Linkult #6

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illustration /// Remedact . com

Si toi aussi, tu te shootes Ă Linkult,

rejoins l'ĂŠquipe ! . linkult .fr


Je ne sais pas si vous avez récemment pris le temps d’ou-

vrir un dictionnaire, mais si vous le faites, le mot addiction sera défini de la façon suivante : “État de dépendance

vis-à-vis d’une drogue”. Ouch. Flippant, non ? Oui, je suis

d’accord, d’autant plus que le mot drogue renvoie à “une

substance dont l’usage excessif est toxique” !

Ça a donc de quoi nous faire angoisser, surtout lorsque

quelqu’un nous dit : “ Non mais t’as vu ça, c’est quoi cette

addiction au café que tu nous fais là ? ” ( Oui mais tu

comprends, maman, après, je m’endors en cours et les professeurs me fusillent du regard ).

Il y a aussi ces moments très gênants, où l’on sent que

l’on ne pourra pas s’en passer, qu’on en a besoin, alors on

craque, et on se jette sur un DVD, histoire de revoir un film Disney que l’on connaît déjà par cœur. ( mais quand

même, elles sont trop bien ces chansons, et puis y a Shang qui veut faire un véritable homme de moi ! )

Mais ce n’est pas grave, on essaie de se rattraper en

faisant autre chose, en allumant une cigarette ou en se

rendant à notre club de sport, je veux dire, il n’y a pas

de mal à ça, pas vrai ? ( Rolalala, oui je passe trop de temps à l’escrime, mais et alors ? )

Linkult#6 oct + nov + déc 2014

edito

Loi n°49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, modifiée par la loi n°2011525 du 17 mai 2011

Toute reproduction même partielle du contenu publié dans Linkult est interdite sans accord ISSN /// 2264-5993 Dépôt légal /// 21 .12.2012 Directeur de publication Gérard Gourrat, président de l’association « La Haüt » Impression Imprimerie Charont Oloron (64) Graphisme Remedact .com Camille Mouton Merci à Émilie Carassou Mado Gavilan Barbara Rodriguez JP Zerthomé et les Zoublis Couverture Gabriel Vergez

Bref, pour conclure, j’aurais tendance à dire que nous

avons tous un petit problème avec nos addictions, mais que pouvons-nous y faire ?

Et vous, ça va ? Ce n’est pas trop affreux, d’être addict à Linkult ?

Marie Salles

contact@linkult.fr Centre social La Haüt, 25 pl. Saint Pierre, 64400 Oloron Sainte Marie

Les Zinkult’

4 6 8 10 12 13 14 20 21 22 24 25 28 30 32 34 36 37 38 end

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Agenda Aide au Permis Actu. numériques Le Kyudo Le Printemps des poètes Au premier regard (ciné) Retour sur les festivals d'été Tous addicts ? DO Addict SS L'ivresse IER Candy Crush Clope électronique Poème Las Vegas Parano (ciné) Cannabis Shame (ciné) Passion et Addictions (livre) Lectures addictives (livre) BD What's NEXT ? Participez !

sommaire

LINKKULT


15 et 17

Bidos, 20h30, Hirisinn (Cirque) Cie le P’tit crik

AGENDA

17 Oloron, Salle Palas, 21h,

Concert «Trottoir d’en face» et Kombo Loco organisé par le Comité des fêtes de la Saint Grat

18 Oloron, Fêtes de la St Grat avec bandas, apéritifs de quartier, Feu d’artifice à 22h et l’orchestre Backstage sur la place de la cathédrale 18 Bilhères en Ossau, Au-

berge des Perchades, 21h, Concert avec Mabane (musique africaine)

18 4

Oloron, la Chapelle, 10h30, Comme un souffle (Théâtre) Cie la Boîte Noire

18 Eysus, Fête paysanne,

18h30 : conférence-débat «Stop TAFTA : ne nous laissons pas mal-traiter». Apéritif Bourret-Châtaignes, coin enfants (contes, jeux..), exposition de cloches de bergers, et expo-photo de Pierre Coudouy. 21h : repas paysan/concert - Lambrusquèra (polyphonies béarnaises) et Birim-Baram (swing, rumba, bossa, afro, reggae).

18, 19 D’art et d’ici: ouverture des ateliers sur tout le département 64 de 14h à 19h www.cg64.fr/evenements/dart-et-dici.html 18-19

Jardin public, Journées Bien-Être et

Vide Grenier organisés par Horizon (+ d’infos sur www.honepal.jimdo.com)

24 Féas, Salle des Fêtes , 20h30: Les 6èmes iroles du tourisme Barétounais. Plusieurs ensembles vocaux de la vallée. Vente de châtaignes grillées et de bourret. 23

Pau, 20h30, Église Saint Andrew’s , Concert Steev Kindwald et Laurent Paris (flûte, guimbarde, percussion). + d’infos www.pyratvibes. com

24 Arudy, 19h , Espace Pelecq , Concert Steev Kindwald et Laurent Paris (flûte, guimbarde, percussion). + d’infos www. pyratvibes.com 25

Arudy, 10-13h, 40€, Espace Pelecq , Workshop Steev Kindwald et Laurent Paris (flûte, guimbarde, percussion). + d’infos www.pyratvibes. com

24

Oloron, Place Cathédrale, Concert avec des groupes locaux de Mascali (Fêtes de la Saint Grat)

25

Oloron, Place Cathédrale, Fêtes de la Saint Grat

30 Arudy, Espace Pelecq,

7

bientôt disponible sur www.oloron-ste-marie.fr

7

Zoom : Visite du Fort du Pourtalet à Etsaut

9 Oloron, Espace Jéliote, 14h30 et 15h, La grenouille au fond du puits croit que le ciel est rond Cie Vélo Théâtre

Du 1 octobre au 31 décembre. Visite guidée (environ 2h30) tous les Mercredi et Samedi à 14h. Rens. et inscriptions obligatoires à l’Office de Tourisme au 05 59 34 57 57

Oloron, Espace Jéliote, 20h30, La cabaret de l’Arlésienne formes courtes avec le Bouffou Théâtre, Yaël Rasooly, Succursale 10 Oloron, Centre Social, Ciné Concert avec Mikäel Bentz en partenariat avec Ampli et Articho

9 Ogeu, 17h, Concert d’Aurélie Samani (piano) organisé par L’Espace à chanter. 14 Oloron, Espace Jéliote, 20h30, Cockpit cuisine Cie La bande passante 18 Oloron, Espace Jéliote,

20h30, T de N-1 Cie les ateliers du spectacle

19 Herrère, 15h, La fortune de Jeanne Cie L’aurore

27 et 28 Oloron, Espace

Jéliote, Vortex Cie Non Nova à 20h30 à l’Espace Jéliote

Pendant les

de Noël

vacances

: le domaine skiable vous propose de nombreuses animations à la fermeture des pistes :

Samedi 17h-19h Ski de soirée, trottinette des neiges, luge et vin chaud sur l’Espace Découverte Dimanche et lundi

DÉCEMBRE

17h-18h Ski de soirée, luge sur le tapis des Oursons

Oloron, Lancement du Téléthon et des illuminations de Noël

Mardi 17h-19h Ski de soirée, trottinette des neiges, luge sur l’Espace Découverte ; VTT et vin chaud

4

20h30, Alandar improvise !

5 Oloron, Espace Jéliote, 20h30, Les limbes Cie YaRoop/Etienne Saglio

NOVEMBRE

14 Oloron, Espace Jéliote, 14h30, O temps d’O (nouveau cirque) Cie Baroloso

5 Oloron, la Chapelle, 15h, Toi du monde Bouffou Théâtre

Zoom sur les animations de la Pierre SaintMartin

Nb : Concernant les animations de Noël à Oloron, le programme sera

19h Descente aux flambeaux des moniteurs de l’ESF sur l’Arlas.

Mercredi 17h-19h Ski de soirée, trottinette des neiges, luge. Descente aux flambeaux des enfants et chocolat chaud.

illustration /// Remedact . com

OCTOBRE


Vendredi 17h-19h Ski de soirée, trottinette des neiges, luge sur l’Espace Découverte ; VTT et vin chaud

Marché de pays avec les producteurs locaux : les vendredis après-midi pendant les vacances scolaires de Noël

Les Expos de la galerie Révol à Oloron Exposition consacrée aux Poilus Oloronais, dans le cadre de la célébration de la Guerre de 1914-1918 proposée par l’association

TRAIT D’UNION, du 20 octobre au 16 novembre Exposition de Mathieu SCHMITT (peinture, aquarelle), du 17 au 30 novembre Exposition de Martine INARRA (peinture, aquarelle), du 1 au 13 décembre Exposition de peinture des élèves de l’atelier de José REVENGA “l’Art et la Manière” du 15 au 23 décembre

Plus d’infos sur l’actu locale www.oloron-ste-marie.fr www.oloronbonsplans.fr w w w. p y re n e e s -bearnaises.com (Retrouvez toutes les infos des animations de vos stations de ski) www.music-oloron -skate-chope.com (Concerts, Expos, Soirées Jeux…)

Découverte de nos métiers : visites de l’usine à neige, visites du parc de dameuses, présentation des métiers de pisteur et de conducteur de remontées mécaniques, ouverture des pistes avec les

pisteurs...

et sur la page Facebook d’Info Jeunes Oloron !

± Janv + Fév + Mars + Avril = Envoyez nous vos infos à

Nicolas Loustalot

17h30-19h Soirée «Nordic 6» - Ski de fond, raquettes, tir à la carabine laser sur le plateau.

Jeudi

agenda@linkult.fr

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Aide au permis de conduire B Aide de

Le demandeur d’emploi, pour lequel il est constaté que ne pas avoir le permis de conduire automobile (permis B) constitue un frein à la reprise d’emploi, peut bénéficier, sous certaines conditions, d’une prise en charge totale ou partielle par Pôle emploi des frais d’apprentissage du permis.

