Rapport de stage - paysage - Inde - New Delhi

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Rapport de stage Aga Khan Trust for Culture New Delhi, India

Avril, mai, juin 2015 ème

CARTET-DUPUY Lou 3

Année E.N.S.N.P.



Volet 1 p. 4 _ 5

1. Voyager en Inde

p. 6 _ 19 p. 6 _ 13 p. 13 _ 19

11. Être stagiaire à AKTC

p. 20 _ 51 p. 20 _ 33 p. 34 _ 51 p .52 _ 53 p .53 _ 54

Volet 2 Petit retour sur l’expérience en cours

p .55 _ 61



Partir en Inde pour un stage ? L’Inde était pour moi une entité forte de par le bagage de lieux communs et d’images qu’elle traîne avec elle. Dès que l’on aborde son sujet, les avis fusent, les images se bousculent. Entre beauté architecturale et laideur des conditions de vie, des flashs colorés ponctuent nos pensées. Alors, oui, partir en Inde est excitant, et dans le cadre d’un stage, cela a un côté rassurant. C’est donc le bon moment. En plus, l’an dernier j’ai effectué mon stage en Équateur, j’y ai entre autre découvert un climat et un milieu bien différents du nôtre : la forêt tropicale humide ! L’Inde du nord, c’est l’inverse : forêts épineuse et de mousson : je suis curieuse se me frotter à ces environnements inconnus. Et puis, on se demande : comment est la vie ? Comment est la ville ? Mais « là-bas » ce ne sont pas des villes mais des pays ! Va-t-on survivre à la surpopula-

tion ? Alors nous réussir à lire cette civilisation, comprendre son histoire mais surtout son présent ? Et le paysage, on fait comment ? Le rapport de la population à l’espace public on en pense quoi ? On en fait quoi ? L’agence AKTC, la rénovation, les sites... Quelles échelles ? Quels acteurs ? Avoir à faire à ces problématiques de développement urbain liées à une histoire forte et renommée va être fantastique ! Des tas de questions, beaucoup de réponses, ou peut être pas du tout. En tout cas, une riche expérience m’attend ! Je vais essayer dans ce rapport de stage de faire part de ce que ces deux mois ont été, de ce que j’ai appris au sein de la structure et de surtout ce qu’il me reste encore à apprendre… 5



Un stage à New Delhi. Comment ne pas parler de l’Inde et de la ville? Il est pour moi légitime qu’une partie de ce rapport y soit consacrée aux vues de l’importance que cela a pendant l’expérience. Bien sûr, nous ne serons pas exhausitifs et surtout nous ne tenterons pas de l’être!


Présentation et histoire

Des débuts aux mughals... Les premieres traces de civilisation en Inde sont celles des Indus (nom issus du fleuve Idus, situé aujourd’hui au Pakistan. En 1500 av. J.C., suite au déclin de cette première civilisation, les Aryens originaires d’Asie centrale colonisent la vallée du fleuve et apporte leur langue védique d’où est tiré le sanscrit, mais aussi la religion et les textes sacrés (védisme et vedas) qui seront les bases de l’hindouisme.

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Officiellement République de l’Inde, c’est un pays de l’Asie du sud qui se situe sur la majeure partie du sous-continent indien. Elle est située au nord de l’équateuret sa superficie est de 3 287 263 km2 (environ 6 fois la surface de la France métropolitaine), cela en fait le 7ème plus vaste pays du monde. Elle mesure 3 214 km du nord au Sud et 2 933 km d’est en ouest. Elle est caractérisée par une importante frontière côtière : 7516 km qui est d’une part au bord de la mer d’Arabie et d’autre part représentée par le golfe du Bengale. Aussi, la république indienne comprend les îles Andaman-et-Nicobar ainsi que les îles Laquedives. Il est intéressant de noter que les altitudes varient de -2.2 m a 8 598 m. Ces pays frontaliers sont le Pakistan a l’ouest, la Chine, le Népal et le Bhoutan au nord et au nord est ainsi que la Birmanie et le Bangladesh à l’est. Pour ce qui est de la proximité du côté de l’océan, le pays se situe près des Maldives, du Skri Lanka et de l’Indonésie.

Au cours des 15 siècles suivants, l’actuelle Inde n’existe pas. D’abord les brahmanes rétablissent les lois védiques. Nord et Sud du pays sont dirigés par des dynasties différentes, bon nombre d’entre elles se succèdent. On voit alors le bouddhisme arriver, les Huns envahir le pays... L’islam gagne du terrain au nord de l’actuel pays. En 1206, nous notons le début du sultanat de Delhi qui durera jusqu’en 1526.

Les Mughals, grands influenceurs... Les mughals (ou moghols), peuple musulman ,entrent en scène au XVème siècle et vont profondément marquer l’Inde. Leur empire durera plus de 3 siècles. (Babur en est le fondateur, fils Humayun, fils, Akbar...) De nombreux ves-


tiges issus de cette dynastie sont aujourd’hui présents à travers le pays. De religion musulame, ils ont marqués le pays de leur langue, mais aussi d’un très riche patrimoine d’art islmamique (le Taj Mahal est en un exemple ).

La colonisation britannique Au XVIIIème siècle, l’empire des Indes est très convoité par les européens. Peu a peu, par le biais d’offensives militaires, de pressions sur les différents princes ou encore de simples annexions, les anglais se voient englober un vaste territoire. Certains états sont dirigés directement par ces derniers, d’autres sont laisses au pouvoir de princes indiens fidèles. Les britanniques ont construit énormément.

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Ils ont profondémment marqué la culture du pays (l’anglais est une langue très utilisée dans l’administration, le cricket est le sport le plus poulaire, la morphologie des villes nouvelles est «européanisée»... ) En 1857 a lieu la révolte des cipayes, laquelle marque le début d’une conscience nationale de rejet face a l’occupation britannique. À partir de 1917, avec Gandhi, le combat pour l’indépendance prend de l’ampleur. Ce n’est qu’en 1947 que l’Empire des Indes obtient son indépendance et que deux états sont crées : l’Union indienne et le Pakistan. De cette partition émanent de grands mouvements de population : les hindous et les sikhs se séparent géographiquement des musulmans. Dans les années qui suivent, de fortes violences se font sentir entre communautés enclavées et majorités affirmées.

(km) 0

200

L’Indépendance

400

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À la suite de ces évènements, une démocratie parlementaire se met en place, avec Nerhru comme premier ministre (compagnon de Gandhi). Depuis cette époque, les conflits principaux sont toujours les mêmes : le Cashmire reste un lieu très problématique car convoité par l’Inde et le Pakistan ; la frontière avec la Chine pose aussi question. L’Inde évolue sur des contrastes : 20 pourcents de la population en dessous du seuil de pauvreté mais une des technologies les plus pointues dans de multiples domaines, des écarts de richesse, d’éducation..


Approche de l’immense

montagnard

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subtropical humide tropical humide et sec aride semi aride

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tropical ouest

Relief

Climats

Le sous-continent indien est délimité par un arc montagneux composée de plusieurs chaînes : l’Himalaya, l’Hindu-Küsh et celle du Paktai. Ces montagnes ont été et demeurent le fruit du mouvement de la plaque indienne : elle glisse sous la plaque eurasienne (raison des tremblements de Terre au Népal de ce mai 2015). Ces barrières montagneuse influencent énormément le climat : par exemple, elles rendent possible la mousson et surtout protègent la pays des vents froids d’Asie centrale, ce qui génère des températures très élevées. Bien sûr, elles sont la source de nombreux cours d’eau qui traversent le pays et irriguent les terres.

Le climat est donc en Inde très influencé par les montagnes. Le désert du Thar (désert chaud qui occupe une grande partie de l’ouest de l’Inde), attire les moussons qui génèrent presque toutes les précipitations du pays. Cependant, la topographie variée du pays engendre bon nombre de climats différents. En effet, ils varient d’un climat tropical à un climat tempéré. Les températures s’échelonnent entre 40 °C en été et 2°C en hiver. La mousson prend place officiellement le 1er juin et se retire en août : elle se déplace sur presque tout le pays dans cette période, certains avancent donc que l’Inde a 5 saisons : hiver, printemps, été, mousson et automne..


