Lpc@lp4y social business plan

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Incubateurs de projets Entrepreneuriaux pour les Jeunes issus de la grande pauvreté et en situation d’exclusion

Global Social Venture Competition ESSEC 2012

GSVC Essec . Life Project Center by Life Project 4 Youth . 2012


EXECUTIVE SUMMARY Le problème : de plus en plus de Jeunes survivent en dessous du seuil de grande pauvreté En 2012, 550 millions de Jeunes se trouvent dans une situation de grande exclusion dans le monde. Ces Jeunes vivent sous le seuil de pauvreté (- de 2$/jour) et n‟ont aucune chance de s‟insérer professionnellement et socialement, victimes de leurs antécédents familiaux, de leur manque de formation, de leur incapacité à trouver leur place. Dans moins de 15 ans, en 2025, ils seront 1 milliard de Jeunes dans cette situation d‟exclusion, dont 90% dans les pays en développement. Face à cette extrême précarité, essentiellement concentrée dans les mégalopoles mondiales, au sein des zones d‟exclusion que sont les bidonvilles, aucune solution concrète de prise en charge n‟est proposée. Les ONG, submergées par les problématiques de l‟enfance, échouent dans leurs tentatives d‟adaptation. Les gouvernements, quant à eux, concentrent leurs efforts sur les Jeunes considérés les plus prometteurs (ayant bénéficiés d‟études supérieures). Les Jeunes représentent 25% de la population active mais 45% des sans-emploi. Et aux Philippines, 3 Jeunes travailleurs sur 5 ne reçoivent aucun salaire. La solution : création d’une multitude de Life Project Center Pour répondre à cette situation d‟urgence, un groupe d‟amis entrepreneurs et d‟étudiants, en Europe et aux Etats-Unis, ont décidé de créer l‟ONG Life Project 4 Youth (LP4Y), 100% dédiée à l‟insertion de Jeunes issus de la grande pauvreté et en situation d‟exclusion. Le pari consiste à installer, au cœur ou à proximité des bidonvilles, des incubateurs de projets entrepreneuriaux, les LIFE PROJECT CENTERS (LPC). A travers les initiatives économiques locales développées par chaque LPC (nommées Business-Ecole) et une pédagogie de coaching spécialement adaptée, les jeunes expérimentent, en équipe, la création, le développement et la gestion d‟entreprises. Cette forme d‟apprentissage, nommée Professional Training for Entrepreneurs (PTE), leur donne les clés pour devenir entrepreneurs de leur vie, en développant leur propre Life Project Plan, pilier central des solutions d‟insertion sociale et professionnelle. Chaque LPC développe son Business-Ecole autour d‟une activité économique professionnelle et doit s‟autofinancer en 3 ans. Permettant dans un second temps, de financer la création et le développement de nouvelles activités et de nouveaux LPC. Le public bénéficiaire : Les Life Project Centers sont spécialement conçus pour les Jeunes issus de la grande pauvreté et en situation d‟exclusion (jeunes de la rue, victimes de violences, ou ayant vécu en prison, jeunes déscolarisés et désocialisés, jeunes handicapés…). Les 5 premiers LPC pilotes ont été créés aux Philippines. Deux ans exactement après l’ouverture du premier LPC à Manille, 87 jeunes en situation d‟exclusion sont engagés dans les 5 Life Project Centers; 10 sont déjà diplômés – et insérés –, 50 fêteront leur certification cette année et 70 s’engageront en 2012. Ce qui a déjà été réalisé. Ambition de développement : Aujourd'hui, les résultats des 5 Life Project Centers pilotes créés aux Philippines démontrent le bien-fondé de la démarche et notamment son extrême simplicité de mise en œuvre. 2 GSVC Essec . Life Project Center by Life Project 4 Youth . 2012


Le modèle LPC existe, il est enrichi par les expériences quotidiennes des 5 LPC pilotes. Les supports pédagogiques, consolidés sur un extranet commun à tous les centres, sont en constante amélioration. Les Business-Ecoles, basés sur des concepts très simples de mise en œuvre et enracinés dans la vie des quartiers, démontrent leur efficacité. Efficacité pédagogique, efficacité financière, tel est le double objectif. 2013 verra l’ouverture de 10 nouveaux LPC dans deux autres pays d'Asie du Sud-Est (en évaluation en cours en Chine, Laos, Indonésie, Birmanie, Malaisie). En 2013, 225 Jeunes seront en cours de formation dans 15 LPC et 120 sortiront diplômés. L’ambition de LP4Y : partager son expérience et son modèle innovant au plus grand nombre. Nous encourageons tous les acteurs (ONG, entrepreneurs, fondations…) qui voudront consacrer leur énergie et leur passion à l‟insertion des Jeunes victimes de l‟exclusion, à se joindre à l‟aventure en développant de nouveaux Life Project Centers. En ce sens, Life Project 4 Youth Foundation Philippines construira très prochainement le Green Village, un centre de formation permanent des Volontaires engagés dans l‟urgence de l‟insertion sociale et professionnelle des Jeunes en situation d‟exclusion. C‟est également dans cette optique de diffusion du modèle des Life Project Centers (par développement centralisé et essaimage par franchise) que nous avons décidé de rédiger ce Social Business Plan. Notre objectif étant de réunir toutes les informations nécessaires à la compréhension du fonctionnement d‟un LPC, mais aussi de donner tous les ingrédients essentiels rendant possible l‟ouverture de nouveaux LPC. Afin que chacun puisse par la suite, s‟approprier le modèle et prendre part à l‟aventure. Le modèle économique du LPC permet, avec un investissement initial de 40,000€ (20K€ an 1, 15K€ an 2, 5 K€ an 3), la création de 4 autres LPC sur 10 ans et 16 LPC sur 20 ans avec respectivement 140 et 880 Jeunes. Soit un coût d‟insertion par Jeune de 285€/jeune à 10 ans! Le SROI (Social Return on Investment) calculé (à partir des données existantes) ressort à 19,20€ à 10 ans pour chaque € investi.

« I can’t but Together We Can! » « Seul je ne peux pas mais ensemble nous le pouvons ». Slogan des Jeunes des LPC. Résume leur volonté commune de sortir de l‟exclusion et de la grande pauvreté. 3 GSVC Essec . Life Project Center by Life Project 4 Youth . 2012

Une illustration : Le premier Life Project Center a développé le Green Program, une activité de distribution hebdomadaire, à domicile, de fruits et de légumes de qualité. Avec sa 100ème livraison début février 2012, le modèle atteint son équilibre d’exploitation. Fin 2012, avant son troisième anniversaire, ce LPC assurera son auto financement. Courant 2013, il pourra financer l’insertion de 15 Jeunes et participer à financer une nouvelle activité et l’insertion de 15 Jeunes de plus.