BON PLANS

L’ÉTAT

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Bénéficiaires Peuvent bénéficier de l’aide au permis de conduire, les demandeurs d’emploi inscrits sur la liste des demandeurs d’emploi Conditions à remplir Le demandeur d’emploi doit être âgé d’au moins 18 ans. Inscription comme demandeur d’emploi Le demandeur doit être inscrit depuis au moins 6 mois de manière continue, toutes catégories confondues, sur la liste des demandeurs d’emploi. Des dérogations sont possibles à cette condition de durée d’inscription en cas de promesse d’embauche : • en CDI , • ou en CDD , • ou en contrat d’intérim d’au moins 3 mois. Conditions spécifiques à certains demandeurs Le demandeur d’emploi inscrit en catégories 1, 2 ou 4 « formation » ou « CSP » doit être : • bénéficiaire d’un minimum social ( RSA , allocation de solidarité spécifique - ASS, allocation aux adultes handicapés - AAH, allocation

• •

temporaire d’attente - Ata), ou non indemnisé par l’assurance chômage, ou bénéficiaire de l’aide au retour à l’emploi (ARE) minimale, c’est-à-dire d’un montant d’allocation chômage net (ou d’allocation de sécurisation professionnelle - ASP) inférieur ou égal à 28,38 €

Conditions d’attribution Un demandeur d’emploi qui, suite à une invalidation de son permis, doit repasser la seule épreuve théorique (le code) pour récupérer l’usage de son permis de conduire ne peut pas bénéficier de l’aide. En revanche, une personne qui doit repasser l’intégralité des épreuves du permis est éligible à l’aide. Le demandeur d’emploi ne doit pas pouvoir bénéficier d’un autre dispositif d’aide au permis de la part d’un organisme public ou privé. L’aide au permis de conduire ne peut être attribuée qu’une seule fois par bénéficiaire. Attention : l’aide ne peut être attribuée que dans la limite des enveloppes budgétaires disponibles, qui varient en fonction des régions. Démarche Le demandeur d’emploi doit formuler sa demande d’aide auprès de son agence Pôle emploi au moyen d’un formulaire (disponible auprès de l’agence). Il doit y joindre un devis détaillé et un relevé d’identité bancaire de l’auto-école. La demande d’aide doit être faite avant toute inscription en

auto-école. Le choix de l’auto-école relève du demandeur d’emploi mais est soumise à validation de Pôle emploi. Sauf motif exceptionnel, elle doit se situer dans le bassin d’emploi de la résidence du demandeur d’emploi. L’aide peut être accordée jusqu’à la veille : • de la reprise d’emploi entraînant la radiation du demandeur d’emploi de la liste des demandeurs d’emploi, • ou de son inscription dans une catégorie non éligible à l’aide au permis de conduire. Montant et versement de l’aide Le montant de l’aide est 1 200 € maximum. Elle est directement versée par Pôle emploi à l’auto-école en 3 fois : • sur présentation par l’auto-école d’une attestation d’inscription et de suivi de l’apprentissage de la conduite automobile au plus tard un mois après l’attribution de l’aide, • sur présentation du justificatif de la réussite à l’examen du code de la route au plus tard 5 mois après l’attribution de l’aide (à défaut, Pôle emploi peut mettre fin à l’aide), • sur présentation du justificatif de l’obtention du permis ou de 2 participations à l’examen pratique ou de la réalisation de 30 heures de cours de conduite. Dans ce dernier cas, le justificatif du nombre d’heures doit être contresigné par le demandeur d’emploi.


Aide de la

Outil indispensable à la mobilité et souvent à l’accès à l’emploi, le permis de conduire est aujourd’hui pour bon nombre de jeunes un élément fondamental dans la démarche d’insertion professionnelle et d’accès à l’autonomie.

RÉGION 64

Souhaitant favoriser l’égalité des chances, la Région Aquitaine s’engage en faveur des jeunes, âgés de 16 à 25 ans, en démarche d’insertion professionnelle et inscrits dans une Mission Locale d’Aquitaine. A qui s’adresse cette aide ? Le dispositif «Pass Conduite» est destiné aux jeunes aquitains âgés de 16 à 25 ans, suivis par une Mission locale, et a pour objectif de favoriser leur démarche d’insertion professionnelle et d’accès à l’autonomie en les aidant à financer leur permis de conduire.

Quelles conditions ? la démarche doit être validée par le conseiller de Mission locale dans le cadre du programme régional de formation (PRF), sur justification d’une situation sociale ne permettant pas le financement du permis de conduire et/ou en complément

i Aide de la ville

Quelle aide ? L’aide régionale est plafonnée à 600 € dans la limite de 50% du coût total du permis de conduire. Elle est appréciée en fonction des autres cofinancements sollicités et ne peut être accordée qu’une seule fois pour le même bénéficiaire.

• • •

Comment faire ? Rendez-vous dans la Mission Locale la plus proche de chez vous Remplissez le formulaire en ligne avec votre conseiller Mission Locale (rubrique «Déposer un dossier en ligne») Envoyez les pièces justificatives demandées à l’adresse suivante CONSEIL REGIONAL D’AQUITAINE Direction des Sports, de la Jeunesse et de la Solidarité Dispositif «Pass Conduite» 14, rue François de Sourdis 33077 BORDEAUX Cedex

Les missions locales en Pyrénées Atlantiques • L’Avenir Jeunes Pays Basque 10 rue du Pont de l’aveugle 64 600 Anglet - 05 59 59 82 60 direction@missionlocale-paysbasque.com http://cluster006.ovh.net/~armlaqui/?page_id=482 • ML Béarn Adour 6 place de la Tour 64160 MORLAÀS 05 59 33 63 67 ieba@orange.fr http://cluster006.ovh.net/~armlaqui/?page_id=521 • ML Pau Pyrénées Complexe de la République, 8 rue Carnot 64000 PAU – 05 59 98 90 40 contact@mljpau.fr http://cluster006.ovh.net/~armlaqui/?page_id=489 • ML des Territoires de Mourenx Oloron Orthez Centre Yves Dréau, avenue de Monein 64150 MOURENX 05 59 71 54 87 missionlocale.mourenx@ wanadoo.fr http://cluster006.ovh.net/~armlaqui/?page_id=525 • ML d’Oloron (antenne de Mourenx) 9 rue Révol 64400 Oloron Sainte Mairie, 33 5 59 39 84 40 missionlocale.oloron@wanadoo. fr

Barbara /// 06 09 22 78 68

La Bourse d’aide au financement du permis de conduire a été mise en place conjointement par le CCAS et la commission «Egalité des chances» du Conseil Municipal d’Oloron Sainte-Marie.

d’OLORON

d’une demande de financement au titre du Fond d’aide au jeune (FAJ), pour les jeunes rencontrant de réelles difficultés d’insuffisance d’offre de transport en commun (notamment ceux vivant en milieu rural).

Le CCAS a finalisé et adopté le dispositif lors de son conseil d’administration du 3 mars 2009. Cette bourse permet de financer à 50% ou 80% les frais de permis de conduire sur la base d’une formation de 1200 € maximum. Cette aide s’adresse aux personnes à revenus modestes, résidant à Oloron depuis plus d’un an, sans limite d’âge, en échange (si la demande est accep-

i

tée) d’un certain nombre d’heures de bénévolat. Les 4 auto-écoles oloronaises sont conventionnées. 2 sessions ont lieu chaque année, en mars et en septembre : dossiers à déposer avant le 31 janvier et le 31 juillet. Renseignements auprès du CCAS. Sabrina Pucheux

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Le BLACKBERRY PASSPORT pour redevenir un leader mondial ?

compatible avec les applis Android, et une fusion avec l’Amazon AppStore. Ce n’est pas pour rien que le BlackBerry 10 a été élu meilleure OS mobile du monde sur Digit Magazine.

BlackBerry revient aux fondamentaux et va proposer un smartphone à clavier physique révolutionnaire  ! Est-ce qu’ainsi Blackberry va pouvoir revenir sur le podium face à Samsung et Apple ? Focus.

ACTU NUMÉRIQUE

Un design inédit Le BlackBerry Passport n’est pas encore commercialisé qu’il fait déjà beaucoup parler de lui, notamment par son design. Le BBP se démarque en proposant un format identique à celui d’un passeport (d’où son nom) et affirme ce caractère avec des angles droit là où les autres fabricants ont choisi la douceur des angles arrondis. La firme à la mûre va nous proposer un appareil avec un écran carré de 4,5’’ unique avec des capacités full HD (et 8 supportant le 4k) . Blackberry affirme que cette forme est bien réfléchie en prenant en compte le nombre optimal de caractères sur une ligne dans un livre - ce nombre est de 66 - et alors que les écrans de nos smartphones affichent au maximum 40 caractères, le Passport pourra en afficher 60 ! Un avantage pour la visualisation de documents ou de pages web. BlackBerry se veut le parfait ami du professionnel. Avec ce nouveau smartphone, il ne déroge pas à la règle. Un clavier révolutionnaire BlackBerry était devenu célèbre grâce au trackpad (vous savez, ce pad en dessous de l’écran qui permettait une navigation optimale et identique à celle d’une souris). Les prédécesseurs du BB Passport l’avaient délaissé puisque les BB Q10, Z10 et Z30 ne le proposaient plus du fait que le nouvel OS, le BlackBerry 10, n’en avait plus besoin pour être optimal. Mais ce changement brutal avait fâché certains fans de la marque à la mûre : BlackBerry va donc la repro-

poser d’une façon différente en proposant sur le BB Passport, un clavier sensitif ! En effet, il sera possible de naviguer en glissant son doigt sur le clavier, de la même façon que l’on faisait sur le pad de nos pc portables. Associé au clavier physique, vous aurez plus d’avantages pour contrôler votre smartphone sans avoir à utiliser l’écran tactile, un gain de productivité donc ! Avec la compatibilité du clavier tactile du Passport, vous serez en mesure de naviguer sur les pages Web, dans les applications et e-mails en effleurant les touches à l’aide de vos doigts, contribuant à plusieurs choses comme le défilement et le positionnement du curseur. C’est une conception minimaliste qui offre une impressionnante maximisation de l’écran du BlackBerry Passeport. Vous serez en mesure de lire les documents plus rapidement, tout en gardant vos doigts à proximité des touches, prêt à saisir. Une autonomie à toute épreuve Le BlackBerry Passport disposera d’une batterie inamovible de 3450mAh. En gros, BlackBerry se veut l’un des mobiles les plus compétitifs sur le marché avec ses 19 heures d’utilisation ! Une OS qui n’a plus rien à prouver La vraie révolution du côté de BlackBerry, c’est évidemment le nouveau système d’exploitation, le BlackBerry 10 qui n’a rien à envier à Android ou à l’iOS. Même si la grosse faiblesse, c’est l’absence d’applications sur le store, BlackBerry a su contourner le problème en proposant une OS

La sécurité avant tout Ce n’est plus un secret, le maître mot chez BlackBerry c’est : S.E.C.U.R.I.T.E ! Et pour cause, en étant un produit dédié aux particuliers comme aux professionnels, le Passport se doit d’être sécurisé. Aucune peur à avoir sur ses données confidentielles rentrées dans le BlackBerry Passport. Ce nouveau smartphone devrait commencer à se commercialiser d’ici la fin de l’année, nous verrons si le pari de BlackBerry était réussi. Alors que tout le monde pensait la société morte, et pour cause, de nombreux bureaux avaient fermé, beaucoup d’employés ont été licenciés, BlackBerry a su se restructurer et remonter la pente.

