Numéro 32
Bulletin de liaison destiné aux membres de la Ligue
EDITORIAL
pour la Protection des Oiseaux de l’Hérault
LPO INFO HERAULT - Novembre 2018 - Page 1
La nomination de Nicolas Hulot au gouvernement avait fait naître des espoirs. Son départ nous laisse dans l’expectative… Nos « dirigeants » politiques, après des déclarations lénifiantes sur la nécessité de sauver la biodiversité et notre planète, ne semblent pas avoir pris conscience de l’urgence qu’il y a à agir et font souffler le chaud et le froid. Refus d’interdiction du glyphosate, cadeaux (dont certains sont illégaux) faits aux chasseurs les plus extrémistes et lâcher de deux ourses (enfin !) dans les Pyrénées,
autorisation de piéger de nombreux oiseaux dont certains appartiennent à des espèces dont les populations sont en mauvais état de conservation. Quelle logique dans tout cela ? Je n’en trouve aucune et ces errements ne font que conforter notre détermination pour nous investir encore plus afin que l’Homme retrouve la raison. Pierre MAIGRE
Sommaire Page 1
L’Edito du Président
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Conservation des espèces
Le nouveau calendrier est arrivé !
Sauvetage d’une Outarde Le saviez-vous ? les oiseaux ont du nez
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Vie associative Semestre des administrateurs Thau Energies Citoyennes ( T. E. C. )
Page 4
Vie associative Groupe local « Grand Montpellier »
Page 5
Vie associative Groupe local « Haute Vallée de l’Orb » Centre de Sauvegarde - Vautour moine
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Refuges Ambassadeurs Refuges LPO
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ANT IMPORT DE
ES E GRAIN D E T N B E V SOL IO TOURNE 5 Kg le sac de 10 euros Centre nt pour le o r e s s e tt uvage Les rece Faune Sa la e d e d gar de Sauve 8 76 24 04 67 7 O P L t ria Secréta
Coin du naturaliste Mieux connaître les petits papillons…
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Témoignages Départ de Maëlle Voyages aux Îles Canaries
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SPÈCES E S E D N IO T A CONSERV
Sauvetage d’une Outarde Le matin du 7 octobre, une jeune Outarde canepetière (Tetrax tetrax), née en 2018 dans les prairies de l’aéroport de Montpellier, a été relâchée après un séjour d’acclimatation de 5 jours au sein de la réserve de chasse de Bessan. Cet oiseau est le dernier survivant d’une fratrie qui a malheureusement été victime d’une collision routière lors de la traversée d’une route à proximité de l’aéroport. Âgé de moins de 3 jours, il est arrivé au centre de sauvegarde de la LPO Hérault le 21 juillet et a fait l’objet à partir de ce jour de toute l’attention des soigneuses et soigneurs de la LPO afin de pouvoir le relâcher dans une condition physique optimale. L’oiseau a donc été relâché au taquet, une technique qui consiste à laisser l’oiseau en cage quelques jours dans son nouvel environnement afin qu’il s’en imprègne et soit en contact avec ses congénères. Le secteur choisi pour ce retour dans le milieu naturel se situe au sein du site Natura 2000 de la ZPS Est et Sud de Béziers qui accueille la population d’Outardes la plus dynamique du département avec plus de 300 individus reproducteurs. Cette opération a été réalisée avec le concours des agglomérations Hérault-Méditerranée et Béziers-Méditerranée lesquelles, par l’intermédiaire de l’animateur Natura 2000 du site, ont réalisé le suivi de l’opération au taquet, ainsi qu’avec le concours de la Fédération Départementale de Chasse, gestionnaire de la parcelle où l’oiseau a été libéré.
Le saviez-vous ?
