Bilan 2018 du Centre de Sauvegarde de la Faune Sauvage de la LPO Hérault

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Bilan 2018 Centre de Sauvegarde de la Faune Sauvage


Le Centre Régional de Sauvegarde de la Faune Sauvage (CRSFS) est géré par la LPO Hérault, association loi 1901. Il a pour vocation de recueillir les animaux sauvages en détresse et de les réinsérer dans leur milieu naturel, sans dépendance à l’homme. Depuis l’ouverture de l'unité de soins, nous recevons chaque année un peu plus de pensionnaires. Cette année toutefois, les données que nous allons vous présenter seront quelque peu différentes des années précédentes. En effet, nous avons fait beaucoup de sensibilisation auprès du grand public afin que les jeunes oiseaux en parfaite santé ne soient pas retirés à leurs parents. La diversité de ces accueils (143 espèces différentes) prouve la richesse et la biodiversité des milieux méditerranéens et l’importance de notre action en faveur de la faune sauvage. Au-delà du soin, nous œuvrons pour la préservation de la faune sauvage en participant à des programmes scientifiques et en travaillant en collaboration avec les autorités environnementales. Le centre de soins est un formidable outil de préservation de notre biodiversité, d'appropriation des connaissances et de création de liens d'une grande richesse. Nous tenons à rappeler que ce centre de sauvegarde ne pourrait être ce qu'il est sans votre aide à tous, bénévoles, écovolontaires, volontaires en service civique, découvreurs et sans oublier nos partenaires, institutionnels ou particuliers. Pour tout cela : MERCI À TOUS !

Crédit photos page de garde Chevêche d'Athéna © Caroline Banville Chouette hulotte © Caroline Banville


2018 : une année difficile, aux nombreux obstacles et rebondissements Pour la première fois depuis son ouverture, le Centre Régional de Sauvegarde de la Faune Sauvage de la LPO Hérault a tiré la sonnette d'alarme et a envisagé la suspension des accueils pour la période printemps/été. L'augmentation des accueils représente en effet un coût financier et humain élevé pour la structure qui, en 2018, était encore peu soutenue par la région et les collectivités et oubliée de l’État. Les médicaments, l'alimentation, l'entretien des bâtiments, le coût des salariés, les déplacements divers liés aux soins engrangent également des dépenses financières importantes. Depuis plusieurs années, le bilan financier de l'association est déficitaire et les dettes augmentent inexorablement. Il était impensable pour certains de suspendre les accueils, au risque de ne jamais rouvrir les portes, tandis que pour d'autres il valait mieux privilégier la stabilité de l'emploi de tous les salariés de la structure. Les deux visions étaient légitimes mais rendaient le dialogue difficile. Finalement, chacun ayant à cœur que la situation s'améliore, l'ensemble des salariés de la LPO Hérault et les membres du Conseil d'Administration se sont réunis à plusieurs reprises et ont mis en place différentes stratégies pour sortir de cette impasse. Leur travail conjoint a apporté des résultats encourageants tels que la naissance d'un partenariat alimentaire, de conventions triannuelles avec des communautés d'agglomération, le soutien ponctuel de la Fondation Brigitte Bardot et du parc zoologique de Sigean. Un appel aux dons a également été publié sur le site Hello Asso afin de récolter des fonds auprès de particuliers. De son côté, le centre de sauvegarde s'est engagé à relever le défi suivant : convaincre les découvreurs de la nécessité de replacer les oisillons et les jeunes mammifères en bonne santé afin de limiter l'accueil d'animaux ne nécessitant aucune intervention humaine. Notre situation financière est loin d'être stabilisée. Néanmoins, grâce au soutien de nombreux donateurs, aux collectivités et à la Fondation Brigitte Bardot, l'année 2018 s'est terminée plus sereinement que ce à quoi nous nous attendions. L'année 2019 recèle également son lot de défis mais nous gardons à l'esprit les encouragements écrits et oraux que nous avons reçus pour mener à bien nos missions et surmonter les obstacles qui se dresseront cette année encore sur notre route. Merci à tous pour votre aide inestimable et merci aux salariés et membres du C.A. qui ont permis, malgré l'épuisement et le découragement, que cette aventure continue ! 3


Chiffres clés et Médiation Faune Sauvage 2970 animaux pris en charge en 2018 : * Admis dans l'unité de soins : 2545 dont 2277 oiseaux, 266 mammifères et 2 reptiles * Admis puis replacés : 57 dont 48 oiseaux et 9 mammifères * Replacés sans admission : 368 dont 354 oiseaux et 14 mammifères

