WATT's Up n° 2

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n° 2  2012 le magazine des Electrocracks

L’avenir, c’est maintenant!

une initiative de


sommaire

nr. 2  2012

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Euroskills 2012: Tous derrière Pierre-Olivier!

Un stagiaire qui n’en a pas l’air

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L’ecole

Collège Technique Saint-Jean Wavre

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Le metier

Installateur électricien en nautique

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SOMMAIRE

Colophon WATT’s UP est une publication de Restez branchés, une campagne menée par Formelec en vue d’attirer les jeunes vers les formations et les métiers de l’électricité. Restez branchés Formelec asbl Avenue du Marly 15/8 boîte 2 1120 Bruxelles Tél. 02 476 16 76 Fax 02 476 17 76 www.restezbranches.be info@restezbranches.be

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en vadrouille avec…

Restez branchés est une campagne menée par Formelec à l’initiative de ses partenaires sociaux, à savoir les organisations syndicales CSC-ACV METEA, MWB-FGTB et ABVV-Metaal et les organisations patronales ANPEB, FEDELEC, FEE et NELECTRA. La campagne vise à augmenter l’afflux d’ouvriers dans le secteur des électriciens et s’adresse non seulement aux jeunes et à leurs parents, mais aussi aux employeurs, aux écoles et aux centres de formation.

un technicien alarmes incendie

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Travail de fin d’études

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Une étincelle qui se perpétue…

Editeur responsable: Hilde De Wandeler Concept et réalisation: Link Inc (www.linkinc.be) Rédaction: Link Inc Lay-out: Zeppo (www.zeppo.be) Photos: Sven Van Baarle

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REMUE-MÉNINGES

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Vou projet s avez un intére Par ssa info@rlez-nous-en nt? estezb s rancheur s .b e

news

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Un stagiaire qui n’en a pas l’air… Ses journées (4 par semaine), il les passe principalement sur site, pour des sociétés comme Sunparks Vielsalm où Newelec s’est chargé de la détection incendie, ou encore chez Cockerill, dans le cadre d’un nouveau bâtiment, où il a fallu installer des câbles et des chemins de câbles, raccorder des prises, des interrupteurs, fixer des goulottes et placer et raccorder le coffret. Il travaille également dans l’atelier de câblage, pour des clients qui commandent des coffrets, comme l’Opéra Royal de Wallonie. Le cinquième jour, il suit les cours théoriques à l’IFAPME. Le chef d’équipe lui fournit du feedback sur le meilleur outil à utiliser dans un cas de figure particulier ou sur les gestes à corriger. Une fois par an, les professeurs et l’équipe se retrouvent sur le terrain pour évaluer sa motivation, son envie d’apprendre, etc. «D’un point de vue humain, le plus difficile, ce sont les responsabilités, apprendre à communiquer et trouver sa place.»

Le principal projet sur lequel Sébastien a travaillé, c’est le nouveau dispatching à la cokerie de Seraing. Installé au centre de l’usine, c’est de là que les opérateurs ont une vue d’ensemble sur l’usine, pilotée par des automates qui actionnent des moteurs, des vannes, etc. Le but était de rassembler les différents opérateurs disséminés dans l’usine en un seul lieu afin qu’ils puissent visualiser les 140 batteries du four à coke. En plus de l’installation électrique en tant que telle, il a fallu rassembler et rapatrier les données pour pouvoir relancer les serveurs. «C’est mon premier projet à long terme. J’ai apprécié l’aspect global de la mission, c’était très valorisant d’y travailler du début à la fin.» «Ce que j’apprécie dans cette entreprise, c’est la bonne ambiance sur chantier, le côté accessible de la hiérarchie et l’apprentissage au quotidien… même si parfois j’aimerais progresser encore plus vite.»

«Sur le plan technique, il s’agit plutôt de la dénomination des pièces, qui peut varier par rapport à ce que l’on a appris, ainsi que la compréhension des consignes.»

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Sébastien Depont 22 ans stagiaire chez Newelec


Le stagiair

Newelec est une entreprise familiale qui compte aujourd’hui ± 25 employés et une centaine d’ouvriers. Sa principale activité couvre l’étude, la réalisation et la maintenance d’installations électriques dans les secteurs industriel (Caterpillar, Inbev, Carmeuse, …), de l’infrastructure (Tihange, centrale TGV Angleur,…) et tertiaire (hôpitaux, maisons de repos). Elle possède également un atelier de réalisation de tableaux et un département automatisation et supervision et réseautique industrielle.

