Exils Livret de visite

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25 septembre 2024 –20 janvier 2025

J’arrive en étranger d’un très lointain pays, Après mille revers ; aux champs ni dans la ville Pour lors je ne connais aucun des habitants.

Ulysse, dans le palais d’Alcinoüs L’Odyssée

livret de visite

« (…) j’écris d’un lieu d’exil et d’un pays barbare

Dans un temps incertain et plein d’adversité

Et le plus étonnant est que j’écrive encore

Que ma main triste trace des signes (…). »

Marie Darrieussecq, Tristes pontiques, 2008, d’après une adaptation libre de Pontiques et Tristes d’Ovide, « Livre III », 14

Le mot de la commissaire

É voquer l’exil, tous les exils, est un sujet douloureux. Il forme un motif d’autant plus émouvant qu’il nous concerne tous. Le thème, d’une actualité vibrante, plonge au plus loin de notre histoire humaine. Les grands textes littéraires et poétiques nous parlent d’exil.

Lesaviez-vous?

Le motif de la couverture

s’inspire d’un léger bateau de papier plié, visible dans l’introduction de l’exposition.

Offert au Mucem - Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, à Marseille, par l’association

SOS Méditerranée, il attire l’attention sur les risques pris par les personnes fuyant leur pays sur des embarcations précaires.

SOS Méditerranée organise des opérations de sauvetage en mer avec des navires d’assistance.

L’exposition a été conçue comme une manifestation sensible, consacrée à la création artistique d’hier et d’aujourd’hui. Elle réunit des œuvres de très grands artistes, ayant connu l’exil. Elle se déploie de manière thématique, afin de permettre à chacune et à chacun des visiteurs d’accomplir son propre périple. La dimension historique est présente dans l’attention accordée à chacune des aventures humaines ici évoquées.

L’exil s’articule comme un récit de soi, tissé de renoncements et de possibilités, d’arrachements et de renouveaux.

Au centre, un espace propose à tous, petits et grands, de s’asseoir, lire, contempler ou échanger. Une invitation spécifique a été faite aux habitants de notre territoire, en lien avec plusieurs structures du département et les étudiants de l’École du Louvre, leur proposant de prêter, le temps de l’exposition, un objet symbolisant à leurs yeux l’exil qu’eux-mêmes ou leurs aïeux ont vécu.

Le mot du scénographe

Notre projet scénographique pour l’exposition

EXILS Regards d’artistes s’articule autour d’un parcours ouvert dans lequel le visiteur est libre de déambuler d’une section à l’autre en découvrant le corpus d’œuvres particulièrement sensibles du programme muséographique. Nous posons un principe majeur pour accompagner le propos de l’exposition en faisant de la scénographie un élément structurant du cheminement.

Le parcours se construit ainsi autour d’un centre d’où convergent les cimaises*, proposant un dialogue entre les œuvres anciennes et les installations* contemporaines parfois monumentales. Le tout crée alors un ensemble cohérent basé sur une architecture en étoile articulée autour de ce point de rassemblement du visiteur, faisant un écho symbolique à un point de divergence ou de convergence des

« multiples chemins de l’exil ». Ce point central dans l’exposition est un espace de rencontre avec une assise, comme un poste d’observation qui permet de balayer toutes les sections du regard. Cet épicentre devient un espace de rassemblement physique, un espace pour échanger les expériences de visite.

Ici convergent tous les chemins et chacun peut s’y arrêter pour observer le paysage de l’exposition, faire une pause, recommencer le parcours à son gré.

*Cimaise mur sur lequel sont accrochées les œuvres

*Installation : œuvre d’art contemporain, dont les éléments s’organisent dans l’espace d’exposition à la manière d’un environnement

l a n de l ’exposition

Créer en exil, entre deux mondes

Dominique de Font-Réaulx
Maciej Fiszer

L’exil, une destinée humaine

Écrit par l’eau : tel est le poétique mode opératoire de cette œuvre. Plongés par l’artiste dans la Méditerranée, en différents sites, les carnets sont ensuite mis à sécher. Chacun garde la trace des histoires murmurées par les vagues. La présentation de ces cahiers se renouvelle à chaque exposition.

Au visiteur d’imaginer ces récits !

Le mot de l’artiste

U ne exposition n’est pas pour moi un lieu hermétique, mais un lieu ouvert aux dynamiques et incertitudes du monde. Surtout, avec la thématique de l’exil, l’exposition devient une expérience à part entière, riche d’inconnus à explorer. Mon travail ouvre à chaque réactivation une nouvelle constellation de possibles, selon le contexte, le lieu et les personnes qui l’activent : ici à Lens, c’est par la proximité de la Manche et l’actualité des migrations contemporaines. L’architecture et l’agencement du musée me permettent aussi de créer de nouvelles associations d’idées et de conversations.