La Médiation Faune Sauvage Depuis 2016, nous tentons de limiter les accueils d'oisillons et de jeunes écureuils en parfaite santé. Nous rappelons en effet que les parents de nombreuses espèces d'oiseaux et de mammifères n'abandonnent pas leurs petits et que ceux-ci doivent être réinsérés afin de profiter de l'éducation et de l'expérience de leurs parents. Il faut garder à l'esprit que les oisillons apprennent à se nourrir et à voler au sol. Ils sont sous la surveillance de leurs parents, bien cachés dans les arbres alentour. Un oisillon apprend à voler comme un enfant apprend à marcher et à traverser la rue. Les risques sont les mêmes, mais pour autant, nous n'empêchons pas nos enfants de s'émanciper. En 2017, nous avons augmenté le taux de replacement. Néanmoins, nous avons rapidement pris conscience que la sensibilisation par téléphone était très chronophage et aboutissait parfois à des refus catégoriques, des mésententes et des créations de gîtes inadaptés. Il est en effet plus long d'expliquer aux découvreurs comment replacer un oisillon que de lui indiquer l'adresse du centre de sauvegarde. Cette année, nous avons décidé de prendre les choses en main : la soigneuse capacitaire et la chargée de médiation faune sauvage ont réalisé plusieurs documents PDF mettant en image le replacement de différentes espèces d'oiseaux et de mammifères et détaillant toutes les précautions et les informations indispensables pour que cela réussisse.

Le médiateur faune sauvage a pour rôle d'apporter connaissances, aide et soutien auprès d'un public riche et varié : ● Conseils pour la prise en charge d'animaux sauvages en détresse (capture, nourrissage, transport) ● Sensibilisation et conseils pour le replacement des jeunes oisillons et mammifères en parfaite santé ● Informations sur les espèces (biologie, reproduction, habitat, comportements, maladies transmissibles...) ● Aide aux personnes rencontrant une situation de cohabitation à priori problématique avec la faune sauvage (colonie de chauves-souris sous les combles, fientes d’hirondelles sur les façades, nichées mal placées, élagage, travaux...) L’écoute permet souvent de résoudre la moitié des problèmes rencontrés et de désamorcer les peurs. Suite à cet entretien et selon les situations, des solutions peuvent être proposées afin que la cohabitation se passe au mieux aussi bien pour les hommes que pour les animaux. Ces solutions doivent être mises en place par les personnes et suffisent dans la majorité des cas. Retrouvez nos fiches réflexes ainsi que celles de la LPO France sur notre site : https://herault.lpo.fr/secourir/

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Ce travail a été utilisé pour la première fois cet été. Ces supports papiers ont changé la donne : les découvreurs se sont sentis rassurés et accompagnés car ils avaient sous les yeux toutes les informations nécessaires pour réaliser un bon replacement : type de matériau à utiliser, choix du lieu, heure de replacement... Ces documents (ainsi que ceux réalisés par la LPO France) seront bientôt accessibles sur notre site. D'autres documents ont été réalisés : transport, alimentation de substitution mammifères et oiseaux (qui ne seront pas mis sur le site), alimentation à bannir... DES RESULTATS TRES POSITIFS ! Les rapaces nocturnes représentent près de 22% des replacements ! En tête, les Chouettes hulottes, avec 33 individus replacés, et les Petits-ducs scops, avec 31 replacements. 22 jeunes Goélands leucophées, 20 Tourterelles turques, 17 Faucons (crécerelles et crécerellettes) et 16 Hirondelles (rustiques et de fenêtre) ont également pu être replacés, entre autres espèces, avec succès. Des Écureuils roux, des musaraignes, un renard et un lièvre ont eu la chance d'être récupérés par leur mère. Avec les bons conseils, il est facile de replacer certains jeunes mammifères. Les mères sont très attachées à leur progéniture et se mettent souvent en danger pour les retrouver. Prévoyantes, certaines d'entre elles ont un nid de secours non loin du nid principal dans lequel elles peuvent transférer leurs petits en cas de problème. Les retours positifs que les découvreurs se sont empressés à nous communiquer nous ont empli de joie et nous permettent d'accroître toujours plus nos connaissances. Attention néanmoins, un gîte mal fixé ou une trop longue hésitation peuvent mettre en péril le sauvetage par la mère. Contrairement aux oiseaux (exception faite de l'Effraie des clochers), tous les mammifères ne sont pas replaçables. Dans le doute, il vaut mieux nous contacter pour prendre conseil. Toutefois, dans l'ensemble, peu d'échecs sont à déplorer (12 !), preuve que les oiseaux et les mammifères sont d'excellents parents. Trop anxieux à l'idée de laisser un bébé seul dans la nature, des découvreurs ont trop tardé à replacer les oisillons et jeunes mammifères, réduisant les chances de réussite. Quelques gîtes ont été mal fixés et ont effrayé même les plus téméraires. Les chats, qui sont pourtant l'argument phare des découvreurs, n'ont provoqué que deux échecs !

