Linkult #1

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LINKULT

le fanzine qui repousse la limite des sexes

gratos


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Toi aussi participe au prochain LINKULT  !! RDV en dernière page ou sur le site internet !

Les Zinkult’

Centre social La Haüt, 25 pl. St Pierre, 64400 Oloron Ste Marie Dépot légal 21 .12.2012 ISSN 2264-5993 Graphisme: David Duhau / Stéphane Bouillet / Camille Mouton / Mickaël Duclercq / Couverture: ReMedAct.com Imprimerie : IMPRIMERIE Charont Directeur de publication Gérard Gourrat, président de l’association « La Haüt »

Loi n°49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, modifiée par la loi n°2011-525 du 17 mai 2011


4, Agenda 5, Bon plans 6, Zoom 8, Actu numérique 10, Kit pratique 12, Culture 15, Dossier 33, BD

ÉDITO

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Allô la Terre, ici Linkult !

Après avoir sauvé les jeunes du Béarn de la Fin du Monde à grand renfort de mots acérés, la fine équipe des Zinkultes récidive avec un numéro consacré à la complémentarité hommes/ femmes  !  (...J’entends qu’on râle déjà au fond de la salle, mais votre lecture va bien se passer, je vous assure) Au programme de notre dossier spécial sur les deux sexes, donc  : des interviews, des témoignages en tout genre, des critiques littéraires...et des reportages exclusifs... si, si ! Bref, il y en aura pour tous les goûts  !  (sauf les râleurs, bien sûr  : la sortie est au fond, merci) Sans oublier l’habituel agenda pour vous tenir informés des événements qui ont lieu dans la région, les dessins, les critiques de BD, et puis aussi, de la joie, de la bonne humeur, l’envie de partager l’actualité avec les lecteurs et puis, surtout, de l’amouuur ! Linkult n’est pas périssable, mais pour mieux apprécier sa saveur, nous vous conseillons de le dévorer sans plus tarder  ! Avec la participation de : Fanny Condès, Romain Cabané, Mickaël Duclercq, Maylis Galas, Pierre Lahaderne, Morgane Lavignac-Choisy, Camille Mouton, Kendal Mulla, Marie Salles, Charlotte Castaing, Julien Garcia, Gabriel Vergez, Jean-Philippe Berthome, Mikaëla GiryGonzalez, Émilie Carassou, Isabelle Castaing, Mado Gavilan, Mikael Ghetti, Mathis Nereaud, Stéphane Bouillet, David Duo, Nicolas Loustalot, Barbara Rodriguez.

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28, Arette, Trail « Le Barétous se bouge contre la SLA » (manifestation sportive et culturelle)

27,28, Arette, Stage international d’escrime artistique, de spectacle et de maniement du Makila

1, Arette, Salle Barétous Roncal, Spectacle « Elle est pas belle la vie » (théâtre) mis en scène par Violette Campo

25, Vallée Barétous, Yoga et Randonnée à l’occasion de la fête de la Nature, CPIE

18, Oloron, Parc Bourdeu et Espace Jéliote, Journée et Nuit du cirque Aquitain (ateliers et spectacles gratuits l’après midi) organisé par Léo Lagrange et Cirquenbul

17, Oloron, Espace Jéliote – 21h – L’iceberg (danse, cirque) de la Cie l’éolienne - 17€/8€ tarif réduit

11, Accous, Place du Village, Marché de Producteurs avec le Concert du groupe Colombien Piurek

4 et 11, Oloron – 14h/19h - Stage initiation et perfectionnement pour la photo avec les Arts Mateurs (20€)

4-5, Oloron, Espace Laulhère, Fête des Hobbies organisée par Horizon

4, Arudy, Salle Espalungue, dès 17h, Festival Viste heit e PAF otut (zone de gratuité et d’échange de savoirs, friperie solidaire, bibliothèque nomade, jeux géants, ateliers graffiti et musique électronique, théâtre interactif, concerts…) organisé par Alandar, Poly-sons et la Fourmillière

4, Urdos, Sortie Nature Observation des animaux de montagne organisée par le CPIE

3, 4, 5, Oloron, Fêtes de St Pée avec l’orchestre Pick Up, zone de gratuité, repas villageois, apéro Tapas...

9, 23, Challenge d’Ossau, Lo Petit Aussales et l’ossaloise à Laruns

9, Oloron, Meeting du Piémont Oloronais organisé par le FCO Natation

8-9, Artouste, VTT de descente Grand Sud Ouest d’Artouste organisé par Lescar Vélo Sprint

8-9, Oloron, Espace Laulhère, Journées du Livre sans frontières

8, Lourdios Ichères, Fête de la Transhumance

8, Oloron, Stade St Pée, Tournoi de Rugby à 7

8, Oloron, Esplanade Jéliote - 14h - Forum Citoyen Imaginons le Haut Béarn de demain, et bâtissons-le ensemble»

8, Oloron, Stade des Barats (Notre Dame), Fête du Patro avec concerts et animations

7 et 8, Accous, Salle des Fêtes, Piedstival, Concerts et animations organisés par le Pied dans l’Oreille

2, Oloron, Semi Marathon

1-2, Oloron, Espace Jéliote, Spectacle de Danse « C’est comme ça… » de Ainsi Danse

1-2, Artouste, Artouste Pyrénées Buddies Race, compétition internationale de kayak free-ride, kayak extreme stand up paddle et de leur rencontre avec le freestyle, ski/snow sur Big air et airbag

29, Oloron, Salle Palas – 21h Spectacle de Danse Orientale

23-24 Juillet : 6ème édition du Festival Emmaüs avec 2 jours de débats autour du « Bien Vivre », de rencontres et de concerts pour fêter les 30 ans de la Communauté Emmaüs Lescar-Pau

25-26 Mai, Billère, Route du son – 19h - Festival Rock this Town avec Expo « le bruit et la fureur »de Peir Lavit, Projection Ziggy stardust, Concert avec Giuda et DJ cat the cat et le Dimanche, 2ème salon du Disque de 10h à 18h

4 Mai, Billère, Route du son - 20h30 - Festival Hip Hop Non Stop avec Eklips + DM+ Dibi organisé par le centre d'animation de L'AYGUETTE (Billère), le centre de musiques AMPLi et l'association hip-hop GARE URBAINE NB : 14h-18h : Initiations ouvertes à tous (danse, Beatboxing et Graffiti), démonstrations de danse, DJ’s, MC’s

27 Avril, Pau, Route du son, Massive Dub Party 3 avec Dub machinist & Itist et Up Town Rebel organisé par Zen Concept et Ampli

QUELQUES RV ET FESTIVALS AU DELÀ DU HAUT BÉARN !

Retour des Mardis de l’insolite à l’Anti Mites (Oloron, Gabarn) du 9 Juillet au 27 Août !

Profitez des animations gratuites et prenez vos Quartiers d’été en Juillet-Août sur Oloron avec au programme : expositions, spectacles, concerts, marchés de nuit, marchés de producteurs, cinéma en plein air)

28 juin au 7 Juillet, Oloron, Espace Jéliote, 20ème 14-16 Juin : Festival Objectif 21 à Uzein Festival de Jazz à Oloron avec un temps fort (SINSEMILIA, FATALS PICARDS, EIFFEL,…) les 5,6 et 7 Juillet autour du village du Festival, de ses animations et concerts gratuits

28-30, Arette, Fêtes du Village

28-30, Oloron, Fêtes de Ste Croix

23, Oloron, La Béarn Cycl’Espoir

22, Laruns, 23ème édition de la course cycliste « Quebrantahuesos » Sabiñanigo en passant par les cols du Somport, de Marie Blanque et le Col du Pourtalet.

22, Bedous, Place de la Mairie, Fête de la Musique avec les élèves du Pied dans l’oreille suivi d’invités surprises

21, Oloron, Laruns, Fête de la Musique!

16, Oloron, Parc Bourdeu (derrière l’Office du Tourisme), Les Arts en Place (Exposition d’artistes et nombreuses animations autour des arts et de la thématique de l’eau)

15-16, Raid Pau Pyrénées Aventure 2013, épreuves sportives, VTT, Trail de Montagne

15, Oloron, Trinquet Guynemer, Paleta hommes cadets, juniors, seniors nationale B

15, Bloc Ossau Contest, Rassemblement d’escalade sur le site de Pont de Camps

15, Bedous, Place François Sarraillé, Trail Montan’Aspe

15, Oloron, Stade St Pée, Délir’Hand, Tournoi de Hand sur Herbe

JUIN

MAI

1, Oloron, Foire traditionnelle Place St Pierre (Ste Croix) et Fête autour du Jardin Public

14-15, Oloron, Espace Jéliote, Spectacle de Danse de Terpsichore « Pari(s) tenu »

14,15,16 et 23, Lourdios, Gite Estivade, Journées thématiques « Herbes magiques et plantes gourmandes », « Les plantes en cuisine », 25, Féas, Salle des Fêtes – dès 15h – Fe(a)stival « Les plantes pour notre bien être » « Herbes EsquiROCK organisé par les parents d’élèves magiques et plantes gourmandes utilisées (groupes de l’école de musique Son et Silence + par les bergers » organisées par le CPIE

19, Challenge d’Ossau, La ronde du pic de Rébénacq

AVRIL

27, Barétous, Journée Photo-Sensible : Ballade en compagnie de votre appareil photo, pour apprendre à raconter la montagne en images, organisé par le CPIE

MAI

18 et 19, Accous, Enduro d’Aspe, compétition cycliste à Accous

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26, Estos – 21h – Las Hermanas Caronni (Concert Musique du Monde) – 17€/8€ tarif réduit

g a n e a d

Envoyez-nous vos infos pour Juillet Août Septembre avant le 15 Juin à agenda@ linkult.fr


SERVICE

CIVIQUE Opération

Sac Ados

N S O N B A L P

Pour tous les jeunes de 16 à 25 ans sans conditions de diplômes, seul compte le savoir-être et la motivation. Sur une période de 6 à 12 mois en France ou à l’étranger. Une mission d’au moins 24h par semaine. L’indemnité est de 446€ nets par mois (au minimum) et l’organisme d’accueil doit verser aux volontaires une prestation en nature ou en espèces d’un montant minimum de 101€ (frais d’alimentation, frais de transports). Le service civique n’est pas incompatible avec une poursuite d’études ou un emploi à temps partiel.