Written by Water (carnets), Marco Godinho (Salvaterra de Magos, Portugal, 1978), 2013–2024 (toujours en cours), carnets immergés à différents endroits de la Méditerranée et films projetés, Courtesy de l’artiste

Le voyage, le déplacement, aller en direction de l’ailleurs, de l’inconnu, du sud… pousser aux limites des marges géographiques, des bouts du monde, se sentir étranger dans chaque lieu… sont des constantes et des nécessités dans mon processus artistique. Cela revient à cultiver le sentiment et la proximité à l’incertain et surtout à l’autre, à l’accueil, l’altruisme et au vivant dans tous ses états.

Le voyage me permet d’être dans le réel en partage, dans l’ouverture d’une vie nomade, prise entre plusieurs langues et cultures, sans appartenir à un territoire exclusif. L’expérience du voyage est aussi celle de l’imaginaire, du voyageur immobile qui ouvre des possibles en permanence à partir de sa sédentarité et de ce qui est au plus proche de lui au quotidien.

La mer est depuis toujours une fascination : depuis mon enfance vécue au Portugal en lien avec elle et, après, par son manque quand mes parents ont immigré au Luxembourg (j’avais neuf ans).

C’est le déplacement vers un ailleurs, qui déclenche le manque et l’absence d’un lieu. La distance entre les lieux, les durées variables, l’impermanence, la simultanéité des espaces et des temporalités dégagent des désirs, des espoirs d’une vie nomade, ancrée dans l’expérience à vivre au plus profond de nous-mêmes.

La mer est pour moi une géographie intime, qui dévoile un espace sensible du vivant, de l’horizon lointain où traces et fragments de la mémoire du monde viennent révéler la coexistence entre le visible et l’invisible.

Cette section traite l’accueil de l’exilé : selon les circonstances, la rencontre se produit et le partage se fait avec l’étranger. Dans d’autres cas, méfiance et vérifications s’érigent en frontières.

Tracés à l’encre bleue, quatre personnages semblent scruter le ciel, figés dans l’attente. Barthélémy Toguo s’inspire du Livre du Partage d’Edmond Jabès (1912, Le Caire–1991, Paris), où le poète égyptien place la notion de partage au cœur de l’expérience humaine… Ces figures inquiètes peuvent aussi se voir en référence à un mythe bamiléké (issu d’Afrique Centrale) montrant une divinité source de malheurs pour l’humanité…

Lesaviez-vous?

Le bleu azur utilisé ici par l’artiste, si familier qu’il s’appelle désormais le « bleu Toguo », a été créé pour lui par la Manufacture de Sèvres, lorsqu’il a réalisé une grande céramique nommée Célébration en 2017 dans la station de métro parisienne Château-Rouge. Contrairement au « bleu Klein », déposé auprès de l’Institut National de la Propriété Industrielle par le peintre Yves Klein en 1960, le « bleu Toguo » peut être utilisé par tous !

Marco Godinho
Barthélémy TOGUO (M’Balmayo, Cameroun, 1967), Partage V, 2020, dessin : aquarelle et encre sur papier, Collection privée

Passages et arrachements

Multiples sont les raisons de fuir un pays : la pauvreté, la guerre, la dureté de régimes autoritaires ou, désormais, la dégradation climatique rendant la vie impossible (sècheresse, montée des eaux) … Ces déplacements de populations ont toujours existé, comme le rappelle l’exposition.

L’exil est un arrachement, mais il peut aussi apporter du renouveau.

Entre ces deux mondes, celui que l’on quitte et celui que l’on n’a pas encore abordé, s’esquissent la traversée sur l’eau, l’embarcation fragile et l’incertitude de ce périple. Mer et bateaux sont très présents dans l’exposition, de façon matérielle et symbolique ; ils offrent plusieurs niveaux de lecture, liés à l’histoire de l’art et à l’actualité la plus immédiate.

Ce tableau où les flots semblent envahir l’espace est une peinture d’histoire : il montre l’évasion réussie du journaliste Henri Rochefort (1831–1913), du bagne de Nouvelle-Calédonie : comme la barque paraît fragile sur une mer immense !

L e saviez-vous ?

