Arrogance&Elégance #5

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Salut

à

tous!

Ouf qu'il aura été long à terminer ce numéro 05! On ne vous a pas habitué à des retards pareils dans la parution du magazine, et nous nous en excusons sincèrement. Mais vous savez ce que c'est... L'été, les potes, les vacances, les soirées qui finissent tard (ou tôt le lendemain c'est selon) et pour certains, le boulot malgré tout ça à gérer par dessus le marché... Pas l'idéal pour se poser des heures devant une feuille et pour écrire un article. Malgré cet état de fait, nous avons essayé de vous proposer un contenu toujours aussi fourni et agréable à la lecture. Merci encore une fois à nos "chroniqueurs" réguliers qui apportent une petite contribution régulière à notre magazine. Sans vous, il serait bien difficile de pouvoir tenir les délais avec un contenu diversifié! Merci! Vous découvrirez dans ce numéro une longue interview d'un des deux jumeaux de chez Casual Connoisseur qui nous en raconte beaucoup sur la marque, les coulisses de celle­ci et sur leur vie. Une interview très instructive! Par ailleurs, deux marques vous sont une nouvelle fois présentées ici, Victorinox une marque qui a commencé à bien faire son trou chez certains dressers, et une marque suisse qui plus est! Et après avoir parlé de Cabourn, il nous semblait incontournable de présenter Nanamica, sa "petite soeur" nipponne. Nous espérons que vous avez passé un agréable été, que vous avez bien bu, bien profité et que vous retrouverez les gradins ou les pubs avec un manque et une envie incroyable. Sur ce, bonne lecture à vous tous! L'équipe d'Arrogance & Elégance


La marque londonienne a dévoilé sa nouvelle collection dont vous pouvez voir ci­dessous un petit aperçu. Vous pourrez en découvrir davantage sur le site Fashion Beans. La marque lance d'ailleurs pour cet hiver sa première gamme de jeans!

Eiichiro Homma, vous apprendrez à le connaître quelques pages plus loin dans ce numéro puisque sa marque, Nanamica, est mise à l'honneur dans ce numéro d'Arrogance & Elégance.

New Balance poursuit ses collaborations avec les marques de textiles. Après avoir réalisé un duo de trainers avec Stone Island, et avant la prochaine collaboration avec CP Company, voici un petit détail des deux modèles à venir avec une des marques très tendances du moment, Norse Projects!

Ce génie du vêtement a dévoilé sa prochaine collection hiver il y a quelques jours avec notamment les modèles de vestes ci­contre. Certaines vestes notamment valent le coup d'oeil, certains plus habillées, comme le trench beige à capuche, d'autres plus "tendances" avec le camouflage.


Adidas a présenté une City Series qui ressortira à l'hiver 2013, en mars 2014. Elle a été présentée en trois coloris, l'OG en marine et blanc avec sa samelle traditionnelle. L'habituel (on s'en lasse quand même un peu à force...) coloris Malmo en jaune et bleu. Enfin, et c'est une nouveauté, le coloris des Adidas Suede (rouge avec des bandes vert pommes). Espérons qu'il n'y en ai pas 40 autres derrière!

Henri Lloyd fête cette année ses 50 ans avec une collection qui rappelle l'esprit des pionniers de la marque! La marque a recruté un nouveau bureau de direction artistique avec comme responsable David Cooper. La volonté de la collection est

de rappeler l'histoire de la marque et l'esprit des pionniers et des navigateurs, cible privilégiés et inspiration principale de la marque. La marque nous promets une collection inspirée de ses modèles historiques et classiques mais en y amenant une touche de modernité afin de ne pas devenir une marque dépassée. La collection sera dans les jours qui viennent commercialisée sur le site internet de la marque ainsi que sur les différents sites habituels de revente.

Norse Projects, tout le monde connaît. Cette marque ne fait jamais dans l'extravagance des pièces, mis à part des coloris un peu plus attirants pour l'oeil sur les vestes. Encore une fois, la collection est axée sur les basiques, les pièces sont de qualité et constituent facilement un classique dans une garde robe. Un pull col rond, une

chemise de la marque ou un tee shirt de type marinière peut très bien constituer une pièce indispensable. Voici l'exemple de produits que vous trouverez sur les différents sites de revendeurs et dans les magasins distributeurs de la marque. Norse Pro', n'hésitez pas à tenter le coup!


Dans ce numéro, Y. nous présente sa collection de vestes. Collection fournie avec vingt et une pièces, il nous présente l'intégralité de sa garde robe. De haut en bas et de gauche à droite: 12th man x Osti Archive (série limitée à 50 exemplaires), Barbour Freedom Endurance (grenat), CP Company Thermo Mille (gris foncée), MA.Strum Officer Jacket (blanc cassé), MA.Strum SF1 (marine), Nemen Crono (marine), Trench Original Penguin (beige), Sergio Vitti Field Jacket (marron) et blazer Stone Island (gris clair).


Deuxième partie de sa collection (de haut en bas et de gauche à droite): CP Company Tinto Terra (kaki), Coupe vent Lyle & Scott (bordeaux), coupe vent Lyle & Scott (bleu), coupe vent YMC (rouge), Nemen x FFR (série limitée à 15 exemplaires), coupe vent ONETrueSaxon (jaune), Penfield Gibson (bleu ciel), Stone Island Tyvek (bleu), Suit DK Nat (bleu marine), Uniqlo Air Protection (noir), Weekend Offender (bleu nuit) et Fjall Raven Greenland (noir). Vous aussi, envoyez les photos de votre collection de vêtements et passez ainsi dans Arrogance & Elégance!


Tenue de Y. (Stade de Reims): ­ Casquette Ralph Lauren, Echarpe Burberry, Veste Stone Island, Pull Ralph Lauren ­ Tee shirt Barbour, Ceinture Hilfiger, Jean Levis, Adidas Gazelle Indoor

Tenue de F. (Belgique­France) : ­ Polo Barbour, Jean Levis, Adidas Malmö


Tenue

de Y.

:

­ Veste Stone Island Tyvek ­ Polo Nemen x FFR (série limitée à 35 exemplaires) ­ Ceinture Lacoste ­ Short Duffer of St Georges ­ Adidas Kopenhagen

Tenue de R. (US Dunkerque ­ US Boulogne): ­ Pull Lyle & Scott ­ Chemise H&M ­ Short Jules ­ Adidas LA Trainers


Tenue de A. (AS Roma):

Collection de trainers Alberto (AS Roma):

­ Veste ONETrueSaxon ­ T shirt Dressers Roma ­ Jean ONETrueSaxon ­ Adidas Kopenhagen

De gauche à droite et de haut en bas: Beckenbauer Allround, Spezial, StanSmith, Jogging, StanSmith II Consortium Church’s, Campus, Beckenbauer Allround, Gazelle, München München, Tobacco, London, Kopenhagen, Kophenagen, Gazelle, Beckenbauer Allround, Forest Hills, Malmö, Gazelle Indoor Gazelle, Gazelle OG, Spezial, Rom, Kopenhagen, Malmö



Victorinox est une référence dans le domaine de la coutellerie. Les amoureux de beaux couteaux connaissent la marque à la croix suisse. Les initiés à d'autres passions peuvent connaître les montres (quoi de plus normal pour une maison suisse) ou leurs bagages de qualité. Mais Victorinox a lancé il y a quelques années déjà une ligne de vêtements qui connaît auprès de pas mal de dressers initiés, un succès important! Retour sur l'histoire de la maison Victo.

C’est en 1884 que débute

l’histoire de Victorinox. Karl Elsener crée alors un petit atelier de coutellerie à Ibach­Schwyz, au cœur de la Suisse. Petit chef d’entreprise, il est à l’initiative sept ans plus tard de la création de l’Association Suisse des Maîtres Couteliers. C’est à ce moment là que les premiers couteaux à destination de l’armée suisse sortent. C’est le 12 juin 1897 que le fameux "Original Swiss Army Knife" est officiellement enregistré. Il va devenir la référence incontournable, le couteau suisse de référence. L’atelier ne porte pas encore le nom qu’on lui connaît aujourd’hui. Un premier pas sera fait en 1909 lorsque par hommage à sa mère Victoria, décédée, Karl Elsener va renommer son atelier "Victoria". La même année, il en profite pour déposer son logo, en même temps que le nom qu’il y associe. Le blason à la croix suisse blanche est breveté. Aujourd’hui, il est une marque déposée dans plus de 120 pays. En 1921, l’invention de l’acier inoxydable va être un moment très important pour Elsener et ses "concurrents". C’est à ce moment là que le nom définitif va apparaître

pour la marque suisse. La combinaison astucieuse de Victoria et d’inox donnera "Victorinox".

