n° 25 2019
le magazine des Electrocracks
LE PROJET
PASSE E S A Ç T N E M M CO IE V E I A R V A L S N DA UE DE LA THÉORIE À LA PRATIQ
E LA LOI DE JOUL ELECTROBRAIN
TE, P M O C I U Q E C TOUT U C’EST CE QUE T INS A M S E T E D E R I A F SAIS
SOMMAIRE
n° 25 2019
4
LE PROJET
l’Institut SaintLaurent à Liège en visite sur chantier
8
12
L'ENTREPRISE
DE LA THÉORIE À LA PRATIQUE
L’électricien 2.0
La loi de Joule
15
INNOVATION
Stations de recharge pour véhicules électriques
2
Colophon WATT’S UP EST UNE PUBLICATION EN VUE D’ATTIRER LES JEUNES VERS LES FORMATIONS ET LES MÉTIERS DE L’ÉLECTRICITÉ. Ø www.wattsup.be Ø info@wattsup.be
Marlylaan 15/8 Avenue du Marly Brussel, 1120, Bruxelles T 02 476 16 76 • F 02 476 17 76 www.volta-org.be • info@volta-org.be
WATT’S UP est une campagne menée par Volta à l’initiative des partenaires sociaux. La campagne vise à augmenter l’afflux d’ouvriers dans le secteur des électriciens et s’adresse non seulement aux jeunes et à leurs parents, mais aussi aux employeurs, aux écoles et aux centres de formation.
17 HELLO! GOODBYE! union des électriciens u n i e v a n elektriciens
Editeur responsable : Hilde De Wandeler Concept et réalisation : Link Inc (www.linkinc.be) Rédaction : Link Inc Lay-out : Zeppo (www.zeppo.be) Photos : Wouter Van Voren, Studio Dann, Geoffrey Fritsch
18 ELECTROBRAIN
Tout ce qui compte, c’est ce que tu sais faire de tes mains
20
Vou projet s avez un intére s s a nt P a rle info@w z-nous en s ? ur att www.f acebo sup.be ou s ur ok.com /watts up.fr
L’OFFRE D’EMPLOI
un(e) techncien(ne) en électrotechnique pour l’entretien de navires
3
LE PROJET
LA 4E PROFESSIONNELLE EN ÉLECTRICITÉ DE L’INSTITUT SAINT-LAURENT À LIÈGE EN VISITE SUR CHANTIER
« Ah, c’est comme ça que ça se passe en réalité ! »
4
JEAN-MARIE BODEN, CHEF D’ATELIER :
« ICI, ILS TRAVAILLENT AVEC DES PLANS EN DIMENSION RÉELLE. LES INDICATIONS SUR LES PLANS SONT AUSSI DIFFÉRENTES DU SYSTÈME QUE NOUS UTILISONS À L’ÉCOLE. C’EST INTÉRESSANT DE VOIR COMMENT ÇA SE PASSE VRAIMENT DANS LA RÉALITÉ. »
C’était une primeur pour la quatrième installateurélectricien de Saint-Laurent - Liège, de visiter un chantier en pleine action. D’habitude, ils bossent entre les murs de l’institut. Mais cette fois, ils avaient l’opportunité de découvrir comment ça se passe dans la vraie vie, de voir comment leurs futurs collègues travaillent et combien la sécurité est importante sur un chantier.
Près de leur école, l’entreprise SA Klinkenberg construit un bâtiment dans le cadre d’un projet hôtelier en face de la gare des Guillemins. Le souhait de la SA Klinkenberg était de rencontrer de potentiels futurs travailleurs et avec l’aide de Volta, a invité les élèves pour cette visite de chantier. La société Klinkenberg est l’une des plus grandes entreprises d’électricité sur Liège. Ils construisent 1000 maisons par an, ainsi que 200 projets tertiaires, tels que des hôtels, des bâtiments publics, etc. Le plus grand frein à leur croissance : la pénurie d’électriciens et d’électrotechniciens qualifiés. La SA Klinkenberg est en permanence à la recherche de main-d’œuvre qualifiée, à tel point qu’ils doivent régulièrement refuser des projets en raison d’un manque de personnel. Pour remédier au problème, la société a même soutenu la création d’un centre de formation pour jeunes travailleurs : l’Energy Training Center (cf. encadré).
5
LE PROJET
La sécurité au chantier, et encore la sécurité
L’ENTREPRISE D’ÉLECTRICITÉ SA KLINKENBERG À LIÈGE :
1000
Les élèves de la quatrième sont accueillis chaleureusement sur ce lieu en pleine construction, par la direction et cadres de chez Klinkenberg. Pour bien démarrer la journée, les ingénieurs leur présentent le projet, plans détaillés à l’appui. Ils expliquent dans quelle phase le projet se trouve actuellement, quelles sont les équipes qui se succèdent sur le chantier et surtout, insistent sur l’importance que la société accorde à la sécurité et comment cette dernière est organisée sur ce chantier.