Missions:

- Participer à l’accompagnement de personnes sans abris. - Aider à la scolarisation d’enfants dans des pays en voie de développement. - Favoriser l’accès de jeunes en difficultés à des activités culturelles. - Protéger l’environnement. - Aider à la reconstruction de sites endommagés par une catastrophe naturelle et accompagner les populations. - Sensibiliser sur les conduites à risques. - Accompagner des personnes en situation de handicap. - Participer à des chantiers de restauration de sites historiques. - Partager du temps avec les personnes âgées.

Pourquoi ?

Le service civique, c’est la possibilité de vivre de nouvelles expériences et de vous ouvrir à d’autres horizons en effectuant une mission au service de la collectivité. C’est également l’opportunité de développer ou d’acquérir de nouvelles compétences.

Comment ?

Vous êtes accompagné toute la durée de votre mission par un tuteur et pourrez recevoir une formation aux premiers secours et une formation civique et citoyenne. De plus votre tuteur vous accompagne dans votre projet d’avenir.

OU ?

Vous pouvez répondre aux offres de missions directement en ligne: www.service-civique.gouv.fr Des informations sont également disponibles auprès de la mission locale et des points d’information jeunesse.

Randonnée ou détente, escalade ou farniente, ville, plage ou montagne, seul ou entre amis, etc... l’opération sac ados est un dispositif du Conseil régional d’Aquitaine qui vous aide à partir pour la première fois sans votre famille ni animateur, quelles que soient vos envies de vacances.

Une aide individuelle: C’est quoi ? Un sac à dos de grande contenance

100 € en Chèques Vacances. 30 € en Chèques de Services. Une carte d’assistance rapatriement nominative. Une carte d’assurance responsabilité civile nominative. Une réglette des gestes de premiers secours. Une documentation sur la santé et la citoyenneté. Un mode d’emploi des différents outils du pack Sac’Ados. Une clé USB - dispositifs « Jeunesse » Région et partenaires.

Conditions : Etre âgé de 16 à 22 ans.

Etre Aquitain. Pour un départ en France : N’être jamais parti en vacances sans votre famille ou structure d’encadrement. Avoir besoin d’une aide technique et/ou financière pour partir. Avoir un projet de vacances, individuel ou collectif, en autonomie.

Comment ? Se rapprocher du Centre social La Haüt qui est une structure partenaire de ce dispositif et appeler Barbara au 06 09 22 78 68 afin de définir votre projet. L’éducatrice est là pour répondre à l’ensemble des questions que vous vous poserez, vous conseiller dans les démarches à entreprendre, mais c’est vous qui devez préparer votre séjour de vacances. Une fois votre projet bien ficelé, vous devrez le présenter (courant juin) devant un jury du Conseil régional (vous aurez la possibilité d’être accompagné de l’éducatrice si vous le souhaitez).

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« Etre et durer ou l’histoire de l’Homme qui court et que rie n’arrête.»

O O Z

Interview Asso «évasion»

par Camille Mouton

On connaît tous les Yamakasi , Banlieue 13 mais ici, rien n’est fiction alors entre deux cascades et quelques sauts, j’ai coincé Anthony dans un café, pour qu’il me parle de ce sport intriguant qu’est le Parkour et de l’association qu’il a créée en septembre dernier : Évasion.

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Pour tous les incultes, une question fondamentale : qu’est-ce que le parkour ? Le Parkour est une méthode d'entraînement pour se déplacer en utilisant son corps d’un point A à un point B le plus efficacement et le plus rapidement possible. Les acrobaties que l’on lui associe n’en font donc pas partie mais elles apportent une touche esthétique. En résumé, c’est un Homme qui court et que rien n’arrête. Mais on lutte contre l’image « des gosses qui sautent partout », on pratique ce sport avant tout pour se sentir libre et pour se sortir d'une mauvaise situation en cas de danger voire même pour aider quelqu'un.

Pourquoi as-tu créé cette association ? Pour commencer, c’est un moyen d’avoir une structure avec une assurance, du matériel, et des projets. Mais plus que ça, j’ai toujours eu envie de regrouper des jeunes pour former et encadrer une équipe et tracer la route. Je dis « encadrer » parce que je ne prétends pas enseigner, c’est simplement un partage de compétences, de valeurs. La dynamique de groupe permet l’entraide et une certaine lutte contre l’individualisme.

Parle-moi de cette assoc’ : Elle s’adresse aux personnes de plus de 16 ans ou en bonne condition physique, les mardis de 18h à 20h30 à la salle Scohy. Moyennant une cotisation de 5€/mois et un certificat médical, l’association propose un entraînement sous forme de trois modules : échauffements , cours technique, étirements. Et des entraînements en extérieur seront proposés pour une application plus concrète des exercices.

Projet : Dans l’idée, j’aimerais participer au téléthon et collecter des dons pour une association.

Il y a des compétitions ? Un gros débat s’installe autour d’une éventuelle compétition. Le parkour est à la base une compétition contre soi-même, une manière de contrôler son corps, de dépasser ses limites, mais la création d’un championnat implique une dimension financière qui irait à l’encontre de la philosophie des sportifs.

Ok, les jeunes, vous l’aurez compris, être les nouveaux fils du vent, ce n’est pas qu’une question de technique, c’est surtout une question de valeurs. Et c’est ceci qu’Anthony et Benoit veulent partager avec vous dans un encadrement pas très formel, une formation à l’humanité autant qu’au sport. « Être et Durer ».

›› www.facebook.com/zink.anthonyversavaud


M O E

e e

Initiative jeunes : projet Paris

n début d’année, notre professeur de sciences économiques et sociales nous a proposé de partir à Paris, afin de nous prouver que pour être confronté à une autre culture, il ne faut pas obligatoirement aller dans un autre pays; il suffit seulement de changer d’endroits, de territoires. De ce fait, le professeur a décidé de faire un échange avec des lycéens de Paris. Ceux du lycée Mozart dans le Blanc Mesnil se situant dans le département de la Seine Saint Denis (le 93), ont accepté la correspondance. C’est pourquoi, il a fallu trouver les moyens financiers pour pouvoir rejoindre la capitale. Pour cela, les deux classes de premières ES (Économiques et Sociales) et la classe de première STMG (Sciences Technologiques du Management et de la Gestion), avons dû participer à des vide-greniers en vendant des objets personnels, ou donnés par certains camarades du lycée, faire des marchés de noël, ou encore participer à l’élaboration d’un loto en trouvant de nombreux lots, et en ramenant le plus de monde possible. De plus, Camille, une lycéenne de terminale L, a gentiment organisé un concert, offrant musique, boissons, nourriture, et invitant ceux qui voulaient, familles, amis, ainsi que les lycées des alentours tels que Guynemer, le 4 septembre, ou encore Soeix. Avec l’ensemble de ces participations, nous avons récolté assez d’argent pour diminuer le prix des 94 élèves comprenant notamment l’hébergement (en auberge de jeunesse), le trajet en bus, les repas, et les visites proposées.

Ma classe de première ES n’a pas passé beaucoup de temps avec les Blanc-Mesnilois. Pour moi, le meilleur moment partagé avec eux a été le deuxième jour après l’arrivée à Paris, où il était temps de les rencontrer. Pour cela, les professeurs nous accompagnant au voyage, et les professeurs du lycée Mozart, ont décidé de nous faire faire un rallye dans Paris. Deux Oloronais et un ou deux Blanc-Mesnilois (selon les groupes) avions un questionnaire à rédiger sur la capitale. Nous avons enfin pu faire connaissance, et nous poser toutes les questions que nous avions en tête depuis quelques mois. Ensuite, quelques jours plus tard, nous avons partagé un agréable moment dans leur lycée, où nous avons passé un sympathique après-midi, à discuter, et à danser. De plus, certains élèves nous ont fait visiter un quartier proche de leur lycée ; je suis donc allée au 212, qui est la première cité du Blanc-Mesnil. Pour conclure, vers la fin du séjour, ils avaient organisé une réception à la mairie, où ceux qui le voulaient ont pu dire quelques mots. Certains professeurs ont d’ailleurs été très touchés. On nous a ensuite offert de quoi boire et manger, et nous avons pu discuter tous ensemble, une dernière fois. De nombreux élèves ont été agréablement surpris par cet échange. En effet, nous avons pu découvrir leur façon de parler, leur façon de s’habiller ; et non ils ne sont pas tous en survêtement, et en sweat à capuche. Nos opinions ont changé : les habitants du 93 ne fument pas tous de la drogue, et ne dealent pas pour gagner de l’argent. De nombreux préjugés ont disparu, dans les deux sens. Ils nous ont confié qu’ils nous imaginaient en chemise à carreaux rentrée dans le jean, monté au-dessus du nombril, avec une ceinture en cuir, et des bottes. Quelques regrets cependant : nous n’avons pas pu être hébergés chez eux car ils viennent d’un milieu un peu plus défavorisé que le nôtre, et nous n’avons pas pu assister à leurs cours. De plus, d’après moi, nous étions trop nombreux par rapport à eux, et nous n’avons pas pu créer beaucoup d’affinités. Pour finir, certains élèves du lycée Mozart, n’ont pas envie de venir dans le Sud, et ne sont pas curieux de découvrir notre mode de vie.

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Toutefois, à mon avis, nous pouvons en conclure que ce fut un bel échange, qui a permis d’effacer des préjugés, et des à priori que nous avions les uns sur les autres. Les élèves du Blanc Mesnil, arriveront en avril, et nous sommes nombreux à les attendre avec impatience, pour leur montrer notre région, nos habitudes, et notre quotidien. Charlotte CASTAING

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Actu numérique

, La à quoi s’attendre ? Mercredi 20 février, à minuit, heure locale, Sony a tenu une conférence très attendue par les gamers puisqu’on pouvait s’en douter, la PlayStation 4 allait être présentée. Vous n’avez pas pu voir cette longue conférence de 2h ? Eh bien, je l’ai fait pour vous.