Témoignage de Joël (21ans)

Certification Entrepreneuriat

« Je n’arrive pas vraiment à me revoir quand je regarde en arrière. Il y a moins de 2 ans je ne parlais pas anglais, je n’avais aucune idée de ce qu’était une entreprise. Je dormais pendant les formations. J’ai souvent pensé partir. Ce qui a m’a fait changer, c’est l’équipe. Mais aussi les premières responsabilités. Lors de mon premier stage je n’y croyais pas. Je me suis accroché mais c’était très dur car je me croyais incapable. Aujourd’hui je travaille dans une chaine de pharmacies génériques. Je suis assistant Ressources Humaines. Peu à peu je progresse. »


SOMMAIRE EXECUTIVE SUMMARY

2

SOCIAL BUSINESS PLAN 1/ Présentation du Projet 1.1 Vision & Mission de LP4Y 1.2 Modèle économique des Life Project Centers 1.3 Valeur économique du Life Project Center 1.4 Valeur sociale du Life Project Center

5 5 7 7

2/ Opportunité de marché 2.1 Le problème de la jeunesse en situation d’exclusion 2.2 Aucun concurrent mais de nombreux partenaires

8 9

3/ La solution : le Life Project Center 3.1 Description du produit/service proposé : le Life Project Center 3.2 Stratégie générale 3.3 Capacité à créer des barrières à l’entrée

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4/ Etude de Marché: Trois cibles distinctes

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5/ L’impact social 5.1 Proposition de la Valeur sociale 5.2 Théorie du changement 5.3 Conditions de réussite 5.4 Effets négatifs possibles, et engagement de LP4Y 5.5 Alternatives (“Next best options”) 5.6 Social Impact Value Chain d‟un LPC 5.7 Cinq indicateurs clés pour mesurer l’impact social des Life Project Centers 5.8 Suivi de l’Impact Social 5.9 Mesure du SROI

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6/ Données Financières 6.1 Compte de résultat à l’échelle d’un LPC 6.2 Compte de résultat de LP4Y Foundation Philippines

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ANNEXES Etat d‟avancement Description d‟un prototype : visite guidée du Life Project Center de Old Balara Glossaire des termes employés Structure juridique Equipe de Management

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1/ Présentation du projet La solution innovante proposée par Life Project 4 Youth (LP4Y), le Life Project Center (LPC), est un incubateur dédié à l’insertion professionnelle de Jeunes en situation d’exclusion. Concrètement c‟est un lieu, au cœur ou à proximité des bidonvilles, où des Jeunes, en équipe, expérimentent la création, le développement et la gestion d‟un Business-Ecole, apprennent (l’anglais, l’informatique, le business) et développent leur propre Life Project Plan. 1.1 Vision & Mission de LP4Y Vision : « Les Jeunes en situation d‟exclusion sont capables d‟entreprendre leur Projet de Vie à condition que quelqu‟un leur offre un sourire, un regard de confiance, une parole de soutien, un peu d‟espace ». Mission : accompagner et intégrer professionnellement et socialement des jeunes adultes entre 17 et 24 ans souffrant d’extrême pauvreté et d’exclusion. 1.2 Le modèle économique des Life Project Center : La finalité du Life Project Center est l‟insertion de Jeunes en situation d‟exclusion, pas le profit. Toutefois, l‟originalité et la force du modèle économique des Life Project Centers est de réussir à le faire à coût zéro et, mieux encore, en générant sa propre capacité à se multiplier afin d‟accompagner de nouveaux Jeunes. Au cœur de ce modèle : les Business-Ecoles développés avec les Jeunes au sein de chaque LPC; qui, en plus de son aspect extrêmement formateur pour les Jeunes, permet au Life Project Center de s‟autofinancer au bout de 3 ans. Après quoi les profits qu‟il dégage sont réinvestis dans la création de nouveaux LPC. Modèle économique des LPC: autofinancement et réinvestissement dans des nouveaux LPC

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A titre d‟exemple, le premier Life Project Center ouvert par LP4Y aux Philippines (qui a développé une activité de distribution hebdomadaire à domicile de fruits et de légumes) a atteint son équilibre d‟exploitation en février 2012 (à l‟occasion de sa 100ème livraison). Le LPC assurera son autofinancement avant même sa 3ème année d‟existence; et dès 2013, il participera à financer une nouvelle activité (et donc l‟insertion de 15 Jeunes de plus). Trois autres LPC ont aujourd‟hui un an d‟existence. Tous ont une activité professionnelle bien établie (atelier de création de bougies, produits de soin à base d‟herbes médicinales, centre de saisie de données informatiques). Les ventes ont commencé il y a quelques mois et les perspectives commerciales et financières sont très encourageantes. Enfin le LPC n°5 ouvert en octobre 2011, développe la création d‟artisanat à base de produits recyclés. Ce centre est lui aussi en avance sur ses prévisions financières d'atteinte du point mort avant 3 ans. (voir Annexe 1: Etat d‟avancement) Les Life Project Centers, en plus d‟être un modèle économiquement viable, possèdent un formidable potentiel de démultiplication : En effet, une rapide simulation montre qu‟un LPC en année 1 peut en avoir généré 4 autres en année 10, sans autre apport de ressources financières que la couverture des coûts du premier LPC en année 1, 2 et 3 soit en moyenne 40 000€.

Tableau d’évolution du nombre de Jeunes insérés sur 20 ans à partir d’1 LPC

Ordonnée Abscisse

Total

: Nombre de Life Project Center créés. : Années 1 à 20 : Evolution du nombre de Jeunes insérés : Nombre de Jeunes insérés : Balance des cash flow, cumulés, générés par les LPC a la fin de chaque année

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1.3 Valeur économique du Life Project Center Les jeunes le disent: Le projet LPC n‟a pas pour vocation première de créer Délinquance, Gang, Prison… Une de la valeur économique (et en aucun cas de créer de la réalité valeur financière pour ses actionnaires). La valeur économique du projet n‟en est pas moins réelle pour le Jeu- 37% ¹ des 87 jeunes suivis aujourd’hui par LP4Y déclarent avoir fait ne accompagné, et pour le pays d‟implantation. partie d’un gang. Un Jeune exclu est un poids social et financier pour sa famille, sa communauté. Mais aussi un acteur capable de Et 38% ¹ déclarent que, sans LP4Y, de détériorer le tissu social (mauvaise influence, gang, ils pourraient être en prison. délinquance…) quand ce n‟est pas un poids financier Et ce, de façon homogène dans 4 direct pour le pays (garde-à-vue, emprisonnement) (cf. des 5 Centres ouverts (seuls les jeuencadré ci-contre). A l‟inverse, chaque Jeune inséré est nes sourds du LPC Iligan font exune force vive pour la communauté, un soutien moral ception). mais aussi financier pour sa famille et in fine un acteur du développement économique du pays. De surcroit, les Business-Ecoles développés dans le LPC créent une dynamique économique non négligeable au cœur des bidonvilles : A titre d‟exemple, dans le LPC d‟Old Balara (bidonville au Nord de Manille), les Jeunes commercialisent des produits de soin à base d‟herbes médicinales. Ces produits sont fabriqués avec l‟aide de 9 femmes en situation de grande précarité du quartier (nommées « Community Health Worker »). Depuis l‟implantation du LPC, la production a quintuplé. Offrant à ces 9 femmes une augmentation d‟activité (et de rémunération) précieuse dans leur combat quotidien pour aider leurs familles à vivre dignement. 1.4 Valeur sociale du Life Project Center C‟est le cœur de la proposition de valeur du projet : l‟insertion professionnelle et sociale de Jeunes en situation d‟exclusion. Pour bien comprendre cette valeur, il faut repartir de ce qu‟est un Jeune exclu. Et de ce qu‟est un Jeune inséré professionnellement et socialement. Voici les traits récurrents et dominants que nous avons pu observer (et que la littérature sur le sujet confirme) : Un Jeune exclu est un Jeune qui n‟a plus confiance en lui, ni en l‟autre (y compris souvent au sein de sa propre famille), dont son estime de soi est au plus bas et qui, malgré les apparences, est souvent très seul. C‟est un Jeune qui se bat chaque jour pour assurer son quotidien (parfois pour manger). Il a donc perdu toute capacité à se projeter dans l‟avenir. Le miracle de la jeunesse ? Ces situations ne sont pas figées. Les Jeunes ne sont pas encore ancrés dans cette vie. Tout peut donc encore changer. La résilience est possible. Un Jeune inséré est un Jeune qui travaille. Qui reconstruit son estime de soi. Travaille avec l‟autre et donc « réapprend l‟autre ». C‟est aussi un Jeune dont l‟aujourd‟hui est relativement sûr, il est donc capable d‟imaginer, de rêver et de planifier demain. Un Jeune capable d‟être entrepreneur de sa vie, professionnellement mais aussi en tant qu‟époux, père/mère de famille et citoyen. Le cœur de la valeur sociale du LPC, c‟est cette transformation d’un Jeune subissant sa vie d’exclu en un adulte entrepreneur de sa vie. Il est par ailleurs clair que la valeur sociale du LPC déborde largement le Jeune aidé. Elle rejaillit sur sa famille et plus largement sur la communauté entourant le Jeune (cf. schéma ci-dessous). ¹ Source : sondage auprès de la totalité des jeunes suivis par LP4Y (87 jeunes) qui devaient répondre à des affirmations (ex.il y a/avait de la violence conjugale dans ma famille) sur une échelle de 1 (je ne suis absolument pas d’accord) à 5 (je suis tout à fait d’accord). Les statistiques présentées ici recouvrent les réponses « moyen », « d’accord » et « tout à fait d’accord ».

