Watt's up 20 fr

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n° 20  2017

le magazine des Electrocracks

DOSSIER

TS N A R U O C T E D LE DE FUITE SAFETY FIRST

CHOCS ÉLECTRIQUES PROJET D'ÉCOLE

E D S N E I C I R T C É L LES É D N A L W O R R O M TO


TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE

n° 20  2017

4 PROJET D’ECOLE

Les électriciens de Tomorrowland...

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L'ENTREPRISE

LE DILEMME Apprendre à l’école ou sur le terrain ?

Inspection électrotechnique ? Voilà le drone !

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Dossier éclairage (partie 2)

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Colofon WATT’S UP EST UNE PUBLICATION EN VUE D’ATTIRER LES JEUNES VERS LES FORMATIONS ET LES MÉTIERS DE L’ÉLECTRICITÉ. Ø www.wattsup.be Ø info@wattsup.be

Marlylaan 15/8 Avenue du Marly Brussel, 1120, Bruxelles T 02 476 16 76 • F 02 476 17 76 www.volta-org.be • info@volta-org.be Formelec, Tecnolec et le FSE unissent leurs forces et ensemble forment VOLTA.

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SAFETY FIRST

Le prix de l’innovation au Mecatronic Contest

Chocs électriques

WATT’S UP est une campagne menée par VOLTA à l’initiative des partenaires sociaux. La campagne vise à augmenter l’afflux d’ouvriers dans le secteur des électriciens et s’adresse non seulement aux jeunes et à leurs parents, mais aussi aux employeurs, aux écoles et aux centres de formation.

union des électriciens u n i e v a n elektriciens

Editeur responsable : Hilde De Wandeler Concept et réalisation : Link Inc (www.linkinc.be) Rédaction : Link Inc Lay-out : Zeppo (www.zeppo.be) Photos : Jens Mollenvanger, Tim De Backer

21 HELLO! GOODBYE!

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Vou projet s avez un intére s s a nt P a rle info@w z-nous en s ? ur att www.f acebo sup.be ou s ur ok.com /watts up.fr

ACTU

Réparateur de matériel électronique

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PROJET D’ECOLE

LES ÉLECTRICIENS DE TOMORROWLAND...

... SONT ÉLÈVES À L’INSTITUT TECHNIQUE DE BOOM !

Parfois, les élèves de l’enseignement électrotechnique ont la chance de participer à des projets trop cool. Ceux de l’Institut Technique de Boom, par exemple, ont créé un dragon pour Tomorrowland. Watt’s Up était là le jour où Nessie s’est envolé vers le méga festival.

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Pour les élèves de Boom, il n’y a rien de si exceptionnel à contribuer au plus grand festival de musique électronique au monde. « En tant qu’Institut Provincial, nous avons un partenariat avec De Schorre, le domaine provincial qui accueille Tomorrowland, » explique Alain Goolaerts, chef d’atelier. « Nous travaillons donc souvent pour eux. Quand il y a une bourse aux plantes, par exemple, nous nous occupons des chalets. Les élèves de la section bois les construisent, puis nous y installons la lumière et les prises de courant. Et les élèves de la section auto sont en train de réparer leurs pédalos. Bref, nous apportons notre aide dans tout ce qu’il y a à faire. » Tout, du plus petit événement au plus grand festival. « Nous composons toujours les coffrets de chantier à la mesure de l’événement. Dernièrement, nous avons encore placé un compteur dans 8 coffrets de chantier. Car le terrain est parfois aussi loué à des entreprises et, pour pouvoir établir leur facture à la fin de la journée, ils avaient besoin de coffrets électriques équipés d’un compteur. »

ARRÊT D’URGENCE Jouer les électriciens pour Tomorrowland, c’est un sacré challenge … surtout au niveau de la sécurité. « Un événement qui accueille 180 000 visiteurs, ça demande quelques mesures supplémentaires. Tous les coffrets de chantier, par exemple, doivent pouvoir être fermés à clé. Un interrupteur d’arrêt d’urgence doit aussi être installé et nous utilisons du matériel spécial anti vandalisme. Les fiches électriques sont protégées dans des boîtiers métalliques, pour s’assurer que personne ne va shooter dedans. Vous savez, hein, quand on a bu un verre de trop … »

v MEET NESSIE En plus des coffrets de chantier, les élèves de Boom ont donc aussi façonné un dragon géant. Flottant sur l’eau, il a largement arrosé d’innocents festivaliers pour les rafraîchir un peu. Le dragon, comme les nombreux autres décors de Tomorrowland, est conçu pour donner au festival des airs de conte de fées noyé sous les beats. Pour l’édition 2017, les organisateurs ont une nouvelle fois mis le paquet : danseuses à six bras, bouffons, sonneurs, cracheurs de feu, ... Et last but not least : notre Nessie, du nom d’un autre animal mythique qui hante le Loch Ness depuis plusieurs siècles.

