisir de cette langue commune et de l’apprécier.
« L’idée est de dire que la culture n’est pas un luxe, mais elle soutient la formation et permet de souder le groupe, elle donne une identité, elle constitue un instrument de lecture de la société et un levier d’action sur elle. » Par le biais de projets culturels, on se situe dans une approche multidimensionnelle : créative, expressible, d’émancipation, de développement de la confiance en soi. Pour les professionnels, il convient d’envisager l’art et la culture, ainsi que les lieux de la culture comme des vecteurs de l’apprentissage. Quelques critères : les activités doivent partir de la parole des personnes, de leurs racines, de leurs traditions, permettre le partage de la culture de chacun et donc favoriser la diversité à tous les niveaux, créer une identité commune, afin que la langue majoritaire devienne un instrument de communication au sein du groupe des participants à une activité, un outil et pas une norme à intégrer. Pour mettre sur pied ces activités culturelles comme espaces d’appropriation de la langue, il faut des compétences professionnelles variées, cette polyvalence est à la fois une ressource et une difficulté. Le projet culturel sert souvent de trait d’union entre l’assimilation cognitive de la langue et son appropriation affective.
-8-
RAPPORT DES ATELIERS
-9-
Atelier n°1 : «Culture et expression des citoyens : donner la parole» Rédaction : Sandrine Vandecasteele (Lecture Publique, Ville de Liège) et Céline Martin (Territoires de la Mémoire) Développer la participation citoyenne et socioculturelle, favoriser l’expression et la diffusion de sa production est un des grands enjeux de la lecture publique à Liège. La Ville de Liège, et plus largement le Réseau local liégeois de lecture publique, s’y sont engagés dans leur plan de développement de la lecture (2014-2018). Cet enjeu de démocratie culturelle est partagé par d’autres acteurs de la vie culturelle : pour une bibliothèque, un organisme d’éducation permanente, un centre culturel, une maison de jeunes, donner la parole à tous, avec une attention particulière aux publics les plus fragilisés, est un enjeu commun. Dans cet atelier, nous avons envisagé comment fédérer et renforcer les synergies avec le monde socioculturel local, les services publics et associatifs, les acteurs culturels, les artistes, centres culturels et institutions culturelles du territoire en associant les citoyens dans chaque quartier. Nous avons aussi fait émerger des ponts grâce à l’identification, par chaque participant, de personnes et d’opérateurs qui partagent les mêmes enjeux.
Compte-rendu du travail en groupe Donner la parole aux citoyens, c’est faire le pari de l’égalité. C’est reconnaître à chacun(e), de là où il est, une égale possibilité et capacité à participer aux décisions qui le concerne. Les participants ont eu l’occasion de travailler une série de questions favorisant la mise en commun d’expériences, d’expertises, de ressources et de moyens. 1. Des thématiques En 2016, un projet qui donne la parole aux citoyens traite de l’égalité : de l’inégale répartition des richesses, de l’emploi (discrimination dans et en dehors de l’emploi, le travail comme lieu d’exclusion et de discrimination), des discriminations et des préjugés sociaux. 2. Les publics Une attente particulière est portée aux publics avec lesquels les différents opérateurs mènent des projets. La nécessité de sortir de la notion du « tout public » est pointée, car il n’existe pas un public mais des « publics » : - ceux qui n’ont pas accès à la culture, les « sans voix », les personnes éloignées de l’écrit ; - une catégorie socio-économiques : salariés, personnes fragilisées (précarisées, seules) ; - une catégorie d’âge : enfants, adolescents, seniors, intergénérationnel ; 3. Les méthodes En fonction de leur spécificité (lecture publique, centre culturel, organisme d’éducation permanente…), les opérateurs présents ont mis en commun différentes méthodes expérimentées favorisant l’expression : des ateliers d’écriture, des tables de conversation, le développement de classes ou de quartier lecture, des ateliers d’expression artistique, des parcours d’artistes, des lectures ou criées publiques, des capsules vidéo. 4. les besoins Pour que ces projets puissent fonctionner, des besoins ont été identifiés par les opérateurs présents. Ces besoins concernent les moyens humains et financiers, et également le partage des compétences (construction des projets ensemble, nouer des partenariats, des collaborations, des partages d’expérience et d’expertise).
