De retour d'exil, il y a deux ans, la princesse Mariam Senna Asfa Wossen vient de lancer une vaste campagne de sauvegarde des vieilles maisons d'Addis. Palais art déco, pagode indienne ou fortin arménien, la capitale éthiopienne aurait perdu, sans l'action de la Princesse, bien de son charme.
La petite-fille du Negus ou la nostalgie d'Addis Abeba. Photos ©Luc Castel/Point de Vue/Deal Team/Lightmediation Texte ®Thomas Pignot Contact - Thierry Tinacci Agence Lightmediation +33 (0)6 61 80 57 21 thierry@lightmediation.com
1406-25: La plupart de ces demeures sont en déshérence, délabrées et défraîchies, mais elles dressent encore leur silhouette de petits temples orientaux aux faîtages et vérandas ajourées. Certaines transformées en école /// Most of them are in escheat, dilapidated and worn, but their little eastern temples outlines with their ridgepoles and their openwork verandas still stand up. Some of them were transformed into schools
1406-01:Addis Abeba, la capitale éthiopienne/// Addis Abeba, the Ethiopian capital
1406-02: Le décor où vécut le « Roi des rois » est resté intact, comme cet extraordinaire palais art déco devenu aujourd'hui Université de droit
1406-03:La princesse Marianne Senna Asfa Wossen, petite-fille du négus de retour en ethiopie /// The princess Mariam Senna Asfa Wossen, little daughter of the Negus back to Ethiopia
1406-04: le Lul Gannat Palace. Le décor où vécut le « Roi des rois » est resté intact, comme cet extraordinaire palais art déco devenu aujourd'hui Université de droit
1406-05: le Lul Gannat Palace. La princesse Marianne Senna Asfa Wossen, petite-fille du négus de retour en ethiopie devant l'ascenseur qu'elle s'amusait, enfant, à faire monter et descendre sans cesse . /// Lul
1406-06: La princesse Marianne Senna Asfa Wossen, petite-fille du négus /// The princess Mariam Senna Asfa Wossen, little daughter of the Negus
1406-07: le Lul Gannat Palace. Des fastes de la cour impériale, il ne reste cependant presque rien qu'un décor un peu vide, une rampe d'un marbre si bleu qu'il aveugle le regard /// Lul Gannat Palace.There is
1406-08: le Lul Gannat Palace.Des fastes de la cour impériale, il ne reste cependant presque rien qu'un décor un peu vide, une rampe d'un marbre si bleu qu'il aveugle le regard /// Lul Gannat Palace. There is
1406-22: Les maisons des Ducs de l'Empire, construites au début du siècle dernier, sont désormais en péril, Ici celle de l'afanegus Atnafe, aux toits coniques /// Houses of the Empire's dukes, built at the beginning of the last century, are in danger. Here the afanegus Atnafe's one, with conical roofs
1406-09: Les maisons des Ducs de l'Empire, construites au début du siècle dernier, sont désormais en péril /// Houses of the Empire's dukes, built at the beginning of the last century, are in danger.
1406-10: La princesse Marianne Senna Asfa Wossen visitant la demeure ayant appartenu au plus puissant marchand indien de l'époque dont elle a entrepris la restauration/// The princess Mariam Senna
1406-11: Les maisons des Ducs de l'Empire, construites au début du siècle dernier, sont désormais en péril. Ici, celle du marchand indien Mohammed Ali /// Houses of the Empire's dukes, built at the beginning
1406-12: La princesse Marianne Senna Asfa Wossen dans l'ancienne demeure du marchand indien Mohammed Ali /// The princess Mariam Senna Asfa Wossen in the old house of the Indian merchant
1406-13: Ancienne demeure déjà restaurée /// Old house already restored
1406-14: La plupart sont en déshérence, délabrées et défraîchies, mais elles dressent encore leur silhouette de petits temples orientaux aux faîtages et vérandas ajourées, elles se devinent derrière un
1406-15: La plupart sont en déshérence, délabrées et défraîchies, mais elles dressent encore leur silhouette de petits temples orientaux aux faîtages et vérandas ajourées, elles se devinent derrière un
1406-16: la princesse s'engage à restaurer le patrimoine, pour sensibiliser les jeunes générations au charme unique d'une ville africaine fondée par l'empereur Ménélik en 1886 et destiné à devenir « la plus
1406-28: La princesse se rend souvent à l'église de Raguel, sur les monts Entoto, où son ancêtre l'empereur Ménélik avait établi sa première capitale. Un ermitage à plus de 3000 mètres d'altitude. /// The princess often goes to Raguel's church, on Entoto mounts, where her ancestor, the emperor Ménélik, had settled his first capital. A retreat more that 3000 meters high.