Je termine par des mots prononcés par la marque à la mûre : «BlackBerry restera l’appareil de choix pour ceux qui apprécient la sécurité et la productivité. Notre héritage est dans les dispositifs sécurisés au niveau de l’entreprise, et avec BlackBerry 10, nous offrons le meilleur dispositif pour la sécurité, la productivité, la communication et la collaboration pour les entreprises partout dans le monde. »


57 000$ pour faire une SALADE  !

Un CAFÉ dès son RÉVEIL ! C’est l’idée du londonien Joshua Renouf qui a associé un réveil avec une machine à café: The Barisieur, le réveil qui fait du café ! Ce prototype permet de vous réveiller avec la bonne odeur de la caféine qui a la vertu d’être un excellent antistress. Ce réveil peut faire bouillir de l’eau qui est ensuite versée dans une filtre où se trouve votre café pour ensuite s’écouler dans votre tasse pendant que vous commencez à vous réveiller. Vous voilà alors prêt à attaquer la journée !

Vous vous rappelez de Miley Cyrus qui chantait aux American Music Awards avec un chat trop cute ? Eh bien la compagnie aérienne Bristish Airways a décidé de prendre exemple sur elle en diffusant durant ses vols la chaîne Paws and Relax TV, une chaîne dédiée aux chats ! La société aérienne aurait appris que lorsque des gens regardaient des photos de chatons, cela permettait de diminuer leur rythme cardiaque, de quoi déstresser les passagers anxieux !

Les joueurs PLAYSTATION, de gros BRANLEURS ? L’info anecdotique du jour nous vient de PronHum qui, d’après une étude, a affirmé que 46 % du trafic sur les sites pornos provenant d’une console de jeu proviennent du navigateur web de la PS3 contre 41 % pour la Xbox 360. La Nintendo Wii ne touche que 6 % (en même temps, c’est une console familiale). La PS Vita touche 4,5 % ce qui fait monter la part des joueurs Playstation à plus de 50 % ! A noter que l’étude ne montre pas si tous ces amateurs de porno depuis leurs consoles sont majeurs !

Un hacker dévoile des photos de STARS NUES !

Les actus en BREF !

Les DATASTICKIES : clé USB de demain ! L’avenir du stockage portable, c’est peut-être les Datastickies. Présentée sous la forme d’un post-it, cette future clé USB utiliserait une surface ODTS qu’on pourrait accrocher sur nos écrans de PC par exemple. Il suffirait de coller ce post-it sur une surface prévue à cet effet afin d’accéder aux données stockées sur cette clé.

Mickaël Duclercq

Des CHATS pour déstresser les passagers de British Airways  !

Pour démontrer que les projets de financement participatifs peuvent souvent friser le ridicule, Zack Danger Brown a décidé de demander un financement pour l’aider à élaborer une salade de pomme de terre. Zack demandait alors au départ 10$. La blague a fait rire et les internautes ont joué le jeu puisque l’Américain a récolté 57 000$ grâce au site Kickstarter. Zack prévoit alors de louer une salle et de diffuser la fabrication de la salade en direct sur internet.

Vous n’êtes sans doute pas passé à côté, un hacker a dévoilé des photos de stars nues, alors que certaines ont crié aux fakes, d’autres, comme Jennifer Lawrence (Hunger Games), ont confirmé l’authenticité des photos, à leur grand regret. Ce n’est pas moins d’une soixantaine de selfies de Jennifer Lawrence nue qui surfe maintenant sur la toile. Mais le plus intéressant derrière tout ça, c’est que les photos étaient stockées au départ sur l’iCloud d’Apple. De quoi remettre en question la sécurité de ce système à quelques jours de la sortie de l’iOs8 et de l’iPhone6 !

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- Il fait du quoi !? - Du kyudo. - Ah... (recherche paniquée du sens de ce mot, visible par le vide qui se constitue un instant dans les yeux de la personne devant moi) Et qu’est-ce que c’est ? Il, c’est mon copain. Ce dialogue, c’est la réaction que j’obtiens quand je dis qu’il pratique du kyudo. Le kyudo, c’est un sport, ou plutôt un art martial japonais. Cet article, c’est pour le présenter. A la précédente question, j’ai souvent un soupir de découragement qui m’échappe, et je réponds par

Le kyudo 10

cette non-satisfaisante explication « Du tir à l’arc japonais ». Mais comment expliquer le kyudo ? Imaginez une salle d’une trentaine de mètres de long, avec, à un bout des cibles d’un diamètre équivalant à 36 centimètres, et à l’autre bout quelques personnes avec l’habit traditionnel du kyudo : un kimono, une longue jupe noire appelée hakama, et des chaussettes blanches séparant le pied à la manière de tongs, qui se nomment tabi. Ils portent un arc de deux mètres de haut et ont une mine concentrée. Imaginez sur le côté un jury et un public. Vous visualisez ? Transposez la scène à Oloron Sainte Marie. La salle fait presque la bonne longueur, il manque à peine quatre ou cinq mètres, car c’est en fait une salle de pala. La plupart des personnes ont le bon habit. Bon, sauf ceux qui sont en train de le commander. Depuis peu, il y a assez d’arcs pour tout le monde, d’ailleurs chacun a son petit nom : Chocolat, Caramel, Réglisse... Ils ont une mine concentrée la plupart du temps, ce qui ne les empêche pas de sourire, de blaguer et de s’encourager. A la place du jury, se trouvent un mur et un filet, et depuis quelques mois, je fais office de public... Sauf la dernière fois quand je suis devenue, l’espace d’une séance, une samouraï lançant flèches sur flèches grâce à son arc Réglisse ! Du moins dans mon esprit. Le prof s’est approché et m’a demandé avec simplicité si je voulais essayer. Devinez ma réponse... Me voilà donc en short et T-shirt, me rapprochant des autres. Avant toutes choses, on fait le salut, c’est-àdire qu’on se place en ligne, face au prof, qu’on bascule le haut du corps et qu’on murmure « Onegai

shimas» (« s’il vous plaît » en japonais). Je me mets donc en bout de ligne et essaye d’imiter les autres. Ces derniers me regardent, se regardent, sourient et m’expliquent que je suis une fille, donc mes pieds doivent être serrés. Effectivement , j’avais pris exemple sur des garçons, qui eux, doivent avoir les pieds légèrement écartés (« question de morphologie » m’explique-t-on avec un clin d’œil entendu). Vient ensuite l’échauffement : on bouge les poignets, les coudes, les bras, on se met sur un pied et on bouge la cheville, le genou, la cuisse... On dirait que tout le monde fait cela depuis toujours. Quant à moi, peu à l’aise, je tends les bras pour trouver un semblant d’équilibre, ce qui ne m’empêche pas de tanguer. Après l ’é c h a u ffement, je re p re n d s mon poste d ’ o b s e rvatrice : les prem i e r s dan vont faire un shareï. Autrement dit, ils vont tirer deux flèches avec toute une gestuelle très codifiée avant, pendant et après le tir. Je regarde, j’apprends, j’apprécie. Cette codification est une énorme contrainte, mais c’est aussi ce qui fait la beauté de ce sport : on dirait une chorégraphie où chaque personne suit celui de devant avec une synchronisation parfaite, un ballet où chaque chose est à sa place. Pour certains la gestuelle « apaise, c’est un moment de détente qui est plus importante que le tir en lui-même ». Le silence impressionnant rajoute de la solennité. L’expression du visage des tireurs est attentive et ne change pas, qu’ils aient bien tiré ou pas. De toute façon l’impor-


tant n‘est pas là. Quand ils ont fini, on s’occupe plus spécifiquement de moi. Je dois répéter les gestes du tir uniquement et à vide. J’apprends toute sorte de choses : l’écartement des pieds correspond à la longueur entre le bout de mes doigts et le creux de ma gorge bras tendu, les pieds sont écartés pour former un angle de 60°, le bassin doit être en rétroversion, les bras plus arrondis que ça, et les épaules toujours baissées (j’ai si bien observé les autres que j’ai pris leurs défauts)... Dire que tout avait l’air si fluide, pendant le shareï ! Mais mes mois d’observations m’ont servi, et j’arrive relativement facilement à trouver la bonne position. On passe alors à la gestuelle avec matériel. Vous pensez à l’arc ? Je le pensais aussi, mais à la place on m’amène un élastique rose. Je m’y entraîne en faisant s e mblant que j’ai une poignée d’arc dans une main et la corde dans l’autre Nouvelle étape : la même chose avec un épais gant à trois doigts (pouce, index, majeur). Dans le pouce, il y a une petite encoche pour y placer la corde. Dès que la prof juge que je me débrouille assez bien, j’abandonne l’élastique pour l’arc. Il est assez peu puissant (à peine neuf kg...