La marche en avant de Victo va alors commencer, et connaîtra un beau moment de gloire lorsqu’à l’issue de la seconde guerre mondiale, les couteaux de la marque seront vendus dans les magasins de l’armée américaine. Après trente ans à fond la forme, le statut change et l’usine se modernise et augmente sa surface de production. En effet, en 1984, la superficie des usines et locaux commerciaux est doublée, poussant l’entreprise à embaucher un total de plus de 800 personnes.


horlogerie est lancée plus sérieusement que le partenariat précédent qui était instaurée avec une société américaine. Les Etats­ Unis sont un des marchés majoritaires pour Victorinox. Vont alors se succéder l’ouverture de plusieurs magasins, notamment au Japon. Devenue une multinationale, le groupe s’associe en 1999 avec TRG, afin de lancer une gamme de bagagerie. La même année, la gamme de montres est renommée "Victorinox Watch". Ce qui nous intéresse le plus, c’est 2001. C’est en cette année que la gamme mode de la marque va être lancée. Au départ, elle est lancée uniquement pour le marché américain et la première boutique fringues sera ouverte à Soho, le célèbre quartier de New York. Les années qui suivent sont marquées par plusieurs changements d’ordres

statutaires et financiers sans grands intérêt, si ce n’est l’apparition d’une vraie gamme de parfums. Les deux premiers "Flagships" sont ouverts à Londres et Genève en 2008 et 2009. Aujourd’hui, la marque c’est 1800 salariés et 500 millions de francs suisses de chiffre d’affaires. Revenons à la gamme vêtements. Lancée en 2001, elle était destinée au marché nord américain.

La ligne directrice de leurs collections était simple. Les vêtement sont techniques, adaptés à toute les conditions climatiques que l’on peut trouver aux Etats Unis. La renommée va se faire rapidement pour Victorinox car ces vêtements de grande qualité créés à partir de matériaux innovants se vendent très bien sur leur marché principal. Les tissus provenant du Japon et des Etats Unis sont rapidement exportés et commercialisés par une liste de boutiques sélectionnées par les dirigeants de la marque. Elle remporte un franc succès auprès de certains casuals sortant des sentiers battus. Les polos frappés de la croix suisse, les chemises à petits carreaux, les pulls très simples à col rond ou les vestes techniques et travaillées sont des produits de grande qualité. Qui plus est que la marque n'est pas adeptes des prix inaccessibles puisque la majorité des produits sont dans une gamme de prix similaires à du Lacoste ou du MA.Strum. Le bon plan ultime, c’est d’acheter du Victo directement aux Etats Unis où les prix pratiqués sont moins chers qu’en Europe.


Nanamica, pas forcément connue comme marque à part pour certains d'entre vous. Cependant, dans le monde des vêtements, c'est un gage de qualité certain. Le label japonais, lancé et géré par un technicien designer de génie, Eiichiro Homma, mérite qu'on s'y arrête le temps d'un article.

On avait parlé il y a quelques temps de Nigel Cabourn. Place maintenant à une marque du même style, sa petite soeur en gros. Label japonais, Nanamica est l’œuvre d’un homme très connu dans le milieu de la mode, Eiichiro Homma. Nous allons vous présenter l’homme avant de vous parler un peu des vêtements.

Vêtement de technologie supérieure, vous allez pouvoir en apprendre davantage sur celle­ci et peut être aurez vous envie de mettre un peu d'argent de coté pour vous payer d'ici noël une petite jacket Nanamica!

Eiichiro Homma, la cinquantaine a fait toutes ses études dans la communication. Il a commencé à s’intéresser à la mode, et a tout de suite adhéré à l’idée que

c’est en faisant quelque chose de différent qu’on changerait l’état d’esprit de masse chez les gens. Car pour Homma, une des facettes majeures de la personnalité d’une personne, c’est son style vestimentaire. Il fut tout de suite attiré par le travail réalisé par le designer de Comme des Garçons ainsi que par Yohji Yamamoto, créateur indépendant. Bien qu’il n’appréciait pas forcément les pièces produites, il admirait la réussite obtenue par les deux marques japonaises sur la scène mode mondiale. Enfin, sa troisième référence était Olmes Caretti (qui travailla notamment à deux périodes différentes pour Henri Lloyd). Plus sportswear, ce dernier lui apportera de nombreuses références que l’on retrouvera plus tard dans son travail! Sa carrière démarre en 1982 chez Goldwin, maison qui produit Filson, The North Face ou encore Helly Hansen. Après 8 mois de marketing, il se rends compte que ce n’est pas ce qu’il veut faire de sa carrière! Le marché n’étant à l’époque pas aussi bloqué qu’aujourd’hui, il est déplacé dans une équipe de développement


produit. Il participera au design de nombreuses pièces de ces trois marques, et cela pendant 18 longues années! Lui aussi travaillera pour Henri Lloyd, ainsi que pour Murphy & Nye. En 2006, alors qu’il a déjà lancé sa marque, il continue à travailler pour Goldwin, belle preuve de reconnaissance pour le label qui l’a rendu célèbre. Il est alors nommé Directeur du marketing. Il intègre encore de nouvelles fonctions l’année suivante. Consécration pour lui, en 2012, il devient Directeur de Goldwin, en parallèle donc de ses activités au sein de sa propre marque, Nanamica! Il s’occupe d’une partie du design, d’organiser les évènements de promotion, de monter les catalogues ou de gérer les revendeurs. Il met notamment un point d’honneur à la gestion de la gamme The North Face Purple! Un homme aux multiples facettes donc. L’idée de créer sa propre marque voit le jour en 2003, consécutivement à la rencontre entre Eiichiro Homma et Takashi Imaki (qu’il intégrera en tant que Designer principal). Les inspirations du duo sont claires et reposent sur quatre piliers: le sportswear, les vêtements militaires, de travail et le vintage. Clairement, l’influence des icônes de la mode américaine font partie des inspirations majeures des deux futurs gérants de la marque. En 2004, alors que le projet Nanamica est encore travaillé dans les coulisses, le duo ouvre son propre magasin où ils

distribuent les marques de Goldwin. En 2005, Nanamica sort des cartons!

présenter des ses collections à New York.

La marque ne veut pas produire du coton ou du polyester basique, mais travailler sur des produits et des matières de haute qualité! Gros avantage que d’être une marque japonaise, gérée par des japonais, puisque que le Gore­tex ou le Par­tex sont deux procédés totalement maîtrisés à notre époque par au Japon! Malgré des vêtements somme toute basiques dans leur style, l’emploi de matériaux de haute qualité, comme ceux cités plus haut ou le Cordura, fait la différence notamment sur la scène japonaise! De plus, les coupes sont généralement très travaillées, et surtout depuis trois ans!

La collection de cet été était un condensé de technique et d’inspiration. Deux nouveaux procédés de fabrication ont été testés (notamment le Japanese Gore­tex mills). Le veste intègre trois couches de vêtement en gore tex. Malgré ces trois épaisseurs, la veste n’est pas si chaude que ça d’après les dires de Eiichiro Homma, car les matières sont fines. Très axée sur la vague Take Ivy des années 60, la collection a remporté dès sa commercialisation en mars un franc succès, et la marque commence à être connue dans de plus en plus de pays et

En 2010, la marque parvient à gratter une place en exhibition chez Pitti Uomo à Florence. Après cette présentation, obligation pour la marque de travailler sur ses coupes afin de plaire aux clients potentiels d’Europe qui ne portent pas les vêtements de la même façon que les japonais ou les américains, en particulier les italiens! Par conséquent, les collections changent d’année en année et évoluent sans cesse afin de coller à la clientèle de la marque et d’être portable par le plus grand nombre. Les années qui suivront verront le développement croissant de la marque. Elle était distribuée en 2012 dans 19 pays différents et a notamment pu

commercialisée dans boutiques françaises.

certaines

Si vous trainez sur le site de la marque, au­delà de voir clairement les liens Goldwin/Nanamica (puisque le site officiel de Nanamica présente les collections des marques du groupe Goldwin), vous pourrez apprécier la grande diversité des produits proposés. Des chemises aux styles divers et variés, des pulls ou gilets très sympathiques et de nombreuses vestes utilisant des procédés différents. Pour accessoiriser votre garde robe, sacs, casquettes, cravates ainsi que jeans et chinos font de Nanamica une marque de fringues à la gamme complète!


