Diversités magazine novembre

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diversitĂŠs

N°8 - novembre 2015

Magazine

Les jeux au service du handicap ?


le débat Les jeux au service du handicap ?

4 sommaire N°8 - Novembre 2015

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Suggestions Lectures, films, musique

8

Rosa Parks Le feuilleton


10

Focus Féministe toi-même !

Etats-Unis

12

13 + 7 7 14 15

Culture gastronomie et recettes

La vidéo du mois la parole est à vous du côté du cripel Agenda

Figures emblématiques Leïla Shadid & Maria Beasley


LE débat

L

es jeux au service du handicap ?

Difficile parfois de s’imaginer ce que vivent les personnes en situation de handicap. D’où l’existence d’activités comme des repas dans le noir ou de balades à l’aveugle en ville (promenade en ville avec un bandeau au bras d’un accompagnateur). Mais grâce aux nouvelles technologies, d’autres outils existent maintenant pour sensibiliser et éduquer. Il s’agit des serious games, selon leur nom anglais, dits « jeux sérieux » en français. De quoi s’agitil ? Ce « sont des applications développées à partir des technologies avancées du jeu vidéo, faisant appel aux mêmes approches de design et savoir-faire que le jeu classique (3D temps réel, simulation d’objets, d’individus, d’environnements…) mais qui dépassent la seule dimension du divertissement» (CERIMES). Ils poursuivent donc un but pédagogique ou de sensibilisation, mais de manière ludique.

A Blind Legend

Les buts des jeux sérieux En général, les jeux sérieux doivent diffuser un message, permettre un entraînement et favoriser l’échange de connaissances. Selon un blog sur les jeux sérieux, un jeu sérieux doit rassembler cinq fonctions : apprendre (engager une connaissance, se former), comprendre (se sensibiliser, faire évoluer sa perception), promouvoir (améliorer une image, expliquer le bien-fondé), évaluer (mesurer le savoir-être ou savoir-faire des utilisateurs), soigner (prodiguer un soin ou éduquer à l’auto-soin). Une petite vidéo les explique tous. Visionnez-là en cliquant ici.

Quelques jeux sérieux pour une sensibilisation au handicap dans les entreprises ou les écoles Il existe un nombre incalculable de thèmes pour les jeux sérieux (l’économie, la santé, la défense, le marL e d é b at

keting et la publicité, le marché de l’emploi, la formation professionnelle, l’écologie, la politique, l’humanitaire, la religion, l’art, …). Nous nous concentrons ici sur les jeux sérieux en lien avec les situations de handicap. Le jeu « Handicap et travail » permet de former les entreprises et leur salariés à la prise en compte humaine et professionnelle des spécificités d’une personne en situation de handicap. Handicohésion s’adresse aux salariés et recruteurs. C’est un jeu d’aventure créé afin de contribuer à l’intégration des personnes handicapées en entreprise. Tour à tour le rôle de la personne en situation de handicap, du manager, du directeur des ressources humaines ou du collaborateur est abordée. Vis ma vue a pour but de faciliter la discussion autour de la question du handicap visuel avec des élèves. Le jeu s’appuie sur des environne-

ments connus, comme par exemple la cour de récréation, la cantine, etc. pour mettre en évidence les difficultés rencontrés à l’école par les malvoyants. Quelques jeux sérieux de sensibilisation au handicap pour le grand public The Deaf, the Disabled and the Blind est un jeu de plateau où l’on incarne tour à tour un personnage handicapé souffrant de paraplégie, surdité et cécité. Le but est de résoudre les énigmes en fonction des compétences de chacun pour finir les niveaux. Très fantasy, le silence d’Aquari est un jeu d’aventure et de sensibilisation au handicap de la personne malentendante. Il commence avec l’histoire de Fairom, qui sauvée d’une noyade en pleine mer, s’éveille dans la cité légendaire d’Aquari. Les


