LB n°72 : /FORÊT/

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SOMMAIRE

L’histoire de Robin des Bois p.4-7

Tree hugging p.8-11

Quelle est votre forêt préférée? p.12

Une forêt bleue de papier petite histoire du cyanotype p.13-15

Horoscope p. 16-19

Mots croisés p.20-21

Top 10 des meilleures forêts fantastiques p.22-27

Mens Sana à l’orée du Mois de la forêt p.28-29

ENT p.30-33

Réponses mots croisés p.34

Home Tour by Fibule p.35

EDITO

Lectrices et lecteurs, bonjour !

Ce mois-ci, le Louvr’Boîte s’associe tout spécialement au club Mens Sana, afin de vous proposer un numéro dédié au thème de la forêt ! Les examens approchant à tout petits pas (promis, on n’en parle pas trop), voilà une petite bouffée d’oxygène, pour faire votre photosynthèse et vous détendre en bonne compagnie.

Au programme, de quoi satisfaire votre curiosité avec une petite découverte versifiée du tree-hugging, une activité à la fois dangereuse et sympathique… puis une exploration de la figure de Robin des Bois. Comme toujours, les mots croisés sont également au rendez-vous ! Et ne manquez pas le très chouette article que vous a réservé dans ces pages votre AMAP préférée… ni les publications sur notre site louvrboite.fr, qui vous réservent d’autres très belles surprises (comme la rubrique mode !).

Belle lecture à tous !

Marie et Cassandre, les rédactrices en chef

Louvr’Boîte

Quatorzième année

N°72, 0,50€

Directrice de publication : Cassandre Bretaudeau

Rédactrice en chef : Marie Vuillemin

Responsable communication : Raphaëlle Billerot--Mauduit

Maquette : Mélissande Dubos, Lilou Feuilloley, Coralie Gay, Blandine Adam, Noémie Carpentier, Romane Demonet

Couverture : Solal Couturier

Ont contribué à ce numéro : Blandine Adam, Cassandre Bretaudeau, Coralie Gay, Djama Espinola Serrano, Dylan Brune-Armessen, Elio Cuillère, Flora Fief, Johanna Ruyant, Lilou Feuilloley, Lilou Corbet, Louise Gaumé, Lyse Debard, Marie Vuillemin, Mathilde Bailly, Mélissande Dubos,

Naïs Ollivier, Noémie Carpentier, Raphaëlle Billerot--Mauduit, Suzanne Gauthier, Suzanne Floc’h, Olivia Valensi.

Ecole du Louvre, Bureau des élèves, Porte Jaujard, Place du Carrousel, 75038 PARIS CEDEX 01. Louvrboite.fr

Courriel : journaledl@gmail.com

Facebook : fb.com/louvrboite

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ISSN 1969-9611. Imprimé sur les presses de l’Ecole du Louvre (France). Sauf mention contraire, ©Louvr’Boîte et ses auteurs.

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L'histoire de Robin des Bois

Il est impossible que vous n’ayez jamais entendu parler du bandit le plus célèbre et sûrement le plus apprécié au monde : Robin des Bois ! Cette personnalité hors du commun a d’ailleurs été maintes fois présentée dans la littérature avec notamment les romans d’Alexandre Dumas et de Sir Walter Scott ou encore au cinéma dès le début du XXe siècle en passant par Sean Connery (La Rose et la Flèche, 1976) sans oublier l’incontournable version de Disney en 1973. Mais qui est réellement Robin des Bois et d’où vient sa légende ? C’est ce que nous allons voir maintenant.

Les origines de Robin des Bois ou plutôt Robin à la capuche

La première attestation écrite mentionnant Robin des Bois date de 1377, dans un poème de William Langland intitulé Piers Plowman : « Même si je devais mourir aujourd’hui, je ne pourrais ouvrir les yeux. Je ne connais pas correctement mon Paternoster, tel que le psalmodie le prêtre, mais je connais les rimes de Robin des Bois ». Les aventures autour de la figure de Robin des Bois étaient racontées principalement à l’oral, via des chansons populaires dont les plus anciennes traces remontent quant à elles au XIIIe siècle. En effet, Robin est dans un premier temps un personnage associé à la culture populaire et par conséquent se présente comme étant lui-même membre des couches inférieures de la société.