Tout le monde connaît Casual Connoisseur. La marque suscite les discussions, c'est souvent on adore ou on déteste. Mais il faut bien reconnaître que son succès est réel et qu'il est intéressant d'accorder la parole aux gérants. Tom a accepté de répondre à nos questions.

A&E: Salut Tom, peux tu te présenter? Je m’appelle Tom, membre du staff de la marque Connoisseur aka Casual Connoisseur, Casualco… La marqué a été créée et est gérée

avec mon frère jumeau Dan. A&E: Quel parcours de tribune?

fut

ton

Nous sommes nés et avons grandi à Stockport, ville située à quelques kilomètres de Manchester. Pour nous, c’était une évidence puisque nous sommes né là bas et notre famille supportait ce club! Nous avons donc été bercés par le Stockport County. Le club a toujours été un club de divisions inférieures, mais cela a changé dans les années 90 lorsqu’un nouveau propriétaire est arrivé, et encore un peu plus avec l’arrivée de Danny Bergara qui a construit quelque chose dont on pouvait être fiers. Son travail a amené l’équipe à des promotions, avec quatre rencontres disputées à Wembley. Nous avons réussi avec David Jones à monter au second niveau du football anglais, et avons réalisé un superbe parcours en coupe en sortant plusieurs équipes de première division. L’année suivante, nous finissons à seulement huit places d’une montée dans l’élite… C’était l’époque en or pour Stockport, autour de 1996/97. Nous

avions 16/17 ans, commencions à nous intéresser aux fringues, aux bières. Pendant plusieurs saisons, nous avons eu la chance de voir du grand football et de pouvoir visiter des stades mythiques. Nous étions à bloc dans la culture casual et tout ce qui tournait autour, des nouvelles fringues chaque semaine, la recherche de nouvelles marques, les rivalités, la violence et le bon temps! En 1998/99, nous avon lancé un site internet qui quelques temps plus tard est devenu countylads.com. Il a remporté rapidement un grand


sur le net en devenant le premier vrai site sur la scène, le plus consulté forcément. Plus tard naîtra casualco.com, devenu aujourd’hui un boulot à plein temps! Malheureusement, l’état du football d’aujourd’hui nous a poussé comme beaucoup a quitter les tribunes. Les billets à des prix hallucinants, les investisseurs richissimes, les stade modernes, les règles dictées par les clubs… C’est écoeurant! Notre club est rentré dans le rang et est aujourd’hui redevenu un club de bas niveau. Peut être retournerons nous un jour au stade, qui sait? A&E: Comment vous est venu l’idée de créer Casual Co’ en 2006? Les débuts ne furent ils pas trop difficiles? Comme expliqué auparavant, nous avions lancé le site countylads. Nous avons commencé par y rajouter des interviews, des articles sur les marques, nous présentions les collections de fringues d’autres gars… On s’est alors dit que c’était du bon boulot mais qu’on pourrait peut être faire un truc propre à nous!

C’est donc exactement ce que l’on a fait. On avait pas un rond pour se lancer, donc ça été un challenge très difficile au départ! On a commencé par reprendre des designs assez basiques, dont le « Life Th rough a Tinted Lens » qui est aujourd’hui devenu un best seller! Après avoir réalisé plusieurs tee­shirts, on a commencé à voir l’intérêt grandir, et notre marque a grandie. A&E: Pourquoi ce nom? Ce nom est un peu étrange, on voulait initialement faire un truc faisant référence aux casuals. Nous étions assez fans de ce que faisait ONETrueSaxon au départ, et au cours d’une discussion sur le nom à donner à notre projet, l’un de nous portait un tee shirt de la marque avec les mots Casual Connoisseur. Nous avons alors flashé sur ce nom, comme sur oneupmanship. Ces mots claquaient bien et représentaient ce que l’on était, des passionnés, des mecs obsessionnels. Nous sommes donc partis là­dessus et avons enregistré le nom de domaine casualco.com.

A&E: Parles nous un peu du "Connoisseur Manifesto"? Le "Connoisseur Manifesto", disons que c’est une idée qu’on s’est donné d’entrée. On a commencé avec rien, on a galéré un peu mais avons voulu mettre en place un genre de charte afin que nos produits ne soient pas des produits de masse et de mauvaise qualité. Nous avons donné beaucoup pour grandir, mais en nous efforçant de respecter ce manifeste. Nous sommes une marque, et avons créé quelque chose avec une identité, des idées fraîches et surtout avec des tirages limités, jamais en production de masse. Cela nous paraît indispensable. Ca saoule les gens de rater un produit qu’ils voulaient mais ça forge aussi la réputation et l’image de la marque. Malheureusement, depuis pas mal de monde a tenté de copier ce qu’on a fait pour répondre à la demande insatisfaite d’une partie de nos clients déçus de ne pas avoir pu avoir le bonnet ou le tee­shirt souhaité. Mais on s’efforce de toujours innover et de ne pas être dans un phénomène d’imitation pour se démarquer. A&E: Grâce à votre marque, vous faites souvent référence à des icônes du cinémae ou de la musique? Pourquoi ces hommages sur vos produits? Plus que des fans de la culture casual, nous sommes des


grands fans de films. Nous adorons les films et la musique, c’est pourquoi nous célébrons ces passions d’une manière unique à travers nos produits. Nous avons toujours fait référence aux films et à la musique depuis nos débuts. Ca rends aussi la marque différente de ce qui se fait car elle prends le partie d’une identité particulière, d’un partie pris

A&E: Une autre idée bizarre, le pigeon. Est­ce une façon de surfer sur la vague "rambler"? Le pigeon est venu quand nous cherchions l’idée d’un second logo, afin de créer une alternative au logo CC. Nous voulions un animal ou un truc du genre, quelque chose qui colle à l’esprit décalé de la

l’extérieur, le fait de voler, la liberté. Mais nous voulions un oiseau pas forcément "noble". On a alors cherché une idée pour valoriser le pigeon et on a trouvé l’histoire de Mary d’Exeter. C’était alors décidé, ce serait le pigeon! Nous avons appris plus tard qu’une marque américaine utilisait déjà le pigeon, on ne le savait pas! A&E: Une des pièces qui a fait le succès de CC, ce sont les bonnets! La demande est à chaque fois supérieure à l’offre, n’avez­vous pas pensé à augmenter le nombre d’exemplaires? Comment expliquez vous le succès de ces bonnets?

dans les produits, avec le risque de ne pas être suivis! Et nous pouvons compter sur des illustrateurs de qualité, que nous commissionnons pour ce qu’il font!

marque. Un chien était la première idée mais ONETrueSaxon avait déjà lancé l’idée. C’était mort, on était pas dans l’optique de copier. On est parti sur l’idée de l’oiseau pour

Les bonnets pompons représentent un succès hallucinant! Nous n’aimons pas parler de nous comme cela, mais c’est une sensation, un phénomène! L’histoire est simple. Nous avons réalisé un bonnet mais en faible tirage. Etant donné que c’était notre premier bonnet, on ne savait pas si la demande serait au rendez­vous. On a donc fait seulement 50 bonnets dans chaque coloris et ils se sont vendus très rapidement! La deuxième année, nous avons fait trois coloris, toujours en 50 exemplaires, et ils se sont vendus encore plus rapidement! Les années ont passé et nous avons gardé cette politique vis­à­vis de nos bonnets. C’est difficile de voir tant de nos clients déçus de ne pas réussir à acquérir leurs bonnets, mais si nous augmentions les quantités, on nous taxerait de faire du pognon facile! Du coup, on se dit qu’il vaut peut être mieux en faire plus régulièrement mais en conservant la politique des 50. Ils sont devenus un produit culte à cause de ce nombre restreint, c’est une évidence!