Aquariens sont un peuple de malentendants, qui utilisent la langue des signes pour communiquer. Fairom réussira-t-elle à surmonter son handicap d’entendante pour parvenir à rentrer chez elle ? Comprendre le handicap par le jeu permet d’appréhender le monde tel que les malvoyants le perçoivent en se mouvant et en interagissant dans une cuisine virtuelle. A Blind Legend est un projet de jeu collaboratif d’action-aventure audio jouable sur GSM. Il propose de se repérer dans un environnement en 3 dimensions uniquement par le biais de l’audio, et les gestes tactiles multi-points pour contrôler le héros. Les yeux ne sont d’aucun secours pour aider à s’orienter, se déplacer et se battre : pour parvenir à la fin de ce voyage épique et périlleux, l’ouïe devra être aussi aiguisée que la lame du héros que est incarné… A Blind Legend s’inscrit dans un univers médiéval légèrement teinté de fantastique, inspiré par les légendes arthuriennes et la littérature du Moyen-Âge. Il s’adresse autant à un public nonvoyant qu’à des joueurs valides désireux de vivre une expérience de jeu inédite, en utilisant l’ouïe comme unique moyen de repérage et de prise de décision.

Quelques jeux sérieux pour personnes en situation de handicap Certains jeux laissent de côté le tout public et se spécialisent uniquement dans le travail avec des personnes en situation de handicap, permanent ou temporaire. Ainsi, il existe un jeu (Ki-Breath) développé pour rendre les séances de kiné moins pénibles et plus ludiques puisqu’en combinant souffle et mouvement le patient peut faire évoluer un personnage dans le jeu et combattre des monstres. Diverses applications reposent sur les ordinateurs pour aider les autistes comme Kaspar. Au MIT, une section du groupe de recherche sur l’informatique émotionnelle se consacre essentiellement à élaborer des outils numériques pour faciliter la reconnaissance des expressions faciales et la compréhension des signaux non verbaux, des opérations particulièrement difficiles pour un autiste.

se fixe au bras et est branché à un dispositif orthopédique. On parle ici de télé-rééducation car les thérapeutes peuvent suivre l’évolution de la capacité des membres à distance, en consultant le résultat de l’utilisateur avec les jeux-vidéos. En résumé, les jeux sérieux permettent d’aborder les thématiques liées au handicap avec le grand public et peuvent également avoir une vraie utilité sociale. Cependant, beaucoup les jeux sérieux bénéficient rarement d’un grand budget, ne trouvent pas de financement ou de possibilités de diffusion. Par exemple, ArmAssist n’est disponible que dans très peu d’hôpitaux et le jeu Les secrets d’Ombyliss, développé dans la même ligne qu’Aquaris n’a pas pu aboutir pour manque de financement, même par crowdfunding. Une plus grande utilisation des jeux pourrait cependant permettre d’avancer dans la lutte contre les discriminations.

Les victimes d’AVC peuvent également travailler à la récupération de leurs mouvements de façon amusante et motivante grâce à ArmAssist, un appareil high-tech de rééducation qui fait également office de contrôleur de jeu-vidéo. Il

ArmAssist le d éb AT


Rosa Parks

L

e feuilleton

Suite à son arrestation, le boycott qui en suivit et l’abolition de la ségrégation dans les bus publics, Rosa Parks devient une icône pour le mouvement des droits civiques. Ce statut lui crée cependant des soucis, puisqu’elle perd son travail pour cause de répression envers les « activistes » et reçoit fréquemment des menaces de mort. Elle finit par déménager à Hampton en Virginie, puis à Détroit dans le Michigan. La Ville jouit d’une réputation progressiste mais Rosa Parks s’étonne d’y trouver néanmoins une grande discrimination, notamment dans le domaine du logement. En 1965, elle rejoint l’équipe du représentant démocrate du Michigan, l’Afro-Américain, John Conyers à la Chambre des représentants des Etats-Unis. Elle travaillera pour lui jusqu’à ce qu’elle prenne sa retraite en 1988. Il dira d’elle : « Vous la traitiez avec déférence, parce qu’elle était calme, sereine – juste une personne très spéciale. Il n’y avait qu’une Rosa Parks. »