- 10 -
5. Les ressources Les participants ont été invités à partager les ressources dont ils disposent et qu’ils peuvent mutualiser. Celles-ci concernent : • Des savoir-faire : animation d’ateliers d’écriture, écrivains (dire pour agir), expériences des publics et outils, expérience dans l’organisation d’évènements culturels ; • Des savoir-être : curiosité, ouverture, optimisme ; • Des moyens logistiques : un espace, une scène, un lieu d’exposition, une salle de spectacle, des ordinateurs, des livres ; • Des outils de communication : réseaux sociaux, plateforme digitale, lettre d’information
Animation dans le cadre de l’anniversaire de la mort de Martin Luther King
- 11 -
Atelier n°2 «Travail de médiation et de diversification des publics : le partenariat» Rédaction : Isabelle Peeters (Plateforme «Lettres et Lecture», Ville de Liège) et Isabelle Collard (Théâtre de Liège) Dans un premier temps, Lucien Barel (Directeur du Centre Culturel des Chiroux) a précisé et illustré les différentes fonctions liées aux compétences langagières : lire un texte, une image, une partition, une œuvre plastique, une sculpture... Ecrire lie différents champs comme le conte, l’œuvre et le dessin. Parler, c’est dialoguer, discourir, se dire. Comprendre se rapporte à un texte, une œuvre ou une partition. Après cette présentation, les participants se sont retrouvés en petits groupes pour échanger à partir de leurs expériences et de leur secteur de travail. L’enjeu de cet atelier est de permettre l’ouverture vers d’autres horizons grâce à des pratiques culturelles proches de la lecture, mais aussi la définition d’un cadre de travail commun. Il peut exister un hiatus entre objectifs pédagogiques spécifiques, ceux liés aux compétences en lecture et d’autres, spécifiques à chaque partenaire. Les deux points qui ressortent de ces discussions sont d’une part la nécessité de voir se développer les pratiques de médiation et d’une part l’importance d’avoir un chef d’orchestre (ou ensemblier) pour coordonner l’action. Demandes et propositions : • Une démarche de travail par actions communes (dynamique de projets) ; • La création d’espaces de participation ; • Proposition de modules de formation pour les professionnels et des réunions du réseau culturel pour mieux se connaître et prendre connaissance des actions menées ; • La liaison des enjeux liés aux différentes législations (décret sur la lecture publique, décret sur les centres culturels…) ; • Renforcement des pratiques culturelles d’appropriation de la langue et de pratiques d’éducation permanente, qui permettent une approche plus ludique. Le projet culturel apparaît alors comme « trait d’union » pour l’apprentissage de la langue, et comme lieu d’intégration et de participation. Freins identifiés : • • • • • •
La mobilisation des publics reste compliquée L’écueil à éviter est de faire des projets pour «faire des projets» sans enjeu précis, sans public ; Les partenariats suscités doivent être travaillés et concrétisés ; Les impacts des partenariats sont à envisager à des degrés divers ; L’activation/coordination des différents groupes demande du temps ; Le rôle du manager est identifié comme ensemblier pour beaucoup d’associations.
