Jean Hugo – maître du vitrail

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henri gourdin

Notre-Dame de La Sarte à Huy La maison Saint-Dominique de Fanjeaux L’église Saint-Flavien du Mourillon à Toulon L’église Saint-Pierre de Nant

JEAN HUGO – MAÎTRE DU VITRAIL

préface de Michel Hérold

éditions LOUBATIÈRES


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JEAN HUGO – MAÎTRE DU VITRAIL

Direction d’ouvrage : Maxence Fabiani Maquette : Éditions Loubatières Photogravure : Escourbiac SA Impression : GN Impressions © Éditions Loubatières, 2018 Sarl Navidals 1, rue Désiré-Barbe F-31340 Villemur-sur-Tarn www.loubatieres.fr


henri gourdin

JEAN HUGO – MAÎTRE DU VITRAIL Notre-Dame de La Sarte à Huy La maison Saint-Dominique de Fanjeaux L’église Saint-Flavien du Mourillon à Toulon L’église Saint-Pierre de Nant

préface de Michel Hérold

Éditions LOUBATIÈRES

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JEAN HUGO – MAÎTRE DU VITRAIL

SOMMAIRE Préface de Michel Hérold, conservateur général du patrimoine

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JEAN HUGO Jean Hugo, peintre-écrivain Jean Hugo, créateur de vitraux Le père Alex-Ceslas Rzewuski

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L’ÉGLISE NOTRE-DAME DE La Sarte À HUY La Sarte, six siècles d’histoire Les vitraux de La Sarte Les vitraux de Jean Hugo à La Sarte L’art de Jean Hugo à La Sarte Jules-Albert Vosch, maître verrier à Bruxelles

25 29 30 37 39

LA MAISON SAINT-DOMINIQUE À FANJEAUX Saint Dominique à Fanjeaux La maison Saint-Dominique à Fanjeaux Les vitraux de Jean Hugo à Fanjeaux Paul Bony, maître verrier à Paris

43 45 48 52

L’ÉGLISE SAINT-FLAVIEN DU MOURILLON L’église Saint-Flavien du Mourillon Les vitraux de Jean Hugo au Mourillon

59 62

L’ÉGLISE SAINT-PIERRE À NANT L’église Saint-Pierre de Nant Les vitraux de Jean Hugo à Nant Jean Cavalier, maître verrier à Auriol Conclusion

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ANNEXES Bibliographie Chronologie

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Jean Hugo est l’arrière-petit-fils du monstre sacré des lettres françaises. Au cours d’une longue existence de quatre-vingt-dix ans, il a vécu dans sa chair l’épreuve douloureuse de la Grande Guerre, puis côtoyé à Paris l’élite intellectuelle des Années Folles. D’un naturel très modeste, il s’est retiré dès 1929 dans un mas de l’Hérault, le mas de Fourques, où il a passé le reste de sa vie à peindre et aussi à écrire. « Tu ne fais rien pour ta gloire », lui disait Picasso. En effet, la célébrité des peintures de Jean Hugo s’est faite sans discours, sans trompettes. Inconnus du public, les vitraux du Jean Hugo l’étaient aussi des historiens d’art. Le présent ouvrage arrive donc à point nommé pour enrichir le prochain et dernier volume du Recensement des vitraux anciens de la France, consacré au Midi. Ils sont au nombre d’une trentaine et leur élaboration, échelonnée sur une très longue période, entre 1936 et 1980, occupe l’artiste ponctuellement : à Notre-Dame de La Sarte à Huy en Belgique de 1936 à 1939, dans une chapelle privée de Meudon en 1952, à la maison Saint-Dominique de Fanjeaux et à l’église Saint-Flavien de Toulon en 1955, à l’église Saint-Pierre de Nant dans l’Aveyron en 1980. Ces travaux sont le fruit d’opportunités et surtout de rencontres. Le vitrail n’est pas pour Jean Hugo une vocation exclusive mais le produit d’un parcours personnel et d’une conversion au catholicisme. Dans l’après Première Guerre mondiale il noue des liens d’amitié avec des personnalités majeures du courant « néothomiste », dominé par la pensée de Jacques Maritain, qui le mènent au baptême en 1931. Et c’est un converti comme lui, entré dans l’ordre dominicain, le père Alex-Ceslas Rzewuski, proche ami de Jean Hugo depuis 1932, qui l’entraîne dans l’aventure du vitrail en lui commandant des vitraux de La Sarte, de Toulon et surtout de la maison Saint-Dominique à Fanjeaux, lieu emblématique et pèlerinage incontournable des frères Prêcheurs. Jean Hugo est-il un artiste « hors du temps » comme Henri Gourdin le présente ? Loin de l’écraser, la gloire attachée à son nom le porta à la modestie artisanale du labeur quotidien. Lors de son mémorable passage dans l’émission Apostrophe de Bernard Pivot en 1984 il dira : « Un