rosa pa rks

Pendant toute cette époque, Rosa Parks se montre particulièrement active pour la défense des droits civiques et humains. Elle collabore avec Edgar Nixon et Martin Luther King et supporte les marches de Selma à Montgomery, le parti pour la liberté maintenant (Freedom Now Party) ou encore l’organisation pour la liberté de Lowndes County (associant éléctorale visant à faciliter le vote des Afro-Américains dans un comté de l’Alabama sous domination du Ku Klux Klan). Elle devient aussi l’amie de Malcom X qu’elle considère comme un héros. Après des émeutes à Détroit en 1967, elle travaille avec différentes ligues pour conscientiser la société aux abus de la police envers les « Noirs ». Elle prendra également part au mouvement Black Power en participant à diverses conférences et elle visitera l’école des panthères noires (Black Panthers) à Oakland.

Venez figurer dans le clip de notre chanson sur Rosa Parks Dans leur album Yellow Moon ide 1989, les Neville Brothers enregistrent une chanson Sister Rosa pour rendre hommage à Rosa Parks. Cliquez ici pour en voir la vidéo A l’occasion du vingtième anniversaire de la Charte « Liège contre le racisme » et des 60 ans du « non » de Rosa, la Ville de Liège a également décidé de composer un hymne en son honneur, concocté par Domgué, avec la participation de Shana M’punga. Vous êtes tous cordialement invités à participer au tournage de son clip le dimanche premier novembre, dès 14h, Place Saint Lambert. Si vous voulez vous familiariser avec la chanson, vous pouvez l’écouter ici.


La parole est à vous Lorsque je recherchais un appartement, il y a un peu plus d’un an, on a refusé ma candidature sur base du fait que j’étais isolée avec deux enfants, avec un salaire peu élevé. Rien de bon ne peut venir de cela ont-ils pensé. Ce que les propriétaires veulent, ce sont des blancs de classe moyenne travaillant tous les deux. Et si possible, sans enfants !

Vous aussi, libérez-vous ! Parlez-nous de votre expérience de discrimination. Contribuez à une oeuvre artistique. Pour plus d’info, cliquez ici

la vidéo du mois Info/Intox ? Une illustration d’une certaine manipulation médiatique autour du thème des migrants.

la pa role est à vous


Suggestions

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S U

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ivres

ESsai • adulte

Nicolas BANCEL, Thomas DAVID, Dominic THOMAS (dir.) L’invention de la race. Des représentations scientifiques aux exhibitions populaires Découverte, coll. « Recherches », 2014. Comment est né le concept de « race » ? Pourquoi est-il devenu si rapidement hiérarchique, distinguant les « races inférieures » des « races supérieures » ? Et comment ce concept a-t-il pu revêtir une telle importance, aussi bien au sein de la communauté scientifique qu’auprès du grand public, au cours du XIXe siècle et du début du XXe ? L’invention de la race analyse la genèse des conceptions scientifiques de cette notion. Il avance qu’à partir d’une origine européenne l’idée de race s’est étendue à tout l’Occident, mais aussi au Japon, à la Corée et à une partie de la Chine. Partout, elle suscite représentations et politiques raciales discriminatoires. Pour une discussion plus détaillée de ce livre, cliquez ici Une suggestion de l’Université de Liège su ggest ions

BD • Jeunesse

Roman • Adulte

David Gilson Bichon : 1. Magie d’amour

Richard Wright Une faim d’égalité

Et pourquoi les petits garçons n’auraient pas le droit d’être sensibles ? Surtout reste toi-même, Bichon ! Se déguiser en princesse pour un goûter d’anniversaire, jouer à l’élastique, entamer une chorégraphie en pleine cour de récré… Un peu compliqué quand on aime faire toutes ces choses et qu’on est un petit garçon de 8 ans. Mais pas pour Bichon : il transgresse les règles de la société sans même s’en rendre compte ! Heureusement, sa famille et ses amis l’aiment tel qu’il est. Même que parfois Jean-Marc, le beau garçon du CM2 (5ème primaire) prend sa défense quand on se moque de lui…

En 1944, Richard Wright accepta que l’on publie seulement la partie de son autobiographie qui traitait de son enfance dans le Sud, Black Boy. Le livre remporta un immense succès. Sur la suggestion de son éditeur, Wright réserva pour un volume à venir le récit de sa jeunesse à Chicago, Une faim d’égalité. Richard Wright dresse un tableau sans indulgence de l’Amérique des années 30, de sa lutte quotidienne pour survivre dans un ghetto décimé par le grand krach économique de 1929 et condamne sans appel le racisme. Il retrace ses débuts d’écrivain, ses démêlés avec le club communiste John Reed et sa découverte des chefs-d’œuvre de la littérature.