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Impact économique et social du Life Project Center

2) Opportunité de marché LP4Y travaille sur un marché mondial, immense (un demi-milliard de bénéficiaires potentiels), promis à une croissance spectaculaire (doublement d’ici 2025) et sur lequel nous n’avons pas à ce stade identifié de solution alternative complète et crédible dans les bidonvilles. 2.1 Le problème de la jeunesse en situation d’exclusion Selon le Rapport de l‟ONU „„World Youth Report, 2005: Young People today and in 2015‟‟ il y a actuellement 1.2 milliard Jeunes qui ont entre 15 et 24 ans dans le monde, dont 515 millions souffrent de la pauvreté (moins de 2$ par jour pour vivre) et plus de 200 millions d’extrême pauvreté (moins 1$ par jour). Ils seront 1 milliard en 2025. Le Rapport souligne par ailleurs que le phénomène de l‟exclusion des Jeunes est un réel frein au développement : « le prix payé aujourd’hui par les pays n’investissant pas sur le développement des Jeunes n’est rien de moins que le déclin économique et l’augmentation de la pauvreté ». Et que se préoccuper du problème des Jeunes en situation de pauvreté et d‟exclusion est essentiel pour « briser le cercle vicieux de la transmission intergénérationnelle de la pauvreté ». La lutte contre l’exclusion de ces Jeunes apparait comme des enjeux majeurs du 21e siècle. Aux Philippines, sur les 95 millions d‟habitants, 65% vivent aujourd‟hui dans les villes et 40 millions sous le seuil de pauvreté. Il y a 18 millions d‟habitants à Manille dont au moins 8 millions dans les bidonvilles. Sur une population de 33 millions de Jeunes âgés de 6 à 24 ans, 5 millions sont en dehors du système scolaire et 3 Jeunes travailleurs sur 5 ne reçoivent aucune rémunération. 8 GSVC Essec . Life Project Center by Life Project 4 Youth . 2012


2.2 Aucun concurrent mais de nombreux partenaires Les acteurs traditionnels échouent avec les Jeunes en situation d’exclusion Il existe aujourd‟hui de nombreux acteurs proposant des formations aux Jeunes. Cependant, tous ces « concurrents » ont à un moment ou à un autre, exclu les Jeunes que nous accompagnons de leurs programmes. - Les Instituts de formation classiques (publics ou privés), sont nombreux aux Philippines et dans le monde. Mais, même publics, ils sont très onéreux, particulièrement les dernières années de formation, indispensables pour prétendre à un emploi dans le secteur formel. Un article de la Stanford social innovation review (Redefining education in the Developing World – de Epstein et Yuthas), explique les raisons pour lesquelles les Jeunes des pays en développement ne vont pas au bout de leurs études (et même rarement au-delà du primaire) : Un, le coût pour les familles est souvent rédhibitoire (même si l’école est gratuite, il faut acheter les manuels, les uniformes…) d’autant qu’en allant à l’école les Jeunes ne participent pas aux tâches ménagères et ne rapportent pas de revenu. Deux, le système éducatif n’est pas adapté à ce type de population : En effet, les disciplines dispensées ne les préparent pas à l’avenir qui est le leur : « pour la plupart de ces Jeunes, leur travail ne nécessitera pas un haut niveau de formation. L’enseignement dispensé ne leur est donc d’aucune utilité »

- Les Instituts de formation spécifiques pour les Jeunes en difficulté existent aux Philippines (par exemple Tesda (public) ou Don Bosco (ONG religieuse), mais ont un coût (direct ou indirect : transport, repas) encore souvent rédhibitoire. Ils sont mal implantés dans les zones les plus pauvres (déficit de notoriété, éloignement…) - Les ONG ou les communautés religieuses locales (très présentes aux Philippines) s’adressent principalement aux enfants (Enfants du Mékong, Virlanie, PCF) et n‟ont pas d‟approche d‟accompagnement à long terme des Jeunes exclus – beaucoup d‟entre elles avouant même leur incapacité à trouver une solution pour les Jeunes (17 ans et +). - Les organismes de microfinance (ou autres organisations ayant la même vision que LP4Y sur le potentiel entrepreneurial des Jeunes exclus), ciblent des personnes plus âgées et avancées dans leurs projets et ayant déjà eu une expérience d‟entrepreneur (Entrepreneurs du Monde, Proximity…). - Le positionnement des Life Project Centers est donc unique

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En revanche, il existe des nombreux partenaires potentiels : Partenaires en amont : associations qui orientent les Jeunes vers les LPC. Ainsi, à Manille, LP4Y travaille avec l‟ONG Tulay ng Kabataan qui recueille, héberge et scolarise des enfants des rues. Elle envoie les Jeunes (pour lesquels ils n‟ont plus de solutions) dans les LPC. Partenaires opérationnels : organisations spécialisées, qui interviennent sur les domaines que nous ne savons pas, ou n‟avons pas vocation à prendre en charge : problèmes d‟addiction (Fazenda de Esperenza), éducation affective et sexuelle (Enfance Foundation), etc. Partenaires en aval : organismes de microcrédit susceptibles de financer les Jeunes entrepreneurs qui sortent des LPC (Proximity ou Entrepreneurs du Monde), Entreprises partenaires accueillant des jeunes en stage (L‟Oréal, Generika).

3. La solution : le Life Project Center 3.1 Description du produit/service proposé : le Life Project Center Le LPC est un incubateur dédié à l‟insertion professionnelle de Jeunes en situation d‟exclusion. Concrètement c‟est un lieu, au cœur ou à proximité des bidonvilles, où des jeunes, en équipe, expérimentent la création, le développement et la gestion d‟un Business-Ecole. Apprennent l‟anglais, l‟informatique, le business et développent leur propre Life Project Plan. Contenu pédagogique : le Professional Training for Entrepreneurs (PTE): Le Professional Training for Entrepreneurs repose sur 3 piliers et 4 phases:

Trois piliers :

Work (50% du temps) Ici, l’équipe du LPC Parañaque, Jeunes sortis de prison, travaille au packaging pour leur Business-Ecole de livraison à domicile de fruits & légumes.

Learn (25% du temps) Ici, les Jeunes du LPC Iligan, sourds, font leurs premiers pas dans la découverte de la finance (le calcul des revenus et coûts de leur Business-Ecole).

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Guide (25% du temps et jusqu’à 50% en fin de coaching) Ici Aldwin, du LPC Old Balara, en train de partager son Life Project Plan avec Aude son coach.


4 phases : chacune étant délimitée par l’atteinte des objectifs précis suivants : Objectifs Autonomie

Responsabilité

Management

Work

Acquérir un comportement professionnel (ponctualité, tenue, attitude…). Découvrir et expérimenter chaque tâche de l’activité du Centre.

Montrer sa capacité à l’encadrement d’autres Jeunes. Prendre la responsabilité d’une équipe de Jeunes (ou d’un projet pour l’activité).

Learn

Acquérir les bases en Business, Anglais et Bureautique. S’ouvrir sur le monde (actualités, histoire…).