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descendant de Victor Hugo ne doit pas faire trop de bêtises » ! Pour cerner la façon dont il conçoit son art, l’avis de ses contemporains n’est pas moins éclairant. Jean Cocteau, dont il fut très proche très longtemps voyait en lui un enlumineur privilégiant la vérité quotidienne sur les grâces décoratives, un paysan subtil, un moine médiéval « chassant l’ange du bizarre à force de connaître ses ruses par cœur ». Paul Morand ajoutait : « Le tempérament artistique de Jean Hugo se tient en dehors de toutes les modes. Son œuvre fait songer aux merveilleux résultats que produirait le délassement de quelque prince des temps anciens, tel qu’on en trouve dans les Contes des Mille et une Nuits. » Imaginons-le aussi mu simplement par sa foi naïve et ne cherchant aucunement à s’intégrer aux courants artistiques de son temps. Lors de l’élaboration des vitraux pour l’église de Nant, classée Monument historique, l’administration reproche aux cartons de Jean Hugo de ne pas convenir « à un cadre si prestigieux ». Sont-ils simplement trop modestes, trop personnels, trop éloignés des courants artistiques contemporains ? L’historien de l’art pourtant ne peut manquer de poser d’autres questions. Ses amitiés, ses liens si étroits avec le père Alex-Ceslas auront confronté Jean Hugo à l’action d’éminents dominicains en faveur du renouveau de l’Art sacré, celle des pères Marie-Alain Couturier (1897-1954) et Pie Raymond Régamey (1900-1996). Le père Couturier, artiste lui-même, est l’un des initiateurs de « l’appel aux peintres », qui s’épanouit juste après la Seconde Guerre mondiale à l’église du plateau d’Assy. Jean Hugo, peintre discret, n’est pas de l’aventure. Parmi les peintres verriers interprètes des cartons de Jean Hugo, Paul Bony, acteur des chantiers de Toulon et de Fanjeaux, était lui aussi en mesure de l’introduire dans l’univers des rénovateurs de l’Art sacré. C’est dans son atelier de la rue Jean-Ferrandi à Paris que les cartons de Maurice Denis, ceux de l’aventure d’Assy, de Chagall et Rouault, du père Couturier, d’Henri Matisse pour la chapelle de Vence… ont été transposés en vitrail. Qu’en a donc retenu Jean Hugo ? En somme, le lecteur trouvera dans l’ouvrage d’Henri Gourdin tout ce qu’il est possible de connaître aujourd’hui des vitraux de Jean Hugo, sans la lourdeur d’une interprétation hasardeuse ou dépassant ce qui est connu du personnage. C’est le parti adopté par l’auteur par respect pour la discrétion de l’artiste, sa volonté de solitude et d’imperméabilité aux courants artistiques du moment, sa foi dans sa seule sensibilité nourrie de sa vaste culture et de ses longues méditations. C’est sans doute l’hommage le plus juste qu’on puisse lui rendre. Michel Hérold Conservateur général du patrimoine – Centre André-Chastel


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JEAN HUGO, CRÉATEUR DE VITRAUX Comme peintre et comme chrétien, Jean Hugo avait au moins deux raisons de s’investir dans un art à la croisée de l’esthétique et de la dévotion religieuse, porté par le regain de spiritualité à la sortie de deux guerres mondiales d’une rare cruauté, l’art du vitrail. Il s’y engage en 1936. Au moment de son parcours personnel où, s’étant retiré à Fourques et ayant reçu le baptême, il ouvre une nouvelle page de sa vie, plus conforme à ses aspirations profondes. Au moment de son parcours artistique où, ayant trouvé sa manière et les thèmes majeurs de son inspiration, il commence à livrer son message et découvre que l’art sacré, que le vitrail en particulier, se prête admirablement à l’expression et à la diffusion de ce message. À l’expression par le jeu changeant de la lumière et de la couleur dans un décor de pierre conçu pour la célébration de Dieu. À la diffusion car l’église et la chapelle, contrairement au musée et à la galerie, sont accessibles à tous, et encore très fréquentées à l’époque. Il a créé au fil du temps les vitraux d’une demi-douzaine d’édifices en France et en Belgique : l’église abbatiale du couvent de La Sarte à Huy entre Jean Hugo, « Sainte Bernadette ». Carton de vitrail pour une chapelle de Meudon, 1952. © ANMT, fonds Paul Bony.

Jean Hugo, Vitrail du Rouzaïroux, vers 1980. © ADAGP, Paris, 2018.


