diversitĂŠs Magazine
le débat Le harcèlement de rue
4 sommaire N°4 - Juin 2015
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Suggestions Lectures, films, musique
couverture © www.artswallpapers.com
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Rosa Parks Le feuilleton
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Focus Aux Livres Citoyens
Portugal
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13 + 7 7 14 15
Culture gastronomie et recettes
Figures emblématiques Lise London & Stéphanie Kwolek
La vidéo du mois la parole est à vous du côté du cripel Agenda
Merci à nos partenaires qui ont collaboré à ce numéro : Point Culture - La Maison des Sciences de l’Homme - le Cripel - Aldeias de Portugal – O lar Português - Le Centre d’Action Laïque Les Territoires de la Mémoire - la Bibliothèque centrale de la Province de Liège - Arsenic2 - Les Bibliothèques de la Ville de Liège - l’Université de Liège - Le Collectif du Lion - le CPCR
LE débat
L
e harcèlement de rue
« Psst Mademoiselle ! Ho réponds salope !! » Vous avez déjà entendu ça ? Le harcèlement de rue, ce sont les comportements adressés aux personnes dans les espaces publics et semi-publics, visant à les interpeller verbalement ou non, leur envoyant des messages intimidants, insistants, irrespectueux, humiliants, menaçants, insultants en raison de leur sexe, de leur genre ou de leur orientation sexuelle. Vous savez, les sifflements, les commentaires sexistes, les interpellations ou insultes, voire les attouchements… Ces comportements touchent les femmes et les personnes LGBT dans la rue, les bars, les transports et les espaces publics. Leurs répétitions ou leur violence génèrent un environnement hostile à ces personnes et portent une atteinte inacceptable à leur dignité et à leur liberté. Ce n’est pas de l’humour, ce ne sont pas des compliments, et ce n’est certainement pas de la drague ! Nombre de femmes apprennent à baisser la tête, ne pas répondre, changer de trottoir ou s’habiller différemment. Bref, elles se sentent moins en sécurité, moins autonomes. Par crainte, elles deviennent moins ouvertes aux vraies rencontres, moins enclines à aller draguer ou à se laisser draguer. La drague et le harcèlement de rue ne sont pas la même chose ... La drague se construit à deux, là où le harcèlement est la responsabilité d’un individu qui ignore volontairement l’absence de consentement de son interlocuteur. Source
L e d é bat
C’est le chiffre-choc de la semaine internationale contre le harcèlement de rue : 100 % des utilisatrices de transports en commun y ont subi au moins une fois dans leur vie du harcèlement sexiste ou une agression sexuelle, selon un rapport remis jeudi par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes en France. D’autres statistiques diverses, tel qu’un sondage de plus de 5000 personnes (chiffres disponibles ici) et une étude de l’ONG américaine Stop Street Harrassment présentent des chiffres similaires. Pourtant, la dénonciation de la fréquence du harcèlement sexuel qui aurait cours dans l’espace public peut susciter incrédulité voire l’hostilité dans l’opinion publique. Histoire de l’intérêt pour le phénomène Dans l’espace francophone européen, le phénomène a attiré l’attention suite au documentaire Femme de la rue (2012) de la belge Sofie Peteers. Il a fait grand bruit et a conduit a la création d’une loi punissant les insultes sexistes en Belgique. Avant cela, le harcèlement de rue était soit nié, soit considéré comme faisant partie du folklore de la drague urbaine qu’on reconnaissait un peu «lourde» mais que l’on disait «pas bien méchante». Cela n’était pas regardé comme quelque chose de possiblement importu-
nant voire de carrément menaçant pour les femmes dans l’espace public. Longtemps, il était acquis que c’était flatteur, voire un vrai privilège d’être ainsi abordée à l’improviste. Le film « Harcèlement » de la série « Martin, le sexe faible » renverse les rôles afin de déconstruire le phénomène et insister sur ses dangers. En effet, selon l’asbl Garance, les conséquences du harcèlement de rue sont multiples • Un sentiment d’insécurité renforcé • Des stratégies d’évitement : éviter certains lieux, à certains heures, ne sortir qu’accompagnée ou rester carrément chez soi • Une moindre présence des femmes dans l’espace public, ce qui renforce le sentiment d’insécurité et l’impression que les femmes doivent rester à la masion. • La (re-)construction de la masculinité par les comportements harcelants : afin de paraître virils devant des amis, les hommes harcèlent les femmes •Le contrôle des corps et des sexualités des femmes : le harcèlement de rue n’est pas seulement une question du lieu où les corps féminins ont le droit de se trouver. Il signale aussi quels corps sont plus ou moins légitimes (le harcèlement spécifique des femmes qui ne correspondent pas aux stéréotypes de la beauté féminine) et que les corps féminins, légitimes (stéréotypique-