ALAIN, CHEF D’ATELIER « Un événement qui accueille 180 000 visiteurs, ça demande quelques mesures supplémentaires. Tous les coffrets de chantier, par exemple, doivent pouvoir être fermés à clé. »

TROP FACILE Malgré une taille impressionnante, Nessie est un véritable poids plume. Trois élèves suffisent pour soulever le dragon et le charger dans le camion. « Le dragon devait être super léger, pour pouvoir être déplacé facilement, » expliquent Glenn, Mathias, Jarrik et Jason. Ces élèves de dernière année ont transformé un simple morceau de décor en un dragon lumineux cracheur d’eau. Pas une mince affaire, nous semblet-il, mais du gâteau pour les élèves. « Le plus dur ? Notre qualif ! Nessie, c’était trop facile. »

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Euh, d’accord. Mais nous, nous l’avons quand même trouvé impressionnant à bord de son convoi exceptionnel, direction Boom. Et super cool quand nous l’avons vu flotter à Tomorrowland, fin juillet. Mais ça, c’est parce que nous savions qu’il resterait sagement à sa place, sans nous attaquer. Sinon, nous n’aurions pas fait les malins.


PROJET D’ECOLE

LA NAISSANCE DE NESSIE 1 Les organisateurs de Tomorrowland achètent le dragon dans un magasin de déco à Boom. A ce moment-là, il ne sait rien faire.

2 Le dragon arrive à l’Institut Technique de Boom, avec la demande suivante : est-il possible qu’il crache de l’eau sur les passants et que ses yeux s’illuminent en rouge à intervalles réguliers ?

3 La team Tomorrowland, aidée du professeur, réalise un plan technique : comment faire ? Avec quel câblage ? Et quels sont les risques éventuels ?

4 Au boulot ! Le premier problème se pose immédiatement : le dragon étant en frigolite, impossible d’y faire passer la canalisation. Et tout aussi impossible d’utiliser une perceuse, il n’existe pas de mèche aussi longue. La solution ? Les élèves arrivent à percer le dragon avec un rail DIN (même si ça fait énormément de crasses ...) et font rentrer le câble par là.

5 Tous les branchements sont faits dans le coffret de chantier (pour réduire les coûts, on démonte d’anciens coffrets pour les réutiliser !). Les élèves ajoutent aussi un minuteur, pour que le dragon crache à intervalles réguliers.

6 La team arrache les yeux du dragon et les remplace par des lumières rouges.

7 La pompe et les bouées sont fixées – Nessie peut désormais voguer en toute sécurité, sans boire la tasse. Encore un petit test et le dragon est prêt à prendre la direction de Tomorrowland.

TOMORROWLAND EN BREF WHAT?

Festival de musique électro & dance dans un décor féérique WHERE?

De Schorre in Boom WHEN?

Les week-ends du 20 et du 27 juillet WHO?

180 000 festivaliers

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CES ÉLÈVES DE 6E ANNÉE ONT DIT AU REVOIR À NESSIE ALORS QU’ILS FIGNOLAIENT LEUR QUALIF.

JARRIK (18)

v

Responsable de ... la canalisation, les yeux et les branchements dans le coffret électrique Fan de Tomorrowland ? « Chaque année, l’école organise un tirage au sort pour gagner des entrées gratuites le jour de la proclamation. J’espère en remporter une cette année ! »

« C’était beaucoup plus gai de travailler sur Nessie que sur un panneau. C’est le métier d’électricien en vrai ! »

Fier de sa qualif : une trieuse de boîtes et une poinçonneuse

GLENN (18)

WE ARE... THE PEOPLE OF TOMORROW

Responsable de ... l’électronique Fan de Tomorrowland ? « Je n’y suis jamais allé, mais ce sera avec joie si on m’offre une entrée ! » Fier de sa qualif : une machine à soda

JASON (19) Responsable de ... la canalisation et les tests sur les pompes Fan de Tomorrowland ? « Oui, mais je n’ai pas les moyens d’y aller. »

MATHIAS (18)

Fier de sa qualif : un compte-tours géant

Responsable de ... la fixation des bouées, les yeux et le câblage Fan de Tomorrowland ? « Une première cette année, juste pour admirer Nessie en live ! » Fier de sa qualif : une laveuse de pommes de terre

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L'ENTREPRISE

nique ? h c te o tr c le é n o ti c e Insp

VOILÀ LE DRONE ! Des éoliennes aux panneaux solaires, en passant par les cuves et les fours : les drones passent partout.