Les appels téléphoniques 4170 appels ont été traités en 2018 contre 5 557 l'année dernière et un peu plus de 2 300 appels en 2016. La majeure partie des appels concernent la découverte d'un animal blessé ou potentiellement en danger ainsi que des questions diverses et variées sur le comportement des espèces et sur la façon d'améliorer la cohabitation avec elles. Quelques particuliers et professionnels nous ont également contactés pour prendre conseil avant d'entamer des travaux de ravalement de façade ou de réfection du toit et des combles. Enfin, nous recevons de nombreuses demandes de stage (par e-mail et par téléphone), de bénévolat et d'informations sur nos actions et sur la LPO Hérault en général (sorties, emploi, refuges LPO…). 5


Et le podium revient à... Le martinet est encore et toujours l’espèce la plus accueillie (dont 547 Martinets noirs), pour la 7e année consécutive ! La seconde place est attribuée aux Tourterelles turques et la troisième aux Goélands leucophées, qui intervertissent leur place d'année en année. L’ordre des passereaux représente le groupe d’espèces le plus reçu à l’unité de soins avec un record de 197 moineaux soignés cette année (dont 180 Moineaux domestiques). Chez les mammifères, l'accueil des Hérissons d'Europe et des chauves-souris est toujours en hausse. Les Faucons crécerelles, les Petits-ducs scops et les Buses variables sont, cette année encore, dans le top trois des accueils de rapaces !

1. Hérisson d’Europe (124) 2. Chauve-souris * (53) 3. Lapin de garenne (23) 4. Écureuil roux (23) 5. Renard roux (10)

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1. Martinet (562) 2. Tourterelle turque (226) 3. Goéland leucophée (223) 4. Moineau ( 197) 5. Étourneau sansonnet (101)

* Pas de précision d'espèces dans le top 5, car la famille est mise en avant : exemple, nous avons reçu 562 martinets en tout (pâle, à ventre blanc et noir)

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Causes de détresse et devenir des pensionnaires En 2018 et comme chaque année depuis notre ouverture, la cause principale d’accueil des oiseaux et des mammifères en détresse reste les jeunes tombés du nid ou sortis de leurs abris à la saison printemps/été. Nous avons également remarqué une augmentation des accueils due à la prédation des chats. Cette année, nous avons reçu davantage d'oiseaux victimes de pollutions, tels que des hydrocarbures, de l'huile ou des déchets de pêches,

Pour calculer le taux de réussite, nous ne prenons pas en compte les animaux morts à l'arrivée, morts dans les 24h et euthanasiés à l'arrivée car nous considérons que nous ne leur avons apporté aucun soin. La phase de stabilisation va de 24 à 48h pour les oiseaux et ne dépend, en grande partie, pas de nos soins.

Cette année, notre taux de réussite devrait dépasser celui de 2017 ! En décembre 2017, nous annoncions 42% d'animaux relâchés (pourcentage qui ne prenait pas en compte les animaux encore en soins). Aujourd'hui, seuls 2 pensionnaires arrivés en 2017 sont encore entre nos murs, ce qui nous permet de constater réellement le fruit de nos efforts : ainsi en 2017, 67% des animaux accueillis ont été soignés et relâchés avec succès En 2018, les chiffres sont déjà assez élevés et nous font espérer un pourcentage de réussite aux alentours de 68% ! A l'heure actuelle, 65% des animaux admis en soins ont été réinsérés dans leur milieu naturel. 3,6% sont encore soignés ou en phase de réhabilitation. Un hiver clément et de nouveaux protocoles de nourrissages pour les martinets, les passereaux et les colombidés nous ont permis d'augmenter le taux de réussite. Nous remercions pour cela nos collègues soigneurs qui innovent chaque jour pour le bien-être des animaux. 7


Au fil des mois... Pic des accueils Comme le montrent ces graphiques, le pic des accueils est particulièrement élevé lorsque les petits sont au nid. Nombreux sont les nids tombés au sol à cause d’un coup de vent plus violent que d’habitude ou d’un coup de patte joueur de nos animaux domestiques. Mammifères ou oiseaux, la période de reproduction est à peu près la même. Seuls les hérissons ont tendance à faire des portées tardives, nous donnant du travail supplémentaire durant les mois de septembre, octobre et novembre. Ils seront relâchés courant mars/avril.