MAISONS PAR AN
200
PROJETS TERTIAIRES PAR AN EN PÉNURIE PERMANENTE DE
30 ÉLECTRICIENS
Cela tient à des petites choses, comme le maintien de l’ordre, de la propreté, du confinement des postes de travail ou sur le tri soigné des déchets. Les élèves n’en perdent pas une miette. Jean-Marie Boden, chef d’atelier : « Ici, ils travaillent avec des plans en dimension réelle. Les indications sur les plans sont aussi différentes du système que nous utilisons à l’école. C’est intéressant de voir comment ça se passe vraiment dans la réalité. » « Maintenant, je comprends au moins pourquoi nos profs insistent autant sur la lecture des plans, » admet un élève. « Si tu n’es pas capable de lire un plan correctement, tu n’as rien à faire sur un chantier comme celui-ci. ». Ceci sous l’entière approbation du professeur–titulaire monsieur Médart, extrêmement impliqué et attentif à l’évolution des compétences de ses élèves.
Des câbles, et encore des câbles « Saviez-vous que les fils à l’intérieur d’un câble de données sont si fins qu’il est possible de les faire coulisser dans le petit vaisseau sanguin qui relie le bout de votre doigt à votre cœur ? Inutile de dire que la prudence s’impose quand on travaille avec ces câbles, » prévient l’un des responsables de chantier. « Sans oublier que les câbles de données se manipulent avec de grandes précautions, car le moindre pli risque de l’endommager irrémédiablement. »
« GRÂCE À CETTE SORTIE, J’AI DÉCOUVERT QUE LES ÉLECTRICIENS INTERVIENNENT DÉJÀ PENDANT LE GROSŒUVRE, TOUT DE SUITE APRÈS LES MAÇONS, »
En cours de visite, les élèves découvrent encore plein de nouveaux types de câbles dont ils n’avaient encore jamais entendu parler, comme les nouveaux câbles verts résistants au feu. Et les futurs collègues se font un plaisir de montrer aux élèves comment dénuder ce type de câbles.
6
Percer du béton armé, c’est pas du gâteau Sur le chantier, les équipes d’électriciens forent dans tous les coins avec un arsenal impressionnant d’outils XXL. Les élèves qui les voient à l’œuvre comprennent immédiatement qu’il faut bien plus de puissance pour percer du béton armé qu’un simple mur de briques, comme ils ont l’habitude de le faire à l’école.
Des questions, et encore des questions Tout au long de la visite, les questions des élèves fusent dans tous les sens. Si, à l’heure où ils ont quitté l’école ce matin, la pratique leur semblait encore très loin, ils s’y voient désormais très bien dans quelques années. « Grâce à cette sortie, j’ai découvert que les électriciens interviennent déjà pendant le gros-œuvre sur ce type de projets, tout de suite après les maçons, » explique un élève. « Dis donc, ça grouille d’ouvriers par ici, » s’étonne un autre élève. « Et pourtant, tout semble parfaitement organisé. Personne ne se retrouve dans le chemin des autres et tout le monde semble savoir exactement ce qu’il a à faire. »
ENERGY TRAINING CENTER :
perfectionner ses connaissances tout en travaillant
Pas de panique : dans les mois qui viennent, les élèves de quatrième auront encore la possibilité de se familiariser avec la réalité du terrain et de faire connaissance avec leurs futurs collègues. Bientôt, ils effectueront ainsi une visite de suivi sur un chantier en phase 2 : l’avenir leur appartient !
LORSQUE LA PÉNURIE D’ÉLECTRICIENS QUALIFIÉS DEVIENT VRAIMENT TROP CRIANTE, QUE FAITESVOUS EN TANT QU’ENTREPRISE ? VOUS STIMULEZ LA CRÉATION D’UN CENTRE DE FORMATION INTITULÉ : ENERGY TRAINING CENTER. MONSIEUR CROES, ADMINISTRATEUR : « Après leurs études, les jeunes peuvent venir chez nous pour parfaire leurs connaissances via un système de formation en alternance. Nous leur offrons un Contrat d‘Emploi Perfectionnement Alterné (CEPA) : ils travaillent 3 jours par semaine et, les 2 jours restants, ils suivent une formation axée sur la pratique dans notre centre.