Édouard Manet (Paris, 1832–1883), L’évasion de Rochefort, vers 1881, huile sur toile, Paris, musée d’Orsay

En 1871, plus de 4 000 « communards »ayant participé au soulèvement populaire appelé Commune de Paris - sont condamnés puis déportés en Nouvelle-Calédonie, une colonie française située dans l’océan Pacifique. La traversée, à partir du littoral atlantique, dure cinq à six mois. Certains, comme Rochefort, tentent l’évasion. D’autres restent exilés jusqu’à l’amnistie, en 1880.

« Je regarde longuement ces eaux sur lesquelles je navigue vers d’autres eaux : les vagues tourmentées de ma patrie. Le ciel d’une longue journée couvre tout l’océan. Puis la nuit viendra qui cachera de son ombre une fois encore le grand palais vert du mystère »

Pablo Neruda, « Oceanografía dispersa », J’avoue que j’ai vécu, 1974

Charles Hugo (Paris, 1826–Bordeaux, 1871), Victor Hugo (Besançon, 1802–Paris, 1885), Victor Hugo sur le rocher des Proscrits, vers 1853, épreuve sur papier salé, Paris, musée d’Orsay

Créer en exil, entre deux mondes

Au-delà des exils subis, nombre d’artistes ont su trouver l’inspiration sur leur terre d’accueil, au point parfois de ne plus souhaiter la quitter. À la nostalgie du pays natal, s’ajoute alors une liberté nouvelle et une ouverture au monde, dont profite leur création.

Leur inspiration se situe ainsi à la croisée de deux mondes. Elle se régénère.

Victor Hugo est contraint de s’exiler à la suite du coup d’État du 2 décembre 1851 après lequel Louis Napoléon Bonaparte (1808-1873), président de la République française, se fait sacrer empereur sous le nom de Napoléon III (1852-1870). Opposé à ces événements, le célèbre écrivain s’installe avec ses proches et sa famille à Jersey, puis Guernesey (îles anglo-normandes). Il y écrit Les Contemplations (1856) et Les Misérables (1862), son œuvre majeure.

Ne verrai-je plus rien de tout ce que j’aimais ?

Au-dedans de moi le soir tombe, Ô terre, dont la brume efface les sommets, Suis-je le spectre, et toi la tombe ?

Victor Hugo, poème « Paroles sur la dune »

Les Contemplations, 1856

L e s av iez-vous ?

Léopoldine, fille aînée de Victor Hugo et son époux Charles Vacquerie se sont noyés en 1843. Auguste Vacquerie, frère du disparu, est resté très proche de la famille Hugo. Avec Charles Hugo, fils de l’écrivain, ils installent en exil « l’Atelier de Jersey ». Le grand auteur prend la pose et guide la réalisation des clichés, sur lesquels il travaille son image de martyr ou de saint, comme ici dans ce cadre romantique.

La collecte d’objets

Au cœur du parcours, un espace particulier expose quatorze objets porteurs d’une mémoire de l’exil. Certains évoquent un départ encore très récent, d’autres convoquent le souvenir d’ancêtres ayant tout quitté pour s’installer dans le Bassin Minier.

Venus de Hongrie, Belgique, Pologne, Ukraine, Maroc, Égypte, Liban, République démocratique du Congo, Côte-d’Ivoire, Mali, Bénin et même de France, ces objets sont supports de récits, d’échanges et d’émotions partagées. Deux d’entre eux ne sont finalement pas présents dans l’exposition, leurs propriétaires (originaires d’Afghanistan et du Burundi) ayant été obligés de regagner leur terre natale.

Emporté avec soi, acheté à l’arrivée en France ou offert par un proche, chaque item* porte son histoire et sa mémoire. Un dispositif sonore permet d’écouter les témoins présenter en quelques mots l’objet qu’ils ont choisi et de savourer la diversité des langues et des accents.

Chuchotés à l’oreille du visiteur, ces récits sont émouvants et permettent la prise de conscience.

Rencontrés par le biais de six structures du territoire, partenaires du Louvre-Lens, les témoins ont accompagné le processus de préparation d’EXILS Regards d’artistes mené par les équipes du musée avec dix étudiants de l’École du Louvre, dans le cadre d’un projet d’exposition-école. De la demande de prêt à l’enregistrement de leur témoignage, du titre donné à l’objet à son accrochage en salle, ils ont suivi attentivement toutes les étapes… et seront présents également pour faire vivre l’exposition.

Parmi ces témoignages passionnants figure celui de Maya, accompagnée ici de Malika Medioni, Référente familles au centre socioculturel François Vachala (Lens) qui a soutenu le projet.