1406-17: la princesse s'engage à restaurer le patrimoine, pour sensibiliser les jeunes générations au charme unique d'une ville africaine fondée par l'empereur Ménélik en 1886 et destiné à devenir « la plus
1406-18: Le « tukul », la case de plan ovale, avec ses murs en cikka, mélange de paille et de boue. Menacées d'être « dévorées » par le développement urbain /// The "tukul", the oval hut, with its cikka
1406-19: La plupart de ces demeures sont en déshérence, délabrées et défraîchies, mais elles dressent encore leur silhouette de petits temples orientaux aux faîtages et vérandas ajourées. D'autres campent
1406-20: La plupart de ces demeures sont en déshérence, délabrées et défraîchies, mais elles dressent encore leur silhouette de petits temples orientaux aux faîtages et vérandas ajourées. D'autres campent
1406-21: La plupart de ces demeures sont en déshérence, délabrées et défraîchies, mais elles dressent encore leur silhouette de petits temples orientaux aux faîtages et vérandas ajourées. D'autres campent
1406-22: Les maisons des Ducs de l'Empire, construites au début du siècle dernier, sont désormais en péril, Ici celle de l'afanegus Atnafe, aux toits coniques /// Houses of the Empire's dukes, built at the
1406-23: La plupart de ces demeures sont en déshérence, délabrées et défraîchies, mais elles dressent encore leur silhouette de petits temples orientaux aux faîtages et vérandas ajourées. Certaines
1406-24: La plupart de ces demeures sont en déshérence, délabrées et défraîchies, mais elles dressent encore leur silhouette de petits temples orientaux aux faîtages et vérandas ajourées. Certaines
1406-16: la princesse s'engage à restaurer le patrimoine, pour sensibiliser les jeunes générations au charme unique d'une ville africaine fondée par l'empereur Ménélik en 1886 et destiné à devenir « la plus grande et la plus populaire des villes entre le Caire et Johannesburg /// The princess promises to restore the patrimony to make young generations sensitive to the unique charm of an African town founded by the emperor Ménélik in 1886 and destined to become "the largest and most popular town between Cairo and Johannesburg".
1406-25: La plupart de ces demeures sont en déshérence, délabrées et défraîchies, mais elles dressent encore leur silhouette de petits temples orientaux aux faîtages et vérandas ajourées. Certaines
1406-26: L'ancienne gare des chemins de fer Djibouto-ethiopiens où la voiture impériale est conservée dans un hangar sur une voie de garage /// The old Djibouti-Ethiopian station where the imperial carriage is
1406-27: L'ancienne gare des chemins de fer Djibouto-ethiopiens où la voiture impériale est conservée dans un hangar sur une voie de garage /// The old Djibouti-Ethiopian station where the imperial carriage is
1406-28: La princesse se rend souvent à l'église de Raguel, sur les monts Entoto, où son ancêtre l'empereur Ménélik avait établi sa première capitale. Un ermitage à plus de 3000 mètres d'altitude. /// The
1406-29: La princesse se rend souvent à l'église de Raguel, sur les monts Entoto, où son ancêtre l'empereur Ménélik avait établi sa première capitale. Un ermitage à plus de 3000 mètres d'altitude /// The
1406-30: Le Négus à son bureau /// The Negus at his desk
1406-31: La princesse Marianne Senna a pu enfin revoir son cousin, le prince Behede, emprisonné pendant plus de quinze ans par le régime communiste /// The princess Mariam Senna could finally see
1406-32: La cathédrale d'Addis où se trouve le tombeau du Négus /// The Addis cathedral with the Negus' tomb.