Pour les jeunes, c’est une belle opportunité de perfectionner leurs connaissances tout en gagnant déjà de l’argent. Et pour les entreprises, c’est la possibilité d’avoir des électriciens ou des électrotechniciens encore plus qualifiés. »
7
INSPIREREND L 'ENTREPRISE PROJECT
8
VMA Nizet
L’ÉLECTRICIEN 2.0
O
u plutôt l’électricien 3.0 ? D’après Pascal Pichel, conseiller en prévention et responsable de la formation chez VMA Nizet, nous en serions déjà là. Il est d’ailleurs convaincu que le secret de l’électricien de demain réside dans la curiosité et la formation : « Oui, un électricien doit savoir câbler, raccorder, tester, mais aussi concevoir, dimensionner, dessiner, lire un plan, travailler en équipe et surtout se former ! ». Ce n’est pas un hasard si VMA Nizet investit beaucoup dans la formation. OUVERTURE D’ESPRIT L’automatisation gagne du terrain. La technologie est de plus en plus poussée, omniprésente et intelligente. La domotique et les bâtiments intelligents en sont un bon exemple. Pascal Pichel : « L’électricien du futur doit avoir l’esprit ouvert sur les nouvelles technologies et être curieux. Le métier ne se limite plus à l’électricité. Dans le tertiaire et l’industriel, aucun chantier ne se ressemble. Il faut pouvoir s’adapter aux circonstances. »
MILLE-PATTES Dans l’atelier moyenne tension de VMA Nizet, les électriciens sont de véritables mille-pattes qui font aussi de la soudure, du pliage, du découpage de tôles, de la peinture... Une polyvalence nécessaire un peu partout. Pascal Pichel : « Notre chantier de la station d’épuration de Bruxelles-Sud, par exemple, ne se limite pas à l’électricité, c’est un mix de techniques : électricité, électromécanique, automatisme, basse et haute tensions, cogénération à partir du biogaz produit par les boues résiduelles du traitement des eaux usées, etc. » Un autre exemple ? Dans un hôpital, VMA Nizet s’occupe de l’électricité, mais aussi du contrôle d’accès, du data, des alarmes, de la détection incendie, etc.
9
L'ENTREPRISE
VMA NIZET, CHAMPION DU TERTIAIRE ET DE L’INFRASTRUCTURE VMA Nizet, à Louvain-la-Neuve, est spécialisée dans l’électricité pour le secteur tertiaire (hôpitaux, buildings, ouvrages de prestige...), l’infrastructure (traitement de l’eau, installations aéroportuaires, équipements électromécaniques,...) et l’industrie. Elle a par exemple rénové toute l’électricité de l’Atomium il y a quelques années et réalisé la tour de l’hôtel de police de Charleroi plus récemment. Sur son site, l’entreprise dispose aussi d’un atelier de câblage pour la fabrication de tableaux basse tension et un atelier moyenne tension pour la fabrication de cabines de transformation. VMA Nizet emploie 150 personnes, dont 90 ouvriers. Parmi eux, 10 % environ ont moins de 25 ans. Elle accueille aussi volontiers des stagiaires.
DÉVELOPPER LE POTENTIEL Pour former au mieux ses électriciens de demain, VMA Nizet attribue à chaque nouvel arrivant un parrain pour le conseiller et l’aider à progresser. Les jeunes travaillent souvent sur des chantiers qui varient beaucoup et rapidement. « Ils touchent à différents métiers de l’électricité et nous essayons ensuite de les utiliser selon leurs intérêts et les aptitudes qu’ils développent », explique Pascal Pichel. « Nous leur proposons aussi diverses formations. Leur niveau augmente rapidement. C’est nécessaire, car le métier évolue. Nous avons besoin d’électriciens polyvalents. Chez nous, ils peuvent monter en catégorie au fil des ans, pour par exemple encadrer des équipes et devenir conducteurs de chantier. Certains peuvent évoluer vers une fonction de chargé d’affaires, deviseur ou encore travailler au bureau d’études. »
PASCAL PICHEL, VMA NIZET
« L’électricien du futur est un électricien en formation continue, car le métier et les techniques évoluent très vite. »
10
AYMERIC, 24 ANS
« Je travaille dans l’atelier moyenne tension depuis 1 mois. Je reste sans cesse à l’écoute de ce qu’on me dit pour évoluer. Pour devenir un bon élément, il faut de la volonté, de la motivation et de l’écoute ! »
11
DE LA THÉORIE À LA PRATIQUE
CHAUDEMENT RECOMMANDÉE : LA LOI DE JOULE « Je dois pouvoir appliquer cette loi pour faire mon travail. »
Il t’arrive de pester contre toute cette théorie à emmagasiner ? Eh bien sache que tu en auras bien besoin plus tard, sur le terrain. Nous avons accompagné Arne (20) et son tuteur Chris, de la société EEG, lors d’une tournée de maintenance dans un hôpital. Pour mener à bien leur travail, ils doivent impérativement connaître la loi de Joule.
EEG? La société EEG est spécialisée dans l’installation et l’intégration de techniques du bâtiment : électricité, HVAC, installations sanitaires, gaz à usage médical, automatisation, haute tension, ... principalement dans le secteur des soins de santé (hôpitaux et maisons de repos). Le groupe compte quelque 800 collaborateurs et 15 adresses en Belgique.