Nous avons proposé le projet à deux personnes qui ont vécu l’exil, elles ont été enchantées et heureuses de pouvoir partager leurs impressions avec parfois beaucoup d’émotions. La proximité du musée permet l’accessibilité à la culture et à l’Art pour les habitants de notre territoire.

Le mot de la structure et des étudiants

Ce projet a été pour nous l’occasion d’expérimenter pour la première fois des principes nouveaux qui devraient changer profondément le rapport du musée avec ses contemporains. Traditionnellement conçu comme un producteur de savoirs, le musée est également un lieu de questionnements et d’échanges plutôt qu’une instance délivrant des réponses, surtout un lieu ouvert, où chacun est invité à trouver sa place.

« Dis-leur comment nous l’avons vu s’élever

Inonder nos cimetières

S’engouffrer dans nos digues

Et s’écraser contre nos maisons

Dis-leur ce que c’est

De voir un océan entier au niveau de la terre (...)

Mais surtout, dis-leur

Que nous ne voulons pas partir,

Que nous n’avons jamais voulu partir »

Kathy Jetñil-Kijiner, Tell them, 2011

Le mot du témoin

J’ai accueilli ce projet avec enthousiasme dès que j’en ai entendu parler grâce au centre socioculturel Vachala. L’idée de pouvoir participer à un projet au LouvreLens qui nous permet non seulement de contribuer à une exposition enrichissante mais aussi de partager notre histoire et notre parcours était vraiment intéressante. Cela m’a permis de mieux connaître le musée, mais aussi de me remémorer l’histoire de l’objet que j’ai confié. Certes, ce n’était pas facile de prêter cet objet chargé de souvenirs et qui a une grande valeur pour moi, mais finalement, cela a enrichi ma réflexion sur mon propre parcours et sur l’importance de préserver les histoires derrière nos biens précieux.

Maya : une racine d’espoir, bracelet en or ciselé de motifs géométriques, Liban, 1900-1950 (?), prêté par Maya M., Lens, Centre social Vachala

Il est de tradition, dans la famille Matar, que les hommes achètent un bijou pour les jeunes femmes de la famille, avec leur premier salaire. Le bijou se transmet ensuite de génération en génération. Il possède une forte valeur sentimentale.

Dans son témoignage, Maya raconte comment son père lui remet le bracelet en 2023, alors qu’elle pense avoir tout perdu dans son exil politique et son parcours personnel difficile. L’objet symbolise la reconstruction et la reprise de relations familiales apaisées.

Le souvenir du pays d’origine agit fortement chez les artistes. Il laisse des traces dans l’œuvre, traces qui peuvent être motifs sur un tableau, matériau inclus dans la pratique (par exemple, du sable récolté sur une plage) ou évocation thématique.

Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori, créatrice aborigène australienne issue du peuple Kaiadilt, peint son île natale, Bentinck (Australie), qu’elle a dû quitter avec sa famille après une série de catastrophes naturelles. Les Kaiadilt ont souffert de cet exil et subi des pressions pour abandonner leur culture.

Les grands tableaux de Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori recréent des lieux absents ; elle associe ces espaces à des souvenirs et à des proches. Cette toile d’apparence abstraite* s’inspire de la cartographie traditionnelle : elle présente ainsi un site côtier de l’île de Bentinck. Les lignes tracent un paysage symbolique pourtant empreint de souvenirs : un lagon rectangulaire, le ciel, le littoral et les traces de dugongs (mammifères marins) sur le sable.

Tisserande et vannière à l’origine, cette artiste a commencé à peindre à l’âge de quatre-vingt ans et réalisé en peu de temps une œuvre importante, inspirée des histoires et des souvenirs de son pays natal perdu.

*abstraite : qui ne cherche pas à représenter la réalité

Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori (Île de Bentick, Australie, 1924–Île Mornington, Australie, 2015), Ninjilki, 2006, peinture acrylique sur toile, Paris_Musée du Quai Branly – Jacques Chirac 70.2008.21.2

Le saviez-vous ?

Quand Mirdidingkingathi Juwarnda Sally Gabori se trouvait en présence de ses œuvres dans une galerie, elle chantait pour elles et réaffirmait, ainsi, le lien culturel entre les peintures, les lieux et les personnes, grâce au chant en langue kayardild (parlée par le peuple Kaiadilt), langue presqu’éteinte aujourd’hui.