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1936 et 1939 (et un carton supplémentaire en 1956), une chapelle privée à Meudon en 1952, l’église Saint-Flavien du Mourillon à Toulon et la chapelle de la Maison Saint-Dominique à Fanjeaux dans l’Aude en 1955, l’église Saint-Pierre de Nant dans l’Aveyron en 1980. Soit environ trente vitraux. Trente vitraux, c’est plus que les cinq de Matisse pour la chapelle du Rosaire de Vence, les huit de Georges Braque à Varengeville-sur-Mer ou les dix-sept de Fernand Léger pour l’église du Sacré-Cœur d’Audincourt. Et c’est moins que les presque cent vitraux de Marc Chagall. Moins que Jean Cocteau, créateur en 1957 des vitraux de la chapelle Saint-Pierre de Villefranche-surMer, en 1959 des vitraux de la chapelle Notre-Dame de France à Londres et de la chapelle Saint-Blaise à Milly-la-Forêt, enfin et surtout des vingtquatre vitraux de la petite église paroissiale Saint-Maximin de Metz, œuvre magistrale, résolument contemporaine, conciliant l’art de son temps et les fondements de la culture occidentale. Trente verrières seulement pour Jean Hugo mais qui lui valent d’intenses satisfactions… et presque autant de surprises. À Huy en 1936, par exemple : Les vitraux devaient être exécutés dans un faubourg de Bruxelles. J’allai y choisir les verres. Le verrier était âgé, je crois, d’un peu plus de cent ans. Ses dents, qu’il avait perdues depuis longtemps, commençaient à repousser. Il était devenu presque nain et, d’ailleurs, comme le nain jaune, il était vêtu de jaune, avec un pantalon collant. Jean Hugo, Le Regard de la mémoire, 1936, p. 206.

Jean Hugo. « Saintes Hélène, Agnès et Thérèse ». Carton de vitrail pour une chapelle de Meudon, 1952. © ANMT, fonds Paul Bony.

Jean Hugo, peintre-écrivain Jean Hugo s’est exprimé, comme beaucoup de ses contemporains, dans la plupart des disciplines artistiques de son temps : décoration de théâtre et d’intérieur, illustration de livres précieux, gravure, peinture de chevalet, vitrail… et par l’écriture, contrairement à ses contemporains. Il est en effet l’un des très rares artistes de l’histoire, et singulièrement du xxe siècle, à s’être livré, comme Eugène Delacroix ou Eugène Fromentin, à la fois par le livre et sur la toile. Le génie de Jean Hugo est là. Il est dans sa peinture, il est dans ses mémoires, il est surtout dans cette capacité à livrer son message sous ces deux formes complémentaires. Cette faculté se retrouve dans son œuvre au verre. Aux trente et quelques vitraux qu’il a conçus entre 1936 et 1981 répondent en effet des notes de son journal au moment de leur création. C’est sous cet angle de la confrontation entre le texte et l’image que nous allons explorer ses verrières.

… à Toulon en 1955 : Montré les cartons de vitraux au curé du Mourillon et à deux messieurs du conseil paroissial. – Ça peut aller, ont-ils dit, pour le vitrail de la Vierge et celui de saint Flavien. Mais pour Jeanne d’Arc, il faut la jupe plus courte et les yeux au ciel. Jean Hugo, Carnets, 10 mars 1955, p. 88. … à Nant en novembre 1983 : Ce matin, messe à Nant à 11 heures, avec éloge et explication des vitraux, de l’art religieux, ornement de la maison de Dieu, etc., dans le sermon du curé. Exposition provisoire des vitraux dans le narthex. […] Après quoi, à la mairie, long discours du maire et vin de Champagne. Puis, à la piscine, repas froid servi par de ravissantes jeunes filles procurées par l’école d’hôtellerie de Millau. Jean Hugo, Carnets, 27 novembre 1983, p. 527.

« Vierge à l’enfant. » Carton de Jean Hugo pour l’église de Ribaute-les-Tavernes dans le Gard. Le vitrail a disparu, reste le carton.


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LES VITRAUX DE JEAN HUGO À La Sarte

L’HISTOIRE Le travail de Jean Hugo à La Sarte va s’étirer sur plus de vingt ans à partir d’une première commande du R.P. Rzewuski en 1936, trois ans après le classement de l’édifice à l’Inventaire des Monuments historiques. Il s’inspire de personnages qui font partie de la cosmologie de l’artiste : saint Dominique, saint Albert-le-Grand, saint Thomas-d’Aquin ; et d’autres, plus inattendus chez lui : les saints du Condroz et de la Hesbaye, saint Maur le charbonnier sauveteur de saint Placide et fondateur de l’abbaye bénédictine de Glanfeuil en Anjou, sainte Yvette la recluse de Huy qui lisait dans les consciences du fond de sa cellule, saint Remacle fondateur de l’abbaye de Stavelot et premier abbé de Solignac, saint Hubert de Liège amené à Dieu par un cerf blanc aux bois décorés d’une croix lumineuse et promu de ce fait patron des chasseurs. L’histoire de ces premières verrières est éclairée par les notes de leur créateur, publiées en partie en 1983, quelques mois avant sa mort : Le P. Rzewuski avait dessiné les stalles pour un couvent de son ordre, à Huy, sur la Meuse. Il me demanda de faire des cartons pour les quatre verrières qui éclairaient le chœur des religieux […]. Les pères de ce couvent de La Sarte m’avaient donné les sujets qu’ils voulaient voir représentés : saint Dominique, saint Albert le grand et saint Thomas d’Aquin, sainte Imelda et les saints du Condroz et de la Hesbaye, saint Maur le charbonnier, sainte Yvette la recluse de Huy, saint Remacle abbé de Stavelot, et saint Hubert dont le cor sonne dans les profondeurs de la forêt pour indiquer son chemin au voyageur égaré. Jean Hugo, Le Regard de la mémoire, 1936, p. 406.