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Une conférence un peu décevante puisque nous n’avons pas pu voir la console (le design ne serait pas encore finalisé), Sony nous a juste consolés en nous montrant la DualShock 4, soit la manette de la PS4 et bonne surprise : design retravaillé, présence d’un pavé tactile, d’un micro et d’une touche «Partager», vibration améliorée, temps de latence diminué, disparition des touches «Start» et «Select», possibilité de brancher directement un casque audio sur la manette. Enfin, une barre lumineuse se trouve sur la tranche supérieure de la manette, elle permettra d’identifier les joueurs avec une couleur à l’image du PS Move mais elle permettra surtout de détecter les mouvements du joueur grâce au PlayStation Eye qui lui aussi a été amélioré (bonjour la ressemblance avec la Kinect de Microsoft). Une longue description technique de la console nous a aussi été apportée, elle n’intéressera que les spécialistes mais sachez tout de même que la console aura l’architecture d’un PC, qu’elle possèdera 8Go de RAM et d’un processeur x86. Aucune indication sur les capacités du disque dur par contre. Mais ce qu’on peut garder en mémoire c’est que la console permettra de reprendre un jeu directement là où il a été quitté ! Une (trop) longue partie de la conférence a été consacrée au «partage» : la PS4 se veut sociale  ! En plus d’une proche interaction avec Facebook, la nouvelle console de salon de Sony a réellement créé un réseau social dans son système en améliorant ce qui avait été fait avec la PS3. Il sera donc possible de rejoindre un ami dans son jeu afin de l’aider en prenant le contrôle de son personnage. La console sera aussi en interaction avec les smartphones et tablettes via des applications mobiles mais pas d’informations supplémentaires là-dessus.

Puis, on passe aux jeux, on apprend d’abord la mise en place d’un service cloud qui permettra de télécharger les jeux des précédentes générations (pas de rétrocompatibilité donc...). Il sera possible de jouer avant même que le téléchargement se termine ! Ce service permettra aussi l’accès à des démos sans les télécharger et en fonction des goûts (et des achats) des joueurs, certains titres seront automatiquement téléchargés et jouables. Enfin, plusieurs éditeurs de jeux ont défilé afin de nous présenter le line-up de Sony dont voici les plus importants : # Guerilla Games nous a présenté le futur Killzone, Shadow Fall # Sucker Punch nous a régalés avec une bande-annonce de InFamous : Second Son # Evolution (MotorStorm) nous a fait découvrir Drive Club, un jeu de simulation de course # Capcom nous a montré Deep Down, un RPG / Action # Square Enix nous a appris qu’il développait un nouveau Final Fantasy mais il nous demandé d’attendre l’E3 pour en savoir plus # Blizzard confirme l’arrivée de Diablo III sur PS3 et PS4 # Ubisoft nous a montré une longue démo de Watch Dogs qui sera donc aussi présent sur PS4 # David Cage de Quantic Dream (Heavy Rain) nous a juste montré ce qu’il pouvait faire avec la PS4 en nous dévoilant un visage plus que réaliste d’une personne âgée. Sachez également que le PS Move et la PS Vita n’ont pas été oubliés ! La conférence fut longue, l’envie de dormir était grande, cet article résume donc les points les plus importants. Nous en saurons évidemment plus sur la PS4 pendant l’E3, cette conférence nous a juste permis de patienter un peu. Sony a bien compris qu’il ne fallait pas perdre de temps cette fois (il avait fait l’erreur en lançant la PS3 bien après la Xbox 360) et donc nous avons une date de sortie : Holiday 2013, comprenez par là, novembre ou décembre 2013.


Les actus en bref ! King de Burger r te it w T e L s? McDonald hacké par r Burger février pou 8 1 le ’ase li o La f prendre d it a y o v e s r un fan King qui Twitter pa te p m o c n o eu toute saut s on a donc , s ld a n o loire des de McD eets à la g tw es d ée compte la journ Meals ! Le y p p a H et Twitter BigMac endu par p s u s é ét a ensuite ordre. tra dans l’ et tout ren

Un film sur Go Après ogle The S racont ocial e l’hi Netwo st rk qu un fil i m sur oire de F aceboo Googl 26 ju k, e sorti in et ra dès po stage» le . Ne v rtera pour ou ti film s ur l’hi s attendez tre «Le pas à stoire plutôt un de l à aventu une coméd a firme ma ie is r Googl es de deux racontant l e. es stagia ires ch ez

ible via SMS Wikipédia access ne s les gens qui On n’oublie pa ui q et leur temps vivent pas avec r u s internet sur le n’ont pas d’accè ors ipédia lance al téléphone. Wik ocl cy lter son en l’idée de consu ice rv x SMS. Ce se pédie grâce au ojet ipédia Zero, pr ik W du le u co dé ettre bition de perm ayant pour am ions ex n édia aux con l’accès à Wikip s. lentes ou limitée

Goog le n Chro ous dévoi mebo l On n ok Pix e le ’a el nant rrête plus G s porta e lance d oogle qu bles i a ! Pre ns les or maintemarq m d u i i du M e Google er portab nateurs l acBo e e t sous c on ok Ai book r d’A current d la Pixel p et ser i a ven tourne so ple, le Chr rect Wifi o u d m s Ch u 12 e, propo la version 99$ pou rome OS rl sée au 4 prix d G quant a version e 144 à 9$, r elle sera ien q ue ça !

kberry nce de Blac a s is a n re a L angé Motion a ch In h rc ea es roAlors que R fit du nom de son p pro , on apde nom au Blackberry e, c n re fé ré frappé duit de la firme a e d G D P le reprend que nonçant la n a en p u o c uun grand avec un no ry er b k c la de B ouvel OS naissance ry 10. Ce n er b k c la B blant vel OS, le 10 (ressem Z le r u s 10 t et sur le Q sera présen ) 5 e n o h iP à l’ relief). fortement de clavier en rs u te a m a (pour les

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KIT PRATIQUE

: Comment un groupe se prépare à un concert ? Les Hilhs Dou Sud nous expliquent ! Quand répéter ?

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Faites attention à ne pas jouer trop longtemps (de 14h à 18h par exemple) parce que plus c’est long, plus ça tourne au cafouillage. Pensez à noter ou enregistrer tout ce qui semble important. Ça évite d’oublier. En bref, il faut trouver le moment où tout le monde est dispo et où vous ne dérangez pas l’entourage. Plus on est nombreux dans un groupe, plus c’est compliqué : il faut penser aux emplois du temps de chacun. N’hésitez pas à faire une liste de ce que vous devez bosser durant la répèt’ et surtout, faites des pauses pour discuter de ce qui ne va pas. Autour d’un café ou du goûter de 4h, c’est toujours plus sympa !

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tae trav f ? Le gui eur d e c batt oeu séan Une rme en b n riff, le r u o u f e e s tran ommenc le chant une , c e à l e i thm c et vo rist réun ry ’une ru lance nne un t parce qu ment o o , marm ! Ouaais tout un m o t p n com ’est ava es. c e pot pèt’, aisir entr de pl

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Le plus important ? Prenez du bon temps, amusez-vous, et profitez !

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Django Reinhardt commence à une feuille de brouillon raturée tion à Thom. Il se met alors que mal de prendre quelques ment je vais bien pouvoir qui fusent. Avec son regard lèvres, il ne s’arrêtait pas. Et j’ai compris que cet article serait

jouer en fond, assise sur un canapé, devant moi, je pose une quesà parler, et j’essaye tant bien notes, me demandant comreprendre toutes ces phrases dans le vide, le sourire aux lorsque j’ai vu ses yeux briller, le sien.

HDS

« Lors d’un concert, tu deviens un vrai gosse, t’as des étoiles dans les yeux et tu cherches comment arriver sur cette scène. Tu ne sais pas jouer, tu n’as pas la moindre idée de ce qui différencie un micro SM58 d’un micro SM57, mais tu sais, tu peux apprendre : les musiciens et les techniciens sont ouverts et seront sans aucun doute prêts à répondre à tes questions. Rassure-toi, rien n’est hors de portée !

Quel lien le groupe entretient-il avec l’équipe technique ? Le premier lien du groupe avec l’équipe technique se créé avant le concert et en dehors de la scène. Car finalement cette dernière n’est qu’un aboutissement d’un travail d’équipe. Les stars,


ce ne sont pas que les musiciens, c’est également ceux qui sont derrière la scène.

Pour que ça fasse boom-boom, qu’est-ce que les balances ? Musicien par musicien, instrument par instrument, chaque son est balancé, chaque retour est testé. Saturé, déformé, avec ou sans réverbération, tout est une question d’oreille et ce sont les ingénieurs du son qui, en fonction des conditions de la salle (résonance, hauteur, profondeur, aménagement... ), vont atteindre la meilleure qualité de son pour les spectateurs et aussi pour les musiciens grâce aux balances.

♪ Lumière Maestro ! Là c’est beaucoup d’instinct et de concentration pendant le concert. Parce que pendant que certains dansent, d’autres réagissent à chaque mouvement des joueurs. Une douche rouge quand le batteur part en solo, une poursuite quand le guitariste se met à sauter et une lumière tamisée quand la chanteuse se déshabille. C’est un métier !

♪ Jour-J, c’est le soir du concert Tout est en place. Les jacks sont connectés, les guitares sont accordées, posées sur leur pied, les techniciens sont prêts, chaque projecteur est monté. Ça commence. D’abord, on essaye de capter l’attention des gens, d’attirer l’oreille de celui qui discute au fond, de l’autre qui est à la buvette. Un solo de percussion semble être l’idéal. Ça démarre doucement, puis un peu

plus vite et un peu plus fort. « Tiens, il s’passe un truc ». Quand je monte sur scène, j’ai l’impression de me déshabiller et de montrer tout ce que je suis. C’est un moment impressionnant, angoissant. Tout le monde sait ce qu’il a à faire. Et le top départ est donné par l’heure (qui n’est jamais celle prévue par l’organisation). Dernier accordage, première note et on 11 balance tout ! Certaines chansons réveillent le public, puis une ballade romantique. On n’a plus besoin de parler, les instruments parlent pour nous. Très vite, tout le monde est sur la même longueur d’onde et on se concentre, on oublie de penser à ce qui se passe à l’extérieur : nos problèmes, nos histoires de cœur ratées, nos engueulades .. Quand tu descends de la scène, ces quelques marches mènent à une montée d’endorphine. On ne connaît pas l’avis du public, mais il était là et toi, tu as pris ton pied ! Y’a eu une fausse note, une erreur mais qu’importe, tu l’as fait, tu es bien et tu ne te dis qu’une chose : Vivement que ça recommence ! A la fin de la soirée, il y a cette chose que les gros concerts ne connaissent pas. Quand le public est parti, on range ! Et quand tu rentres enfin chez toi, tu te couches, et t’es heureux. » Camille Mouton, ou plutôt Thom-Louis Garraud. ›› www.facebook.com/hilhsdousud


