Traitements des spondylarthrites Actualités 2012 Pr Francis BERENBAUM Service de rhumatologie Hôpital Saint-Antoine, Paris 2ème Journée des spondylarthrites, 17 mars 2012
QUE SAVIONS-NOUS EN 2011 ?
• On connaissait déjà les objectifs du traitement : – Stopper les poussées inflammatoires (Douleurs nocturnes, dérouillage matinal)
QUE SAVIONS-NOUS EN 2011 ? • On connaissait déjà l’efficacité des Antiinflammatoires non stéroidiens. • On connaissait déjà l’efficacité des antiTNF : infliximab (Remicade), etanercept (Enbrel), adalimumab (Humira)
QUE SAVIONS-NOUS EN 2011 ? • On savait hiérarchiser ces traitements (recommandations 2006 ASAS)
Recommandations ASAS/EULAR 2006
Recommandations ASAS/EULAR pour la prise en charge de la spondylarthrite AINS AINS
Education, Education, exercice, exercice,kiné, kiné, physiothérapie, physiothérapie, Associations Associationsde de patients, patients, groupes groupesde de soutien soutien
Atteinte Atteinte axiale axiale
Atteinte Atteinte périphérique périphérique
Sulfasalazine Sulfasalazine
Infiltrations Infiltrationscorticoides corticoides Anti-TNF Anti-TNF Zochling J et al. Ann Rheum Dis. 2006;65:442-5.
AA nn aa tt aa ll gg ii qq uu ee ss
CC hh ii rr uu rr gg ieie
On a appris ces derniers mois : • Que la kinésithérapie reste utile malgré les progrès thérapeutiques
Intérêt de la kinésithérapie même sous anti-TNF
Masiero et al. J Rheumatol 2011
On a appris ces derniers mois : • Que l’intérêt de l’association systématique d’un traitement de fond classique à un anti-TNF n’est pas démontrée, tant pour l’efficacité que pour la tolérance du traitement.
Traitements de fond classiques et anti-TNF : intérêt non démontré •
Objectif : évaluer l’impact de l’association DMARD + anti-TNF sur le taux du maintien thérapeutique dans la SA
•
Analyse des données des 1 630 patients du registre SCQM-SpA traités avec au moins un anti-TNF : 1 060 SA, 535 Rh Pso et 35 SpA indifférenciées
•
Résultats – ADA : 37,3 % ; ETN : 33,7 % ; IFX : 29,1 % – 31,1 % en association à un DMARD : MTX : 72 % ; SSZ : 21 % ; LEF : 14 % – Durée moyenne de suivi : 4,4 ans
ACR 2011 - D’après Nissen MJ et al. The Effect of DMARD Co-Therapy on Anti-TNF Drug Retention in 1630 Spondyloarthritis Patients. Abstract 2637.
(Diapo de D. Wendling)
Traitements de fond classiques et anti-TNF : intérêt non démontré Maintien thérapeutique
1 p = 0,50
0,8 0,6
Anti-TNF + DMARD 0,4
Anti-TNF en monothérapie
0,2 HR = 1,06 IC95 : 0,90-1,24
0 0
1
2
3
4
5
Années
Les différents paramètres suivants n’avaient pas d’influence sur le taux de maintien thérapeutique : Manifestations de SpA (axial versus périphérique et mixte versus axial) Diagnostic (SpA axiale versus Rh Pso) Anti-TNF (ADA versus IFX et ETN versus IFX)
L’association d’un DMARD ne permet pas de maintenir plus longtemps les anti-TNF dans les SpA ACR 2011 - D’après Nissen MJ et al. The Effect of DMARD Co-Therapy on Anti-TNF Drug Retention in 1630 Spondyloarthritis Patients. Abstract 2637.
(Diapo de D. Wendling)
On a appris ces derniers mois : • Que de nouveaux anti-TNF allaient bientôt arriver
Golimumab et Spondylarthrites
Braun et al. ARD (sous presse)
On a appris ces derniers mois : • Que les biothérapies efficaces dans la polyarthrite rhumatoide ne sont pas nécessairement efficaces dans les spondylarthrites
Tocilizumab (Ro-Actemra)
Orencia
Song et al. ARD 2011
Rituximab et SpA : données du registre AIR • 26 patients traités par rituximab (RTX) (2x1g / cycle). • 13 H et 13 F, d’âge moyen 51 ans (20-76), • 11 spondylarthrites ankylosantes, 11 rhumatismes psoriasiques, 4 SpA périphériques. • Traitement anti-TNF préalable : 22 cas • Nombre de cycles de RTX : 1 dans 19 cas et en moyenne 1,5 (1-5) pour l’ensemble des patients (délai : 6-18 mois entre 2 cycles).