Les oiseaux ont du nez ! L’olfac6on chez les oiseaux, des découvertes étonnantes Le développement extraordinaire d’un ensemble d’organes n’est jamais accompli sans que cela ne se fasse au détriment d’un autre » a écrit l’ornithologue anglais C.H. Turner en 1892. En effet, jusque dans les années 1950, il était communément admis que les oiseaux, dont les deux sens, vision et audiIon, sont prédominants, ne pouvaient avoir d’odorat. Ce n’est qu’à la moiIé du XXème siècle que des chercheurs ont posé le problème de l’olfacIon des oiseaux sur de nouvelles bases. Certaines espèces tels les oiseaux de mer, pétrels, albatros et autres puffins sont en effet dotées de cavités nasales volumineuses, avec une muqueuse olfacIve reliée à un bulbe olfacIf de grande taille. Des expérimentaIons menées notamment dans les années 1970-80 sur le Pétrel des neiges ont confirmé le développement d’une olfacIon véritable mais seulement sur les espèces dont la quête alimentaire s’effectue dans de très mauvaises condiIons d’éclairement ou qui recherchent surtout des proies dérobées à leur vue. Quelle ne fut pas la surprise lorsque, à parIr de 1996, des naturalistes britanniques démontrèrent le rôle central de l’odorat chez les poules domesIques, lesquelles n’éprouvent pas de difficultés réelles dans leur recherche de nourriture ! Plus surprenant encore, en 2014, un chercheur autrichien a mis en évidence l’importance de l’odorat dans les choix des partenaires de reproducIon. Sa recherche menée sur une populaIon de Moue\es tridactyles du Canada a mis en évidence le rôle central de la glande uropygienne. Celles-ci sécrétant des composés uropygiens caractérisIques de chaque individu, donc des signatures olfacIves propres à chacun, les moue\es évaluent, en se reniflant, la distance généIque nécessaire pour éviter la consanguinité. En Corse, d’autres chercheurs ont démontré que le sens olfacIf joue également un rôle avéré dans les soins apportés aux oisillons. Ainsi, les Mésanges Mésange bleue © M. Blavier bleues sélecIonnent des végétaux aromaIques (dont la lavande et la calaminthe) qu’elles insèrent dans le nid en période de couvée, ces végétaux contribuant à la désinfecIon du nid. Des études menées sur le Pétrel bleu des Kerguelen ont démontré que c’est grâce à l’odorat qu’il peut rejoindre sa tanière la nuit venue. En effet, un oiseau dont on obstrue les narines tubulaires ou anesthésie la muqueuse olfacIve, n’arrivera pas à regagner son gîte. Encore plus surprenant : grands migrateurs, les Puffins cendrés atlanIques, rendus temporairement anosmiques* tendent à s’égarer et ne retrouvent pas leur nid situé à des centaines de km. Ainsi, les s"muli olfacIfs, chez certaines espèces, rendent possibles des comportements d’orientaIon complexes. Puffin yelkouan © A. Cottalorda Et surtout, des travaux italiens et allemands ont démontré que le pigeon voyageur est capable de reconnaître « l’odeur » (le bouquet olfacIf) propre à son gîte, et sans doute, grâce à certaines régions corIcales spécialisées et l’hippocampe, de consItuer une carte olfacIve de son voyage, carte alimentée par les s"muli olfacIfs. L’exploraIon du riche univers percepIf et cogniIf des oiseaux conInue. Un champ de recherche ornithologique nouveau vient de s’ouvrir. Micheline Blavier *anosmie : diminuIon ou perte complète de l’odorat Sources : Espèces, Revue d’histoire naturelle n°29, septembre à novembre 2018 ; Le génie des oiseaux, Jennifer Ackerman, EdiIon Marabout, 2017
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IVE VIE ASSOCIAT Semestre des Administrateurs Avril
