L'éclairage des passages pour piétons, de Maxime Van Der Ham by Light ZOOM Lumière

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ÉCLAIRAGE DES PASSAGES POUR PIÉTONS Maxime Van Der Ham

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Sommaire Préface �� 6 Introduction �� 9 1. Le passage pour piétons : piéton roi selon la loi ��

1.1. Cette zone de droits et de devoirs �� 12 1.2. À pas pressés vers une nécessaire sécurisation �� 13

2. Géométrie et typologie ��

3. Vers une approche éclairagiste ��

3.1. Sa mise en lumière à travers l’histoire �� 24 3.2. Zone d’emprise élargie, danger mieux averti �� 30

4. V oir et être vu : démonstration méthodique ��

4.1. Étape n 1 : le diagnostic ��35 º

4.2. Étape nº 2 : analyse de la distribution lumineuse ��49 4.3. Étape nº 3 : le placement et la hauteur �� 51 4.4. Étape nº 4 : calculs et ajustements ��60 4.4.1. Voie de circulation à sens unique ��60 4.4.2. Voie de circulation à double sens �� 67 4.5. Autres situations �� 68 4.5.1. É clairage uniquement diffusé par les phares des véhicules �� 68 4.5.2. Chaussée éclairée par une installation �� 70 4.5.3. Inversion des contrastes �� 71 4.6. Mise en adéquation et atteinte de l’objectif �� 74 4.6.1. Synthèse de référence �� 74 4.6.2. Pour les voies 13201 M1 et M2 ��75 4.6.3. Pour les voies 13201 M3 à M6 �� 76 4.6.4. Pour les voies non éclairées ��84 4.6.5. Pour les sites atypiques (carrefour, zone de conflit, giratoire, artère urbaine) �� 86 4.6.6. Questions fréquentes �� 87 4

5. Quelle intégration au sein des réglementations et des normes ? ��

5.1. La normalisation française �� 92 5.1.1. N orme NF EN 13201-2 mars 2016 : annexe B (informative) �� 92 5.1.2. Norme NF EN 12464-2 2014 : Tableau 5.1 ��93 5.2. L a primauté de l’arrêté du 27 décembre 2018 relatif aux nuisances lumineuses ��94 5.3. Qu’en est-il en Europe ? �� 98 5.3.1. Passages piétons en Allemagne �� 98 5.3.2. Passages piétons en Suisse �� 98 5.3.3. Passages piétons au Luxembourg �� 101

6. Le passage pour piétons : foulées de demain ��

103

7. Fiches documentaires d'entreprises ��

109

8. Annexes : rappel de notions fondamentales �� 115 A1. Le flux lumineux �� 118 A2. L’intensité lumineuse �� 119 A3. L’éclairement lumineux �� 120 A4. La luminance visuelle �� 122 A5. Le contraste appréhendé �� 125

9. Bibliographie �� 127

Préface Nous vivons dans un monde hyper connecté au sein duquel le Savoir est à portée de clic, faisant naître à tout vent des « Monsieur je-sais-tout » et des experts « autoproclamés » qui ne peuvent vivre que de « copier-coller ». Mais avoir « accès » au savoir n’est pas Savoir. Alors, ne nous laissons pas entraîner dans cette spirale infernale où tout est déjà acquis, condamnant inexorablement, de ce fait, la recherche et la transmission des savoir-faire. Ayons encore le courage de nous interroger sur nos acquis, par exemple en osant lire le présent ouvrage d’un grand intérêt, sur un sujet que le temps et les nouvelles technologies ont relégué aux oubliettes. N’en déplaise à beaucoup, l’éclairage spécifique des passages pour piétons n’est pas chose facile et mérite toute notre attention, au sein d’une démarche de partage de l’espace public dans laquelle la sécurité prend toutes ses lettres de noblesse, bien au-delà des catalogues de bonnes intentions, des argumentaires commerciaux et des intérêts de marketing industriel.