ment féminins) ou pas, sont par définition sexuellement disponibles et accessibles pour les hommes. Réactions de l’opinion La prise en considération du point de vue des personnes qui refusent le «harcèlement de rue» n’a pas manqué d’entraîner des réactions diverses. Certaines renvoient les femmes qui refusent ce type de «drague» à la figure de la sainte nitouche pudibonde et méprisante. D’autres à celle de frustrée. Certains suggèrent qu’une certaine médiatisation de cas de harcèlement de rue pourrait alimenter la perception que le monde serait plus violent et hostile qu’il ne l’est en réalité. D’autres imputent à la dénonciation l’effet pervers d’entretenir l’idée que les femmes sont en soi des créatures fragiles qui doivent être protégées. D’autres encore suggèrent que l’attitude de certaines femmes facilite le harcèlement sexuel. Ces réactions critiques sont accueillies par certains milieux féministes comme trahissant une « culture du viol », c’est-à-dire la tendance générale qu’aurait la société soit à minimiser par défaut la gravité de l’abus de pouvoir sexuel sur les femmes, soit à renvoyer aux femmes victimes la honte de ce qu’elles subissent. Controverses Dans les pays occidentaux, la médiatisation du harcèlement sexuel dans l’espace public se voit parfois reprocher un travers raciste. Sofie Peeters a par exemple déclaré que dans 95% des cas, ce sont des maghrebins qui l’ont accostée. Suspectée de biais de confirmation pour avoir précisément tourné son film dans un quartier habité par une forte population d’origine maghrébine, elle se défendra en disant que ceux qui l’ont harcelée ne sont pas représentatifs de toute une communauté.
L’anthropologue Stéphanie Khoury interprète le harcèlement de rue comme l’expression du sexisme global de la société, et en déduit l’idée que celui-ci, « comme toutes les violences faites aux femmes, ne connaît ni groupe social, ni critère économique, ni origine ethnique ». Un autre travers de la médiatisation du harcèlement de rue est qu’elle se concentre sur l’espace public, alors qu’il existe également beaucoup de cas de harcèlement sexuel et d’agression sexuelle dans la sphère privée (familiale ou professionnelle). Marie Donzel postule que pour échapper à ces impasses, ce ne sont pas les profils (et les façons d’être et de faire stéréotypées) du harceleur d’une part et de sa victime d’autre part qui méritent d’être auscultés. Ce qui est en jeu, selon elle, ce sont les rapports entre les genres, et en l’occurrence le plus sensible d’entre eux : celui de la séduction. (lire la tribune complète) Pistes d’action et de solutions Parmi les actions déjà entreprises, nous pouvons citer le réseau Hollaback ! qui entend créer une solidarité entre personnes subissant le harcèlement de rue, et donner des indications pour le contrer. Dans son tumblr Projet Croco-
diles, ou sa BD «Crocodiles», Thomas Mathieu traite du harcèlement de rue en présentant les hommes sous la forme de crocodiles verts. Les lecteurs sont ainsi invités à questionner le comportement de ceux-ci, particulièrement quand ils endossent le rôle stéréotypé de prédateurs/dominants. Il existe aussi divers manuels s’adressant aux témoins et victimes du harcèlement de rue, ou à ceux qui s’interrogent sur la drague, le sexisme ordinaire, le respect, comme le « Petit guide illustré du respect dans la rue (ou ailleurs) » ou « Non c’est Non». Le site http://harcelementderue. tumblr.com/ travaille à la sensibilisation en illustrant des cas de harcèlement à travers des témoignages et des photos. L’association Stop Harcèlement de rue lance diverses initiatives, telles qu’un label « Bar sans relou » ou l’application Hé ! visant à sensibiliser au harcèlement de rue. Les personnes non-concernées par le harcèlement de rue peuvent, du coup, en faire l’ expérience par le biais de leur smartphone.