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C’est armés de drones spéciaux que Lieve et Dennis partent tous les matins pour leurs inspections industrielles et visites techniques. Attention ! Les drones envahissent aussi le monde de l’électrotechnique.

3, 2, 1 ... PARTEZ ! Avant chaque mission, Lieve et Dennis réfléchissent soigneusement au plan de vol. Pour les inspections industrielles et les visites techniques, le drone est piloté manuellement par Dennis. La procédure est différente pour un mapping (p. ex. pour mesurer et cartographier une carrière ou une décharge). Ils commencent par dessiner un terrain sur Google Earth. Puis le logiciel calcule le trajet, et le vol du drone est automatique. Pour ce qui est de l’altitude, elle dépend du niveau de détail requis. A 60 m d’altitude, par exemple, la précision est d’environ 1 cm pixel au sol.

'We are your eye in the sky!' : c’est ainsi que Lieve Van Gijsel (Business Unit Manager) et Dennis Vetters (pilote de drone) d’Aetos Drones résument leur mission, c’est-à-dire capter - à l’aide d’un drone - des images détaillées grâce auxquelles leurs clients pourront ensuite contrôler leurs installations électrotechniques. Les drones volent à l’intérieur comme à l’extérieur. A l’intérieur, ils inspectent notamment les cuves, fours et autres espaces étroits. Pour ce faire, ils utilisent un drone résistant à l’écrasement, enfermé dans un ballon. A l’extérieur, ils survolent les éoliennes, panneaux solaires, lignes haute tension, toits, nez de torche, monuments, stocks de sable … partout, les drones se frayent un chemin. Un moyen très efficace de contrôler une installation, explique Lieve : « Dernièrement, nous avons encore inspecté des panneaux solaires qui présentaient de nombreux défauts, hot spots et pannes. Nos images ont permis au client de les résoudre et d’éviter le pire. »

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L'ENTREPRISE

L’ÉLECTRICIEN DEVENU PILOTE DE DRONE

Lieve : « Dernièrement, nous avons encore inspecté des panneaux solaires qui présentaient de nombreux défauts. Nos images ont permis au client de les résoudre et d’éviter le pire »

Electricien industriel de formation, Dennis a travaillé comme électricien chez Maes Elektro avant de se recycler en pilote de drone. Dennis : « A l’époque, Lieve était ma responsable directe. Quand elle a eu l’opportunité de lancer une boîte de drones sous l’égide du groupe Maes, elle m’a mis au défi de participer à cette nouvelle aventure. L’année dernière, j’ai suivi un grand nombre de formations pour décrocher la licence qui est indispensable pour voler légalement en Belgique. En plus de cela, j’ai aussi suivi une formation de Global Wind Safety pour pouvoir entrer dans les éoliennes. » Un nouveau défi, donc, mais son expérience d’électricien lui est encore très utile. Dennis : « Dans mon ancien métier, j’ai posé des panneaux solaires et travaillé sur des câbles aériens de basse tension. L’inspection de canalisations aériennes n’a donc rien de neuf pour moi. »

TIONS A IC L P P A S E D PLEUVAIT N E L ’I S E M COM nt drones peuve lmées par les plications. Les images fi ne foule d’ap u r u o p s ée être utilis emples : Quelques ex ur la chimie stallations po ’in d n tio ec sp • In et l’industrie e pour le ains et cubag rr te e d re u • Mes construction secteur de la ts et d’objets n de bâtimen tio ra u ta es R • d’éoliennes • Inspection stallations thermique d’in • Inspection ires, anneaux sola électriques, p isolations, …

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L’Athénée Maasland de Dilsen-Stokkem lance une formation en alternance pour ses élèves en construction, métallurgie et électricité. Dès le troisième degré du secondaire, les jeunes vont donc alterner les cours à l’école et le travail sur le terrain. Michel Roovers, chef d’atelier et coordinateur du projet, explique les différences.

