Wattsup15 FR

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n° 15  2016

le magazine des Electrocracks

I BOUGE ! U Q E L O C É E N U VÉLO À N IE IC R T C E L L’É EN ROUTE AVEC RIQUE É M U N N O IS A LA M NNAIRES IO T A T S S IE R E T T LES BA GIE VERTE R E N ’É L T N E K C STO


SOMMAIRE

n° 15  2016

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L'ÉCOLE

Une école qui bouge !

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EVELO:

LE MÉTIER

Tout roule par ici

monteur frigoriste et technicien frigoriste

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TECHNIQUE

La maison numérique

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TABLE DES MATIÈRES

Colofon WATT’S UP EST UNE PUBLICATION EN VUE D’ATTIRER LES JEUNES VERS LES FORMATIONS ET LES MÉTIERS DE L’ÉLECTRICITÉ. Ø www.wattsup.be Ø info@wattsup.be

Marlylaan 15/8 Avenue du Marly Brussel, 1120, Bruxelles T 02 476 16 76 • F 02 476 17 76 www.volta-org.be • info@volta-org.be Formelec, Tecnolec et le FSE unissent leurs forces et ensemble forment VOLTA.

WATT’S UP est une campagne menée par VOLTA à l’initiative des partenaires sociaux. La campagne vise à augmenter l’afflux d’ouvriers dans le secteur des électriciens et s’adresse non seulement aux jeunes et à leurs parents, mais aussi aux employeurs, aux écoles et aux centres de formation.

union des électriciens u n i e v a n elektriciens

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Sur chantier … pédagogique !

Editeur responsable : Hilde De Wandeler Concept et réalisation : Link Inc (www.linkinc.be) Rédaction : Link Inc Lay-out : Zeppo (www.zeppo.be) Photos : Sven van Baarle, Joke Van Mieghem, Christophe Toffolo

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TECHNIQUE

Du soleil en réserve

Vou projet s avez un intére s s a nt P a rle info@w z-nous en s ? ur att www.f acebo sup.be ou s ur ok.com /watts up.fr

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L'ÉCOLE

UNE ÉCOLE QUI BOUGE ! INSTITUT DES ARTS ET MÉTIERS DE LA VILLE DE BRUXELLES Perchés sur des échelles, tournevis à la main, une quinzaine d’élèves s’affairent dans l’atelier d’électricité flambant neuf de l’Institut des Arts et Métiers de la Ville de Bruxelles. Ils participent activement aux travaux d’électricité des nouveaux locaux sous la supervision de leurs enseignants. Jean-Paul Hallemans, chef d’atelier, ainsi que messieurs Fazla et Delarue, les professeurs d’électricité/électromécanique, sont eux-mêmes d’anciens élèves de l’école. Autant dire que cette redynamisation de l’institut leur tient à cœur… Et ce n’est là qu’une des nombreuses initiatives que l’école met en place pour motiver et impliquer ses élèves ! Ils s’appellent Amezoui, Kenan, Vasile, Ilyas, Alain, Ioan et tous les autres… Ils sont tous en 6e, certains en électricité industrielle, d’autres en électricité résidentielle. Leur point commun ? Ils étudient dans une école qui bouge, une école en pleine transformation. Des rénovations dans lesquelles leurs professeurs les impliquent activement. « Les anciens locaux de l’atelier d’électricité n’étaient plus vraiment adaptés. Or, l’école avait un plateau inexploité. Fin 2014, la direction et les enseignants de la section ont décidé de redessiner ce plateau vide pour le subdiviser », explique Jean-Paul Hallemans, chef d’atelier. Les choses se sont ensuite enchaînées rapidement. Une fois les locaux subdivisés en plusieurs parties (électricité industrielle pour les 5e et les 6e, électricité résidentielle pour les 5e et électricité résidentielle pour les 6e), les ouvriers de la ville sont venus poser l’éclairage et les coffrets de départ.

LA SÉCURITÉ AVANT TOUT Au début du projet, les Arts et Métiers ont consulté Volta pour les aspects de sécurité. Objectif visé ? Réaliser un atelier exemplaire en ce qui concerne la sécurité électrique. Avec un budget conséquent pour réaliser cette ambition : pas loin de 15.000 euros rien que pour le matériel. Le plan technique de câblage a ensuite été réalisé par les élèves et les professeurs. Ils ont par exemple fait le calcul de sélectivité des

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protections pour s’assurer que les disjoncteurs des postes de travail déclenchent avant ceux du bâtiment.