Une suggestion de Alliage

Disponibles dans les bibliothèques suivantes de la Ville de Liège : Chênée, Fétinne, Grivegnée, Jupille, Xhovémont, St-Léonard, St-Gilles, Sclessin, Outremeuse, Thier-àLiège.


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M usique

Récit de juin Pippo Delbono

Mardi 10 novembre 2015 - 20 Théâtre de Liège, Salle de la Grande Main

© Marie-Françoise Plissart

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Soirée de gala au profit de la Microguagua

Suffragette

Récits de juin

Au début du siècle dernier, en Angleterre, des femmes de toutes conditions décident de se battre pour obtenir le droit de vote. Face à leurs revendications, les réactions du gouvernement sont de plus en plus brutales et les obligent à entrer dans la clandestinité pour une lutte de plus en plus radicale. Si le droit de vote des femmes est aujourd’hui devenu une donnée inaliénable, Suffragette parvient néanmoins à recréer un sentiment d’urgence infusé de rage et d’indignation. Le film vient nous rappeler qu’il s’agissait d’une victoire de haute lutte, impliquant les mêmes dangers que les autres batailles emblématiques pour l’égalité, comme les droits civiques aux États-Unis quelques décennies plus tard.

Devant nous, dans un décor minimaliste, Pippo Delbono est là. L’immense poète, habitué des plus grands festivals a posé ses valises pour nous rencontrer. Dans une véritable mise à nu, l’auteur et metteur en scène se livre et se délivre à travers les mots. Il nous raconte ses rencontres déterminantes, ses amours, son enfance, son parcours avec ses complices de toujours… À travers l’histoire réelle de sa vie et sur un ton proche de la confidence, il nous parle de lutte, de théâtre, de politique et de poésie, de ce qui appartient à chacun… Soirée de gala au profit de la Fondation Ihsane Jarfi le 10 novembre à 20h.

Microguagua est un pur produit de Barcelone, ville métissée: sept musiciens en provenance de pays, de cultures et styles différents que la rue a fait se rencontrer. Ils ont baptisé leur style Street Power Reggae, un son qui s’inspire autant de Mano Negra, The Clash, Dub inc., Seeed, Los Fabulosos Cadillacs,... Microguagua a été élu en 2012 parmi les 10 meilleurs disques espagnols dans la catégorie « mestizaje », selon le prestigieux magazine Mundo Sonoro. Microguagua a depuis effectué des centaines de concerts dans des lieux de tous styles en Espagne, France, Italie, Suisse, Allemagne et Argentine… et dépassé de loin 1000 spectacles de rue. Ils nous arrivent à la Casa Nicaragua en ce 13 novembre à 22h, avec leur tout nouvel album « Grandhotel Cosmopolis” et trop plein d’énergie et de talent!

En salle à partir du 11 novembre. Visionnez un extrait vidéo en cliquant ici. Rencontre le jeudi 12 novembre autour des droits des femmes, Le Parc, 20h. suggest io ns