l e d éb AT
Rosa Parks
L
e feuilleton
A l’époque de Rosa, les transports scolaires sont interdits aux enfants jaunes et noirs dans le Sud des Etats-Unis. Les bus publics, quant à eux, sont divisés en trois parties. L’avant est réservé aux Blancs et les Noirs n’ont même pas le droit de rester debout dans l’allée. L’arrière est réservé aux Noirs. Comme ils sont plus nombreux à prendre le bus (75% de la clientèle des bus est de couleur noire à l’époque), ils n’ont donc pas toujours de place. Il existe également une zone intermédiaire, au centre du bus. Les Noirs peuvent s’y installer quand elle est libre, mais doivent spontanément se lever dès qu’un Blanc veut s’asseoir ou le leur demande. Pour pouvoir prendre le bus, les Noirs paient d’abord auprès du conducteur, puis descendent et remontent par l’arrière du véhicule. Pour passer de la zone centrale à l’arrière, ils doivent également débarquer et se hisser par une autre entrée. Il n’est pas rare que le chauffeur redémarre avant que ces passagers dits « de deuxième catégorie » n’aient le temps de remonter, les laissant sur place. Le 1er décembre 1955, Rosa en a marre. Elle refuse de céder sa place pour la donner à un Blanc.
E
t aujourd’hui ?
Rosa Parks dit « Je n’avais aucune idée que cela allait changer le cours de l’histoire, j’en avais juste marre d’abandonner ». Tout au long de l’histoire des personnages vont s’opposer à des régimes considérés comme injustes et provoquer un changement, parfois minime, parfois majeur. Les Territoires de la Mémoire ont édité toute une série de cartes postales en illustrant quelques uns. « L’homme au tank » par exemple, cet inconnu qui s’est dressé seul devant une colonne de chars le 5 juin 1989 sur la Place Tian’anmen à Pékin (Chine) en pleine répression politique et militaire à l’encontre du peuple chinois luttant pour la démocratie. Ou Sophie Scholl qui en 1942 participe à la rédaction et à la distribution de tracts anti-nazis à Munich, ou Harmut Richter qui, en 1974, cache des citoyens venant de l’Est dans le coffre de sa voiture pour les aider à passer à l’Ouest. Un autre exemple prend le nom de Dominique Liot , travailleur d’une grande entreprise de distribution d’énergie et militant pour un véritable service public qui, au cours de la première décennie de 2000, rétablit le courant des foyers privés d’électricité. Connaissez-vous d’autres exemples ? Et vous, pour quoi seriez-vous prêt à vous battre, à ne pas abandonner, comme dit Rosa ?
rosa parks
La parole est à vous Oh, votre prénom, c’est de quelle origine ? Mon compagnon cherche du travail très régulièrement...il en trouve souvent mais pas ce qu’il aimerait ni à son niveau d’étude..... Ses origines maghrébines ne seraient pas étrangères a cela car on lui demande très souvent quelles sont ses origines...il vit la chose tellement mal et depuis sa naissance (il est né a Bavière) qu’il pense même a changer de nom car il n’en pleut plus.....