MOTIVATION En avril 2015, les élèves ont pu prendre possession des nouveaux locaux. La Ville de Bruxelles a fourni le matériel et les étudiants le mettent en place sur les conseils des enseignants. Au moment de notre interview, les jeunes terminent le câblage.


« C’est motivant et très intéressant », explique Amezoui, 20 ans. « J’aime ce métier parce que j’utilise mes mains, mais aussi mon cerveau. Il ne faut pas oublier que c’est un métier à risque… ». Kenan, 21 ans, ajoute : « Nous aurons plus d’espace pour travailler et aussi plus d’outils de travail. C’est cool, car ça nous permettra de faire plus de projets. » Ioan, 19 ans, se montre lui aussi enthousiaste : « Ça nous servira plus tard dans la vie réelle, ça nous montre aussi à quoi ressemblera notre avenir. »

AVENIR À COURT TERME La plupart des élèves ont le même but pour l’année prochaine : une septième pour avoir l’occasion de faire d’autres stages et, surtout, décrocher leur sésame : le CESS (Certificat d’Enseignement Secondaire Supérieur). Certains chercheront ensuite du travail, d’autres continueront à prendre des cours du soir en techniques du froid ou en chauffage sanitaire pour avoir plusieurs cordes à leur arc. « Quelques-uns font aussi des études supérieures », souligne l’un des professeurs. L’école les prépare à un métier qu’ils ont choisi. « L’électricité, c’est l’avenir », confie Ilyas, 20 ans, élève en électricité industrielle : « Les panneaux solaires en sont un bon exemple ».

ACTEURS DE LEUR FORMATION « Nous privilégions toujours la participation des élèves. Aux Arts et Métiers, ils sont acteurs de leur formation, pas spectateurs », précise le chef d’atelier. Les élèves participent par exemple régulièrement à des concours, comme l’Electro Challenge et Skills Belgium,

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avec de bons résultats. Alain, 20 ans, qui a choisi l’électricité résidentielle, aimerait participer à ces concours. « L’électricité, j’aime ça », résume-t-il. Dans un tout autre registre (dans le cadre du cours d’histoire et de français), trois étudiants sont partis une semaine en Palestine et en Israël pour tenter de mieux comprendre le conflit sur place. Une initiative participative qui vaut la peine d’être soulignée… « C’est une expérience marquante, de celles que je n’oublierai jamais », confie Ilyas, qui faisait partie du voyage.

MODERNISATION Le nouvel atelier d’électricité n’est pas le seul chantier en cours dans l’école, qui ne cesse d’innover, en impliquant toujours les élèves au maximum. Une nouvelle aile de carrosserie est en cours de construction et ce sera un exemple sur le plan géothermique. « Elle n’aura besoin que de maximum 15% d’apport énergétique extérieur », souligne le chef d’atelier. Alors, ça bouge aux Arts & Métiers, non ?


L'ÉCOLE

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EVELO

TOUT ROULE PAR ICI

EN ROUTE AVEC L’ÉLECTRICIEN À VÉLO

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PORTRAIT

Les coursiers qui livrent des colis à vélo, se faufilant dans les embouteillages des grandes villes, existent depuis bien longtemps. Depuis peu, un technicien se rend dans les maisons de Gand pour y réparer les vélos. A Louvain et à Ostende, un homme à tout faire et un plombier travaillent de la même façon. WATT’s UP s’est donc demandé s’il existait un électricien à vélo. Et nous l’avons trouvé à Courtrai :

Mathias Roelandt, électricien à la force des mollets.

La genèse

La pratique

Les avantages

« Après ma formation en électronique (à Menin) et en électromécanique (à Courtrai), j’ai travaillé 15 ans comme technicien de maintenance. D’abord à l’étranger, notamment pour installer des incubateurs en Afrique, puis en Belgique. J’étais souvent sur la route et, ce qui me dérangeait le plus, c’était les files et les problèmes de parking. Quelle perte de temps ! Et quelle perte d’argent ! Je me suis dit qu’il y avait moyen de faire autrement. »

« Deux ans plus tard, je nage dans le bonheur. Les embouteillages ne me font plus ni chaud, ni froid. Et je peux toujours garer mon vélo tout près du chantier, ce qui m’évite de trimballer mon matériel sur 500 mètres. Maximum 10 kilomètres, c’est la réponse que je donne quand les clients me demandent jusqu’où je me déplace. En fait, je couvre toute la ville de Courtrai et ses entités. En moyenne, je roule 5 kilomètres pour chaque client. Pour ces petites distances, le vélo est bien souvent plus rapide que la camionnette. »

