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Yolande Bashing

DecouvErtes

alter ego poétique Yolande Bashing

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Il avance d’un pas hésitant, scrute une foule perplexe et se glisse derrière ses claviers. Entrée discrète d’un début de concert, dont la clôture s’avérera magistrale. Yolande Bashing [Ndlr: contraction de Yolande Moreau et Alain Bashung] surprend, accroche, émeut. Des paroles à moitié chantées, et des phrases à demi finies. « C’est un personnage inadapté à notre monde. Je dirais que c’est en cela qu’il est à 80% poétique » atteste Baptiste Legros, comédien lillois. Yolande est son alter égo, une manière de réfléchir sur sa propre existence, «sans passer par la première personne ». Car les thèmes ne manquent pas. Amour, politique, amitié : tous ces sujets sont passés à la loupe par Yolande. Le tout est amené en musique par des claviers froids, des basses lourdes et une atmosphère nostalgique. Un impératif pour Baptiste, qui ne conçoit pas sa musique sans un tel univers. «La mélancolie a quelque chose de très productif chez moi. » Contraste total avec sa nature «joviale », qui l’amène à «penser à la tristesse dans les moments heureux». Yolande Bashing a ceci de curieux : le son fait gigoter, là où les paroles peignent une France glaciale. Un monde forgé par le JT de Jean-Pierre Pernaut (“Claude”) et le choux-rave en dessert faute FLAVIEN LARCADE Chri stophe Crénel

de moyens (“Du chou”). L’album Yolande et l’amour est ainsi «la fiction » d’une réalité bien terne. Une «réflexion permanente », débutée en mai 2018 avec l’EP Ma république. Côté scène, Yolande se fait prude. «C’est justement ce qui me permet de capter l’atten tion. Je ne suis pas dans l’extravagance » confesse Baptiste. Un rapport lié à son travail de comédien ? «Impossible de dissocier les deux. Je ne pourrais pas produire sinon. » Pour admirer la performance, Yolande sera en tournée dès le mois de février.

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