APPRENDRE

LE DILEMME

LE DILEMME

? IN A R R E T E L R U S U O U À L’ÉCOLE O

APPRENTISSAGE À L’ÉCOLE

APPRENTISSAGE SUR LE TERRAIN

IMPOSSIBLE DE SE PASSER DE BONNES BASES

PLUS AMUSANT POUR BEAUCOUP

On en apprend beaucoup à l’école. Il est absolument indispensable d’acquérir certaines connaissances et compétences de base avant de pouvoir passer à la pratique. Et l’école est le meilleur endroit pour cela.

LES COURS, CE N’EST PAS QUE DE LA THÉORIE En plus, une formation à l’école ne se limite pas à la théorie. Il suffit de penser aux stages, pour une première expérience professionnelle essentielle. Malheureusement, l’école ne donne pas toujours les meilleurs résultats pour tous les élèves. Certains terminent donc leur parcours scolaire sans diplôme. Ce que nous voulons absolument éviter. »

Grâce aux stages, nous avons remarqué qu’un grand nombre d’élèves ont un comportement plus positif en stage qu’à l’école. Les retards sont moins fréquents et il n’y a quasiment pas d’absences injustifiées.

LA FORMATION EST PLUS LARGE En combinant l’enseignement et le travail en entreprise, vous avez une formation beaucoup plus large. Vous développez non seulement vos compétences techniques, mais aussi votre attitude générale. Ce qui est aussi important pour votre futur patron. Aucune école n’est capable de proposer toutes les formations au même niveau. Certaines ont des formations plus poussées en installations résidentielles, tandis que d’autres mettent plus l’accent sur la formation de tableautier ou d’installateur électricien industriel. Dans une entreprise, par contre, il est possible d’apprendre toutes les disciplines !

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TECHNIQUE : DOSSIER ECLAIRAGE

LED

et courants de fuite

Les installateurs nous demandent souvent comment il se fait que certaines ampoules LED restent encore parfois allumées un petit temps après avoir actionné l’interrupteur pour les éteindre. Eh bien … voici la réponse à ce mystère !

Comparativement aux autres sources lumineuses, les LED ont une caractéristique très spéciale : elles émettent déjà un tout petit peu de lumière avec un courant d’un tout petit micro-ampère (1 millionième d’ampère, donc). Dans l’obscurité, nos yeux sont très sensibles et sont donc capables de percevoir clairement cette faible lumière. Dans une installation électrique, il y a inévitablement des courants de fuite. La source de ces courants de fuite se situe surtout au niveau du câblage. Si nous rapprochons deux câbles, ils vont former un très petit condensateur. Or, les condensateurs peuvent laisser passer la tension alternative, et donc aussi la tension du réseau, qui est de 50Hz. Sans le vouloir, de très faibles courants passent ainsi d’un câble à l’autre. Ces courants sont si faibles qu’ils sont sans danger pour nous, mais ils sont assez puissants pour allumer une LED.

La LED et le réseau électrique sont reliés par un petit bout d’électronique : le driver. Son rôle est de s’assurer que la LED puisse fonctionner dans les bonnes conditions. En fonction de la structure du driver, le courant de fuite peut arriver jusqu’aux LED, mais il est souvent dérivé par une autre voie. Voilà qui explique pourquoi certaines LED s’allument, et d’autres pas. Un raccordement bipolaire des modules LED résoudra le problème. Il est aussi possible d’influencer la situation en interchangeant le fil neutre et le conducteur.

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Montage en série et en parallèle de LED Depuis toujours, nous avons l’habitude de monter les appareils électriques en parallèle et nous trouvons logique de laisser ouverts tous les points de connexion inutilisés. Un montage en parallèle signifie que tous les appareils reçoivent la même tension (p. ex. 230V AC). La quantité de courant dépend de la consommation des différents appareils.

C’est totalement différent pour les LED (et nous parlons du composant en tant que tel, pas de l’ampoule LED) …

Si nous alimentons les LED avec une tension continue, les différents exemplaires d’un même type réagiront différemment. Bien que la tension soit égale, il y aura une grande différence de courant entre les différents exemplaires. Certaines LED produiront beaucoup trop de lumière et auront une durée de vie réduite. Tandis que pour d’autres, ce sera exactement le contraire. Il est donc impossible de pouvoir compter sur la fiabilité des LED de cette manière. En revanche, si nous alimentons les LED avec un courant continu, elles vont toutes réagir de la même façon et nous pouvons créer des produits LED de qualité. Pour garantir que toutes les LED reçoivent le même courant, elles doivent être raccordées en série à une source de courant.