ME YOU The We and The i

C I N É 12

Réalisateur de clips, films publicitaires, longs-métrages (aussi bien fictionnels que documentaires), Michel Gondry est un metteur en scène français qui a, pour ce film, tourné dans le Bronx à New-York avec de jeunes comédiens amateurs issus d’un centre d’animation du quartier sus-cité. Sur une base de scénario, les acteurs ont été mis à contribution dès l’écriture pour composer leurs personnages respectifs en s’inspirant pour certains de leur expérience personnelle ; il est d’ailleurs à noter que les personnages portent le véritable nom des acteurs. Ce film marque l’attachement de Gondry « aux communautés et aux gens qui ne sont pas mondains » comme il le dit lui-même. Un film communautaire dans le Bronx donc, pas très original me direz-vous ; sauf qu’ici l’action se déroule entièrement dans un bus… « Le bus est un moyen de transport très chouette : tu t’assois et tu as en même temps la télé, avec ce qui se passe dans la rue, et la radio, si tu écoutes les gens » dixit Gondry. L’idée du film lui vient alors qu’il prend le bus et constate que les conversations d’abord superficielles quand le bus est bondé gagnent en intérêt à mesure que celui-ci se vide, jusqu’à en devenir réellement passionnantes lorsqu’elles sont isolées. De là naît le pitch du film : les vacances d’été commencent, c’est la fin des cours, les élèves d’un lycée du Bronx prennent le bus pour la dernière fois de l’année. Le dispositif du long-métrage est simple mais d’une redoutable efficacité : passer du groupe (le « We ») à l’individu (le « I ») ; tout ceci au fil de trois parties : Les tyrans, Le chaos, Le « Je ». L’idée géniale du film est d’étudier l’évolution des comportements des protagonistes à mesure que le bus se vide et que l’individu prend le pas sur le groupe. Au début, le décor est bondé, chacun ou presque évolue au sein de son groupe (les artistes, les gays, les fauteurs de trouble, les introvertis, etc…) ; tous ont une place bien précise au sein du bus, les interactions sont rares et se résument la plupart du temps à des railleries. Plus le film avance et plus les personnages se raréfient, chacun descendant à son arrêt ; dès lors, libérés du poids de l’appartenance à tel ou tel groupe, les protagonistes se rapprochent et les confidences naissent, amenant à réinterpréter certains comportements. Cette évolution d’un humour potache (on rit tout de même beaucoup) vers plus de gravité est notable du point de vue de la redistribution géographique de chacun dans le bus, qu’il s’agisse d’une séparation (le couple gay) ou au contraire d’un rapprochement (le petit caïd qui raillait tout le monde cherchant à se rapprocher des autres lorsqu’il se retrouve seul). De même, il est intéressant d’observer comment le décor extérieur au bus évolue avec les personnages : on passe de l’agitation du centre-ville au calme de la banlieue et de la nuit naissante, propice aux confessions. On aurait pu craindre une certaine lassitude du fait d’un film se déroulant entièrement dans un bus, mais c’était sans compter sur le savoir-faire et la créativité de Gondry. Il use notamment de petites vidéos comme on peut en voir sur Youtube ; une chute notamment, que les personnages s’envoient via leur smartphone et se passent en boucle. Il reprend aussi le procédé des films suédés (petits films avec des effets spéciaux faits de bouts de ficelle) ; procédé qu’il avait créé pour Soyez sympas rembobinez, un de ses précédents films, où les protagonistes se réappropriaient certains classiques hollywoodiens. Le dessin a aussi sa place via un jeune illustrateur qui croque les situations se déroulant sous ses yeux et en lequel on peut reconnaître un avatar du metteur (mateur) en scène. Original, porté par une mise en scène inventive et des comédiens amateurs enthousiasmants et pleins de fraîcheur, voilà sans doute le meilleur film de son auteur (du moins pour le rédacteur de ces lignes). Michel Gondry travaille actuellement sur son prochain effort, une adaptation cinématographique du roman L’écume des jours de Boris Vian.

›› Pierre Lahaderne


G n tio T c le L Sé INKU L

L’importance majeure des accords mineurs (# 3)

Destin farceur : crescendo (#4) decrescendo (#5)

Relecture du mythe de Frankenstein (# 9)

Remords (# 10)

Comme son nom l’indique, cette série BD de 13 albums n’est pas très joyeuse : on ne retrouve de notre monde qu’une immense décharge, habitée en grande majorité par des rats, mais aussi par d’autres bestioles plus ou moins glauques, comme les escargots ou les chauves-souris... A grands coups de scénarios gorgés de satire, Ptiluc nous ramène au monde animal et rejoue les défaut de nos sociétés, mêlant la philosophie à un humour bien morbide. A noter : les opus ne se suivent pas (mis à part les tomes 4 et 5 ainsi que les tomes 9 et 10) et sont alors indépendants des autres, ce qui est drôlement pratique quand on veut éviter le gouffre financier ; je pense surtout aux aventures de Thorgal qui s’étalent sur plus de 30 albums... De plus, il n’y a pas à proprement parler de personnage principal : chaque histoire a ses propres protagonistes et sa propre situation ; mais tous ces rats ont tout 13 de même un objectif en commun : la recherche du pourquoi de leur existence et de leur condition. Malheureusement, les recherches mises en place partent souvent en sucette... Pour les intéressés, nous souhaitons vous conseiller les meilleurs titres, car dans chaque série on trouve du bon et du moins bon (voir ci-dessus).

›› ptiluc.fr

BD

Pacush

[pakuʃ] n.m.: milieu chaotique abandonné. Synonyme: décharge publique.

Blues

[bluz] n.m.: musique de jazz lent – cafard, mélancolie.

En tout, vous avez ici 6 albums à la portée d’une grande majorité de lecteurs. Pour le reste, libre à vous d’aller voir les autres albums ! ›› Gabriel Vergez


Leur désir le plus cher était en leur intérieur ~ Chaos Total. Au fond : des déchets. A gauche : des déchets. A droite : des déchets. Devant, dessous, un homme. Hangover. La pièce s’ouvre dans l’incompréhension la plus complète. L’artiste rencontre Clé, ballerine sans jambe, vieille dame nostalgique. Puis son amant : homme frêle, fatigué, presque nu. Les deux personnages, au bord du désespoir cherchent un chat et un peu de thé. Telle est la mission de notre nouvel arrivé afin de s’échapper de cet univers sordide. Pour les amateurs du théâtre de l’absurde, un arrière goût de Beckett et Ionesco se lit dans les yeux de ces vieillards qui crient famine, qui évoluent dans un monde apocalyptique : un « merdier » où ils se battent pour remplir le temps et courir après le plus futile des plaisirs tandis que l’Homme se métamorphose jusqu’à se - Tu as trouvé le fondre dans le décor. chemin pour sortir. - Mais .. Je ne vois rien ... « Bastard » montre encore une fois le pouvoir qu’ont les Bastard ! marionnettes de nous faire rire, nous émouvoir. La poésie, la 14 danse, la musique et la vidéo forment un spectacle original et complexe qui nous donne envie de revoir la compagnie Dudapaiva. Le bémol serait sûrement l’anglais qui même partiellement sous-titré nous donne du fil à retordre. ›› www. dudapaiva .com

Fire Waltz Les poilus dans les tranchées de la première guerre mondiale, voilà un lourd sujet qui ne se prête ni au rire ni aux festivités. Mais la musique n’adoucit-elle pas les mœurs dans les moments les plus sombres de l’Histoire. C’est dans cette optique que Marc Ménager réalise son long métrage d’animation en volume : pâte à modeler, peinture, pastel et dessins animés. L’extrait diffusé à la salle Jéliote plante le décor. L’expressivité des personnages nous plonge dans l’émotion de la Grande Guerre où les soldats créent des instruments avec les objets trouvés sur les champs de bataille. Entre les murs de terre, les envolées poétiques et les notes de musique ont fait naître une œuvre originale et attachante. Camille Mouton ›› www.firewaltz.com


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Dossier Romain CabanĂŠ


t u l Sa

Salut à toi, ma sœur Toi qui te bats pour tes droits Toi dont le nom traîné dans la boue Allures sanglantes, lèvres glacées Le poing levé pour ta liberté Salut à toi, mon frère Toi qui crois que les femmes De tes fantasmes sont l'unique objet Toi dont le poing s'abat Sur des corps frêles, sang craché

à

Salut à vous, pauvres fous Vous qui pensez que de la parité La ligne d'arrivée est dépassée Vous qui affirmez que des salaires L'égalité est proclamée

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F 16

A nouveau, tant d'injustice Martèle les mœurs, étouffe l'aurore Crève le courage, gonfle d'orgueil Ces politiques, vieux séniles, Conservateurs, face à l'horreur Fini le temps des contes de fées Le temps de l'innocence, de la pureté Petit Chaperon Rouge cherche à comprendre Pourquoi le Loup sous sa cape veut regarder Fin de l'illusion, le vent a tourné

toi •• ••

Salut à toi, ma sœur Toi qui cries pour être écoutée Toi qui malgré les coups Crois toujours qu'un autre Monde, plus beau, peut exister. texte ›› Marie Salles illustration ›› Fanny Condès


100% FILLES

Parlez-moi de votre projet... Comment ça va se mettre en place ?

»» Mathilde : Je suis allée aux assises de la jeunesse parce que je monte un projet radio avec plusieurs filles sur le thème de la place de la femme dans la société. C’est Radio Oloron qui met ça en place : on a une émission d’1h qu’on peut diffuser souvent. On est 4 filles et on a carte blanche dessus »» Camille : On fait ce qu’on veut, on utilise les moyens qu’on veut, on rencontre les gens qu’on veut, on choisit le sujet qu’on veut... ce qui est finalement pas si facile, parce qu’on sait pas trop où aller ! C’est dur de se canaliser sur quelque chose.. on travaille par rapport à nos affinités en fait. C’est toujours un peu autour de la femme, mais Mathilde est peut-être plus branchée sur le sport, moi sur la musique... On essaye de traiter ce sujet à travers notre monde à nous aussi, à travers ce qui nous intéresse. »» Mathilde : C’est génial parce que pour une fois on nous donne la possibilité de nous exprimer ! En plus on fait un partenariat avec deux radios irlandaises dont une d’Irlande du Nord, une radio autrichienne et une radio du Pays basque espagnol...

C’est Radio Oloron qui a choisi le thème de la femme, ou ils ont eu l’idée de faire un projet radio pour les jeunes dont vous avez choisi le thème ? »» Mathilde : Ouais voilà, c’est ça, parce qu’en fait on s’est retrouvé à 4 filles motivées pour le projet donc on s’est dit : on a toutes à peu près le même âge et on est toutes des filles, donc autant se servir de ça pour parler en même temps que de

ce qu’on aime de quelque chose d’utile, pour faire passer un message... »» Camille : D’ailleurs on a donné un nom au groupe, c’est « Ni hommes ni soumises ».