- 12 -
Atelier n°3 «Accès à la langue française comme outil d’insertion et d’intégration» Rédaction : Fabien Denoël (Lecture Publique, Ville de Liège) et Michelle Coulon (ASBL Lis-moi qui tu es) a. Présentation de l’atelier Défini comme « enjeu démocratique et culturel », l’accès à la langue française est une des cinq priorités du plan quinquennal de développement de la lecture sur lesquelles s’est engagée la Ville de Liège et, plus largement le RLLLP (Réseau local liégeois de lecture publique). Cette priorité se traduit dans les bibliothèques communales par différentes actions : • la médiation vers la lecture, l’écriture et plus largement les pratiques culturelles qui favorisent l’appropriation de la langue ; • la formation des adultes et l’accompagnement dans les démarches d’écriture (administrative/Ecrivain publics, démarches vers l’emploi…) ; • des activités d’éducation informelle et projets d’expression dans une perspective de participation culturelle et citoyenne. Bibliothèque, centre de formation ou d’insertion professionnelle, organisme d’éducation permanente, service de proximité, institution culturelle, l’accès à la langue est un enjeu qui nous rassemble. Des collaborations existent et démontrent la plus-value des approches intersectorielles. Développer des actions transversales permet de dépasser le caractère de l’apprentissage pour soutenir le développement de l’accès à la langue dans ses différentes acceptions et permettre à chacun l’appropriation des outils publics, y compris culturels, et l’exercice d’une citoyenneté pleine et entière. Face à la segmentation sectorielle des financements (notamment entre insertion, citoyenneté et culture), le développement d’actions transversales relève souvent d’initiatives particulières. La mise en dialogue des acteurs est d’autant plus essentielle. Mettre en lumière les initiatives en œuvre sur le territoire permet l’identification des ressources qui peuvent y être activées. Ce moment de réflexion collective et participative vise ainsi à renforcer les synergies entre le monde socioculturel local, les différents services de Liège (communaux, provinciaux...), les institutions culturelles du territoire… au bénéfice des usagers et de tous les citoyens. b. Echanges : Actions présentées : • La Maison des femmes d’ici et d’ailleurs : écriture d’un recueil de récits de vie et appropriation avec Voix de Femmes pour des lectures publiques dans le cadre du Festival Les Parlantes et de la Langue française en fête, à la Cité Miroir. • Le Monde des possibles : formation à l’interprétariat social, une expérience articulant insertion socioprofessionnelle et éducation permanente au départ du savoir-faire linguistique de femmes migrantes. • Bibliothèques : formations informatisées, tables de conversations, visites de musées et histoire de l’art, poésie … • « Oh mon beau Miroir » : aborder le pouvoir du vêtement et des apparences via la photographie et l’écriture en favorisant la mixité des publics (gr. Classe, gr. FLE, gr. Handicapé, gr. Intergénérationnel). Au départ des partenariats locaux autour de la bibliothèque de Fétinne, l’intégration de projets plus large (Printemps Diversités, Aux livres citoyens) en s’appuyant sur les dispositifs existant (Charte de coopération culturelle, Plateforme Lettres) ont permis l’appropriation de lieux culturels liégeois, la valorisation des participants et de leurs réalisations au-delà du quartier (Théâtre de Liège, Cité Miroir). Les projets exposés soulignent : • le bénéfice des démarches artistiques et les activités d’éducation informelles ont des retombées directes pour les apprenants dans leurs démarches d’acquisition de la langue et d’intégration : reconnaissance de qualités informelles, créativité, rencontres, confiance, assurance. • La plus-value de travailler en partenariat ; l’importance des réseaux pour obtenir des moyens financiers.
- 13 -
• La bibliothèque apparait comme un lieu favorisant la rencontre et l’émergence de collaborations, les coordinations de quartier comme des lieux d’impulsion. • Des moments clés et fédérateurs permettent la mise en lumière des actions, leur visibilité, l’occupation de l’espace public : Mars Diversités, Langue française en fête (mars), la journée des réfugiés (juin), Fureur de Lire (octobre), la journée des migrants (décembre)… Demandes et propositions : • Intérêt pour des visites de bibliothèque proche du centre de formation, de l’association ou du lieu de vie des apprenants. Un accueil et des visites spécifiques pour les groupes d’adultes sont proposés dans les bibliothèques de quartier. • Recherche de ressources apportant des clés de compréhension et permettant un regard critique sur l’actualité. • Visites gratuites des musées communaux et du centre historique de Liège pour les groupes d’adultes en démarche d’apprentissage du français (via l’Office du tourisme).