Montrer sa capacité à la prise d’initiatives et à assumer une responsabilité. Prendre la responsabilité d’une tâche, en coordination avec l’équipe et le coach. Acquérir un niveau correct en Business (introduction aux bases de la Finance), Anglais et Bureautique.

Guide

Etre capable de se pré- Etre capable d’affirsenter, de vivre et de mer et expliquer ses travailler en équipe. opinions, de prendre des décisions, de Faire son CV et élaborer communiquer et réune première version soudre les conflits en de Life Project Plan. équipe. Mettre des mots sur son Life Project et décider ses objectifs.

Entrepreneuriat

Entreprendre la première étape du Life Project Plan (cf. cidessous). Si ce n’est pas faisable, lancer un petit projet en totale autonomie. Atteindre un bon niFormalisation de ses veau de compréhen- expériences en desion en Business, en hors du centre. Anglais et en Bureautique. Continuer à élargir sa culture générale. Etre exemplaire et Entreprendre, en deaider les nouveaux hors du LPC mais sous Jeunes de l’équipe le coaching du resdans leur intégration. ponsable, la première étape du Life ProPlanifier son Life Project Plan. ject Plan et préparer la/les première(s) étape(s).

Chaque étape est marquée par une remise de diplôme au Jeune, signe tangible de sa progression et reconnaissance (capitale pour le Jeune dans la reconstruction de l‟estime de soi) de son travail.

Joël reçoit de son coach, devant toute l’équipe du LPC, son diplôme pour la phase d’Entrepreneur

Joël entouré (de gauche à droite) de son nouveau responsable (il a trouvé un emploi à la fin de son parcours en LPC), du fondateur de LP4Y et du responsable du LPC Parañaque

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- Les six principes pédagogiques du Life Project Center : L’esprit d’équipe. I can’t but together We can! est la devise affichée dans tous les LPC. Elle exprime la primauté de la communauté. La priorité est donnée aux expériences, travaux et évaluations en équipe. Les conflits seront le plus souvent réglés en équipe, chacun doit y trouver sa place. Les coachs interviennent rarement au sein des équipes mais accompagnent les grandes étapes et aident à comprendre ce qui s‟y passe. La confiance. Pour beaucoup de ces Jeunes, le manque de confiance en soi est sans doute, lorsque nous les rencontrons, le vide le plus criant. L‟estime de soi est, au cours des premiers mois, un travail de chaque jour. 100% Positif. La pédagogie LP4Y est 100% positive. Toujours mettre l‟accent sur les points forts, les réussites, les initiatives ... ne pas s‟attarder sur le reste. Exigence dans tout ce qu‟ils font (et surtout dans les petites choses), signes tangibles de l‟ambition que nous avons pour eux et de la confiance que nous avons dans leur avenir. Toujours une contrepartie Moteur de la confiance en soi : le respect de chacun. Pour cela nous essayons de ne jamais assister les Jeunes. Nous ne donnons rien, tout doit faire l‟objet d‟une contrepartie. Le plus souvent possible nous passons un contrat par lequel chacun s‟engage à faire et reçoit en échange. Ainsi, au cours du premier mois les Jeunes commencent à recevoir une indemnité hebdomadaire et une formation à la gestion de cette indemnité. En contrepartie, ils s‟engagent à être présents, à l‟heure et motivés quand ils entrent dans le programme. L’expérimentation Pour comprendre rien ne vaut l’expérience. Après avoir défini les objectifs de la séance, nous essayons toujours de leur faire vivre une situation aussi proche que possible de la réalité. Inutile de parler des heures des caractéristiques du vendeur, mieux vaut mettre quelques mangues dans ses poches et descendre dans la rue vendre ces mangues ... Au retour, les Jeunes racontent ce qu‟ils ont vécu et analysent. Après un rapide recadrage par le coach on reprend l‟expérience. On constate rapidement les progrès.

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Les Jeunes le disent : Esprit d’équipe : 79% des 87 Jeunes suivis déclarent être plus à l’aise en groupe depuis leur entrée à LP4Y. Confiance : 81% des Jeunes disent qu’ils ont plus confiance en eux et en leur capacité. Ils progressent avec le temps et durant les différentes étapes du PTE. Exigence : 64% des Jeunes, considèrent qu’ils ont acquis un comportement professionnel depuis leur arrivée au LPC. Au fur et à mesure, ils considèrent qu’ils sont de plus en plus professionnels. Motivation : 75% des Jeunes déclarent qu’ils sont motivés par leur travail et qu’ils sont désormais capables de se réveiller à l’heure.

Source : sondage auprès de la totalité des Jeunes suivis par LP4Y (87 jeunes) qui devaient répondre à des affirmations (ex: depuis mon arrivée à LP4Y, je suis plus professionnel…) sur une échelle de 1 (je ne suis absolument pas d’accord) à 5 (je suis tout à fait d’accord). Les statistiques présentées ici recouvrent les réponses « d’accord » et « tout à fait d’accord ».


3.2 Stratégie générale La mise en place opérationnelle des LPC (dans le cas de LP4Y, 5 LPC aux Philippines, ouverts en 2010, et le projet de 10 supplémentaires dans deux nouveaux pays en 2013) se fait en 4 étapes : Année 1 Lancement

Année 2 Professionnalisation

Année 3 Equilibre financier

Année 4 Nouvelles ouvertures

- Ouverture des LPC (5 Centres aux Philippines). - Recrutement des Jeunes (via partenaires locaux et/ou visites terrain). - Lancement du Professional Training for Entrepreneurs (PTE). - Choix du Business-Ecole et mise en place (production, améliorations produits…).

- Professionnalisation du Business-Ecole avec les Jeunes (industrialisation, travail sur process et productivité…). - Développement des outils de marketing, de ventes et de commercialisation. - Travail intensif sur le Life Project des Jeunes, et insertion professionnelle des premiers Jeunes.

- Développement des ventes et concentration sur la rentabilité du Business-Ecole. - Mise en place de l’accompagnement (plus léger) des Jeunes insérés. - Préparation de l’ouverture de nouveaux LPC, fort des perspectives de profits des Centres existants.

- Ouverture de nouveaux Life Project Centers (10 nouveaux centres dans 2 nouveaux pays), en propre et en franchise (cf. partie suivante). - Poursuite du développement des ventes des Centres existants et profits dégagés mis à disposition de l’ouverture des nouveaux Centres.

A la fin de cette phase :

A la fin de cette phase :

A la fin de cette phase :

A la fin de cette phase :

5 LPC lancés, avec une équipe de Jeunes motivés et au travail, ayant bien compris l’enjeu de l’accompagnement.

Premiers Jeunes insérés

LPC stabilisés, insérant professionnellement 75 Jeunes chaque année, et financièrement équilibrés.

10 LPC supplémentaires ouverts, avec 150 Jeunes motivés et au travail dans les Business-Ecoles.

Business-Ecoles lancés, premières productions.

Phase de lancement terminée / Entrée en phase de stabilisation => Gros travail d’organisation et de formalisation des acquis.

Plan d’ouvertures des nouveaux LPC finalisé.