encouragement à continuer! Nous allons faire des shorts, une chemise avec Newfangle Clothing, un bob réversible avec Our Culture. Nous avons un projet avec nos amis de Berlin Grounet et d’autres idées et projets avec notamment une bande de gars de Moscou. Bien sûr, vous aurez toujours les bonnets, des vestes de pluie… Et je ne peux pas vous en

dévoiler beaucoup, mais nous avons deux projets avec des marques de renoms qui sont en passe de venir au monde. C’est très excitant pour nous, nous travaillons avec beaucoup de monde à travers le monde! Un plaisir énorme…

A&E: Avez­vous des projets pour le futur de CC? Oui nous essayons de diversifier nos productions. Ce mois ci nous allons sortir nos premières chaussures en collaboration avec Veras, des chaussures habillées, "El Mono". Nous allons également sortir des trainers avec une petite marque anglaise qui monte en Angleterre, Walsh. C’est une belle progression pour notre marque, un

A&E: Si vous deviez analyser l’évolution de Casual Co’ depuis ses débuts, vous en diriez quoi? Comme je le mentionnais précédemment, on a commencé avec rien, quelques idées et des designs de tee­shirts assez simples. Mais on a pas voulu rester une marque à tee­ shirts. Ca aurait vite tourné en rond, et ça nous aurait saoulé, on aurait arrêté… On a alors pris le partie de devenir une vraie marque de fringues. Le fait qu’on nous copie renforce notre envie de faire dans le créatif et d’être différents de la

masse de fringues qui sortent. Ca nous motive à persévérer et à faire toujours mieux! A&E: Nous avons remarqué un peu de nostalgies dans le choix de vos références vestimentaires (Patagonia, Storm, Norrona…). Pourquoi cette orientation? Nous sommes des vrais fans de vêtements d’extérieur et de vêtements fonctionnels. Les pièces vintage nous semblent être meilleurs que tout ce qui est proposé aujourd’hui sur le marché de l’outerwear. On ne peut pas être meilleur qu’une veste goretex des années 90. Les trucs comme les coupes vents Peter Storm n’étaient pas quelque chose de cool. C’était des k­ways au prix injustifié, adoptés par beaucoup de casuals malgré tout, à l’époque où l’objectif n’était pas forcément d’avoir une veste hors de prix. Pour nous, une vraie veste, c’est une pièce que tu peux porter au foot, au pub, au boulot! A&E: L’évolution de la scène casual tu la vois comment? Aujourd’hui, les choses reviennent de manière récurrentes, on assiste à un retour des fringues des années 90 ou du début 2000. Nous avons lâché les Adidas depuis un moment, car tout le monde les porte… Nous avons donc commencé à trouver des alternatives, avec New Balance ou Nike. Mais ces marques sont aussi devenues tendance aujourd’hui. Nous voulons être


différents et nous sommes démarqués en passant aux chaussures plus habillées. Aujourd’hui, Adidas fait un retour grâce aux sorties de city series qui plaisent énormément aux plus jeunes notamment! Il suffit de taper sur les réseaux sociaux #casuals et on voit des gars qui achètent quinze fois la même chaussure dans quinze coloris différents ou les mêmes vestes et qui pensent être un "casual uniqueé… Je ne donnerai rien pour être comme eux, c’est sur! Mais c’est pas de la faute de ces jeunes, c’est Internet qui a causé cela. On entends souvent qu’on nous targue de s’appeler Casual Co’ et de ne pas faire des produits casual, c’est ironique et ça n’a pas de sens. Nous, on aime mixer les choses, les univers, se démarquer de ce qui se fait partout. C’est tout!

A&E: Que connais tu de la scène supporter en France?

mais on a pas encore une vraie distribution chez vous.

Je ne connais pas grand­ chose de la scène française, nous avons vendu pas mal de pièces à des clients français, il doit donc y avoir des connaisseurs. Mais à côté de ce qui part en Italie, en Allemagne, en Suède ou en Russie, c’est maigre. Je suis sur qu’il y a une bonne scène

A&E: Un dernier mot pour nos lecteurs? Merci pour l’intérêt porté à notre marque et pour ces questions. C’est toujours agréable d’être sollicité et qu’on s’intéresse à notre boulot. Continuez à aimer CC! Merci Tom


Nous avons commencé il y a maintenant presque un an note magazine avec le début d'un tour du monde des amateurs de la culture casual. L'accent est mis sur la découverte de la passion de dressers de différents pays! Après la France, la Suisse, la Suède, l'Angleterre et l'Espagne, nous voici maintenant partis pour l'Italie! A la découverte de la passion d'Alberto, fan inconditionnel de l'AS Rome!

A&E: Salut Alberto, peux tu te présenter? Salut à tous, j’ai 32 ans, je m’appelle Alberto et je vis à Rome. A&E: Quel fut ton parcours professionnel passé et que fais tu actuellement? Depuis que j’ai quitté l’école, j’ai fait tout un tas de petits boulots, plus ou moins légaux et plus ou moins déclarés. Aujourd’hui je me suis rangé et je tiens une boutique de fringues dont certains ont déjà probablement entendus parler: Dressers Roma. A&E: Tu es un fan inconditionnel de l’AS Roma. Comment est né cet amour du club giallorossi et comment cette passion a grandi en toi depuis? Mon père est un supporter de l’AS Rome. Comme dans de nombreuses familles romaines, c’est de tradition que la passion et le choix du club se transmets. Chez moi, cela n’a pas été différent d’ailleurs, puisque il m’a donné cette passion.

Je vais au stade depuis 1995. Maintenant, mon père reconnaît volontiers qu’il aurait aimé me donner une autre passion que celle là vu ma vie en tribune… A&E: Tu fais partie d'une bande de la Nord de la Roma. Pourtant, historiquement la Roma c'est la Curva Sud. Pourquoi certains ont migré vers la Nord? Je ne préfère pas répondre à cette question pour éviter de révéler certaines choses qui sont plus ou moins internes à la tifoseria romana, et qui sont des choses parfois très compliquées à expliquer. A&E: Pourquoi cet attrait pour la culture casual toi et ta bande? Le style évolue dans la


culture casual, c’est quelque chose qui personnellement me plaît bien. Contrairement au look skin ou mod, le look casual est en constante évolution et connaît des changements de cap réguliers. J’ai toujours aimé être bien sapé et avoir un look différent selon les situations. A&E: On remarque qu'un mouvement hybride entre ultras et casuals est né depuis quelques saisons en Italie. Peux tu nous expliquer cette tendance actuelle? La sous culture de ce type est toute récente en Italie. On a toujours été chez nous dans un trip purement ultras, sans aucun lien avec d’autres cultures, puisque l’on avait inventé la nôtre, reprise dans de nombreux pays depuis. Mais les jeunes veulent aujourd’hui souvent se démarquer de ce que faisaient les anciens tout en respectant ce qu’ils faisaient. Mais on veut être différents. "Different class". Personnellement, je ne porte plus d’écharpes aux couleurs de mon club depuis plus de dix ans, mais j’adore certains aspects de la mentalité ultras avec le soutien vocal, les drapeaux, la pyrotechnie. Peut être que la phrase mods "Prends, approprie et améliore" résume ce que l’on essaie de faire. C’est la seule et vraie explication. A&E: As­tu des marques que tu aimes particulièrement porter? Par chance, j’aime les marques que je vend: Peaceful Hooligan, Fjall Raven, Barbour, Weekend Offender, les marques propres à nous Coolness Society, Pharabouth. Avant j’aimais beaucoup porter du ONEtrueSaxon mais pour moi elle est morte l’année passée. Dans le passé j’ai bien