EN PRATIQUE, TROIS MONTAGES SONT POSSIBLES :

1 Un driver transforme la tension du réseau (230V) en courant continu. L’installateur raccorde tous les modules LED en série sur ce driver. Au moment de l’installation, il est impératif d’utiliser la bonne source de courant (350mA, 700mA, …) et de maintenir la somme des tensions des modules LED à la portée du driver.

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3

Un driver transforme la tension du réseau (230V) en tension continue. L’installateur monte les modules en parallèle. Dans chacun des modules LED, cette tension continue est convertie en un courant continu, qui alimente les LED. Le montage en série des LED se situe à l’intérieur des modules. Au moment de l’installation, il est impératif d’utiliser la bonne alimentation (12V, 24V, …) et de maintenir la somme des tensions des modules LED sous le maximum admissible du driver.

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Le driver est intégré dans le module LED ou dans l’armature. Il est alimenté en 230V et les modules ou les armatures doivent naturellement être montés en parallèle. Là aussi, les LED sont montées en série, mais l’installateur ne le voit pas. Les options 2 et 3 sont naturellement beaucoup plus faciles à mettre en place que lorsque les LED doivent être montées en série.


SAFETY FIRST

CHOCS ÉLECTRIQUES : ÉLECTRISATION ET ÉLECTROCUTION COURANT CONTINU / COURANT ALTERNATIF Petit rappel... Dans le cas du courant continu, le courant va d’un pôle positif vers un pôle négatif. On pense, par exemple, au courant alimenté par une pile, comme dans une lampe de poche. Dans le cas du courant alternatif, la direction et l’intensité du courant changent cinquante fois par seconde (50 Hz). On pense, par exemple, au courant alimenté via le réseau belge pour l’industrie et les habitations (sèche-cheveux, perceuse,…). La distinction entre courant continu et courant alternatif a aussi des conséquences au niveau de la sécurité. Le courant alternatif renferme plus de dangers que le courant continu. Lorsque sa fréquence dépasse 5000 Hz, le courant ne traverse plus le corps mais se propage à travers la peau.

PLUS L’INTENSITÉ EST ÉLEVÉE, PLUS LE DANGER EST GRAND Il y a un risque de 10 milliampères (10mA)

INTENSITÉ

COURANT CONTINU

130 mA

Non défini

2 mA

Seuil de fibrillation cardiaque

Seuil de non lâcher Contraction musculaire Seuil de perception Sensation très faible

INTENSITÉ

COURANT ALTERNATIF

1A

75 mA

Seuil de fibrillation cardiaque

30 mA

Seuil de paralysie respiratoire

10 mA

Seuil de non lâcher

0,5 mA

Seuil de perception

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Arrêt du coeur


LE PARCOURS DU COURANT Le courant électrique suit le chemin le plus court et le plus rapide entre le point de contact du corps et l’appareil ou la conduite sous tension et un autre point de contact relié à la terre. De ce fait, les organes qui se trouvent sur le parcours du courant peuvent subir de graves dommages.

PLUS LE CONTACT AVEC LE COURANT EST PROLONGÉ, PLUS LE DANGER EST GRAND La durée de l’électrisation détermine la gravité des lésions corporelles et des effets. Une l’électrisation peut avoir des conséquences diverses :

CONTACT DIRECT ET INDIRECT

EFFET DE SURPRISE : aa des mouvements incontrôlés peuvent faire perdre l’équilibre et provoquer une chute.

Il est possible d’éviter le contact direct avec une conduite sous tension en adoptant quelques mesures simples :

EFFETS THERMIQUES :

aa isoler les parties actives en les recouvrant entièrement d’une matière isolante (PVC, caoutchouc, verre), comme c’est le cas pour une rallonge électrique, p.ex.

aa brûlures au point de contact cutané, aa combustion interne des organes traversés par le courant (nécrose du tissu musculaire, thrombose (obstruction, formation de caillot) dans les petits vaisseaux, …).

aa mettre en place une enveloppe (boîtiers de répartition, armoire électrique), qui ne peut être ouverte qu’au moyen d’une clé et une fois le courant coupé

EFFETS PARALYSANTS :

aa séparer ou écarter, de manière à mettre les parties actives hors de portée de main

aa les crampes musculaires peuvent empêcher la personne électrocutée de se 'décoller' de la conduite,

aa entraver l’accès aux parties actives (clôtures, barrières, …)

aa une paralysie des muscles respiratoires et cardiaques peut entraîner un arrêt cardiaque.