12
PETIT RAPPEL !! L’EFFET JOULE ?
MAIS QUI EST CE FAMEUX JOULE ? James Prescott Joule est un physicien anglais. C’est lui qui découvrit vers 1860 la relation entre le courant électrique traversant une résistance et la chaleur dissipée par celle-ci.
L'effet Joule est un effet thermique de la résistance électrique qui se produit lors du passage d'un courant électrique dans un conducteur. L'effet Joule est dû à la transformation de l'électricité (ou plus précisément de l'énergie électrique) en chaleur (ou plus précisément en énergie calorifique). Cet effet se produit dans tous les conducteurs mais souvent le dégagement de chaleur ne peut être visualisé que lorsque l'intensité du courant est trop grande. C'est cet effet qui explique que parfois certains composants électriques ou électroniques "brûlent".
L’ENERGIE ELECTRIQUE ? Pas moyen de parler de « L’EFFET JOULE » sans parler de « L’ENERGIE ELECTRIQUE » L'énergie électrique est l'énergie fournie par l’intermédiaire d’un courant électrique à un système de chauffage, un système électrotechnique, électronique ou un moteur et est directement transformée en une autre énergie pour effectuer un travail : déplacer une charge, fournir de la lumière, chauffer, etc. Celle qui nous intéresse ici, c'est la transformation de l’énergie électrique en énergie calorifique.
L'effet Joule se manifeste dans tout conducteur électrique avec plus ou moins d'importance. On voit que le dégagement de chaleur est proportionnel : aaà la résistance, aaau carré de l’intensité du courant, aaau temps pendant lequel circule le courant.
W=RxI xt 2
v
W = énergie perdue en chaleur en joule* pendant un laps de temps R = résistance en ohm [Ω] I = intensité du courant en ampère [A] t = temps de passage du courant en seconde [s] * Le joule est l’unité de mesure de l’énergie du système international.
ARNE:
« Si la température d’un câble monte à plus de 60 degrés, nous savons qu’il y a un problème et que nous devons intervenir. »
13
DE LA THÉORIE À LA PRATIQUE
Arne, pourquoi est-il important de la connaître ?
Arne, comment as-tu appris à appliquer la loi de Joule?
ARNE : « Un certain type de matériau va chauffer après un certain temps. Il est important de quantifier ce ‘certain temps’. Car, si la chaleur devient excessive, les câbles risquent de se mettre à brûler. Ce qu’il faut absolument éviter, bien sûr. »
ARNE : « En réalité, je l’ai apprise sur le
Comment appliquez-vous la loi pendant vos travaux de maintenance ? CHRIS : « Sur ce tableau, nous voyons différents récepteurs raccordés par nos soins. Si nous constatons que les courants deviennent trop importants, parce que la charge a été modifiée - suite à des travaux d’adaptation ou au branchement d’un plus grand nombre de récepteurs - ce câble va se mettre à chauffer. L’appareil photo à infrarouge nous permet de constater cet échauffement. Pendant la maintenance, Arne est chargé de photographier les tableaux et le câblage avec l’appareil à infrarouge. Nous pouvons ainsi détecter toute source de chaleur. Nous prenons un cliché thermique de chaque élément du tableau, si bien que nous connaissons toujours la température minimum et la température maximum. Tant qu’elle reste sous les 60 degrés, c’est acceptable. Comme vous pouvez le voir, les températures varient ici entre 15 et 29 degrés. C’est donc parfait ! »
terrain. Je l’avais vue à l’école, mais de manière très rapide et brève. Et on ne nous en avait certainement pas parlé à l’aide de l’échauffement de câbles, comme c’est le cas ici. Mais, pour pouvoir faire mon travail, je dois pouvoir appliquer cette loi. Chris me l’a enseignée de manière simple et pratique, au moyen de quelques exemples concrets. En pratique et sur papier et, naturellement, dans l’optique de notre champ de travail. L’avantage est que c’est plus facile à retenir comme ça. C’est toujours mieux qu’une présentation PowerPoint à l’école. Mais je ne peux que conseiller aux élèves de mieux apprendre la formule. Vous verrez, vous en aurez besoin quand vous travaillerez. »
Et si la température dépasse les 60 degrés ? CHRIS : « Pour les câbles, c’est vrai-
ment le maximum absolu. Pour les appareils, comme celui-ci, la température maximum est fixée à 72 degrés. Si la température d’un câble monte à plus de 60 degrés, nous savons qu’il y a un problème et que nous devons intervenir. Cet échauffement est dû à la consommation de l’hôpital, mais aussi à la résistance interne du matériau. C’est grâce à la loi de Joule que nous pouvons déterminer la température à laquelle le câble grimpera, compte tenu de sa propre résistance et du courant qui passe à travers. Sur cette base, nous pouvons calculer la puissance et le travail. »
14
v
ARNE:
« En réalité, j’ai appris cette loi sur le terrain. Je l’avais vue à l’école, mais de manière très rapide et brève. »
INNOVATION
STATIONS DE RECHARGE pour véhicules électriques UN BUSINESS EN PLEIN BOOM POUR LES GÉNIES DE L’ÉLECTRICITÉ Les stations de recharge pour véhicules électriques représentent un business en pleine croissance, que ce soit pour les habitations privées, les lieux publics ou les entreprises. Chaque mois, quelques centaines viennent s’y ajouter. Mais choisir et installer le bon type de station de recharge n’est pas une tâche que l’on peut confier au garagiste : cela demande de sérieuses connaissances électrotechniques. Exactement ce qu’il te faut ! Watt’s Up t’aide à débroussailler le terrain en 5 questions.