. . entendu porté du Burberry, Stone Island, Aquascutum (j’en porte encore un peu évidemment). Mais aujourd’hui à Rome, beaucoup de gens en porte et qui sont pourtant loin de notre trip. Ce n’est donc plus purement représentatif selon moi. Après les marques comme Fred Perry sont portés par certains politiciens et sont dépassées. C’est mon avis. Dans ce que je ne vends pas, j’aime beaucoup CP Company, Daks ou MA.Strum. Je ne porte pas de marques typées mods, trop répandues en Italie et ne parlons pas des stades. A&E: Ne penses tu pas que le futur de la scène supporter en Italie passe par la culture casual? Je ne sais pas si la répression continuera à grandir. Probablement que toutes les sous cultures et également la culture casual va disparaître des stades italiens, comme tous les styles de fans "durs". Il ne restera alors que les supporters club traditionnels et bon enfant. On continuera à nous habiller comme

cela puisque c’est devenu pour beaucoup une façon de vivre. On perdra les suiveurs qui copiaient les "durs" pour faire comme s’ils en étaient aussi. Eux lâcheront ces fringues avec le temps. On arrêtera le stade, on suivra le foot à la télé comme des cons et toutes ces sous cultures seront loin derrière… Malheureusement. A&E: Quel regard portes tu sur le mouvement actuel? Partagé entre vendus qui ont signé la Tessera del Tifoso et puristes? Ne penses tu pas que le combat est voué à l'échec? Non, il y a quelques différences selon moi. Il y a ceux qui ont signé la première carte et qui sont désormais totalement fichés (black list, allongement des interdictions de stades s’ils se font chopper). Et avec la nouvelle Away Card, c’est selon moi différent. Mais les terroristes des années 70 ont perdu, les ultras ne vont pas gagner.


A&E: Musicalement, parles nous de ce que tu aimes. Un souvenir particulier de concert? J’aime beaucoup écouter la brit pop, le ska, punk… Depuis deux ans, je me suis tapé environ 30 concerts de différents genres musicaux. J’ai pu voir Noel Gallagher, Kasabian, Beady Eye, The Selecter, Bad Manners, Paul Weller, Arctic Monkeys, mais aussi les Beach Boys et des groupes punk. Si je devais en garder un, je pense que ce serait celui des Cock Sparrer. Aujourd’hui, j’aimerais voir Blur. J’ai loupé Madness et les Stone Roses, faut que je me rattrape… Le rêve ultime, voir Oasis (je crois que je peux rêver) et faire les Ramones. A&E: Un mot à propos de Stile Wars, magasine dont tu t’occupes avec certains collègues. Racontes nous un peu l’histoire du fanzine. Pas trop dur de se renouveler après 35 numéros? SW a démarré le 29 juin 2010, juste avant l’été, sans prétention aucune. A ce moment là, je travaillais à mi­temps et j’avais donc beaucoup de temps pour écrire,

lire et me cultiver à propos de mes différentes passions. Comme vous le savez, l’été, pas de foot, pas de concerts… Faut tuer le temps jusqu’en septembre. Juin est en particulier un mois galère, car les potes taffent, le foot est fini, on s’emmerde assez… Pas une bonne période pour certains styles de vie. A cette époque, pas mal de sites internet sur lesquels je trainais ont fermé et c’est là que tu t’aperçois que tu sauvegardes les photos sur ton PC mais jamais les textes… Et là t’es comme un con! Donc je me suis dis, lances toi, fais un truc en reprenant des textes, des photos, fais un truc nouveau qui change de ce qu’on a l’habitude de servir aux jeunes italiens. Un truc un peu classe, loin des vêtements de masse qu’on veut refourguer à tous les jeunes italiens… L’idée d’un blog, je n’aimais pas car c’était trop commun, ça se serait noyé dans la masse. J’ai opté pour le pdf téléchargeable. C’est gratuit, pratique et moins commun. Quiconque voudrait avoir sur son pc les images ET le texte n’aurait qu’à télécharger un fichier pdf. C’est ce qu’il faut pour conserver les traces de ce qu’on aime, à mon sens. Le point central de ce type de magazine, c’est pour moi les interviews. Ca crée une curiosité chez le lecteur et pour ceux qui écrivent. Qui se cache derrière les marques, derrière les bouquins. J’ai pu parler avec le mec qui gérait countylads.com, une référence du style, de la culture pour moi. Il m’avait beaucoup inspiré et je regrette encore aujourd’hui que ce site ne soit plus. J’ai donc écrit à ce moment là le premier numéro, de seulement 14 pages. Maintenant, je rigole quand je le vois car c’était

vraiment maigre et basique… Depuis, entouré par des collègues de Pharabouth, Coolness on tient le mag et ça vit bien! A&E: Le milieu supporter en France, tu le connais? Tu en penses quoi? Je vais vous faire tirer la tronche, mais je ne connais pas beaucoup la scène française. J’ai déjà perdu attrait à la scène italienne depuis de longues années, et m’intéresse aujourd’hui seulement à l’Angleterre, pour les fringues et la créativité des chants, et pour leurs migrations exceptionnelles en Europe. Et puis après tout, pour connaître la scène française, il faut lire A&E non? A&E: Un dernier mot pour les lecteurs? J’invite tout le monde à envoyer des photos, des comptes rendus de foot et de concerts aux gars d’A&E. Sinon, ce beau magazine risque de perdre en contenu avec le temps. Nous on en est à 35 numéros, alors aidez ces bons gars à arriver à ce chiffre là! Merci A&E!


Voilà une interrogation qui a le mérite de se conjuguer au passé, et de rendre intarissables ceux qui ont toujours jeté un œil attendri sur l’autre côté de la manche, de Brighton à Manchester, avec un détour par les West Midlands. Un œil mais aussi une oreille qui emprunte un itinéraire qui conduit un peu aux mêmes lieux et qui évoque les mêmes images et accoutrements.

La géographie de l’Angleterre aura imprégné pas mal de continentaux depuis le début des années 60 et les sous­cultures qui y naitront jusqu’en dans les années 90 se répandront pas mal sur le vieux continent, avec plus ou moins de bonheur. Les continentaux imiteront les anglais, et parfois même les singeront, d’autres prenant pas mal

de liberté avec le dogme etn réinterprétant à leur manière un style de vie et de paraître. Ainsi il n’est pas obscène d’avancer que les représentants des sous cultures qui sévissent aujourd’hui dans le Berlin alternatif ou en d’autres lieux postindustriels du continent ne doivent plus grand­ chose avec leurs vagues ancêtres qui autrefois arpentaient King’s Road ou fréquentaient l’Hacienda. Ils ont depuis développé leur propre « scène », leurs codes sociaux, leur légende et entretiennent avec les ancêtres rien d’autre qu’un lien alimenté par le mythe autrement. La géographie sacrée n’est pas très loin, les lieux de l’épopée se situant bien souvent en Angleterre excepté bien entendu pour les sous­cultures qui naquirent de l’autre côté de l’Atlantique comme les beatniks ou autres bikers. C’est dans un registre bien plus académique que l’Angleterre dictera ses canons. C’est au sein de l’université de Birmingham que naquirent les "cultural studies", qui influença largement l’ensemble de la

recherche consacrée à des adolescents s’appropriant des us et coutumes en rupture avec leur environnement culturel, se passionnant pour de nouvelles musiques , marquant leur territoire, le défendant parfois bec et ongles, et affichant leur appartenance par des signes distinctifs et codes vestimentaires plus ou moins lisibles pour les profanes, un peu moins pour les scientifiques qui étudièrent la question de près et malheureusement de moins en moins pour nos fameux sorciers du marketing dont les travail d’observation des comportements

sous­culturels doit pas mal à nos tètes bien faites de Birmingham. Les universitaires de Birmingham furent largement influencés par le marxisme et virent dans l’émergence des sous­cultures une manifestation nouvelle de la luttes des classes. Là ou ils auraient pu percevoir la mort annoncée de l’Angleterre industrielle