Christophe Leclercq, administrateur-directeur de la société «L’engagement d’un stagiaire a été le fruit du hasard. Sébastien est notre premier stagiaire, mais on renouvellera certainement l’expérience maintenant que des contacts ont été établis avec l’IFAPME.» Contrairement à l’électricité en bâtiment, l’électricité industrielle demande un écolage plus long et particulier, mais c’est cette diversité des tâches qui motive également les stagiaires, ils ne sont pas préposés aux tâches plus ingrates et ont l’occasion de toucher à tout. Il est traité comme tout autre membre du personnel. Il reçoit les formations et informations liées à la sécurité et participe aux réunions auxquelles sont conviés les autres ouvriers.

«Dans cette entreprise familiale, si la personne a un bon potentiel technique et humain, l’engagement de stagiaires constitue un canal de recrutement qui permet de former directement le jeune à notre métier et de déboucher, pourquoi pas sur un CDI (contrat à durée indéterminée). Par potentiel humain, comprenez : la rigueur, le savoir-vivre, le savoir-être, le respect du client, la logique de service, … Mais pour rester performant dans le domaine de l’électricité, pas question de s’endormir sur ses acquis. Notre entreprise met donc également l’accent sur la formation continue tout au long de la carrière de ses collaborateurs, par le biais de contact réguliers avec Formelec, un organisme qui aide les entreprises à trouver la formation qui convient au moment opportun.

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Son représentant, Luc Dechany, visite une fois par an la société afin d’obtenir des informations de terrain, aborder les plans de formation, présenter les nouveautés et proposer des questionnaires sur les jeunes et le travail.»

Les relations avec Formelec sont excellentes et le contact se passe naturellement. Formelec est orienté vers les PME, mais également vers les gros électriciens comme Newelec.


EUROSKILLS 2012 Tous derrière Pierre-Olivier! Le championnat européen des métiers techniques et manuels est organisé tous les 2 ans, en alternance avec le championnat mondial WORLDSKILLS. Après Lisbonne en 2010 et avant Lille en 2014, EUROSKILLS fait étape à Spa-Francorchamps. EUROSKILLS, qu’est-ce que c’est? L’objectif poursuivi par les organisateurs de l’évènement est de promouvoir les métiers manuels et techniques auprès du public, notamment par le biais de compétitions de haut niveau et d’améliorer l’image de l’Europe dans le monde en encourageant l’innovation dans les qualifications professionnelles européennes. Ce qui fait la particularité d’EuroSkills, c’est l’association de 3 concepts complémentaires: «voir, faire et informer». EuroSkills est donc bien plus qu’une simple édition européenne du Mondial des Métiers. En parallèle aux compétitions, les visiteurs peuvent ainsi assister à diverses démonstrations et même s’essayer à certains métiers sous la direction de vrais professionnels.

EUROSKILLS, le concours EuroSkills est une compétition ouverte: tous les candidats sont cotés sur base de leur performance individuelle, et l’accent est également mis sur le travail en équipe. Pendant 3 jours, les 460 participants attendus à Spa-Francorchamps s’affronteront pour décrocher une médaille d’or, d’argent ou de bronze, ou encore un médaillon d’excellence.

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EUROSKILLS, les métiers Cette année, pas moins de 44 métiers seront représentés, classés selon 5 catégories: Creative arts & fashion, Transportation & logistics, Manufacturing & engineering technology, Information & communication technology, Social, personal & hospitality services et, bien sûr, Construction & building. Concrètement, les participants seront fleuristes, tailleurs de pierres, techniciens autos, soudeurs, mécatroniciens, infographistes, cuisiniers, aides-soignants ou encore électriciens. EUROSKILLS, les présélections Chaque pays envoie la crème de ses techniciens pour porter haut ses couleurs. En Belgique, les meilleurs candidats sont sélectionnés par Skillsbelgium. Pour la catégorie installation électrique, les épreuves de présélection se sont déroulées sur 3 jours au terme desquels 3 finalistes sont sortis du lot: Remi Jossa, Sébastien de Maere D’Aertrycke et Pierre-Olivier Van Isacker. Tous les trois bénéficient actuellement d’une préparation spécifique pour la compétition européenne, mais un seul sera à Spa pour défendre nos couleurs: Pierre-Olivier Van Isacker (20 ans), médaille d’or aux présélections nationales.


euroskills

Pierre-Olivier Van Isacker, l’interview Pierre-Olivier, comment es-tu arrivé dans l’électricité?

«Un peu par hasard pour être franc. Mes parents travaillent dans le domaine médical et paramédical. Quand j’étais en 3e secondaire, j’étais très dissipé à l’école et mon père a imaginé une punition assez originale. Il m’a envoyé travailler une semaine chez un boucher, une semaine chez un imprimeur et une semaine chez un électricien. C’est ainsi que j’ai trouvé ma voie.»