Cette première commande fut suivie d’autres, toujours au temps des dominicains (1861-1973) et du vivant du R.P. Rzewuski (1893-1983), attestées dans le second tome des mémoires de l’artiste, publié en extraits en 1994, dix ans après sa mort :

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Huy. Pour monter à La Sarte, j’ai pris le chemin des Larrons. Par l’autre route grimpait à grand bruit un pèlerinage d’enfants aux yeux bleus, venus de France […]. Bruxelles. Sur les trottoirs, des tomates, des paquets de cigarettes rouges […] des mendiants partout. Jean Hugo, Carnets, 8 août 1946, p. 11. Bruxelles. Quai du Bois-à-brûler. J’ai choisi les verres du dernier vitrail de La Sarte. Jean Hugo, Carnets, 22 mars 1957, p. 104. Enfin, on peut déduire d’une datation à Huy en 1941 d’un paysage de Jean Hugo conservé à la Fondation Barnes de Philadelphie (huile sur toile 49,5 x 61 cm, inventaire Barnes BF 2091, achat de 1949) que le peintre y était à cette date, amené là par son travail sur les vitraux, pourquoi pas ? La guerre n’a pas empêché Jean Hugo de se déplacer et il a pu saisir l’occasion d’un passage à Paris pour aller régler à Huy une question relative à ses vitraux pour La Sarte.   LES SEPT DOULEURS DE LA VIERGE Le thème des Sept douleurs, rappelé par ses attributs de Beata Maria Virgo Perdolens ou Mater Dolorosa, est l’un des plus prisés du culte de sainte Marie, mère de Dieu. Mentionné une première fois en 1221 au monastère de Schönau en Allemagne, puis en 1239 dans le diocèse de Florence, il a motivé à partir du xve siècle la fondation d’ordres religieux spécifiques comme l’Ordre des Servites de Marie et de pratiques dédiées comme le Chapelet des Sept Douleurs de Marie ou le Scapulaire Noir des Sept Douleurs de Marie. Très présent dans l’iconographie catholique à partir du xve siècle également, il fait référence à sept épisodes douloureux de la vie de Marie : – La Prophétie de Siméon sur l’Enfant-Jésus (Luc 2, 34-35) – La Fuite de la Sainte Famille en Égypte après la nativité (Matthieu 2, 13-21) – La Disparition de Jésus pendant trois jours au temple de Jérusalem (Luc 2, 41-51) – La Rencontre de Marie et de Jésus sur le chemin de croix (Luc 23, 27-31) – La Souffrance et la mort de Jésus sur la croix ( Jean 19, 25-27) – La Descente de croix (Matthieu 27, 57-59) – La Mise au tombeau ( Jean 19, 40-42).

(Ci-dessus et page ci-contre.) Vitraux de Jean Hugo à La Sarte : détails. © KIK-IRPA, Bruxelles. © ADAGP, Paris, 2018.


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Les sept douleurs de la Vierge. Vitraux de Jean Hugo. © KIK-IRPA, Bruxelles. © ADAGP, Paris, 2018.


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LES VITRAUX DE JEAN HUGO À FANJEAUX

L’HISTOIRE La commande de cette composition est venue, comme à La Sarte, du R.P. Alex-Ceslas Rzewuski, père dominicain d’origine polonaise, ami de trente ans et contemporain presque exact de Jean Hugo (Alex est né et mort un an avant Jean), rattaché à la Province dominicaine de Toulouse et vicaire du couvent de Prouilhe à partir des années 1950. Attaché à la conservation des édifices où il exerce son ministère, le père Ceslas entreprend dès sa nomination de rénover le vicariat du monastère de Prouilhe pour son propre confort et la maison Saint-Dominique pour la commodité des nombreux pèlerins qui s’y arrêtent. Il fait appel aux artisans et aux artistes de sa connaissance et en particulier à son ami Jean Hugo qui crée pour la maison, avec le maître verrier Paul Bony, un ensemble de six petits vitraux.