1406-21: La plupart de ces demeures sont en déshérence, délabrées et défraîchies, mais elles dressent encore leur silhouette de petits temples orientaux aux faîtages et vérandas ajourées. D'autres campent une allure massive de forteresse. Certaines, plus européennes, se parent d'un austère fronton néoclassique /// Most of them are in escheat, dilapidated and worn, but their little eastern temples outlines with their ridgepoles and their openwork verandas still stand up. Others portray the massive look of a fortress. Some of them, more European, adorn themselves with an austere neoclassical pediment
1406-33: Le trône du Négus /// The throne of the Negus
1406-34: Le tombeau du Négus /// The grave of the Negus
1406-35: L'église en Ethiopie /// The church in Ethiopia
1406-36: Passeport et derniers documents ayant appartenu au Négus /// Passports and last documents that belonged to the Negus
1406-10: La princesse Marianne Senna Asfa Wossen visitant la demeure ayant appartenu au plus puissant marchand indien de l'ĂŠpoque dont elle a entrepris la restauration
1406-19: La plupart de ces demeures sont en déshérence, délabrées et défraîchies, mais elles dressent encore leur silhouette de petits temples orientaux aux faîtages et vérandas ajourées. D'autres campent une allure massive de forteresse. Certaines, plus européennes, se parent d'un austère fronton néoclassique. /// Most of them are in escheat, dilapidated and worn, but their little eastern temples outlines with their ridgepoles and their openwork verandas still stand up. Others portray the massive look of a fortress. Some of them, more European, adorn themselves with an austere neoclassical pediment
1406-33: Le trĂ´ne du NĂŠgus /// The throne of the Negus
1406-36: Passeport et derniers documents ayant appartenu au NĂŠgus /// Passports and last documents that belonged to the Negus
La petite-fille du Negus ou la nostalgie d'Addis Abeba. « Vous êtes ici chez vous », insiste le gardien, autorisant la princesse abyssine à prendre, en catimini, un cliché de la vaste salle des banquets devenue bibliothèque estudiantine. Et pourtant. Elle s'excuserait presque d'être là, Mariam Senna Asfa Wossen, délicate petite fille du Négus visitant à pas feutrés le Lul Gannat Palace, « le paradis des princes », ancienne résidence de son grand-père édifiée en 1934 dans le goût « européen » par l'architecte allemand Kametz. Son retour en Ethiopie, après un long vagabondage entre la Suisse, Londres et la Virginie, est trop récent encore. « J'ai tellement de souvenirs ici, avoue-t-elle à mi-voix. Mes grands-parents y ont fêté leurs noces d'or. Et cet ascenseur ! Enfant, nous nous amusions à le faire monter et descendre sans cesse. Quant à cette salle de bains à la robinetterie d'or, je crois me souvenir que mon grand-père l'avait imaginée pour impressionner le maréchal Tito ». Des fastes de la cour impériale, il ne reste cependant presque rien qu'un décor un peu vide, une rampe d'un marbre si bleu qu'il aveugle le regard. Haïlé Sélassié en avait sans doute choisi la couleur si vive en souvenir du temple de Salomon, ce roi de la bible dont il se disait le descendant. Entre les bureaux de l'université et les vitrines du musée ethnographique, la princesse peine à retrouver la chambre de
sa grand-mère, l'impératrice Menen, ou le bureau de son grand-père. Mais la mémoire du passé, bien qu'amputée, a toujours des surgeons. Il y a la visite du général De Gaulle, ami du Négus depuis le Blitz sur Londres, et auquel l'empereur fait édifier un lit à sa mesure. Des films historiques projetés le soir en famille dans la salle de cinéma privé. Les prénoms des mythiques chihuahuas... « jacky et Lulu » ! Et loin de l'image d'Epinal d'un grand féodal servant à ses lions de la viande crue dans des plateaux d'argent, le souvenir d'un souverain sensible : « Il y a bien sûr le leader charismatique ayant abolit l'esclavage et combattu l'invasion italienne. Mais dans l'intimité, mon grand-père était très chaleureux, tutoyait par exemple ma grand-mère, et se comportait avec nous de manière douce et attentive. Il aimait le théâtre et la musique classique, écoutait Beethoven et Chopin. Chopin surtout. Protecteur des arts, il encourageait des poètes comme Kebede Mikael. C'est sans doute pour honorer cet aspect de sa personnalité que je me suis décidé à créer une association de défense du patrimoine et de sauvegarde des vieilles maisons d'Addis, celles des ras, les ducs de l'empire, menacées par la frénésie immobilière ». « Addis Woubet », « Le bel Addis » en amharique, un nom de fondation empreint de nostalgie. Et dont le but, à défaut de remonter le temps, tente un peu d'en bloquer le mécanisme. Il est aisé en effet de se croire dans les années 20, en Autriche-Hongrie ou bien à bord d'un paquebot des messageries maritimes, devant la façade de cet autre palais de style « art déco » où la princesse nous conduit maintenant. En avril 1924, le Négus, alors Ras Tafari, s'embarque pour l'Europe, avec toute sa cour, afin de « voir de ses yeux la civilisation européenne et
les beautés des grandes capitales qu'il ne connaissait que par les livres ». A son retour, il fait édifier ce premier petit palais, « Amsal Gannat », « Image du paradis », qu'il abandonne par la suite à ses hôtes de marque, notamment le duc des Abruzzes. Est-ce le chamma blanc de la princesse posant devant les deux grands lions de pierre de l'escalier d'honneur ? Ou le ciel à l'orage se reflétant sur les portes en bois précieux, le verre opaque des miroirs ? Impression trompeuse que rien n'a changé. Tout en réalité. Avec une extrême violence, dont l'origine est bien antérieure à « la terreur rouge » installée par Mengistu en 1974. Sur un mur du « Salon vert » du Lul Gannat, des impacts de balles évoquent le massacre de quinze dignitaires de l'empire par Mengesthu Neway, général rebelle de la garde impériale. Lors de ce premier coup d'état de décembre 1960, le prince héritier Asfa Wossen, le père de Mariam Senna, se voit obliger, sous la menace des armes, de prononcer à la radio la destitution de son père, alors en voyage au Brésil. Le putch échoue, et le Négus restaure son autorité. Quelques années plus tard, en 1973, l'héritier, victime d'une attaque cérébrale, quitte Addis-Abeba avec toute sa famille pour se faire soigner en Suisse. Ce départ lui sauvera la vie. Mais il ne reverra jamais plus l'Ethiopie.