EuroSkills 2012 en quelques chiffres

27 pays 44 métiers 460 participants 18 chaînes de télévision 500 bénévoles plus de 40.000 visiteurs

Peux-tu nous résumer ton parcours depuis lors?

«J’ai choisi de suivre la formation d’électricien à l’IFAPME. Puis j’y ai aussi fait mon patronat. Ensuite, j’ai travaillé un an dans le bâtiment. Et là, je travaille depuis quelques mois chez ORES, une entreprise magnifique où je me vois très bien gravir les échelons peu à peu et construire mon avenir.» La société te soutient dans cette compétition?

«Ils sont vraiment à fond derrière moi. Il faut dire qu’ils commencent à avoir l’habitude. L’an dernier, j’ai déjà représenté la Belgique à WorldSkills, à Londres. Mon patron m’a toujours laissé le champ libre et m’a permis de participer pleinement au concours. C’est un plus pour moi, mais aussi pour l’entreprise et pour son image de marque.»

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Retrouve toutes les infos sur ww w.euroskills2012.be

voir aussi

NEWS (p24)

Rendez-vous sur le circuit de Spa-Francorchamps du 4 au 6 octobre 2012. L’entrée est gratuite!


Quand les electriciensresidentiels font tourner

la mecanique

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l’école

Ronald Vanderborght, chef d’atelier des Professionnels en Electricité – Résidentiel au Collège Technique Saint-Jean à Wavre, nous guide à travers sa section : «Voici l’atelier dans lequel nos élèves travaillent habituellement. Il s’agit principalement de cloisons en bois sur lesquelles ils installent des prises, interrupteurs, etc. Les années inférieures installent le tout en apparent, tandis que les 5e travaillent avec du matériel encastrable. Ils y câblent également des coffrets.» Alors, un atelier, oui, mais un atelier vide. Apparemment, c’est de l’autre côté de la rue que l’on peut trouver les élèves, dans l’atelier de … mécanique ! Maxime, Bryan, Sébastien, Kévin et Jonathan, tous les cinq en 5e Professionnel Electricité – Résidentiel, s’occupent d’un « vrai » chantier au sein même de leur école. L’objectif est de remettre en conformité les locaux de l’atelier de mécanique. Après les travaux, l’électricité doit correspondre en tous points aux prescriptions du RGIE (Règlement Général sur les Installations Electriques).

Concrètement, cela implique de démonter partiellement l’installation existante, remettre d’équerre ce qui ne l’est pas, rattacher les câbles, fixer les attaches à la bonne distance, … De nouveaux circuits ont également dû être ajoutés, ainsi que de nouvelles protections pour chaque installation. Des éléments superflus, comme des boîtes de dérivation, ont également été supprimés afin de simplifier l’installation.

Maxime et Bryan travaillent dans le coffret, qui a également dû être remplacé, car la terre était coupée. Et les fusibles ont été remplacés par des disjoncteurs. Sébastien fixe des câbles à l’aide du niveau à laser tandis que Kévin et Jonathan tirent des câbles dans les tubes reliant les deux parties de l’atelier de mécanique.

Bryan Dumoulin, 18 ans : «Avant, lorsqu’un fusible sautait, il fallait changer le fusible. Aujourd’hui, avec les disjoncteurs, il suffit juste de les réarmer. C’est une protection contre les courts-circuits et la surchauffe.» Maxime Boitchuk, 19 ans : «Il y avait des prises et de l’éclairage sur le même disjoncteur, il a fallu tout séparer pour recalibrer l’installation.»

Jonathan Rendez, 17 ans :

Kevin Renier, 18 ans : «Ce qui me plaît dans l’électricité, c’est la réflexion théorique derrière chaque geste.»

«J’aime l’aspect pratique : forer, tirer les câbles, placer les tubes.»

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l’école

Fais gaffe ! Des travaux électriques ne s’envisagent pas sans règles élémentaires de sécurité. Il y a les règles de sécurité de base, comme les EPI (Equipements de Protection Individuels), c’est-à-dire le casque dans certaines circonstances, les lunettes de protection, les bottines de sécurité. Viennent ensuite les prescriptions de sécurité en fonction de la nature du travail. De petits travaux en hauteur doivent par exemple être effectués obligatoirement sur une échelle ou sur une escabelle… pas sur un tabouret posé sur une chaise posée sur une table… Lors d’un travail sur échafaudage, on ne peut dépasser une certaine hauteur sans harnais de sécurité, par exemple. Monsieur André, professeur d’électricité dans le 3e degré «Lors de la manipulation d’une installation, la première chose à faire, c’est la mise hors tension, évidemment, qui se vérifie à l’aide du multimètre. Ensuite, on intervient, et puis on remet l’installation en service. On n’a jamais eu d’accident « électrique ». Par contre, de petites blessures, des coupures, cela arrive encore bien. Les élèves n’ont pas de cours spécifique portant sur la sécurité dans la pratique et ne sont pas toujours conscients de cet aspect dans le cadre de l’école, mais dès qu’ils commencent à travailler pour un patron, cela coule de source.»