Culture, gastronomie et recettes

E

B

tats-Unis

Combien de mots de spécialités culinaires américaines ne sontils pas passé dans notre vocabulaire de tous les jours ? Brownie, cheesecake, crumble, hamburger, cheeseburger, milk-shake, salade Waldorf, popcorn, etc. Connue pour ses grandes portions et ses mélanges (le sandwich beurre de cacahouète/confiture, le hamburger avec un milk-shake), la cuisine américaine peut cependant nous surprendre par sa variété. En effet, elle s’est enrichie des apports des nombreux colons et de l’expertise des peuples natifs. Venez en découvrir quelques exemples le 28 novembre à la Maison de la Laïcité de Liège dans ses nouveaux locaux (Boulevard d’Avroy, 86 4000 Liège) pour entrer dans l’univers des Etats-Unis à l’époque de Rosa Parks. De 14h à 17h : Journée portes-ouvertes dans le cadre de la réouverture de la Maison de la Laïcité de Liège, avec exposition, présentation des associations partenaires, et de la bière La-hic, projection de métrages divers sur la diversité, jeux, quizz, etc. Dès 19h et durant toute la soirée : présence du camion du MADCafé pour vous faire découvrir des spécialités des Etats-Unis à prix démocratiques

anana Bread

19h30 : Présentation du clip ROSA, réalisé dans le cadre du vingtième anniversaire de la Charte « Liège contre le racisme » de la Ville de Liège. En présence de Domguè et Shana Mpunga. 20 h : Initiation Charleston et Lindy Hop pour toutes et tous proposée par l’école Easy Swing. Après cela, soirée dansante sur le thème Etats-Unis à l’époque de Rosa Parks organisée par Easy Swing

Pour en savoir plus sur la culture des Etats-Unis, voici quelques suggestions disponibles chez PointCulture Musique • Chansons et comptines des Etats-Unis • Zydeco Blues’n’boogie : Musique de Louisiane • Musique des indiens natifs Hopis Documentaire • Voyage aux Etats-Unis • Les Etats-Unis vus de l’espace • Etats-Unis, une géographie impériale

Cake à la banane Temps de préparation 30 minutes Temps de cuisson 60 minutes Ingrédients (pour 6 personnes) • 250 g de farine • 160 g de sucre • 2 cuillères à café de levure chimique • 1/2 cuillère à café de bicarbonate de soude • une bonne pincée de sel • 2 à 3 bananes moyennes mûres (plus elles sont mûres, mieux c’est) • 85 g de beurre • 2 cuillères à soupe de lait • 2 oeufs Préparation Préchauffer le four à 165° C (thermostat 5-6). Mélanger 150 g de la farine avec le sucre, la levure chimique, le bicarbonate et le sel. Ajouter les bananes écrasées, ainsi que le beurre et le lait. Battre (de préférence avec un mixeur) doucement, jusqu’à l’obtention d’une pâte homogène, puis vigoureusement 2 min. Ajouter les oeufs et le reste de la farine, et bien mélanger. Graisser le fond d’une moule à cake, et y verser la pâte. Faire cuire au four à 165°C pendant 55 à 60 min (vérifier la cuisson). Peut être glacé avec un glaçage à base de fromage blanc ou de crème fraîche.

cu lt ure , g ast ronomie et recette


culture, gastronomie et rece t t e


focus

F

éministe toi-même !

Le 14 novembre aura lieu la première édition liégeoise de Féministe toi-même ! Un aperçu ludique et festif du féminisme aujourd’hui. Organisé par Point Culture et la Ville de Liège, cet événement consiste en un mini salon des militances inventives auquel participent un collectif d’associations féministes, dont les FPS, Be Cause Toujours!, le CVFE, l’asbl Voix de Femmes, le Collectif Elles Bougent/Vie Féminine... La matinée sera consacrée à une table-ronde. La parole y sera donnée à 3 féministes liégeoises : Nicole Van Enis, Claudine Drion et Lisette Lombé. Elles nous apporteront un éclairage sur les enjeux qui traversent les mouvements féministes actuels. L’après-midi sera l’occasion de partir à la découverte d’outils féministes et de participer à différents ateliers concoctés par les associations partenaires. (attention : certains requièrent une inscription. Pour le programme complet et les modalités d’inscription, cliquez ici). Mais aussi : des projections vidéo, un atelier de fabrication de... pissedebout (une urinette sur mesure!), une tente pour y rencontrer une féministe et lui poser des questions en toute intimité, une animation autour de la(l’) (in)sécurité,... La journée se clôturera sur une note festive puisque dès 17h nous laisserons place aux performances slam. Elles donneront le départ de l’inauguration de l’exposition collective.

fo cus

A 18h30, le duo féminin bruxellois, Nasty Candy & Coco Lipstick, nous fera bouger sur des rythmes popélectro... électrisants!