(Ci-dessous et page ci-contre.) Vitraux de Jean Hugo à la maison Saint-Dominique : détails. © ADAGP, Paris, 2018.

Pas de trace de la commande ni dans les mémoires publiées de Jean Hugo, ni sur place, ni dans les archives de la Province dominicaine de Toulouse. L’œuvre est bien de Jean cependant, le dossier conservé au fonds Paul Bony des Archives nationales ne laisse pas de doute sur l’identité de l’artiste et on note tout de suite la parenté de composition et de coloris avec les verrières créées la même année pour l’église du Mourillon à Toulon et réalisés également par Paul Bony. Si ! une trace tout de même dans la publication posthume des agendas de Jean, dans leur formulation d’origine contrairement au Regard de la mémoire : nous sommes en 1978, vingt ans et quelques après la remise des cartons et la création de la verrière ; Jean va sur ses 84 ans ; sur le chemin qui le conduit de Lunel où il habite à Toulouse où il expose à la librairie Privat et à la galerie Boudet, il fait halte comme presque toujours chez son ami Rzewuski : Mardi saint. Lauretta et Sophie […] m’ont déposé à Fanjeaux, en haut de la côte. Une bise glacée tournoyait dans les ruelles étroites de la ville. Du Seignadou, la vue immense était voilée par une pluie fine. Je ne retrouvais pas la maison de saint Dominique où je voulais revoir mon vitrail et j’errais dans les rues assez désemparé quand une voiture jaune s’arrêta sur la place


de l’église. Il en descendit d’abord un personnage entièrement noir dont le manteau, la robe, le capuce et le scapulaire claquaient au vent qui soufflait de la montagne noire ; c’était un moine bénédictin noir, accompagné de trois religieuses, dont deux Japonaises. […] Quand je lui dis que je voulais seulement entrer à la chapelle pour revoir un vitrail que j’avais fait jadis, elle me présenta aux Japonaises qui firent des courbettes et des sourires. […] La sœur me demanda d’expliquer mes vitraux et la manière dont ils avaient été exécutés. Quand, pour expliquer les deux chiens pie, j’ai cité le calembour Domini canes, personne n’a compris : le latin n’est plus la langue de l’Église. Jean Hugo, Carnets, 21 mars1978, p. 432. Un mot d’explication : selon une légende dont elle n’a pas le monopole (qu’elle partage notamment avec saint Isidore et saint Jean Chrysostome), la mère de Dominique (Dominicus : qui appartient au Seigneur) aurait vu en songe pendant sa grossesse, au retour d’un pèlerinage à l’abbaye SaintDominique de Silos, un chien éclairant le monde d’une torche allumée tenue dans sa gueule. Le prénom fait référence au lieu de pèlerinage, le songe préfigure la vie du bébé, le chien annonce les domini canes ou Dominicains ou chiens du Seigneur.

LE MESSAGE Restaurée entre 1958 et 1960, la maison Saint-Dominique héberge, dans la baie éclairant l’espace de prière au rez-de-chaussée, les six vitraux de Jean Hugo illustrant six épisodes emblématiques de la vie audoise du saint : – La conversion des neuf femmes cathares dans l’église paroissiale de Fanjeaux – Le pape voit en songe Dominique soutenant l’Église – La scène du Seignadou (lieu du signe) où naquit la vocation du fondateur de l’ordre – L’ordalie (miracle du feu) rapporté au roi par les consuls de Fanjeaux – Le miracle des épis le 24 juin 1207 – L’envoi en mission et la dispersion des premiers frères dominicains jusqu’aux extrémités du monde Là déjà, dans le choix des tableaux, se manifeste la culture religieuse, l’érudition, la perspicacité d’un artiste qui réussit à saisir la quintessence de la première existence de Dominique, à la résumer en six scènes, six seulement, à exprimer enfin par le jeu du dessin et de la couleur l’émotion que cette existence lui inspire, sans se départir de la simplicité de composition et de rendu qui est une constante de son œuvre. En parcourant du regard la séquence des événements, le pèlerin prend la mesure de l’importance de Dominique dans l’histoire de la chrétienté.