Quand les profs retournent a l’école… Pour se maintenir au meilleur niveau, les professeurs bénéficient d’une formation continue donnée par le SEGeC, sur les nouvelles technologies comme la domotique, par exemple. Il s’agit de formations non imposées regroupant un maximum de 10-12 participants. Parallèlement, il existe des formations obligatoires tous les deux ans. Il peut s’agir d’informatique, d’aide à la tenue d’un cahier de cotes, d’un support en DAO (dessin assisté par ordinateur). Les professeurs se rendent également en formation préalable dans les CTA (Centres de Technologies Avancées), avant que leurs élèves n’y transitent. Cette année, les élèves du Collège Technique SaintJean se sont rendus deux jours dans le CTA de Charleroi pour s’y familiariser avec la domotique. Ils y retourneront d’ici peu pour leur évaluation.

Et les stages ? Les élèves suivent trois petites semaines de stage en 6e année. Monsieur André : «Les patrons sont souvent étonnés qu’il n’y ait pas plus de stages. Les professeurs et les élèves sont également demandeurs.»

A bon entendeur…

Sébastien Modave, 19 ans :

«Le niveau a laser est un appareil fixé sur un trépied qui sert à aligner des éléments, à mettre des choses droites, comme des tubes ou des boîtiers. Il est muni d’un niveau. Lorsque la bulle est au milieu, cela signifie que le laser est droit. Une lumière apparaît alors au plafond ou contre le mur et il suffit de suivre la ligne affichée par le laser et de tirer un trait au même endroit, et ce que vous installerez par la suite sera droit.»

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le mĂŠtier

Abdul Mozafari

Installateur ĂŠlectricien en nautique

Larguez les amarres! 11


Installateur électricien en nautique Du vent dans les voiles, c’est tout ce dont un bateau avait besoin autrefois pour prendre la mer. Les temps ont bien changé, et c’est tant mieux! Aujourd’hui, les bateaux sont bourrés d’instruments électroniques qui leur permettent d’arriver à bon port. L’installation et l’entretien de ces instruments est un travail de spécialiste, un ‘électricien naval’ appelé installateur électricien en nautique. Lorsque nous téléphonons à Abdul, il est en route vers sa mission. Deux heures plus tard, le boulot est fait et il répond avec plaisir à toutes nos questions. Commençons par la plus importante: comment devient-on installateur électricien en nautique? «C’est très simple: en ouvrant très grand les yeux et les oreilles, et en prenant exemple sur les collègues expérimentés. Je suis entré chez Van Stappen & Cada, une société basée dans le port d’Anvers, il y a dix ans, directement après ma formation générale en électricité. Tout ce qui concerne spécifiquement l’électronique nautique, je l’ai appris sur le tas, grâce à mes collègues.» Peux-tu nous donner quelques exemples concrets de ce que vous faites?

«Nous installons des radars, par exemple. Ces systèmes permettent au navigateur de voir en détail la route des autres bateaux sur un écran installé dans la cabine de pilotage. C’est très important, surtout la nuit ou en cas de brume. Nous nous occupons aussi du câblage électrique du pilote automatique, qui gère principalement la navigation. Si l’installation n’est pas parfaite, le bateau ne navigue pas droit. Parfois, nous installons aussi des systèmes GPS, nous travaillons sur les composants électriques des systèmes hydrauliques ou nous plaçons des caméras pour que le commandant

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le métier

puisse avoir une vue sur tout le bateau sans quitter son poste de commande.» Qu’est-ce qui est si spécifique dans les installations électriques d’un bateau?

«Ils doivent résister à l’eau. Tout le matériel doit donc avoir un indice de protection (IP) très élevé, et les câbles sont parfois étamés pour résister à l’oxydation. Il ne faut pas que l’eau de mer puisse attaquer les installations électriques. Par ailleurs, nous travaillons aussi sur des cargos pétroliers, parfois avec du matériel doté d’une protection spéciale contre les explosions.» Qu’est-ce qui est le plus chouette dans le métier?