et de sa "working class", ils ont développé une grille de lecture qui semble rendre aujourd’hui bien des services aux marketeurs de marques de fringues fort soucieux de l’impact des sous­cultures sur les attitudes des consommateurs et fort ravis de puiser dans la mythologie des sous­ cultures pour écrire une histoire et développer leur chiffre d’affaire, voila comment l’on passe de la théorie révolutionnaire aux bienfaits de la société de consommation. L’Angleterre à partir des années 60 constituera donc très vite un laboratoire idéal pour nos chercheurs, comme elle deviendra l’eldorado de pas mal de jeunes continentaux en quête d’un style, d’une identité ou recherchant l’amalgame idéal et pas toujours facile entre style musical, apparence vestimentaire et attitude à l’égard de la société établie. Créativité musicale, jeunesse insouciante et contestataire, pratique séculaire de l’excentricité et accès à la société de consommation qui caractérisent l’Angleterre de cette époque faciliteront l’éclosion des sous­ cultures, tout comme une société fort compartimentée qui caractérise l’Angleterre des castes. Les jeunes gens issus de la classe ouvrière rompront quelque peu avec leurs pères marqués la victoire lors de la seconde guerre mondiale. Le welfare state commencait à sérieusement s’essouffler et la puissance de l’empire se conjuguait au passé. L'outil industriel présentait des signes d’obsolescence, favorisant l’éclosion des sous­cultures. Cette période de crise dura près de 30 ans et marqua un certain age d’or des sous­cultures, le temps

qui sera nécessaire à la Grande Bretagne pour accomplir sa mutation et passer de l’état de société industrielle à celui de place financière, un temps qui verra naitre les courants sous­culturels les plus emblématiques dont l’impact rayonnera bien au delà des adeptes. Musique brit et style vestimentaires se répandent durant ces années sur l'Europe entière, influençant créateurs de mode et artistes ! Et les études sur ces phénomènes n'a jamais été simple non plus, compte tenu de leur nature éphémère et

d’une légende qui semble sans cesse vouloir s’interposer entre réalité et fiction. Le travail consistant à observer les sous­cultures est difficile. Si leurs membres sont bel et bien des êtres vivants, il est bien difficile de les observer en temps réel et de pouvoir reconstituer leur milieu naturel, sans parler du rapport au temps puisque la durée de vie des sous­cultures étant fort variable. Certaines furent d'une durée très courte tandis que d'autres influencèrent toute l'Europe de la jeunesse (mods, skins).


les chercheurs et ou les services de police tentant de comprendre les motifs et les comportements relatifs à la violence dans les stades.

On comprendra donc mieux pourquoi le recours au passé semble s’imposer des lors que l’on évoque ces questions. Et la sous­culture casual dans tout cela. Elle naquit également en Angleterre à la fin de cet âge d’or. Son terrain d’expression fut le football, activité ludique prisé des masses laborieuses britanniques qui à l’instar de la transformation économique du pays s’insérait dans une séquence transformant une activité populaire en une industrie commerciale et bien entendu lucrative. Une fois de plus, le rapport au temps agit en trompe l’œil et les énergumènes des terraces qui par provocation commencèrent à se looker au début des années 80 étaient bien loin d’imaginer que leur comportement, mais aussi l’inévitable codification qu’ils imposeront un peu à leur insu alimenterait largement les réflexions de sociologues et de spécialistes en tous genres. Sans compter sur l'imaginaire nourri de ces vérités et légendes pour pas mal de gamins fréquentant les stades quelques décennies plus tard. Les casuals apparurent donc dans un paysage d’un football en proie à la violence et se firent par leur révolte et leur attitude les annonciateurs de la fin d’un certain football. Ils ne furent guère identifiés lors de leur âge d’or comme une sous­culture et intéressèrent plus particulièrement

Le lien que certains ont voulu établir avec la prolifique création musicale de l’époque n’ayant été fait qu’à posteriori, une fois de plus en vertu d’une iconographie incertaine et aussi d'une concordance de lieux. Les terres qui virent naitre pas mal de groupes mythiques de cette époque transpirant largement le football, on peut se laisser aller et se dire que le mecs se croisent tout comme les influences vestimentaires. La veste Fila qu’arbore Damon Albarn de Blur dans le clip

"Boys and Girls" semble plus relever de la conjecture que d’une sous­ culture aboutie intégrant délires en tribune, indie pop et sapes. A moins que la récupération ait déjà entamé son œuvre, le titre ayant été enregistré en 1993, une époque ou les survêtements de marque semblaient déjà "has been" parmi les énergumènes des stades. Après, on pourra toujours regarder attentivement les photographies représentant les Housemartins, groupe mythique et au combien rafraichissant des années 80 et trouver fort troublant les looks de ses membres. Le groupe a splité en 1988 et ils ne donnaient guère dans l’exubérance vestimentaire. Polos de sport ornés pour le moins de logos mythiques, blousons de golf, coupe­ vents, training et pulls torsadés, tout cela pour découvrir il y a peu que le

leader Paul Heaton fût un membre de la "Blades Business Crew", une firm agissant au "service" du club de Sheffiled United. Une fois de plus, simple conjecture, coïncidence, sous­ culture qui ne dit pas encore son nom ou légende qui se façonne ? On ne sait pas. De nos jours, le travail de recherche relatif aux sous­cultures que l’on nomme également tribus urbaines, doit beaucoup au sociologue français Michel Mafesoli. Il aura eu le mérite de soulever la caractère dynosiaque, autrement festif mais aussi parfois élitiste qui caractérise les comportements de nos rats de laboratoire, et qui donne une intéressante grille de lecture pour comprendre cette sous­culture casual, comme par ailleurs le livre de Patrick Mignon "Supporters ultras et hooligans dans les stades de football". Après cela, il paraît bien difficile de répondre par la négative à la question posée car l’Angleterre a dicté sans partage les canons des sous­cultures, entretenant tantôt la légende, alimentant d’autres fois le champs bien formel des études universitaires et semblant prendre quelques libertés parfois avec une chronologie bien complexe. Le fameux Cass Pennant fait l’objet d’une interview sur le site de Rue 89, où on nous relate sans cesse la parution de nouvelles mémoires commis avec plus ou moins de bonheur par l’ancien leader de telle firm ou membre de tel crew. Les universitaires échangent aujourd’hui dans le cadre de conférences avec les anciens insectes exotiques qu’ils ont étudié. Le thug s’est métamorphosé en maître de conférence, signe que la sous culture a changé.


Nouveau numéro, nouveau voyage pour nos lecteurs. Cette fois ci, nous allons tenter de faire le tour de ce qui peut valoir le coup sur une ville du centre ouest de l'Angleterre, Birmingham. Deuxième ville du pays, plongez chez les Brum'!

Connue pour ses trois clubs de football, le BCFC, Aston Villa et West Brom', c'est une des plus grandes villes du pays, trop souvent rabaissée. Ville située dans le district des Midlands Ouest, Brum est au coeur d'une région comprenant notamment Wolverhampton, Stoke, Leicester, Coventry ou encore Nottingham. Deuxième zone urbaine du pays derrière la capitale londonienne, la ville est très bien

desservie si vous arrivez de nos pays francophones. En effet, la ville dispose dans sa périphérie est d'un aéroport à taille humaine qui est notamment desservi par les aéroports de Paris, Lyon, Avignon, Bergerac,

Bordeaux, Brest, Bruxelles, La Rochelle, Montpellier, Nice, Perpignan ou Zurich. Si vous préférez l'Euro Star, une fois à Londres, des liaisons féroviaires sont à votre disposition. Pour les transports urbains, deux gares et le tramway desservent la ville. Mais on est loin d'une ville très bien desservie. Bastion historique de la révolution industrielle, Birmingham a connu suite à la Guerre 39­45 une reconstruction progressive du centre ville avec des ensembles de tours, et depuis quelques années, la Mairie a lancé un vaste plan de restructuration urbain, nommé Plan Big City. La ville n'est malheureusement pas très

uniforme en terme d'architecture. Dommage. La ville est historiquement très recherchée par les vagues d'immigrants. Comme toute ville anglaise, elle a vu naître son lot de groupes musicaux de grande valeur: Black Sabbath, UB40, Led Zeppelin ou The Streets viennent tous de Brum. Démographiquement parlant, une énorme communauté indienne habite

Birmingham, qui est aussi la première communauté jamaïcaine du monde. Enfin beaucoup de pakistanais vivent ici, créant souvent des tensions avec l'EDL. Maintenant fait ce petit cours, il est temps de vous indiquer ce pour quoi nous existons chez Arrogance & Elégance, les fringues, la bringue, le foot, tout ce qui touche à notre sous culture. Une fois en centre ville, espérons que vous ayez prévu des centaines d'euros car vous