AU FIL DES ANNÉES... 277

117 61

1 214

201

2106

2249

2015

2016

2 266

2 154

1583

1736

2013

2014

2556

2277

912 2012

2017

2018

Oiseaux Mammifères Reptiles

La période estivale est particulièrement éprouvante car les nourrissages se succèdent toute la journée (de l’aube jusqu’au coucher du soleil), n’offrant que peu de moments de répit à notre équipe de soigneurs et de bénévoles. Cette année, nous avons néanmoins modifié nos protocoles de soins, réduisant certains nourrissages et changeant l'alimentation de certaines espèces. L'objectif était d'offrir de meilleures conditions de détention aux animaux et de permettre à trois équipes (au lieu de deux) de se succéder tout au long de la journée. Nous espérions ainsi améliorer les conditions de travail des bénévoles et volontaires en service civique en diminuant les heures supplémentaires.

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Au fil des mois...

Chouette de Tengmalm © D. Torras (Cerca Nature)

Les animaux que nous recevons viennent parfois de loin, voire de très loin. Bien que la plupart sont découverts dans le département de l'Hérault (12 029), certains font un long trajet pour recevoir des soins et avoir une seconde chance, telle que cette Chouette de Tengmalm, trouvée et relâchée dans les PyrénéesOrientales (Cf article à droite). Nous couvrons en effet l'Aude, les Pyrénées-Orientales, l'Hérault et le Gard. Néanmoins, certains proviennent de plus loin encore : de l'Aisne, de l'Allier, d'Ardèche, des Alpesde-Haute-Provence, d'Aveyron, des Bouches-duRhône, du Cantal, de Charentes-Maritimes entre autres départements...

Lieux de découverte – de 2012 à 2018 Ces animaux sont acheminés jusqu'au centre de sauvegarde par les particuliers. Quelques bénévoles complètent parfois le trajet (notamment quand les animaux découverts proviennent d'autres départements). Néanmoins, nous rappelons que nous fonctionnons comme les cliniques vétérinaires : nous ne nous déplaçons pas pour récupérer les animaux blessés, en revanche nos soins sont gratuits. Un don est toujours le bienvenu pour nous aider à financer la nourriture ou les médicaments qui seront nécessaires au rétablissement de l'animal confié.

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Accueils exceptionnels

Vautour moine © C. Rambal

Cette année, nous avons eu plusieurs espèces inhabituelles. Parmi ces dernières : ● ● ● ● ● ● ● ● ●

1 jeune Outarde canepetière 1 Vautour moine 1 Aigle botté 3 Cistudes d'Europe 3 Fous de Bassan 1 Hibou des marais 1 Chouette de Tengmalm 1 Oreillard roux 1 Rhinolophe euryale Hibou-moyen duc et Aigle botté © Ch. Rambal

Ces animaux étaient victimes de collision avec des voitures ou de collision indéterminée, de la chasse, d'une pollution marine, ou de cause non déterminée. Le Centre de Sauvegarde permet également de découvrir de nouvelles colonies telles qu'une colonie de Rhinolophes euryales. Les deux chauves-souris, ainsi que les Fous de Bassan n'ont malheureusement pas survécu. Les autres en revanche ont tous été ou vont être relâchés.

L'accueil d'une jeune Outarde canepetière était une première pour nous. Arrivée poussin, nous l'avons vue grandir avec appréhension. En effet, ses ailes ne se positionnaient pas correctement. Nous avons alors tenté le tout pour le tout : nous avons « tricoté » avec des bandes de contention autour de ses ailes afin de les plaquer contre son corps. Par chance, ce coup d'essai a fonctionné ! Elle a été relâchée avec Denis Rey, coordinateur du pôle « Protection de la nature » de la LPO Hérault, car cette espèce fait l'objet d'un Plan National d'Actions pour sa préservation.