«La diversité, sans hésiter. Chaque travail est un nouveau challenge. A chaque fois, nous devons trouver la solution au problème avec un seul objectif en tête: remettre le navire à l’eau. Quand nous travaillons sur de nouveaux bateaux, ce sont souvent de gros travaux et nous fonctionnons en équipes. Mais pour les réparations sur d’anciens bateaux, je suis souvent seul sur le pont. Dans ce cas, je porte une grande responsabilité. Dernièrement, je suis parti deux jours en France, pour un bateau qui était en cale sèche depuis pas moins de deux ans. Avec le navigateur, nous avons tout remis en état et il a pu reprendre la mer. Il y a de quoi être fier de son travail dans ce genre de situation!» As-tu parfois la possibilité de naviguer, toi aussi?

«Ça arrive. Quand nous avons travaillé sur le système de pilotage, par exemple, il est important de faire un test sur l’eau pour vérifier que le bateau file droit. Dans ce cas, nous faisons un petit tour sur l’Escaut avec le pilote.»

Envie de voir Abdul en action? www.restezbranches.be/eleves/m etiers

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Installateur électricien en nautique

On recherche… un installateur électricien en nautique (m/f) Johnny Van Stappen emploie huit techniciens comme Abdul. Il confirme ce que nous pensions: les opportunités sont nombreuses pour ceux qui ont suivi une formation générale en électricité et qui veulent travailler dans les bateaux. Il va de soi que la plupart des entreprises du secteur se trouvent à proximité des ports. Que fait l’installateur électricien en nautique? Il détermine le matériel le plus approprié et cherche le meilleur endroit pour installer le câblage et les composants. Il lit les schémas, rassemble le matériel et fait le montage à bord du bateau. Il installe des câbles, des goulottes, des détecteurs, des interrupteurs, des boîtiers, des transformateurs, etc. Pour une réparation, il détecte les problèmes et remplace éventuellement des pièces. Il branche tout et vérifie que l’installation fonctionne. Il pratique éventuellement des tests complémentaires sur la sécurité et l’isolation du matériel. Il informe le client sur le fonctionnement de l’installation. Il part faire un essai sur l’eau pour contrôler le bon fonctionnement des systèmes installés.

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en vadrouille avec…

L’ORANGE ET LE ROUGE Watt’s Up a rendez-vous. Où? A Gand, dans la rue Overpoortstraat connue pour ses nombreux cafés estudiantins. Quand? En tout début d’après-midi. La plupart des cafés sont encore déserts. Avec qui? Pieter Himpe, en pleine installation d’une centrale de détection d’incendie dans un immeuble de kots.

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Technicien en systèmes d’alarmes incendie

Nous slalomons entre les coffres à outils et les disqueuses dans l’étroite cage d’escalier. Tout est recouvert de poussière après la récente installation des plaques de plâtre. Des câbles électriques gris, oranges et rouges sortent des plafonds et des murs de toutes les pièces. L’équipe en action est celle de la société Elektro Himpe de Waregem. Pieter nous guide à travers son domaine d’expertise: celui des câbles oranges et rouges. Commençons par le commencement. Comment as-tu atterri ici?

L’année passée, j’étais encore sur les bancs de l’école. Plus précisément en spécialisation sécurité (7e année). Ensuite, j’ai suivi une série de formations sur l’installation de systèmes de sécurité. J’ai ainsi obtenu tous les certificats nécessaires pour devenir installateur agréé. Depuis septembre, je travaille à temps partiel dans l’entreprise de mon père et à temps partiel en tant qu’indépendant, avec ma propre agréation. La plupart du temps, j’installe des systèmes électroniques anti-intrusion dans des entreprises. Mais dans les appartements ou dans les kots, comme ici, j’installe plutôt des systèmes de détection d’incendie. Tout le monde doit-il installer un détecteur d’incendie chez lui?

Ce n’est pas obligatoire dans les maisons particulières, mais c’est fortement conseillé. On n’est jamais trop prudent avec le feu. En revanche, celui qui veut transformer sa maison en kots d’étudiants doit, dans la plupart des communes, équiper l’immeuble non seulement d’une installation électrique agréée,

mais aussi de détecteurs de fumée et d’une centrale d’alarme incendie. Les détecteurs de fumée se posent au plafond?

En effet. Au fait, vous saviez que le plus grand danger dans un incendie, ce ne sont pas les flammes, mais les fumées toxiques? On meurt asphyxié avant même d’être touché par les flammes. Comme la fumée est plus légère que l’air, elle monte au plafond et remplit l’espace du haut vers le bas. Donc, pour détecter la fumée à temps, le détecteur de fumée doit être installé le plus haut possible, aux plafonds des cages d’escaliers et des différentes pièces. Certains détecteurs de fumée à piles peuvent fonctionner 5 ou 10 ans et doivent juste être installés, mais pas raccordés à une centrale. Mais dans des situations comme celle-ci, il faut obligatoirement des détecteurs raccordés à un système d’alarme. Je vois des câbles rouges et des câbles oranges. Pourquoi?