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Il est difficile de savoir s’il s’agit d’une seule et unique personne ayant réellement existée. Même si cela était le cas, après des siècles de transmission orale, les propos originaux ont fortement été déformés et sûrement plusieurs mythes ou récits ont fusionné. Une des difficultés liées à la quête du Robin originel est que le nom Robert Hood (Robin étant le diminutif de Robert) était extrêmement répandu au Moyen Age. L’historien Joseph Hunter a, lui, proposé un certain Robyn Hode, un valet de la cour d’Edouard II qui en 1324 s’en va vivre dans la forêt. Mais tout cela ne reste que supposition. Quoi qu’il en soit, le vrai nom de Robin est « à la capuche », la traduction de « Hood » et non « des Bois », ce qui est nettement moins stylé je vous l’accorde. Cela serait en partie dû aux diverses transcriptions écrites de la légende notant «Wood » à la place de « Hood », ce qui a pu porter à confusion !

Quant à sa localisation, elle-même fait débat. Tout le monde a bien sûr entendu parler de la forêt de Sherwood où Robin est considéré comme un héros local avec comme repère le célèbre Major Oak, « le chêne majeur » (même si à l’époque de Robin des Bois, il ne devait pas encore être bien grand !). Néanmoins, plusieurs textes médiévaux le situent à Barnsdale, notamment dans La geste de Robin des Bois écrite au XVe siècle, constituant le récit le plus long sur Robin. Il est tout à fait possible qu’il s’agisse en réalité de deux cycles narratifs différents qui ont fusionné avec le temps, ayant à chaque fois comme thème central la figure d'un hors-la-loi contre l’autorité.

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Robin des Bois, un outsider de la société médiévale

Comme dit précédemment, Robin des Bois est à l’origine une figure populaire présente principalement dans les sociétés paysannes du Moyen Age, à l’oral (la population étant à l’époque fortement illettrée). Cela s’inscrit dans une pratique courante de perpétuer la vie d’un personnage hors du commun (même si ici hors la loi). Étant à l’origine un simple brigand, le poids de la culture et de la mythologie celtiques dans les légendes a aussi contribué à déformer le mythe originel en accordant des capacités et une force sûrement bien supérieures à Robin (par exemple ses capacités divinatoires).

Robin des bois est un anti-héros très apprécié de la population rurale. En effet, il serait lui-même un yeoman, à savoir un membre de la classe paysanne « intermédiaire » médiévale, libre, où l’aspect militaire et notamment le maniement de l’arc est très important (mentionné dans La Geste de Robin des Bois). Fier de sa classe sociale, il se situe en dehors des normes de la société médiévale d’où l’intérêt que lui portait le peuple. Il représente le défenseur des paysans et surtout des yeomen sans encourager une quelconque violence gratuite et défendant les « bons ». Ainsi, la forêt devient en quelque sorte le royaume utopique de Robin, un endroit où on pouvait fuir ces normes sociales, atteindre une forme d’équité dans une société féodale trop hiérarchisée. Il s’affiche comme une figure de résistance contre l’ordre religieux et civique du Moyen Âge, jusqu’à devenir une expression au XVe siècle pour parler des brigands dont certains choisiront même comme diminutifs les noms de personnages du récit, comme Robert Stafford en 1417 alias « Frère Tuck ».

La transformation progressive du mythe jusqu’à aujourd’hui

Comme nous l’avons vu, le Robin médiéval n’était pas un noble ! Il s’embourgeoise très tardivement au XVIIe siècle après plusieurs siècles d’évolution populaire. C’est en effet sous l’ère Tudor, sous la plume du dramaturge Anthony Munday que Robin devient un seigneur. Il s’agit d’une récupération des classes supérieures.

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Au XIXe siècle, Sir Walter Scott en fait même un défenseur de la nation britannique quasi nationaliste dans son roman Ivanhoé. Pareil du point de vue de la romance entre Robin des Bois et la très chère Marianne (et bien sûr vous avez tous la chanson de Brian Adams dans la tête) mais encore une fois celle-ci est assez récente, Marianne étant associée à l’origine à frère Tuck et plutôt perçue comme une… catin ! Enfin, le film d’animation de Disney propose aussi une version avec diverses inspirations dont le Roman de Renart et bien moins violente que certaines versions médiévales !

En tout cas, la figure de Robin des Bois illustre parfaitement les évolutions culturelles et sociales, ainsi que celle des mythes et légendes populaires à travers le temps.