Les autres radios : elles traitent le même sujet que vous, la place de la femme, ou elles travaillent sur autre chose ?

»» Mathilde : Les autres radios ont même carrément une ou plusieurs émissions sur ce thème là. La radio des basques est entièrement dédiée à ça. »» Camille : C’est vraiment un collectif féministe mais suivant les pays on a des angles d’attaque différents. Au pays basque c’est plutôt sur la femme dans l’immigration, en Irlande c’est vraiment tous les sujets d’actualité... c’est assez varié.

J’ai entendu parler de votre voyage en Irlande... Racontez-moi tout ! »» Mathilde : Oh, lalala, c’était 3 jours mouvementés ! (rires) En fait, on a eu pour commencer une journée de réunion non-stop. On est arrivées, dans

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UN PROJET

En novembre dernier, je me suis rendue aux Assises de la Jeunesse à Pau. Malgré le froid (et le pique-nique pas terrible qu’on nous a servi le midi, mais là n’est pas le sujet de mon article...), je tire un bilan positif de cette rencontre de jeunes engagés dans des projets variés et passionnants. L’occasion pour moi de réaliser mes premières interviews et d’interroger deux lycéennes en terminale à Jules Supervielle, Mathilde Leray et Camille Mouton, investies dans un projet original encadré par Radio Oloron et que j’ai eu le plaisir de questionner à nouveau par la suite. Extraits de nos entretiens

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les super locaux d’une radio de Dublin, et là on se sentait vraiment “petites” parce qu’en fait, toutes celles qui sont dans le projet ce sont des filles qui bossent à la radio, des professionnelles qui font ça depuis 4 – 5 ans. Au début ils ne parlaient qu’anglais et espagnol, ils ont dû traduire juste pour nous, mais au fur et à mesure de la journée on a commencé à s’habituer à l’anglais donc on leur a demandé d’arrêter de traduire en français... »» Camille : Au final ils étaient très gentils, on a réussi à parler avec tout le monde et à créer des liens, un p’tit peu, avec certaines personnes, donc c’était sympa. »» On a eu toute une séance de travail pour enregistrer une émission sur le 8 mars, sur la journée de la femme. Étant donné qu’on n’a pas les mêmes droits selon les pays, que ce soit en Espagne, en Irlande ou en France, c’était intéressant d’avoir un peu tous les sons de cloche et de pouvoir faire un travail ensemble.

Est-ce que vous avez d’autres partenaires que Radio Oloron ? Vous êtes aidées par 18 d’autres structures ?

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»» Camille : En fait c’est un projet européen... donc Radio Oloron est arrivé dans le projet mais y a une structure au-dessus, c’est pour ça qu’on est en

contact avec d’autres pays. C’est vraiment un projet à grande échelle, et sur le temps aussi puisque pour l’instant ça doit durer jusqu’en 2014, et on espère que ça va continuer : on a envie de redonner le flambeau... Mais au niveau des partenaires c’est surtout que les contacts de la radio sont...immenses ! Donc ils nous donnent vraiment beaucoup d’opportunités, ils nous font rencontrer des gens, donc on est très contentes d’avoir la structure qu’on a, j’crois ! »» Mathilde : Parce que quand tu dis que t’es une radio, ça ouvre vachement de portes en fait. Même le fait qu’on soit des jeunes ne gêne pas... Et quand t’as une idée, ils sont toujours là pour t’aider ! »» Camille : Notamment, on travaille avec Samuel [Schiro], Francis [Cha] et Thomas [Catalogne] qui est notre tuteur sur le projet. Déjà, eux-mêmes sont super cultivés et sont vraiment prêts à encadrer des jeunes pour les aider dans leurs projets. »» Puis c’est vraiment une formation à tous les niveaux. Aux assises de la jeunesse, on a commencé nos interviews, on nous a filé un micro et c’était un peu « démerde-toi » [je compatis les filles !!!], et donc on se forme sur le tas comme ça. Après ils nous aident aussi pour tout ce qui est technique, ce qui est important quand même pour être un p’tit peu indépendantes.

Plus tard, vous voulez travailler dans les médias... ou pas du tout ?

»» Mathilde : Beh moi je savais pas trop en fait... C’est vrai que ça m’a toujours intéressée le journalisme, surtout le journalisme écrit. Mais finalement je fais pas ça du tout : l’an prochain je pars en prépa physique-chimie ! »» Camille : Ce projet, c’est surtout un projet personnel. Pour nous, c’est énorme les rencontres qu’on fait ! On apprend beaucoup sur le plan individuel. Et après par la suite c’est clair que ça donne envie de continuer dans le journalisme ou les médias en général...

Pas mal de jeunes (et de moins jeunes d’ailleurs) devraient s’intéresser à votre projet... Comment peut-on écouter vos émissions, voire rejoindre le groupe pour les plus motivés ? »» Mathilde : Nous rejoindre ? Alors là oui, avec plaisir, les portes sont GRANDES OUVERTES


parce que les dates sont compliquées à mettre en place et en fait on se rend compte qu’on ne sera pas toutes disponibles au bon moment... Donc si vraiment y a des gens motivés pour venir, les filles qui avez envie de le faire mais surtout venez  ! On vous accueille à bras ouverts quoi ! »» Camille : On est vraiment super bien encadrées, c’est super intéressant, faut pas hésiter ! Et après l’émission sera diffusée sur Radio Oloron, mais on ne sait pas encore quand. Pour l’instant on se forme, on est au tout début du projet, et dès qu’on aura des suites, on vous le dira ! ;)

qu’y a plein d’opportunités en fait ! Y a quand même une communication importante maintenant, donc on peut être au courant. Il faut chercher l’info quoi ! Surtout qu’à Oloron en ce moment y a un gros travail fait pour les jeunes... C’est pas parce qu’on est jeunes qu’on peut pas faire des choses, et justement y a des gens qui nous encadrent, qui sont prêts à nous pousser, à nous motiver. Donc faut être motivés et faut pas hésiter à y aller ! »» Mathilde : C’est ça, faut oser, c’est vraiment génial... On fait des trucs qu’on ferait jamais ailleurs... genre nous normalement en plus de l’Irlande on va partir en Autriche...c’est des trucs que tu ferais jamais dans un cadre normal ! Franchement, pour les jeunes qui sont motivés, y a largement de quoi faire ! Comme ça on bannira aussi les clichés du jeune qui fait rien ! Nos propres expériences (le fanzine, la radio...) ou les initiatives de jeunes présentées aux Assises, ça montre bien que les jeunes veulent se bouger !

Votre travail est comme vous l’avez dit centré sur le thème de la femme. Et les garçons, vous seriez prêtes à les intégrer à votre projet ?

»» Camille : intégrer... en fait on les intègre pas vraiment dans l’équipe parce que le projet est fait pour être féminin, par contre on est attentives à la voix du garçon, à l’avis du garçon sur la femme. »» Mathilde : en plus on est encadrées par des garçons donc on est un peu obligées de les intégrer... mais après c’est vrai que le projet est fait pour être mené par des filles !

Quelque chose à ajouter ? Un message à faire passer aux jeunes oloronais ?

17ans)

18ans)

(Marie Laure, 16ans)

• Avec un garçon on se comprend mieux mais il est moins attentif qu’une femme (Anonyme, 16ans) • Les mecs n’écoutent pas pareil, ils se moquent (Vincent,

›› Maylis Galas

• Les garçons sont plus directs (Mathilde, 17ans) • Il nous donne des conseils avec les garçons et un point de vue différent mais il peut vouloir que ça aille plus loin et après ça gâche tout (Mathilde, 16ans) • Les garçons ont plus d’humour mais ils peuvent pas nous accompagner aux toilettes (Céline, 17ans) • Le positif: elle connait l’adversaire, elle peut nous conseiller (Yorick, 18ans) • Une fille ça parle trop (Dorian, 17ans) • Etre ami avec une fille apporte autre chose mes potes filles sont mes potes, je ne cherche pas à séduire (Flo,

17ans)

• les garçons sont moins chiants mais plus susceptibles

(Marie, 18ans)

• Trop d’ambiguïté dans l’amitié avec un garçon (Carine,

?

• Les filles se confient plus facilement mais jugent trop vite (Marine, 17 ans et Eleonore, 18ans) • On se comprend mieux entre filles mais on s’engueule souvent (Alizée, Marie, Margaux, Amélie 16ans et Marie, 17ans) • Les garçons sont moins prise de tête dans les relations

Camille : Bougez-vous ! Bougez-vous parce

Qu’est ce qu’il y a de mieux à être ami avec une fille/un garçon ? Qu’est ce qu’il y a de moins bien ?

»»

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Vous retrouverez bientôt Mathilde, Camille, Lara et Shanna sur les ondes de Radio Oloron (89.2), n’hésitez pas à les contacter, que ce soit par le site: »» de la radio www.radiooloron.fr »» ou du fanzine www.linkult.fr

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Jeux-vidéos : une activité de mâles ? L’égalité homme/femme est-elle présente dans les jeux-vidéo ? Même si la conférence Sony dont je vous parlais a été jugé sexiste car aucune femme n’est montée sur scène, on aimerait bien ! Les éditeurs essaient désespérément d’attirer un public féminin mais souvent en vain. Certains donnent la possibilité d’incarner une héroïne comme dans Tomb Raider, Mirror’s Edge, Metroid, Portal etc. Mais échec, cela n’attire pas beaucoup plus de femmes qu’un jeu bien machiste comme God Of War. Alors à quoi les filles pourraient-elles jouer ? Je vous passe les adaptations de Barbie et autres idioties de la gent féminine et je vais vous convaincre, que vous les femmes, vous pourriez

aimer jouer ! Alors lâchez votre maquillage, annulez votre journée shopping et attrapez plutôt la manette de votre mec. Car non, les jeux-vidéos, ce n’est pas que de la guerre, des courses, du sang, de la testostérone et de gros seins ! C’est aussi de l’émotion, et de la poésie. Bon, je vous l’accorde, ce n’est pas souvent le cas. Je vais encore tester des exclusivités PS3, certes, mais la Xbox est vraiment une console de mâle puis les Wii, Wii U et autres 3DS sont des consoles familiales, donc tout leurs jeux sont conseillés pour les femmes. Eh oui, elles connaissent toutes notre plombier moustachu préféré ! Je parlais de Mario, évidemment, c’est une rubrique vidéoludique et non pas pornographique.