5 LPC stabilisés, insérant 75 Jeunes chaque année, et dégageant des profits.

Les années suivantes (5 à 20) suivent la stratégie opérationnelle énoncée dans le tableau cidessus, chaque LPC suivant les 4 étapes décrites. A noter toutefois, le travail de formalisation et de capitalisation des acquis devient de plus en plus crucial au fur et à mesure de la multiplication des LPC. Ce travail est par excellence un exercice d‟amélioration continue, dont les bénéfices concrets rejaillissent sur tous les Centres. * Deux précisions enfin au sujet de la première phase : 1 - Le recrutement des Jeunes se fait : - soit avec l‟aide d‟un partenaire local (qui connait la zone) identifié en amont. - soit par des visites sur le terrain / maraudes. Critères d‟accès : Age (17 à 24 ans), Niveau de pauvreté (en dessous de 2 $), Exclusion (handicap, prison, violences, désociabilisation, etc.), Motivation (que nous évaluons par entretien, semaine de découverte et lettre de motivation à l‟issue de cette semaine). 2 – Le choix du Business-Ecole se fait en fonction de deux critères : l’enracinement de l’activité dans l’histoire des Jeunes ou de leur communauté. Et son potentiel business. 13 GSVC Essec . Life Project Center by Life Project 4 Youth . 2012


3.3 Capacité à créer des barrières à l’entrée Nous ne souhaitons pas créer des « barrières à l’entrée », mais au contraire des invitations à l’entrée ! Vu l‟ampleur du problème dans le monde, et vu les résultats extrêmement encourageants aux Philippines, nous n‟avons qu‟un souhait : la multiplication des LPC à travers le monde. C‟est dans cette optique que nous formalisons et documentons tout (réussites comme échec) ce que nous entreprenons et le suivi de chaque Jeune l‟est également. C‟est un travail capital pour permettre la démultiplication de l‟impact social du projet d‟insertion des Jeunes. La démultiplication du modèle LPC est prévu suivant 2 axes : Mode

Développement centralisé

Essaimage par franchise

Opérateur

LP4Y Pays

Toute ONG signant la charte LPC

Obligation

Respect de la charte Alliance LP4Y

Respect de la charte LPC

Implantation

Définie par l’Alliance LP4Y

Proposée par l’ONG

Financement

LPC : Alliance LP4Y Coachs : Alliance LP4Y Formation : Alliance LP4Y

LPC : ONG Coachs : ONG Formation : Alliance LP4Y

Coach

Recrutés et sélectionnés par LP4Y Préparation au départ par les ONG d’envoi Formés au Green Village (centre de formation LP4Y) Formations semestrielles Green Village

Recrutés et manage par l’ONG Préparation au départ par les ONG d’envoi Formation inititale au Green Village Formations semestrielles Green Village

Statut Coach

Volontariat de Solidarité Internationale (VSI) ou bénévolat plein temps

Volontariat de Solidarité Internationale (VSI) ou bénévolat plein temps

Outils pédagogiques coachs

LP4Y (accessible sur intranet) LPC Handbook

LP4Y(accessible sur intranet) LPC Handbook

Outils pédagogiques Jeunes

Life Project Plan (édition papier) Youth 4 Change.TV (la TV des entrepreneurs des LPC)

Life Project Plan (édition papier) Youth 4 Change.TV (la TV des entrepreneurs des LPC)

Communication

Alliance LP4Y + LP4Y pays

ONG avec charte de com LPC

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4/Etude de marché: trois cibles distinctes Cible 1 / Bénéficiaires directs: tout Jeune (17-24 ans) en situation d’exclusion La cible est immense (cf. pages 8, 9) et présente de réelles caractéristiques communes, mais aussi une grande hétérogénéité de situations. Ainsi, les 5 Centres pilotes LP4Y aux Philippines touchent 5 populations bien distinctes : des Jeunes des rues (ayant quitté leur famille, quand ils en avaient une, et n‟ayant souvent pas de toit et très peu de soutien…); des Jeunes déscolarisés (ayant souvent une famille, un toit, de quoi se nourrir presque chaque jour, mais pas de financer l‟école et la santé); des Jeunes sortis de prison; des Jeunes sourds (souvent cachés et battus, quasi systématiquement non scolarisés) et des jeunes mères des bidonvilles (n‟ayant souvent pas encore 20 ans, sans ressources et avec la charge d‟un ou plusieurs enfants). Ces populations de Jeunes « exclus » font partie de la cible de LP4Y. L‟expérience montre que la solution imaginée (le Professional Training for Entrepreneurs, dans des LPC de proximité) est pertinente pour chacune de ces populations. Cible 2 / Bénéficiaires indirects : Les familles et les proches des Jeunes Les Jeunes deviennent une source de fierté pour les parents qui bénéficient par ailleurs d‟une partie des revenus des Jeunes (dès l‟entrée dans les LPC). Ils sont aussi un exemple pour leurs frères/soeurs et pour leurs proches. Il est ainsi fréquent que les Jeunes emmènent leurs amis au LPC, transformant ces bénéficiaires indirectes en bénéficiaires directs. L‟expérience montre aussi qu‟un Jeune qui entreprend le fait souvent avec des proches, bénéficiaires indirects de l‟insertion du Jeune. In fine, la communauté dans laquelle vivent les Jeunes et le pays Chaque Jeune inséré est une source d‟espoir dans la communauté, un exemple, une preuve que « c‟est possible ». Nous sommes souvent surpris par l‟ampleur avec laquelle les choses se savent au sein des communautés (le bidonville, le quartier…). Il y a donc un effet boule de neige: les autres Jeunes du quartier veulent eux aussi se réinsérer. La vie de communauté est assainie et il y a moins de délinquance.

Les Jeunes le disent: 77% ²des 87 Jeunes suivis affirment qu’ils vont trouver un travail sérieux à leur sortie du LPC. Cela est vrai dans tous les Centres, quelque soit le type d’exclusion. Reandro(21ans):³ « avant je gaspillais mon temps et mon énergie à boire avec mes amis, j’étais mal influencé et je n’avais aucune motivation. Désormais j’ai envie de m’en sortir, je sais que je peux trouver un travail sérieux qui me plait. »

Les Jeunes le disent : Famille & proches 63%² des Jeunes pensent qu’ils sont désormais un modèle pour leur famille, leur ami et leur communauté. Et 100% des Jeunes en phase d’entrepreneuriat. 61%² des Jeunes aident financièrement leur famille. Communauté / Pays 78%² des Jeunes affirment qu’ils seront capables de ne pas être violent avec leur future famille.

2/sondage auprès de la totalité des jeunes suivis par LP4Y (87 jeunes) qui devaient répondre à des affirmations (ex. en quittant LP4Y j’aurais des chances de trouver un travail sérieux) sur une échelle de 1 (je ne suis absolument pas d’accord) à 5 (je suis tout à fait d’accord). Les statistiques présentées ici recouvrent les réponses « d’accord » et « tout à fait d’accord ». 3/ Réponse de l’un des jeunes la question suivante (posée en focus groupe) : avant d’arrivée à LP4Y que faisiez vous ?

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Cible 3 / Les clients des Business-Ecoles puis des Micro Economics Initiatives : La nature des clients dépend de chaque Business-Ecole ou MEI développé. Il peut s‟agir : de clients professionnels ou de particuliers d‟ONG ou de clients en Europe ou aux USA L‟approche est très pragmatique, et se fait LPC par LPC. Les clients sont informés de la provenance des produits et des conséquences positives de leurs actes d‟achat. Nous nous efforçons que ce ne soit pas la première source de motivation, afin de garantir la pérennité des relations commerciales, et la viabilité réelle des Business-Ecoles.