S- A AN AY TR AL AYA HIM AL HIM DÉSERT SEMI ARIDE

PLAINE DU G ANGE

YA

LA IMA

H

NORD EST

RÉGIONS MONTAGNEUSES CENTRALES

UX

A NT E I R

forêt tropicale et semi-persistante

S

O

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TAUX

IDEN OCC

forêt tropicale épineuse

GHAT S

AT GH

PLATEAU DU DEKKAN

forêt tropicale sèche semie persistante et caduque

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Régions géographique et végétation L’Inde est divisée en différentes régions géographiques qui nous permettent d’avoir un aperçu du pays. Les plaines fertiles traversées par les grands fleuves (Gange et Indus) couvrent des territoires au nord, à l’est et au centre de l’Inde. La plaine indo-gangétique est vaste et innondable : plus de 700 000 km² et la largeur va jusqu’à une centaine de kms. La zone est le plus souvent dénuée d’arbres et présente de riches réserves d’eau. C’est l’endroit où se cultivent intensivement le blé et le riz. Le

forêt tropicale humide caduque 200

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végétation alpine, sud-alpine et désert de l’himalaya

plateau du Dekkan (ou Deccan) s’étend vers le Sud. Il est caractérisé par un climat peu propice à la fertilité (venteux et chaud ) et est support de forêts d’épineux. À l’Ouest se trouve le désert du Thar. Ce désert est chaud et immense, il s’étend sur 4 états indiens et jusqu’au Pakistan. C’est aussi, comme son nom l’indique, la région la moins touchée par l’impact anthropique sur l’environnement. Bien sûr, le pays est bordé par des longues côtes de part et d’autre de son territoire.

De cette immensité territoriale, nous retenons que le pays recèle de différentes entités. Ce fait existe aussi du côté de la population. En effet, l’Inde est souvent scindé en 2 parties : le sud et le nord. Il existe des fossés entre les populations. Par exemple, leurs langues sont différentes! Cela nous paraît étrange, et pourtant c’est bien le cas, les disparités et les contrastes font décidemment partie de l’hymne indien!


Diversité de lectures

méditer

Le sari : habit traditionnel Brahma

Carte des états politiques

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200 400

Politique Économie L’Inde a une population très rurale malgré la taille … des villes. Plus de 72 pourcents de la population vit hors des villes. Le riz est la céréale la plus cultivée. L’industrie textile est aussi une source importante de revenus pour le pays. Le savoir-faire et les couleurs appartiennent aux habitants depuis toujours. La main d’oeuvre n’est pas chère, c’est pourquoi de grandes firmes s’installent en Inde. Mais par rapport à la Chine, elle a plus tendance à tendre vers une production de haute qualité. Les nouvelles technologies sont un domaine très développé, Bangalore en est la représentation.

Un Sikh

(km)

L’Inde est, selon sa constitution, une « république souveraine, socialiste, laïque et démocratique ». Son organisation a été fortement influencée par la colonisation britannique de laquelle elle tient son modèle parlementaire. En effet, le chef de l’état a uniquement un rôle cérémonial tandis que le chef du gouvernement possède l’essentiel du pouvoir exécutif. Elle a un système fédéral de gouvernement, chaque état profite donc d’une certaine autonomie. Bien que le système de castes et tout ce qu’il engendre aient été abolis par la constitution de 1950, on le trouve toujours de manière sous-jacente dans certaines situations. Néanmoins une caste n’est pas liée qu’à un niveau de vie, mais aussi à un type d’activités.

Un bref aperçu Une très grande partie de la population est hindoue, mais on trouve aussi des musulmans (14 pourcents), des bouddhistes (1%pourcent) ou encore des chrétiens. L’Inde est réputée pour ses pensées et ses philosophies. La spiritualité à une grande place, les temples sont très récurrents dans le paysage indien, la religion est omniprésente et chacun la pratique quotidiennement à sa manière. 18 langues sont reconnues par la constitution indienne, mais en tout plus 1600 dialectes y sont recensés. Le hindi est la langue officielle et la plus répandue dans le pays tandis que l’anglais est utilisé et reste la langue officielle de la magistrature et de l’administration.


Des vaches et des déchets

Un trottoir arboré

Un peepal habillé

Vous avez dit Développement (Durable)? Une des choses les plus frappantes lorsque l’on voyage en Inde sont les amas de déchets qui ponctuent les paysage. Rural ou urbain, plutôt riche ou pauvre, à côté d’un restaurant, au bords des cours d’eau, peu importe l’endroit, sa nature et son usage… Les détritus colorent les espaces libres. On dirait même qu’ils créaient une typologies d’espaces : non pas des lieux abandonnés ou friches mais bien des wastelands. C’est un des plus grands paradoxes auxquels j’ai été confrontée. En effet, l’Inde voue, depuis l’origine de sa civilisation, un culte au végétal et à l’animal. Contrairement à nos visions occidentales, l’Inde est un peuple de foi, et les cultes sont quotidiens et transversaux. Les religions pratiquées en Inde mettent l’accent sur ces valeurs : depuis la nuit des temps on vénère arbres, animaux, rivières, montagnes et même la Déesse mère ( la « Nature »). Plusieurs pratiques sont le reflet de ces

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propos. Par exemple les bosquets sacrés. Ils sont dédiés à une divinité ou au Dieu du village, l’enclos de Nature est vénéré, protégé et chéri par les habitants. Ils représentent aujourd’hui d’importantes réserves de biodiversité pour les chercheurs. Aussi, on trouve bon nombre d’espèces sacrées. Parmi elles, le Pipal (Ficus religiosa..) est un être majestueux que l’on croise très souvent dans les paysages indiens de toutes sortes. Toute une symbolique et de nombreux cultes s’organisent autour de ces arbres, il n’est pas rare de les voir habillés de fleurs dans les rues. Les arbres sacrés ne sont jamais coupés, c’est sûrement pour cela que l’on retrouve souvent des trottoirs impraticables car construits autour d’arbres remarquables. Il y a 22 siècles de cela, le Roi Ashoka proclame que la protection de la faune et de la

flore est du ressort du monarque. Il fait alors gravé des stèles sur lesquelles sont inscrites des interdictions de déforestation. C’est la première mesure inscrite en matière de conservation de patrimoine végétal jamais connue dans le monde. Bien sûr, des mesures politiques sont prises assez régulièrement pour la préservation de l’environnement.. Et la question est abordée réguilièrement. Mais, comment un si grand écart entre croyances spirituelles et états « scientifiques » a-t-il pu se creuser ? Comment les rivières, symbole de pureté dans lesquelles on vient se laver de ses pêchés, peuventelles être polluées au point de ne plus être support de vie mais seulement de transporteuses de déchets dans leur eaux opaques ?


Morphologie et particularités

1940 2015

Pour etre général Le territoire de la capitale se trouve au nord du pays. La rivière Yamuna traverse la ville de nord au sud. La plaine de la rivière marque la limite historique avec l’Uttar Pradesh ( état voisin). Delhi a une histoire très tumultueuse, à l’image de celle du pays! Cependant, elle est, comme beaucoup de capitales, différentes des autres villes et du reste du territoire. Son histoire est celle de sept cités qui n’en forment plus qu’une, détruites et reconstruites à plusieurs reprises… Aujourd’hui, on lit des traces de presque tous les empires qui ont laissé une forme d’héritage. Les moghols, dynastie très importante dans l’histoire de l’Inde, ont laissé derrière eux nombre de mosquées, tombeaux et jardins au coeur de la ville. Ces vestiges, restaurés ou non, matérialisent des liens entre les différentes parties de la ville. Nous en parlerons plus longuement dans la partie suivante car pendant notre stage, l’art moghol était central. Delhi est un patchwork vivant de cultures, habitudes, religions… On lit très rapidement l’explosion démographique qui a

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eu lieu au cours du XX siècle. Delhi, comme nous l’abordons depuis le début, est en fait composée de deux villes jumelles : Delhi (old Delhi) et New Delhi. Le territoire de Delhi (son aire métropolitaine, qui compte plus de 27 millions d’habitants) est divisé en 4 parties : North Delhi (où l’on trouve Old Delhi), South Delhi, East Delhi et New Delhi. Avec son étendue gigantesque et sa morphologie diversifiée, parcourir Delhi est un plaisir, ponctué de découvertes et souvent même d’aventures ! Parfois, on lit la ville, ou plutôt elle se laisse lire en nous montrant des codes connus. Bien souvent, il nous est pourtant très difficile de comprendre la complexité et la spontanéité qui sont la genèse de certains quartiers. Néanmoins, nous pouvons dire que le «calque» de végétation nous a surpris : nombre d’arbres bordent les allées et grandissent sur les trottoirs, les terrains vagues sont colonisés par une végétation dynamique et parfois même luxuriante ! ème

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New Delhi est construite autour de larges artères comme on en a rarement vu ! Très réputée pour le bruit de ses oiseaux, nous avons maintenant pourquoi : les alignements d’arbres majesteux et les larges bordures végétalisées habillent les grands boulevards de cette partie de la ville. Elle a un caractère très britannique, puisqu’ils l’ont pensé comme une allégorie de leur puissance de l’époque et le centre administratif des Indes. La majeure partie de la ville a été planifiée par l’Architecte Edwin Lutyens. Connaught place, avec ses avenues concentriques marque en quelque sorte le centre de cette partie de la ville. À celle-ci s’adossent différents quartiers et ambiances. Une entité très forte est old Delhi. Son tissu urbain est l’antithèse de celui de New Delhi : c’est un véritable labyrinthe. À l’origine c’était une cité close avec des murailles. Aujourd’hui, ce quartier sert l’image du centre « historique de Delhi ».