«Heavy Rain», Quantic Dream De l’émotion, c’était le maître mot de David Cage, papa d’»Heavy Rain», défi réussi donc. Une grande précision a été 20 accordée à la réalisation des personnages afin qu’ils dégagent rien qu’avec les traits de leur visage, de l’émotion. «Heavy Rain» n’est pas vraiment un jeu, plutôt un film interactif. Il n’y a donc pas besoin d’être un virtuose de la manette pour y jouer. Vous contrôlez dans ce jeu quatre personnages, une journaliste, un détective privé, un agent du FBI et le père d’un enfant disparu. Ils enquêteront tous sur le meurtre de plusieurs enfants, tous sauf Ethan, qui va devoir suivre les ordres du tueur afin d’espérer sauver son fils d’une mort certaine. «Jusqu’où seriez-vous prêt à aller pour sauver un être cher ?» C’est la question qui nous est posée tout le long de ce jeu. Ce jeu dispose d’une multitude de fins possibles, chaque partie est une nouvelle expérience. En effet, ce sera à vous de décider de l’avenir de nos quatre héros. Pourriez-vous donc vous couper un doigt ou encore tuer quelqu’un pour sauver votre fils ? Serez-vous assez malin pour réunir toutes les preuves qui vous conduiront au tueur ? Arriverez-vous à quitter une maison en feu ? Prendrez-vous simplement les bonnes décisions ? De votre expérience de jeu dépend la survie du pauvre enfant et le bonheur de son père. Je ne vous cache pas qu’on s’attache très rapidement à tous les personnages, qu’on pleure, qu’on rit avec eux et qu’on veut à tout prix sauver l’enfant.

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Les musiques du jeu sont magnifiques, on a rarement entendu mieux. Puis c’est tellement réaliste que les quatre héros du jeu font vite partie de notre famille. Alors mesdemoiselles, sortez vos mouchoirs, prenez la manette et lancez-vous dans l’aventure. «Heavy Rain» est une exclusivité PS3 sortie en 2010 mais il n’en reste pas moins une référence. Puis si vraiment vous n’aimez pas la manette, il est aussi possible de jouer avec PS Move. Vous savez, le PS Move c’est ce contrôleur de mouvements qui a souvent été comparé à un sex-toys ! Vous pourriez donc jouer à tous les niveaux, mais je vous conseille de commencer par «Heavy Rain» !


Les jeux thatgamecompany Ce studio américain de jeux-vidéos a été félicité pour ces 3 uniques jeux : «Fl0w», «Flower» et «Journey». Les 3 uniques jeux du studio mais aussi 3 jeux uniques ! Après l’émotion, place à la poésie. Je ne vais m’intéresser ici qu’à «Flower» et «Journey», n’ayant pas testé «Fl0w». Dans «Flower», on incarne un pétale de fleur que l’on dirige avec le contrôleur de mouvement Sixaxis de la manette. Quel but ? Récolter un maximum de pétales et nettoyer le monde ! Mais pas que, «Flower» est surtout une très bonne thérapie contre le stress et autres aléas de la vie. Oui, on se détend dans ce jeu, on se laisse entraîner par le vent, la superbe musique et les plaines verdoyantes. On ramasse les pétales de fleurs en

notant que chaque pétale est associé à une note de musique. Pas de sang ici, seulement la beauté de la nature. Puis pour un jeu disponible pour moins d’une dizaine d’euros sur le PSN, on se laisse vite entraîner.

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Dans «Journey», on contrôle un voyageur qui souhaite se rendre vers une montagne lointaine. Là encore, une musique magnifique, des décors splendides mais notre voyageur devra traverser bien des épreuves (le désert, les tempêtes de neige etc.) avant de terminer son périple. J’ai même ressenti de la peine et de la tristesse pour ce pauvre personnage mais je suis sûrement trop émotif. A noter que «Journey» est un

jeu multijoueur, on pourra rencontrer durant notre voyage bien d’autres aventuriers. Mais ne cherchez pas à obtenir de l’aide ou à vous faire des amis, en effet, on ne communique avec eux qu’avec un son musical, à vous de laisser parler votre imagination pour savoir ce que veut vous dire votre compagnon. Là encore, on peut télécharger ce jeu pour une poignée d’euros sur le PSN, n’hésitez donc pas !

›› Mickaël Duclercq


ne doit pas faire ? Qu’est ce qu’un garçon /qu’une fille

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• Pour un garçon, vivre sans une femme (16ans) • De plaire aux filles (Anonyme, 16 ans)

?

18ans)

• Une fille ne devrait pas se laisser marcher

(Thomas, 16ans)

• Pour les filles il faut gérer la contraception (Flo,

sur les pieds (Alizée, Marie, Margaux, Amélie 16ans et Marie, 17ans)

(Laura et Roxanne, 17ans)

• Pour les garçons, difficile de supporter les humeurs de la femme et de la comprendre (Elodie, 17ans et Mélanie, 15ans) • C’est difficile pour les garçons de parler de notre intimité, les filles se parlent plus. (Paul, 15ans) • Pour les garçon c’est difficile de devoir se raser la barbe (Gabriel, 16ans) • Etre pris en stop pour les garçons. (Yorick, 18ans) • Participer aux tâches ménagères pour les garçons

(Elodie, 17ans et Mélanie, 15ans)

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• Une fille ne doit pas péter et roter c’est mal vu (Maria 16ans et Ophélia 17ans) • Un garçon ne doit pas pleurer et une fille ne doit pas avoir plusieurs copains car elle est considérée comme une «salope» alors qu’un mec serait un héros (Carine, 17ans) • J’aime pas les garçons qui se font trop remarquer et les filles faut pas qu’elles fassent comme les garçons à avoir 36 mille mecs. Un garçon qui pleure pour une bonne raison c’est mignon (Maellis, 16ans) • Un garçon: porter une jupe. Quand un mec met les mains dans son calebar pour se réchauffer, les filles ça ferait bizarre si elles le faisaient (Marie, 18ans) • Une fille ne doit pas aborder un garçon

16ans et Ophélia, 17ans)

• Pour une fille: devenir mère (Idoya, 16ans) 22 • Pour un garçon: supporter les filles qui sont chiantes, Pour les filles: être obligée de lui gueuler dessus pour qu’il réagisse (Marie, 18ans) • Difficile pour un homme de ne pas se plaindre et de ne pas râler (Groupe de fille, 15ans) • Difficile pour une femme de s’imposer dans un métier d’homme (Pauline, 15ans) • Difficile pour les hommes de faire deux choses en même temps et pour les femmes de gérer son travail, ses enfants et le ménage (Jennyfer, 18ans) • Difficile pour les hommes de se confier et pour les femmes de faire face à un groupe de garçons

17ans)

• Pour un garçon: aborder les filles et satisfaire sa copine. Pour une fille: avoir autant de responsabilités dans le couple, la fille a le plus la tête sur les épaules (Maellis, 16ans) • Pour un garçon: les boutons, pour une fille: le surpoids (Céline, 17ans) • Pour le garçon: quand il mue, le changement physique, la pression durant l’acte sexuel. Pour une fille: la peur de tomber enceinte et la responsabilité de la contraception (Mathilde, 16ans) • Pour un garçon: comprendre les filles. Pour les filles: on attend plus d’elles pour les études (Maria,

• Les filles doivent bien se tenir afin d’être bien vues (Laura et Roxanne, 17ans) • Je ne vois pas pourquoi un homme ou une femme ne pourrait pas faire ce qu’un homme ou une femme fait (Anonyme) • On a tous les mêmes droits (Maritxu, 15ans) • Un garçon ne doit pas pleurer pour rien: tu t’es pété une jambe, tu te retiens. • Une fille faut pas qu’elle pète un coup trop fort ça craint. Si elle se lâche en cours elle s’en remettra pas. (Yorick, 18ans) • Une fille ne doit pas cracher et boire avec excès. • Un garçon ne doit pas être macho • Une fille ne doit pas se battre (Vincent,

?

Qu’est ce qui est difficile quand on est un homme /une femme ?


Femen

(ukrainien : Фемен) est un groupe contestataire féministe d’origine ukrainienne, fondé à Kiev en 2008 par Anna Hutsol, son actuelle présidente, Oksana Chatchko et Alexandra Chevchtchenko. Le groupe est devenu internationalement connu pour avoir organisé des actions, essentiellement seins nus, dans le but de défendre les droits des femmes, ce qui les conduit aussi à s’impliquer sur plusieurs autres sujets, notamment pour la démocratie et contre la corruption, la prostitution ou encore l’influence des religions dans la société. Les militantes de Femen sont ainsi adeptes d’un féminisme radical qu’elles appellent « sextrémisme ».

›› femen.org/fr

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Les

monologues voilés

(écrit et mis en scène par Adelheid Roosen avec Hassiba Halabi, Jamila Drissi, Morgiane El Boubsi, Hoonaz Ghojallu) Créés en Belgique par des femmes arabo-belges qui ont recueilli des témoignages de femmes musulmanes vivant aux Pays Bas, « Les monologues voilés » nous livrent les confidences intimes de ces musulmanes tant décriées et souvent incomprises : du voile à l'excision en passant par la maltraitance, le dégoût et la haine de soi - mais aussi l'érotisme, le bonheur conjugal et la sensualité - elles mettent à mal tous nos préjugés et nous incitent à considérer leur voile et leur foi avec un regard neuf en nous parlant sans réserve et sans détours. Tour à tour drôles ou graves, tendres ou révoltées, elles s'expriment avec passion sur des sujets intimes et sérieux et se livrent dans un mélange de fragilité et de force, rappelant qu'elles sont femmes avant d'être musulmanes.