Il est aussi possible de prévenir le contact indirect :

EFFETS STIMULANTS :

aa mettre à la terre les éléments conducteurs des appareils : la décharge est retournée vers la terre, plutôt que vers une personne

aa perturbation du rythme cardiaque, aa fibrillation ventriculaire pouvant entraîner un arrêt cardiaque.

aa installer un différentiel : le courant est interrompu immédiatement en présence d’un courant de fuite passant à travers un corps étranger

EFFETS INDIRECTS : aa brûlures aux mains, au visage et aux yeux, provoquées par l’arc électrique en cas de court-circuit,

aa doubler ou renforcer l’isolation, de manière à réduire très fortement le risque de défauts

aa désagréments, séquelles ou complications (cardiovasculaires, neurologiques,…) qui ne surviennent qu’après un certain temps.

aa utiliser des appareils à très basse tension de sécurité (TBTS)

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ACTU

: Un nouveau job de feu

réparateur de matériel électronique Bonne nouvelle pour les électrotechniciens ! Une nouvelle profession s’ouvre à eux : réparateur de matériel électronique. Une nouveauté que l’on doit à ... l’économie circulaire.

CHAQUE ANNÉE, 50 MILLIONS DE TONNES DE MATÉRIEL ÉLECTRONIQUE SONT MIS AU REBUT. UNE VÉRITABLE MONTAGNE, DONT UNE PARTIE PEUT ÊTRE RÉPARÉE ET RÉUTILISÉE. 16


UN BON RÉPARATEUR S’Y CONNAÎT DANS TOUT UN TAS DE CHOSES. IL DOIT MAÎTRISER LE DOMAINE DES APPAREILS ÉLECTRIQUES ET ÉLECTRONIQUES, ET ÊTRE CAPABLE DE RECONNAÎTRE LES PRODUITS DANGEREUX.

EUH... ÉCONOMIE CIRCULAIRE, VOUS DITES ? C’EST QUOI, ÇA ? L’économie circulaire consiste à essayer de réutiliser ou de recycler les matériaux et les produits au maximum. Les vieux appareils électriques et électroniques produisent des tonnes de déchets. L’électronique est même le flux de déchets qui connaît la croissance la plus rapide au monde. Cela n’a rien d’étonnant quand on pense au nombre d’enfants qui ont déjà leur smartphone à l’école primaire. Selon les estimations, on jette chaque année jusqu’à 50 millions de tonnes de matériel électronique. Rien qu’en Belgique, le volume annuel de déchets électroniques atteint déjà 115 585 tonnes !

DE QUOI CRÉER DE NOUVEAUX JOBS ! Il est grand temps que le secteur des électriciens commence à appliquer les principes de l’économie circulaire. Mais pour cela, il faut des nouveaux métiers. L’OVAM, qui est responsable de la gestion et du traitement des déchets en Flandre, a identifié ces nouvelles professions. Le premier job qui saute aux yeux, c’est le gestionnaire de l’information : il partage les connaissances sur les matériaux et les produits avec les négociants, les réparateurs et les consommateurs. Vient ensuite le steward environnemental, qui encourage les designers à penser au réemploi dès la phase de création. Sur la troisième marche, nous retrouvons le dénicheur de matériaux, qui met toute son énergie à trouver les nouveaux matériaux de demain. Mais c’est le réparateur qui endosse le rôle-clé. Ce magicien de l’électronique est capable de réparer ou d’upgrader les produits. Ainsi, il n’est même plus nécessaire de les recycler : le réparateur leur donne immédiatement une deuxième vie.

ET POUR TOI, QU’EST-CE QUE ÇA VEUT DIRE ? Un bon réparateur s’y connaît dans tout un tas de choses. Tu dois maîtriser d’innombrables appareils électriques et électroniques, et être capable de reconnaître les produits dangereux. Tu dois aussi disposer de pièces de rechange, ou même pouvoir les fabriquer toi-même. Avec une imprimante 3D, par exemple. Mais comment savoir ce que tu dois faire exactement ? Tu peux compter sur la technologie open source. En clair : les informations que les fabricants mettent librement à disposition.

CONCLUSIO N: La d

emande cro issante de réparateurs t’ouvre de su perbes perspective s profession nelles pour l’avenir . A condition de connaître à fond l’ électr onique d’aujourd’hu i et d’être prê tà continuer à apprendre e t à te former pend ant toute ta carrière. Un beau dé fi à relever, n on ?