« Non seulement je ne suis plus stressé par la circulation, mais je profite aussi d’une série d’autres avantages. Les frais sont nettement réduits. Pas de camionnette, et donc pas de carburant. Ce qui est aussi très bon pour l’environnement, du coup. Et je sors manifestement du lot, car les gens m’interpellent souvent. Le journal a même parlé de moi. En termes de marketing et de réputation, le choix est excellent. »

L’inspiration « Au service des techniciens de maintenance des grandes entreprises, il y a souvent un parking à vélos rempli. Parfois, il y a même un nom sur chaque vélo. Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est le moyen le plus rapide de se déplacer sur les vastes terrains industriels qui comptent de nombreuses lignes de production. Je me suis donc posé la question suivante : et si je transposais cette idée dans ma ville ? »

‘ En moyenne, je roule 5 kilomètres pour me rendre chez un client. Pour ces petites distances, le vélo est plus rapide que la camionnette.’

Le concept ‘Aujourd’hui, il y a deux ans que j’ai créé ma boîte : Evelo. Je n’ai pas acheté une camionnette, mais un vélocargo Bullitt. C’est une marque danoise, très solide et fiable. Mon objectif était de l’utiliser pour me rendre chez les clients, pour placer une installation électrique, faire une réparation ou réaliser un petit projet de rénovation. Rapidité et flexibilité devaient être mes atouts pour répondre aux besoins locaux.’ 9


PORTRAIT

Le chargement du vélocargo Bullitt A l’heure où nous arrivons chez Mathias, son Bullitt est déjà prêt à démarrer. Nous l’accompagnons au magasin où il est attendu aujourd’hui, à 4,2 km de là. Nous venons de garer notre voiture quand Mathias arrive et commence à décharger son matériel. Mathias : ‘De par mon expérience, je sais qu’on emporte beaucoup trop de matériel quand on a une camionnette. Du coup, on peut parfois perdre pas mal de temps à retrouver ce que l’on cherche. Aujourd’hui, tout est différent. Je me rends chez le client avant de démarrer le chantier pour évaluer ce dont j’ai besoin. Je réfléchis beaucoup plus quand je charge mon vélo, histoire d’éviter de doubler les kilomètres. Et quand je passe plusieurs jours sur un même chantier, tout le matériel ne doit pas forcément être sur place dès le premier jour. En fait, je suis beaucoup plus efficace aujourd’hui.’

EMBALLÉ, C’EST PESÉ Le vélocargo de Mathias supporte un maximum de 100 kg en plus de son poids. Mais il part généralement avec 30 à 40 kg de matériel. En fonction des travaux prévus, Mathias emporte : aa Le petit outillage (tournevis, marteau, mètre ruban, …) aa Une perceuse sans fil avec ses accessoires aa Une foreuse pour la brique aa Une échelle télescopique (2 m) aa Un laser lignes avec trépied aa Des appareils de mesure (multimètre, telluromètre, pince ampèremétrique, luxmètre) aa Une valise de petites pièces (goupilles, vis, bornes, …) aa Une rallonge aa Une ponceuse aa Une rogneuse aa + le matériel électrique nécessaire (prises de courant, câble, matériel d’éclairage, …)

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‘J’ai de la chance,’ précise Mathias. ‘Il y a un grossiste à 1 km de chez moi. Je commande en ligne. Comme ça, tout est prêt quand j’arrive. Souvent, je vais directement chez le client après. Et quand j’ai besoin de plus grosses pièces – un compteur, par exemple –, je peux demander au grossiste de livrer directement sur place. Ce système me permet d’avoir très peu de matériel en stock.’

DU VÉLOCARGO AU VÉLO D’ENFANT Le vélocargo de Mathias est multifonctions. Le bac de transport s’enlève facilement. Il suffit de soulever la selle et les enfants ont la meilleure place dont ils puissent rêver.

.be w w w.evelo


LE MÉTIER

CINQ RAISONS DE FAIRE CARRIÈRE COMME FRIGORISTE MONTEUR FRIGORISTE ET TECHNICIEN FRIGORISTE 11


MONTEUR FRIGORISTE ET TECHNICIEN FRIGORISTE

N: AT TENTIO STENIR ! TÊTES BRÛLÉES, S’AB Tu as un don pour l’électricité ? Tu adores découvrir de nouveaux systèmes et de nouvelles techniques ? Et tu as l’ambition d’évoluer et de grandir dans ton métier ? Tu es peut-être bien parti pour une carrière particulièrement passionnante de frigoriste. Mais comment t’y prendre, et qu’est-ce qui t’attend dans ce métier ? Nous sommes allés chercher la réponse chez ABN, une société de Bilzen spécialisée dans les systèmes de climatisation. Voici le top 5 des raisons de frissonner de plaisir dans ce secteur palpitant !