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Difficile de rester neutre face à des sujets aussi controversés et polémiques, et pourtant, ces artistes ont gagné leur pari : sans rentrer dans le problème de la religion et sans faire de politique, elles nous livrent des confidences de femmes, heureuses ou non, maltraitées ou considérées avec douceur. De l'humour, de la tendresse, de la gravité... dur de rester insensible face à ce mélange et à l'émotion qu'il suscite. ›› Morgane Lavignac Choisy Ce que j'ai aimé dans cette pièce, c'est la confrontation entre les différentes cultures et les paradoxes qu'elle peut soulever. Les médias ont tendance à montrer des femmes musulmanes soumises aux traditions religieuses, privées de leur liberté. La pièce dénonce

certes l'excision, les mariages forcés ou l'importance accordée à la virginité, mais elle montre aussi que les Arabes vivent avec plus de sincérité et de passion que les Occidentaux qui s'affichent comme des gens décomplexés et libres, alors qu'ils sont en fait enfermés dans des préjugés sexistes. L'un des monologues présentés par les trois talentueuses actrices traite avec humour l'exemple de Gérard, un beau-gosse hollandais qui se comporte avec les femmes comme s'il cherchait à appliquer à la lettre les conseils d'une sorte de guide pratique du bon amant. La pièce rappelle aussi que les femmes sont confrontées à des règles atroces dans de nombreuses religions. Par exemple, l'Ancien Testament condamne à la lapidation les femmes qui ne sont pas vierges le jour de leur mariage, ou celles qui participent à un adultère. Je pense toutefois que la pièce ne s'adresse pas aux plus jeunes d'entre nous car elle aborde des sujets difficiles par le biais de témoignages parfois crus, parfois violents. ›› Maylis Galas Dans « Les monologues voilés », on passe de scènes légères à d'autres plus oppressantes avec une facilité déroutante de la part des comédiennes,dont le jeu traduit à merveille les émotions des jeunes femmes qu'elles incarnent. Sur un fond musical entêtant, les artistes nous entraînent à leur suite dans une pièce à la fois triste et décalée, qui fait réfléchir le spectateur sur le mélange explosif de la religion et du sexe. Et on reste captivé, tout simplement. ›› Marie Salles


Emma /// Jane Austen

Emma Woodhouse est une belle jeune femme riche et intelligente de 21 ans habitant le domaine de Hartfiel avec son père veuf et hypocondriaque, entourée d'amis fidèles, tel monsieur Knightley, le fortuné et séduisant propriétaire du domaine voisin. Son ancienne gouvernante, Miss Taylor vient tout juste de se remarier et Emma est persuadée d'être à l'origine de ce mariage : elle décide donc d'user de ses talents d'entremetteuse pour faire le bonheur de son entourage, et plus particulièrement celui de Harriet Smith, jeune fille qu'elle a récemment prise sous son aile. Mais évidemment, rien ne va se passer comme prévu et Emma va peu à peu s'apercevoir qu'elle n'est peut-être pas aussi douée pour deviner les sentiments des autres - et même les siens - qu'elle ne le pensait... Certes ce n'est pas un roman transcendant dans le sens où il ne se passe pas grand chose d'extraordinaire : Jane Austen narre simplement le quotidien d'une jeune femme intelligente et espiègle qui tente de rendre ses proches heureux et se trompe sur les sentiments des autres parce qu'elle n'est pas capable de démêler les siens... néanmoins, on retrouve la critique acérée sur les mœurs de l'époque si 25 chère à Jane Austen et on prend du plaisir à suivre les tribulations de cette jeune fille indépendante qui s'assume, reflet de ce que fut son auteur de son vivant... ›› Morgane Lavignac Choisy

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Les Hauts de Hurle-Vent /// Emily Brontë Une famille vivait heureuse sur ses terres, les Hauts de Hurle-Vent, jusqu'au jour où le père, monsieur Earnshaw, ramène au sein de son foyer un jeune bohémien nommé Heathcliff qu'il aima comme son propre fils. Sa fille Catherine devient la compagne de jeu de Heathcliff alors que la haine de son fils Hindley à l'égard de ce nouvel arrivant s'accroît au fil des ans... A la mort de son bienfaiteur, Heathcliff se retrouve à la merci de la cruauté de Hindley qui s'escrime à vouloir le briser et l'éloigner de Catherine. Méprisé par Hindley, trahi par Catherine qui choisit d'en épouser un autre malgré l'amour qu'elle lui voue, Heathcliff se laisse peu à peu gagner par la haine et met au point un plan pour se venger de ceux qui l'ont humilié et privé de la femme qu'il aime... « Les Hauts de Hurle-Vent » est l'un des plus célèbres romans anglais du XIXème siècle. Comble de l'ironie, s'il traite de la passion dévorante entre deux êtres et de la haine destructrice qu'elle engendre, son auteur, Emily Brontë, mourut sans avoir connu l'amour et tous les sentiments qu'elle décrit. Un beau roman basé sur la rencontre de deux êtres qui s'aiment sans en avoir le droit et se déchirent sous l'emprise d'une passion funeste qui les conduira eux, ainsi que leur entourage, vers un destin tragique... ›› Morgane Lavignac Choisy

Poche (au dessus ) et BD (en dessous)


- Ça dépend... - Ah oui, mais là, évidemment ça dépasse...

“LINKULT, c’est glauque...”

16ans)

• Rester fidèle (Anonyme, 17ans) • Elle est jalouse et trop collante (Anonyme,

17ans)

• Problèmes de compréhension et pas de décodeur (Aurélie, 15ans) • Un peu de problème de jalousie (Dorian,

nyme)

• Ils comprennent pas tout ce qu’on ressent (Anonyme) • Je suis lesbienne donc aucun problème d’égalité de sexe dans le couple (Ano-

17ans)

• Les mecs ne savent pas parler ils fuient les sujets sensibles (Laura et Roxanne,

17ans et Mélanie, 15ans)

• Difficile de se faire confiance (Elodie,

16ans)

• Je l’ai quitté il était trop jaloux (Mathilde,

(Cynthia, 15 ans et Marie, 16 ans)

• La répartition des tâches ménagères

vous dans votre couple ? C’est fait exprès, pour pas se le faire piquer par pépé ou mémé...

Pourquoi

n’aimeriez-vous pas être

un garçon/une fille ?

? “LINKULT, c’est écrit petit...”

?

• Ils sont immatures, brutes, machos et

puérils (Alizée, Marie, Margaux, Amélie 16ans et Marie, 17ans)

• Les garçons ont des raisonnements limités (Maïlis, 16ans) • Faut tout le temps se raser la barbe

(Claire, 16ans)

• C’est con et ça pense qu’au cul (Sabrina, 17ans) • Obligé de faire le premier pas (Lisa,

15ans)

• Ils sont pas intelligents, trop machos, ils se vantent trop et se sentent supérieurs

(Groupe de filles, 15ans)

ami(e) ? Si oui, quelles difficultés rencontrez-

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(Alexandre, 16ans)

• Les femmes ont trop de contraintes

• Les règles, l’accouchement

As tu un petit(e)

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un garçon, une fille?

Mais si, la prochaine fois, tu verras, comme le porc

“J’ose pas participer à Linkult”

• Profiter de la galanterie (Yorick, 18ans)

(Groupe de filles, 15ans)

• Les garçons n’ont pas d’embrouilles

(Anonyme)

• Pour faire pipi debout et un peu partout, être libre de faire ce que l’on veut

(Céline, 17ans)

• Moins faire attention à son apparence

(Alizée, Marie, Margaux, Amélie 16ans et Marie, 17ans) • Je préfère être une fille (Auriane, 17ans) • Pour pas être obligé de s’épiler (Marie Laure, 16ans)

• Pour faire des sports de garçons car les filles qui jouent au rugby c’est pas fin!

Chloé, 15ans)

• Pour ne pas avoir de problèmes de filles (règles, accouchement) C’est plus facile d’être un homme (Jessica et

? aimeriez-vous être

Pourquoi


Ah ben ça ! Y’aurait beaucoup plus de religieux, ‘tain !

Elle se laisserait pousser les

?

?

Et si Dieu était une femme ongles ?

Avec du vernis ? Mais elle serait

Elle aurait aussi des cheveux de

fleur bleue ? Ou pas ?

Hippie ?

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Blonde ou

brune ? Elle se laisserait aussi pousser la

barbe ?

Elle aurait des p’tits

seins ? Ou des gros  ? ... ou PAS de seins ? Merde !

Euh... Et en

dessous  ?

Y’aurait quoi ?


L’art est une Entre deux rouleaux de peinture fraîche, Mikael Ghetti, un artiste de 25 ans, répond à mes questions. Après avoir passé un CAP mécanique, trois années dans le bâtiment et un CAP de photographie à Bordeaux, il est aujourd’hui animateur des 9-12 ans au centre social « La Haüt ». Sans regret pour son passé, il nous fait partager sa passion.

redorent, maintenant, on les voit dans les émissions de déco !

Souffres-tu de cette mauvaise image ?

Le vandalisme est une activité qui coûte cher. Et le seul moyen de continuer à s’exprimer, c’est d’arrêter pour faire du graff autorisé. Ce qui me plaît, c’est de créer des pièces uniques, de personnaliser les murs des particuliers. Quand je dis que je fais du graffiti, je rajoute « autorisé bien sûr » avec un sourire. Je vois le regard des gens qui n’est pas toujours positif mais ils se rendent compte que le maniement de la bombe est difficile. Ça s’apprend et ce n’est certainement pas inné.

sont tes projets ? Selon Wikipédia, le «Tu peins un Quels Je suis en train de créer une entreprise pour graffiti est synonyme mur, la justice te répondre à la demande : décoration en intérieur, de vandalisme. Cette extérieur, événementiel. On me sollicite aussi association d’idée, peint ton casier» pour donner des cours d’initia28 Mikael la juge trop facile et c’est un combat quotidien que tion, preuve que livrent les graffeurs contre cette mauc’est un art qui se démocratise. Ça vaise image.

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«Le graff, c’est un art mais c’est surtout un moyen d’expression et de représenter une équipe. A ne pas confondre avec le TAG qui n’est en fait qu’une signature. Je dessinais déjà mais à partir de 14 ans, j’ai commencé à peindre au spray sur des bâtiments abandonnés puis j’ai commencé des bêtises d’ado. Des murs .. Rien ne s’improvise et souvent, c’est une opération commando. Il faut être rapide, simple, efficace et surtout ne pas se faire attraper. Le graff, c’est une histoire de voyage : tu ne peins pas où tu manges mais ça fait plaisir de laisser sa trace.

Quelle est l’image du graff ?

Le graff existe depuis les années 70. A la base, ce sont les médias qui ont largement terni l’image du graffiti. Les grandes chaînes publiques passaient des reportages du genre « la délinquance sur les murs de la ville ». Non, la mentalité, c’est « Niquer l’État ». On graff sur les bâtiments publics, pas sur les maisons des gars qui se lèvent tous les matins pour aller bosser. Mais bizarrement, ce sont aussi les médias qui la

rentre dans les mœurs ! Je serais fier de voir des enfants s’amuser et peut-être même percer.

Mais le mieux, ce serait d’avoir un endroit autorisé par ville (comme ici, le skate-park d’Oloron). Les vandales n’auront plus d’excuses mais pour le moment, même des grandes villes n’ont pas de spots pour qu’on puisse s’exprimer alors on se fait arrêter, même sans mauvaises intentions. A bon entendeur ...