Raphaëlle

Billerot- - Mauduit

Sources

Julio Rubèn Valdès Miyare. « Robin des Bois, le Brigand héroïque », dans : Histoire et civilisations, 2021. Disponible en ligne.

Esther Buitekant. « Quelle est la véritable histoire de Robin des Bois ? », dans : Géo, 2021. Disponible en ligne.

Nota Bene. La vérité sur Robin des Bois, 2021. Disponible sur Youtube.

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tree-hugging

Une pratique pas si inoffensive que ça....

Le tree-hugging est une pratique qui, selon certains, est ridicule

antécédents antiques : Pline et les forêts de résineux pour les phtisiques.

Elle se rattache à la sylvothérapie, Médecine parallèle qui en laisse plus d'un incrédule.

Elle se base en partie sur des études

Qui montrent qu ' une promenade en forêt Aide à lutter contre le stress, les turpitudes, Apprend à prendre le temps de respirer.

Mais les néophytes doivent se départir de leur naïveté

Car les arbres, parfois, sont réticents

Ils se défendent souvent rudement

Au Japon :

1982 : l'Agence forestière du Japon l'intègre dans ses préconisations pour avoir une bonne hygiène de vie.

2012 : 5 millions de promeneurs sur les parcours japonais de sylvothérapie

2020 : 65 bases de sylvothérapie

I !
inventoriées 8

tangere revisité

Si vous ne voulez pas finir comme ce pauvre Saint Sébastien de piques tout hérissé évitez de vous amouracher du figuier de barbarie, un sacré chlorophyllien !

Ce ne sont pas tant de ses épines qu ’il faut se méfier mais de ses glochides qui, malines tels des hameçons, sont si

A été un signe divin donné aux Aztèques pour fonder leur capitale, Tenochtitlan : un aigle perché sur un figuier de barbarie sur un rocher au milieu d’un lac)

glochide : coussinet d'aiguillons hyper fins se détachent au moindre contact très irritants

aussi présentes dans les variétés inermes, sans épines

1) Qui s’y frotte s’y pique, ou le noli me
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Si vou quoi q le gym cet ur

urticacé = frérot des orties, ça annonce la couleur…

Cet arbuste d’Australie vous fera souffrir savamment :

Touchez ses feuilles recouvertes d’une myriade d’aiguillons hypodermiques Dards qui, dans votre chair, resteront 6 mois durant

Et laissez-vous injecter des peptides neurotoxiques (les mêmes substances que les araignées et scorpions) pour sentir l’effet conjugué d’une brûlure à l’acide et d’une électrocution

Mais l’Australie n ’ a pas le monopole des espèces arboricoles dangereuses pour les tree-huggers, A la bonne heure !

En Amérique Centrale, le mancenillier par le Guinness Records a été désigné arbre le plus dangereux au monde : il peut, par simple contact avec sa sève, rendre des personnes moribondes

2) Ne m'approche même pas ou il t'en cuira, ou les 7 plaies d’Egypte
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A éviter comme la peste par temps de pluie Celle-ci Comme je ne dé

Gustave Flaubert l'évoque dans la lettre de rupture de Rodolphe, amant d'Emma Bovary :

« il se reposait à l'ombre de ce bonheur idéal, comme à celle du mancenillier, sans prévoir les conséquences ».

Cela en dit long sur la toxicité du personnage...

3) Quand la faune s’en mêle ou un énième Don’t touch me now !

En E des et pi Les sont et vo et le vos

Ami lecteur, ami tree-hugger, prends donc ton mal en patience et lors de ta prochaine randonnée ne te départis pas de ta méfiance sans pour autant tes escapades sylvestres abandonner !

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Blandine
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Une forêt bleue de papier : petite histoire du cyanotype

Que seraient les forêts sans leurs fougères, timides mais essentielles ?

Probablement ce que seraient les cyanotypes sans Anna Atkins. Cyanotypes, me dites-vous ? Une technique d’impression photographique, dont l’invention remonte à 1842, et qui se base sur le mélange de citrate d’ammonium ferrique (vert !) et de ferricyanure de potassium (rouge !). Les plus malins d’entre vous auront déjà repéré un peu partout dans ce paragraphe la racine “cyano-”, du grec kúanos, qui désigne le bleu. Les moins réveillés sont peut-être déjà un peu terrassés par tous ces termes scientifiques ignominieux, et par ce gloubi-boulga de couleurs… ne tournez pas la page, j’explique.