Féministe toi-même! Samedi 14 novembre de 10h00 à 19h30 Dans les locaux de Point Culture Rue de l’Official, 1-5 (îlot Saint-Michel) à 4000 Liège


figures emblématiques

LS eïla

hadid

Née le 13 juillet 1949 à Beyrouth (Liban), Leïla Shadid a été de 1994 à 2005 déléguée générale de l’Autorité palestinienne en France, puis, de 2005 à 2015 ambassadrice de la Palestine auprès de l’Union européenne, de la Belgique et du Luxembourg. La guerre des Six Jours, qui oppose Israël à l’Egypte, la Jordanie et la Syrie, éclate le jour où Leïla Shahid passe son bac le 5 juin 1967. Elle n’a pas 18 ans. Bouleversée par la défaite inattendue des trois armées arabes face à la seule armée israélienne, elle réagit en s’impliquant dans l’action politique. Elle commence par une formation militaire, mais elle s’aperçoit très vite qu’elle n’a pas la vocation. Elle décide alors de se consacrer à une action sociale et politique dans les camps palestiniens du Sud-Liban. Elle a pu visiter pour la première fois les territoires palestiniens en 1994 après la signature des accords d’Oslo en 1993. Elle est l’une des trois promoteurs du tribunal Russell sur la Palestine. Il s’agit d’un tribunal d’opinion, fondé en mars 2009, pour mobiliser les opinions publiques et pour aboutir à un règlement juste et durable de du conflit israelo-palestinien. En 2015, elle prend sa retraite professionnelle pour se consacrer à des actions culturelles pour la diaspora palestinienne. Extrait de Résistants, Publics ou anonymes, à travers le monde et à travers le temps, CP_CR éditions.

L

a liberté est indivisible...

Leïla Shadid

E

t Maria Beasley inventa le radeau de sauvetage

Nous savons peu de choses sur Maria Beasley, si ce n’est qu’elle se détache du lot par le nombre d’inventions qu’elle a imaginées et par le fait qu’elle a pu en faire fortune. En effet, entre les années 1878 et 1898, elle a reçu pas moins de quinze brevets. Par exemple, pour un réchauffeur de pieds ou un anti-dérailleur pour trains. Celui pour une machine à construire des tonneaux la rendra particulièrement riche alors que l’invention de radeaux de sauvetages la rendra célèbre.

figures emb lématiqu es


Du côté du

P

our les Centres Régionaux d’Intégration, le parcours d’accueil obligatoire doit bâtir une société plus riche de sa diversité

Les presses nationale et locale y ont largement fait écho : le « parcours d’accueil » en Wallonie est en passe de devenir un processus obligatoire. L’obligation portait, au départ, sur le seul module d’accueil (un bilan social et une information sur les droits et devoirs). Elle sera à présent étendue à une formation en français langue étrangère, à un cours de citoyenneté et à un suivi de l’insertion socioprofessionnelle. Est-ce une bonne chose ou pas d’avoir rendu ce processus obligatoire par décret ? Pour les Centre Régionaux d’Intégration (en abrégé, les CRI), la question n’est pas là ! Le vrai débat est ailleurs… Le décret actuel n’est pas parfait, loin s’en faut. Mais celui de demain le sera-t-il ? Ce décret demande certainement une évaluation sérieuse et des modifications précises afin de coller aux réalités multiformes de la région wallonne. Rejoignant l’avis d’experts comme Marco Martiniello, chercheur au CEDEM (Centre d’Études de l’Ethnicité et des Migrations) de l’Ulg, les Centres Régionaux d’Intégration préféreraient une dynamique qui garantit la participation volontaire à la vie économique, sociale, culturelle, érigée en concept, plutôt qu’une obligation assortie de sanctions. Mais le « parcours d’accueil » existe et c’est une bonne chose d’avoir légiféré sur la mise en place d’une réelle dynamique d’accueil et d’accompagnement des personnes étrangères primo-arrivantes sur notre territoire. Il s’agit dès lors bien d’un accès aux droits fondamentaux. L’accès à l’apprentissage de la langue est un droit, tout comme la participation à la vie citoyenne. Pour faire un parallèle simple : le droit de vote est obligatoire en Belgique, mais personne n’en parle jamais comme d’un droit assorti d’une sanction en cas de non participation. Le parcours d’accueil, c’est pareil : l’obligation est la possibilité pour les personnes étrangères, qui sont majoritairement demandeurs, de faire valoir une série de droits. le cripel