5/ L’impact social 5.1 Proposition de valeur sociale Insérer professionnellement et socialement des Jeunes en situation d‟exclusion, en 9 à 18 mois d‟accompagnement dans un Life Project Center de proximité. 5.2 Théorie du changement Si on donne à un Jeune en situation d‟exclusion un environnement sé- Les Jeunes le disent : « Je crois en moi, et curisant, du temps pour s‟y développer, quelques clés pour décrypter le j’ai plus confiance en monde du business, quelques règles pour s‟y comporter de manière mes capacités depuis que j’ai rejoint le adéquate, et l‟opportunité de les expérimenter… Life Project Center»⁴, Alors il va reprendre confiance en lui; apprendre à faire confiance à affirment 81% des Jeunes que nous acl‟autre et devenir capable de travailler en équipe. compagnons. Alors il va devenir professionnel. Alors il va devenir capable de se projeter dans l‟avenir et d‟élaborer son propre Projet de Vie. Alors il est en capacité à s’insérer professionnellement et socialement. Et si un Jeune en situation d‟exclusion s‟insère professionnellement et socialement… Alors il change sa vie : il sort de la pauvreté, et a de quoi vivre décemment. Alors il devient une source d‟inspiration pour sa famille, ses amis, sa communauté. Alors il accroit ses chances de fonder un foyer solide, exempt de la violence conjugale ou parentale dont il a souvent été témoin. Ses chances d‟offrir à ses enfants un logement décent et une scolarité durable, les préparant à leur tour à une vie professionnelle et sociale intégrée. Alors il rompt la spirale mauvaise influence et délinquance (voire gang ou prison pour les plus malchanceux). Pour lui-même. Pour ses enfants. Pour ses proches même, parfois. Il casse ce cycle aux coûts moraux, sociaux, mais aussi financiers extrêmement lourds pour la société. 4: sondage auprès de la totalité des jeunes suivis par LP4Y (87 jeunes) qui devaient répondre à des affirmations (ex. je crois en mes capacités, j’ai retrouvé confiance en moi) sur une échelle de 1 (je ne suis absolument pas d’accord) à 5 (je suis tout à fait d’accord). Les statistiques présentées ici recouvrent les réponses « d’accord » et « tout à fait d’accord ».

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5.3 Conditions de réussite Six conditions de réussite, centrées sur le Jeune, sont essentielles pour qu‟un Jeune, réussisse le passage de l‟exclusion à l‟intégration professionnelle et sociale. Vouloir s’en sortir Le parcours résilient du Jeune dépend avant tout de lui. La détermination du Jeune est essentielle à sa réussite. Elément difficile à évaluer à son arrivée (en danger).

L’engagement LP4Y: Porter une attention extrême à la motivation du Jeune et à son envie de s‟en sortir. Motivation que nous évaluons à travers trois outils : une semaine de découverte que fait chaque Jeune en arrivant au LPC. Un entretien individuel et une lettre de motivation remise en fin de semaine.

Se sentir respecté Les Jeunes en situation d‟exclusion n‟ont pas bénéficié du respect des autres. Rejetés, ils sont insécurisés. Or ce sentiment de sécurité est essentiel à sa capacité à s‟ouvrir, faire confiance, reprendre confiance en soi, se projeter...

L’engagement LP4Y: Accompagner chaque Jeune de façon 100% positive en l‟aidant à construire sur ses forces. S‟entourer de partenaires locaux, capables d‟aider à décoder l‟environnement du Jeune. Ces partenaires se situent autant en amont (suivi des familles, de la communauté), en parallèle (éducation affective et sexuelle …) et en aval (entreprises, IMF…) de notre activité. Recruter des volontaires d‟expérience et formés.

Prendre confiance en soi Enjeux clé de la phase d‟autonomie (4/6 premiers mois du Professional Training for Entrepreneurs). Conditionne la capacité du Jeune à prendre des responsabilités et à se projeter dans l‟avenir pour travailler sur son Projet de Vie.

L’engagement LP4Y: Faire confiance au Jeune, presque coute que coute : un premier moyen pour qu‟il prenne confiance en lui. Exemple : les Jeunes du Green Program (anciens prisonniers) en charge des achats se voient confier chaque semaine un véhicule et 30 000 Pesos (500 €), sans encadrement. Une preuve de confiance qu’en 2 ans, ils n‟ont jamais trahi. Un grand motif de fierté pour eux ...

Travailler en équipe Essentiel à la dynamique du LPC.

L’engagement LP4Y: Créer des groupes de Jeunes cohérents, dans des situations d‟exclusion similaires (anciens prisonniers, jeunes sourds, jeunes mères sans emploi en bidonvilles…).Ceci afin de limiter les jugements, les peurs…

Comprendre le monde professionnel Le monde professionnel est très loin du quotidien de ces Jeunes. Ils ne le comprennent pas, s‟en sentent exclus. Et souvent le craignent.

L’engagement LP4Y: Entreprendre, avec les Jeunes. Créer, développer et gérer avec eux un Business Ecole. Afin qu’ils expérimentent les mécanismes du business et découvrent par eux-mêmes l’importance d’un comportement professionnel. Être très exigeant, jour après jour, sur le professionnalisme du comportement.

Tenir dans la durée L‟insertion professionnelle et sociale n‟est pas acquise avec le premier emploi. Le Jeune reste fragile, son environnement reste redoutablement fragilisant. D‟une certaine façon, l‟aventure ne fait que commencer avec le premier emploi.

L’engagement LP4Y: Rester en lien avec le Jeune après son insertion professionnelle (1an).

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5.4 Effets négatifs possibles et engagements de LP4Y Effets négatifs

Descriptions

Engagements LP4Y

Effet cocooning Le Jeune est bien au LPC, mais il a peur de l’avenir. Il souhaite y rester. Il ne se donne plus les moyens d’avancer et de préparer son avenir. Risque décep- En cas d’échec de l’insertion à la tion en cas d’é- sortie du LPC, déception à la hauchec teur des espoirs créés.

Afficher l’ITINERARY dans chaque LPC : parcours cible établi pour chaque Jeune Mettre les Jeunes au pied du mur : ils ne resteront pas au LPC plus longtemps que prévu. Conserver le lien avec le Jeune est essentiel. Il faut l’aider à persévérer et le coacher, si nécessaire, à adapter son projet à la réalité à laquelle il est confronté.

5.5. Alternatives (‘‘Next best options’’) Nous l‟avons vu, il n‟y a pas pour ces Jeunes d‟alternatives probantes : ils ont quitté l‟école et n‟ont plus les moyens (argent ou temps) de la reprendre. Les ONG focalisées sur l‟éducation sont démunies pour les aider. Le monde du travail leur est étranger et fermé. Nous avons interrogé les Jeunes sur ce sujet, lors de focus groupes organisés dans nos 5 Centres. Leur réponse est très claire : la ‘‘Next Best Option’’ pour ces Jeunes, c’est leur famille. Ou la rue. Et les petits emplois qu’ils offrent : « aider mes parents », « boy sur le marché » (1,1$ par jour), « assistant dans un cybercafé » (0,9$ par jour) ou « vendeur de rue »… Une moitié des Jeunes interrogés nous ont même dit qu‟ils « perdraient leur temps avec leurs amis » et « n’auraient pas le courage de chercher un travail » (proportion corroborée par notre sondage quantitatif, où 48% déclaraient « qu’avant de rejoindre le LPC, ils n’étaient pas assez motivés pour travailler »). 5.6 Social Impact Value Chain d’un LPC (15 Jeunes accompagnés à un instant t) Inputs Ressources

Activities Activités

Outputs Effets Directs

Outcomes Changements sociaux

Lieu pour le LPC.

Work : création, gestion et développement d’un Business Ecole, sous le coaching du volontaire.

Un BusinessEcole rentable qui finance le LPC.

12 à 15 Jeunes insérés professionnellement et socialement. Autant d’exemples, de modèles pour leur famille et leur communauté.

15 Jeunes au travail, qui reprennent confiance en eux, commencent à se projeter et préparent leur Projet de Vie.

Une amélioration des conditions de vie pour le Jeune mais aussi pour sa famille (en moyenne 8 personnes impactées).

15 Jeunes payés, qui découvrent la dignité du travail, apprennent à gérer leur argent et améliorent les conditions de vie de leur famille.

Des Jeunes qui ne deviendront pas des poids (chômage, délinquance, criminalité voire prison) pour le pays.

Un volontaire compétent, appui de l’équipe LP4Y (directeur pays et Expert). Outils de travail de base (ordinateurs, imprimante, outils requis pour l’activité). Méthodologie et outils pédagogiques du Professional Training for Entrepreneurs (PTE) développé par LP4Y.