Photographie réalisée lors de l’activité « Oh mon beau Miroir » - 14 -
RESSOURCES
- 15 -
2009: Décret sur la lecture Le décret sur le développement de la lecture organisé par le Réseau public de la lecture date de 2009. Il a pour objectif principal l’accès pour tous au savoir et à la culture grâce à l’utilisation des instruments développés par les bibliothèques. Ce décret : • vise à inscrire les bibliothèques dans une perspective de développement des pratiques de lecture en permettant un recours accru à des sources de plus en plus variées ; • vise l’accompagnement des différents publics pour qu’ils aient accès aux documents et développent une attitude critique à leur égard, tout en n’oubliant pas la notion de plaisir culturel ; • inscrit l’action des bibliothèques dans un double partenariat : celui du Réseau public de la Lecture et celui des collaborations avec les autres intervenants culturels, socio-culturels, d’insertion ; • demande aux bibliothèques de tenir compte de leur environnement culturel et social afin de définir les services qu’elles peuvent créer et rendre au sein de la collectivité dans laquelle elles remplissent une mission de service public. Dans ce cadre, les opérateurs sont amenés à produire un plan quinquennal de développement de la lecture qui décrit leurs objectifs et les moyens pour les atteindre.
2013 : Un Plan de Développement de la lecture pour Liège En 2013, Le Réseau Liégeois Local de Lecture publique (qui regroupe la Ville, La Province et le Centre Multimédia Don Bosco) rédige son Plan quinquennal de Développement de la lecture (2014-2018). Ce plan s’inspire des objectifs généraux du projet culturel de la Ville de Liège (accès à la culture, diversité culturelle, participation des acteurs culturels, soutien à la création artistique et culturelle, ouverture de Liège sur le monde) pour proposer cinq priorités qui s’attachent à toucher l’ensemble des publics présents sur le territoire : 1. Politique des collections et diversifications des supports et des pratiques de lecture 2. La langue, un enjeu démocratique et culturel 3. Médiation numérique 4. Participation citoyenne et socioculturelle 5. Ouverture et adaptation du fonctionnement des services de lecture publique L’objectif demeure de mener à bien un dispositif de projets axé sur le goût et l’accès pour un grand nombre à la langue française, aux lettres et à la lecture. Les lignes de force du décret - à savoir la rencontre des publics éloignés de la vie culturelle, le renforcement des partenariats, le développement cohérent des services culturels sur le territoire - rejoignent l’expression citoyenne du Projet de Ville dans l’encouragement du goût de la lecture et la promotion de l’interculturalité. De manière transversale, le plan de développement place la bibliothèque comme référent dans les quartiers en termes d’accès à la lecture, la culture, la langue et l’information. L’enjeu est de construire une dynamique de réseau «Lettres et lecture» au bénéfice des Liégeois, un réseau qui tisse au fil des années un «territoire lecture» au sein de notre ville. Et qui tisse aussi des partenariats pour mettre en œuvre des projets partagés, rassembler les volontés, dessiner les contours d’un projet commun qui réconcilie goût de la lecture et accès à la culture.
- 16 -
2015 : le Plan Lecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles En 2015, en marge de la Foire du Livre, la Fédération Wallonie-Bruxelles a annoncé la mise sur pied d’un plan lecture. Ce plan s’appuie sur la complémentarité des trois compétences suivantes : la petite enfance, l’enseignement obligatoire et la culture. Il s’articule également au Pacte pour un Enseignement d’Excellence, et fait écho au décret mobilisateur de 2009. . Ce plan comporte trois axes de travail : un état des lieux des initiatives en matière de lecture dans les trois secteur évoqués plus haut, une priorité donnée aux 0-18 ans, un panel de 30 propositions (en annexe). Il convient d’insister sur cette importante distinction : le plan lecture n’est pas un plan Livre. Le Plan n’est pas lié à un support particulier : il vise autant le livre que la presse quotidienne, la lecture imprimée que numérique, la littérature que les ressources documentaires et informatives.