Le rouge est la couleur des câbles tirés pour les systèmes de détection d’incendie. Ici, nous installons des détecteurs de fumée optiques. Si le rayon laser est interrompu par la

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fumée, le système envoie un signal à la centrale d’alarme située dans le hall du rez-de-chaussée. Il y a d’abord une ‘pré-alarme’, uniquement au niveau de la centrale. Les habitants peuvent désactiver cette pré-alarme, nous programmons sa durée. Mais dans un grand immeuble comme celui-ci, avec de nombreux étages, nous devons placer plusieurs sirènes. Si personne ne réagit à la pré-alarme, les sirènes se mettent à sonner. Les câbles qui alimentent les sirènes sont des fils oranges ignifuges. Ils doivent pouvoir résister une heure aux flammes. C’est certainement un métier d’avenir?

Je viens seulement de commencer, mais je pense en effet que c’est un métier d’avenir. La demande en matière de systèmes anti-intrusion ne va pas diminuer, et la législation concernant la sécurité anti-incendie va sans doute encore se renforcer. C’est un chouette métier, car on procure un sentiment de sécurité aux gens. Et c’est génial de travailler avec mon père. Son équipe s’occupe du câblage et moi, du système de sécurité!


en vadrouille avec…

Pieter Himpe Waregem Bientôt 20 ans Expert en systèmes d’alarmes anti-intrusion et anti-incendie

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e d l i a v a UN Tr AS P s e ud Fin d’Et TRES U A ES L COMME L’année scolaire arrive à sa fin. Pour les élèves de dernière année, cela signifie que c’est l’heure du TFE! Koen et Lander (de l’institut VTI de Zandhoven) travaillent depuis le mois de septembre à leur travail de fin d’études: la construction d’un stand ‘énergie’ pour le Techno Trailer (un équivalent flamand du Techni Truck liégeois).

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L’école

Vélo, vent ou soleil

LE TECHNO TRAILER (T2)

Koen et Lander : «Nous avons créé un panneau pour que les jeunes expérimentent la consommation d’énergie. Le panneau comprend trois sources d’énergie renouvelable: un vélogénérateur, une éolienne et des panneaux solaires.

La commande à la base de ce TFE a été passée par l’organisation qui se cache derrière le Techno Trailer, qui finance le projet.

Le cœur du TFE

Mais ce dont Koen et Lander sont le plus fiers, c’est de leur boîtier PLC (voir encadré), le cœur de leur TFE. «Ce boîtier traite toutes les données. 3 résistances, qui correspondent aux différentes puissances des récepteurs, simulent la consommation des appareils électroménagers.» Selon Koen et Lander, le plus dur a été d’installer tous les composants dans le boîtier et d’écrire le programme. Un technicien en automatisation sommeillerait-il en eux? «Nous devons d’abord mener ce projet à bien! Après, on verra.»

QOUI?

Un camion rempli d’expériences électriques et scientifiques. Les élèves de 5e et 6e années de l’enseignement primaire y découvrent la technologie et la chimie grâce à des expériences et des robots interactifs, le tout sous l’œil attentif d’un expert. Grâce à qui?

La province d’Anvers, le RTC d’Anvers, Formelec, le secteur de la chimie et de la métallurgie avec le soutien du Gouvernement flamand.

Le boîtier PLC

Le PLC (Programmable Logic Controller) est un appareil électronique doté d’un microprocesseur, qui commande ses sorties sur la base des informations qu’il reçoit de ses diverses entrées. Dans l’industrie, les machines sont généralement commandées par des systèmes PLC. Ceux-ci constituent l’élément le plus important en automatisation. La manière dont le PLC lit ses données dépend des cartes d’interfaces installées et les systèmes bus que les différents appareils utilisent pour s’échanger des données.

Envie de savoir ce que fait un technicien en automatisation? Regarde la vidéo sur

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Une etincelle qui se perpetue… La cuisine, très peu pour elle! Imke Dekeyzer (21 ans) a choisi l’électricité avant de se spécialiser dans la maintenance des systèmes automatisés industriels. ‘J’adooooooore mon métier’, dit-elle.

