Prise en charge pratique des patients sous rituximab
Conduite à tenir en cas de Evidence Based Medicine
grossesse
Recommandations officielles
Avis des experts
En l’absence de données suffisantes, le rituximab est contre-indiqué pendant la grossesse et une contraception efficace est donc requise lors de l’instauration du traitement. Toutefois, les rares cas publiés et l’analyse des caractéristiques du produit autorisent à émettre un avis d’experts. Données disponibles ● Études animales (1) Il n’y a pas d’études sur le pouvoir carcinogène ou mutagène du rituximab, ni d’études sur la fertilité chez l’animal mâle ou femelle. Les études de toxicité effectuées chez le singe cynomolgus (jusqu’à 100 entre le 20ème et le 50ème jour de gestation), seule espèce animale chez qui des études de tératologie ont été réalisées, n’ont pas révélé d’embryo-toxicité in utero ; la descendance de femelles exposées au rituximab présentait une déplétion en lymphocytes B, dose-dépendante, pendant la période post-natale avec un retour à la normale dans les 6 mois suivant la naissance. ● Propriétés pharmacologiques (1, 2) Les études de pharmacocinétique ont montré que le rituximab n’était plus détectable dans le sang périphérique 48 semaines après l’exposition chez l’homme. Après deux perfusions intraveineuses de 1000mg à 14 jours d’intervalle, la demi-vie moyenne était de 20,8 jours (8,58 à 35,9 jours). Après l’administration intraveineuse de doses de 500 et 1000mg à deux reprises, à deux semaines d’intervalle, les demi-vies moyennes étaient respectivement de 17,9 jours (12,3 à 31,3) et 19,7 jours (12,3 à 34,6). ● Cas publiés dans la littérature Chez l’humain, aucune étude clinique n’a mesuré les taux de lymphocytes B chez le nouveau-né après exposition maternelle au rituximab ; comme les immunoglobulines (Ig) G passent la barrière placentaire, le rituximab devrait théoriquement provoquer une déplétion lymphocytaire B chez le fœtus. À ce jour, 6 grossesses exposées au rituximab ont été rapportées dans la littérature, dont 2 au premier trimestre de grossesse et aucune au cours de la polyarthrite rhumatoïde (4 lymphomes, 1 anémie hémolytique auto-immune, 1 purpura thrombotique thrombocytopénique) (3-8). • Une patiente a reçu 4 injections de rituximab pour un lymphome non-hodgkinien jusqu’à la 5ème semaine d’aménorrhée (SA) (date de conception estimée entre les 1ère et 2ème perfusions). Naissance à 40 SA d’un enfant en bonne santé (suivi à 18 mois) qui a eu une baisse transitoire des polynucléaires et des lymphocytes B, avec des Ig normales (3).
Décembre 2007
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