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1. SÉCURITÉ D’EMPLOI À 100 %

ABN est spécialisée dans les systèmes de réfrigération et de climatisation. Fondée en 1996 par Jo Nelissen et Rosaline Wijnen, la société compte aujourd’hui 85 collaborateurs et réalise un chiffre d’affaires annuel de 13,5 millions d’euros. Les deux CEO accordent beaucoup d’importance à la rapidité et à l’innovation. ‘Notre culture d’innovation et nos collaborateurs passionnés nous permettent de travailler dix fois plus vite que nos concurrents. Mais il n’est pas facile de trouver de la main-d’œuvre. De moins en moins de jeunes choisissent les filières techniques dans l’enseignement, et les frigoristes sont peu nombreux en fin de secondaires. Pourtant, je conseille la formation à tout le monde, car le secteur offre 100 % de sécurité d’emploi. Demandez donc aux jeunes qui viennent en stage chez nous !’ Pour Jo Nelissen, ce manque d’intérêt des jeunes s’explique de trois façons. ‘Premièrement, ce n’est pas un métier facile. Deuxièmement, vous devez toujours faire l’effort de rester en contact avec les dernières évolutions technologiques. Et troisièmement, le grand public considère encore souvent que notre métier est sale. Ce qui est tout à fait faux ! Par contre, c’est un métier exigeant, ça oui ! En effet, nos agents de maintenance sont toujours sur le qui-vive, y compris le soir et le week-end.’

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L’IDÉAL POUR UN ÉLECTRICIEN

Jo Nelissen a fait des études d’ingénieur industriel mais, pour lui, le diplôme n’a pas tellement d’importance. ‘Ce qui compte, c’est d’être passionné de technique et d’avoir envie d’apprendre. Si vous ne prenez pas la peine de rester au goût du jour, votre diplôme n’a plus aucune valeur après deux ans. Il peut aussi être utile d’avoir des bases en techniques de réfrigération ou de chauffage, car vous travaillez souvent avec des techniciens brûleurs dans cet environnement industriel.’ om Lenaerts (32) a un diplôme A2 en électromécanique. Mais, selon lui, le plus important sont les connaissances en électricité. ‘En tant que service engineer chez ABN, je sers d’appui aux monteurs et techniciens de maintenance. Il faut surtout toucher sa bille en électricité. Six mois me suffisent pour transformer en technicien frigoriste un gars qui a suivi une formation dans l’électricité. Cela serait impossible sans de bonnes bases en électricité. La maîtrise des schémas et des commandes est indispensable. En effet, chaque installation de réfrigération se compose d’une partie technique et d’une partie régulation.’ Et sa complexité réside surtout dans la partie régulation. ‘Dans les systèmes industriels, la régulation se fait par commandes PLC, alors que nos installations commerciales utilisent l’électronique. La détection et la réparation des anomalies exigent d’excellentes connaissances en électricité et en électronique,’ explique Jo Nelissen.

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HALTE AU TRAIN-TRAIN QUOTIDIEN

Les projets d’ABN ne manquent ni de variations, ni de défis. Jo Nelissen nous donne un petit aperçu : ’80 % de notre chiffre d’affaires viennent d’installations de réfrigération et de chauffage dans les commerces. Et plus particulièrement de systèmes de pompe à chaleur. Les 20 % restants sont des projets CVC (chauffage, ventilation et climatisation) et des cleanrooms.’ Une cleanroom est un environnement de travail très propre, qui est utilisé à des fins de production ou de recherche et qui est spécialement conçu de manière à éviter toute contamination. ABN développe des cleanrooms à température et qualité de l’air constantes, 100 % sur mesure pour chaque client. ‘On trouve des cleanrooms dans tous les secteurs. Les pharmacies dans les hôpitaux ou les labos, où on analyse des tissus humains, par exemple. Mais aussi les entreprises pharmaceutiques et mécatroniques, qui ont besoin d’un environnement de production contrôlé. Sans oublier l’industrie alimentaire, qui est de plus en plus demandeuse. L’Europe interdit de plus en plus souvent l’utilisation des antibiotiques. Les sociétés doivent donc travailler dans des cleanrooms pour minimiser le risque de contamination.’