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Une étincelle qui se perpétue…

Un(e) électricien(ne) parle de sa passion pour le métier Apprendre, apprendre, toujours apprendre On dirait qu’elle est en train de faire un scoubidou, mais ça n’a rien d’un jeu. Imke est sur un marchepied, devant le boîtier central d’un système de sécurité situé dans l’entrée d’une nouvelle construction. Elle dénude et torsade minutieusement des fils de toutes les couleurs. ‘Ce n’est pas le plus amusant’, admet-elle. ‘Mais c’est une préparation nécessaire. Ce boîtier va encore accueillir un module en plus de la carte mère. Raison de plus pour que tout soit nickel.’ Elle a commencé par dresser la liste de la zone. Elle sait parfaitement quels câbles concernent le salon et quels câbles concernent le hall. Elle peut donc directement les brancher à la carte et commencer la programmation. Jusqu’à présent, elle le faisait sur le clavier du système de sécurité, mais aujourd’hui, elle se sert de l’ordinateur portable. Aucun problème, elle a suivi une formation sur le sujet hier. ‘J’apprends encore tous les jours’, explique Imke. ‘C’est ce qui rend mon boulot aussi passionnant.’

classe. ‘C’était un peu Imke Dekeyzer, 21 ans, tendu’, raconte-t-elle. installatrice de systèmes de sécurité: : ‘Mais les garçons ont vite compris qu’il ne «J’ai déjà bien progressé, et fallait pas jouer avec je suis toujours en pleine évolution.» mes pieds. Je sais me défendre.’ Marc, le patron d’Imke, confirme. ‘Heureusede l’UE, ne pas avoir fait l’objet d’une ment, Imke n’est pas du genre à venir condamnation de plus de 6 mois et travailler avec du vernis rose bonbon’, – bizarrement – ne pas avoir travaillé plaisante-t-il. ‘Mais c’est quand même dans la police au cours des 5 derune vraie fille. Notre société est bien nières années. Pour être agréé, il faut connue pour sa technicienne. Imke avoir obtenu le certificat délivré par le a fait son stage chez nous, nous ministère et suivre un recyclage tous avons immédiatement vu qu’elle avait les 5 ans. Pour Marc Van den Broecke, beaucoup de talent. Pourtant, nous il n’est pas facile de trouver ces perles avons un peu hésité avant de l’engarares. Il a un poste à pourvoir depuis ger. Certains clients peuvent être plus d’un an. Du coup, il a dû revoir machos. Quand Imke doit monter ses exigences à la baisse. Désormais, en hauteur pour installer quelque il accepte aussi les candidats sans chose, ils veulent parfois le faire à sa spécialisation. Et il paie la formation place. Beaucoup sont très surpris de obligatoire. Une occasion à ne pas voir arriver une fille pour réaliser leurs manquer! ‘Le technicien en systèmes travaux d’électricité. Mais c’est soude sécurité a la belle vie’, explique vent un avantage: les femmes sont Marc, ‘car il jouit d’une énorme généralement plus soigneuses que liberté.’ les hommes pour les finitions.’ Imke Le top du top est d’accord: ‘Il arrive que les clients Tu veux savoir ce qu’Imke a fait de soient un peu sceptiques au début. Une vraie fille… plus cool ces derniers temps? ‘La Mais ils me disent souvent ensuite ‘Au début, mes parents n’étaient pas semaine passée, nous avons installé qu’ils sont contents que ce soit moi chauds pour que j’étudie l’électricité’, 19 caméras IP dans une entreprise. qui aie fait l’installation.’ se souvient Imke. ‘Ce n’était pas un Ces caméras donnent une image fantruc de filles.’ Mais Imke a persévéré. Agréée par le ministre de tastique. Elles sont difficiles à installer En deuxième année secondaire, elle l’Intérieur et à programmer: un vrai challenge. quitte les sciences sociales pour ‘Mon métier me colle à la peau’, plaiEt quand tout marche comme il faut à l’électricité. ‘J’ai toujours voulu faire sante Imke. Il colle en tout cas à son la fin, c’est tout simplement génial.’ un travail manuel, ça m’amuse plus polo. Systèmes d’alarme, détection Trois raisons… que la cuisine. J’aimerais aussi faire d’incendie, contrôle d’accès, caméras … pour lesquelles Imke adore son job: construire ma propre maison et y de surveillance, vidéo-parlophonie, ‘Tout évolue tout le temps. Cela faire un maximum de mes propres coffres-forts. Voilà ce qui figure, en fait maintenant un an et neuf mains.’ Imke était la seule fille de sa jaune, sur le polo noir de mois que je travaille pour cette VDBS, la société pour boîte, et j’en apprends encore laquelle Imke travaille. tous les jours. C’est passionCette spécialisation nant.’ le s nécessite un certificat du dan r aille Conditions pour trav ‘Le boulot est très varié. Auministère de l’Intérieur. systèmes secteur comme installateur de jourd’hui dans une entreprise, Et chaque technicien de sécurité: demain dans une maison.’ doit remplir des condide s pay ‘J’ai déjà visité toute la Flandre. d’un nt ssa orti être ress tions strictes. Il faut être Sauf le Limbourg, mais j’y vais e enn opé ressortissant d’un pays l’Union eur la semaine prochaine.’