Le Plan Lecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles en trente points 1. Réaliser un cadastre de la formation initiale à la didactique de la lecture en Fédération Wallonie-Bruxelles. 2. Revoir les objectifs, les compétences et les savoirs à mobiliser dans l’apprentissage de la lecture dans le cadre de la réforme de formation initiale et du Pacte pour un Enseignement d’excellence. 3. Sensibiliser et former les futurs instituteurs maternels et primaires à la littérature de jeunesse. 4. Désigner un responsable «lecture» par établissement et un réseau de personnes-relais dans les établissements scolaires autour de la lecture. 5. Désigner la lecture comme thème prioritaire de formation inter-réseaux dans l’enseignement obligatoire. 6. Renforcer l’offre de lecture de livres en maternel et primaire via des actions de lecture bénévoles par des élèves plus grands de l’établissement et la généralisation des opérations de lecture bénévoles dans les périodes de présence à l’école. 7. Renforcer le projet «Classe Lecture» en permettant la formation des enseignants à sa mise en place dans les établissements scolaires en collaboration avec le réseau de lecture publique. 8. Généraliser la collaboration entre écoles et bibliothèques via la création d’un label spécifique pour les classes ou les écoles qui s’engagent dans un projet de collaboration spécifique avec une bibliothèque publique et ensuite la généralisation dans le projet d’établissement des partenariats avec les bibliothèques et le déploiement d’une stratégie de lecture par établissement. 9. Ouvrir les budgets disponibles inscrits au budget de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour le financement des achats de manuels scolaires aux livres de littérature de jeunesse et réviser la procédure d’agrément des manuels scolaires pour remettre le livre et la lecture au centre de l’école. 10. Identifier et assurer la promotion dans les écoles des fonds multi-exemplaires de littérature de jeunesse accessibles dans le réseau des bibliothèques publiques de la Fédération Wallonie-Bruxelles 11. Réaliser un référentiel pour les maternelles incluant le rapport à la lecture et définir dans le Pacte pour l’Enseignement d’excellence les bases des référentiels relatifs au cursus de première maternelle à la fin du secondaire en matière de lecture et de littérature pour accompagner les apprentissages, référentiels qui seraient établis par des groupes pluridisciplinaires et pluri-niveaux. 12. Créer au sein de la future plateforme numérique pédagogique, une plateforme collaborative qui partage les expériences et les ressources en matière de lecture, en lien avec la nouvelle stratégie numérique annoncée.
- 17 -
13. Sortir de l’européocentrisme des ouvrages de fiction abordés dans les classes pour mieux appréhender la diversité. 14. Ouvrir à tous les niveaux de l’enseignement obligatoire le programme «Ecrivains en classe» qui permet aux élèves de rencontre un créateur dans leur école. 15. Associer les éditeurs à des projets de promotion de la lecture afin de permettre des dons en nature de livres. 16. Réaliser un outil d’information unique en littérature de jeunesse en mobilisant, notamment, les ressources des Centres de littérature de jeunesse. 17. Développer la réalisation et la diffusion des plaquettes d’auteurs, aux formats imprimés et numériques, réalisées dans le cadre de la «Fureur de Lire». 18. Refinancer la «Fureur de Lire» pour permettre le soutien à des activités transversales originales qui disposeraient d’un label «Plan Lecture». 