1.
Quelle est la différence entre une borne de recharge rapide et une station de recharge ? Il y a actuellement une cinquantaine de bornes de recharge rapide le long des routes belges. L’installation d’une borne de recharge rapide ou fast-charge n’est pas donnée à tout le monde. En principe, cette installation est réservée aux entreprises spécialisées et représente un gros investissement. Il faut savoir qu’une borne de recharge rapide engloutit pas moins de 200 ampères, ce qui ne se trouve naturellement pas sur le réseau normal. L’objectif de ces bornes rapides est de permettre aux conducteurs de voitures dotées de batteries très puissantes, comme une Tesla ou une Audi e-tron, de « faire le plein » en peu de temps. Là où une station de recharge ordinaire fournit jusqu’à 22 kW, une borne de recharge rapide atteindra 150 kW, voire 250 kW dans un avenir plus ou moins proche. Une petite demi-heure suffit donc pour « remplir » une batterie Tesla de 85 kWh.
15
INNOVATION
2.
3.
Quelle est la vitesse de recharge ? Le temps de recharge d’une batterie dépend de plusieurs facteurs : 1. 2. 3.
La puissance du chargeur embarqué. La puissance de la station de recharge. Le type du câble de recharge.
Du point de vue technique, les stations de recharge destinées aux usagers particuliers ou aux lieux publics ne sont pas très différentes. Elles se distinguent surtout au niveau de leur robustesse, car les bornes publiques ou professionnelles sont utilisées plus souvent et sont exposées à tous les temps.
Les stations de recharge fournissent une puissance comprise entre 3,7 et 22 kW. En fonction du type, elles ont besoin de 16 A, 32 A… En principe, elles peuvent donc être installées sur le réseau normal (Attention aux quelques points soulevés ci-dessous). Pour choisir la puissance de sa station, il faut tenir compte de la puissance du chargeur embarqué dans le véhicule. Si on prend l’exemple de la Nissan Leaf, qui a une puissance de 6,6 kW, il n’y a aucun intérêt à installer une station de recharge de 22 kW. Mais si votre client est l’heureux propriétaire d’une Tesla équipée d’une batterie de 85 kWh, il vaut mieux lui proposer une station capable de fournir la puissance maximale de 22 kW. En 4 heures minimum, la Tesla sera ainsi de nouveau prête à affronter la route (à condition d’utiliser le bon câble).
1.
3.
aaSécurité
DDR
(différentiel, DDR)
aaRelais pour déconnecter l’enclenchement de charge de l’alimentation aaModule de communication aaLa prise de recharge avec actionneur aaL’actionneur assure le verrouillage/ déverrouillage de la fiche dans la prise via la commande de l’actionneur aaAnneau de montage avec couvercle rabattable
En théorie, on peut brancher un câble de recharge dans une prise de courant domestique. Mais ce n’est pas une bonne idée : sucer 16 ampères pendant 12 heures d’affilée sur une prise de courant ordinaire, c’est la surchauffe assurée. Pour un usage régulier, il est donc préférable d’installer une station domestique pour une recharge plus rapide et plus sûre via un câble, une fiche, une prise... prévus à cet effet.
relais module de communication
Les stations de recharge fonctionnent sur le courant alternatif. Chaque voiture électrique est donc équipée d’un onduleur, dont le prix varie entre 800 et 2500 euros.
actionneur
commande de l’actionneur
prise de recharge
Comment installe-t-on une station de recharge On met la prise et c’est parti ?
Les composants d’une station de recharge différentiel
De plus, les bornes de recharge publiques ou professionnelles font généralement partie d’un réseau et sont dotées de systèmes de gestion énergétique. Si plusieurs voitures rechargent en même temps, un contrôleur peut s’assurer d’une distribution uniforme du courant disponible. Ou, au contraire, donner la priorité à la borne du directeur...