Ne nous transformons pas, à notre tour, en « prophètes », et tentons plutôt, avec cet ouvrage remarquable, une expérience collective à laquelle le travail de Maxime Van Der Ham vient apporter son complément didactique dont nous avons tous besoin. C’est bien le croisement des compétences qui constitue, sans conteste, le vecteur de la réussite. Plus que le savoir lui-même, c’est la démarche que nous adopterons qui provoquera « l’envie ». J’ai toujours promu, dans toutes mes nombreuses actions de formation, ces paroles d’Aristophane, auteur grec du ve siècle avant J.-C. : « Former les Hommes, c’est allumer un feu. » Maxime Van Der Ham nous trace le chemin dans la direction de l’humilité et non celle de l’arrogance dans ce domaine majeur de la transmission des savoirs et savoir-faire, sur un sujet de première importance dans le domaine de la sécurité. Dans ces conditions, ne vous y trompez pas, cet ouvrage n’est rien d’autre qu’une invitation à vouloir aller plus loin et… à écrire la suite ! William Sanial

Introduction La standardisation d’un passage pour piétons est une périlleuse traversée. Si résolument éclairée, celle-ci n’en sera que plus assu‑ rée. Cet ouvrage en présente la méthodologie appliquée. Le livre a pour but de développer, puis de donner aux praticiens les clés de raisonnement et de méthodologie visant la réussite de l’éclairage d’un passage pour piétons. L’objectif est avant tout d’assurer la sécurité des usagers, qu’ils circulent à pied ou à bord d’un véhicule. Il s’agit là d’un en‑ jeu primordial. En effet, dans de trop nombreux cas, les accidents aux abords des passages pour piétons sont mortels et en partie liés à l’absence ou à la mauvaise configuration de l’éclairage. Parfois même, ce dernier, défaillant, en est à l’origine, obligeant à sa suppression ou à son déplacement. Tous les acteurs de la filière éclairage ont été ou seront un jour confrontés à cette rigoureuse mise en œuvre. Ainsi, à toute confi‑ guration spécifique correspondent une approche unique et une conception sur mesure précise. Que vous soyez élu, donneur d’ordre, maître d’ouvrage public ou privé, bureau d’études, concepteur, maître d’œuvre, installateur, vé‑ rificateur, fabricant, ou simple usager de cet espace de sociabilité. À tous les acteurs des travaux publics d’agir dans le même sens et de permettre ainsi la mise en œuvre de configurations réso‑ lument adaptées à l’éclairage. À l’aune des technologies modernes désormais mises à sa portée, l’usager du passage pour piétons, lui, bénéficiera de la formidable avancée numérique, tant en termes d’éclairage que de balisage. Cet ouvrage vise à formuler, au plus juste, la bonne méthodolo‑ gie d’éclairage des passages pour piétons. Le tout en prenant en compte les situations et les contextes les plus divers. Maxime Van Der Ham

—1— Le passage pour piétons : piéton roi selon la loi

1. Le passage pour piétons : piéton roi selon la loi

L’émergence exponentielle des nouvelles formes de mobilité induit un partage sans cesse plus complexe de l’espace urbain. À l’heure où de nombreuses expérimentations visent à protéger le piéton des conducteurs, de multiples « zones de conflits » subsistent cependant entre les différents usagers de la voie publique ou privée : tel est le cas sur les passages dits protégés. En France, en milieu urbain, un piéton sur quatre est tué sur une traversée de chaussée. D’ailleurs, dès le plus jeune âge, on apprend à ne pas traverser « en dehors des clous ».

Traversée d’un passage piéton.