C’est indispensable et, pour mémoire, assumé sur le terrain, depuis pas loin de vingt ans, par les services des CRI. Avec un constat sans détour : plus de 90% des personnes étrangères s’inscrivent de manière volontaire à des formations de français, mais les opérateurs manquent de moyens pour rencontrer l’ensemble des besoins en matière d’apprentissage de la langue. Les CRI sont néanmoins clairvoyants et perçoivent que l’inscription aux cours de citoyenneté et à l’insertion socioprofessionnelle sont plus complexes. La mise en lumière de cette modification partielle du décret ne doit pas occulter l’essentiel. Le « parcours d’accueil » n’est qu’un élément, un outil dans l’ensemble de la politique d’intégration qui vise plus particulièrement les personnes étrangères en démarche d’insertion socioprofessionnelle. En effet, la politique d’intégration est une dynamique large qui aborde tant les questions de participation des migrants au marché de l’emploi que les revenus des ménages, le logement, l’état de santé, l’engagement civique, la scolarité, etc. Le spectre d’une stigmatisation La crainte des CRI est de voir apparaître, comme le souligne la chercheuse de la VUB Ilke Adam, la stigmatisation d’une frange de la population, considérée par certains comme ne voulant pas s’intégrer. Il est également important de rappeler que, si ce public mérite une attention particulière, il n’est pas le seul concerné. Un grand nombre de migrants proviennent d’un pays de l’Union Européenne et sont exemptés de l’obligation de suivre le parcours d’accueil. Or, en ont-ils moins besoin ? En tant que Centres Régionaux d’Intégration, il nous paraît essentiel d’insister sur l’importance d’accompagner toutes les personnes étrangères (primo-arrivantes ou non, au sens du décret), y compris celles qui n’entrent pas dans le schéma particulier de l’insertion socioprofessionnelle. Cette vision inclut toutes les personnes qui entament un cursus d’intégration, via une démarche sociale et culturelle, que les CRI accompagnent, tout comme le fait égale-

ment le tissu associatif dense qu’ils coordonnent. Notons, à ce propos, qu’une étude de l’OCDE (Organisation de Coordination et de Développement Économiques) fixe que l’intégration passe d’abord par l’emploi. Malgré ce fait, les CRI estiment qu’il faut travailler avec toutes les personnes étrangères. Il importe de mettre en place un réel système de lutte contre les discriminations (cfr. Baromètre de la diversité du Centre Interfédéral d’Égalité des chances). Par ailleurs, les centres régionaux tiennent également à rappeler que l’intégration est un processus à double sens qui implique largement la société d’accueil et plus spécifiquement les citoyens. Ainsi, les responsables des Centres Régionaux d’Intégration militent notamment pour que les cours de citoyenneté, imposés pour l’heure à une fine tranche de primo-arrivants, soient délivrés avec les mêmes contraintes à l’ensemble des citoyens, belges de souche ou non. L’encadrement pédagogique alternatif serait sans doute la voie royale pour dispenser cette formation et ainsi garantir une sensibilisation du plus grand nombre. Il s’agirait de renforcer l’apprentissage de la citoyenneté auprès tous les citoyens dans toutes les tranches de vie, des enfants aux personnes âgées. Ce n’est, en effet, que par l’éducation, l’apprentissage de l’esprit critique et la mise en perspective des migrations que nous pourrons construire une société basée sur les valeurs de cohésion, de multiculturalité et d’altruisme. Au-delà de ces constats, les politiques d’intégration demandent, selon les centres, au contraire d’aujourd’hui, des réponses transversales concrètes qui fédèrent les différents niveaux de pouvoir, du fédéral au communal, et qui décloisonnent de manière volontariste les différentes responsabilités au sein d’un projet commun, hors de tout enjeu politique : un projet tourné vers l’accompagnement des personnes étrangères, primo-arrivantes ou non, mais aussi et surtout , comme le recommande l’Europe, vers la société d’accueil, avec pour finalité la construction d’une société riche de sa diversité. Le Cripel.