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MONTEUR FRIGORISTE ET TECHNICIEN FRIGORISTE

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DE NOMBREUSES POSSIBILITÉS DE GRAVIR LES ÉCHELONS

Bert Daerden (34) a suivi une formation en apprentissage dans l’électricité. Il travaille chez ABN depuis 8 ans, d’abord comme monteur, puis comme technicien de maintenance et à présent comme project engineer. ‘Le job de monteur est la meilleure école possible ! Vous apprenez à connaître toutes les installations et à comprendre leur structure. Cela m’a énormément aidé quand je suis devenu technicien de maintenance et que j’ai dû repérer, mais aussi résoudre les anomalies. En tant que project engineer, je coordonne des projets de A à Z. Je surveille les budgets, j’établis les plannings et je prépare tous les travaux. Je suis non seulement en contact avec nos propres monteurs et techniciens de maintenance, mais je discute aussi régulièrement avec les clients.’ Tom Lenaerts a aussi fait ses débuts comme monteur. Mais aujourd’hui, il soutient les techniciens de maintenance. ‘Comme Bert, j’ai vécu le développement de l’entreprise. Nous avons ainsi pu nous étendre fortement sur des terrains divers et variés. Cela rend le job terriblement passionnant, mais aussi mentalement très fatigant. Car je dois toujours rester joignable, y compris le soir et le week-end.’

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APPRENTISSAGE À VIE

Le technicien frigoriste doit toujours rester à la page. Tous les 5 ans, par exemple, vous devez repasser le Certificat de technicien frigoriste. C’est une obligation légale. Selon Jo Nelissen, la formation continue est la responsabilité de chacun. ‘La plupart des fabricants organisent des formations sur les nouveaux produits ou offrent la possibilité de se former en ligne. Nous appliquons la règle du 80/20 : vous suivez 20 % de votre formation continue chez des fabricants ou dans des organismes de formation. Vous vous occupez seul du reste. Principalement en cherchant des infos en ligne.’ Heureusement, vous ne vous sentez jamais seul et abandonné. Tom Lenaerts explique : ‘Quand vous commencez chez nous, vous pouvez compter sur l’aide des techniciens expérimentés. Nous résolvons tous les problèmes ensemble. Même si, parfois, nous devons repartir de zéro et recontrôler entièrement l’installation, composant par composant, jusqu’à ce que nous trouvions le problème.’ Mais certaines innovations rendent le job plus sympa. Par exemple, ABN développe de nouvelles techniques qui permettent de commander les installations à distance. Bert Daerden souligne les avantages. ‘Si nous savons à l’avance ce qui coince, notre technicien peut directement venir avec les bonnes pièces de rechange. Ce service supplémentaire a été baptisé first time fix. Cela représente un gain de temps énorme, pour nous et pour nos clients !’

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TECHNIQUE

Et si ton home-sweet-home pensait à ta place ? IIIIOIOIOIOIIIOOOIOIOIOOOIOIOIIIIIOOIOOIOIOIOIOIOIOIOIIIIIOIOIOOOIO IOIOIOIOIIIOIOIOIOIOOOOOIOIOOOOOIOIOIIIIIOIOIOIOIOIOIIIOIOIOIOIOI OIOIOIOIOIIIIIOIOIOIOIOIIOIOIOIOIOIIOIOIOIOIOIOOOOOOIOIOIOIOIOIOI

LA

MAISON NUMÉRIQUE

Nous vivons dans une société numérique. Les applications et solutions numériques sont partout, y compris dans nos maisons. Elles y sont synonymes de confort et d’économie d’énergie. Ces applications numériques permettent même de créer une maison intelligente ou smart home – une maison dotée d’un bon sens hors du commun.

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LA MAISON NUMÉRIQUE

UN FRIGO INTELLIGENT A côté des techniques motorisées, il existe aussi tout une série d’appareils électroménagers qui peuvent être commandés avec le smartphone. Encore plus forts que les appareils qui peuvent être commandés via une appli : les appareils électroménagers intelligents. Aujourd’hui, il existe ainsi des machines à lessiver, des séchoirs, des lave-vaisselle ou des pompes à chaleur qui décident eux-mêmes du moment où ils peuvent fonctionner à moindre coût. C’est une passerelle domestique (home gateway) qui leur transmet les infos nécessaires sur les tarifs. Ces gros électros intelligents sont déjà disponibles à la vente en Belgique – notamment sous les marques Miele et Liebherr – mais ils ne produisent pas encore tout leur bénéfice. Ce ne sera le cas que lorsque les compteurs électriques intelligents enverront les infos à la minute aux appareils, en passant par la passerelle domestique. Ils pourront alors décider, sur la base du prix de l’électricité, du moment où ils vont s’acquitter de leur tâche en coûtant le moins cher possible. Le prix de l’électricité sera moins élevé durant les périodes de forte production d’énergie renouvelable ou de faible consommation durant les heures creuses. Samsung et LG voient encore plus loin, en développant un réfrigérateur intelligent. Grâce à la technologie IoT (Internet of Things), le réfrigérateur pourra surveiller l’environnement, transmettre des statuts, recevoir des instructions et entreprendre des actions de sa propre initiative. Concrètement, ton frigo t’informera quand il n’y aura presque plus de lait ou te désignera les aliments périmés.