Pteris Aquilina, Anna Atkins, Museum of Fine Arts, Houston
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1842. Le chimiste et physicien John Herschel appartient à ces 1842. et Herschel nombreux esprits du XIXe siècle s’intéressant à la fixation de nombreux esprits du XIXe siècle s’intéressant à la fixation de l’image. Le calotype de Talbot, le daguerréotype de Daguerre, l’image. Le calotype de le daguerréotype de Daguerre, l’héliographie de Niépce ont alors déjà rythmé l’actualité l’héliographie Niépce déjà rythmé scientifique. Herschel fait, lui, la découverte d’un procédé scientifique. découverte procédé révolutionnaire par sa simplicité d’utilisation et sa rapidité et d’exécution. Le mélange de la poudre rouge et de la solution verte de la poudre de la solution est appliqué sur une feuille de papier dans l’obscurité, qui est de dans l’obscurité, qui mise à sécher. Un négatif photographique est ensuite posé sur le papier, lui-même exposé de longues minutes au soleil. Puis la minutes feuille est rincée : la couleur vert pâle se change en un profond un bleu de Prusse, et le négatif apparaît en blanc sur le papier. Le bleu blanc cliché photographique est là ! Pour un daltonien, il y a de quoi s’y ! de perdre, mais pour Herschel, c’est enfin la grande invention. Une pour conférence se tient en 1842 devant la Royal Academy, et c’est la se en Academy, consécration. Herschel se sert toute sa vie de la technique pour reproduire ses notes de travail, et de nombreux architectes et reproduire ses notes de travail, et de nombreux architectes et ingénieurs font de même pour leurs plans. ingénieurs font de même pour leurs plans.

Mais le cyanotype n’aurait pas connu son extraordinaire fortune sans le destin d’une botaniste, Anna Atkins. A une époque où les descriptions écrites des plantes, parfois imprécises, bloquent la recherche sur les végétaux, Atkins perçoit tout de suite le potentiel de la nouvelle invention. Il suffit de remplacer le négatif par une plante séchée… et il devient possible de produire des clichés photographiques de diverses espèces ! Les silhouettes d’une fougère ou d’un pavot se dégagent en blanc sur le fameux fond bleu intense. Une étiquette d’identification et le tour est joué : le cyanotype devient le meilleur ami des botanistes. Anna Atkins se trouve ainsi être la première personne à publier un livre illustré de photographies, centré sur les algues des côtes britanniques. Les forêts aquatiques ont aussi leurs charmes…

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Chondrus Crispus, Anna Atkins,1843-1853, Rijksmuseum

Si votre attrait pour les monuments historiques dépasse celui que vous portez aux sciences, sachez que le cyanotype est également utilisé au XIXe siècle afin de photographier les églises de Paris. Henri Le Secq, proche de Viollet-le-Duc et collectionneur de ferronnerie (les Rouennais, vous savez de quoi je parle), est aussi le féru photographe du gothique de France, qu’il passe au crible du cyanotype. La barbe calamistrée du prophète Nahum à Amiens, les élégantes vierges sages de la cathédrale de Strasbourg nous fixent, noyées dans un bleu onirique et curieux. De la forêt de fougères à celle de Notre-Dame, il n’y a qu’un pas ! Et pour ceux qui sont plutôt charmés par le décadentisme, le comte Robert de Montesquiou est lui aussi un grand adepte de la technique. Il se met en scène dans des autoportraits grimés, tantôt en Bouddha, tantôt en saint JeanBaptiste, ornés de rehauts d’argent aux aspects byzantins.

La couleur bleue du cyanotype finit cependant par lui porter préjudice : considérée comme trop artificielle, elle fait peu à peu tomber en désuétude le procédé. Cosmétique, inutile, superficielle, la couleur ? Ce n’est pourtant pas ce que pensent les frères Lumière, lorsqu’ils déposent en 1903 le brevet de l’autochrome : la première photographie en couleur, fabriquée grâce à de la fécule de pommes de terre. Encore un nouveau procédé photographique pour capturer la forêt, comme le prouve la sublime collection Julien Gérardin, pleine d’arbres en fleurs et de clairières mélancoliques, entièrement numérisée par l’ENSAD de Nancy. Alors, pour capturer la grâce timide d’une fougère, plutôt bleu chimique ou fécule de patate ?

