FICHES SÉPARÉES CRI
27/11/08
12:08
Page 23
Prise en charge pratique des patients sous abatacept
Que faire en cas d’antécédent ou d’apparition d’affections auto-immunes ? Evidence Based Medicine
Recommandations officielles
Avis des experts
Les données de la littérature ● De nombreuses affections auto-immunes sont liées à l’activation de lymphocytes T autoréactifs par la voie B7 CD28. Ainsi l’inhibition de cette voie par le CTLA4-Ig (abatacept) peut-elle être bénéfique, comme cela a été observé dans des modèles animaux de néphrite lupique (1), mais aussi chez l’homme dans le psoriasis (2), et cela avant le développement de cette molécule dans la PR. ● Dans un premier essai randomisé présenté à l’ACR en 2008, l’abatacept n’a pas démontré de bénéfice versus placebo dans le lupus systémique (non rénal). Néanmoins, cette molécule peut avoir un effet bénéfique sur certains objectifs secondaires. Il est donc possible qu’avec une méthodologie plus adaptée concernant les critères d’évaluation et les traitements associés (corticoïdes), la démonstration d’un effet bénéfique puisse être apportée dans de futures études (3). ● Un essai clinique de phase 1 en escalade de dose a récemment évalué l’abatacept chez 16 patients atteints de sclérose en plaques. La tolérance d’une à quatre perfusions s’est avérée satisfaisante avec des effets immunologiques encourageants (4). Cependant, aucun essai contrôlé n’a à ce jour fait la preuve de l’efficacité de cette molécule dans une autre maladie auto-immune que la PR. ● L’utilisation de toute nouvelle molécule immunomodulatrice justifie de rechercher d’éventuelles manifestations auto-immunes induites. Au cours du développement de l’abatacept, il n’y a eu que quelques observations de psoriasis cutané. En revanche, il n’a jamais été observé d’apparition d’autres maladies auto-immunes, ni d’induction d’anticorps antinucléaires ou d’anti-ADN natifs. ● Dans une analyse récente des phases en double aveugle des études randomisées abatacept et de leurs extensions, les manifestations auto-immunes ont été étudiées chez les patients traités par abatacept. Dans les phases en double aveugle, parmi 1955 patients/année sous abatacept versus 989 patients/année sous placebo, des affections auto-immunes ont été décrites chez 28 (1,4%) versus 8 (0,8%) des patients. L’affection la plus fréquente est le psoriasis observé chez 0,5% des patients sous abatacept versus 0,0% sous placebo. Si l’on considère l’ensemble des données cumulées correspondant à 4150 PR sous abatacept (soit 10365 patients/année) en décembre 2007, le risque cumulé de maladies auto-immunes est de 1,59% patients/année (5).
Décembre 2008
1