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Skip The Use

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Musique

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soif de vivre!

VALÉRIE BILLARD

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Coupé en plein élan en début de tournée de Past & future par la pandémie, Skip The Use prépare sa revanche avec Human disorder, un cinquième opus mûri lors de cette crise sans précédent. Jamais l’envie n’a été si intense et si vive de revenir sur scène !

Pour les fondateurs de Skip The Use, Mat Bastard (chanteur, auteur des textes, compositeur) et Yan Stefani (guitariste, compositeur), la plus grande frustration a été de ne pas pouvoir défendre l’album précédent sur la tournée qui s’annonçait complète malgré une presse plutôt absente selon Mat : « Quand tu n’as plus la scène et que tu fais du rock en France, il y a très peu de médias qui suivent, c’est compliqué. » Le groupe tout juste reformé après 3 ans d’interruption avec en nouveaux venus Nelson (basse) et Enzo (batterie) se trouve plongé avec toute l’équipe dans une situation complexe, avec seulement quelques dates entre deux confinements, navigant entre espoir et désillusion, sans perspectives réelles pendant de très longs mois. les travers de notre société, sur son incohérence exacerbée par la crise, ses manipulations. Les textes sont profonds, lucides, sensibles, sombres, mais pleins d’espoir (« We are the future, we are the noise, we are a tiny sight in the shadow »). Face à l’absurdité, les thèmes sont centrés sur la famille, les potes, l’amour et incitent à ouvrir les yeux, à apprécier d’être simplement vivant. Cette ambivalence se retrouve au fil des morceaux tous très différents et tranchés, un concept assumé, poussé à l’extrême sur ce disque : « Lorsqu’on fait un titre de métal, on ne fait pas juste un petit passage métal, mais un morceau entier, la même chose pour la pop, on est allé jusqu’au bout des choses cette fois-ci. »

«On est allé jusqu’au bout des choses cette fois-ci.»

Ayant mené, pendant leur break, des projets axés sur la production musicale, Mat et Yan jouent l’indépendance avec un nouveau défi : « On a décidé de mettre à profit le savoir acquis pour essayer d’aller jusqu’au bout de la production et de la réalisation de ce disque, c’est notre premier album produit à 4 et sans réalisateur », explique Yan. Avec du temps pour s’y consacrer, les textures des morceaux sont originales, variées et travaillées. Mat, vivant à Los Angeles et ayant bossé dans les studios de Dr. Dre, peut se nourrir de ces rencontres avec des guitaristes de renom, Billy Howerdel (A Perfect Circle) et Robin Finck (Nine Inch Nails) : « Ce que j’adore dans les concerts de Nine Inch Nails, A Perfect Circle ou Tool, c’est qu’ils nous emmènent en voyage en jouant sur plusieurs univers et tonalités. C’est clairement notre but d’arriver à ça, aujourd’hui on va pouvoir faire une heure trente avec cette envie de surprendre les gens. »

STU n’a pas fini d’écumer les scènes et de surprendre, rêvant de parcourir le monde, s’attaquant à tous les styles avec maitrise, anxieux parfois de l’avenir incertain, avec une soif d’en découdre qui annonce des concerts d’une intensité décuplée avec plus de 70 dates prévues ! i

dskiptheuse.fr

Human disorder E.47 RECORDS

Human disorder pousse à l’extrême le concept qui caractérise le groupe: la liberté de réunir sur un disque des univers musicaux totalement différents, comme le puissant “Slaughter”, métal planant sombre, et le très funk “Dancing alone”. Les styles variés, rock, électro, pop, ou R&B ont pour point commun la voix de Mat, seule “Ellipse” est un featuring avec MDNS, chanteur trap metal du Pas-de-Calais. Les textes sont d’une grande justesse pour cet album intense au titre révélateur. Des thèmes fédérateurs (famille, amis, amour) et des morceaux en français donnent une touche d’émotion. Un éclectisme surprenant qui trouve écho dans tout ce désordre ambiant et qui puise son intensité dans la volonté d’en sortir et de vivre!

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