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L'ECOLE

T E IC l’ e d s e v lè é s e D e d ix r p le é n g a g t n o l’innovation au t s e t n o C ic n o r t a c Me Le Mecatronic Contest est un concours qui s’adresse aux élèves du secondaire des filières techniques. Pour les 16 écoles qui y ont participé en mai dernier, ce fut l’occasion de montrer le savoir-faire de leurs élèves. Encore une fois, l’ICET de Bastogne s’est lancé dans l’aventure. Et a remporté le prix de l’innovation. Pour participer au concours, l’ICET de Bastogne a eu l’originalité d’inscrire une équipe composée d’élèves de 1ère année (12-13 ans) et d’élèves de 6e qualification électricien automaticien. « Les rhétos ont conçu un prototype, sorte de laboratoire automatisé qui réalisait des expériences physiques simples : effet de vide, effet ventouse, effet Vortex, transfert de chaleur par rayonnement et pression dans les solides. Ces expériences permettaient aux élèves de 1ère année de découvrir de manière pratique ce qu’ils

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étudiaient au cours de sciences », se réjouit Philippe Henrotte, directeur de l’école. Ces différentes expériences ont été filmées et présentées au jury du concours par l’ensemble des élèves. « Ils ont tous été récompensés en recevant le premier prix de l’innovation. Espérons que cette belle expérience suscitera des vocations de techniciens dont le monde industriel a tant besoin », conclut le directeur.


Remise du prix du prix de l’innovation au Mécatronic Contest organisé par la Haute Ecole Henallux de Seraing

ANTOINE, 13 ANS, ÉLÈVE EN 1ÈRE ANNÉE Antoine fait partie des élèves de 1ère année qui a participé au concours. « Ça m’a vraiment énormément plu d’apprendre au contact des élèves de 6ème. J’ai toujours été attiré par l’électricité et cette expérience m’a vraiment confirmé que je voulais choisir cette option dans 2 ans, et à terme, en faire mon métier ».

JÉRÔME, 17 ANS, ÉLÈVE EN 6E QUALIFICATION ÉLECTRICIEN Jérôme fait partie des rhétos qui ont conçu le prototype. « On y a travaillé toute l’année. Gagner le concours nous a procuré beaucoup de fierté, de la confiance en nous. On a aussi pris conscience de la force du travail en équipe ». Motivé par le concours et fraîchement diplômé, Jérôme s’est d’ailleurs inscrit en graduat en mécatronique à Seraing (Hénallux). « Ça m’a vraiment conforté dans mon choix professionnel et permit de prendre de l’assurance ».

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L'ECOLE

av ur au tr e chale d rt fe s tran u vide. nce du Expérie matériaux et d ts différen

Expérience permettant de montrer la répartition d’une force sur une surface.

ers de

L’ensemble du jury présent lors de la présentation du projet de qualification.

Florent et Jérôme av ec un mem lors de leu bre du jury r qualificati on

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HELLO

Chaque numéro de Watt’s Up donne la parole à un nouveau venu dans le secteur des électriciens, qui raconte sa (jeune) expérience, et dit au revoir à un élève en électricité (dans l’espoir de le revoir très vite !). Dans cette édition : Gilles a fait ses débuts il y a quelques mois comme technicien en détection incendie, tandis que Jens a définitivement quitté les bancs de l’école à Nijlen, en province d’Anvers.

Hello... GILLES

Après des études secondaires générales, Gilles a fait plusieurs essais avant de trouver sa voie. D’abord kiné, puis le droit, … C’est finalement dans un bachelier en automatisation qu’il s’épanouira. « Ça m’a plu parce que ça regroupe de l’électricité, de l’électronique et de la programmation d’automates ».

GILLES :

Après ces 3 années de formation technique, il n’imaginait pas travailler chez BEMAC, entreprise spécialisée dans la détection incendie. Et pourtant, un CV envoyé, un entretien qui s’est bien passé, et le tour était joué ! Cela fait déjà maintenant 9 mois qu’il y travaille comme technicien en détection incendie. « L’aspect technique est très intéressant. Lors des dépannages, on doit bien se creuser les méninges (rires) ». Quand nous l’avons rencontré, il était occupé à tester les batteries du central incendie d’une crèche pour vérifier que tout était en ordre.