Old Delhi

NORTH DELHI

NORTH EAST

Old Delhi

WEST DELHI

CENTRAL DELHI

OLD DELHI

EAST

NEW DELHI SOUTH WEST DELHI Une artère de New Dlehi

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Le Red fort

D’une manière générale, plus le tissu urbain est lâche, plus la population qui l’habite a un haut niveau de vie. Cependant, il n’y a pas de modèle connu des occidentaux qui pourrait s’appliquer à la ville. On trouve une multitude d’épicentres, il nous ait difficile de différencier les périphéries des centres ; à nos yeux Delhi est à l’image d’un collier de perles emmelées : des centres bourgs dispersés et interconnectés.

SOUTH DELHI

Connaught place

Loin de nos codes

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b. DELHI, IMMERSION URBAINE

Lecture végétale citadine mesures (U) 200

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100

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4 bangar : terres fertiles

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précipitations (mm)

0 Jan

Fév

Mar Avr

Mai

Jun

Jul

Aou Sep

Oct Nov Déc

température moyenne (°C)

Climat Le climat de Delhi est dit « de steppe ». Les pluies sont presque uniquement présentes pendant les 2 mois de mousson (mi-juillet mi septembre). La température moyenne annuelle est de 25,2 °C et la moyenne des précipitations atteint 693 mm. Bien que la ville ne se situe qu’à 200 m. au dessus du niveau de la mer, elle présente un caractère quelque peu insulaire. Elle est loin de l’océan et jouxte la région désertique de l’Ouest. Beaucoup de facteurs pour expliquer les hautes températures que l’on y atteint en été (auxquels s’ajoute évidemment la pollution..). En hiver, le climat est tout de même frais ( on peut descendre jusqu’à 2°C ). Aussi, à cette même saison le brouillard et la brume (assez célèbres dans l’imaginaire collectif de l’Inde) sont très présents et ont tendance à obstruer la lumière de manière significative.

dabar : marécages partiels Khadar : forêt alluviale

Kohi : cailloux et sables

Végétation La végétation naturelle de Delhi est parfois appelée « forêt épineuse », elle marque une transition entre la forêt caduque sèche et le désert buissonnant. Dans cet environnement semi-aride, les arbres les plus présents sont les acacias. Les forêts épineuses font partie des forêts appelées « de mousson ». Elles ne sont à pas confondre avec les forêts tropicales humides alors qu’elles y sont oppposées. Les arbres des forêts de moussons perdent leurs feuilles pendant la longue saison sèche, ce qui est pour eux un moyen de pallier à la perte d’eau générée par l’évapotranspiration. La forêt épineuse est ouverte et à une seule

strate. Bien sûr, le tissu urbain de Delhi ne nous permet pas d’avoir directement accès à la forêt dite « naturelle », si tant est qu’elle existe encore. Cependant, il est possible d’en avoir des aperçus au cours des déambulations urbaines à travers les terrains vagues, westlands et autres interstices assez récurrents et d’une échelle variable.


Maulshree Mimusops elengi

Neem Azadirachta indic a

Peepal Ficus religiosa 17

Une ville, 4 milieux Delhi est support de 4 habitats naturels différents, où les conditions écologiques sont différentes. Cela est bien sûr lié d’une part à l’ampleur du territoire, mais aussi à la présence du fleuve et du ridge (crête montagneuse). Le Kohi, est un milieu lié au ridge. Caillouteux et sableux, les conditions y sont rudes et une flore assez spécifique s’y développe. Le Bangar est le milieu le plus fertile du territoire. Cependant, il est aujourd’hui presque entièrement urbanisé et anthropisé car il se trouve parallèle à la Yamuna mais pas dans son lit mineur. Le Khadar est pour ainsi dire la forêt alluviale, support autrefois de la riche biodiversité liée à la qualité des sols alluviaux. Le Dabar, est une zone tampon entre ces milieux, à la mousson il est une zone marécageuse. Le reste de l’année, il est plutôt sec. Aujourd’hui, on y trouve la cité industrielle, à l’origine développée par les britanniques au cours du XX ème siècle.

Une mise à jour s’impose Comme nous l’avons soulevé précédemment, l’arbre est généralement vénéré en Inde. C’est pourquoi bon nombre d’arbres prennent la place des passants sur les trottoirs, on les laisse colonisé bon nombre d’espaces. Bien sûr la flore de la ville a été très influencée par l’introduction d’espèces par les voyageurs et surtout les britanniques. Aujourd’hui, la plupart des alignements ne sont pas érigés d’arbres natifs par exemple. Comme dans toutes villes, la proportion d’espèces exotiques dépasse une mesure raisonnable et la végétation native n’est plus très lisible.

Les alignements Dans les parties plus lâches de la ville, les arbres majestueux se dressent de part et d’autres des axes, mais aussi dans les recoins délaissés et autres bordures végétalisées. Ainsi, New Delhi entretient une relation étroite avec le végétal, il fait partie du tissu urbain

depuis sa planification : pour cacher les riches habitations, ou au contraire cadrer sur les bâtiments officiels... Cependant, on remarque qu’un petit groupe d’espèces (13) dominent les avenues. Les bâtisseurs de la ville ont en fait été très méticuleux dans leur choix : l’espèce d’alignement est liée à la largeur et à l’importance de l’avenue. Par contre, un très grand nombre d’espèces ne sont pas natives et ont été introduites, ce qui pose évidemment un problème dans les continuités écologiques et les invasions par certaines espèces plus résistantes que d’autres. Entre une urbanisation violente et rapide détruisant les milieux et un choix par les penseurs d’espèces exotiques, une majeure partie des micro habitats originels sont illisibles.


b. DELHI, IMMERSION URBAINE

Anecdotes et sensibilités

Une relation étrange à la rivière

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Un petit tour en Rickshaw? Les rickhauws sont des véhicules tricycles motorisés utilisés pour les transports de personnes et de marchandises. Il en existe aussi des non-motorisés (poucespouces). Ces engins permettent d’une part la rencontre des conducteurs souvent très... indiens. Mais aussi, une perception de la ville que nous n’avons jamais sous nos lattitudes. Dans le flot de la circulation citadine si réputée, klaxons et fumées s’entremêlent. Nous vivons la ville, portées par son rythme effraîné , participant sans aucun doute à son charme. Il faut savoir que depuis 1998, les transports en communs de Dehli se doivent de rouler au gaz naturel!

La Yamuna est un des plus grands fleuves d’Inde. Autrefois, elle était le support d’échanges commerciaux très riches. On trouve sur ses bords beaucoup de monuments historiques indiens très importants. Aujourd’hui, elle irrigue énormément les populations. Elle passe à Delhi et marque la limite avec le quartier East Delhi. C’est une des rivières les plus vénérées : elle est considérée comme la fille de Surya (le Dieu soleil) et la sœur de Yama (dieu de la mort). Elle est souvent représentée comme une femme juchée sur une tortue accompagnée de deux suivantes tenant un parasol. Malgré cet ampleur spirituelle, la Yamuna est une image de la relation ambiguë que le peuple indien entretient avec son environnement : les personnes s’y baignent pour se purifier mais la pollue de leur déchets, sans parler du non traitement systématique des eaux polluées de la ville. Dans la morphologie urbaine, la ville n’entretient presque pas de relation au fleuve à part au travers de certains monuments comme le Red fort dont la dimension symbolique et magnifique est liée à la Yamuna. C’est un très large fleuve dont le lit prend beaucoup de place, on l’aperçoit quand on la franchit, les vaches aiment s’y baigner même si les poissons ne peuvent plus y nager.


30 000 mariages

1000 personnes emménagent

40 000 vaches comptées sur les routes 1 600 000 voyages en métro

3 280 000 litres d’eau utilisés 900 naissances 300 morts

45 incendies recensés 18 enfants sont portés disparus 7 300 tonnes de déchets générées

Tout ça! Avec ses 27 millions d’habitants, Delhi est une des plus grosses villes du monde. Alors certes, nous savons que la ville est la représenation même de la vie anthropique, mais à cette échelle, cela va même plus loin! Ces quelques chiffres nous apportent une entrevue de ce que cela représente! Delhi, c’est presque la moitié de la Fance en population, alors oui, il y a du monde tout le temps et partout. Son caractère icomensurable la rend difficile à comprendre en plus du fait qu’elle n’est pas tout le temps régie par les mêmes codes. Contraste est le mot représentatif et applicable à mon expérience de cette ville. Des parties sont trop lisibles, trop franches tandis que d’autres sont labyrinthiques et suffoquantes...