→ Si le cyanotype vous a parlé, n’hésitez pas à explorer l’exposition virtuelle de la BnF, “Portraits/Visages”, ou à lire la délicate fiction autobiographique L’Anglaise d’Azur, écrite par Gabrielle de Lassus Saint-Geniès.

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Le Stryge, Charles Nègre, 1853
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Top 10 des meilleures forêts fantastiques

" Dans les religions, les mythologies et les littératures occidentales, la forêt se présente comme un lieu (...) où les perceptions se confondent, révélant certaines dimensions cachées du temps et de la conscience." ~

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La forêt de Brocéliande (légendes païennes et chrétiennes)

Apparue dans les écrits à la période médiévale, la forêt de Brocéliande s'étend sur les territoires de l'Ille-et-Vilaine et du Morbihan. Seulement ce n 'est pas une forêt comme les autres. De Chrétien de Troyes à la fin du 12e siècle aux auteurs du 19e siècle, les écrivains y ont placé les protagonistes d e la légende du roi Arthur (une période que les historiens datent au 5e siècle de notre ère environ) et ensuite ceux des chevaliers de la Table Ronde. Il se peut donc que vous croisiez le magicien Merlin ou la fée Morgane au détour d'un chemin, ou que vous nagiez avec la fée Viviane dans son lac. Mais la forêt de Brocéliande regorge également de petites créatures tels des korrigans, des lutins ou des fées qui pourraient bien tenter de vous jouer des tours !

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La forêt de Sherwood (Robin des bois)

Cette grande forêt dans le comté de Nottingham en Angleterre aurait été le lieu de retraite de Robin des Bois, le célèbre justicier, voleur des riches pour redonner aux pauvres. Au cœur de la forêt se trouve même le Major Oak, un immense chêne qui aurait été le lieu de repère de Robin des Bois. Cet arbre aurait entre 800 et 1 000 ans et pèserait 23 tonnes. De quoi avoir vu passer de nombreuses générations d'hommes souhaitant suivre les traces de ce célèbre personnage !

Faisons honneur aux grands maîtres et retournons aux sources. Tout s 'entremêle dans cette forêt le temps d'une nuit : deux couples d'amoureux transis, un roi des Elfes et une reine des fées en conflit, un lutin malicieux qui se rajoute à ce beau mélange et un groupe de comédiens amateurs pour peaufiner tout ce chaos. La forêt est dans cette œuvre le lieu de la confusion et du désordre et à ce titre, les personnages y évoluent principalement la nuit, opposée au jour où la raison règne. Une œuvre qui contribue à renforcer l’image et la symbolique originale de la forêt, remplie d’étranges personnages.

La forêt d'Obéron et Titania (Le Songe d'une nuit d'été, William Shakespeare)
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La Forêt Noire ou "Mirkwood" (Le Seigneur des Anneaux, J.R.R. Tolkien)

Ici nous mettons à l'honneur le grand maître de la fantasy (oui l'auteur est très partial et l'affirme). Cette forêt anciennement nommée à juste titre "Vert-Bois-le-Grand" devient dans l'œuvre du Hobbit l'archétype de la forêt sombre et dangereuse, qui sera un motif récurrent dans les romans fantastiques. La compagnie de Nains accompagnée de Bilbo doit traverser cette immense forêt (la plus importante de la Terre du Milieu) pour rejoindre la montagne solitaire. Les arbres sont noirs et tortueux, cachant toute lumière aux marcheurs qui avancent en respirant un air lourd et vicié, semant le trouble dans leur esprit. Ils finissent par se perdre et se faire momifier dans les toiles gluantes d'araignées géantes avant de se retrouver dans les cachots souterrains des Elfes de la Forêt Noire. Un plaisir que nous laissons volontiers à ces chers Nains !