contre vingt-deux pour certains arcs), grand, et a tendance à basculer en avant. Heureusement la prof m’aide. J’applique donc les gestes appris en vérifiant tout : poignets, épaules, écartement des pieds... Ça y est, j’ai l’autorisation de lâcher la flèche ! J’entends un « POC » et un « CLIIING ». Je cherche ma flèche des yeux. Elle devrait être plantée à deux mètres de moi, dans cette grosse botte de paille. Il se trouve qu’elle a ricoché sur le mur et qu’elle est repartie en arrière ! Trop concentrée sur la gestuelle, j’avais oublié de viser. Heureusement je n’ai blessé personne, et mes autres flèches se sont gentiment plantées dans la botte de paille appelée « maki wara ». J’ai ensuite laissé l’arc aux vrais tireurs, pour les rejoindre à la fin du cours, me remettre en ligne avec eux (pieds serrés, j’ai vérifié cette fois), murmurer « Domo arigato gozeimasta » (merci très poli) et les aider à ranger le matériel. Que ressentent ces quelques personnes au moment où elles lâchent la flèche qui ira se planter dans une cible à plus de vingt mètres d’elles ? « On a l’impression de voler ». Ce que j’ai ressenti, plus modestement, c’est de la fierté. Qu’est-ce que le kyudo ? Du tir à l’arc japonais. Mais c’est bien plus que ça : une ambiance chaleureuse, un respect envers les codifications et les règles, indispensable pour une bonne synchronisation, un contrôle de soi, une découverte de l’esprit japonais... Viviane Giroux

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Samedi 15 mars, 11h, j’arrive à la médiathèque d’Oloron. Quart d’heure béarnais oblige, je traîne un peu, jusqu’à ce que la voix des hauts-parleurs m’annonce que « le printemps des poètes » va commencer. Le poète, c’est Antoine Houlou Garcia : il a fait une prépa scientifique et travaille à l’INSEE comme responsable éditorial. En cette fin de semaine, il est descendu de Paris pour nous présenter sa manière de voir la poésie. Il nous explique tout d’abord l’étymologie de « poésie », à savoir « poïein » qui signifie « fabriquer » : le poète fabrique le monde. Il nous dit ensuite que la poésie est associée à la musique : la fonction d’Homère dans la société grecque était d’être un « aède », un « chanteur ». Pour Antoine Houlou Garcia, la recette d’un poème, c’est du rythme, du son et du sens. (Vive le slam!) On apprend également que l’inspiration est, mis à part le chuchotement des muses, le fait d’inspirer de l’air : on inspire du O2, on rejette du CO2. En passant, on inspire un bout d’univers, on le garde un temps, on le fait sien, puis on le rejette. Après nous avoir cité Aristote, Oscar Wilde, Mallarmé... vient le moment tant attendu des lectures. Mais avant, il nous présente son instrument (souvenez-vous, la poésie va avec la musique) : c’est un duduk, à savoir un tube en bois percé de trous, comme une flûte, sur lequel il fixe une sorte de bec de hautbois. Antoine en tire quelques notes graves et profondes, et commence à lire son poème à un rythme rapide, ponctué de quelques gestes . Je me perds parmi les images du poème, les notes de musique et la voix du poète. Le poème s’achève, le public applaudit et espère en avoir un autre. Souhait exaucé. Le rythme est toujours rapide, mais cette fois le poème est plus long et ressemble à une histoire dramatique et racontée avec humour. Nous enchaînons quatre poèmes, sans nous lasser. Vient l’heure des questions. On apprend qu’il aime le Béarn et que les poètes sont tous un peu dépressifs. Qu’il a l’impression d’avoir son propre style et que la poésie s’impose à lui. Qu’il pense qu’un livre édité, c’est comme un enfant : à un moment, il faut lui faire

confiance car il voyage seul, et qu’on ne peut plus le contrôler. Qu’il écrit avant tout pour lui. Qu’il est fier d’avoir fait éditer son recueil (Métamorphoses de la poésie, la Cheminante plein champ), mais qu’il considère que c’est aussi une responsabilité, car cela l’oblige à faire mieux encore pour son prochain. Ça y est, le conférence est terminée, tout le monde se lève. Je suis le mouvement, la tête dans les nuages et un sourire accroché aux lèvres.

Viviane Giroux


Maylis Galas

Un adolescent mal dans sa peau, ses premiers émois amoureux, sa quête d'indépendance... Les sujets abordés par le réalisateur brésilien Daniel Ribeiro ont été maintes fois traités au cinéma. Et pourtant, Au premier regard est un film original et prenant. La force de ce film est justement que son histoire est universelle. Au premier regard n'est pas un film sur la cécité ou la découverte de l'homosexualité car, au fond, Leonardo est un ado comme les autres auquel il est quasiment impossible de ne pas s'identifier. Son handicap et son orientation sexuelle accentuent des difficultés qui nous concernent tous, finalement. Les personnages sont extrêmement attachants et interprétés à la perfection, notamment par Ghilherme Lobo dans le rôle principal.

“C’est la fin de l’été à São Paulo. Leonardo, 15 ans, est aveugle. Il aimerait être plus indépendant, étudier à l’étranger, mais aussi tomber amoureux. Un jour, Gabriel, un nouvel élève, débarque dans sa classe. Les deux adolescents se rapprochent et progressivement, leur amitié semble évoluer vers autre chose. Mais comment Leonardo pourrait-il séduire Gabriel et savoir s’il lui plaît puisqu’il ne peut pas le voir ? “

Film de Daniel Ribeiro NON disponible à la médiathèque

[ CINÉ ]

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a l a b m i K

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- Euh, ces trois mecs en orange au milieu du chemin, ce sont des chasseurs ? - Eh non, je crois qu’on est arrivés … - Mais on est au milieu de rien, y’a que des champs de maïs ....

Bienvenue à Làas ! Et qui nous invite ? Manu Chao ! Au milieu des champs, du maïs et des vaches se prépare un show exceptionnel qui aura fait déplacer plus de 6 000 personnes. Mélange d’enfants, de parents, de jeunes, tous brûlant d’impatience. Et justement, la première partie de la soirée s’avance sur scène. Kimbala nous aura presque fait oublier pourquoi nous étions là. Vraie performance et douce diversité culturelle. Les musiciens infatigables nous font voyager entre rumba et salsa, sur des mélodies latinos, rythme ska espagnol comme on l’aime. La première partie n’aurait donc pas pu être mieux choisie, ces musiciens originaires des Landes, de Galice, Buenos Aires ou encore de Colombie ont su enflammer la foule et dans la lignée de Chao mettent la musique au service des Hommes, des injustices et des combats sociaux. Ils le disent eux-mêmes : « Chez [nous], il n’y a pas de place pour l’hypocrisie et la haine. » Et en effet, l’euphorie a déjà gagné le parc du Château pour accueillir comme il se doit le plus espagnol des français. Un album est en préparation et en attendant, je vous conseille d’écouter leurs titres ou mieux encore, si vous en avez la possibilité : allez les voir le 1er novembre à l’Ampli/La route du Son !  www.kimbala.fr


Bah ouaais, quand j’étais petite, Clandestino tournait un peu en boucle dans mon lecteur CD et en grandissant, je me suis rendue compte que ses albums tournaient toujours autant, alors le voir en concert ressemblait plus à la concrétisation d’un rêve. Est-ce que j’ai été déçue ? Au contraire. Rappelons quand même que ce petit musicien engagé ( ›euphémisme‹) en est à plus de 50 printemps et je défie quiconque d’avoir autant de pêche à son âge. Ce n’était pas un show, c’était un orgasme auditif, une véritable trance. Une heure de concert passe, le rappel habituel. Puis finalement, une heure défile encore. Tout y sera passé ! De Clandestino à Proxima Estacion : Esperanza en passant par la Mano Negra, tous les titres qu’on attendait, toutes les chansons qu’on chante à l’unisson. Les parents tenaient la main des enfants et tous déclamaient les textes de Chao. J’ai rarement vu une telle unité sur un concert, une ambiance particulière sur les rythmes latinos. A ceux qui ne croient pas au pouvoir de la musique, Manu Chao nous aura foutu une grosse gifle. Coup de cœur : l’intervention des intermittents du spectacle, accompagnés en musique par le groupe. Emotions. Frissons. Soutien ! Alors quoi Manu ? Jamais deux sans trois ? On se retrouve l’année prochaine ? Gracias, besos y a la proxima vez !

o a h C u Man

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Reggae Sun Ska

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n w o T n i Frog

Retour dans les Halles, une chaleur incroyable se propage dans la salle, le son unique d’Hilight Tribe nous transcende, les corps se mettent à danser, les esprits embués se vident, le didgeridoo résonne, ça y est, on est bien trop haut. A cause de quelques problèmes techniques, le retard s’est accumulé en début de soirée et expliquera le passage bien trop furtif du groupe. Déception relative pour un public qui restera sur sa faim malgré un set qui nous aura fait voyager. Après 5 chansons, le groupe s’arrête brusquement mais reviendra pour un dernier titre malgré les ordres d’évacuation de la salle. Heure tardive, sortie à contrecœur mais relativisons.

Cette première édition du Frog in Town nous aura fait passer une agréable journée, on attend avec impatience leur retour sur Léognan. Allez les p’tits loulou, à l’année prochaine !