Après une introduction au contexte global du stage, il est temps d’entrer un peu plus dans les détails et de se concentrer sur notre but premier : travailler pour une agence indienne. L’AKTC de Delhi fait partie d’un réseau riche et complexe. Elle traite de nombreuses problématiques. Le stage en son sein est diversifié et plein de découvertes.


Qu’est ce que c’est? AGA KHAN DEVELOPMENT NETWORK (AKDN) développement économique

développement social

Aga Khan fund for A. K. agency for A.K. Economic development microfinance fondation Tourism

Industrie

A.K. university of university Central Asia

A.K. education services A.K. health services

financial servces media servces Aviation servces

développement culturel

A.K. planning and building Servives

Aga Khan Trust for culture

A.K. Award for A.K. historic architecture cities programme A.K. music initiative

Museums exhibitions

A.K. academies

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His Higness the Ag a Khan

focus humanitarian assistance

Attaché à une culture Aga Khan Trust for Culture (AKTC) est une fondation. C’est à dire une personne morale de droit privé à but non lucratif créée par des personnes physiques ou morales, pour accomplir une œuvre d’intérêt générale. Cette fondation fait partie du réseau appelé Aga Khan Development Network, l’un des plus grands réseaux de développement privé pour l’aide aux populations pauvres. Le siège de cette organisation se trouve en Suisse. Son fondateur n’est autre que Aga khan IV, milliardaire, immam et Suisse! C’est un groupe d’agences dites de développement qui traitent de nombreuses problématiques : l’environnement, la culture, l’architecture, la micro-finance, le développement rural, la réduction des catastrophes, la promotion

de l’entreprise privée et la revitalisation des villes historiques. Cela peut paraître un peu pompeux, mais à travers ce stage, on se rend compte qu’on est très proches de la vérité! AKTC est une de ces agences de développement qui traite particulièrement, si l’on puit dire, de la revitalisation physique, sociale, culturelle et économiques des communautés dans le monde musulman. Elle regroupe notamment l’Aga Khan Award for Architecture, l’Aga Khan Historic Cities Programme, la Music Initiative in Central Asia… L’agence dans le quel j’effectue mon stage est donc une de ces AKTC, celle de New Delhi, liée à un vieux quartier musulman.


ROYAUME UNI CANADA

RUSSIE TAJIKISTAN

PORTUGUAL

KYRGYZSTAN PAKISTAN

ÉTATS UNIS EGYPT MALI

SYRIE

INDE

UGANDA

RWANDA MOZAMBIQUE

BANGLADESH

KENYA AFGHANISTAN TANZANIE

MADAGASCAR

23 Pays où le réseau AKDN exerce

À travers le Monde Le budget annuel pour le développement à but non lucratif est de 600 millions de dollars et 3,5 Milliards de dollars ont été générés par la fondation sur l’année 2013. Les principales sources d’entrées d’argent sont les gouvernements des pays, les institutions et partenaires privés qui sont très nombreux et variés. Bien sûr, son altesse Aga Khan donne régulièrement des fonds pour le fonctionnement administratif, les nouveaux programmes ou encore les initiatives de certains pays. Aussi, les dons aident beaucoup en terme financier : des collectes de fonds sont régulièrement organisées.

« Cultural heritage can be itself a «trampoline» for social and economic development, in the same way that agriculture, water ressources, power supplies or transportation systems have traditionally been perceived.»

Lors d’un discours à the UNESCO conference on culture and development, à Hangzhou, Chine His hisghness the Aga Khan 15 mai 2013


L’agence de New Delhi, un site, une histoire

Une fondation liée à son Site 24

(m) 0 250 500

Sunder nursery

Humayun’s tomb complex Nizamuddin Basti

Situé au coeur de New Delhi, l’agence Aga Khan Trust for culture de Delhi fait partie du réseau AKDN. Depuis 1997, ils sont implantés dans la ville et travaillent sur la rénovation du patrimoine islamique de celle-ci. Le projet s’étend sur 3 zones et est le résultat d’un partenariat public/privé mis en avant en 2007. Les partenaires sont l’Archeological Survey of India ( une organisation sous la tutelle du ministère de la culture pour les recherches archéologiques et la protection de l’héritage culturel du pays), le Central Public Works Department ( organisation de l’État notamment en charge des projets de développement urbains), la municipalité de Delhi et l’AKDN. Le projet fait corps avec son site et l’agence a été fondée pour celui-ci. Il comprend l’Hazrat Nizamuddin Basti (quartier d’habitations), Sunder Nursery (parc urbain) et la célèbre tombe de l’empereur moghol Humayun. Il a pour but d’unifier les trois zones dans une aire de conservation de grande ampleur et de mettre en avant les trésors culturels tout en améliorant la qualité de vie de la popoulation résidente.


Petite Histoire des Lieux Le quartier Nizamuddin tient son nom d’un des plus célèbres saints Sufi : Nizamuddin Auliya. Le quartier est divisé en 2 parties : Est et Ouest. La partie Est est un quartier résidentiel assez riche et très calme. La partie Ouest l’est tout autant ; le quartier est réputé pour son penchant libérateur envers l’Inde dans les années 50, beaucoup d’hommes importants et diplomates y résident. Nizamuddin Basti est dit «The village». Ce dernier est une des trois zones de travail d’AKTC. Morceau de quartier médiéval, il renferme beaucoup de monuments et tombes historiques tout en étant l’hôte d’une population très pauvres dont les conditions de vie laissent à désirer. Au coeur de celui-ci se trouve un sanctuaire : la Dargah de Nizamuddin qui accueille le tombeau du célèbre saint. Cet endroit est un haut lieu de foi où foule de croyants vient se recueillir, prier et chanter. Au delà de ce quartier d’habitations se trouve le site d’Humayun’s Tomb. C’est une des premières tombe moghole à avoir été construite en grès rouge, elle aurait été l’inspiration du Taj Mahal. Depuis sa rénovation par la fon-

dation, des milliers de visiteurs et touristes se bousculent à l’entrée. Le site n’est pas fait que d’une seule tombe : on en trouve 4. Les jardins ont été rénovés en 2004 après que les anglais y est quelque peu laissé leur signature. En face de ce site, se trouve celui de Sunder nursery. Cet espace était la pépinière que les britanniques ont crée pour alimenter leur nouvelle capitale : New Delhi. Aujourd’hui, une partie est toujours dédiée aux soins et la vente de plantes mais elle présente surtout un très grand espace vert au coeur de la ville. Aussi, elle est parsemée de pavillions de jardins datant de l’époque moghole. En rénovation depuis 2007, elle devrait ouvrir ses portes d’ici 1 ou 2 ans.

Depuis les années 90, la tombe d’Humayun est inscrite au patrimoine culturel de l’UNESCO et est un des monuments les plus connus en Inde et pour sûr à Delhi. Mais bien sûr, la richesse patrimoniale du site n’est pas totalement inscrite à l’UNESCO puisque la célèbre tombe et son complexe ne représentent qu’une partie de celle-ci.


L’organisation de la structure Ratish Nanda, le directuer général

Une hiérarchie lisible Ratish Nanda Rajpal Singh

Joytsna Lall

Guntej Bhushan

Deeti Ray

Design et vulgarisation Pôle socio-éonomique

Shevta Mathur

Pôle finances

Archana Saad Akhtar

Pôle rénovation, renouvellement urbain Administration Shaheer and associates

La hiérarchie est une chose très palpable en Inde, nous la lisons aussi très facilement dans l’agence. À sa tête, Ratish Nanda, architecte spécialisé dans la conservation des monuments, dirige les équipes depuis 2003 et fait partie du réseau depuis 1997. En dessous de lui, l’équipe de direction est composée de : Mr Rajpal Singh, chef ingénieur ; Mme Jyotsna Lall : responsable des chargés de programme ; Mme Shveta Mathur, chargée de programmes et de développement urbains ; Mr Guntej Bhushan (notre maître de stage), project manager ; Mme Archana Saad Akhtar, responsable du programme de design et de vulgarisation ; Mme Deeti Ray, responsable de projet et du programme de revitalisation urbaine. Suivent après, une équipe d’architectes et ingénieurs en rénovation, un pôle finances, une équipe d’ingénieurs et d’horticulteurs en charge de Sunder nursery, une équipe de designer photo, vidéo et documentation, une équipe en charge du projet social et écono-


Mohamed Shaheer, le paysagiste

Guntej Bhushan, notre maître de stag e

27

Portraits de collègues spatiaux :

Mona _ Architecte

Jacob _ Historien / stagiair e

Ujwala_ Architecte

Nikita _ Architecte

mique… Une cinquantaine de personnes gravitent autour des multiples problématiques du projet. À cette équipe « théorique » s’ajoutent tous les ouvriers ( workers ) et les superviseurs de terrains qui construisent et exécutent les travaux tout en entretenant les sites. Ils sont entre 100 et 150 à être employés comme ouvriers par la fondation. Aussi, l’équipe est en mutation continue, il y a des contrats à durée limitée et beaucoup d’indiens se bousculent pour travailler dans cette prestigieuse et renommée fondation! Néanmoins, celle-ci emploie une agence pour traiter la question du paysage car elle est très engagée du côté de l’architecture et de la rénovation du patrimoine bâti et impalpable (socio-culturel). C’est pourquoi nous travaillons en relation étroite avec Mr Mohamed Shaheer, directeur de l’agence de paysage Shaheer and associates.