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TECHNIQUE

DE L’INTELLIGENCE EN BOÎTE La technique qui se rapproche le plus de la domotique concerne les systèmes dans lesquels il est possible de coupler un composant électrique à un module. Après quoi il peut être géré via ton PC, ta tablette ou ton smartphone. Par ‘composant électrique’, on entend par exemple l’éclairage, le chauffage, les volets, les fenêtres de toit, l’alarme, le vidéophone, … Un programme en ligne permet non seulement d’activer ou de désactiver les appareils, mais aussi de programmer des scénarios, de contrôler le statut des appareils, et même de gérer la consommation d’énergie. Bref, tu ‘commandes’ ta maison à distance, peu importe où tu te trouves dans le monde. Apple propose une solution de ce type, avec son HomeKit.

DES APPAREILS AUTODIDACTES Et il y a encore plus fort : des appareils qui pensent. Non, ce n’est pas de la science-fiction. Les programmes autoprogrammés n’ont plus rien de nouveau. Les premiers exemples concrets nous viennent des thermostats autoprogrammés. Tous les fabricants, ou presque, les proposent aujourd’hui en option sur leurs chaudières. Ce thermostat intelligent enregistre le comportement des occupants et en tire les conclusions. Les premières fois, l’utilisateur doit encore enclencher et désenclencher le thermostat manuellement. Le thermostat se base sur ce comportement pour définir un profil des routines quotidiennes et s’y adapter. L’appareil est en outre facile à régler et à commander via une appli. Maintenant que les premiers jalons ont été posés avec les thermostats, ce n’est plus qu’une question de temps avant de voir le programme appliqué dans d’autres appareils, voire dans des systèmes de domotique ou de gestion de bâtiment. Ainsi, tous les composants électriques de la maison pourront s’adapter au comportement des occupants … et nous évoluerons vers une vraie maison intelligente.

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LA MAISON NUMÉRIQUE

UNE INSTALLATION RÉSIDENTIELLE INTELLIGENTE La vraie maison intelligente n’est désormais plus une utopie. La condition de base pour y arriver, c’est une communication interactive poussée. Tous les appareils électroménagers et composants électroniques présents dans la maison doivent pouvoir communiquer entre eux. Or, c’est déjà possible en passant par un système de gestion de bâtiment, à condition que les appareils soient équipés d’une passerelle. Qui permet aux appareils de communiquer avec le système de gestion. Le cœur de ce système est un processeur qui interprète les informations transmises et qui s’en sert pour commander les appareils électroménagers et leur faire faire ce que l’utilisateur attend d’eux. L’installation de ces nouvelles techniques demande des connaissances non seulement en électricité, mais aussi en systèmes d’acquisition de données. L’installateur travaillera donc plus souvent avec le technicien data ou devra se spécialiser pour réussir une installation dans une maison intelligente.

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SURBEROEP VISITE HET

SUR CHANTIER …

PÉDAGOGIQUE ! Sami (24 ans) et Chihab (25 ans) ont tous deux été engagés chez Veolia après leurs études, dans le cadre des Chantiers pédagogiques. Pendant 3 mois, ils ont été formés sur 3 chantiers différents : le Parlement, le Mont des Arts (musées bruxellois) et la Commission européenne. Aujourd’hui, ce sont des techniciens de maintenance parfaitement autonomes, qui travaillent chacun dans un bâtiment des institutions européennes. DONNER LEUR CHANCE AUX JEUNES

LE COMPORTEMENT : UN ÉLÉMENT CRUCIAL !