4.
2.
Quelle est la différence entre une station de recharge domestique et une station publique ou professionnelle ?
anneau de montage avec couvercle rabattable
16
HELLO HELLOGOODBYE
Dans chaque numéro de Watt’s Up?, nous accueillons un nouveau venu dans le secteur des électriciens ou nous disons au revoir à un élève. Ce mois-ci : Ionut. Il vit ses derniers mois de formation CEFA pour devenir installateur électricien résidentiel.
Hello... IONUT!
IONUT: « Je travaille trois jours par semaine et, les deux
autres jours, je vais à l’école. Mais c’est bientôt fini, tout ça. Ce sont mes dernières semaines à l’école. » « Place ensuite à la vraie vie et à un vrai job d’électricien. Je vais continuer à travailler avec mon patron actuel, mais je vais aussi m’installer comme indépendant à côté. J’espère ainsi me faire ma propre clientèle. »
ID-KIT NOM
Ionut Neamt
FORMATION
J’aurai bientôt le certificat d’installateur électricien résidentiel en poche.
« Ce qui me tient à cœur dans le métier ? Je veux être un bon électricien, pour que les gens soient contents de mon travail. Je veux aussi pouvoir planifier mon travail… et bien gagner ma vie, naturellement. »
LE BULLETIN DE IONUT L E S
9/10
C O U R S
oire it top. J’adore installer une arm « J’ai fait plein de pratique, c’éta i auss bien e j’aim Mais d. gran électrique, tout seul comme un travailler en équipe. »
L E
9/10
P R O F
nous aide quand nous avons un « Bart, notre prof, est sympa. Il nous comprend. » qu’il ion problème. J’ai l’impress L E
9/10
T R AVA I L
ma semaine en entreprise pendant « Je travaillais déjà trois jours par , et j’ai ique prat la dans gé plon ent formation. J’ai donc été directem ité était mon truc. » immédiatement senti que l’électric
v « Je veux que les gens soient contents de mon travail. »
17
ELECTRO BRAIN
Tout ce qui compte, c’est ce que tu sais faire de tes mains WHAT? Electro Brain est l’épreuve sectorielle organisée par Volta. Pour toi, c’est l’opportunité de tester tes compétences avant d’intégrer le marché du travail. La première étape est un test théorique, que tu passes à l’école ou au centre de formation. Vient ensuite une épreuve pratique, délocalisée dans un endroit neutre. Au menu de cette épreuve, tu peux choisir entre deux défis : installation résidentielle ou installation industrielle. (( Pour plus d’infos, une seule adresse : www.volta-org.be/fr/formateursenseignants/ electro-brain
Tu fais partie des valeureux participants de la troisième édition de l’Electro Brain ? Félicitations ! Tu n’as pas encore relevé le défi ? Glisse donc cette page sous les yeux de ton prof pour être de la partie l’année prochaine !
PARTICIPE A ELECTRO BRAIN !
POURQUOI ? PARCE QUE ! 1. SORS DE TON TRAIN-TRAIN QUOTIDIEN Tu connais par cœur les labos et ateliers de ton école ? Electro Brain te fait découvrir de nouveaux horizons pendant quelques heures. Les épreuves pratiques sont organisées en différents endroits de Wallonie et de Flandre : entreprises, centres de formation du Forem, ... Et, cerise sur le gâteau, nous t’offrons des sandwiches et une boisson à midi.
2. TESTE TES COMPÉTENCES POUR DE VRAI Electro Brain te propose une immersion dans la réalité. Il n’y a pas de points à grappiller. Tous les participants font face au même challenge (résidentiel ou industriel, au choix). PQ, TQ, CEFA, apprentissage, promotion sociale… peu importe. Tout ce qui compte, c’est ce que tu sais faire de tes mains. Tu as six heures pour monter correctement une installation électrique au départ d’un schéma donné. Si tu coinces, les jurés/ coaches issus du secteur te donneront un petit coup de pouce. Et à la fin, le jury examinera si ton installation fonctionne comme il faut. Tu as réussi ? Tu repars à la maison avec ton certificat Volta, un sérieux atout que tu peux mettre en avant pour tes premières recherches d’emploi. Tu n’as pas réussi ? L’objectif est quand même atteint, car tu sais à présent qu’il te reste du pain sur la planche pour devenir électrotechnicien ou installateur.