Camille Mouton

Ce n’est pas la programmation la plus exceptionnelle des festivals que j’ai eu l’occasion de faire cet été, ce n’est pas le plus grand, ni le plus connu mais ma foi, c’est un de mes préférés. Pourquoi ? Pour la convivialité et la bonne humeur, pour l’après-midi qui n’est que très rarement productive d’habitude en festoch. Gros Chill, on se remet de la veille, on titube un peu hors de la tente pour attendre l’apéro du soir. OR, arrivée un peu tôt sur le site du Frog, je me retrouve au milieu d’enfants, devant un clown jongleur à l’accent italien un peu grossier. Mucho Miguel fait rire les plus petits et je l’avoue, m’arrache quelques éclats de rire aussi. Au milieu du parc de la mairie de Léognan, parents et enfants se mêlent aux jeunes armés de sarouels et dread attendant Hilight Tribe. Le soleil magnifie la scène, une euphorie générale envahit le site. Mucho Miguel propose ensuite un atelier jonglage pour les enfants qui motivera plus encore leurs parents. Dans les allées des artisans, on croisera un couple adorable qui confectionne des didgeridoos superbes et qui se font une joie de nous initier, des créatrices de bijoux, vêtements. Amis des sarouels bonjour, le paradis est devant vous ! Pour cette première édition, l’association FF a marqué des points. Deux personnages aussi amusants qu’extravagants nous feront lever les yeux : montées sur échasses, la comtesse et son comte esclave se promènent parmi les foules. La scène de la mairie s’installe dans l’après-midi, le public installé sur les rebords d’herbe verte, un beau décor pour un beau moment. La découverte du week-end sera Qlay ! Le chanteur au charisme indis18 cutable alterne entre contrebasse et guitare, jouant avec ses boîtes et pédales aussi bien que de sa voix. Il finira par nous transporter dans un nouveau morceau empreint de psychédélisme, achevant son concert dans une trance musicale. Véritable performance artistique, coup de cœur ! Dans les Halles de Gascogne, les groupes s’enchainent, traversant le métal et le rock. On a alors vu Shoot the pianist qui a su réveiller la salle à coup de double pédale. Il laissera la place à Dedo, sorti tout droit du Jamel Comedy Club. Un peu d’humour ! Petit bémol tout de même : programmé un peu tard, le public très chaud attend avec trop d’impatience la tête d’affiche. Réactions mitigées donc mais il nous aura fait passer un bon moment. Rufus Bellefleur prend le relais toujours entre humour et rock. Petite pause en extérieur, je fais la connaissance de la fanfare La Collectore qui met une sacrée ambiance grâce à leurs cuivres et des textes déclamés par un rappeur on ne peut plus charismatique.


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illustration /// One kamikaze

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Addict

début. Au bout d’un moment ce n’était plus un carré de chocolat, mais une barre, puis deux, puis la moitié de la tablette, puis la tablette entière. Le pire c’est que je m’en rendais compte, mais impossible de m’arrêter. Mais à quel instant me suis-je dit que c’était devenu une nécessité en soi ? Le jour où j’ai paniqué quand j’ai compris que j’étais parti en voyage sans ? Le jour où j’ai giflé le fils d’un de mes amis qui avait eu la stupide idée de manger mes œufs en chocolat ? D’ailleurs on ne s’est toujours réconciliés. Ou alors le moment où j’ai commencé à en piquer dans le magasins ? C’est compliqué de donner une date. Les limites entre habitude et addiction sont assez floues.

1er jour Alors, voilà, c’est décidé, j’arrête. Cette fois, je tiens le coup, je me le suis promis, juré et presque craché. Quand je l’ai annoncé à ma famille et à mes amis, ils ont rigolé. Il faut dire que c’est la cinquième fois que je leur fais le coup. Mais contrairement à mes dernières tentatives, je ne replongerai pas car je ne m’autoriserai rien ! Rien du tout ! La méthode progressive j’ai déjà donné. Cette fois je tiens au mental.

2ème jour Déjà un jour. Un jour sans y toucher. Je tiens. Si si je tiens. Au mental comme j’avais dit. Du coup j’en parle à tout le monde. Ce midi, en allant chercher une baguette de pain, je l’ai même annoncé à la boulangère : « Vous savez, j’ai arrêté. - Ah oui, c’est bien ça. Depuis combien de temps ? - Hier... ». Elle a refoulé un sourire. On ne me croit pas. Mais je tiens. Oui, je tiens.

5ème jour Je m’ennuie. Après les repas je me sens mal. Il me faut quelque chose qui m’occupe. Je me suis donc mise aux chewing-gums. Bon, c’est pas la même chose. Ça n’a pas le même goût. Mais au moins, j’ai quelque chose dans la bouche. Je tourne en rond toute la journée. Mes proches me proposent de sortir me changer les idées, mais je n’ai pas très envie. Je leur dis oui de la tête, pour leur faire plaisir, tout en mâchant mes chewinggums.

3ème jour J’en peux plus, j’en ai marre ! Je suis restée toute la journée sur mon canapé à regarder n’importe quoi à la TV. J’ai l’impression que tout le monde parle de mon addiction. J’enguirlande tous ceux qui passent près de moi. En plus cette nuit, j’en ai encore rêvé. Cela me poursuit. Impossible de me rendormir. Finalement la méthode progressive n’est peut-être pas si mal.

15ème jour Je n’ai pas replongé. J’ai l’impression que j’y pense de moins en moins souvent. Mes amis et ma famille commencent à me prendre au sérieux maintenant. Pour l’instant je ne suis pas tentée. Mais comment vais-je faire pendant les fêtes de Noël ou Pâques ?

4ème jour D’où vient mon addiction ? Je n’ai pas toujours été aussi accro quand même. Voyons. J’ai commencé petit à petit. Un petit carré de chocolat par ici... Un autre par là... Puis j’ai pris l’habitude d’en prendre avant ou après chaque repas. Oh ! pas beaucoup. Enfin au

Voir aussi : « Les nutella » de Manu Payet sur Youtube.

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Viviane Giroux


sibilité de nous échapper, pour un bref instant, dans un monde qui n’appartient qu’à nous. Elle nous fait donc faire un choix : celui d’évoluer de manière grégaire dans la société ou chercher l’euphorie de l’ivresse dans notre quotidien. Et vous alors ? Vous ressentez tout ça ? Tel un enfant dans un carrousel, suivre les montagnes russes de la vie. Les hauts, les bas, et y trouver quand même une petite part de bonheur. L’ivresse est partout et n’a pas de prix. Elle est offerte aux pauvres, aux riches des quatre coins de la planète. Elle n’a pas de condition, elle pénètre celui qui la demande. Partout nous la cherchons. Elle nous emporte et nous transporte. Elle nous permet d’avancer avec le sourire. Et c’est peut-être pour cela que nous l’aimons tant, pour ça qu’une fois que nous avons goûté à son parfum exquis, nous nous mettons à avoir besoin d’elle. Vous vouliez savoir ce qu’était l’ivresse, alors je vous le dis : l’ivresse, c’est la vie. Elle est présente dans notre quotidien, derrière le geste le plus anodin, la journée la plus banale. Un instant éphémère qui pourtant nous fait nous sentir bien. Quand vous en ressentirez le besoin, cherchez-la, et savourez-la. Soyez ivre de plaisir, de fantasmes, de rencontres, d’amitié, d’amour. Posez votre verre, et soyez ivre de vivre.

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N’avez-vous jamais senti la Terre tourner un peu trop vite ? N’avez-vous jamais vu le monde en double, trouvé le silence assourdissant et la vie bien rose ? N’avez-vous jamais laissé ce nectar couler dans votre gorge, afin de sentir la chaleur monter en vous et vous envelopper de son voile ? Ses vapeurs nous encerclent et nous plongent dans l’euphorie. Dans ses bras, les conversations se font plus légères, la pudeur s’envole. Avec elle, la vie va vite, très vite. Vous la connaissez, vous, l’ivresse ? Que celui qui n’a jamais été ivre nous regarde de haut, l’ivresse est belle, l’ivresse est grande, l’ivresse est addiction. L’ivresse est née il y a bien des siècles. Les peuples y trouvaient chaleur et réconfort. Aujourd’hui, nous la jugeons dangereuse pour nous, les Hommes. Mais notre société peut-elle vivre sans elle ? Tant de valeurs ont été oubliées, tant de règles ont été instaurées, tant de rêves ont été brisés. La morale peut bien nous condamner mais y a-t-il plus excitante manière de noyer ses problèmes que l’alcool ? Ne sommes-nous heureux qu’à travers notre bouteille ? C’est donc ça, voir le fond ? Un adultère, un divorce, un licenciement, un compte en banque vide et un réfrigérateur rempli d’air, un enfant en garde alternée, un enfant à la garde de


jour de classe, et le premier à la rentrée. C’est notre nom sur les reçus aux examens et le réveil de notre dix-huitième anniversaire. C’est courir à toute vitesse dans la nuit sur la plage et hurler devant l’immensité de l’océan, c’est regarder les milliers d’étoiles dans un ciel d’été. L’ivresse, c’est tomber amoureux, aussi. C’est rire et rire encore, à en avoir mal. C’est aimer à en souffrir. Une femme, un homme ou son enfant. Recevoir un message et sourire, regarder un film et vouloir changer le monde. C’est être au milieu de la foule et entendre la musique, c’est danser à n’en plus pouvoir. C’est disparaître entièrement dans sa baignoire, fermer les yeux et avoir le souffle coupé. C’est faire l’amour, plonger ses yeux dans les siens, et y découvrir toute la beauté du monde, c’est avoir la tête qui tourne. C’est se sentir triste, parfois, mais heureux, souvent. Etre ivre, c’est sentir que tout nous échappe, que nous sommes portés par notre corps, nos sensations. C’est se dire que le monde est infini, le penser et le vivre. C’est croire que tout un chacun est beau, que la Terre tourne rond. C’est penser que la vie est belle et que nous sommes maîtres de notre destin. C’est être libres de vivre comme nous voulons le faire et non pas comme la majorité le veut. L’ivresse, c’est dire merde au monde entier, écouter le silence et hurler à la mort. Grâce à elle, nous avons la pos-

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l’autre et même pas d’enfant du tout. Un rhume, une bronchite, une leucémie, un cancer, le SIDA ou un décès. Tant de maux à guérir, tant de besoins à combler. Aujourd’hui, la société nous enferme, nous étrangle. Elle nous apprend à être comme tout le monde et ne se soucie que des chiffres auxquels elle nous rattache. L’argent que nous possédons nous définit, nous différencie. Il nous classe et nous éloigne. Notre âge nous hiérarchise et nous frustre. N’est-ce pas un véritable bonheur que de s’abandonner au cours de la vie ? De profiter de l’instant présent en se libérant des contraintes et diktats sociaux. Cette désinhibition qui nous pousse à de nouvelles rencontres, de nouvelles expériences. Il paraît qu’aujourd’hui, on ne profite plus de la vie, ou alors nous sommes obligés de boire, boire encore et nous enivrer. On s’enferme ainsi dans un cercle vicieux. Boire pour sourire, sourire et boire. Etre heureux et saoul, lassé d’être saoul mais boire encore. Alors, l’alcool est-il le meilleur moyen de s’enivrer ? Je vous le dis, je vous l’assure, non. L’ivresse, c’est aussi ces sorties en forêt, sur les manteaux blancs dans les montagnes. C’est sauter les deux pieds joints dans la boue, c’est rentrer tout mouillé à la maison. C’est aussi la sortie des cours au dernier