Camille


histoire de voyage Après avoir assisté au vernissage de son exposition à Armixt il y a quelques mois, bon nombre de personnes m’ont encouragé à contacter Vanessa Beucher, ce petit bout de femme qui a le don unique de nous faire partager ce qu’elle voit grâce à la photographie. Comment t’es-tu mise à la photo ?

Je suis extrêmement passionnée, et pour moi, la photographie déborde du cadre de mon travail, j’y pense tout le temps et quand j’en parle, je me dis que c’est peut-être trop obsessionnel ... mais elle m’apporte tellement de choses. La culture, les voyages et les rencontres ! Le point négatif c’est que la photo, c’est comme le TGV, y’a des périodes de pointes et des périodes creuses. Même si c’est plus calme aujourd’hui, à mes débuts, c’était plutôt dur à gérer niveau temps et argent. Je mettais beaucoup de cœur dans mon travail et j’avais du mal à me dire qu’on ne pouvait pas tout faire. Mais le positif l’emporte sur le négatif puisque je suis encore derrière l’objectif.

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Mes parents étaient de très grands voyageurs et mon père faisait lui-même beaucoup de diapos. A l’âge de 8-9 ans, il m’a offert mon premier appareil photo. Je ne pensais pas en faire mon métier. Après mon bac littéraire, j’ai étudié la littérature anglaise, la traduction et le cinéma dans le but de faire des sous titrages de films. J’ai fini ma maitrise en Californie

C’est un métier de rêve, qu’est-ce qu’il t’apporte ?

Quels sont tes projets pour l’avenir ?

Je vais partir en Inde du nord, avec un projet « Par, pour et avec des femmes ». Un reportage entre méditation et free ride.

Un conseil pour les jeunes ?

où j’ai eu l’occasion de prendre des cours de photo en parallèle. Et là, ce fut le vrai déclic, c’est le cas de le dire. Ce n’est pas sans stress que j’ai entrepris ma formation à l’ETPA à Toulouse. Je me demandais quel serait mon avenir en France ..

En quoi consiste ton travail aujourd’hui ?

Je suis salariée dans un studio de photo la moitié de l’année et l’autre moitié, je travaille en indépendante. C’est vrai que je voyage beaucoup, j’ai fait des reportages comme celui du Burning man au Nevada, j’ai animé des ateliers avec des jeunes ou des handicapés. Mais depuis 4 ans, la montagne occupe une grande partie de mes projets. Après le body-board ou le surf, pratiquant moi même le ski et le snowboard, ma passion pour la montagne m’a amenée à faire des reportages dans des lieux magiques comme l’Islande. (grâce à Aktaes).

Mouton

La photographie est un domaine très vaste qui peut aller du mariage à la scène de crime en passant par les labos. Le numérique a rendu les choses plus faciles par certains côtés comme la rapidité de transmission des informations mais il les a aussi rendues plus complexes à cause des flots d’images, du nombre de personnes qui peuvent avoir accès à un boîtier et se dire avec plus ou moins de légitimité photographes. Mais surtout, il faut rester motivé. N’oubliez pas que tout est bon pour se former et que le relationnel est primordial dans le milieu professionnel. Il est aussi important d’avoir une ligne conductrice dans notre travail. On ne fait pas de la photo pour rien, il faut avoir quelque chose à dire, ne pas s’éparpiller mais préférer exploiter une branche qui nous plaît vraiment et qui fera notre identité.

›› www. vanessabeucher .com

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Ceci n’est PAS un cours pour enfiler une capote, parlons de nous, parlons de vous. Les femmes, les hommes, le sexe, autour d’un café. Avec Barbara & Isabelle nous abordons le sujet des relations entre les sexes. Mifa Bassaler, militante et conseillère dans l’association du Planning Familial répond à nos questions. Depuis 1956, la « Maternité Heureuse » de son premier nom, regroupe des citoyens, citoyennes, et médecins souhaitant aider et accompagner des couples dans leur relation. « Au tout début, cette association a été créée pour permettre aux couples d’espacer leurs naissances . » L’absence de moyens de contraception engendraient des grossesses non désirées mais aussi des contraintes influant sur le plaisir des partenaires ( se retirer, ne pas atteindre l’orgasme, la jouissance, frustration). Notre interlocutrice étant présente depuis l’origine du mouvement, nous rend compte de l’évolution des genres et de la 30 sexualité depuis les années cinquante. Que ce soit dans sa vie sociale ou dans son intimité, la femme n’a pas la place qu’elle mérite. Avant 1967, date de légalisation de la contraception et la loi Veil de 1975 concernant l’avortement, 5000 femmes mouraient dans des avortements clandestins chaque année.

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« Dans les 50’s, on se sautait en cinq minutes, monsieur prenait son pied et la femme n’était qu’un sac à jouir. »

Au fil du temps, les avancés sociales et l’évolution technologiques ont fait naître de nouvelles problématiques : exemple phare, l’éducation sexuelle se fait-elle à travers le porno ? Dans le virtuel, c’est une belle partie de jambes en l’air n’est-ce pas ? Mais ce mode excitatoire plutôt violent n’a rien à voir avec les relations réelles

puisqu’il n’induit aucun sentiment. Alors certes, c’est une pratique courante dans le plaisir solitaire mais une fois devant son partenaire, seul l’acteur X occupe nos pensées et la femme ou l’homme qui partage ce moment ne nous fait aucun effet. Résultat ? On s’fait chier et l’acte qu’on croyait si jouissif nous déçoit atrocement. Avis aux adeptes, ce n’est pas une activité tellement déviante en soi mais sachez que cette école reste dangereuse pour votre vie sexuelle si vous oubliez que c’est un moment de partage avec votre/vos partenaire(s). Ainsi donc, le Planning Familial commence à réellement aborder la question du plaisir sexuel. Et ce n’est pas par hasard que ce lien s’établit, Mifa tient à le dire :

« La sexualité est politique! C’est le reflet d’une société et un lieu d’émancipation ». Dans les années 60, une grande période de combats féministes et de libéralisation a abouti aux lois et aux droits dont peuvent jouir les femmes de nos jours. Mais ce n’est pas fini. Même aujourd’hui, comment ne pas parler de la domination masculine ? Non messieurs, nous n’allons pas vous taper dessus, ok vous n’êtes pas « tous les mêmes » et certes les mentalités ont évolué, mais ce rapport n’est pas encore aboli. Parlons un peu de vous. Vous êtes de plus en plus nombreux à fréquenter les centres de planification pour des problèmes de couple, de sexualité, de contraception, pour accompagner madame ou pour témoigner de votre mal-être. Quelle pression ! quand on y pense .. Déjà tout


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petit, dans la cour de récréation, on entendait « les garçons, ça pleure pas ». Ces clichés, encrés dès le plus jeune âge portent atteinte à la virilité masculine et suppriment une émotion, une fragilité que l’on réserve aux pisseuses-pleurnichardes de filles. Dans un système patriarcal, l’homme devient donc un mâle dominant, responsable de l’équilibre économique

de sa famille et de son bien-être mais aussi du plaisir sexuel de l’autre. Ce chef de famille a donc beaucoup de mal à admettre que la femme peut être son égale, ou même de voir sa moitié toucher un salaire supérieur au sien alors que de son côté, la gent féminine envisage l’égalité, la cherche, la revendique ! ›› Camille Mouton


MARIAGE POUR TOUS /// EN BREF Notre député Jean Lassalle avait voté contre... mais le projet de loi sur le mariage pour tous a tout de même été adopté par l'Assemblée Nationale le 12 février (329 pour, 229 contre). Cela signifie que la loi n'est pas encore prête à entrer en vigueur, mais qu'elle est sur la bonne voie : pour cela, le texte doit être validé par le Sénat (les sénateurs peuvent proposer des amendements pour modifier le texte), puis il sera réexaminé à l'Assemblée Nationale pour que la même version de la loi soit approuvée par les deux chambres du Parlement. Si ce vote final est positif, la loi sera ensuite proclamée par le Président de la République. ›› Quels droits seront apportés par cette loi ? Si la loi passe, les homosexuels pourront se marier à la mairie de la même façon que les hétérosexuels, et ainsi obtenir plus de protection qu'avec le PACS. Deux étrangers de même sexe pourront aussi se marier en France, même si le mariage gay est interdit dans leur pays. Les salariés mariés avec une personne du même sexe qui refusent d'être mutés dans un pays où l'homosexua32 lité est considérée comme un crime ne pourront pas être licenciés par leur patron. Les maires ne bénéficieront pas d'une clause de conscience (possibilité de refuser d'exécuter un acte, ici l'acte de marier, si cet acte va à l'encontre de ce qu'on considère comme moral) car ils doivent faire appliquer les lois de l'État, quelles que soient leurs opinions personnelles. Un maire n'a pas le droit de refuser de célébrer un mariage, sauf si le couple ne remplit pas certaines conditions (par exemple s'il s'agit d'un mariage blanc, forcé, incestueux etc). Cependant, rien ne l'empêche de demander à un adjoint de célébrer le mariage à sa place. Se marier à l'Église reste impossible pour les couples homosexuels : la plupart des Églises se sont d'ailleurs opposées au projet de loi.

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›› Les couples homosexuels mariés pourront-ils avoir des enfants ensemble ? La Gestation Pour Autrui (recours aux mères porteuses) a récemment fait débat dans les médias, mais en aucun cas elle n'est autorisée par la loi sur le mariage pour tous. De même, la Procréation Médicalement Assistée (méthodes permettant aux couples infertiles d'avoir des enfants, que ce soit par insémination artificielle ou transfert d'embryon) que le gouvernement avait dans un premier temps prévu de proposer dans le cadre de la loi sur le mariage gay fera finalement partie d'un projet de loi sur la famille qui sera exposé au vote à l'automne et qui devrait soulever des problèmes tels que la question du statut du beau-parent dans les familles recomposées. Par contre, les couples homosexuels auront le droit d'adopter des enfants comme tous les couples mariés. Ils pourront transmettre à leurs enfants le nom d'un seul des deux conjoints mais, de façon plus automatique, l'enfant recevrait le nom de chacun de ses deux parents accolés dans l'ordre alphabétique. Le « mariage pour tous » permettrait de combler une sorte de vide juridique. En effet, jusqu'à maintenant, de nombreux enfants étaient élevés dans des familles homoparentales mais n'étaient rattachés par un lien filial officiel qu’à un seul de leurs parents : le conjoint de leur père ou mère n'était pas considéré par l'État comme un parent, même s'il participait à leur éducation depuis leur naissance. Le « mariage pour tous » permettrait alors de stabiliser la famille en reconnaissant les deux parents. ›› Maylis GALAS


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