Maintenant fait ce petit cours, il est temps de vous indiquer ce pour quoi nous existons chez Arrogance & Elégance, les fringues, la bringue, le foot, tout ce qui touche à notre sous culture. Une fois en centre ville, espérons que vous ayez prévu des centaines d'euros car vous allez les claquer sans hésiter!! Commencez par le grand centre commercial du centre ville, le Bull

Ring et son architecture atypique en plein centre ville. Dans cette antre du commerce, vous pourrez trouver une boutique officiel Lacoste, Hugo Boss, Pretty Green, un JD Sports (trainers), TK Maxx (quelques bonnes affaires en Belstaff, Benetton, Hilfiger ou Scotch and Soda). Toujours dans ce centre commercial géant, la boutique Scotts vous propose Adidas, Aquascutum, Armani, Farah, Fila, Perry, Henri Lloyd, Lacoste, Lyle & Scott, Mackintosh, Napapijri, NB, OTS, Penguin, Pretty Green, Paul & Shark, Peaceful Hooligan et Victorinox, un large choix. Dernière boutique du megastore, Selfridges, autre chaîne propose de nombreuses marques (Armani, Adidas, Barbour, Burberry, Edwin, Fred Perry, Gant, Levis, Nudie, Paul Smith, Ralph Lauren, Stone Island, Victorinox et Zegna). Il vous reste de l'argent? Il y a encore tout un tas de boutiques pour vous en ville. En sortant de la gare de New Street, soit à 5 minutes

du Bull Ring, deux boutiques incontournables pour vous, Flannels Fashion, une chaîne très connue outre manche (Armani, Hugo Boss, Barbour, Burberry, Nigel Cabourn, CP Company, Garbstore, Heritage Research, MA.Strum, Nudie Jeans, OTS, Penfield, Ralph Lauren, Paul Smith, Penguin, Stone Island) au 14 Lower Temple Street. Au numéro 1 et 2 de la même rue, Size, la célèbre chaîne de vente de trainers qui dispose d'une partie des exclusivités City Series, dispose d'une boutique. A proximité, deux autres boutiques à voir (GS3 et Onu (Stephenson Street). Un des vendeurs de chez Onu est d'ailleurs One Eye Baz, célèbre freefighter et hooligan du BCFC. Dans le même coin, le shop Adidas et une dernière

chaîne, Urban Outfitters vous proposeront de claquer quelques euros. Dernières adresses sympas: Liquor Store (30 Great Western Arcade) avec un large choix de Cro'Jack, Lacoste, Levis, Nudie, Edwin, Universal Works, Woolrich; et enfin House of Fraiser (chaîne) où vous trouverez notamment du Armani, Aquascutum, Barbour, Gant, Hackett, Lacoste et Ralph Lauren. C'est donc vous le voyez une ville très commerciale, avec un bon choix de boutiques dans l'esprit casual. Pour une séance de soldes ou de shopping, c'est une destination qui peut vraiment valoir le coup, loin de la folie londonienne. Le choix y est beaucoup moins interessant que la capitale, forcément, mais c'est une


bonne alternative. Une fois votre shopping fait, une dure soirée avec les petites anglaises vous attends... Commencez par un petit resto indien, une spécialité de la ville vu la colonie présente, un passage obligé! Si vous êtes amateurs de bonnes bières, il y a de nombreux pubs en centre ville ou légèrement excetrés. D'abord le

Duke of Wellington qui propose 15 real ale en pression et du cidre pression. Le Post Office Vaults propose lui 5 real ale, de nombreuses bières européennes ainsi que plusieurs cidres! Autres pubs sympas: Craven Arms, Prince of Wales et Lord Cliffden. Pour ceux qui voudront juste arriver à chopper une petite MILF ou une petite jeune bourrée, rendez vous sur Broad Street ou Selly Oak. Si vous voulez du vrai bon son, c'est direction Digbeth qu'il faudra aller, ou Harborne et Moseley. Le dimanche, c'est jour de football. Vous aurez le choix en fonction des week­ends entre trois options. Le Birmingham City Football Club et sa Zulu Army, Aston Villa et ses Villa Hardcore ou West Bromwich Albion. Trois clubs dont deux parmi les plus anciens du pays (1874 et 1875 pour les premiers cités). Ces deux clubs furent à l'origine de ce qui est devenu aujourd'hui la Premier League

puisque dans la fin des années 1800, ils proposèrent que les douze clubs majoritaires du pays se regroupent et fassent des matchs à domicile et à l'extérieur au sein d'une ligue. Le championnat anglais était né. Et Aston Villa domina une partie du football anglais de l'époque puisque pas moins de 6 championnats en 8 ans, et 5 coupes d'Angleterre. Le club ne gagnera plus grand chose passé les années 50, hormis des Coupe de la Ligue anglaise. Un sursaut donnera un peu de fierté au club au tout début des années 80 avec une victoire en Championnat en 1981 qui débouchera sur une Ligue des Champions la saison suivante! De son côté, le BCFC a un palmarès beaucoup moins fourni. Deux Coupe de la Ligue anglaise, 5 titres de deuxième division et on a fait le tour... C'est plutôt faible mais ce qui caractérise le BCFC, comme Aston Villa c'est aussi une grosse base de fans très fervents malgré le peu de titres glanés ces dernières années. Les deux clubs se livrent également une rivalité forte et haineuse. Le match le plus attendu de l'année lorsque les clubs évoluent dans la même division est appelé the "Second city derby". De violents

incidents se dérouleront notamment lors des derbys de 2000 et 2010 avec notamment l'attaque par les lads de l'AVFC d'un pub des gars du BCFC. Birmingham joue dans son enceinte historique de St Andrew's depuis 1906, un stade à l'anglaise d'un peu plus de 30000 personnes. Le Villa Park est lui aussi un stade classique à l'anglaise, construit en 1897. Doté au départ d'une piste cyclable, celle ci sera supprimée pour donner plus de caractère à l'enceinte et plus de proximité entre supporters et joueurs. Deux belles enceintes en somme. A part ça, West Brom' offre une bonne alternative puisqu'à seulement dix minutes de métro du centre de la ville. Sinon, si vous êtes véhiculé et avez envie d'un peu de football hors de la ville, il y a Wolverhampton, Coventry ou Walsall. Birmingham est donc une destination sympa où vous pourrez passer une agréable soirée de bringue, voir du ballon et claquer pas mal de pognon dans les fringues. Souvent sous évaluée, cette ville comporte pas mal d'intérêt, surtout qu'elle est bien desservie depuis la France!


De passage à Londres pour un concert l’O2, la chance veut que les voisins de Millwall jouent à domicile pour la reprise du championnat anglais de D2. Je me dirige donc vers London Bridge et le Borough Market pour manger un morceau et boire ma pinte, vu qu’autour du Den je ne trouverai pas mon bonheur. Et là, surprise, en guise de visiteurs, je tombe sur 3 pubs bien garnis de vieux papas aux bobines peu avenantes. A la base, je m’attendais à y trouver Yeovil en nombre. Tatouages, cranes poivre et sel, et sales têtes en groupes de 7 à 20 types qui visiblement se connaissent bien. Avec mon sac à dos et "spot the tourist" écrit sur mon front, je me fais clocker immédiatement (j’ai même eu un petit coup de chaud quand un gonze est venu me demander si c’est moi qui avait renversé sa pinte en arrivant). Si Adidas semble le fournisseur officiel de tout le monde ou presque, les Samba Super Suede sont les plus représentées. La couleur peut être… Chaleur oblige, c’est bermuda et polo/chemisette pour tous avec un nombre incroyable de Lyle & Scott. Tendance confirmée au stade, et dans tout Londres en fait. Une boutique va d’ailleurs bientôt ouvrir sur Carnaby. Au stade RAS. Tranquille, parcage accessible depuis le train puisque la grille est ouverte. Quelques flics à la gare, puis sur le quai de South Bermondsey mais autour du stade, rien. De toute évidence, les bébés rencontrés sur London Bridge ne vont pas au Den, probablement interdits ou simplement blasés. Yeovil occupe la partie supérieure de la North Stand avec un bon petit groupe de 400/500 je dirais, tous debout et entendus tout le match sans interruption. Coté Millwall, Cold Blow Lane roupille comme le reste des tribunes à l’exception d’un bon groupe de jeunes situés dans la Dockers Stand (blocs 18 & 19), tous debout eux aussi et qui passeront le match à lancer quelques chants et à brancher Yeovil. Sur le terrain, c’est pas l’extase non plus mais pendant dix minutes, les 12000 fans présents vont chanter non­stop à chaque possession de balle des Lions. De la 55ème à la 65ème exactement, ça joue à 100 à l’heure dans une ambiance énorme. dix minutes de folie puis tout le monde retourne à la sieste. Yeovil marque dans les dernières minutes et leur Green Army exulte ! Ce petit monde donne de la voix, les joueurs viennent les saluer avant de prendre la route du retour, victoire en poche. Il fut une époque pas si lointaine où ce contingent là aurait vécu une sortie plus que mouvementée en pareilles circonstances mais là, tout le monde rentre sagement chez lui, moi de même, à pied jusqu’au métro cette fois. Moi qui adore Londres, j’ai toujours aimé Millwall mais quel quartier pourri ! Finalement, quelques bonnes pintes autour de London Bridge suffisent pour imaginer ce qu’a été ce club sulfureux et passer un bon moment. Honnêtement, en 2/3 coups de fils, ils ont de quoi rassembler une centaine de bons clients immédiatement en cas de coup dur. Mais au Den aujourd’hui, c’était bronzette et détente. Sympa aussi !