Mickaël Duclercq

Comment parler de drogues sans parler jeux vidéo ? Il y a une réelle addiction qui a terni l’image du jeu vidéo à tel point que « gamer » signifie pour la plupart des gens « no-life ». Il est vrai que le no-life existe, il passe des heures devant un MMORPG en oubliant qu’il a une vie réelle. Mais il ne faut pas généraliser, le jeu vidéo, ce n’est pas réduit qu’à Warcraft ou autres jeux de rôles en ligne. C’est ce que je m’efforce de vous montrer à chaque numéro en vous présentant le jeu vidéo comme un art à part entière au même titre que le cinéma, car le jeu vidéo, très souvent, n’a rien à envier aux grosses productions hollywoodiennes.

sant de temps en temps de dépenser plusieurs centimes d’euros pour quelques bonus. Pour l’histoire, Candy Crush a été édité par King en avril 2012. A la base, il ne s’agissait que d’une application Facebook puis, quelques mois plus tard, elle s’est incrustée sur vos smartphones. Aujourd’hui, King vaut 4 milliards à Wall Street grâce à Candy Crush. Alors pourquoi un tel succès ? Pourquoi de si grands bénéfices pour un jeu gratuit ? Pour ceux qui ne le sauraient pas encore (non, sérieux, vous connaissez pas Candy Crush?), le principe du jeu est très simple mais à la fois sophistiqué : aligner des bonbons ! Mais derrière ces règles se cache toute une technique qui vous rendra très rapidement addict ! On croit pouvoir gagner facilement mais on n’y arrive pas… Le plaisir du joueur est alors brutalement interrompu, sauf s’il paie ! Même si King avoue ne pas employer de psychologue, il faut avouer qu’ils arrivent très bien à nous pousser à l’achat, tellement que certains déboursent plusieurs milliers d’euros par an ! Et vous trouvez que le dernier jeu PS4 est cher ?

En fait, Candy Crush a trouvé le moyen de doper la motivation des joueurs grâce au « flow », l’état men-

tal du joueur quand l’immersion dans le jeu est totale, il dépend d’un juste équilibre entre le niveau de difficulté et son propre niveau de compétence. Dans une partie de Candy Crush, tous vos faits et gestes sont enregistrés, le bouton cliqué, la vitesse d’exécution, les lieux visités etc. afin d’établir des catégories de joueurs. Les incitations à acheter sont ensuite ciblées suivant ces profils ! Et si, en plus, le joueur est connecté à Facebook, le jeu pourra cibler son réseau d’amis, en repérant par exemple les personnes les plus influentes d’un réseau pour cibler la publicité. C’est comme ça que Candy Crush a réussi à réunir 45 millions de joueurs à travers le monde, rapportant ainsi 470 000€ par jour ! Pas mal pour une PME qui emploie 450 salariés dans le monde !

Allez, on termine notre rubrique jeu-vidéo par le drogué du jour ! Il s’agit d’Olivier Martinez, chargé de communication de 41 ans, bon père de famille et mari aimant qui après avoir terminé Candy Crush, découvre un appartement vide, un répondeur plein à craquer, des lettres de sa femme l’implorant d’arrêter et une procédure disciplinaire de son employeur à son encontre. Tout a commencé quand une collègue de bureau d’Olivier lui a présenté à la pause café le jeu Candy Crush. On se rassure, une fois qu’il est arrivé à bout du 450ème niveau, il s’est rapproché de sa femme !

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Aujourd’hui, je ne vais pas vous parler des drogués aux MMORPG, je vais vous parler d’une autre sorte de nolife, vous savez, ces drogués aux bonbons acidulés ! C’est le phénomène Candy Crush ! Qui n’a pas un ami, un collègue ou le frère de la femme du voisin qui ne joue pas à ce jeu ? Ces joueurs ne se considéreront jamais comme des gamers puisqu’ils vous répondront qu’ils ne jouent qu’occasionnellement, mais le « Casual Game » est une forme de jeu vidéo ! Alors, qu’est-ce que c’est le Casual Game ? C’est un jeu qu’on pratique sur son téléphone pour passer le temps, dans une salle d’attente, dans les transports en commun ou encore aux toilettes... C’est aussi souvent associé au free-to-play qui bouleverse l’industrie du jeu vidéo puisque le Casual Game vous permet de jouer gratuitement tout en vous propo-

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L’addiction “Candy Crush”


semblant à une cigarette, à une pipe, ou présentant une forme plus originale, qui simule le fait de fumer en délivrant au « vapoteur » une vapeur aromatisée. De nombreux fumeurs désirant se débarrasser de leur addiction au tabac ont recours à cet appareil en le substituant à la cigarette classique. L’addiction au tabac comprend deux volets : la dépendance physique et la dépendance comportementale. La dépendance physique est causée par la nicotine, une substance excitante et addictive que l’on trouve dans le tabac. Au fur et à mesure que l’on fume, notre corps s’habitue à cette substance, si bien que, au bout d’un certain temps, il ne peut plus s’en passer. C’est pour éviter l’état de manque qu’ont été mis au point des

Imaginée dès les années 1960, la cigarette électronique a connu un succès incontestable depuis sa commercialisation en 2009 : selon l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies, plus d’un million de Français l’utilisent quotidiennement, et un tiers des jeunes âgés de 15 à 24 ans l’ont déjà testée. Souvent présentée comme un outil révolutionnaire pour arrêter de fumer, elle suscite l’inquiétude d’autorités sanitaires telles que l’Organisation Mondiale de la Santé.

ENTRE AVANCÉE DANS LA LUTTE ANTI-TABAC ET RISQUES SANITAIRES

LA CIGARETTE ÉLECTRONIQUE

Un moyen d’arrêter de fumer ?

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illustration /// Gabriel Vergez

La cigarette électronique est un appareil res-

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substituts nicotiniques : sous forme de patchs, de comprimés, de gommes à mâcher ou d’inhaleurs, ils permettent aux fumeurs de réduire petit à petit leurs besoins en nicotine lorsqu’ils souhaitent arrêter de fumer. Certains modèles de cigarette électronique laissent au vapoteur la possibilité de régler le dosage de nicotine inhalée lors de l’utilisation. On pourrait alors le comparer aux autres substituts nicotiniques. La dépendance comportementale est le fait de ressentir un manque lorsqu’on n’accomplit plus le geste de fumer. La cigarette électronique présente ici un avantage indéniable : le vapoteur porte l’appareil à sa bouche et inhale la vapeur, tout comme le fumeur inhale la fumée dégagée par sa cigarette, alors que le patch, par exemple, ne permet pas de combler le manque lié au geste.

Se posent aussi les problèmes du vapotage passif (même si la vapeur semble disparaître plus rapidement que la fumée de la cigarette) et de l’hygiène. Un appareil qu’on laisse traîner un peu partout, un embout plein de salive, des bactéries qui profitent de la chaleur de la batterie pour proliférer... La cigarette électronique peut vite devenir un nid à microbes ! Le liquide pour cigarette électronique est un produit toxique qu’il ne faut surtout pas laisser entre les mains d’un enfant. Le New York Times a révélé cette année que des

La cigarette électronique, un outil génial pour lutter contre le tabagisme ? Dans un rapport du 29 août 2014, l’Organisation Mondiale de la Santé critique son efficacité : elle permettrait aux fumeurs de réduire leur consommation de tabac plutôt que de l’arrêter totalement. Pour se libérer de toute addiction, on doit considérer le vapotage comme un passage transitoire : après l’arrêt de la cigarette classique, il faut être prêt à laisser tomber la cigarette électronique.

Un produit dangereux ?

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Pour que la cigarette électronique soit considérée comme un moyen de sevrage à part entière, il faudrait également que sa non-dangerosité soit prouvée. La majorité des scientifiques s’accorde à dire qu’elle est moins dangereuse que la cigarette classique. Cependant, une enquête de « 60 millions de consommateurs » constate des traces de produits toxiques tels que le formol (substance irritante, potentiellement cancérigène), le chrome (métal toxique) ou encore l’acroléine (substance irritante) dans la plupart des appareils testés. L’OMS rappelle quant à elle que la nicotine est dangereuse, notamment pour les femmes enceintes et les jeunes, car elle influe sur le développement cérébral.

milliers d’empoisonnements accidentels avaient eu lieu aux ÉtatsUnis. Attention enfin aux risques... d’explosion ! Le 6

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Une porte d’entrée vers le tabagisme ? L’OMS craint aussi que la cigarette électronique ne séduise les jeunes non-fumeurs grâce à la grande variété des goûts proposés. Parce que vapoter ne devrait pas être un jeu, la loi « Hamon » du 17 mars 2014 est venue interdire de vendre ou d’offrir gratuitement à des mineurs de moins de 18 ans des cigarettes électroniques ou des liquides pour cigarette électronique. L’OMS va même plus loin en recommandant d’interdire carrément les solutions aromatisées. Les défenseurs du vapotage avancent quant à eux que les différents parfums ne sont pas destinés à attirer les jeunes, mais simplement à motiver les fumeurs à arrêter de fumer... Par ailleurs, l’une des principales raisons qui poussent les fumeurs à se mettre à la cigarette électronique est qu’elle n’est pas (encore) concernée par l’interdiction de fumer dans les lieux publics. Le geste et le nuage de fumée emblématiques de la cigarette vont-ils envahir de nouveau l’espace public, exerçant ainsi une tentation sur les ex-fumeurs et les non-fumeurs ? On peut également s’inquiéter de l’arrivée de l’industrie du tabac sur le marché de la cigarette électronique. Les géants du tabac veulent s’affirmer sur ce marché qui leur échappe, tout en ayant un intérêt à inciter les vapoteurs à fumer pour engendrer des bénéfices sur les deux marchés. L’Association Indépendante Des Utilisateurs de Cigarette Électronique (AIDUCE) a dénoncé ces investissements : « Leurs e-cigarettes seront inefficaces pour arrêter de fumer et serviront à protéger le tabac. » Autre utilisation déviante : des liquides contenant du cannabis ont été commercialisés en Amérique du Nord ou encore aux Pays-Bas. Vapoter du cannabis est bien évidemment interdit en France, mais comment contrôler le respect de cette interdiction ? La cigarette électronique n’a décidément pas fini de faire parler d’elle...