SFR 2011. Wendling D et al. Ma 126.
Résultats •
Efficacité : – Réponse entre M3 et M7 dans 11 cas, – Diminution du BASDAI moyen de 62 à 28, – Une réponse est observée chez 3/3 patients naïfs de biothérapie et 8/20 en échec d’anti TNF. – La durée moyenne d’efficacité est de 6,1 mois (3-12).
•
Tolérance : – 2 réactions à la perfusion (sur un total de 80 perfusions) – 2 accentuations de psoriasis, – 2 améliorations (>50%) – 1 récidive d’uvéite, une uvéite de novo.
SFR 2011. Wendling D et al. Ma 126.
On a appris ces derniers mois : • Qu’une nouvelle famille de biothérapies était prometteuse : les anti-IL-17
Anti IL-17 (Secukinumab) •
Secukinumab (AIN457) (Novartis) : Ac anti IL-17
•
30 SA
AIN457 2 x10 mg/kg (24) placebo IV, S0 et S3 (6)
•
ASAS 20 à S6 : 61 % vs 17 %
•
4 échecs anti-TNF → réponse ASAS 20
•
Tolérance : deux effets secondaires sévères : 1 poussée d’HTA (groupe placebo) et 1 abcès cutané du pied (groupe sécukinumab) – 17/24 patients dans le groupe sécukinumab ont rapporté des infections, particulièrement des voies aériennes supérieures : rhinopharyngite (29 %), syndrome grippal (12,5 %), bronchite (8,3 %). – Seul 1 patient dans le groupe placebo a rapporté un événement infectieux (herpès buccal)
EULAR 2011 – Baeten D et al. The anti-IL17A monoclonal antibody secukinumab (AIN457) showed good safety and efficacy in the treatment of active ankylosing spondylitis. Ann Rheum Dis 2011;70(Suppl3):127. Abstract OP0174.
Ustekinumab (CNTO1275) : AC monoclonal inhibiteur de l’IL-12/23 (1) Un essai contrôlé randomisé dans le RP Groupe 1 (n = 76)
Placebo Randomisation
Ustekinumab
Groupe 2 (n = 70)
Semaines
•
•
0 1 2 3 4
8
12
16
20
24
28
Critères d’inclusion – ≥ 3 NAG et ≥ 3 NAD et CRP ≥ 15 mg/l ou raideur matinale ≥ 45 min – Psoriasis avec une lésion cible ≥ 2 cm Critère principal – Répondeurs ACR 20 à 12 semaines Gottlieb A et al. Lancet 2009;373:633-40.
36
Ustekinumab (CNTO1275) : AC monoclonal inhibiteur de l’IL-12/23 (2) A l’inclusion : 43,8 % femmes ; âge : 48,7 ans NAD : 12,4 ; NAG : 22,3 ; CRP : 8 mg/l Traitements associés : MTX : 20,5 % ; corticoïdes : 0 % ; AINS : 48,6 % 60
Sujets (%)
49 %
51 %
42 %*
42 %
40 45 %
41 %
n = 50
Placebo (n = 70) → ustekinumab x 2 à S12 (n = 56)
n = 47
Ustekinumab x 4 (n = 76)
34 % 20 * p < 0,001 vs placebo
14 % 0 0
4
8
12
16
20
24
28
32
36
Semaines
70 à 80 % des répondeurs ACR 20 à S12 ont une rémanence de l’effet à S36 Gottlieb A et al. Lancet 2009;373:633-40.
On a appris ces derniers mois : • Qu’il restait encore beaucoup de questions en suspens pour mieux sélectionner les traitements en fonction du profil de la maladie
The Art and Science of Personalized Medicine M Piquette-Miller and D M Grant
Clin Pharmacol Therap 2007
"Pour ce qui est de l'avenir, il ne s'agit pas de le prévoir mais de le rendre possible." Antoine de Saint-Exupéry
EN ROUTE POUR 2013 !
MERCI ! Adresse mail : francis.berenbaum@sat.aphp.fr Site internet : www.larhumato.fr Twitter : @larhumato