1.1. Cette zone de droits et de devoirs De même que le passage pour piétons est une zone géographique spécifique et limitée, ses modalités juridiques sont particulières. Aujourd’hui, le piéton est l’usager le plus protégé et le plus privi‑ légié par le Code de la route. Soulignons tout d’abord les diverses catégories d’usagers : le piéton (un passant circulant à pied), le piéton poussant un vélo ou un cyclomoteur, les usagers en skateboard ainsi que les personnes à mobilité réduite en fauteuil roulant. 12

1.1. Cette zone de droits et de devoirs

Alors que le Code de la route, jusqu’en 2011, signalait au conducteur de céder le passage au piéton « engagé », il lui spécifie mainte‑ nant que ce dernier, reconnu comme « régulièrement engagé », a désormais entière priorité. En effet : « Tout conducteur doit céder le passage, au besoin en s’arrêtant, au piéton s’engageant régulièrement dans la traversée d’une chaussée ou manifestant clairement l’intention de le faire ou circulant dans une aire piétonne ou une zone de rencontre. » Article R415-11 du Code de la route

En revanche, à ce même piéton, ses obligations : veiller à la dis‑ tance entre le passage « protégé » et le véhicule avant de s’engager, emprunter ce même passage dès lors qu’il est situé à moins de 50 mètres de sa position. Enfin, hormis pour des fautes « inexcusables » très limitées et ra‑ rissimes, la loi Badinter de 1985, dédiée aux indemnisations des victimes d’accidents de la route, prévoit des dommages et inté‑ rêts systématiques.

1.2. À pas pressés vers une nécessaire sécurisation Un passage pour piétons, carrefour de subjectivité, est une zone de dangerosité. Les multiples situations de croisement y sont source de dangers : chaque individu est différent et possède ses propres capaci‑ tés psychophysiologiques. À ce titre, nous pourrions citer la diversité des acuités visuelles, des réflexes, des perceptions de chaque individu, et bien d’autres dispositions uniques encore. Autant de probabilités de rencontre des extrêmes impliquant la mise en œuvre de mesures.

4. Voir et être vu : démonstration méthodique

2 – Où se situe le passage piéton par rapport à l’éclairage existant ? Pour chacun des sens de circulation : en amont ou en aval de l’éclairage routier, au milieu d’une trame existante, etc. Attention aux dispositions en quinconce où chaque sens de cir‑ culation est à étudier.

3 – Quelle est la situation de l’éclairage routier, s’il existe ? Cette analyse permettra notamment d’obtenir la situation de référence afin d’envisager un traitement éventuel du passage (voir page 74).

Contrastes d’un passage piéton.

Exemple de situation-type : le passage pour piétons est situé en dehors d’une trame exis‑ tante. Il s’agit là d’un contraste négatif car la silhouette de l’usa‑ ger apparaît foncée sur un fond clair. Et ce, si le sens supposé de la circulation s’effectue en direc‑ tion de la zone éclairée.

Éclairements d’un passage piéton.

Ces dispositions constituent tant une première approche de classification de type de contraste qu’une vigilance pour ne pas rendre systématique l’installation de luminaire ad‑ ditionnel (soit une situation de contraste positif).

4.1. Étape nº 1 : le diagnostic

La luminance du fond a pour origine la clarté plus ou moins ma‑ nifeste de l’arrière-plan. Afin de déterminer la luminance de l’objet (du piéton), la formule suivante peut être adoptée :

𝐋𝐋(𝐨𝐨𝐨𝐨𝐨𝐨𝐨𝐨𝐨𝐨) =

Ev(objet)x ρ π

L(objet) : luminance de l’objet en cd.m-2 Ev(objet) : éclairement vertical de l’objet (selon une hau‑ teur prédéfinie) ρ : facteur de réflexion de l’objet π : « Pi » La luminance du piéton est engendrée par l’éclairement vertical qu’il intercepte. Cet éclairement provient des différentes sources lumineuses réparties dans l’espace : installation d’éclairage arti‑ ficiel bien entendu, et aussi les phares de véhicules, des sources privées diverses et autres. Zones d’éclairement horizontal et de l’éclairement vertical.