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illustration /// Geneviève Giroux

septembre dernier, une femme a été brûlée aux deuxième et troisième degrés lorsque la batterie de son appareil, rangé dans la poche de son pantalon, a littéralement explosé. La qualité du produit est remise en cause : la boutique qui l’a vendu commercialisait-elle des contrefaçons ? Plus tragique encore, un Britannique est décédé cet été lors d’un incendie domestique apparemment provoqué par l’explosion d’une e-cigarette. Le dysfonctionnement de l’appareil serait dû à l’utilisation d’un chargeur différent de celui fourni par le fabricant.

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Addicte à... Y’a la cigarette et puis l’alcool La drogue, le sport ou l’ordi Cette dépendance qui te colle On est tous addicts à ce qu’on dit Addict à quoi ? Je sais pas On fait pas les même overdoses Personne n’y échappe même pas moi On a tous un manque de quelque chose Moi chuis addicte au cerf-volant Et j’ai un manque d’arc-en-ciel Addicte à tous ces rêves d’enfants Addicte aux jours de grand soleil Je suis addicte aux idéaux Qui veulent une vie meilleure Qui veulent rendre le monde plus beau Et ne veulent plus qu’on pleure J’ai l’impression qu’c’est la bonne voie J’ai l’impression d’avoir raison Mais j’me prétends pas meilleure que toi Cette addiction est une prison C’est une prison quoi que tu penses C’est une jolie cage dorée Car ces beaux rêves d’existence Ne sont pas prêts d’se réaliser Mais j’reste dans ma cage dorée Y’a pas moyens que j’m’arrête J’ai cette envie de rêver Comme t’as envie de cigarette Mais ta prison à toi Elle me fait aussi pitié Parce que la tienne d’addiction T’auras comme moi du mal à l’arrêter Je suis addicte a cette envie De ne plus jamais avoir peur J’vais l’assumer et puis tant pis Je suis addicte au bonheur

Noémie !

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BonuX...

illustration /// Gabriel Vergez

Ciné/TV [NDLR] Transpotting - Danny Boyle Go - Doug Liman Requiem for a dream - Darren Aronofsky Human Traffic - Justin Kerrigan Enter the Void - Gaspar Noé Blow - Ted Demme 99 francs - Jan Kounen [aussi en livre] A Scanner Darkly - Richard Linklater The Big Lebowski - Joel Coen et Ethan Coen Le Péril jeune - Cédric Klapisch Drugstore Cowboy - Gus Van Sant Les Doors - Oliver Stone Traffic - Steven Soderbergh Breaking Bad - Série - Vince Gilligan

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Las Vegas Parano

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Le long-métrage Las Vegas Parano, réalisé par Terry Gilliam, membre des Monty Python et réalisateur de nombreux films de haute volée (Brazil, L’Armée des Douze Singes…), sort dans les salles obscures en 1998. Au casting de ce film : un Johnny Depp méconnaissable dans le rôle de Hunter S. Thompson ainsi qu’un Benicio Del Toro bedonnant puisqu’ayant pris une vingtaine de kilos pour les besoins du rôle. Ce joyeux duo nous entraîne dans son périple abracadabrantesque et psychédélique

Un film de Terry Gilliam Disponible à la Médiathèque des Gaves

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au cœur de la cité du vice, et ce en 1971. Dès la première scène, le héros, journaliste, Hunter S. Thompson aka Duke (joué par Johnny Depp donc) nous décrit le contenu de la valise que lui et son compère Gonzo (Benicio Del Toro) ont embarquée pour leur périple à Las Vegas où ils partent à la base pour couvrir une course de moto dans le désert du Nevada : « On avait deux sacoches d’herbe, 75 boulettes de mescaline, cinq feuilles d’acide-buvard costaud, une demi-salière de coke, et un arc-en-ciel de trucs pour monter, descendre, rire, hurler. Et aussi un litre de tequila, un de rhum, une tonne de bières, un demi-litre d’éther pur et deux douzaines de poppers. Pas uniquement pour le voyage, mais un vrai collectionneur de drogues a toujours tendance à pousser un max. » Voilà qui annonce la couleur d’un film que l’on pourrait volontiers qualifier de psychédélique. Aidé par la mise en scène typiquement barrée de Gilliam, cadrages distordus à l’appui, le spectateur se retrouve embarqué dans le sillage de nos deux compères, s’aventurant avec eux aux frontières du rêve et du délire. Le rythme est effréné, comme si le réalisateur était lui aussi sous l’effet de psychotropes ; de plus, la voix-off de Duke nous offre quelques moments savoureux en nous décrivant cette année 1971, période du mouvement hippie mais également de la guerre du Vietnam… Doté d’une bande son mêlant les Stones, Jefferson Airplane et autres gloires de cette époque, nous voilà propulsés dans ce passé où pattes d’eph et cols pelle à tarte pullulaient. Les répliques hilarantes fusent et les séquences ubuesques s’enchaînent


Le personnage de Hunter S. Thompson, interprété par Depp a bel et bien existé. Journaliste de son état, il travaille en 1971 pour le magazine Rolling Stone qui le charge de couvrir une course dans le désert du Nevada. Thompson envoie ainsi au magazine des écrits quasi-incompréhensibles puisque ce qui ne devait être qu’un reportage sportif se transforme finalement en road trip hallucinée dans le désert du Nevada et Las Vegas. Il se servira de cette matière pour l’écriture de Las Vegas Parano qui s’avère être un récit purement authentique et autobiographique ! Il serait toutefois outrageux de ne voir en Thompson qu’un journaliste junkie puisqu’il est l’inventeur d’un tout nouveau style de journalisme à l’époque : le journalisme gonzo. Son credo est que pour pouvoir écrire correctement sur un sujet, il convient au rédacteur de s’immerger pleinement au sein de ce même sujet (BFM, I-Télé et autres journaleux feraient bien de s’en inspirer…).

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On lui doit notamment un livre (Hell’s Angels) où il a suivi pendant plusieurs mois la bande de motards des Hell’s Angels qui finiront par le laisser pour mort au bord d’une route ; l’implication est réelle. Fruit de son époque, Thompson se décrit lui-même comme « un monstre de plus au royaume des monstres ». A plusieurs moments dans le film (et le livre), sortes de pauses dans cet ouragan furieux, il nous gratifie de quelques réflexions douces-amères sur son époque, ses idéaux, ses désillusions, le tout avec son style brillant. Thompson a par ailleurs inspiré le personnage du journaliste Spider Jerusalem dans l’excellent comic book Transmetropolitan de Warren Ellis et Darick Robertson dont je vous recommande la lecture (à réserver à public averti…). Hunter S. Thompson s’est suicidé en 2005, cette critique lui est dédiée et je lui laisse la parole pour la conclure, alors qu’il tire le rideau sur son époque… « Folie tous azimuts, et à toute heure. Des étincelles partout. Fabuleux sentiment que quoi qu’on fasse c’était juste, et bien, et qu’on allait gagner. C’était ça, je crois, le moteur. Ce sens d’une victoire certaine sur la Vieillesse et le Mal. Sans mesquinerie ni côté militaire, pas besoin de ça. Notre énergie allait l’emporter ! L’impulsion, c’était nous qui chevauchions la crête d’une vague sublime. Et mainte-

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devant le spectateur effaré qui se rassure en se disant que ce n’est que du cinéma. Et pourtant…

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nant, moins de cinq ans après, montez sur une colline de Las Vegas et regardez à l’Ouest. Avec les yeux qu’il faut, vous verrez la ligne de haute marée, là où la vague s’est finalement brisée avant de refluer. »

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En septembre 2014, les ministres de la Défense et de la Santé ont signé un accord afin que l’armée italienne commence à produire du cannabis dans une caserne spécialisée, à Florence. L’usage de cannabis à des fins thérapeutiques y est en effet autorisé depuis quelques années, et cette nouvelle mesure permettrait de diminuer le coût des médicaments, importés par les Italiens au terme de procédures longues et coûteuses. La ministre de la santé italienne a cependant fait remarquer qu’il ne fallait « pas y attribuer une quelconque valeur

2 La production étatique de cannabis pour soigner de graves maladies, comme en Italie

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cannabis

de réagir face au

4 différentes façons

En principe, il est illégal de produire, posséder, vendre, importer et exporter de la drogue. Le cannabis est néanmoins toléré. Les « coffee shops » peuvent ainsi vendre des drogues douces, dans la limite de 5 grammes par personne et par jour. La culture de plants de cannabis pour consommation personnelle est également admise. Cette indulgence permet aux autorités de concentrer leurs efforts sur la lutte contre les grands criminels qui occupent le marché des drogues dures. Fumer un joint dans la rue est mal vu par les néerlandais, et peut être sanctionné dans certains circonstances. Le gouvernement hollandais a envisagé d’interdire la vente de cannabis aux touristes étrangers dans les coffee shops, en suivant l’exemple de villes, telles que Maastricht, qui avaient mis en place ce type de restrictions, notamment dans le but de limiter le tapage nocturne. Le projet de loi a finalement été abandonné.

1 Une tolérance vis-à-vis des drogues douces, comme aux Pays-Bas


illustration /// Geneviève Giroux

La législation française est très stricte en ce qui concerne le cannabis. Pourtant, les Français font partie des plus gros consommateurs d’Europe. Selon l’OFDT,

4 Une interdiction stricte, comme en France

Depuis décembre 2013, l’Uruguay est le premier pays au monde où la production de cannabis est légalisée et régulée par l’État. Les consommateurs pourront acheter jusqu’à 40 grammes par mois dans des pharmacies accréditées. Pour cela, il faudra être inscrit sur un registre, résider en Uruguay et être majeur. La loi autorise également à cultiver jusqu’à six plants à domicile ou à s’organiser en clubs de consommateurs. La production en dehors du cadre légal sera, quant à elle, sévèrement punie : les peines prévues vont de vingt mois à dix ans de détention. Le gouvernement a expliqué qu’il souhaitait protéger la population du trafic en séparant les marchés du cannabis et de la cocaïne : en allant acheter leur herbe dans des établissements encadrés, les consommateurs ne risquent pas de se voir proposer des drogues plus dures... Néanmoins, le président uruguayen, José Mujica, concède que, « comme pour toute expérience, il y a naturellement des risques », et qu’il faut « avoir l’intelligence de faire marche arrière si nous sommes dépassés ».