Et spatialement? Pôle communic ation et design

Bureaux des consultants Pôle rénovation et renouvellement urbain Sous direction

Pôle financier

Direction

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Pôle socioéconomique Administration et serveur

Les bureaux, lieux de concertation Les bureaux de l’agence se trouvent sur le site de Sunder Nursery. Construit en 2007, le bâtiment abrite toute l’équipe et dans son organisation spatiale on lit assez facilement l’organisation théorique de la structure ! Une des particularités des locaux est le fait qu’ils sont un peu «reculés» de la ville, de ce fait, petit déjeuner et repas du midi sont cuisinés et servis sur place, dans la salle à manger. L’heure du déjeuner est donc souvent un moment d’échanges et de proximité entre les salariés.


Notre place Notre bureau, se trouve dans la partie que l’on pourrait appeler «pôle de rénovation et de développement urbain». En tout cas, coïncidence ou pas, nous partageons notre espace de travail avec les plus jeunes recrues de la fondation. avec une moyenne d’âge d’environ 25 ans, cette salle bat les records! Globalement, les employés sont dynamiques et travailleurs, parfois même sous une pression importante.


Un projet, 3 dimensions II 1 III

30

Le projet d’AKTC s’oriente donc vers 3 problématiques, qui tout en s’entremêlant, trouvent leurs expressions dans chaucun des 3 sites.

Conservation, héritage culturel La tombe d’Humayun ainsi que le site qui l’entoure et l’introduit représentaient un réel challenge de restauration et de réhabilitation : près de 25 hectares comprenant plusieurs monuments et des jardins d ‘époque. C’est un site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO et le premier mausolée d’une longue liste pour la dynastie moghole. Le bâtiment est construit de grès rouge du Rajasthan (pierre très utilisée dans les constructions historiques) et de marbre. Il se tient au coeur d’un jardin issu de l’art moghol lui aussi tout en ayant accueilli les anglais quelques années. Les travaux de rénovation ont démarrés en 2008 et ont fait l’objet de grandes

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Écologie et développement durable réflexions et documentations préalables. Bien sûr, les nouvelles plantations du jardin se font avec des espèces natives dans un souci de biodiversité (même si la monospécificité ne paraît pas poser de problèmes dans les dessins). L’espace ouvert fait partie des lignes prinicipales de conduite. La dimension sociale et économique est aussi présente : un tel site génère beaucoup de visiteurs, ce qui crée de l’emploi pour les populations dans le besoin (celles du Basti par exemple) : il faut entretenir les différentes entités, les souvenirs vendus sont issus de l’artisanat local et les bénéfices sont reversés à la communauté.

Sunder nursery est le lieu où cette question est la plus « lisible ». Construite en 1913, elle était jusqu’à il y a une dizaine d’années remplie d’espèces exotiques dont le destin était d’embellir l’espace public (les alignements...) de New Delhi. L’agence Shaheer and associates a redessiné une très grande partie, si ce n’est toute l’ancienne pépinière. C’est aujourd’hui près de 27 hectares - dont une partie a toujours la vocation de pépinière : pour le site de projet, mais aussi destinée à la vente aux particuliers - qui sont transformés en parc public. En plus de contenir 9 petits édifices de l’ère moghole, le site présente un très grand potentiel en terme de conservation voire de


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réhabilitation de la biodiversité. On y trouve entre autres, 150 espèces d’arbres auxquels 100 arbres natifs de Delhi ont été ajoutés : un excellent habitat pour les oiseaux ! On y trouve d’ailleurs 57 espèces d’oiseaux et 38 de papillons. De plus, des zones préservés de visiteurs et d’intervention athropiques sont comprises dans le projet pour encourager la biodiversité. Une partie de Sunder nursery est maintenant un arboretum (le premier à Delhi), construit en imitant les habitats naturels de la région (les 4 que nous avons abordé précedemment). Aujourd’hui encore à l’étape de projet, un centre de vulgarisation et de pédagogie sur les plantes, la culture et la biodiversité devrait ouvrir ses portes au coeur de ce site.

Renouvellement urbain, pédagogie D’une part, le quartier Hazrat Nizamuddin Basti contient du patrimoine architectural remarquable, c’est pourquoi il a fait l’objet de rénovation autour de ses monuments (tombes, puits, mausolées…) ; la question de la visite par les touristes et amoureux de l’art islamique s’est posée. D’autre part, la réhabilitation a ici une autre dimension : le projet a pour but de restaurer le quartier dans la richesse de son histoire, des ses traditions, de son art et de sa religion. Ainsi, l’espace public est retraité, des toilettes et autres commodités sont mis à disposition de la population pour un meilleur environnement de vie pour les habitants et les visiteurs. AKTC fait aussi

des interventions au niveau pédagogique , éducatif, culturel et de la santé dans le but d’un développement social et économique significatif pour cette population particulièrement pauvre. Une école a été ouverte, des collectes de déchets ainsi qu’une campagne sur l’importance de ces collectes ont été lancés, un hôpital a été ouvert, des cours de construction et d’artisanat ont été donnés aux adultes, des parcs sont en train d’être aménagés...


Une grande partie réalisée

La rénovation.. Quelle question!

1 Mughal pavilion

La réhabilitation de patrimoine pose énormément de questions. En effet, au XXème siècle, des travaux de rénovation avaient déjà été engagés, avec comme principe de recouvrir certains édifices (notamment leurs dômes) de ciment ou de plâtre (sûrement pour empêcher l’effondrement). À partir de cela, il faut choisir combien et comment on enlève le ciment posé plus tard. Cette décision est très liée à la présence ou non d’images ou d’écrits d’archives préalables aux premières vagues 32 de rénovation. Parfois, on enlève et on trouve des trésors, comme une mosaïque intacte ou des fondations de bassins. D’autres fois, on n’a aucune idée de ce à quoi cela ressemblait lors de la construction. L’agence AKTC applique une politique de réhabilitation la plus proche de la réalité à la construction des bâtiments et jardins, mais n’interprète jamais. En effet, si aucune documentation n’est trouvée, alors le bâtiment sera nettoyé, sûrement repeint mais rien ne sera ajouté ni enlever. Dans le jardin d’Humayun’s tomb, qui se veut jardin moghol, les anglais ont plantés des palmiers. Or, les palmiers ne font pas partie des dessins de jardins historiques islamiques. L’agence AKTC et Shaheer and associates se sont trouvés face à un dilemme : enlever les palmiers pour coller à l’image des jardins rénovés suivant les règle mogholes ou les laisser ? En Inde, couper un arbre n’est jamais de bonne augure, alors les alignements de palmiers rythmeront encore les déambulations quelques années !

Épatant...

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1V 1 111

Plan de Sunder nursery , Saheer and associates

Près de 20 ans après le démarrage des réflexions et 8 ans après le début de la mise en œuvre pratique de celles-ci, déjà énormément de projets ont été réalisés. Aujourd’hui Humayun’s tomb et son site sont ouverts au public et reçoivent chaque années des milliers de visiteurs. Sunder nursery, de son côté, est partiellement réhabilitée même si il reste des parties à construire. En ce qui concerne le quartier Basti, beaucoup de monuments ont été rénovés et les parcs sont ouverts au public même s’ils demandent encore du travail. Il est très impressionnant d’avoir un aperçu de l’avant et de l’après implantation de la fondation AKTC ici.


Burj

Lakawarla Burj

111 Sunder

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1V Azimghad Sarai

Ce sont des clichés de Sunder Nursery. Il est très surprenant de constater l’ampleur des travaux effectués ces 10 dernières années. Sunder nursery a été déssinée par l’agence Shaheer and associates. Entre l’espace ouvert, la réserve de biodiversité, la protection de certaines espèces d’oiseaux, se trouvent des reconstitutions des milieux naturels qui existaient avant l’urbanisation. De plus, Sunder nursery est ponctuée de monuments et pavillions de jardins datant de l’époque moghole et représente donc un enjeux de rénovation important.