19. Etablir des conventions avec les opérateurs qui contribuent à la promotion de la lecture en Fédération WallonieBruxelles. 20. Réaliser un répertoire des bonnes pratiques en matière de promotion de la lecture dans le réseau des bibliothèques publiques de la Fédération Wallonie-Bruxelles et plus particulièrement à destination des écoles. 21. Mobiliser le secteur de l’Education permanente autour de la promotion de la lecture auprès des publics qui en sont éloignés. 22. Conclure un partenariat plus ambitieux avec la Foire du Livre de Bruxelles autour de la lecture à l’égard du public scolaire et mettre en œuvre une journée de rencontre avec tous les acteurs des domaines concernés par le Plan. 23. Augmenter les moyens dévolus au projet «La Bataille des Livres». 24. Lancer des appels à projets relatifs aux auteurs en résidence dans les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles. 25. En association étroite avec PointCulture, développer l’action des bibliothèques comme opérateurs de référencer en termes de création d’outils et de formations spécifiques aux usages numériques de la lecture, pour l’image, le son et l’écrit. 26. Soutenir et diffuser les projets innovants en matière de création littéraire et de diffusion numériques. 27. Pérenniser la collaboration entre l’Administration de la Culture et l’ONE pour la réalisation de livres et d’outils spécifiques de promotion de la lecture à destination des publics de l’ONE. 28. Prévoir des recommandations de prestations claires dans les milieux d’accueil en lien avec le rapport de la culture et la lecture dans le cadre de la réforme des milieux d’accueil et sensibiliser et former les personnels de l’ONE aux pratiques de lecture et à son importance dans le développement de l’enfant. 29. Favoriser le partage international d’outils en matière de promotion de la lecture. 30. Soutenir la création d’un Cercle de donateurs dédié à la lecture en collaboration avec la Fondation Roi Baudouin et œuvrer avec les groupes de presse et les éditeurs à une action concertée de promotion de la lecture.
- 18 -
Perspectives
- 19 -
«Clientèles visées ? Chiffres à atteindre ? Mesures prioritaires pour un redéploiement structurel ? Rien de tout cela n’a animé nos échanges. Il ne s’agissait pas ici d’un plan marketing, d’un plan Marshall… ni d‘un plan-plan ! Il s’est agi de transversalité sectorielle, de mutualisation des ressources, de partage des savoirs, de quête des équilibres, d’empathie sincère, de développement territorial et de trajectoire partagée. Au grand bénéfice des opérateurs culturels et des citoyens.» (Christophe LOYEN, Directeur, Centre Culturel de Chênée)
«Je trouve intéressant de se rencontrer et échanger autour d’activités culturelles et de bonnes pratiques permettent à tout un chacun d’en appréhender la diversité en ville. Ces Rencontres le permettent» (Michel RECLOUX, Coordinateur Bibliothèque Georges Orwell, Territoires de la mémoire)
Cette première rencontre sur la lecture a permis aux participants de se retrouver pour confronter leurs expériences, mais aussi de mieux appréhender les enjeux de la Lecture Publique dans le cadre des perspectives dégagées par les plans. Il s’agit de la première étape d’un cheminement qui nous amènera à rassembler, pour les mettre en lumière, les projets portés par les uns et les autres. Nous procéderons en suivant l’ordre des 3 thématiques abordées lors des ateliers. Très prochainement, nous inviterons chacun des participants à nous envoyer leurs projets, activités..., bases pratiques pour en faire une publication semestrielle.