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Les activités humaines et la faune sauvage Les oiseaux sont souvent victimes des déchets humains : lignes de pêche, rapalas, câbles, ficelles, cheveux (c'est naturel mais dangereux pour les oisillons !)... Ces déchets représentent un danger réel pour ces animaux qui s'entortillent dedans et se font involontairement des garrots et amputations. Nous en avons reçu beaucoup cette année encore. La majorité a pu être sauvée, notamment ce goéland (photo à gauche) qui avait le bec et le cou pris dans un fil de pêche. Le Héron cendré quant à lui n'a pu être sauvé. Il a fait une hémorragie alors que nous retirions petit à petit les fils. Le stress, la douleur, l'hypothermie ont malheureusement eu raison de lui malgré les soins prodigués et les médicaments injectés. Les déchets tels que les huiles de moteur, de cuisson et les hydrocarbures (pertes volontaires ou non en mer) sont également très dangereux. Un animal pris dans ce type de produit est malheureusement difficile à sauver. Les huiles et graisses empêchent le corps de se réchauffer et provoquent de grosses hypothermies. L'oiseau s'empoisonne en nettoyant ses plumes, tandis que les hydrocarbures attaquent le plumage et que les vapeurs brûlent les poumons. Les Fous de Bassan que nous avons reçus suite à la collision des bateaux au large de la Corse n'ont pu être sauvés. Leur état de maigreur et d'hypothermie était trop avancé. L'activité humaine en elle-même recèle également son lot de dangers. Nous avons accueilli plusieurs hérissons victimes d'engins agricoles. Une entaille profonde sur le dos, un patte sectionnée, quelques doigts amputés, un nez arraché... Ils ont été plus nombreux que les années passées. Deux cas ont été particulièrement impressionnants : . Le premier est arrivé avec une entaille si profonde sur le dos que nous avons craint pour les muscles. Néanmoins, après des semaines et des semaines d'infections, d'antibiotiques et d'anti-inflammatoires, de nettoyages de plaie et de soins en tout genre, il a retrouvé toute sa tonicité et sa vivacité. Cette femelle se porte très bien et sera bientôt relâchée. . Le second hérisson, un mâle, nous a étonné par sa forme en « montgolfière » et son nez arraché. De l'air s'était inséré entre sa peau et ses muscles et le rendait aussi rond qu'un ballon. Une visite chez notre vétérinaire référent nous a appris que la trachée devait être percée mais il n'a pu trouver le point d'entrée. Durant une semaine, nous le dégonflions chaque jour à l'aide d'une aiguille pour le soulager et désinfections son nez et les moignons de doigts à l'une de ses pattes. Il a, lui aussi, très bien guéri et a déjà retrouvé son environnement. Les hérissons sont résistants : la plupart de ces grands blessés retrouveront bientôt leur liberté.

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Ressources humaines Deux arrivées... Céline Le Martelot Émilie Arianiello

Céline, volontaire en service civique soins au sein du Centre Régional de Sauvegarde de la Faune Sauvage de la LPO Hérault en 2017, a été prise en CDD de 6 mois, afin de nous aider durant la saison estivale. Elle a travaillé à nos côtés avec passion et efficacité de juin à novembre. Ethologue de formation, Céline souhaite continuer à se former dans les soins pour la faune sauvage dans le but de passer son certificat de capacité. Nous la remercions chaleureusement pour sa bonne humeur et son appui infaillible !

Émilie, détentrice du certificat de capacité depuis le 17.12.2018, a rejoint notre équipe en novembre. Également éthologue de formation, elle a réalisé un volontariat de service civique soins au sein du Centre de Sauvegarde de la Faune Sauvage de la LPO PACA où elle était notamment chargée du protocole sanitaire des hérissons. Émilie a signé un CDD de 1 an avec la LPO Hérault qui, si tout se passe bien, devrait déboucher sur un CDI. Pétillante et motivée, elle a déjà pris ses marques et s'adapte très bien à ses nouvelles responsabilités.

C'est avec beaucoup d'émotion que nous avons vu s'éloigner Maëlle Kermabon, co-fondatrice du centre de sauvegarde et soigneuse capacitaire, en juillet 2018, sept mois seulement après le départ de Lucie Yrles. Très affectée par le départ de sa meilleure amie et collègue, elle espérait néanmoins continuer encore un an ou deux à travailler au sein de l'unité de soins. Mais de nombreuses difficultés se sont mises en travers de sa détermination et de sa passion. Elle a ainsi préféré passer la main à une nouvelle génération de soigneuses, qu'elle a accompagnées bénévolement durant toute la saison estivale ! Son amour pour la faune sauvage et son engagement sont un exemple pour nous ! Maëlle est une force de la nature et nous sommes persuadés qu'elle saura relever ce nouveau défi tout comme a su le faire Lucie ! Elle vogue à présent vers de nouvelles aventures. Le besoin de prendre de la distance avec le Centre de Sauvegarde et de se retrouver l'a menée sur la Route du Rhum ! Très excitée par son départ, elle nous a avoué avoir déjà plein de projets qu'elle concrétisera probablement à son retour aux côtés de Lucie, sa complice de toujours. Grâce à leur courage, leur dynamisme, leur joie de vivre et leur complicité, Maëlle et Lucie ont su faire de leur rêve une réalité. Bien qu'elles ne soient plus les responsables de l'unité de soins, le centre de sauvegarde est toujours là et fonctionne aujourd’hui - et pour longtemps ! - parfaitement.