Les bois de la Lothlorien (Le Seigneur des Anneaux, J.R.R Tolkien)

Comment ne pas aborder la relation de communion qu 'entretiennent le peuple des Elfes avec la nature ? Les bois de Lothlorien sont à l'image de leur belle dame Galadriel. Leur beauté reste inégalée en Terre du Milieu. Les feuilles des arbres sont dorées et lorsqu'elles tombent en automne, les sentiers sont comme des rivières d'or. Ils sont une reconstitution du jardin du Vala Lorien (l'équivalent d'un dieu) en Valinor, la terre des Valar que Galadriel a connue avant de partir pour la Terre du Milieu (presque 10 000 ans avant le Seigneur des Anneaux). Le jardin de Lorien est un havre de paix et de sérénité pour l'âme, une vision qu ' a magistralement rendu Peter Jackson dans son adaptation filmographique de la célèbre trilogie. 24

La forêt interdite (saga d'Harry Potter, J.K. Rowling)

Cette forêt qui borde le château de Poudlard peut certainement être comparée à un canif multifonction. Au fond de ces bois sombres et brumeux, on y trouve toutes sortes de créatures magiques : des licornes, des centaures, parfois des loups-garous, des araignées géantes (mais pourquoi toujours ces horribles bêtes ?), des hippogriffes, en passant par un demi-géant caché par Hagrid et le spectre de Voldemort. Et on y envoie les élèves expier leurs heures de retenue en toute connaissance de cause...

Oseriez-vous sortir la nuit dans le château au risque de vous faire prendre ? (sans cape d'invisibilité bien évidemment !)olontiers à ces chers Nains

La forêt de Kaminoyama (Mon voisin Totoro, Studio Ghibli)

Cette forêt japonaise au nord de Tokyo n 'est pas fantastique à proprement parler mais sa célébrité a été faite par Hayao Miyazaki, le créateur des films d'animation du studio Ghibli. En effet elle a été la source d'inspiration principale de la forêt jouxtant le village où habitent les jeunes protagonistes du film "Mon voisin Totoro". Le réalisateur s ' y promenait beaucoup, ayant habité dixhuit ans dans cette région. Cette forêt a donc gagné un éminent protecteur puisque Hayao Miyazaki s 'est profondément engagé à la protéger pour revitaliser cette région et préserver son environnement. Peut-être cela permettra-t-il à une petite famille

Totoro de s ' y installer...

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Disney)

La forêt de Tulgey (Alice au Pays des Merveilles, Studio

Pour tous ceux qui ont également été traumatisés par ce dessin animé, cette forêt n 'est pas la chose la plus folle que l'on peut y voir mais elle contient certainement quelques pépites un peu étranges. Dans une atmosphère sombre (vous commencez à voir le motif redondant n 'est-ce pas ?), Alice y rencontre une famille de canard-klaxons, une paire de lunettes sur pattes (les miennes doivent également être de cette espèce vu qu 'elles disparaissent constamment), des oiseaux-parapluies et même un hibouaccordéon ! Mais celui qui donne toutes ses lettres de malaise à cette forêt est sans conteste le célèbre chat du Cheshire dont le sourire narquois continue de briller dans le noir...

La Forêt Enchantée (La Reine des Neiges 2, Studio Disney)

Voi qui y pén avant qu ' e lus en sor : une bou er les che nts de pier ar un cheval aquatique peu sociable. Heureusement qu un gentil et adorable petit lézard tout chaud est là pour vous tenir compagnie.

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La forêt de Pandora (Avatar, James Cameron)

connecter. Tout cela porté par les effets spéciaux cinématographiques qui ont fait la célébrité du film Avatar.

Comme d'habitude, nous accordons un petit aparté à la manière "Watch Mojo" pour une forêt des plus intrigantes que vous ne connaissez peut-être pas : la forêt de Scissy. Cette dernière serait une forêt mythique implantée dans la baie du mont St-Michel, un lieu du raz-d

1764-184

BRETAUDEAU

u e e a t t s e e
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Cassandre

Mens Sana à l’orée du Mois de la forêt

Chères Édléiennes, chers Édléiens, en ce début d’année, Mens Sana a le plaisir de vous annoncer le lancement d’un nouveau projet : le Mois de la forêt !

Du 27 février à la mi-mars, votre AMAP préférée se mobilise autour de ces espaces remarquables que sont les forêts.

Ainsi la forêt se révèle comme un thème idéal pour mêler art et écologie, ce qui constitue notre première motivation dans le choix de ce sujet.

Lorsque l’homme moderne est arrivé en Europe, il y a environ 45 000 ans, notre continent était couvert de forêts primaires, exception faite de quelques sites. Pendant longtemps, l’espèce humaine reste en adéquation avec son environnement, et vit en tant que chasseur-cueilleur. L’apparition de l’agriculture modifie le paysage, la forêt devient alors le lieu sauvage, qui s’oppose aux lieux de culture, humains. Tantôt nourricier, tantôt vital pour se chauffer, ce dédale de végétation n’en reste pas moins mystérieux et redouté.