Pour célébrer la montée historique de Cardiff en Premier League (avec quelques réserves tout de même puisque changement des couleurs et du logo historique par le nouveau président malaisien), Arrogance & Elegance vous présente la brasserie Brains, pour ce qui est à l'heure actuelle la plus grande brasserie de Cardiff, et le plus grand brasseur indépendant du Pays de Galles.

Tout a commencé en famille au 19ème siècle (comme beaucoup de brasseries me direz­vous). Elle résulte de l'association de Samuel Arthur Brain avec son oncle Joseph Benjamin Brain en 1882, et c'est une affaire qui roule puisque que c'est toujours un Brain qui est propriétaire de la marque. En 2000, Brains abandonne l'Old Brewery basée dans le centre de Cardiff, reconvertie depuis en pub/restaurant pour s’installer dans les locaux de

l'ancienne brasserie Hancock rachetée à Bass l'année précédente. Mais, ce qui fait la force de Brains, c'est son impressionnant réseau de pub (plus de 200 à travers tout le pays) permettant un solide ancrage de Brains dans la culture locale. La gamme phare de Brains porte les initiales d'un des membres fondateurs SA (Samuel Arthur). Les gallois trouvent une autre signification "Skull Attack" (attaque au crâne) à ces initiales même si avec ces 4,2 %, il faudra en boire quelques unes avant de ressentir cette fameuse attaque. C'est une bière très équilibrée penchant plus sur un malt clair que sur les différents houblons présents. Brains en 2006 a répondu aux attentes de sa clientèle anglaise en produisant une bière plus houblonnée et moins maltée, la SA Gold. C'est une Golden Ale avec une belle couleur paille, au palais très fruité, des saveurs d'agrumes bien présentes en bouche et un trait d'amertume dû au houblon Target. La présence des houblons Cascade et Golding ajoutent de la complexité pour une bière rafraichissante s'il en est. Pour finir ce tour d'horizon de la gamme de Brains, nous étions obligés de

vous parler de la Brains Dark, historiquement mild ale. Bière maltée, moins amère qu'une pale­ale et généralement moins alcoolisée, elle était le fer de lance de l'industrie brassicole avant de décliner dans la seconde moitié du 20ème siècle. Le Pays de Galles restant une exception, puisque jusqu'au début des années 80, elle restera le type de bière la plus demandée. Brains a donc acquis au fil des années un réel savoir faire dans le brassage des mild ale, puisque dès 1882, année de sa création, les Brain brassèrent une mild ale baptisée par la suite Red Dragon (en hommage à l’emblème nationale du pays). La mild ale actuelle possède un goût et une couleur chocolat, mais sans être trop sucrée, qui aboutit sur une note finale moelleuse de réglisse et de café. Parmi toutes les bières galloises, si vous deviez en choisir une à tester en priorité, nous vous conseillerions de commander une Brains!


A peine dans le verre, il laisse tout d’abord apparaître une légère couleur rosée, pour ensuite tourner vers un léger blond. Sa saveur extrême de pomme vous plonge directement dans un bonheur légèrement sucré, piquant lors de sa dégustation et avec un faible degré d'alcool. 4,5°, donc en plus d'être très peu riche en alcool, il est très rafraîchissant. C'est un grand cru de cidre parfaitement équilibré! A boire modération!

en

terrasse

sans

La blanche du paradis est une bière blanche canadienne, à base de coriandre et d'écorces d'orange curaçao. La robe jaune claire de cette bière blanche est allié à une belle mousse blanche assez légère. On y retrouve de fines notes fruitées ainsi que des touches épicées. Au goût, on retrouve les saveurs d'agrumes et d'épices ainsi qu'une très légère acidité qui se ressent sur la fin. Cette bière mi­forte a un taux d'alcool de seulement 5.5°. Bref, c'est une une bonne bière blanche. Canadienne qui plus est, quelque chose dont on a pas l'habitude. C'est fort plaisant.


Chose rare depuis le début d'Arrogance & Elégance, parlons rap! Mais loin du clash de débiles entre les "pointures" du rap français, nous allons nous intéresser à un vrai artiste, aux lyrics abouties et prenantes. Faycal est un jeune artiste originaire de Blaye, près de Bordeaux. Cet artiste a débuté comme tout artiste avec difficultés. En 2006, il sort un premier album avec Sonatine Musique, petit label, appelé "Murmures d'un silence" qui s'écoulera à 1000 exemplaires. Après avoir écumé toutes les scènes bordelaises, plus ou moins grandes d'ailleurs, il sort trois ans plus tard un deuxième opus intitulé "Secrets de l'oubli". Deuxième succès pour Faycal, qui commence à faire parler sur les forums spécialisés et dans le microcosme du rap français. Après trois années de boulot, un nouvel album sort avant l'été, au coeur du mois de juin. "L'or du commun" était très attendu par les amateurs, comme la confirmation et le vrai bond en avant pour le jeune artiste footballeur. Et le succès fut au rendez vous. Des instrumentales qui tapent, tantôt inspirées de musique underground, tantôt de musique plus classiques ou teintées de zénitude (DJ Yep bosse avec lui), son album rencontre le succès et se classe rapidement dans les premières ventes (hors grosses maisons) sur Itunes et Fnac.com. Dans cet album, on retiendra "La mélodie d'un jour de juin", "Lettres de noblesse", "Portrait de l'époque" ou "Baroud d'honneur", quatre titres à l'atmosphère différentes mais qui sonnent comme les meilleures de l'album. Ce qu'on retient de son rap, ce sont des paroles réfléchies, intelligentes sur le monde d'aujourd'hui, loin des idées d'opression permanente qu'ont beaucoup de rappeurs. Certains lâchent parfois qu'ils ont du prendre un dictionnaire pour comprendre certaines paroles, ce n'est pas étonnant vu l'intelligence et le soin apporté par l'artiste à ces paroles. Ecoutez le, ça vaut vraiment le coup!

We came as romans est un groupe de metalcore de troy, basé dans le Michigan. Formé en 2005, sous un line­up de six musiciens, le groupe compose deux EP's qui voient le jour coup sur coup en 2008: "Demonstrations" et "Dreams". Cela permet à We came as romans de se faire un petit nom sur la scène metal, mais aussi de signer chez Equal Vision Records pour leur premier album. En 2009, "To plant a seed" fait parler de lui sur la scène metalcore, ce qui permet au combo de tourner aux côté de pointures du style Parkway drive, Comeback kid, Emmure ou The chariot. En 2011, We came as romans revient avec "Understanding what we've grown to be" qui frôle la perfection, également édité par Nuclear blast records pour une plus grande distribution. Et donc, ils nous reviennent avec leur dernier opus "Tracing back roots" qui perd en puissance comparé à l'album précédent, mais qui se laisse tout de même ecouter. L'alliance des 2 voix est toujours aussi agréable, mais certaines chansons peinent cependant à sortir du lot. Un avis donc mitigé sur cse dernier.




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