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Théophile Lovataraxx

sensibilité à fleur de mots. Théophile

2019 aura été une année charnière pour ce jeune auteur-composi teur, belle promesse de la nouvelle scène française. Celle de la sortie de son 1er EP marqué par une présence vocale expressive allant du chant parlé à de surprenants élans lyriques, servant avec beaucoup d’intensité, un propos hautement sensible. «J’écris bien sûr un morceau pour moi, mais avant tout pour qu’il soit compris. J’y mets de la pudeur, des métaphores, un certain recul au niveau de l’écriture car je veux que plein de personnes puissent s’identifier aux histoires que je raconte. Dans cet EP, j’ai mis beaucoup de moi, mais surtout beaucoup des autres. » Le morceau “Andy” relate ainsi une rencontre avec un détenu : «Le milieu carcéral est un milieu très mystérieux. Avoir pu en discuter sans avoir de gardiens à côté, avec zéro filtre, m’a beaucoup touché. » Si c’est certainement Noir Désir qui lui a donné envie de faire de la musique adolescent, il Lauren t Thore 

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se sent influencé aujourd’hui par des monuments : «Bashung, Thiéfaine, de très grands personnages qui ont fait de magnifiques chansons et m’ont donné envie d’écrire à mon tour. » Si son uni vers musical est à l’évidence celui de la chanson française, ce serait une chanson moderne qui baignerait dans les musiques électroniques et la pop, capable d’être dansante et colorée, sur “Laisse-moi”, comme poétique et planant sur “Face cachée”. Le musicien n’en délaisse pas moins l’indémodable guitare/voix à l’image de la sublime mise à nu nommée “Oiseau” qui clôture le disque. «Ce morceau est celui qui me touche le plus, je l’ai écrit pour mon petit frère. Il a cette particularité de ne pas avoir d’instruments tout autour. C’est toujours étonnant de le jouer en concert, de voir tout le monde très calme, dans un silence très intense. » Morgan Rouda ut

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EP /Rising Bird Music

esprits charnels Lovataraxx

La question brûle trop les lèvres pour que l’on attende plus long temps : d’où vient ce nom énigmatique ? «C’est la réunion de deux éléments. L’ataraxie d’abord, philoso phie qui signifie absence de troubles, sur laquelle on a accolé LOVE, une sculpture de Robert Indiana, détournée en AIDS par le collectif General Idea, comme un cri contre le fait d’isoler les personnes touchées par le sida. Le nom, c’est un double détournement. » expliquent Almond Blossom et Kleo Pattern, duo né «d’un aprèsmidi d’impro à s’éclater. Et comme nous sentions que l’on avait besoin d’une deadline, trois mois plus tard nous faisions notre première scène. » Si Kleo est autodidacte («Je venais du théâtre et de la danse, d’où l’idée de se confronter à la scène ; d’ailleurs on était plus dans le happening au début. »), Almond, lui, peut enfin assouvir sa passion des machines électroniques avec ce projet : «J’ai eu des groupes punk ou garage et à chaque fois que je sortais un synthétiseur on me huait un peu, alors quand on a emménagé à Grenoble, j’ai eu envie de me mettre aux boîtes à rythmes et syn thés. » À partir de là, le groupe tourne énormément : «À la fin des concerts, les gens venaient nous voir en nous disant ça me fait penser à tel groupe ou tel groupe... C’est vrai qu’on a sauté à pieds joints dans la cold et la dark wave. On a l’impression de s’amuser avec les codes, mais sans pour autant proposer un set ou un album teinté de musiques sombres. On est des gros fans de Cure, on écoute des groupes comme John Maus, Geneva Jacuzzi, Front 242, Suicide aussi... J’aime beaucoup la voix d’Alan Vega. Mais on n’a pas vraiment d’influences. » Hébéphrénie, premier LP du duo, montre effectivement que d’influences ils n’ont pas besoin ; leur talent suffit largement. dfacebook.com/lovataraxx Xavier -Antoine Mar tin  Daniel Gwizdec k

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