Une approche historique des jardins «The distant landscape unrolls in a slow panorama of groves, fields, a bamboo brake, village silhouettes, the occasional temple: set against variable skies – sunset, low monsoon clouds or the khaki haze of blazing summer – and animated by activity: a lone walker on a dusty path, buffaloes deeply shaded by a banyan near a pond, the bright clothing of women working in a field. Scenes we glimpse through millennia: in Kalidas, Kabir, Premchand, or Tagore; at the beginning of the 21st century it is still the landscape of India, and fortunately not some nostalgic memory..»

About a view from the window M. Shaheer 34

Un lien entre hier et aujourd’hui...

Représentaion des jardins dans les miniatures

Par le biais de mr. Shaheer Mohamed Shaheer a dessiné bon nombre de projets au cours de sa vie professionnelle. Mais il a aussi écrit et théorisé sur ce qu’est le paysage en Inde. Nous avons eut l’occasion d’étudier quelques uns de ses articles, ce qui nous a permis d’avoir un aperçu non seulement de ce qu’est le paysage en Inde mais aussi ses liens avec la poésie et l’artisanat au cours de l’histoire du pays. La partie à laquelle nous nous sommes le plus intéressé est la partie sur l’art des jardins moghols ( très liés à l’art persan ) car c’est le sujet des rénovations des sites de projet de l’agence.

Le paysage indien a beaucoup évolué ces dernières années, notamment aux vues de la croissance démographique exponentielle et surtout du développement extrêmement rapide des villes. Cependant, des tableaux typiques des paysages ruraux sont souvent toujours d’actualité. C’est sans nostalgie que Pr. Shaheer nous en parle.

Relation picturale et artisanale Shaheer pose ensuite la question du paysage vu, du tableau et de la relation au pictural. Cette relation n’a pas été tout à fait la même en Occident qu’en Orient, même si les influences sont équivoques. Pour comprendre les jardins moghols et pouvoir les dessiner aujourd’hui, pour qu’ils aient la même « âme » que les anciens, il nous faut comprendre quelques clés de leur histoire.


«The whole surface of the ground is grass and trefoil, so much so that to lay a carpet on it would be superfluous and in bad taste..» Memoirs of Jahangir « Our garden is filled with nightingales, The crows have flown away Now we can see the flowers of your garden, Like a lily we come out of ourselves Like a babbling brook we dance from one paraLe tapis jardin

dise to the next»

In the Arms of the Beloved, Jalaluddin Rumi Translations by Jonathan Star

Les Tapis, quelle Histoire! L’art des jardins moghol est établit dans un style persan. À l’époque, la Perse était le modèle et la mode était tournée vers cette civilisation, sa langue, son architecture. Les empereurs moghols, dynastie ayant profondément marqué l’Inde de par leur réalisations architecturales et paysagères, se sont largement inspiré de la Perse. À l’origine de la construction des jardins moghols, on retrouve les tapis persans. En effet, l’imagerie liés à ces derniers a profondément influencé l’architecture et les jardins. La notion de tapis-jardin établie une relation entre la maîtrise artisanale de tissage effectué à « l’intérieur » et la pratique horticole « extérieure » ; ce qui est unique parmi les grandes traditions de l’art des jardins dans le monde. Aussi, la poésie souligne cette relation autant dans l’agencement que dans la composition et amène même à une confusion entre le tapis comme jardin (intérieur) et vice versa.. Le jardin est éphémère, sujets à des fragilités

liées aux conditions climatiques, il change, évolue et vient à parfois mourir. Le tapis lui, est inerte, toujours présent, il est une base stable offrant la vision d’un jardin permanent ; l’un est le pendant de l’autre. Le tapis est ainsi une source documentaire riche et indélébile, il porte une trace tangible du passé. Le jardin, de son côté, même s’il périt un jour, offre une enclave fraîche et revitalisante dans un paysage indien souvent sec et désertique.

La construction meme des jardins La perspective, les percées visuelles et l’espace ouvert sont les chefs d’orchestre des jardins moghols. Ces jardins en tant qu’espaces sont de qualité, mais ils ont aussi un réel intérêt pour les cadrages qu’ils proposent sur le paysage environnant. Le jardin clos commence à nous conter son histoire : une fois passée la porte richement déco-

rée et imposante. La cour intérieure attire l’attention vers les vérandas et les murs qui l’entourent. Le jardin insiste sur la géométrie très fines sur laquelle il a été construit. Ainsi, de terrasses en terrasses, de l’eau, fil conducteur de l’espace ; aux plantations ombragées en passant par les prairies ensoleillées, le récit se déroule. Les odeurs, les couleurs des floraisons et les cris des oiseaux offrent une autre dimension au lieu : une vision vivante, du paradis ! Sur la terrasse la plus haute, la vue du paysage s’offre au visiteur, l’histoire continue, cadrée par le jardin, l’eau et le ciel : au-delà des limites..


Une tâche transversale : le manuel de maintenance L’Exercice

La tâche centrale et continue que nous avons effectué pendant ce stage est la réalisation d’un manuel d’entretient à destination, entre autres, de l’équipe d’horticulteurs et des jardiniers . En mêlant analyse technique et sensible, nous documentons les abords plantés ou à planter des monuments présents dans Sunder nursery et dans le complexe d’Humayun’s tomb. Ce travail fait appel à différentes compétences et questionnements. Certains sites ont déjà été plantés, sur d’autres nous allons projeter..

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La Réflexion L’Analyse terrain La première étape est l’analyse sur le terrain. D’une part, nous mesurons, comptons et apprécions le végétal dans sa forme, sa structure et sa relation à l’architecture qui est souvent centrale dans la composition. D’autre part, nous effectuons une phase de reconnaissance du végétal. Cela nous permet de voir quel port naturel a le sujet tout en nous confrontant à une flore différente et en en apprennant les caractéristiques.

Après le terrain, nous décidons de quelles formes et volumes le végétal doit prendre à terme. C’est à dire, comment il devra être entretenu pour suivre le propos qu’on lui donne. Perspectives, points de vue et jeux d’échelles entrent en jeux : c’est pour nous l’occasion de mettre en pratique les notions de jardins moghols vues précédemment. Nous essayons d’appréhender l’espace à l’aide de ces notions, ce qui est un exercice enrichissant puisque nous ne sommes pas du tout habituées à ces codes de construction ni ce propos de dessin.


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La Discussion Ensuite, nous abordons les sites avec le professeur Shaheer, que nous rencontrons toutes les semaines. Là est l’heure du débat et des questions que nous avons à lui poser. Souvent, nous tombons d’accord sur les hauteurs et les formes. Il nous guide dans la manière de communiquer cela, et après 2 ou 3 essais de mise en page, nous avons trouvé la meilleure méthode, selon lui. Il préconise l’aquarelle comme sytème de représentation. Ce choix n’est, selon nous, pas infondé : le dessin permet d’avoir une vision globale, réelle mais pas unitaire.

La Réalisation À chaque espace son ensemble de fiches en 2 parties : une présentation du site : plan, coupe, perspective et une liste de végétaux : dessin du port, nom, échantillons. La mise en page en 3 colonnes nous permet d’avoir un discours clair et précis pour chacune des espèces. La 3 ème colonne sera rédigée par le professeur Shaheer pour les détails d’entretien et de taille. Le plan en noir et blanc permet une lisibilité des motifs et des géométries construites des espaces.


Une tâche transversale : le manuel de maintenance BATASHEWALA COMPLEX MUGHAL PAVILLION BATASHEWALA COMPLEX CENTRAL AXIS NORTH

UNKNOWN TOMB

SUNDER BURJ 38

CENTRAL AXIS SOUTH

ISA KHAN’S TOMB

GHALIB TOMB Tous les espaces surlignés ici font partie du document final que nous avons effectué. À ce stade du stage, il nous reste sûrement quelques zones à traiter mais la majorité du travail est effectué. Le manuel présente une cinquantaine de pages classées en fonction des aires géographiques traitées.

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Central axis - north

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1 Callendria 6 Juniper 2 Bauhina

7 Unknown

3 Chandni

8 Plumago

4 Jatropha

9 Lawsonia 5 Moulien 10 Unknown rosewood 11 Maulshree

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5 9

1 1

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0 1 2

5

5

Central axis North Central axis north, est comme son nom l’indique, un axe très important dans le dessin de Sunder nursery qui est prolongé en ses 2 extrémités. Il est lié à Sunder burj, pavillion du jardin. Le dessin de cet espace a plusieurs niveaux de lecture, mais sa genèse est un exemple même de l’utilisation du tapis persan comme motif et matière. On y retrouve une symétrie parfaite, un souci de finesse dans la composition où l’eau est un guide vers le lointain, les jeux de topographie des invitations aux expériences végétales.