© J.B Pouchain

… un départ

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Une équipe au top ! Sans les volontaires en service civique, les stagiaires, les bénévoles et les éco-volontaires, les deux soigneuses ne s'en sortiraient pas ! Leur dévouement pour la faune sauvage, leur dynamisme et leur bonne humeur permettent de maintenir motivation et bonne ambiance même dans les moments les plus difficiles.

Julia, volontaire allemande VEFA, a travaillé à nos côtés 1 an, de septembre 2017 à août 2018. En septembre 2018, nous avons accueilli Marion, pour la même durée. 5 volontaires en service civique nous ont porté main forte :

→ Camille Joulaud, Léa Varin et Amalia Guardiola étaient missionnées pour le soin → Camille Thérouse s'occupait à la fois des soins et de la Médiation Faune Sauvage → Marina Rechul était chargée de la Médiation Faune Sauvage. ●

19 stagiaires

18 éco-volontaires

41 bénévoles soins

De nombreux bénévoles rapatrieurs, stands, animation… En tout, ces personnes ont réalisé plus de 13 489 heures ! (les heures effectuées par les salariées ne sont pas prises en compte dans ce calcul)

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Du soin et plus encore... Du soin, mais aussi de la préparation de gamelles, du découpage de viande, du nourrissage et de l'entretien des élevages d'insectes, du nettoyage (beaucoup !), de l'entretien du bâtiment, des volières et du terrain, du bricolage, du rangement, de l’affûtage de couteaux, du ramassage de pelotes de réjection et de fèces, du linge (encore et toujours), de la vaisselle, du gros œuvre... Et quand le temps s'en mêle, rien ne va plus ! Il faut déblayer la neige des volières pour ne pas les voir s'effondrer et ce, même de nuit ! Nos salariées, bénévoles, stagiaires et volontaires en service civique réalisent mille et une tâches. Un centre de sauvegarde, c'est comme une maison remplie de monde. Il faut l'entretenir, le maintenir propre pour que chacun puisse y vivre le plus agréablement possible avant de reprendre la route.

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Le Centre de Sauvegarde et le bénévolat

Opération caddie © Françoise Tremoulet

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De la nouveauté côté partenariats Clinique Vétérinaire Cantagril Depuis plusieurs années, la clinique vétérinaire Cantagril nous soutient dans nos actions en soignant les animaux sauvages que nous lui confions. Radios, échographie, chirurgie, pose de broches, analyses laboratoires autant de soins inestimables que nous ne pourrions réaliser sans eux et qui ont offert une seconde chance à de nombreux pensionnaires.

Photos © Clinique Vétérinaire Cantagril

En décembre 2018, Marc Nodet, fondateur de la clinique et vétérinaire référent du Centre de Sauvegarde a pris sa retraire. Sa remplaçante, Caroline Gioan souhaite continuer sur sa lancée et se forme déjà auprès de lui et de Armand Soria, l'associé de Marc depuis de nombreuses années. Muriel Rouge, Julie Oliva et Julie Comes, auxiliaires vétérinaires spécialisées (ASV) de la clinique, épaulent avec bienveillance et efficacité les vétérinaires. Elles parviennent toujours à nous faire une petite place dans leur emploi du temps déjà bien chargé ! Nous remercions chaleureusement toute l'équipe pour les actions menées à nos côtés !

Programmes scientifiques Le Centre de Sauvegarde a de nombreuses missions et l'une d'elles est la surveillance épidémiologique. Nous travaillons en étroite collaboration avec l'ONCFS, le réseau SAGIR et avons mis en place au cours des dernières années différents programmes scientifiques. Ainsi, nous fournissons les corps des chauves-souris à l'ANSES pour des études anti-rabiques ; nous traitons également avec le Muséum national d'Histoire naturelle de Paris, avec Pupipo qui étudie des mouches plates, et enfin, nous envoyons les tiques prélevées sur les animaux au CIRAD pour analyses. Depuis 3 ans, nous prélevons les fientes d'oiseaux et les crottes de chauve-souris pour l'Université de Pharmacie de Montpellier qui recherche la cryptococcose neuroméningée, afin de comprendre son fonctionnement et son mode de propagation. Plus de 600 échantillons ont ainsi été passés sous le microscope. Les résultats nous sont régulièrement transmis et jusqu'à présent, seul un oiseau, une Grive musicienne, présentait un cryptococcose dangereux pour la santé humaine. Cette année, nous mettons en place un nouveau programme avec le CHU de Montpellier dans le but de découvrir comment se propage le virus USUTU, proche des virus de NEWCASTLE et de WESTNILE. Cette fois, ce ne sont pas des fèces que nous prélèverons, mais du sang, qui proviendra de plaies déjà existantes. 16