Vous aussi, libérez-vous ! Parleznous de votre expérience de discrimination. Contribuez à une oeuvre artistique. Pour plus d’info, cliquez ici
la vidéo du mois Saviez-vous que l’essence même de la notion de handicap repose sur la nécessité d’être équitable ?
la parole est à vous
Suggestions
L
G
S U
S
G E
ivres
ESsai • adulte
Pierre-André Taguieff La force du préjugé. Essai sur le racisme et ses doubles, Paris, La Découverte, 1988. La question du racisme serait-elle un des tabous les plus puissants du monde contemporain ? Tout se passe en effet comme si la réflexion approfondie sur le racisme, hors des modes et des invectives, s’était arrêtée, en France, aux interventions de Claude Lévi-Strauss et aux travaux de Léon Poliakov et de Colette Guillaumin. Reprenant une à une les théories «raciales» et «racistes», puis leurs pendants opposés, Pierre-André Taguieff trace une véritable généalogie intellectuelle des pensées différentialiste et inégalitaire. L’homme peut-il échapper à un comportement ségrégatif ? Peut-il maîtriser son penchant à l’exclusion ? D’où vient cette force du préjugé ? Comment penser les fondements philosophiques d’un antiracisme conséquent ? Une suggestion de l’Université de Liège su gg e stions
BD • jeunesse
album • jeunesse
Kichka Deuxième génération : Ce que je n’ai pas dit à mon père, Dargaud, 2012
Frau Mental Rogaton Man, Seuil jeunesse, 2001
Deuxième Génération n’est pas un règlement de comptes avec l’Histoire. C’est un récit autobiographique à travers lequel Michel Kichka retrace les instantanés décisifs d’une enfance, d’une jeunesse et d’une vie passées dans l’ombre de la Shoah, du plat pays à la terre promise, entre cauchemars, souvenirs drôles, moments joyeux et actes de délivrance. Une suggestion de l’Université de Liège
Tout droit venu d’une planète lointaine, Rogaton-Man inspire la terreur et l’abomination à tous les habitants de la terre. Jusqu’au jour où Elmir Grömek et ses amis découvrent son secret. La peur, alors fait place à l’admiration. Et grâce à l’aide des enfants du village, Rogaton-Man va pouvoir retourner chez lui Disponible dans toutes les bibliothèques de la Ville de Liège.
I
S
T O
N
F
ilms
M usique
roman • adulte
Rêve d’éléphant orchestra
Xenia Ernest J Gaines Dites leur que je suis un homme, Liana Levi, 2004 Dans le Sud américain des années 40, un Afro-américain est accusé, à tort, du meurtre d’un gérant de magasin. Au cours de sa défense, son avocat Blanc commis d’office le compare à un cochon, pour expliquer qu’il n’était pas en pleine possession de ses moyens. Condamné à mort malgré tout, l’accusé, lui, décide de mener un combat pour retrouver aux yeux de tous sa dignité humaine Dites-leur que suis un homme est un magnifique plaidoyer pour la liberté et la tolérance. Disponible dans toutes les bibliothèques de la Ville de Liège.
C’est l’histoire de Dany et Odysseas, deux frères de 16 et 18 ans séparés par la vie et que tout oppose, l’un vit pleinement son homosexualité, l’autre hétéro et rangé. Le cadet adore les vêtements colorés et la variété italienne des années 70, et l’aîné se partage entre son boulot dans un snack et son coloc amateur de foot. Lors de leurs retrouvailles, après le décès de la maman, le courant ne va pas tout de suite passer. Mais les deux frères vont être amenés à se lancer dans une improbable équipée qui va les rapprocher : Ody dont la mère est étrangère risque l’expulsion s’il ne retrouve pas rapidement le père grec qui a abandonné sa famille et aurait été repéré à Thessalonique, où il serait devenu… politicien d’extrême-droite !