Une tâche transversale : le manuel de maintenance 1. Powder puff Callandria Callandria haematocephala

1.1 m.

3 m.

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2.50 m.

IDENT ITÉ Noms latin, anglais et hindi

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ÉCHANT ILLON ET DÉTAILS Pour la reconnaissance et l’identification.

2. Bauhina Bauhina nitida

3 m.

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2.50 m. 3 m.

3. Crepe jasmine Chandni Tabernaemontana divaricata ‘Flore pleno’

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2.50 m.

DESSIN DE LA FORME Pour l’entretien et l’obtention d’un port, d’une hauteur et d’une largeur, une vue de l’idéal futur

4. Jatropha Jatropha integerrima

2.50 m.

8 m.

Horticultar practice : Um ex eu feugue et, velit, suscilis adiat luptatie feugiam incidui scillan utatis nonse mod mincilla conseniscip ent praesequis eui estinciliqui tat lorem velenis sectem ver am zzrit ver iliquisit lore magna faci enibh exer alit, sequatuero od ea fac

2.50 m. 5. Moulmien rosewood Millettia peguensis

5 m.

Horticultar practice :

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6. Juniper Araar Juniperis chinensis

1.90 m.

0.60 m.

14 m.

Horticultar practice :

1 Chikrassy Chittagong wood Chukrasia tabu laris

Um ex eu feugue et, velit, suscilis adiat luptatie feugiam incidui scillan utatis nonse mod mincilla conseniscip ent praesequis eui estinciliqui tat lorem velenis sectem ver am zzrit ver iliquisit lore magna faci enibh

Horticultar pra

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8 m.

6 m.

2 Ashok Ashoka tree Saraca indica

Horticultar pra

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7. Unknown xxxxxx

Horticultar practice :

4.5 m.

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0.70 m.

0.70 m.

3 Crepe jasm ine Chandni

Horticultar pra

Tabernaemontan

ctice :

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2.50 m.

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2.10 m.

8. Plumago hedge Plumbago capensis

0.80 m.

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1.20 m 9. Lawsonia hedge Lawsonia alba

1.20 m.

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2 m.

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Horticultar practice : 10. Unknown xxxxxx

0.70 m.

15 m.

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0.90 m.

10 m.

Horticultar practice: Um ex eu feugue et, velit, suscilis adiat luptatie feugiam incidui scillan utatis nonse mod mincilla conseniscip ent praesequis eui estinciliqui tat lorem velenis sectem ver am zzrit ver iliquisit lore magna faci enibh

4

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gong

Chitta

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11. Maulsari Maulshree Mimusops elengi

4

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0.90 m.

4

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4

Horticultar practice :

1

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2 3 4

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3


Dessiner des parcs Présentation Cette partie de notre travail s’inscrit dans une autre dimension du projet AKTC : la dimension sociale et de la qualité de vie du quartier Nizamuddin Basti. Comme dit précedemment, le quartier a fait l’objet de beaucoup d’interventions de l’agence à différents échelles et dans différents domaines. L’une des facettes est la création et/ou réhabilitation de 5 parcs publics au sein du quartier.

42 Le plein/ le vide

Les usag es

Les Enjeux

Forme du tissu urbain : le dessin par les circulations

Situés à l’ouest du quartier, les 5 parcs sont assez proches les uns des autres et ont un réel intérêt de réunion, rassemblement et de détente pour la population. De plus, ils présentent des enjeux de biodiversité et d’augmentation de la qualité et des conditions de vie pour les habitants. En effet, le quartier est très resserré, enclavé, son tissu ne présente aucune respiration sauf les monuments islamiques et ces quelques espaces. Différentes problématiques se dégagent. Comment lier les parcs entre eux pour qu’ils forment ensemble une entité forte du quartier, très lisible pour les habitants ? Aussi, les usages sont nombreux : sports collectifs, détente, jeux, pédagogie.. Le bord de la Yamuna marque la limite ouest


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Qualifier les lieux Photo aérienne du site

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du site, comment reconnecter ces berges abandonnées ? Pour nous, il est très formateur de se confronter au dessins de tels espaces. En effet, les habitants ici, ne sont pas issus de la culture européenne et les réponses que nous allons apporter doivent correspondre à leur vision de l’espace public. Il est intéressant de se rendre compte que parfois, nous ne nous posons pas les bonnes questions. Nous choisissons où les parties enherbées vont laisser place à la détente tandis que les terrains de cricket doivent s’inscrire de manière claire dans les espaces. Ainsi, ce sport sera pratiqué dans les espaces prévus à cet effet et non en dehors : on donne beaucoup d’espaces à celui ci.

Connexions et interfaces


Dessiner des parcs 1. QUALIFIER LES ESPACES EN DESSINANT LES USAGES Espaces dédiés aux sports collectifs (football, volleyball, cricket) Requalification du revêtement de sol pour la place centrale

11. LIER LES PARCS AVEC LEUR CONTEXTE Mise en valeur des liens existants entre les parcs 44

Connexion et rayonnement de l’école Liens à la rivière et requalifification les berges abandonnées

111. S’INSCRIRE DANS LA LOGIQUE DE VULGARISAT ION ET DE PÉDAGOGIE Parcours culturel et patrimonial au coeur du tissu urbain Points de communication sur le développement durable et l’environnement

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Le Schéma Directeur Nous décidons de définir précisément les usages et surtout leur répartition dans l’espace. Deux parcs auront un terrain de cricket et de volley. Un parc sera, comme prévu, un parc pour les femmes et les enfants. Le parc central doit accueillir les événements du quartiers : mariages, réunions… En face, l’espace face à l’école sera une prolongation de celle-ci : à l’ombre des arbres existants, un amphithéâtre à ciel ouvert pourrait être construit. Les berges de la Yamuna s’inscri-

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raient aussi dans une logique de pédagogie sur la biodiversité en étant support d’un parcours balisé. Pour ces parcs, nous pensons un mobilier , à la fois bancs et jardinières, les assises seront décorées de mosaïque fabriquées par la communauté. Ainsi, le respect du lieu public pourrait s’accroître en incluant la population dans certaines phases du projet. ( Ils ont été consulté il y a 2 ans au sujet de ces espaces).


TRIANGULAR PARK

Le triangular park marque la transition entre l’espace ouvert sur la route avec le parc de jeux et sports et l’intérieur même du quartier labyrinthique. La mise en valeur de l’arbre central très imposant paraît normale et même bienvenue. Nous créeons différents espaces où différents usages se déclinent avec le mobilier que nous avons imaginé et qui représente un fil conducteur à travers les différents parcs.

CENTRAL PARK

Cet espace est, comme son nom l’indique, central dans les «poches» libres de l’espace surexploité du quartier. Les alignements d’Ashoka permettent d’avoir de l’ombre mais les ports fastigiés/pleureurs n’étoufferont pas la place. Le mobilier développé est à la fois banc et jardinières. Cela permet d’acceuillir des évènements et de colorer l‘ambiance.

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Coupes de principes des assises

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Réflexions sur les plantations futures

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La Réflexion À plusieurs reprises nous avons eut à prolonger le principe du manuel de maintenance de la végétation sur des zones qui n’étaient pas encore dessinées ou du moins non abouties. Nous avons eut à imaginer des ambiances, accrochées à des sites souvent autour de bâtiments comme au cours du manuel. Pour la tombe d’un inconnu (Unknown tomb), des neems seront plantés. Les neems sont des arbres très imposants et natifs de Delhi. Ils formeront une épaisse canopée, en s’ajoutant aux arbres déjà existants. Aussi, les plateformes seront nettoyées et mises en valeur avec une végétalisation partielle dans les ruines.


Vue sur les plateformes

Neem

Azadirachta indic a

Vue frontale sur la tombe

Coupe de la relation b창ti-arbres

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Proposer un aménagement

Les Plateformes Entre Lakarwala Burj et Central Axis North, un lieu n’est pas encore tout à fait aménagé. On y trouve un puits, entouré de vieux sujets très impressionnant. Sunder nursery est un jardin très dessiné et géométrique à certains endroits plus qu’à d’autres. Ici, le «fouilli» que peut paraître un lieu «abandonné» depuis un certain temps n’est pas forcément le bienvenu. En effet, entre rangées de roses et allées très rectilignes, cet angle se doit de se tenir! C’est pourquoi il nous a été demandé de travailler sur le dessin des environs proches du


S’INSPIRER

De nombreux espaces on t déjà été réalisés d’après les dessins de Shaheer and associates. Dans notre démarche, ces endroits représentent une source d’inspiration. Ici, la forme de gradines où l’on peut s’assoir existe déjà dans le jardin, un peu plus au nord.