3 Une légalisation encadrée pour lutter contre le narcotrafic, comme en Uruguay

idéologique ou culturelle : il s’agit d’une opération uniquement dans l’intérêt des malades »

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Ce que prévoit la loi française : L’usage de stupéfiants est un délit : la consommation, la détention en petites quantités, la culture du cannabis à des fins personnelles peuvent être sanctionnées jusqu’à 3 750 € d’amende et 1 an d’emprisonnement. Le juge peut prononcer une obligation de soin et des peines alternatives telles que la suspension du permis de conduire, l’interdiction d’exercer certaines activités professionnelles ou sociales, etc. Produire de la drogue, en vendre ou en offrir (même en petite quantité, et même à des amis) est considéré comme un trafic. La personne risque jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75000€ d’amende, voire plus si la vente à été réalisée auprès de mineurs. La provocation à l’usage ou au trafic de stupéfiants peut elle aussi être punie par 5 ans d’emprisonnement et 75000€ d’amende. (Est considéré comme une provocation le simple fait de présenter les stupéfiants sous un jour favorable.) Les conducteurs sous l’emprise de stupéfiants encourent 2 ans d’emprisonnement et 4500€ d’amende.

plus d’un million de Français déclarent en consommer régulièrement. A 17 ans, 4 jeunes sur 10 reconnaissent en avoir déjà essayé au moins une fois. Le président Hollande s’est prononcé en faveur d’un maintien de l’interdiction, car la dépénalisation « laisserait à penser que c’est un usage ordinaire » et n’empêcherait pas les trafics de drogue. Un décret de 2013 dispose cependant que certains médicaments à base de cannabis peuvent désormais être mis sur le marché. Le premier traitement de ce type autorisé en France est le Sativex, qui concerne les patients atteints de sclérose en plaque.

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Maylis Galas

Si l’automobiliste conduisait, en plus, en état d’ébriété, les peines sont portées à 3 ans d’emprisonnement et 9000€ d’amende. Ces peines peuvent s’accompagner d’une suspension ou d’un retrait du permis de conduire, de l’accomplissement d’un travail d’intérêt général...


Shame est le second des trois films de Steve McQueen (à ne pas confondre avec l’acteur du même nom…), il fait suite à Hunger (Caméra d’Or au Festival de Cannes 2008) et précède Twelve Years a Slave (Oscar du meilleur film cette année). Shame sort dans les salles obscures en 2011, il réunit Michael Fassbender, l’acteur fétiche du metteur en scène, et Carey Mulligan que l’on a notamment pu voir à l’écran dans Drive de Nicolas Winding Refn. Ce nouveau numéro de Linkult étant consacré aux addictions, il m’a paru judicieux de parler de ce film, qui évoque l’une d’entre elles, peu traitée au cinéma, l’addiction au sexe.

Un film de Steve McQueen Interdit aux moins de 12 ans.

Shame

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au lit, nous comprenons que ce personnage cache quelque chose : le drap le recouvrant à moitié, ainsi que sa main posée vers son entre-jambe suffisent à suggérer le secret du protagoniste et tisser la trame du film. Au-delà de ses relations de travail qu’il fré-

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Steve McQueen suit ainsi le personnage de Brandon, homme d’affaires new-yorkais qui cache aux yeux de tous un lourd secret : son addiction maladive au sexe. Dès le premier plan nous montrant Brandon

quente au bureau ou lors de repas, notre héros semble désespérément seul. Trouvant refuge entre les bras de prostituées ou sur les innombrables sites pornographiques de la toile, Brandon semble sans attaches, si ce n’est une femme lui laissant moult messages auxquels il ne répond pas. Cette femme, Sissy, sa sœur en réalité, finira par le mettre au pied du mur en s’installant chez lui pour quelques jours dans l’espoir de se rapprocher de lui. Devant les tentatives de cette dernière, Brandon se réfugie dans sa carapace et semble amputé de toutes émotions, répondant aux marques d’affection par de l’indifférence ou une violence certaine. Il n’y aura qu’un seul moment dans le film où le héros se laissera émouvoir par sa sœur et où un réel lien les unira ; le temps d’une chanson, alors que Sissy reprend New-York New-York, dans une scène magnifique. Aucune explication n’est donnée pour expliquer le comportement de Brandon et son personnage demeure une énigme, le seul indice d’un passé difficile est évoqué par Sissy : « C’est l’endroit d’où nous venons qui est mauvais ». Steve McQueen travaille d’ailleurs cette aura de mystère à travers sa mise en scène comme lorsqu’il


Pierre Lahaderne

floute le protagoniste pour suggérer son caractère insaisissable. Il met également en exergue la grande solitude dont souffre Brandon en le situant dans des plans larges, révélant ici aussi sa faiblesse profonde. Au-delà de ces considérations, le film se caractérise par sa mise en scène léchée, élégante et inventive. Une des grandes forces du réalisateur est de nous montrer, en se passant de mots, toute la détresse de ses personnages, comme en témoigne une scène où Sissy rit sans joie ; ou cette autre scène de sexe où Brandon, au moment de jouir, nous révèle le visage d’un homme agonisant. Une des excellentes idées de réalisation est de nous montrer à plusieurs reprises le protagoniste tête baissée, donnant l’impression qu’il n’a pour ainsi dire plus de tête, il est avant tout un corps. Auréolé du prix d’interprétation remis à Cannes à Michael Fassbender, sans aucun doute un des comédiens les plus brillants de sa génération, Shame est un film puissant, émouvant mais aussi très sombre. Da par sa mise en scène brillante, la qualité de ses comédiens mais aussi son sujet, ce long-métrage est une œuvre hautement recommandable et je vous incite également à vous pencher sur le reste de la filmographie de Steve McQueen.

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Passion & Addictions

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de Aglaé Zebrowski Éditions Thalie. 90 pages. Musique originale réalisée par David Rojas En vente à La petite librairie, à l’espace culturel E.Leclerc et sur le site editions-thalie.com Disponible également à la médiathèque du Piémont Oloronais

Imelda est une jeune gitane qui rêve d’intégrer une prestigieuse école de danse. Sa rencontre avec Oscar, un compositeur et rappeur de talent, issu d’un milieu social bien plus aisé que le sien, va bouleverser son quotidien. Ces deux passionnés de musique vont rapidement devenir accros l’un à l’autre. Passion et Addictions, première œuvre publiée par les Éditions Thalie, est un roman bien écrit et plein de bons sentiments qui devrait ravir les plus jeunes de nos lecteurs. C’est également un bel objet : le graphisme est travaillé, ce qui rend la lecture d’autant plus agréable. Le concept est vraiment très intéressant : avant de commencer la lecture, on se rend sur le site internet http://editions-thalie.com, on télécharge la bande-son de Passion & Addictions et, hop, on est prêt pour se plonger dans l’histoire d’Imelda ! Ce livre n’est pas long, et tous les mots difficiles sont définis de façon très compréhensible dans un glossaire à la fin. Il est donc très accessible, même à ceux qui n’aiment pas lire ! Aglaé Zebrowski, 19 ans, est originaire de Pau. Elle a remporté plusieurs concours de nouvelles, dont Les Noires de Pau, et a également écrit Le Projet A.D.A.M., disponible sur Amazon. A suivre également, la sortie au mois d’octobre d’un roman de science fiction, Les Oubliés, écrit par la jeune Oloronaise Marie Fananas, illustré par Quentin Diaz, et mis en musique par Valentin Laborde. Pour vous mettre l’eau à la bouche, voici le résumé : “Axel, 14 ans, est né à Cité 12, une ville de laquelle on ne sort pas. L’extérieur est un monde trop effrayant, chaotique et violent. Mais le jour où un séisme secoue la cité, la vie d’Axel bascule. À son réveil, il est de l’autre côté de l’enceinte. Son pire cauchemar se réalise ! Sa rencontre avec « les Oubliés » lui apportera les réponses et bouleversera à jamais sa vision du monde. Entre non-dits et mensonges, secrets et manipulation, Axel devra trouver sa vérité, quitte à se battre, pour changer le fonctionnement de Cité 12…”

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BonuX... romans [NDLR] Junky - William Burroughs (et globalement toute son œuvre) Moins que zéro - Bret Easton Ellis Sous le règne de Bone - Russel Banks Trainspotting - Irvine Welsh [aussi en DVD] L’Herbe du Diable et la Petite Fumée - Carlos Castaneda Requiem for a Dream - Hubert Selby, Jr. [aussi en DVD] The corner - David Simon & Ed Burns La dose / Junk - Melvin Burgess L’expérience psychédélique - Timothy Leary

L’herbe bleue - anonyme

« Hier je me croyais la personne la plus heureuse de la terre, de toute la galaxie, de toute la création. Était-ce seulement hier ou bien à des millions d’années-lumière ? Je pensais que l’herbe n’avait jamais eu d’odeur aussi verte, que le ciel n’avait jamais été aussi haut … » La narratrice est une jeune fille complexée qui goûte à la drogue un peu par hasard, lors d’une soirée. Le lendemain, elle se promet de ne plus jamais recommencer. Mais ses promesses vont rapidement être remises en cause...

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Maylis Galas

Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée…

BonuX... BD [NDLR]

de Christiane F.

Black hole - Charles Burns Le roi des mouches - Mezzo & Pirus Blast - Manu Larcenet Le château des ruisseaux - Bernière/Poincelet/Dorey Le monde du Pétard - Gaël Lupus - Frederik Peeters

Christiane est une jeune berlinoise qui vit une situation familiale difficile. Elle commence à un peu trop sortir et à faire de mauvaises rencontres. S’ensuit une effroyable descente aux enfers. Ce roman raconte une histoire vraie et a connu un retentissement considérable dans toute l’Europe.

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DOSSIER

illustration /// Geneviève Giroux

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