avoir au moins 18 ans ne pas avoir fait l’objet d’une is condamnation de plus de 6 mo ice ne pas avoir travaillé dans la pol ées ann es nièr der 5 au cours des

Envie de voir un collègue d’ imke en action? www.restezbranches.be/eleves/metiers > Technicien en systèmes d’alarmes et anti-intrusion

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Remue-méninges

Une prise de verre «Voilà, c’est là.» Mamy me montre le nouveau socle de prise de courant que son voisin Walter vient de lui installer. Quand je lui ai téléphoné, il y a deux semaines, elle m’a dit que la prise n’allait plus, mais que Walter s’en occuperait. «Mamy, laisse-moi faire: je suis électricien diplômé», lui ai-je répondu. «Mais Walter est un sacré bricoleur, tu sais. » J’ai eu beau insister, Mamy n’en a fait qu’à sa tête. Et me voici, face à ce socle de prise de courant flambant neuf. «Walter a bien fait ça, hein?!» – «Oui, Mamy, c’est très propre.» – «Et c’est plus sûr qu’avant. C’est une prise de verre. L’ancienne était encore un ancêtre, pas en verre.» – «Mamy, on parle d’un socle de prise avec terre. Le verre n’a rien à voir dans l’histoire.» – «Si tu le dis, je veux bien te croire. Mais dis-moi, gamin, qu’en penses-tu? Franchement?» Que vais-je répondre? o Mais on ne peut absolument pas placer de socle de prise avec terre ici: il n’y a pas de prise de terre. o Walter a bien fait de remplacer le socle de prise ordinaire par un socle de prise avec terre. C’est plus sûr. o Super, toutes les fiches entrent dans ce type de socle de prise!

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Remue-méninges

Dispositif différentiel Avant de faire installer des panneaux photovoltaïques sur son toit, mon voisin était venu me demander mon avis. Il avait entendu dire qu’il fallait faire attention à ses différentiels lorsqu’on installait des panneaux PV. Comme il allait désormais luimême générer de l’énergie, il se pourrait que ses différentiels ne suffisent plus. Quand il en a parlé à l’installateur, il s’est avéré qu’il ne s’agissait que d’une tempête dans un verre d’eau. «Pas de problème,» lui a répondu son installateur. Mais qu’en est-il vraiment? o La valeur des différentiels reste de 300mA et 30mA, conformément aux prescriptions du RGIE. o Nous devons remplacer le différentiel principal par un dispositif de 100mA. o La sensibilité reste inchangée, mais la valeur du courant que l’appareil peut couper est importante. Exemple: 25A, 40A, 63A… Cela dépendra de la place des panneaux PV dans l’installation. o Aucun des trois.

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NeWS

En route pour Euroskills 2012! Euroskills, qu’est-ce que c’est? Le Championnat européen des métiers, qui se déroule cette année sur le sol belge, plus précisément dans le cadre majestueux du circuit de Spa-Francorchamps! Du 4 au 6 octobre, 450 jeunes viendront des 4 coins d’Europe pour essayer de remporter la médaille d’or dans leur métier. Des milliers de visiteurs sont attendus. Il y aura aussi des ateliers et un gigantesque village des métiers à ne pas manquer. L’accès est gratuit. Inscris-toi dès fin mai, seul ou avec ton école, sur www.euroskills2012.be

ELEKTRO CHALLENGE, and the winner is… 2012

La sixième finale de l’Electro Challenge a livré son verdict le 22 mai à l’AREA 42 de Bruxelles. Pas moins de 129 écoles et centres de formation se sont inscrits et ont envoyé leurs meilleurs élèves en électricité aux présélections provinciales. Les 30 finalistes (électricité résidentielle et industrielle) qualifiés au terme des présélections se sont ensuite affrontés dans des épreuves de haut vol. Mais qui est le grand gagnant? Pour le savoir, surfe vite sur le site www.restezbranches.be/eleves/electro_challenge. Tu y trouveras aussi un reportage photos sur cette finale palpitante.

Que penses-tu de ce numéro de WATT’s UP? Tu as une idée d’article qui t’intéresserait? Ou tu aimerais apparaître avec ta classe dans le magazine? Envoie-nous un message à info@restezbranches.be

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