Les projets réalisés en 2018 Assainissement des volières La volière réservée aux oiseaux d’eau (notamment aux Goélands leucophées) a subi quelques changements afin de faciliter le nettoyage et d’offrir une meilleure hygiène de vie aux pensionnaires. Le sol de la volière était autrefois brut, couvert de terre et de gros cailloux. Néanmoins, avec l’augmentation des accueils de goélands, le sol se jonche beaucoup plus rapidement de fientes et met en danger la santé de nos convalescents. Nous avons donc, dans un premier temps, réparti du gravier sur l’ensemble de la volière. Ensuite, quand nous aurons les finances (toute aide est la bienvenue !), nous coulerons une chape de béton qui, en plus d’être plus agréable pour les palmures de nos pensionnaires, sera facilement nettoyable d’un coup de jet d’eau ! Nous avons utilisé les graviers restants pour assainir les boxes hérissons et former des chemins propres entre les volières. En effet, certains accès étaient particulièrement boueux les jours de pluie. Nous remercions chaleureusement la Carrière des Roches Bleues, appartenant au groupe Eiffage, pour les 10 tonnes de graviers offerts !

Waah Cette année, nous avons travaillé en collaboration avec Waah afin de créer une collection de vêtements à notre image. Nous voulions rappeler qu'il ne faut pas pas imprégner les animaux sauvages ou qu'il ne faut pas ramasser les jeunes en émancipation. Nous avons choisi finalement le premier thème. Pour le projet, nous avons fait appel à Agathe Gastaldi, que nous avons rencontreé en 2016 alors qu'elle venait faire un stage chez nous. Agathe est une excellente dessinatrice. Le projet lui a plu et elle accepté de nous faire quelques propositions de dessins. La Pie bavarde a été la grande gagnante ! Son professionnalisme et son efficacité nous ont beaucoup aidé pour le montage de cette ligne de vêtements. Waah a bien entendu fait des modifications et reste le propriétaire de ce dessin, néanmoins cette pie n'aurait pas vu le jour sans les premiers jets d'Agathe ! Nous la remercions chaleureusement pour son aide et son enthousiasme ! Si ses dessins vous plaisent, nous vous invitons à vous rendre sur la page d'Agathe, qui fait de sa passion son activité professionnelle. https://www.facebook.com/gastaldi.agathe/ 17


Qu'est devenue notre mascotte à moustaches ? Mérédith s'est imposée à Maëlle et Lucie alors qu'un conteneur et quelques parpaings représentaient l'avenir du Centre de Sauvegarde. Un beau jour, elle s'est installée auprès des deux soigneuses et n'est jamais repartie, les honorant de sa présence et de son caractère farceur tout au long de ces années. Mérédith n'est pas un chat comme les autres : pour vivre au centre, elle avait compris qu'elle ne devait jamais toucher aux pensionnaires et que sa mission serait de les protéger des autres chats. Elle faisait parfaitement son travail – même si, il faut l'avouer, les souris dansaient même en sa présence ! Un jour (férié !) de printemps, néanmoins, cette quiétude s'écroula et nous nous précipitâmes dans la clinique vétérinaire de garde la plus proche. Elle resta hospitalisée deux jours afin de subir de nombreux tests et d'être remise sur pied. Cette catastrophe nous prit de court, elle n'était âgée que de 8 ans ! Nous avons tous peu dormi pendant cette période, mais nous sommes aujourd'hui rassurés qu'elle s'en soit sortie ! Merci à tous de nous avoir aidé à financer ses soins ! Nous avons régulièrement de ses nouvelles via Maëlle et Lucie, toujours en contact avec les personnes qui l'ont recueillie. Ci-dessous, un mail de Lucie destiné aux généreux donateurs et aux équipes qui se sont succédées depuis l'ouverture du centre de sauvegarde. « Nous ne connaissons toujours pas les raisons exactes qui ont conduit à la dégradation de l'état de santé de Mérédith. A priori, ce sont les conséquences d'une ancienne toxoplasmose ou d'un AVC. Mérédith n'a pas retrouvé la vue et ne la retrouvera probablement jamais, mais elle se débrouille comme un chef et surtout, elle a l'air heureuse. Elle a repris du poids et se comporte comme avant. Elle réclame des caresses, miaule, rentre faire son tour dans le centre, va boire à la mare... Début juin, Laure Engel, bénévole chez nous depuis l'ouverture du centre s'est proposée pour accueillir Mérédith chez elle. Elles se connaissent et c'est pour Laure une adoption qui vient du cœur. Mérédith a un traitement à vie, Laure et Noé veilleront sur elle comme elle le mérite, bien mieux qu'à la LPO où il y a trop de passage. De plus, les nouveaux bénévoles qui logent à la colocation ne se rendent pas toujours compte de son handicap et risqueraient d'oublier de lui donner ses médicaments. Il était temps pour elle d'avoir une vie stable. Depuis le 16 juin, Mérédith habite dans sa nouvelle famille et tout se passe très bien. Nous vous remercions beaucoup pour votre générosité et pour vos nombreux soutiens ! La cagnotte a été utilisée pour les frais vétérinaire et l'achat de médicaments. Le reste a servi à acheter son traitement pour le cœur (qu'elle aura à vie). » Lucie Yrles