Rêve d’Eléphant est un groupe de sept musiciens qui joue une musique imaginaire inspirée par les sonorités de la jungle. A leur manière, ils mélangent les sons de la jungle avec des influences provenant du jazz, de la musique africaine ou orientale et même des tambours des gilles de Binche. Leur musique est fascinante tandis que leur interaction est magistrale. Rêve d’Eléphant apporte au paysage du jazz une nouvelle couleur, il nous fait rêver et nous passionne comme le faisaient dans le passé les groupes jungles de Duke Ellington. Concert le samedi 13 juin à 19h30 Reflektor, Place Xavier-Neujean, 24 10€. Plus d’info
Actuellement en salle. Visionnez la bande annonce en cliquant ici
suggest i ons
Culture, gastronomie et recettes
P
ortugal
P
orc aux palourdes
La première image qui vient à l’esprit lorsqu’on évoque la cuisine portugaise est celle de la morue (bacalhau). Il est vrai qu’elle se décline en de nombreuses recettes, selon certains plus de 365 ! Mais la gastronomie portugaise ne se limite pas à cela, loin de là. Le Portugal grand pionnier dans la route des épices, peut faire valoir une cuisine très riche et variée. Elle est également encore proche de ce qu’elle était à l’origine : ingrédients à peine transformés, cuisson au grill ou bien mets mijotés dans des plats typiques en terre cuite ou en cuivre. Trois éléments y jouent un rôle fondamental : les apports de l’Atlantique (qui se traduit par l’importance du poisson), la tradition méditerranéenne (pain, vin, huile d’olive, agrumes) et les saveurs rapportés des anciennes colonies. Parmi les plats portugais typiques, on peut citer le célèbre caldo verde, soupe à base de chou, le porc aux palourdes ou encore le francesinha, croque-monsieur composé de viandes et de fromage. Côté sucré, dégustez les Pastéis de Nata de Bélèm (tartelettes croustillantes au flan), l’onctueux Arroz doce (riz au lait) ou le délicieux gâteaux Bolo Rei, faits maison. Avec un air mélancolique de Fado pour accompagner votre repas, le voyage des sens sera complet.
Temps de préparation 120 minutes (à cause du temps de dégorgement) Temps de cuisson 50 minutes
Rendez-vous le 14 juin à Aldeias de Portugal – O lar Português (rue des Franchimontois, 47) pour un repas typique portugais dès 12h et une animation folklorique dès 14h. Réservation : Michel74vincente@gmail.com
Cuire 5 minutes.
Ingrédients (pour 4 personnes) • 800 g de filet de porc • 2 tomates • 1 oignon • 2 gousses d’ail • 2 cuillères à soupe d’huile d’olive • 1 kg de palourdes • 1 verre de vin blanc sec • 1 branche de thym • 2 cuillères à soupe de paprika • 4 feuilles de laurier • 4 branches de coriandre ciselée Préparation Couper l’échine en gros cubes et faire mariner une nuit au frigo avec l’huile d’olive, les aromates et le vin blanc. Laver et faire dégorger les palourdes avec un peu de sel dans de l’eau froide pendant 2h. Faire dorer le porc dans une cocotte avec l’huile d’olive. Éplucher 2 tomates, 1 oignon et 2 gousses d’ail. Les hacher et les rajouter à la viande.
Ajouter ce qui reste de marinade et cuire a feu doux 30 minutes Verser les palourdes dans la cocotte et remuer pour les ouvrir pendant à peu près 10 minutes. Servir avec quelques pommes de terre.
c u lt u r e , g ast r o no m ie et recette
Pour en savoir plus sur la culture portugaise, voici quelques suggestions disponibles au PointCulture Musique • Voyage musical: portugal, le portugal et les îles • Voix de femmes du portugal • The rough guide to the music of portugal • Os dias da madre deus • Amália canta portugal (amalia sings portugal) Vous en voulez encore plus ? Cliquez ici.