18
C’EST TOI QUI CHOISIS ELECTRO BRAIN RESIDENTIEL :
ELECTRO BRAIN INDUSTRIEL :
DE LA MINUTERIE D’ESCALIER AU DIFFÉRENTIEL
ET QUE LE MOTEUR TOURNE
épreuve installateur-électricien résidentiel
épreuve électrotechnicien installation industrielle
v
v
IGNATIO ADAM
KEVIN DE VREESE
« Je savais que je pouvais le faire. »
« C'est très différent de l'école. »
« Lorsque je me suis inscrit à Electro Brain, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Mais quand j’ai vu que je devais installer une armoire électrique, je me suis dit que je pouvais le faire. Je travaille à temps partiel, et je vais aux cours deux jours par semaine. Au boulot, je m’occupe surtout des travaux de préparation pour le gros-œuvre. Il y a déjà un petit temps que je n’ai plus bossé sur une armoire. Cette épreuve m’a permis de voir si j’avais de beaux restes. Et ça s’est plutôt bien passé. »
« Le plus dur est toujours de traduire le schéma en pratique. Tout le monde a sa propre façon de dessiner un schéma, et c’est très différent de l’école. Il faut réfléchir par soi-même pour déterminer où les dérivations doivent être mises, par exemple. L’installation en elle-même n’était pas trop compliquée. Nous avons déjà fait plein d’exercices à l’école sur ce type de circuit de moteur. »
v INDRIT INERI
« Le plus difficile reste de réfléchir. »
IGNATIO
« J’ai presque fini, tout s’est bien passé pour moi. Nous faisons régulièrement ce type d’exercices en classe, et j’ai déjà câblé des armoires sur le terrain. Je vais bientôt aussi câbler des armoires, pendant mon stage chez ABB. Le plus difficile reste de réfléchir : où placer mes bornes, par exemple ? »
19
L’OFFRE D’EMPLOI
« Un bateau, c’est un peu comme une usine sur l’eau »
20
ON CHERCHE UN(E) ) EN TECHNICIEN(NE IQUE ÉLECTROTECHN DE IEN POUR L’ENTRET NAVIRES
Quelles sont les portes qui s’ouvriront à toi une fois que tu auras ton diplôme ? Dans cette rubrique, nous te présentons un job bien particulier. Avec son propre contenu et ses propres exigences. Pour le découvrir, nous avons rencontré tes futurs collègues.
T ERIC:
« Nous cherchons quelqu’un qui est capable de travailler de manière autonome et qui ne se laisse pas impressionner par les marins grincheux. Car, pour eux, une panne ou un entretien dure toujours trop longtemps. »
ravailler au port d’Anvers, c’est un rêve pour beaucoup. Et certainement pour les collaborateurs de Van Stappen & CADA, qui viennent tous les jours en aide aux capitaines du transport fluvial. Une panne au pilote automatique, un défaut de mise à la terre, une batterie à plat, un câble cassé, une adaptation de la commande du propulseur, un problème au radar, une caméra qui ne fonctionne pas, un entretien... Chaque navire est différent, comme le sont les problèmes qui peuvent y survenir. Cette diversité est la plus grande motivation pour travailler ici, selon Abdul Mozafari. « Nous trouvons toujours une solution, mais la recherche du problème est toujours différente. Cela peut être quelque chose de simple, mais aussi de très compliqué. On ne le sait jamais à l’avance. Nous travaillons sur différentes tensions : 220 et 380 volts, basse tension, courant alternatif et courant continu. Et pourtant, aucun problème ne nous a jamais résisté. Outre la satisfaction du travail bien fait et
21
la gratitude des bateliers, j’aime particulièrement les rencontres avec de nouvelles personnes et de nouvelles cultures. Je travaille ici depuis quinze ans. Et pourtant, j’en apprends encore tous les jours. En plus, nous sommes bien payés et c’est un job qui a de l’avenir. » RADIO HOLLAND Van Stappen & CADA est une société qui fait référence dans le secteur du transport fluvial. Elle compte pas moins de vingt années d’expérience dans l’électronique de bord. La société fait partie du groupe Radio Holland et est donc aussi le distributeur exclusif de tous les appareils de Radio Holland, le spécialiste de l’électronique embarquée dans les navires. Van Stappen & CADA s’occupe de la livraison, de l’installation et de la réparation de tous ces appareils. Eric Vonk : « On pourrait comparer un bateau à une usine sur l’eau. Et, dans cette usine, nous sommes responsables de tout ce qui se rapporte de près ou de loin à l’électricité. »
L’OFFRE D’EMPLOI
A bord, on trouve ainsi un générateur qui produit de l’électricité, une armoire pour la distribution et la sécurisation de tous les récepteurs, un câblage vers tous les appareils, des pompes, des éclairages, des prises de courant, etc. etc. Du côté de l’électricité, on retrouve les habituels 220 et 380 volts, mais les navires ont aussi une alimentation 24 volts. Le mobilophone marin, le radar et le pilote automatique fonctionnent ainsi sur 24 volts. Nous nous occupons aussi de livrer ces batteries à bord. »