Learn : découverte des mécanismes du business et apprentissage de la gestion. Apprentissage de l’anglais et de l’informatique. Développement de la culture générale (suivi de l’actualité, histoire…). Guide : sessions de développement personnel (ex. gestion des émotions) et travail individuel d’élaboration du Projet de Vie.

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Des Jeunes citoyens, acteurs conscients et responsables de leur avenir et de celui de leur communauté / pays.

Un Jeune intégré, c’est (statistiquement à terme) un foyer sans violence, 4 enfants scolarisés, suivis, bien traités… Un cycle lancé !


5.7 Cinq indicateurs clés pour mesurer l’impact social des Life project Centers LP4Y a développé cinq indicateurs clés pour mesurer l‟impact social des LPC. Pour chacun de ces 5 indicateurs, nous nous sommes fixés des objectifs, validés avec les Conseils d‟Administration de l‟Alliance LP4Y. La mise en place de ces indicateurs est en cours. Pour chaque indicateur, nous précisons l‟objectif que nous nous sommes assignés et/ou les premiers chiffres. Réussite de l’insertion professionnelle à l’issue de l’accompagnement 1. Pourcentage de jeunes insérés / jeunes ayant complétés le parcours. Les premières observations sont extrêmement encourageantes. 50% des Jeunes sont insérés dans un emploi salarié 25% des Jeunes ont créé leurs propres micro-economic initiatives (MEI) 15% des Jeunes ont repris leurs études 10% des Jeunes ont quitté le LPC non-insérés Développement professionnel et personnel pendant l’accompagnement Ces deux indicateurs proviennent d‟un questionnaire déclaratif et sont composites : 2. Pourcentage des Jeunes accompagnés depuis plus de 6 mois déclarant avoir acquis un comportement réellement professionnel. Moyenne des indicateurs suivants : Etre capable de se lever, d‟être à l‟heure et être motivé pour travailler. Etre capable d‟écrire et mettre à jour son CV et Lettre de motivation. Avoir acquis un comportement professionnel. 3. Pourcentage des Jeunes accompagnés depuis plus de 6 mois déclarant une amélioration de leur état personnel leur permettant de se projeter dans l’avenir. Moyenne des 3 indicateurs suivants : Se sentir plus confiant en leurs capacités, et croire en eux. Se sentir mieux dans leur relation avec les autres. Se sentir capable d‟imaginer et de planifier leur avenir. Les premiers résultats (étude de janvier 2012) indiquent que 75% des Jeunes déclarent avoir acquis un comportement professionnel. 83% déclarent une amélioration de leur état personnel leur permettant de se projeter dans l‟avenir. Conséquences sociales et économiques de l’insertion 4. Le pourcentage des Jeunes sortis de la pauvreté à l’issue de l’accompagnement (soit plus de 2$ par jour pour vivre). A ce jour, sur les 10 jeunes étant arrivés au terme de l‟accompagnement, ce pourcentage est de 100%! 5. Revenus des Jeunes insérés : notre objectif est certes la sortie de la pauvreté (soit stricto sensu, plus de 2$ par jour). Nous avons toutefois décidé de nous fixer un objectif plus ambitieux, trois fois supérieur à ce palier (soit 6$ par jour). Nous n‟avons aujourd‟hui de résultat que sur les 10 jeunes. Ces résultats demandent donc d‟être confirmés par un plus grand nombre d‟observations. Il ressort toutefois de ces premiers exemples que le salaire de ces jeunes après LP4Y est en moyenne de 6,6$ par jour, soit plus de 3 fois le seuil de pauvreté et plus de 4 fois leurs espérances de revenus avant LP4Y (1,6$ par jour⁵ en moyenne). 5/ Moyenne des réponses données par les Jeunes à la question (posée en focus groupe) : Avant d‟arrivée au LPC que faisiez vous; Combien gagniez vous?

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5.8 Suivi de l’impact social Indicateurs clés

Rappel des objectifs

% des Jeunes insérés/ Jeunes 50% emploi salarié ayant complété le parcours 25% propre business 15% reprise d’études 10% non insérés

Moyens de suivi

Fréquence des suivis

Suivi normal des Jeunes

Tous les 6 mois

Rendez vous semestriel pour les Jeunes sortis

1er point Juin 2012

Questionnaire auprès de tous les Jeunes

Tous les 6 mois 1er point janvier 2012

% Jeunes déclarant avoir acquis un comportement professionnel

66% des Jeunes suivis depuis plus 6 de mois

% Jeunes déclarant pouvoir se projeter dans l’avenir

66% des Jeunes suivis depuis 6 mois

de LP4Y

(objectif dépassé)

% Jeunes sortis de la pauvreté, à l’issu de l’accompagnement

90% des Jeunes (tous sauf les 10% non insérés)

Suivi des Jeunes + rendez -vous semestriel pour les Jeunes sortis

Tous les 6 mois

Revenus des Jeunes insérés

6$ par jour

1er point Juin 2012

Pour les effets négatifs possibles Suivi effet cocooning: Nb de mois passés au LPC Nb de mois en responsabilité? Management?

Pas plus de 24 mois

Suivi effet déception: % de Jeunes non insérés ayant complété le parcours

Pas plus de 10%

Suivi normal des Jeunes

Mensuel

Suivi normal des Jeunes

Mensuel

Pas plus de 6mois dans chacune des phases

5.9 Mesure du SROI Pour rappel, le modèle économique d‟un LPC permet, avec un investissement initial de 40 000€, d’être à l’équilibre financièrement au bout de 3 ans et de dégager assez de marge pour lancer l‟ouverture d‟un deuxième LPC au bout de 5 ans. En 10 ans, le LPC aura donc permis d‟ouvrir 3 nouveaux LPC et d‟insérer 140 Jeunes. En 20 ans, il aura permis d‟en ouvrir 16 et d‟insérer 880 Jeunes. Evidemment, les chiffres -à 15, 20 ans- ne sont pas à prendre au pied de la lettre, ils permettent de comprendre la force du modèle économique et le potentiel du projet. Nous avons décidé de nous focaliser sur le calcul du SROI pour 1 LPC et nous sommes partis des constats et calculs suivants : -Pour chaque Jeune inséré, il y a une hausse de salaire en moyenne de 5$ par jour (de 1.6$ espérance de gains avant insertion- à 6.6$ -gains constatés après insertion-). -L‟investissement initial de 40 000€ en moyenne (25 000€ la première année, 15 000€ la deuxième et 5 000€ la troisième) comprend les indemnités des Jeunes, la location des locaux, le matériel nécessaire au fonctionnement du centre (ordinateurs, tableaux, tables, chaises…), l‟achat des matières premières et des différentes machines nécessaires pour le Business-Ecole et l‟indemnité des volontaires. -Le revenu additionnel est le résultat de la multiplication du nombre de Jeunes insérés par an, 20 GSVC Essec . Life Project Center by Life Project 4 Youth . 2012


par leur hausse de salaire moyenne journalière (converti en euro) par 365. -Le taux de discount est de 3%; nous ne prenons en compte que l‟inflation car LP4Y n‟a pas d‟investisseurs à rémunérer ni d‟intérêt de dette à payer. Tableau du SROI pour un LPC à 20 ans (en K€)

Avec l‟indicateur de la richesse additionnelle créée par les Jeunes insérés, nous constatons que nous avons un SROI de 19,20 € à 10 ans pour chaque euro investi. Remarque : le calcul a été fait sur 1 LPC, il ne faut pas oublier qu‟il en existe déjà cinq, que 10 ouvriront en 2013 et que de nombreux autres viendront s‟ajouter avec la duplication du modèle. Enfin, il y a en parallèle tout l‟impact positif que ces Jeunes insérés auront dans leur environnement (cf théorie du changement et social impact value chain) qui est difficilement mesurable et quantifiable.