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La conversion des neuf femmes cathares dans l’église paroissiale Acte fondateur de la mission dominicaine, la création de la première communauté en avril 1207 résume la singularité de Dominique et la nature évangélique, et non politique, de sa mission. La scène se réfère à la pratique, courante au Moyen Âge, de placer les filles de la petite noblesse dans les couvents ou les ateliers collectifs de travail de la laine, très répandus dans les régions d’élevage comme le Razès. On peut s’étonner de voir Dominique fonder un ordre prêcheur avec une communauté de femmes en clôture, inaptes par essence à une mission d’évangélisation. Sauf à voir dans la prière des moniales pour les futurs convertis un complément indispensable du prêche sur le terrain. Le pape voit en songe Dominique soutenant l’Église Le pape, reconnaissable à sa tiare (qu’il conserve donc au lit !), voit en songe Dominique en pilier de l’Église. Cette vision va le décider à soutenir l’ordre naissant. La scène du Seignadou ou lieu du signe Contemplant le vaste paysage du Razès depuis les hauteurs de Fanjeaux (le belvédère actuel, signalé par une table d’orientation et une figuration du saint), Dominique y voit un phénomène supra naturel qu’il interprète comme un signe de Dieu confirmant sa mission d’évangélisation et d’éradication de l’hérésie non par les armes mais par le Verbe. L’ordalie ou miracle du feu, rapporté au roi par les consuls de Fanjeaux La descente du feu sur les premiers dominicains évoque celle de la Pentecôte, seul événement similaire des Écritures : Dieu descend sous forme de langues de feu sur les apôtres rassemblés craintivement autour de Marie, avant l’essaimage missionnaire. L’application à saint Dominique d’une symbolique réservée généralement à saint François manifeste l’érudition religieuse de Jean Hugo et son alignement sur un processus bien connu de contamination réciproque au sein de l’imagerie chrétienne.

Vitraux de Jean Hugo à la maison Saint-Dominique : détail. © ADAGP, Paris, 2018.

Le miracle des épis Rencontrant des paysans au travail le jour, consacré et férié, de la Saint Jean-Baptiste, Dominique le leur reproche. Devant leur persistance, les épis se mettent à saigner, comme le corps du Christ au chemin de Croix et au cours du sacrement de l’Eucharistie, contesté par les cathares en tant que manifestation de la nature charnelle de Dieu, du Christ et des sacrements. La scène évoque la symbolique de l’Eucharistie et de la réincarnation du Christ en pain (les épis) et en vin (le sang). L’envoi en mission et la dispersion des premiers frères Ayant eu confirmation de sa mission et l’ayant entamée, Dominique recrute les premiers frères et les envoie prêcher jusqu’aux extrémités du monde, selon la vocation de son ordre.

Les vitraux de Jean Hugo à la maison Saint-Dominique : vue d’ensemble de la verrière et vues des six vitraux déroulant l’action de saint Dominique dans la diète de Prouilhe. (Lire de gauche à droite et de haut en bas.) © ADAGP, Paris, 2018.

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LES VITRAUX DE JEAN HUGO AU MOURILLON

On remarque dès le seuil de l’église, avant d’en détailler le contenu, l’emplacement particulier des trois verrières de Jean Hugo : dans l’abside centrale qui prolonge la nef et accueille l’autel, en hauteur (les bases sont à trois mètres du sol), sur l’arcature de trois mètres de haut qui règne entre le mur aveugle en soubassement et la couverture en cul-de-four. Ce bandeau est délimité en bas et en haut par des corniches saillantes et décoré, dans le ton général de l’édifice, par une série de huit colonnettes engagées supportant sept petits arcs semi-circulaires et délimitant sept niches occupées alternativement par quatre statues de saints… et les trois verrières de Jean Hugo. Les colonnettes reposent sur la corniche inférieure du bandeau par l’intermédiaire de socles sculptés tous identiques et sont coiffées de chapiteaux également sculptés et également identiques. Décor plus lourd que gracieux, du moins pour le goût d’aujourd’hui, mais en cohérence avec l’ensemble de l’architecture. Les vitraux de Jean Hugo y passeraient inaperçus malgré leurs dimensions plutôt imposantes s’ils n’étaient éclairés de l’extérieur, contrairement aux statues et aux colonnettes qui les encadrent. Les trois vitraux sont un peu perdus dans l’architecture grandiose et exubérante de l’édifice et ils sont trop loin de l’œil pour qu’on puisse en distinguer les détails, d’où qu’on soit dans l’église. C’est pourtant vers eux, vers les taches de lumière et de couleur qu’ils jettent dans l’ombre, que le regard est attiré dès le seuil de l’église. Et surtout vers le panneau central bien visible dans l’axe de la nef et bien éclairé, surtout dans la matinée. Trois ouvertures de dimensions identiques donc, placées à la même hauteur au fond de niches identiques séparées, il faut le souligner, par des niches portant des statues en surplomb à peine plus petites que les fenêtres. Trois verrières et autant de sujets sans rapport l’un avec l’autre mais facilement reconnaissables : Jeanne d’Arc au sud-est, la Vierge Marie à l’est et saint Flavien, le patron de la paroisse, au nord-est. Trois verrières de même dimensions et composées selon les mêmes principes avec un personnage unique occupant toute la surface et figuré de face, en pied, sur un panneau bordé sur toute sa périphérie par un liseré étroit de filets multicolores et


soutenu par quatre barlotières horizontales dont la plus haute est positionnée judicieusement au-dessus du visage du saint.