Veolia est une société de services qui accompagne les villes, les industries et les collectivités dans la gestion, l’optimisation et la valorisation de leurs ressources. Il y a quelques années, un constat s’est imposé : l’entreprise comptait de moins en moins de jeunes alors que le taux de chômage était important. « En janvier 2013, nous avons lancé un plan pour les jeunes : les Chantiers pédagogiques », explique Frédérique Meeus, responsable de la formation et de la communication chez Veolia. « Je suis fière de travailler pour une entreprise qui croit en la jeunesse et lui permet d’acquérir une première expérience professionnelle. »

Chez Veolia, on ne badine pas avec les valeurs humaines. Avant d’être engagés dans le cadre des chantiers pédagogiques, les jeunes doivent bien sûr passer un test technique pour démontrer leurs compétences. Mais Frédérique Meeus insiste : « Les attitudes comportementales sont au moins aussi importantes que les compétences

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techniques. Tous nos techniciens travaillent sur le site des clients. La politesse, le respect, le respect des consignes de sécurité, la ponctualité, la présentation et le sens du service sont capitaux ! »


UNE FORMATION AUX MULTIPLES FACETTES

DÉCOUVRIR LA RÉALITÉ DU MÉTIER

Après avoir obtenu son diplôme en électromécanique et électricité industrielle, Sami a cherché du travail pendant plusieurs mois avant d’entendre parler des chantiers pédagogiques de Veolia. « Cela fait maintenant 1 an que je travaille ici. J’ai énormément appris pendant les 3 mois de formation. Il y avait les cours théoriques et la formation sur chantier : en électricité, mais aussi en HVAC et en plomberie. »

Après ses secondaires, Chihab a commencé des études d’ingénieur industriel. Un de ses amis était passé par les Chantiers pédagogiques de Veolia. Son expérience était tellement positive que Chihab a décidé de postuler. Aujourd’hui, il travaille chez Veolia depuis presque un an et poursuit son master d’ingénieur en cours du soir.

CHANTIERS PÉDAGOGIQUES, KÉSAKO ? aa 3 mois de formation intensive sous forme de contrat de travail à durée déterminée aa Chaque mois : 1 semaine de cours théoriques et 3 semaines de formation pratique sur chantier (un chantier différent chaque mois), parrainé par un expert aa Évaluation mensuelle aa Possibilité de contrat fixe (CDI) à la clé

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« Les Chantiers pédagogiques, c’est formidable. Ça évite que les jeunes ne soient jetés dans la jungle de l’univers du travail. Cette formation nous donne le temps de prendre nos marques et de découvrir la réalité du métier. C’est un apprentissage continu, sans prise de risques inutile. Dans un parcours comme celui-ci, il faut être vraiment motivé. On ne naît pas expert, on le devient au fil du temps, et c’est la motivation qui fait tout. »

VEOLIA ENERGY EN BELGIQUE aa 1350 employés dont 10 % de moins de 25 ans aa 10 à 15 jeunes engagés chaque trimestre dans le cadre des Chantiers pédagogiques aa Principaux clients : grands bâtiments (activités : maintenance électrique, etc.), hôpitaux (activités : changements de filtres des salles d’opération, etc.) et musées (activités : maintien du taux d’humidité pour préserver les collections, etc.)

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SUR VISITE

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DU SOLEIL EN RÉSERVE

Pour charger ton iPod ou ta tablette, tu y branches un adaptateur. C’est un geste que tu fais tous les jours, presque sans y penser. Mais pourquoi ne ferions-nous pas la même chose avec nos maisons : installer une batterie et la charger ? Techniquement, c’est déjà parfaitement possible grâce aux batteries dites stationnaires. Des batteries que tu peux recharger au tarif de nuit ou à l’électricité gratuite de tes panneaux solaires.

Les panneaux photovoltaïques produisent souvent de l’électricité à un moment où nous n’en avons pas vraiment besoin. Prenons le temps d’y réfléchir. Tu ne passes jamais une belle journée d’été – quand les panneaux produisent leur rendement maximum – à l’intérieur, à cuisiner avec toutes les lumières allumées. Non, tu profites du soleil, dehors. Dans le meilleur des cas, tu flémardes au bord de la piscine et tu ne consommes pas d’électricité. De ce fait, nous ne consommons pas la grande quantité d’énergie verte que nous produisons, mais nous l’envoyons sur le réseau public. En revanche, dès que la nuit tombe, nous devons racheter de l’électricité au réseau. C’est ce que les spécialistes appellent le paradoxe photovoltaïque. Depuis des années, ils cherchent d’ailleurs des solutions pour rétablir l’équilibre.