Eclairement vertical

Éclairement horizontal

4.3. Étape nº 3 : le placement et la hauteur

D’ailleurs, voici les composantes de ce calcul et leur représentation par schéma fonctionnel :

ci rc ul at io n

Plan C

a b

Se ns

90°

α ir

H : hauteur de feu

ot to ir

au to m ob ile

Hauteur de feu adéquate pour l’éclairage d’un passage piéton.

Passage piéton

– Observons un recul latéral de 0,5 m par rapport au passage pour piétons. – L’éclairement vertical est évalué à une hauteur de 1 m. – Puis, grâce au premier placement longitudinal, nous déduisons aisément la hauteur de feu. Calcul de la hauteur de feu adéquate :

𝐚𝐚 = √b ' + c '

𝐇𝐇 = 08(9) + HEv

a : selon schéma en m b : selon schéma en m c : selon schéma en m H : hauteur de feu adéquate en m γ : angle Gamma de I(Cγ) maximal dans le plan C considéré HEv : hauteur de mesure de l’éclairement vertical 59

4.4.1. Voie de circulation à sens unique

Il s’agit, pour un point donné, du rapport entre l’éclairement cy‑ lindrique et l’éclairement horizontal. L’éclairement cylindrique (Ez) est : « En un point, pour une direction > flux lumineux total reçu par la surface incurvée d’un très petit cylindre localisé au point considéré, divisé par l’aire de la surface incurvée du cylindre (unité : lx)3 ». Emprunté à l’éclairage intérieur (NF EN 12464-14), cet indice peut d’ailleurs se transposer ainsi : lors de notre traversée sur les pas‑ sages zébrés, comparons-nous à des cylindres !

Assimilation d’un piéton à un cylindre.

Voici, au travers de cette assimilation, la superposition des points d’éclairement horizontal et cylindrique (les points doivent coïncider). 3–N F EN 12665 3.2.18 : Lumière et éclairage — Termes de base et critères pour la spécification des exigences en éclairage 4 – NF EN 12464-1 : Lumière et éclairage — Éclairage des lieux de travail - Partie 1 : lieux de travail intérieurs 65

L'éclairage des passages pour piétons Voir et être vu

de Maxime Van Der Ham Les accidents liés aux passages piétons sont souvent d’origine humaine. Absence ou mauvais éclairage des axes de circulation en sont généralement la cause. Comment augmenter la sécurité routière par la lumière ? Pourquoi favoriser le sentiment de sécurité la nuit ? Comment bien éclairer un passage piéton ? Que ce soit sur une rue, une avenue ou une route, voici enfin une méthodologie appliquée. Simple et pratique à utiliser, en ville ou à la campagne, elle propose une synthèse pour sécuriser la traversée des piétons avec l’éclairage public. Objectif : comprendre d’un regard le fonctionnement du passage piéton, dès le crépuscule. Pour assurer la sécurisation des usagers, l’ouvrage donne les clés de raisonnement sur la lumière. Pragmatique et didactique, il est copieusement illustré de photographies, plans et dessins 3D. Les nouvelles technologies, le balisage nocturne et les solutions numériques sont aussi au cœur de la bonne compréhension des passages piétons. Maxime Van Der Ham est directeur général de Société Architecture Réseaux SARESE, cabinet d’ingénierie fondé en 1993, spécialiste en éclairage extérieur et en réseaux secs. Assistance à maîtrise d’ouvrage, bureau d’études, maîtrise d’œuvre et formations. Expert AFNOR de la commission U17 et membre du groupe de travail de l’AFE en Commission X90X, il est l’auteur du livre, 25 questions pour mieux comprendre l’arrêté nuisances lumineuses aux éditions Light ZOOM Lumière et contributeur du portail éponyme, autour de l’éclairage public et sportif.

www.lightzoomlumiere.fr 45 €

9 782369

250302

ISBN : 978-2-36925-030-2