l'admiration de la reine Elisabeth II. Il était très cultivé, très différent aussi de son père. Il aurait fait un bon monarque constitutionnel ». Proclamé Empereur en avril 1989, par le conseil clandestin de la couronne, sous le nom d'Amha Selassié Ier, il assiste impuissant aux évènements. L'assassinat du Negus, et des membres de son entourage immédiat. L'emprisonnement d'une quarantaine d'oncles, tantes, cousins et neveux. Pendant ce temps, sa fille travaille au Reader's Digest ou comme interprète pour réfugiés avant de devenir professeur dans une école Montessori dont elle partage les valeurs libérales. « Je suis quelqu'un de très ouvert, poursuit Mariam Senna. Je n'aime pas la prétention et ne tiens pas plus que cela à ce titre de princesse ». Plutôt qu'exiger la restitution hypothétique de biens spoliés, la princesse s'engage à restaurer le patrimoine, non pour son bénéfice personnel, mais pour sensibiliser les jeunes générations au charme unique d'une ville africaine fondée par l'empereur Ménélik en 1886 et destiné à devenir « la plus grande et la plus populaire des villes entre le Caire et Johannesburg ». Une cité dont le melting-pot architectural, aux carrefours de multiples influences, éthiopienne, indienne, arabe, italienne ou encore arménienne, est uniquement au monde.
Dans le jardin de la grande résidence à péristyle de l'héritier, située dans le même quartier, trône toujours un buste de Karl Marx érigé à l'époque où le Derg la transforme en école pour cadre du régime. La princesse répugne à revoir ce décor où elle a grandi avec ses quatre soeurs, et son frère Zere Yacob, décoré de mobilier français, et tendu d'un papier peint d'un créateur parisien. « Mon père aimait le grand style. Lorsque nous étions à Londres, sa collection d'ivoire avait fait
La plupart sont en déshérence, délabrées et défraîchies, mais elles dressent encore leur silhouette de petits temples orientaux aux faîtages et vérandas ajourées. D'autres campent une allure massive de forteresse. Certaines, plus européennes, se parent d'un austère fronton néoclassique. Enfin, les plus traditionnelles interprétent plus richement le « tukul », la case de plan ovale, avec ses murs en cikka, mélange de paille et de boue. Menacées d'être « dévorées » par
le développement urbain, elles se devinent derrière un bidonville ou un immeuble de verre. A l'époque du Derg, la plupart des propriétaires expropriés, le gouvernement loge 20 à 30 familles dans une seule résidence. Ce surpeuplement cumulé au défaut d'entretien achève leur lente dégradation. « Il n'y a pour l'instant pas de loi de protection, se désole la princesse. Le but de l'association a d'abord été de comprendre l'histoire de ses maisons, grâce aux travaux d'un spécialiste, l'architecte Fasil Giorghis, puis de les répertorier dans une base de données. Nous avons dénombré 300 de ces anciennes résidences des « ras » et « dedjazmatch », ducs et comtes de l'empire, « afanegus », hauts magistrats ou encore « abounas », dignitaires de l'église ». A l'origine de ce trésor, la vision d'un homme, l'empereur Ménélik qui, du haut des Monts Entoto, à 3000 mètres d'altitude, rêve un jour de sédentariser sa capitale, autrefois itinérante, sur un plateau situé en contrebas, à Filwoha, lieu où jaillissent des sources chaudes. Autour de son nouveau palais, le Ghebbi, ils attribuent des territoires à ses généraux dont il scrute, au télescope, les agissements ! Au départ, la «nouvelle fleur », n'est qu'un vaste campement, mais très vite, les dignitaires commandent aux artisans, maçons et charpentiers indiens grecs et arméniens, un peu plus tard aux architectes suisses, allemands ou français, des résidences cossues. En 1915, un voyageur italien, Lincoln de Castro, s'émerveille de ces villas surgissant « comme par magie, avec leur bizarre architecture entre le chalet suisse et la pagode, scintillantes de peintures