LES VITRAUX AU MOURILLON

Jeanne d’Arc au sud-est, à gauche en regardant le chœur, est traitée dans des tons bleus et jaunes qui détournent l’attention de la jupe et du corsage plus sombres, d’un marron presque opaque et tirant sur le noir. Elle est figurée dans un décor champêtre, de champs et de peupliers jaunes, de cabanes violettes, de grand ciel bleu sombre, et munie de ses attributs symboliques : pieds nus, une brebis couchée à ses pieds, tenant à la main droite le long bâton des bergers, esquissant de la main gauche un geste de prière ou de prêche. Son visage juvénile est encadré, sous la double auréole jaune or, par une coiffe bleu clair qui lui va à merveille. La Vierge à l’enfant, à l’est, donc au centre du chœur, occupe la presque totalité de la baie, vêtue d’une longue robe bleue qui se retourne symétriquement pour montrer sa doublure rouge. Visage juvénile également pour la Vierge, sous une couronne or et argent sur fond d’auréole rouge clair surmontée d’une étoile jaune brillante et d’un tourbillon d’astres multicolores, encadré d’effigies d’une tour et d’une église rappelant les fonctions à la fois politiques et spirituelles de l’Église au temps de Flavien. Elle tient devant elle un Enfant-Jésus auréolé de rouge également et figuré exactement dans l’axe de la verrière et de l’édifice, immobile, regardant fixement le spectateur dans une posture hiératique qui rappelle celle de sa mère. Saint Flavien sur la droite est traité dans les mêmes tons bleus et jaunes que la Jeanne d’Arc qui lui correspond sur la gauche : couronne et auréole jaune or, robe jaune tirant sur le vert couverte sur les épaules et le devant du manteau monacal plus sombre, bouclier et épée jaune aux pieds. Il est figuré pieds nus, comme Jeanne et contrairement à la Vierge et à Jésus, debout devant un glaive et un bouclier qui rappellent son passé militaire. Le paysage maritime et le voilier en arrière-plan évoquent son départ pour l’île de Cépet. Le saint agenouillé les mains jointes sur la droite signale sa vie de prière et peut-être son martyre sur cette île. Les ronds colorés entre l’auréole et la couronne rappellent ceux de la Vierge et mettent une note joyeuse dans les cieux sombres et menaçants.

Les titres de la Vierge Le vitrail central du chœur de Saint-Flavien représente la Vierge Marie. Il reprend différents motifs symboliques que l’on retrouve par ailleurs sur les chapiteaux des colonnes de la nef. Ces symboles évoquent les litanies de la Vierge, appelées aussi Litanies de Lorette puisqu’il s’agissait d’une dévotion en usage au sanctuaire italien où l’on vénère la maison de la Vierge. Ces litanies ont été approuvées en 1587 par le pape Sixte V. Au long des siècles, les différentes images par lesquelles on s’adresse à la Mère de Dieu fourniront l’inspiration aux différents peintres et sculpteurs chargés de décorer les sanctuaires.

Vitraux de Jean Hugo pour l’église Saint-Flavien : détails. © ADAGP, Paris, 2018.

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Vitraux de Jean Hugo pour l’église Saint-Flavien : Jeanne d’Arc, sainte Marie, saint Flavien. © ADAGP, Paris, 2018.


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Jean Hugo, paroissien Citoyen de Lunel dans l’Hérault, Jean Hugo est paroissien dans cette commune depuis son baptême en 1931 et y assiste à la messe chaque matin, sauf cas de force majeure. À partir des années 1950 et de son repli à Nant en été, c’est l’église Saint-Pierre qui accueille ses dévotions estivales. Il s’y rend tantôt à bicyclette tantôt dans sa Rolls Royce ou dans les voitures toujours volumineuses qui lui ont succédé et ont marqué l’imaginaire nantais. Ces messes étaient émaillées de petits événements qu’il a parfois rapportés : En cette année 1941, le dimanche de Laetare, dans l’église de Lunel, la lampe du sanctuaire s’éteignit. Bien qu’on ne manquât pas d’un peu d’huile, dans ce pays d’oliviers, on la remplaça par une ampoule électrique, fixée aux boiseries du chœur. Cela n’avait plus de sens car elle s’éteignait quand le courant venait à être coupé, par un orage ou une autre cause, alors que la lampe à huile veillait fidèlement sans jamais s’éteindre. Je vis là un signe sinistre, l’annonce d’une abomination de la désolation dans un lieu saint. En effet, bientôt après, pour le dimanche des Rameaux, on installa un hautparleur dans l’église. Jean Hugo, Le Regard de la mémoire, 1941, p. 444. Un rouge-queue titys habite l’église de Nant. Perché sur un chapiteau, il a assisté ce matin à la messe. C’est l’oiseau noir qui vient chaque hiver à Fourques et annonce le froid. Jean Hugo, Carnets, 10 juillet 1966, p. 240. Très attaché aux traditions, il pestait contre les innovations liturgiques de Vatican II et regrettait la messe en latin, la communion à genoux, le prêtre tournant le dos au public.