culture, gastronomi e et rec et t e Š Marmiton.com
focus
L
es rencontres d’«Aux Livres, Citoyens», du lundi 15 au vendredi 26 juin 2015
Pour une société plus juste, plus solidaire, plus égalitaire ... Je peux ... Tu peux ... Ensemble, nous pouvons. Depuis septembre 2014, le projet « Aux Livres, Citoyens » rassemble 19 bibliothèques réparties sur toute la Province de Liège et une centaine de partenaires locaux du secteur culturel, de la jeunesse, de l’alphabétisation ou de l’insertion socioprofessionnelle. Ce sont des personnes qui questionnent, expérimentent, produisent des œuvres d’art sonores, photographiques ou musicales sur le thème de l’art et du pouvoir. Ce sont des amateurs soutenus par des professionnels. Ils questionnent le bonheur, les conditions d’un monde plus juste, la sécurité, la cohésion sociale, le vivre ensemble, l’emploi, la censure, l’inégalité, etc. Point final de cette édition 20142015, La Cité Miroir accueille les résultats de ces rencontres : des découvertes artistiques étonnantes et insoupçonnées. Venez expérimenter, vivre une exposition et devenez-en les acteurs ! Cinq points seront plus particulièrement abordés : Cultiver les petits et les grands bonheurs ? Faire de nos différences des richesses, pas des déficiences ? Partir de nos quartiers ? Interroger l’emploi, la répartition des richesses ? Exercer notre liberté d’expression ? Infos pratiques Avec la participation de la Ville de Liège et des bibliothèques et partenaires des quartiers de Bressoux-Droixhe, Vennes-Fétinne et Chênée. L’opération «Aux livres citoyens» est initiée par le Centre d’Action Laïque de la Province de Liège asbl, des Territoires de la Mémoire asbl et de la Bibliothèque centrale de la Province de Liège avec Arsenic2.
fo c us
Du lundi 15 au vendredi 26 juin 2015 Ouvert du lundi au vendredi de 9h à 18h • samedi et dimanche de 10h à 18h A la Cité Miroir • 22 place Xavier Neujean • 4000 Liège 1€ gratuit pour les enfants de moins de 12 ans accompagnés d’un adulte • Renseignements et réservations visites guidées : reservation@citemiroir.be, 04 230 70 50 Pour le programme complet, cliquez ici.
figures emblématiques
LL ise
ondon
Lise London, née Elizabeth Ricol, est une militante communiste et une résistante française. Elle est née dans une famille pauvre d’immigrants espagnols le 15 février 1916 à Montceau-les-Mines en France et décédée le 31 mars 2012 à Paris. Elle est envoyée par le Parti Communiste Français (PCF) à Moscou en 1934 au siège du Komintern. Elle a dix-huit ans et s’étonne déjà des purges, ou d’un référendum à main levée contre le droit à l’avortement. Elle résiste à la bêtise bureaucratique et sera blâmée. Avant la seconde guerre mondiale, elle participe à la constitution des Brigades internationales dans l’Espagne républicaine. Après son retour à Paris en 1939, elle entre en résistance contre l’Occupation nazie. Elle occupe un poste de capitaine et sera arrêtée en août 1942 par la police française, livrée aux Allemands et déportée au camp de concentration de Ravensbrück, puis à Buchenwald. Elle a reçu le titre d’Officier de la Légion d’honneur. Extrait de Résistants, Publics ou anonymes, à travers le monde et à travers le temps, CP_CR éditions.
E
S
t Stéphanie Kwolek inventa le kevlar
oyez vous-même ! Ouvrez les yeux !