multicolores». Il en est de remarquable par leur histoire comme celle du dentiste Karachiani, reçu en cadeau de l'impératrice Zaouditou « pour soins dentaires » ou la demeure du Ras Nadaw qui occupait la fonction singulière de Likamakwas, véritable sosie du négus censé, les jours de bataille, se tenir « sous le parasol impérial pour égarer l'ennemi ». D'autres se singularisent par leur architecture telle la résidence de l'afanegus Atnafe aux toits coniques ou la « folie » d'Asfaw Kebbede, admnistrateur du palais, qu'il prêtait au roi pour ses rendez-vous galants. Mais la plus chère au coeur de la princesse est bien la « Mohammed Ali House », avec sa véranda sur pilotis et son escalier-double dont elle a entrepris la restauration. « La municipalité nous a offert la jouissance de cette résidence ayant appartenu au plus puissant marchand indien de l'époque, originaire de la région du Gujarati, et qui avait obtenu de Ménélik le monopole du sel. Bizarrement, c'est un architecte arménien, Minas Kherbekian, qui en a dessiné les plans». Depuis deux mois, le décorateur Jacques Dubois s'affaire pour redonner son lustre à cet édifice destiné à devenir le nouveau centre, en octobre prochain, de la vie culturelle et artistique d'Addis. Un projet ambitieux qui vaut au « Bel Addis » une inscription en 2008 sur la prestigieuse World Monument Watch List. A la fois maison d'hôtes, siège d'Addis Woubet, point de départ d'un itinéraire de découverte des vieilles maisons, lieu d'exposition, elle deviendra bientôt un oasis de verdure et de paix. « Je m'intéresse à la biodiversité et nous allons créer un jardin tropicale planté d'essences rares ou indigènes comme le juniperus procea, une espèce de cèdre éthiopien », explique-t-elle à son cousin, le prince Behede Mariam Makonnen, venu l'encourager avant l'inauguration. Avec ce
cousin, fils du duc de Harrar, la princesse partage une même philosophie, et les méandres d'une destinée rocambolesque et tragique. Orphelin à un mois, élevé par le Négus en son palais du jubilé, le jeune prince est emprisonné à l'âge de dix-sept ans. Pendant quinze ans, il se cultive lui-même et lit à la lumière d'un soupirail. C'est derrière les barreaux qu'il obtient son baccalauréat. Depuis sa libération, et des études supérieures au Canada, Behede aide, à travers la fondation Haïlé Sélassié, de jeunes étudiants pauvres. Il devait être écrit, dans le grand livre de la dynastie, que la petite-fille du Négus et le Montecristo éthiopien abandonnent toute idée de vengeance.
Pour devenir membre des « amis d'Addis Woubet » contactez : Son Altesse Impériale Mariam Senna Asfa Wossen. P.O Box 1352, Addis-Abeba, Ethiopie. Tel : 00 251 911 127 123. Email : addiswubet@gmail.com
Légendes. 1406-14-15: La plupart sont en déshérence, délabrées et défraîchies, mais elles dressent encore leur silhouette de petits temples orientaux aux faîtages et vérandas ajourées, elles se devinent derrière un bidonville 1406-16-17: la princesse s'engage à restaurer le patrimoine, pour sensibiliser les jeunes générations au charme unique d'une ville africaine fondée par l'empereur Ménélik en 1886 et destiné à devenir « la plus grande et la plus populaire des villes entre le Caire et Johannesburg 1406-19-20-21: La plupart de ces demeures sont en déshérence, délabrées et défraîchies, mais elles dressent encore leur silhouette de petits temples orientaux aux faîtages et vérandas ajourées. D'autres campent une allure massive de forteresse. Certaines, plus européennes, se parent d'un austère fronton néoclassique. 1406-23-24-25: La plupart de ces demeures sont en déshérence, délabrées et défraîchies, mais elles dressent encore leur silhouette de petits temples orientaux aux faîtages et vérandas ajourées. Certaines transformées en école