« Não sou nada. (…) À parte isso, tenho em mim todos os sonhos do mundo. »

« Je ne suis rien. (…) Cela dit, je porte en moi tous les rêves du monde. »

Fernando Pessoa sous le pseudonyme de Álvaro de Campos, Tabacaria, 1928

Le parcours de l’exposition s’achève sur ces espaces nommés « camps », où se regroupent les réfugiés. Ces camps se développent depuis la fin de la Première Guerre mondiale (1914–1918), lorsque des millions de personnes furent déplacées. À toutes les époques, les artistes internés ont représenté leurs conditions. Certains de leurs travaux sont montrés ici.

Les images des camps actuels apparaissent fréquemment dans les médias.

Actuellement, ils se divisent en quatre types : les camps de réfugiés officiels reconnus par les organisations internationales, les camps de déplacés internes à un pays, les camps autoétablis de clandestins et les centres de rétention administrative.

Des artistes impliqués se rendent et séjournent parfois longuement dans ces sites, pour en donner des visions peintes ou photographiées qui témoignent de leur rencontre avec les exilés qui y vivent.

Camp de Moria, Lesbos, 2020, Mathieu Pernot, photographie

Glossaire (avec quelques acronymes)

• Accueil (du latin colligere, « cueillir » qui s’est transformé en vieux français acoillir qui signifiait « réunir, associer, être avec ») : action et manière d’accueillir, de recevoir quelqu’un

• Asile (du grec asulon, lieu inviolable) : lieu où l’on peut se réfugier pour être à l’abri d’un danger

• CNDA (Cour nationale du droit d’asile) : organisme qui examine en appel les demandes d’asile

• Demande d’asile : demande de protection d’une personne qui a fui son pays parce qu’elle y a subi des persécutions ou craint d’en subir

• Émigré.e (du latin emigrare, changer de pays, déménager) : personne ayant quitté son pays d’origine pour s’installer durablement, voire définitivement, dans un autre

• Exil (du latin exsilium « bannissement, lieu d’exil » de ex, « hors de » et solum « le sol ») : état de celui qui est contraint de vivre hors de son pays ou loin de sa résidence ordinaire

• Immigré.e (du latin imigrare « venir dans, s’introduire dans ») : personne venue de l’étranger, par rapport au pays qui l’accueille

• Migrant (du latin migrare « s’en aller d’un endroit ») : personne qui s’expatrie

• OFPRA (Office français de protection des réfugiés et des apatrides) : organisme qui examine les demandes d’asile en première instance

• Proscrit (du latin proscribere signifiant entre autres « inscrire quelqu’un sur les listes de condamnation ») : banni, exilé

• Réfugié (du latin refugere, « fuir en rebroussant chemin, reculer, chercher un refuge ») : personne ayant quitté son pays d’origine par crainte d’un danger (catastrophe naturelle, guerre, persécution politique, religieuse ou raciale) et qui a trouvé refuge dans un autre pays

i e z

Crédits

Page 4 : © Marco Godinho

Page 5 : © Adagp, Paris 2024 © 2012 Galerie Lelong, tous droits réservés, Courtesy Barthélémy Toguo - Bandjoun Station et Galerie Lelong & Co.

Page 6 : © GrandPalaisRmn (musée d’Orsay) / Franck Raux

Page 7 : © GrandPalaisRmn (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski

Page 9 : © musée du Louvre-Lens / Emmanuel Watteau

Page 10 : © musée du quai Branly - Jacques Chirac, Dist. GrandPalaisRmn / Michel Urtado / Thierry Ollivier

Page 11 : © Adagp, Paris 2024

Les artistes se nourrissent de leurs lectures. Récits et poésie les inspirent.

Une bibliothèque vous attend dans l’exposition… mais voici déjà un choix de livres pour compléter votre visite !

Bibliographie

L’Odyssée (Homère)

Black-Label (Léon-Gontran Damas)

J’avoue que j’ai vécu (Pablo Neruda)

Les hirondelles se sont envolées avant nous (Hala Mohammad)

Condition de l’homme moderne (Hannah Arendt)

Le recueil SOS Méditerranée - Les écrivains s’engagent

Sélection de bandes dessinées pour adultes :

Persepolis (Marjane Satrapi)

L’Odyssée d’Hakim (3 volumes, Fabien Toulmé)

Le Piano oriental (Zeina Abirached)

Là où vont nos pères (Shaun Tan)

Une maternité rouge (édité par le Louvre, Christian Lax)

Directrice de publication : Annabelle Ténèze, directrice du Louvre-Lens

Responsable éditoriale : Juliette Barthélémy, directrice de la médiation, Louvre-Lens

Conception : Florence Borel, chargée de projets de médiation, Louvre-Lens

Graphisme et mise en page : Et d’eau fraîche

Pour aller plus loin, retrouvez une sélection d’émissions à réécouter sur France Culture !

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