Lise London
Le kevlar c’est quoi ? C’est une fibre synthétique qui, à masse égale, s’avère cinq fois plus résistante que de l’acier. Les gilets pare-balles en sont constitués. Beaucoup de personnes doivent donc leur vie à Stephanie Kwolek, une chercheuse américaine d’origine polonaise. En effet, elle fit breveter ce matériau en 1966. Il peut également être utilisé pour des cables sous-marins, des navettes spatiales, des bateaux, des parachutes, des skis et du matériel de construction et de nombreuses autres applications. Le kevlar n’est pas la seule invention que l’on doit à Stéphanie Kwolek: elle a déposé une vingtaine de brevets au cours de sa carrière qui a duré une quarantaine d’années. Elle a également été la quatrième femme sur plus de 100 personnes à être intronisée au Temple de la renommée des inventeurs (1995). Elle meurt le 18 juin 2014 à l’âge de 90 ans. figur es emb lématiqu es
Du côté du Notre société de demain, une société interculturelle La diversité de notre société résulte des migrations successives qu’a connues la Belgique. Pour reconstruire son économie après la deuxième guerre mondiale jusqu’à la première crise pétrolière de 1974, elle a fait appel à une immigration ouvrière composée au départ de français, de polonais puis en masse des italiens (50’), marocains et Turcs (60’-70’). Cette immigration s’était concentrée dans les zones industrielles wallonnes. Ensuite, c’est l’arrivée des africains subsahariens dans les années nonante (réfugiés politiques et/ou économiques) et enfin celle des européens de l’Est avec l’élargissement de l’Europe dans les années 2000.
table pour des personnes condamnées à vivre ensemble ?
Les gouvernements successifs ne se sont d’abord pas posés pas la question de l’intégration des immigrés dans la société d’accueil, d’autant plus que la plupart de travailleurs nourrissaient un projet de retour aux pays d’origine une fois les moyens réunis. Cependant, la crise pétrolière mondiale a anéanti ce projet.
Dans l’espace Wallonie-Bruxelles, la mise en œuvre de cette démarche interculturelle se traduira entre autres par le programme (2005) de promotion de l’égalité, femmeshommes, de l’interculturalité et de l’inclusion sociale du gouvernement de la Communauté Française. Celui-ci affiche la volonté de renforcer la cohésion sociale et le vivre ensemble, il déclare œuvrer à la réalisation des objectifs suivants : • Favoriser l’expression des différences et de diversité sociale et culturelle, dans le respect des principes démocratiques
Il faudra attendre la loi spéciale de réformes institutionnelles du 8 août 1980 pour que la politique d’accueil et d’intégration des immigrés soit confiée aux deux communautés (la Communauté française ou la Communauté flamande). Dès le 1er janvier 1994, l’exercice de la compétence en matière d’aide aux personnes est transféré d’une part à la Région wallonne et d’autre part à la Commission Communautaire Française de la Région de Bruxelles-Capitale (COCOF). Au nord du pays, elle visera les minorités ethniques, les « allochtones » et le sud privilégiera une politique sociale plus globale concernant non seulement les étrangers mais également l’égalité des hommes et des femmes sur son territoire. Les différences culturelles produisent un sentiment d’enthousiasme pour certains qui y voient une richesse et, un sentiment d’insécurité pour d’autres. Que faire face à cette situation inconfor-
l e crip e l
La réponse passe d’abord par une reconnaissance mutuelle de différences de l’autre. Ensuite, il faut laisser le dialogue interculturel s’installer pour faire disparaître les préjugés des uns et des autres. L’interculturalité étant définie comme « l’ensemble des relations et interactions entre des cultures différentes, générées par des rencontres ou des confrontations, qualifiées interculturelles. Impliquant des échanges réciproques, elle est le dialogue, le respect mutuel et le souci de préserver l’identité culturelle de chacun ».
• Contribuer au dialogue et à la connaissance mutuelle entre les individus et les groupes qui composent la société • Mettre en place un système d’observation et d’évaluation des politiques et des actions au regard de la promotion de l’interculturalité. Dans la même note, le gouvernement de la communauté française compétente en matières culturelles déclare que « la différence et la pluralité qui caractérisent les sociétés soient l’occasion d’un enrichissement mutuel, facteur à la fois de rapprochement et d’émancipation pour les individus et les groupes qui les composent ».
ndum
Toujours est-il que, quelles que soient les matières traitées, l’interculturalité rentre de plus en plus dans les discours lorsque sont évoquées l’intégration et le travail avec les personnes étrangères ou d’origine étrangère. L’interculturel apparaît de toute évidence vue la CRI encomme DIS u d problématique transversale n io nales allant posit Prode ommud’intégration ctravail pair c avec un s n o ti es ésele veut à rla dqui 012respectueux tob e 2fois d'ocfondamentaux des droits et de la pluralité culturelle.