v ABDUL:
« Nous sommes bien payés et c’est un job qui a de l’avenir. »
MAIS OÙ EST LA PANNE ? Actuellement, dix personnes travaillent chez Van Stappen & CADA. Trois dans les bureaux, cinq techniciens expérimentés et deux jeunes en formation. Eric Vonk explique ce qu’ils attendent exactement de la personne qu’ils recherchent. « Nous cherchons quelqu’un qui est capable de détecter et de résoudre les pannes électriques et qui pourra rapidement évoluer vers la fonction d’électricien naval. Une fonction pour laquelle il n’existe pas de formation spécifique pour le moment. C’est pourquoi nous organisons toujours une formation en interne. En effet, nous savons parfaitement que la navigation est un univers très spécifique. Ce que nous attendons du candidat, en revanche, c’est qu’il ait déjà une certaine expérience en tant qu’électricien industriel et qu’il s’y connaisse en commandes d’actionneurs, en détection de défauts et en travaux de maintenance générale. » LE TEMPS, C’EST DE L’ARGENT En plus des exigences techniques, chaque métier a naturellement ses caractéristiques spécifiques. Le monde du transport fluvial est plutôt fermé, avec un fort caractère familial. Quand on travaille dans ce milieu, il est donc aussi important de savoir dans quel monde on vit. Autrement dit : quel est le type de personne faite pour ce
22
job ? Eric Vonk : « Une personne qui ose prendre les choses en mains, qui sait travailler de manière autonome et qui ne se laisse pas impressionner par les marins grincheux. Car, pour eux, une panne ou un entretien dure toujours trop longtemps. Il ne faut pas oublier que le temps pendant lequel le bateau est immobilisé est du temps perdu, et donc de l’argent perdu. Il est alors essentiel de faire preuve d’assurance et de fermeté, tout en intervenant calmement. Il est tout aussi important de savoir que vous touchez à leur pécule, surtout si le batelier est aussi propriétaire de son navire. Ils apprécient que vous respectiez leur navire et que vous le traitiez comme si c’était leur maison. Retirer ses chaussures, travailler proprement et bien ranger derrière soi... c’est le sourire assuré. Et une fois que vous avez résolu leur problème, ils sont très reconnaissants. » DE PLUS EN PLUS D’AUTONOMIE Quelles sont les possibilités d’évolution dans le métier ? Abdul Mozafari : « Au début, on suit le sillage d’un technicien expérimenté, le temps d’acquérir de l’expérience, sur les navires qui sont à quai chez nous. Mais, au fil du temps, on gagne de plus en plus d’autonomie. Et ça, c’est vraiment chouette. Parfois, je prends la voiture jusqu’à un port étranger, pour aller retrouver un de nos clients qui a un problème. Ce sont des expériences uniques. La boîte nous donne de belles opportunités. » Eric Vonk : « Abdul en est le meilleur exemple. Après avoir fui l’Afghanistan, il s’est vu offrir sa chance par le fondateur de la société. Une chance qu’il a saisie à deux mains, car il est aujourd’hui l’un de nos techniciens les plus expérimentés. Il forme même les débutants ! La personne que nous cherchons aujourd’hui pourra certainement suivre le même parcours. C’est du moins ce que nous espérons, et nous l’y aiderons. »
OHE DU BATEAU ! U ON CHERCHE… Un(e) technicien(ne) en électrotechnique pour l’entretien de navires.
v ERIC:
j EN BREF : Une panne au pilote automatique, un défaut de mise à la terre, une batterie à plat, un câble cassé, une adaptation de la commande du propulseur, un problème au radar, une caméra qui ne fonctionne pas, un entretien... Chaque navire est différent, comme le sont les problèmes qui peuvent y survenir.
23
« Les bateliers apprécient que vous respectiez leur navire et que vous le traitiez comme si c’était leur maison. Retirer ses chaussures, travailler proprement et bien ranger derrière soi... c’est le sourire assuré. »
1
Tes 15 minutes de gloire ?
Ta vie de futur électricien ne s’arrête donc pas à cette dernière page. Deviens fan et découvre en primeur les dernières infos du secteur, des vidéos marrantes, les nouveautés et des concours avec de superbes cadeaux à la clé.
numéro Que penses-tu de ce une idée as Tu ? de WAT T’s UP rait ? Ou d’article qui t’intéresse avec ta tu aimerais apparaître ? classe dans le magazine .be up tts Ecris-nous à info@wa
Watt's Up T V Tout ce que as toujours tu v savoir sur le oulu s liaisons equipotentie vidéos sur le lles, les s mé des reportag tiers, es.
Qu’attends-tu encore ? Fonce maintenant sur www.facebook.com/wattsup.fr
www.wattsu p.be/fr/ watts-up-tv
Watt’s Up online
Faites aussi la promo avec les vidéos étudie l’électricité.
w w w.wattsup.be/ fr/watts-up-tv
24