Le village de Nant dans son écrin de collines et de causses (photo Alain et Monique Bonnemayre).


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LES VITRAUX DE JEAN HUGO À NANT

L’HISTOIRE Au début des années 1980, Jean Hugo voulut honorer l’église du village de Nant dans la vallée de la Dourbie où il se retirait l’été depuis un quart de siècle, d’abord en location au presbytère du Mas-du-Pré puis chez lui, aux Rivières, un mas situé tout en haut de la vallée du Durzon, à cinq cents mètres de la source karstique qui alimente en eau tout le secteur. Il dessina pour les trois baies du chœur de l’église Saint-Pierre trois cartons de vitraux sur le thème de la vie de saint Pierre qui furent réalisés par Jean Cavalier, maître verrier à Auriol et professeur à Aix-en-Provence, livrés en février 1983, exposés et présentés dans le narthex de l’église en novembre 1983, posés et inaugurés enfin en juillet 1986, deux ans après la mort de l’artiste (et pour le mariage de sa fille Léopoldine), au terme d’une histoire mouvementée dont le journal de l’artiste relate quelques péripéties : Juillet 1981 : Le curé me dit que les membres de la commission des monuments historiques n’ont pas pu se mettre d’accord sur mes cartons de vitraux ; Ils les ont transmis à une commission supérieure, qui s’en remettra peut-être à une autorité plus haute ; et ainsi de suite. Je ne verrai jamais ces vitraux posés dans l’église de Nant. Jean Hugo, Carnets, 19 juillet 1981, p. 487. Mai 1982 : A Nant, le maire et le curé ont décidé officiellement de passer outre et de faire exécuter mes vitraux malgré l’opposition des dignitaires des monuments historiques. Le curé et Bioulès, perchés sur une échelle, ont mesuré avec précision les fenêtres. Jean Hugo, Carnets, 8 mai 1982, p. 500.

Vitraux de Jean Hugo pour l’église de Nant : détail. © ADAGP, Paris, 2018.


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Les vitraux de Jean Hugo pour l’église de Nant : vitraux nord, est, sud. © ADAGP, Paris, 2018.


JEAN HUGO – MAÎTRE DU VITRAIL

Étrange destin que celui de Jean Hugo. Révélé dans les années 1920 par ses costumes et décors de théâtre et de cinéma pour Marcel Achard, Jean Cocteau, Carl Dreyer entre autres, célébré de son vivant par Picasso, Cocteau, Éluard et tant d’autres, connu comme peintre de chevalet par des expositions à Paris, Londres, Bruxelles, New York, Toronto, Tokyo… il est toujours méconnu aujourd’hui dans son propre pays. Il s’est exprimé, comme beaucoup de ses contemporains, dans la plupart des disciplines artistiques de son temps : décoration de théâtre et d’intérieur, illustration de livres précieux, gravure, peinture de chevalet beaucoup… et par le vitrail, c’est moins connu. Il a créé pourtant un peu plus de trente vitraux, pour quatre sanctuaires principalement : l’église abbatiale du couvent de La Sarte à Huy en Belgique entre 1936 et 1939, l’église Saint-Flavien du Mourillon à Toulon et la chapelle de la maison Saint-Dominique à Fanjeaux dans l’Aude en 1955, l’église Saint-Pierre de Nant dans l’Aveyron en 1980. Henri GOURDIN est écrivain et biographe. Il a publié notamment, outre des biographies d’Eugène Delacroix et de Jean-Jacques Audubon : Adèle, l’autre fille de Victor Hugo, Ramsay, 2003 ; Léopoldine, l’enfant-muse de Victor Hugo, Presses de la Renaissance, 2007 ; Les Hugo, Grasset, 2016 ; Jean Hugo, Un pays selon mon goût, Les éditions de Paris, 2018.

Le livre explore pour la toute première fois l’œuvre verrière de Jean Hugo en présentant au passage les édifices remarquables où elle s’inscrit et les acteurs de sa réalisation : le R.P. Rzewuski et les maîtres verriers Jules-Albert Vosch de Bruxelles, Paul Bony de Paris, Jean Cavalier d’Aubagne.

Illustration de couverture : Jean Hugo, Les Sept Douleurs de la Vierge. La Mise au tombeau (Jean, 19, 40-42). Vitrail à La Sarte, Huy, Belgique. 1936-1939. © KIK-IRPA, Bruxelles. © ADAGP, Paris, 2018.

ISBN 978-2-86266-763-8

25 €

9 782862 667638

www.loubatieres.fr

http://www.henrigourdin. com/project/jean-hugomaitre-du-vitrail/


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