Mémora
mmune o C e n u Pour urelle intercult
le Cripel
Mémorandum pour une Commune Interculturelle
Vous pouvez nous renseigner vos activités du mois de juin en cliquant ici.
agenda
1
juin
Avant-première du film Voyage en Chine En présence de Yolande Moreau, actrice. Au cinéma Le Parc, 20h. Prix d’entrées habituels.
2>7
Véritable village italien au centre de Liège. Place Saint-Etienne
juin
Table ronde «20 ans de la Charte contre le racisme» Réunion d’un panel de personnalités engagées, autour de la question : «Les nouveaux visages du racisme : quelles réponses à apporter ?» Au Mad Café, à partir de 19h30. Gratuit.
4
juin
Journée palestinienne 10h30 : atelier de cuisine - dès 14h : stand d’artisanat palestinien - 17h : défilé de robes palestiniennes 18h : lecture de poèmes - 20h : souper palestinien. Auberge de Jeunesse George Simenon, gratuit sauf atelier cuisine et souper : 10€ chacun
juin
LiegItalia
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juin
Musique, Poésie et Vieilles Dentelles
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Textes ou d’auteur-es féministes. Pour réfléchir sur l’évolution de ce mouvement social, s’approprier des concepts. Barricade, 19h30. Gratuit.
Au Reflektor, 19h30. 10€.
juin
Sonnez les matines avec Martine Cornil Point Culture, 10h15. Gratuit.
Mise à l’honneur de la Pologne dans le cadre des Séminaires de la Culture Auditorium du Grand Curtius, 19h. Membres SLAWA : 4€. Autres : 5€
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Repas dès 12h, animation folklorique 14h Aldeias do Portugal – O Lar Português
juin
Soirée arménienne
commémoration du 100e anniversaire du génocide arménien. Avec présentation du film The Cut et concert de Trio Royal. Au cinéma le Parc, 20h le film, 22h30 le concert. Film + concert : 13€ en prévente
Oooh mon beau miroir Elèves, adultes apprenant le français, handicapés mentaux, de toutes origines. Tous, ils ont enfilé un costume et se sont fait tirer le portrait dans le grand escalier du théâtre. A partir de ces clichés, ils ont écrit. Théâtre de Liège, du mardi au samedi de 12h à 18h. Gratuit. Vernissage le 18 juin à 18h.
juin
Culture et gastronomie spécial Portugal
15 > 26
19 > 21
juin
Aux Livres Citoyens : Art et Pouvoir
Recontres 2015. Questionnement et expérimentation sur le bonheur, les conditions d’un monde plus juste, la sécurité, la cohésion sociale, le vivre ensemble, l’emploi,... Cité Miroir. 1€ sans réservation.
juin
Fêtes de la musique Partout dans la ville. Gratuit.
20
juin
Rêve d’éléphant orchestra
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juin
juin
Lectures en tous genres
13
18 > 26
juin
Marche ou rêve, modes d’emplois Résultat de l’atelier de théâtre «Femmes et travail ». Comment nos aspirations peuvent-elles naître et résister dans une société obsédée par l’emploi ? Cité Miroir. Gratuit
20
juin
Commémoration festive du 20e anniversaire de la Charte « Liège contre le racisme Avec Starflam/Kaer, Bouldou, Panache Culture, 98% Maximum Soul, Atomic Spliff... et résentation de l’hymne du 20e anniversaire par Domgué et Shana M’Punga. Auberge de Jeunesse George Simenon, 20h30- 22h. Gratuit
>30
juin
Participez au concours de visuel pour déterminer l’affiche qui illustrera les deux journées «Féministe toi-même» à Liège et à Bruxelles.
ag e n da
diversités Magazine
Cabinet de l’échevin de la Culture et des Relations interculturelles 04 221 93 33 www.liege-diversites.be Mensuel - N°4 - Juin 2015