agenda

1er

novembre

13

24

novembre

Tournage du clip Rosa Parks

Duo de musique indienne

Voir page 6 Place Saint Lambert - 14h - gratuit.

Versions courtes de différents ragas indiens à la flûte en bambou (bansuri) et à l’harmonium indien. Péniche Spectacle le Ventre de la Baleine (quai de Gaulle), Adultes 10€, Enfants 7€ - 20h30

6

novembre

Celtic Arts Trio Quand 4 musiciens classiques opèrent un pontage entre l’Europe et l’Amérique en explorant la musique Celtique, le son et l’esprit se métissent et rayonnent. L’Aquilone - 20h30

7

novembre

Concours international de breakdance Ancien manège de la caserne Fonck - 18h - 13 €.

7

novembre

La Diversité dans la Cité table ronde autour de l’ouvrage Dialogues sur la diversité, produit par la Maison des Sciences de l’Homme et la Ville de Liège. Cité miroir - 18h20 - gratuit.

11

novembre

Récits de juin Soirée de gala de la Fondation Ihsane Jarfi. Voir page 9. Théâtre de Liège - prix variés.

12

novembre

Suffragette Projection du film et rencontre. Voir page 9. Cinéma Le Parc - 20h - prix d’entrées habituels.

13

novembre

Microguaga Concert à la Casa Nicaragua Voir page 9 - 22h - 5 €

14

novembre

Conférence : Homosexualité et monothéisme : des points de vue irréconciliables ? Conférence médiatrice donnant la parole à des représentants des trois religions « du livre » sur le rapport qu’entretiennent les trois religions monothéistes avec l’homosexualité. 20h - Cité miroir - gratuit

25

novembre

Tania de Montaigne novembre

Féministe toi même !

Présentation de son livre «Noire» sur Claudette Colvin et échange avec le public - Cité Miroir - 18 à 20h

Voir page 12. Point Culture - 10h-19h30. Gratuit.

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16 > 27

Culture et Gastronomie spécial Etats-Unis

novembre

Question de genre Animations, expositions et rencontres pour susciter la réflexion, sensibiliser aux préjugés, promouvoir des relations de couple plus égalitaires. Cité miroir, gratuit sauf le spectacles « Les silencieuses » - 5€ sur réservation.

22

novembre

Présentation du clip de la chanson Rosa Parks et soirée « en avant dans le monde de Rosa Parks ». Voir page 10. Maison de la laïcité de Liège - activités gratuites - consommations à prix variés.

>28

novembre

Monsieur novembre

Repair café axé cadeau Le Repair Café est un lieu d’accès libre où des « experts » en différentes disciplines (couture, menuiserie, électricité, vélos, ordis…) réparent gratuitement les objets défectueux apportés par tout un chacun. Centre culturel d’Ans-Alleur 14-18h - gratuit.

Ce spectacle permet de présenter le sujet de l’appauvrissement sous un regard artistique et alternatif, loin des stéréotypes et de l’appitoiement. Théâtre de la communauté - 6€ ou art.27.

Merci à nos partenaires qui ont collaboré à ce numéro : PointCulture - La Maison des Sciences de l’Homme (ULg) - le Cripel - Les Bibliothèques de la Ville de Liège l’Université de Liège - le CPCR - Alliage - La Maison de la Laïcité de Liège - l’école de Danse Easy Swing - Le MADCafé du Parc d’Avroy agenda


diversités Magazine

Cabinet de l’échevin de la Culture et des Relations interculturelles 04 221 93 33 www.liege-diversites.be

Mensuel - N°8 - novembre 2015


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