Abri idéal pour les bandits en fuite, haut lieu de légendes et de superstitions en tout genre, la forêt est, en somme, un excellent vecteur d’inspiration.

Il est périlleux d’essayer de recenser toutes les iconographies d’arbres et forêts, tant ces sujets sont omniprésents. Quand les artistes se sont-ils intéressés aux arbres en tant que tels ? La première représentation antique d’un jardin arboré est probablement la peinture murale conservée au British Museum de la tombe de Nébamon,

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présentant un bassin de lotus. Les arbres entourent le bassin avec la perspective rabattue typique de cet art. Le jardin de Nébamon est à la fois un témoignage des pratiques agricoles de l’Égypte ancienne, car on

peut y reconnaître chaque essence d’arbre, et un symbole de la vie dans l’au-delà, les arbres accueillant la présence divine (une déesse est présente sur la représentation à droite).

Convaincu(e) par l’intérêt de la thématique ?

Dans le but d’approfondir le sujet, plusieurs évènements vont ponctuer le mois de mars. Mens Sana vous proposera notamment

•une médiation intitulée  «Le chant des forêts» au Maif Social Club, le jeudi 2 mars de 17h à 18h.

•une projection de film en partenariat avec le Ciné club le mercredi 8 mars.

Vous rêvez d’acquérir un titre de noblesse et votre forêt personnelle ? Mens Sana a ce qu’il vous faut : nous aurons la joie de vous convier à un concours artistique dont le premier prix vous changera en Lord écossais. Eh oui, rien que ça !

Tout ceci sera bien sûr accompagné de publications inédites sur des artistes ou des problématiques précises. Rendez-vous sur notre page Instagram ainsi que sur le blog de l’AMAP.

Enfin retrouvez la suite de cet article sur le site

Louvr’boîte.fr.

Alors ? Prêts pour ce mois de la forêt en notre compagnie ? À très vite,

L’équipe de Mens Sana 29

Si d’aventure, il vous venait à l’idée de vous promener dans l’une des grandes forêts de la Terre du Milieu, prenez garde aux « bergers des arbres » !

Ce nom poétique est celui donné aux Ents, ces géantes créatures végétales qui vous ont probablement marqués lorsque vous avez regardé la trilogie du Seigneur des Anneaux. Rappelez-vous, ces arbres doués de paroles et du mouvement qui descendent de leur forêt sur une incroyable musique attaquer l’Isengard dans le film Les deux tours

Le mot « Ent » signifie « géant » dans la langue des Rohirrims (le peuple du Rohan) car ces créatures étaient en effet très grandes, hautes de plusieurs mètres comme les arbres au milieu desquels ils vivaient. Pour comprendre l’histoire de leurs origines, il faut remonter bien longtemps avant la guerre de l’Anneau, plusieurs millénaires en arrière, lorsque les Elfes, les Hommes puis les Nains furent créés.

Les Elfes et les Hommes furent modelés entièrement par l’esprit d’Ilúvatar, qui signifie « Père de Tout ». Il est le grand Être unique à l’origine de toute la création. Il a la capacité d’insuffler la Flamme Impérissable qui donne la vie et le libre-arbitre, ce que nous appelons l’âme, et il observe le monde depuis le Vide (oui je sais, ça vous rappelle quelqu’un et vous avez également l’image d’un vieillard barbu omnipotent). Avant cela, Ilúvatar avaient également créé les Ainur (« les Saints ») qui l’aidèrent dans sa création du monde. Certains s’éprirent de cette création et y descendirent en s’incarnant sous forme anthropomorphe.

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Les quatorze plus puissants devinrent les Valar, les puissances tutélaires d’Arda, et les autres devinrent les Maiar, leurs serviteurs (bien que je préfère penser à eux comme à des aides de camps). Sauron, Gandalf, Saruman et Radagast sont d’ailleurs des Maiars.

Aulë était le Vala qui affectionnait et protégeait la terre et ses richesses intérieures. Il était un grand forgeron et orfèvre et il eut l’idée de créer son propre peuple qui partagerait ses passions. Il demanda donc à Ilúvatar d’insuffler la vie à ses créations, des êtres petits mais résistants et habiles de leurs mains : les Nains étaient nés.