6/ Données financières 6.1 Compte de résultat à l’échelle d’un Life Project Center Cas du LPC de Parañaque et de son Business-Ecole Green Program ouvert en janvier 2010.

EBITDA LPC pilote sur 6 ans

- 20 K€

- 15 K€

- 5 K€

+ 5 K€

+ 10 K€

+ 10 K€

Les 4 autres LPC pilotes créés en 2010 et 2011 montrent des évolutions identiques, et, à l‟instar de Green Program, une courte avance par rapport au plan. La maitrise des équilibres s‟explique par la grande simplicité des comptes et des activités, et le très faible niveau d‟investissement et de dépenses nécessaires. 21 GSVC Essec . Life Project Center by Life Project 4 Youth . 2012


6.2 Compte de résultat à l’échelle de Life Project 4 Youth Foundation Inc. Philippines

Sur la base des chiffres historiques 2010, 2011 et début 2012, le tableau ci-dessous montre la projection à 10 ans par croissance centralisée. On remarquera que le modèle permet bien de faire en sorte que la production des Jeunes finance l‟insertion de nouveaux Jeunes. Les Jeunes sont eux-mêmes les acteurs de développement. Evolution du nombre de Jeunes / coût annuel d’insertion 2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

2019

Nombre LPC

4

5

7

17

22

31

41

53

67

84

Nombre Jeunes en insertion

40

87

120

272

352

496

656

848

1,072

1,344

Montant engagés

114 K€

147 K€

186 K€

186 K€

240 K€

250 K€

240 K€

240 K€

245 K€

255 K€

9 K€

22 K€

26 K€

4 K€

12 K€

18 K€

16 K€

25 K€

8 K€

10 K€

2,8 K€

1,7 K€

1,5 K€

0,7 K€

0,7 K€

0,5 K€

0,4 K€

0,3 K€

0,3 K€

0,2 K€

EBITDA Coût Insertion / JEUNE

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ANNEXE 1: Etat d’avancement En 2010 et 2011, l‟Alliance LP4Y a déployée son organisation d‟ONGs par pays en France, Belgique, Luxembourg, USA et Philippines. Les premiers 4 Life Project Centers pilotes ont été créés aux Philippines en 2010. Un LPC en 2011, ainsi que la consolidation du modèle économique et pédagogique. 2012, création du centre de formation Asie du sud-est, extension de 2 centres et évaluations de nouveaux pays. 2013, ouverture de 10 LPC dans 2 pays (potentiellement : Indonésie, Malaisie, Laos, Birmanie, Chine).

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ANNEXE 2: Visite guidée du Life Project Center de Old Balara 1. Implanté au cœur d’un bidonville

2. Accueillant 15 Jeunes du bidonville, déscolarisés et sans emploi

Vue depuis le LPC (typique des logements des Jeunes que nous accompagnons)

Certification Responsabilité de l’un des Jeunes

3. Dans un Centre simple mais professionnel

Une salle de réunion, un atelier, quelques whiteboard, quelques ordinateurs… Et c’est tout !

4. Autour d’un business école (Natural H Care)

5. Ils réfléchissent à leur « Life Project »

Travail des Jeunes en équipe.

Coaching individualisé avec le Jeune

Glossaire LPC: Life Project Center, incubateurs de projets entrepreneuriaux pour les Jeunes issus de l‟exclusion LP4Y: Life Project 4 Youth, nom des organisations -à but non lucratif– qui développent les LPC Jeunes : Le terme Jeune, avec une majuscule, est l’appellation LP4Y de la “personne jeune” acteur de développement -en insertion- dans les LPC. PTE: Professional Training for Entrepreneurs, formation certifiante suivie par les Jeunes dans les LPC. MEI: Micro economic initiatives, terme employé par le CICR (Comité International de la Croix Rouge) pour décrire les activités génératrices de revenus développées par les bénéficiaires ; ici les Jeunes à la fin de leur formation. Business-Ecole: activité économique développée par les équipes de Jeunes pendant leurs parcours PTE. SROI: social return on investment. Retour social sur investissement 24 GSVC Essec . Life Project Center by Life Project 4 Youth . 2012


ANNEXE 3 Organisation Juridique L’Alliance Life Project 4 Youth est l’instance collective, de décision stratégique et d’arbitrage, qui réunit les Présidents des 5 organisations humanitaires à but non lucratif fondées à ce jour : Association LP4Y en France, reconnue d‟intérêt général Asbl LP4Y en Belgique, agréée par le Ministère des Finances Asbl LP4Y au Luxembourg, agréé via Coopération Luxembourg LP4Y LP4Y Foundation Inc aux Philippines Life Project 4 Youth Inc. aux Etats-Unis Les organisations LP4Y sont gouvernées de la manière suivante : - En France, Belgique et Luxembourg : Conseils d‟administration et Bureau avec Président, Viceprésident, Trésorier et Secrétaire. Les conseils se réunissent 6 fois/an et des assemblées générales rassemblent les membres adhérents 2 fois/an. A fin 2011, les 3 organisations en Europe sont constituées de près de 400 membres adhérents invités à prendre part aux votes lors des assemblées générales. - Aux Etats-Unis et aux Philippines : 2 organisations « non stock, non profit » composées d‟un « Board of Directors » qui se réunissent 2 fois par an, au minimum. Toutes les personnes impliquées dans les instances (Bureau, Conseil d’Administration, Board of Directors) des 5 pays de l’Alliance LP4Y ont été élues et sont bénévoles. Les comptes des 5 organisations LP4Y sont audités annuellement par des cabinets d‟experts comptables extérieurs. L‟ensemble des projets, programmes, budgets, documentations et comptes des 5 organisations sont rassemblés sur un extranet (Google Apps) consultable librement par tous les Administrateurs et Board Members. Chaque programme fait l‟objet d‟une présentation et d‟une évaluation lors de chaque assemblée biannuelle. Une conférence call mensuelle (chaque premier vendredi) réunit tous les adhérents qui se connectent. Un compte rendu écrit est transmis, à la suite, à tous les adhérents.

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ANNEXE 4 : L’équipe Life Project 4 Youth 2012 basée aux Philippines

Equipe Global Social Venture Competition - Grégoire Danel, 23ans, 2e année à Reims Management School. 2010-2011avec LP4Y Philippines.

- Thomas Delaporte, 23ans, 3e année Audencia. Développement projet LPC avec LP4Y Philippines. - Alexandre Durieux, 24 ans, 3e année à Reims Management School. 2010 développement projet LPC. - Clara Fayard, 24 ans, 3e année à l‟Essec, chaire d‟économie urbanisme. 2011 avec LP4Y Philippines. - Valentine Lesaffre, 22 ans, 3e année à l‟ Edhec. Actuellement avec LP4Y Philipines. - Jean-Baptiste Prache, 35 ans, Essec MBA 2000. Depuis 2010 avec LP4Y Philippines. - Jean-Marc et Laure Delaporte, co-fondateurs de LP4Y, installés aux Philippines depuis 2009.

Remerciements Nos mentors: Christian De Boisredon et Adèle Galey pour leur accompagnement enthousiaste. L‟IIES, l‟institut de l‟innovation et de l‟entrepreneuriat social: Thierry Sibieude et Emeline Stievenart pour ses relectures et conseils avisés. L‟équipe GSVC Essec: Sophie Keller, Lisa Barutel, Anna Daviau, Léa Zaslavsky et Marthe Séguin. Et les administrateurs de l‟Alliance LP4Y associés à cette compétition : Messiane Caze, Hélène Renaud, Thierry Delaporte, Frédéric Vanheems, François de Malartic. Contact: info@lp4y.org 26 GSVC Essec . Life Project Center by Life Project 4 Youth . 2012


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