CARTE D’IDENTITÉ NOM

Gilles Hurdebise

ÂGE

25 ans

FORMATION

Bachelier en automatisation

TRAVAIL

Technicien en détection incendie

v

« J’aime le mélange entre la technique et les contacts humains »

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. . . e y b d o o G JENS CARTE D’IDENTITÉ

LE BULLETIN DE GILLES TÂ C H E S

9/10

acts humains. On voyage, on est Il y a de la technique et des cont . souvent sur les routes, j’aime bien

R E S P O N S A B I L I T É

9/10

mes de détection incendie tout Je réalise les entretiens des systè On nous fait confiance, on est tier. chan sur 2 seul. Parfois, on est n qui nous supervise. qu’u libres, même si on a toujours quel VA R I É T É

8/10

c’était travaille dans une crèche. Hier, C’est très varié. Aujourd’ hui, je es. epris entr des isses les coul un cinéma. On découvre vraiment

S T R E S S

8/10

de stress. En dépannage, il y en En entretien, il n’y a pas beaucoup client, on doit trouver ce qui ne du -vis Vis-à . plus a déjà beaucoup fonctionne pas et vite.

S A L A I R E

9/10

On a beaucoup d’avantages, C’est conforme à mes attentes. des chèques-repas. Et on reçoit et été soci de re voitu une comme des formations. C O L L È G U E S

10/10

t, pour ma formation, j’ava Ils sont vraiment sympas. Au débu coup appris. beau m’a parrain dans l’entreprise qui

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is un

NOM

Jens Van Dyck

ÂGE

19 ans

FORMATION

7e année de spécialisation en électricité industrielle au Githo de Nijlen


GOODBYE « J’ai commencé par l’électromécanique mais, comme j’étais systématiquement moflé en français, je suis passé à la mécanique et à l’électricité. (rire) Je ne l’ai pas regretté une seule seconde. Je trouve fascinant d’assembler quelques composants et d’arriver à quelque chose de totalement nouveau. Par exemple, quelques élèves de ma classe ont fabriqué une machine à crêpes : la pâte est versée sur une plaque de cuisson, sur laquelle une deuxième plaque de cuisson vient se poser, la crêpe est retournée et la première plaque se soulève, révélant une véritable et délicieuse crêpe … et tout se fait automatiquement !

JENS :

Je préfère les applications industrielles de l’électricité plutôt que les résidentielles. Pendant mon stage chez SPIE Belgium, j’ai élaboré une trieuse de billes, séparant les billes métalliques des billes en verre. Et pour notre qualif, nous avons conçu la domotique pour un bus publicitaire : comptoir-frigo, lumière et son réglables sur le GSM, écrans TV auxquels un ordinateur portable peut être branché … C’était super intéressant, et c’est moi qui ai dessiné et conçu tout le schéma. Cela représente des jours entiers de réflexions et de vérifications avant de pouvoir passer à la phase de construction. J’aime particulièrement cette diversité des tâches. C’est comme un grand puzzle à assembler. Quand on arrive en secondaire, on se dit parfois que les profs sont trop stricts. Mais aujourd’hui, je comprends que c’est grâce à cette discipline que nous sommes arrivés aussi loin. Je quitte une école fantastique, mais je n’ai pas encore envie de travailler tout de suite. J’aimerais d’abord me perfectionner en électronique. Je vais donc chercher la haute école qui me convient. Après, je me lancerai dans la vie active. »

M O D E R N I T É

LE BULLETIN DE JENS

9/10 L’électricité existe depuis longtemps, mais les applicatio d’aujourd ’hui sont ns très variées et comp lexes. En plus, il fau continuer à se forme t r tout au long de saID-KIT carrière, ce qui est stimulant. NAAM R E S P O N S A B I L I T É

v

Jens Van Dyck

LEEFTIJD

19 jaar

8/10 L’électricien a de gra ndes STUDIE responsabilit7e specialisatie és.jaar Après garde les lumières tou t, c’est lui qui allumées. Tout do it Industriële donc être paElektriciteit sécurisé et branché rfaitement . Faute de quoi, les co aannshet Githo Nijlen lourdes. éque nces pe uvent être

« Je vais d’abord chercher la haute école qui me convient. Après, je me lancerai dans la vie active. »

D I V E R S I T É

7/10 Les électriciens pe uvent passer une jou rnée à rainurer, dé et tirer des câbles couper mais, dans de nomb reux autres secteu vraiment innover et rs, ils vont créer de nouvelles choses. C’est passi onnant ! S T R E S S

Le stress est dû au L O O N

x délais. Il faut faire

6/10 avec.

8/10 Il y a plus de travai l que de candidats, ça doit faire monte salaires. r les

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Tes 15 minutes de gloire ?

Ta vie de futur électricien ne s’arrête donc pas à cette dernière page. Deviens fan et découvre en primeur les dernières infos du secteur, des vidéos marrantes, les nouveautés et des concours avec de superbes cadeaux à la clé.

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