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QU’EST-CE QU’IL Y A SOUS LE CAPOT ? L’une des réponses possibles consiste à stocker l’énergie verte dans de grandes batteries stationnaires. L’idée n’est pas neuve, mais elle n’est répandue que depuis qu’Elon Tusk, le génie de Tesla, a présenté au monde le Powerwall (pour les ménages) et le Powerpack (pour les entreprises), en avril 2015. Le Powerwall est ainsi devenu, en une nanoseconde, la forme la plus connue de batterie stationnaire. Imagine-toi une machine de la taille d’un frigo, remplie de batteries lithium-ion et capable de stocker 7 kWh ou 10 kWh. Solarwatt, une société liée à BMW, propose aussi son homologue au Powerwall et au Powerpack : MyReserve. La batterie stationnaire peut être rechargée de différentes manières, par exemple sur le réseau public – logiquement au tarif de nuit. Ou avec l’électricité produite par les panneaux solaires, voire éventuellement par une chaudière micro-


TECHNIQUE

Les batteries stationnaires stockent l’énergie verte

cogénération, un système qui produit de l’électricité et de la chaleur à usage domestique. Les batteries chargées fournissent un courant continu de 350 à 450 V. Pour pouvoir utiliser ce courant, l’habitation doit donc disposer d’un inverseur ou d’un convertisseur. Qui transforme le courant continu en courant alternatif.

QUELS SONT LES AVANTAGES ? L’avantage de la batterie stationnaire est que la maison est indépendante du réseau public si elle produit de l’énergie verte. Aujourd’hui, si tu produis trop d’électricité avec tes panneaux solaires, tu paies pour envoyer le surplus sur le réseau. C’est ce qu’on appelle le tarif prosommateur. Le prosommateur est un consommateur qui génère lui-même (une partie de) son énergie. Si la maison n’est pas reliée au réseau, il n’y a pas de contribution à payer. Le fait d’être indépendant du réseau

implique aussi qu’il n’y a pas de risque de surcharge. Dans les hivers qui viennent, notre pays sera régulièrement sous la menace d’un black-out. En cas de black-out, la batterie stationnaire permet de continuer à vivre normalement dans la maison. Du moins si elle est chargée. En théorie, si tu recharges la batterie pendant la nuit, tu peux fonctionner pendant la journée sur cette électricité moins chère. La différence entre tarif de jour et de nuit est d’environ 6 centimes d’euro par kWh. En sachant qu’un ménage moyen consomme 1.600 kWh en tarif de jour, on arrive à une économie de 96 euros par an.

COMBIEN ÇA COÛTE ? Le gros problème est que les batteries stationnaires sont encore beaucoup trop chères pour être rentabilisées. Pour un système de 10 kWh, il t’en coûtera environ 3.000 euros chez Tesla et 5.400 euros chez Solarwatt. A supposer que tu choisisses

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de recharger les batteries au tarif de nuit, il faudrait 31 ans pour récupérer ton investissement. Alors que les batteries ont une durée de vie de 15 ans environ. Et si tu choisis de relier les batteries à une installation photovoltaïque, pour être totalement indépendant du réseau, il te faudra installer 4,5 kWc de panneaux solaires pour un ménage moyen. (kWc est l’abréviation de kilowatt-crête, l’unité de mesure qui exprime la puissance électrique des cellules photovoltaïques.) Mais au fait, quelle est la puissance de ces batteries ? Eh bien, ça dépend de la puissance nominale dont tu as besoin et du temps que tu veux passer sur batteries. Si ta maman est en train de préparer ton plat préféré (son fameux spaghetti bolo !), que ton équipement de foot tourne dans la machine et que ta sœur veut en plus se sécher les cheveux, un Powerwall ne suffit déjà plus. Ou alors, tu peux aussi choisir de renoncer à un peu de confort. Bien sûr, ce que tu fais à quel moment est surtout important en hiver, quand il y a moins de soleil alors que tu consommes justement plus d’électricité. Bref, pour t’en sortir, il te faudra des batteries surdimensionnées. Ce qui coûte beaucoup d’argent.

ET QU’AVONS-NOUS APPRIS, MONSIEUR LE PROFESSEUR ? A l’heure actuelle, les batteries stationnaires sont encore un peu trop chères pour être économiquement intéressantes. Mais un bel avenir les attend certainement. Surtout lorsque la demande augmentera, et que le prix baissera. Quand les compteurs intelligents feront leur apparition chez nous, aussi, et que les batteries pourront se recharger au tarif le plus avantageux. Les écarts de prix seront alors plus grands qu’entre l’actuel tarif de jour et de nuit. Une histoire à suivre, donc, ces batteries stationnaires. Car d’ici quelques années, tu les proposeras sûrement à tes clients.


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