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puits. Nous avons imaginé des plateformes s’agençant comme des gradines. Ainsi, les usagers pourront s’assoir, et admirer le vieux puit tout en étant à l’ombre de l’épaisse canopée des arbres.


Réalisations de coupes techniques PÉPINIÈRE

Transition déjà dessinée

Transition que nous dessinons 50

La Transition (m) 0 5 10

CENTRAL AXIS NORTH

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Ceci est un exemple des coupes techniques que nous avons réalisées. À l’ouest de Central axis North, des connexions seront établies avec la pépinière. Ces coupes repésentent les accroches qui ne sont pas encore dessinées sur le plan. Elles représentent une transition entre 2 typologies d’espaces mais aussi le passage d’un point haut à un point bas. Nous avons donc abordé une réflexion sur l’espace, les accroches physiques, la réalisation technique. Tout cela en se confrontant à


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un nouveau logiciel pour nous : Autocad. Ce sont des coupes techniques, nous les avons réalisées au 1:50, mais pour des souci de mise en page et de format, les pièces sont ici au 1:200.

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Après plus d’un mois et demi de stage dans cette agence, j’y trouve mes marques, mes habitudes. « Aller au bureau » paraît normal. J’aborde le métier de paysagiste sous un angle différent, et j’enrichis mes visions de celui-ci. L’approche de l’héritage et de la rénovation a été intéressante pour moi. Comment faire le choix de l’époque que l’on veut donner à voir tout en s’inscrivant dans les dynamiques touristiques actuelles ? Qu’est ce que l’interprétation de texte, de peintures et même de tissus pour comprendre ce qu’étaient les jardins moghols ? Une jolie approche du métier de paysagiste s’est offerte à moi. J’ai beaucoup

appris durant ce stage. D’une part, répondre avec précisions à une demande et travailler pour quelqu’un, pour une structure. D’autre part, aborder une certaine autonomie dans le travail, allant plus loin que celle dont nous bénéficions à l’école. Ce stage s’inscrit très bien dans la continuité de la 3ème année à l’école : différentes approches pédagogiques et multiplication des outils.

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Pradip KRISHEN, Trees of Delhi, a field guide ; Éd. Dorling Kinderseley, 2006

Le Routard, Inde du Nord ; Éd. Hachette, 2015 Aga Khan Development Network, Humayun’s Tomb, Nizamuddin Basti, Sundar Nursery, Urban Renewal Initiative, Annual Report 2013 , AKTC project team d’où ont été tirées les images d’archives. Serge Jorda, Imago Mundi ; http://www.cosmovisions.com/ChronoInde. htm ; consulté entre mai et juin 2015

Sciences en toute conscience - blog d’un professeur; http://adream.emonsite.com/pages/cours-5eme/resume-inde.html , consulté entre mai et juin 2015 Indian Pakistan Trad Unit – India, Weather in India ; http://www.iptu.co.uk/ content/india_weather_new_delhi.asp, consulté entre mai et juin 2015 Par le gouvernement indien , Center for Cultural Ressources and Training, Cultural tradition of Nature conservation in India ; http://ccrtindia.gov.in/ readingroom/nscd/ch/ch11.php, consulté entre mai et juin 2015 Blog sur la peinture persane, http://guidecultureldeliran.over-blog.com/ tag/peinture%20persane/, consulté entre mai et juin 2015 Aga Khan Development Network, Aga Khan Trust for Culture, Historic cities programm, http://www.akdn.org/hcp/india.asp, consulté entre mai et juin 2015 Aga Khan Development Network, Humayun’s tomb, sunder Nursery, Nizamuddin Basti, Urban renewal initiative, AKTC Delhi ; http://www. nizamuddinrenewal.org/index.php?option=com_content&view=article&id=55&Itemid=141, consulté entre mai et juin 2015

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Volet 2


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D’abord, le passage de l’environnement étudiant à celui professionnel, est assez marquant. En effet, le rythme et surtout le rapport à nos journées est différent. Dans une ambiance de bureaux, j’apprécie l’autonomie que nous avons. On nous donne des choses à faire, nous les exécutons dans l’ordre et à notre manière. Les rendez-vous hebdomadaires avec Mr Shaheer ont un réel intérêt et marquent pour chaque semaine un point fort. Non seulement, il nous guide, mais il connaît l’école, notre formation. C’est un grand paysagiste, souvent impressionnée, je suis finalement arrivé à engager un réel échange avec celui-ci.

Etre

dans une

Fondation

de cette enver-

gure

Avoir l’occasion d’être stagiaire dans ce genre de structure est une chance. En effet, cela combine plusieurs aspects que l’agence peut


avoir tout en n’étant pas « esclave » du marché. Le paysage y est un pôle, et cela permet une lecture de sa place dans les projets mais aussi les échanges qui gravitent autour de celui-ci. Cela est pour moi l’occasion de lire une des positions que le paysage peut prendre, à travers les multiples facettes du projet. Cependant, le fait que le paysage soit une question traitée par une autre agence peut parfois s’avérer compliqué : manque d’informations ou de documents, incompréhension avec certaines personnes...

Le dessin comme outils Durant le stage, le dessin (au sens crayonné du terme) a été notre principal outils. Il suscite un réel intérêt parmi les personnalités que nous avons côtoyé pendant le stage. Il est intéressant de se rendre compte que c’est un langage à part entière. J’ai l’impression d’avoir explorer des nouvelles facettes de la discipline.

De plus, après une année telle que la 3 ème à l’ENSNP, on ne dit pas non à un peu de manuel (au sens non technologique du terme) ! Néanmoins, nous avons utilisé des logiciels qui sont dans la continuité de ceux que l’on apprend à l’école. Par exemple, j’ai pu apprendre à utiliser Autocad, tout en continuant mon histoire avec la suite adobe.

Le projet et ses facettes Au cours de ce stage à AKTC, j’ai eu l’occasion d’aborder différents phases de projet. Avec l’exercice que nous avons mené tout au long du stage (le manuel de maintenance), c’est la phase d’après projet que nous avons abordé. J’ai donc eu l’occasion de mener une réflexion enrichissante sur la durabilité et l’inscription dans le temps des dessins. D’autre part, j’ai aussi dessiné des espaces pour l’instant vides ou dans l’attente de rénovation : à l’échelle du schéma directeur puis du plan de

projet, en allant jusquà la coupe tecnique, il a été très intéressant de mettre en application ce que l’on reçoit de l’école. Par ailleurs, la multiplicité des approches de l’agence m’a vraiment stimulé : de l’environnement au développement socio-culturel d’un quartier urbain en passant par le dessin de jardins historiques : quelle richesse pour une paysagiste en herbe !

Le patrimoine comme approche Nous l’avons bien compris, l’agence AKTC travaille sur la restauration de « l’héritage mondial ». De ce fait, un stage dans cette agence traduit travailler avec un filtre. C’est une facette du paysage et du métier qui soulève des problématiques spécifiques et engendre des questionnements diversifiés.

L’expérience professionnelle

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Bien sûr, mon expérience personnelle est liée se rend compte des différences culturelles. La à mon expérience professionnelle. La question, par exemple du patrimoine a motivé mon choix pour cette agence. Je suis donc heureuse de cette approche. D’une manière générale, j’ai été assez surprise de ce stage. Pourtant sans attentes particulières, je ne me rendais pas compte de la complexité et de la diversité auxquelles j’allais avoir à faire. En outre, l ‘expérience du stage est bien sûr marquée par son lieu : l’Inde. Le quotidien à l’agence est naturellement marqué par la culture du pays. La hiérarchie est très palpable, des workers au patron, j’ai une large vision sur ce que sont les classes dans ce pays de contrastes. Mais c’est lors de nos escapades à Delhi ou ailleurs dans le nord de l’Inde que l’on

ville n’a presque rien à voir, les déchets, la foi, les couleurs, les odeurs… Nombre d’aspects se dégagent et m’interpellent, me choquent ou m’attendrissent . On ne peut pas comprendre l’Inde ou éprouver l’Inde avant d’y avoir été. Et je ne peux pas résumer, ni même avancer combien cela me touche et me questionne tous les jours passés ici. Pour une occidentale, ce pays regorge de mystères, mais aussi de spontanéités. C’est un bazarre magnifique, une anarchie joyeuse, des non sens. Je ramènerai des images, des scènes principalement urbaines hors du commun et pourtant usuelles ici qui marqueront, j’en suis sûr mes perceptions, ressentis et ma relation à ce qui m’entoure.

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L’expérience personelle


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