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Actions de sensibilisation et de communication en faveur de la faune sauvage en détresse Dispositif pédagogique « Faune Sauvage en Détresse » Cette année encore, la LPO Hérault a poursuivi la mise en œuvre de son dispositif pédagogique « Faune Sauvage en Détresse » en déclinant sur l'ensemble du territoire héraultais : ● un volet jeunesse en lien avec son projet pédagogique « jeunes secouristes de la nature », à destination des jeunes en temps scolaire ou hors temps scolaire. ● un volet grand public avec des animations sur stands et des relâchers pédagogiques. Au-delà des centres de loisirs, écoles primaires, collèges et lycées, sur cette année 2018, nous avons souhaité sensibiliser les futurs techniciens et animateurs environnement, 3 promotions d'étudiants de BTS GPN et stagiaires de BPJEPS. La malle pédagogique réalisée avec le réseau LPO en 2016 a pu être utilisée tout au long de l'année ainsi que l'exposition « faune sauvage en détresse. » Cette exposition peut être prêtée, n'hésitez pas à nous solliciter si vous souhaitez la présenter dans vos médiathèques, écoles, événements locaux. Afin d'enrichir nos projets pédagogiques « faune sauvage en détresse » et « faune sauvage et réglementation », nos éducateurs à l'environnement ont participé à 2 jours de co-formation au sein du réseau LPO sur la thématique de la Médiation Faune Sauvage. L'occasion de développer les actions de sensibilisation en porte à porte, enrichir les outils pédagogiques de la LPO sur la réglementation, la gestion des problématiques liées à la cohabitation entre l'Homme et la faune sauvage. Enfin, cinq Associations Locales LPO de la région Occitanie, dont la LPO Hérault, mutualisent à présent leurs efforts d'éducation, de sensibilisation, de prévention dans le cadre d'un dispositif pédagogique commun à l'échelle régionale.

Une newsletter pour l'unité de soins Afin que vous soyez au plus près de nos actions, il existe une newsletter (mensuelle quand cela est possible) sur l'unité de soins. Elle contient plusieurs articles sur la vie du centre de sauvegarde en général, l'historique de certains pensionnaires, des réponses aux questions souvent posées... Intéressés ? Pour vous inscrire, c'est par ici : ● Http://herault.lpo.fr/newsletter/ Pour lire les articles déjà publiés, rendez-vous sur cette page : ● Http://herault.lpo.fr/centre-de-sauvegarde/ 19


Chouette de de Tengmalm et Cigogne blanche © Mélissa Morales Petit-duc et Pies bavardes © Caroline Banville / Autour des palombes et Buse variable © Romane Le Beller Radio Buse variable © Clinique Vétérinaire Cantagril Hibou-moyen duc et Vautours fauves © Christian Rambal


Les partenaires et mécènes de l’unité de soins

Ils nous ont soutenus en 2018 en participant au fonctionnement financier et/ou matériel du centre, ou en soutenant un programme d’actions.

Merci à vous, partenaires, mécènes, bénévoles, stagiaires et éco-volontaires, nous comptons sur vous pour 2019 ! Le mécénat donne droit à une déduction d’impôts. Fiscalement, il est considéré comme un don, il n’est donc pas soumis à la TVA et peut faire l’objet de la délivrance d’un reçu fiscal (à partir de 20€). Toute forme de mécénat est bienvenue, qu’il s’agisse d’un soutien financier, matériel ou de compétence.

Rejoignez-nous sur notre page Facebook et suivez les actualités des pensionnaires et du centre. http://herault.lpo.fr/centre-de-sauvegarde/ https://www.facebook.com/CRSFS34/

Centre Régional de Sauvegarde de la Faune Sauvage LPO Hérault

15, rue du Faucon crécerellette— Les cigales Route de Loupian 34560 Villeveyrac Tél : 04.67.78.76.24 Contact : crsfs.herault@gmail.com http://herault.lpo.fr/centre-de-sauvegarde/

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