Aulë était marié à Yavanna, la Valië de la faune et de la flore. Cette dernière, en voyant tous ces peuples vivre sur la Terre du Milieu au milieu des forêts qu ’elle chérissait tant et la création de son mari, souhaita qu’il y ait également un peuple pour aimer et protéger la flore dont personne ne semblait se soucier. Ilúvatar accéda à sa requête et insuffla la vie aux Ents qui peuplèrent les forêts du monde.

Ce peuple fut donc à l’image des végétaux. Ils étaient également lents, tant dans leur démarche, leurs émotions que dans leur langue, l’entique, répétitive et agglutinante qu ’ eux seuls pouvaient prononcer. Les Ents pouvaient même tomber dans une léthargie, comme un long sommeil où ils s ’enracinaient dans le sol et avaient tout l’aspect d’un arbre. Ils appréciaient beaucoup la compagnie des Elfes pour leur respect et leur amour de la nature. Ils parlaient même le quenya entique, leur propre version du Haut-Elfique. Sensibles et tout autant créatifs que les autres peuples de la Terre du Milieu, ils créaient et récitaient des poèmes qui avaient bien souvent pour thème principal la nature.

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Cependant il ne restait qu ’ une cinquantaine d’Ents lors de la guerre de l’Anneau car les Ents-femmes avaient disparu trois millénaires plus tôt, à la fin du Deuxième Âge. D’après un chant créé par J.R.R Tolkien, elles seraient parties habiter les rivières de la Comté des Hobbits car elles préféraient les plaines aux épaisses forêts. Le gardien de la forêt de Fangorn est Sylvebarbe, que Merry et Pippin rencontrent après s’être évadés des Orcs. Cet Ent est l’un des trois plus anciens Ents en Terre du Milieu. Très attaché à protéger sa forêt, il mène la plus grande attaque de l’histoire des Ents contre le magicien Saruman qui avait détruit une partie de la forêt pour créer des armes.

Il y a peu de chances que vous puissiez croiser un Ent en vous promenant mais au cas où cela serait le cas, je vous propose un petit poème sur la forêt elfique de la Lothlórien que vous pourrez lui déclamer pour ouvrir la conversation.

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Lothlórien, ta beauté éclaire notre terre

Tel un Silmaril, de lumière et de mystère. Lórien, les années s’écoulent autour de toi Sans altérer le sublime de ton éclat.

D’Irmo, tu inspires tes chemins et jardins, Pourtant seul Anár de feu traverse ton sein, Perçant ce voile vert, prisme aux milles reflets. Les yeux levés, tous se taisent avec respect.

Tes hautes colonnes brunes sont magnifiées D’escaliers aux rambardes finement sculptées, Tes feuilles dorées de coupoles ciselées, Tes sinueux sentiers d’une pluie mordorée.

Etranger, écoute le murmure de l’eau, La caresse du vent, la mélodie des mots. Comme la lune, le chant des Elfes se lève Proposant aux tourments de ton âme une trêve.

Etranger, marche dans ces avenues d’or Et déambule jusqu’à la prochaine aurore. Puis, lorsque les rayons déclinent, allonge-toi, La voûte céleste de la nuit s ’offre à toi.

Cassandre BRETAUDEAU

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Crédits

couverture : © Solal Couturier

p.4-6 : © canva

p.8-11 : © canva ;© pixabay

p.13 : ©Houston, Museum of Fine Arts /Anna Atkins, Pteris Aquilina ;

p.14 : ©Rijksmuseum /Anna Atkins, Chondrus Crispus, 1843-53 ;

p.15-19 : © Wikipedia Commons

p.20 : ©Aurélie Deladeuille (2009) +Djama (2023)

P.22-27 : © Canva

p.28-29 : © The Trustees of the British Museum, licence CC BY-NC-SA 4.0 ; © The British Museum, Londres, Dist. RMN-Grand Palais / The Trustees of the British Museum ; © Wikipedia commons ;© Lawrence OP via Flickr, licence CC BY-NC-ND 2.0 ; © J-P Dalbéra via Flickr ; © Grégory Lejeune via Flickr ; © J-P Dalbéra via Flickr,

p.30-33: © Blandine Adam ; © canva

p.35 : © Lilou Feuilloley

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