- 20 -
LISTE DES PARTICIPANTS Atelier 1 : Culture et Expression des citoyens Coordination : Sandrine VANDECASTEELE Animation : Céline MARTIN
BRILMAKER
Jean-Paul
Blue Sphere
CHENOIX
Séverine
Arsenic 2
DONNAY
Sandreine
Centre Culturel Régional
DEHOUSSE
Laurraine
Ville de Liège-Lecture Publique
GEURTS
Murielle
Service proximité-Manager de quartier
GIAGNACOVO
Ludovic
Manager de quartier
HAOUA
Sadia
Maison des Femmes
KAISER
Patricia
Atelier Graffiti
LATIN
Jérôme
Ville de Liège-Lecture Publique
LENOIR
Christel
Ville de Liège-Service Proximité
LIBERT
Béatrice
Auteur
LOYEN
Christophe
Centre Culturel de Chênée
PAQUET
Stéphan
Présence et Action Culturelles
PIRE
Christophe
Ville de Liège-Manager de quartier
MARTIN
Céline
Territoires de la mémoire
RECLOUX
Michel
Territoires de la mémoire
TOUSSAINT
Jean-Luc
Espace Georges Truffaut
URBAIN
Valérie
Opéra de Liège
VANDECASTEELE
Sandrine
Ville de Liège-Lecture Publique
VANDERMEUSE
Elizabeth
Ville de Liège-Lecture Publique
VANDERSCHRAEGE
Laurent
Centre de coopération éducative
VROMANS
Joseph
XHONNEUX
Jacqueline
Ville de Liège -Service de la Lecture publique
ZUEDE
Jean
Centre de coopération éducative
- 21 -
Atelier 2 : Travail de médiation et de diversification des publics : le partenariat Coordination : Isabelle Peeters Animation : Lucien BAREL
BAREL
Lucien
Centre Culturel des Chiroux
BARON
Pascale
Ville de Liège-Lecture Publique
BRITTA
Marlène
Ville de Liège-Cabinet de la Culture
COLLARD
Isabelle
Théâtre de Liège
DEFOURNY
Michel
Ateliers du Texte et de l'Image
DELNOOZ
Jérôme
Territoires de la mémoire
DOCHAIN
Bénédicte
Province-Chiroux
FAFCHAMPS
Claude
Arsenic 2
FUOCO
Tonia
Ville de Liège-Lecture Publique
GEELKENS
Laura
Ville de Liège
GRAITSON
Fabian
Ville-Animateur socio-sportif
GODIN
Eveline
Ville de Liège-proximité
HERZET
Vanessa
Les Parlantes
JOST
Sophie
Ville de Liège-Manager de quartier
LOUIS
Christophe
Ville de Liège-Manager de quartier
MAROTTA
Justine
Article 27
NEYRINCK
William
Les Parlantes
OVART
Fanny
Proximité-Animatrice
PEETERS
Isabelle
Ville de Liège-Plateforme Lettres et Lecture
RAHIER
Anne
Ville de Liège-Manager de quartier
SCHOENMACKERS
Isabelle
Spécialiste Littérature Jeunesse
STEGEN
Pierre
Instruction Publqie -Inspection
VANESSE
Françoise
FIBBC-Coordinatrice
XHONNEUX
Jacqueline
Ville de Liège-Lecture Publique
- 22 -
Atelier 3 : Accès à la langue française comme outil d’insertion et d’intégration Coordination : Fabien Denoël Animation : Marie-Jeanne Omari
Basomboli
Thierry
Ville de Liège-Cabinet de la Culture
CHARLIER
Véronique
Ville de Liège-Lecture Publique
COULON
Michelle
ASBL Lis-moi qui tu es
DEFAYS
Philippe
Lecture Publique-Directeur
DENOEL
Fabien
Ville de Liège-Lecture Publique
FOCCROULLE
Marie
Ville de Liège-Lecture Publique
FOGUENNE
Marilou
Ville de Liège-Formatrice ISP
FRANCOIS
Mélanie
Ville de Liège-Lecture Publique
Ghizzi
Anne-Marie
Le Monde des Possibles
GRIGOROVITCH
Anne
HUPKENS
Jean Pierre
Laruelle
Alice
Lecomte
Yvette
Mestrez
Julien
Editions Province de Liège-Tétras Lyre
Mousset
Renée
Le Monde des Possibles
OLIN
Cécile
Femmes Prévoyantes Socialistes
OMARI
Marie-Jeanne
CRIPEL
TAGALIDIS
Elenitza
Ville de Liège-Lecture Publique
Vananderode
Margaux
Vertenoeil
Primaëlle
Editions Province de Liège-Tétras Lyre
VAN DER MEEREN
Didier
Le Monde des Possibles
Ville de Liège-Échevin de la Culture
- 23 -
Infos & Contact Echevinat de la Culture de la Ville de Liège Férosntrée 92 - 4000 Liège Téléphone : 04 221 93 33 echevin.hupkens@liege.be www.liege.be/lecture - www.liege-lettres.be