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22 – Carcassonne : Rencontre des LPOs d’Occitanie 28-29-30 – Obernai : Congrès National LPO France 30 – Castelnau-le-Lez : Stand Pierre Rabhi
04 – Frontignan : Réunion C2D (1) – Sète Agglopôle 05 – Mèze : Préparation Assemblée Générale 07 –Saint-Jean-de-Védas : Ecolothèque – Mèze : Assemblée Générale LPO Hérault 08 & 11 – Villeveyrac : Réunions Refuges 09 – Béziers : Conférence « Le monde des oiseaux » 12 – Collectif des Garrigues 14 – Villeveyrac : Réception CPIE jardinier 22 –Montpellier : Stand Floralez 23 – Frontignan : Réunion Conseil de Développement – Sète Agglopôle 26 – Maurin : C.D.C.F.S. (2) 28 – Saint-Thibéry : Rencontre « Refuges » 29 – Villeveyrac : Loto
Juillet
Mai
Septembre
03 – Frontignan : Schéma de Cohérence Territoriale – Sète Agglopôle 04 – Montbazin : C2D (1) – Sète Agglopôle Montpellier : Conseil Régional – Villeveyrac : Conseil d’Administration 09 – Pézenas : Réunion 10 – Villeveyrac : Réunion/repas avec bénévoles 11 – Conseil d’Administration LPO Hérault 16 – Villeveyrac : Réunion création LPO Occitanie – Frontignan : C2D (1) – Sète-Agglopôle 17 – Montpellier : Réunion C.D.P.E.N.A.F. (3) 22 – A.G. Coopère 34 – Saint-Jean-de-Védas : Réunion « Schéma départemental de gestion cynégétique » 26 – Villeveyrac : Festival « Biodiversité » 27 – Saint-Jean-de-Fos : Stand Pont du diable 30-31 – Agde : Colloque Fondation de France sur la mer
01 – Villeveyrac : Fête des Associations 02 – Frontignan : Forum des Associations – Clapier : Fête de la tomate 09 – Peyriac-de-Mer : Sortie « Oiseaux » (pour la Sté d’Etudes des Sciences Naturelles de Béziers) 12 – Villeveyrac : Réunion Thau Energie Citoyens (photovoltaïque pergola) 14 – Villeveyrac : Soirée des bénévoles 15 – Montpellier : Réunion « Ambassadeurs Refuges » – Pérols : Action Domitys (maison de retraite) avec Mohicans 16 – Balaruc-le-Vieux : Fête des Arts – Prades-le-Lez : Stand Fête du Bio 21 – Montpellier : Stand SEVE 22 – Grabels : Stand Journée des possibles -Alternatiba 23 – Montpellier : Stand SEVE 24 – Villeveyrac : Signature convention E.T.C. 30 – Cazouls d’Hérault : Fête de l’environnement - sortie « Les arbres de la ripysilve, flore et faune » et stand.
Juin 04 – Villeveyrac : Réunion avec Ch. Morgo, vice-président Conseil départemental 05 – Castelnau-le-Lez : Inauguration Refuge Devois 09 – Boisseron : Collectif des Garrigues 14 – Villeveyrac : Conseil d’Administration LPO Hérault
01 – Obernai : Conseil d’Administration LPO France Obernai : Conseil National LPO France 03 – Saint-Jean-de-Védas : Schéma départemental de gestion cynégétique – Mèze : Conseil d’Administration C.P.I.E. (4) Août 28 – Villeveyrac : Réunion Refuges – Villeveyrac : Reportage FR3 29 – Mèze : Conseil d’Administration C.P.I.E. (4)
(1) (2) (3) (4)
C.2.D. Conseil de Développement C.D.C.F.S. Commission départementale de la Chasse et de la Faune Sauvage C.D.P.E.N.A.F. Commission départementale de Protection des Espaces Naturels, Agricoles et Forestiers C.P.I.E. Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement.
La LPO Hérault et le photovoltaïque domestique La coopérative Thau Energies Citoyennes met en œuvre des projets de production d’énergie, initiés et financés par des acteurs locaux. Ses objectifs sont : le développement d’installations d’énergies renouvelables au travers d’une société participative à la gouvernance locale et la mobilisation de l’épargne pour investir dans les moyens de production et générer des retombées économiques locales partagées. Le 24 septembre dernier, la LPO Hérault accueillait en ses locaux M. Serge De Smet, dirigeant de Thau Energies Citoyennes. Un contrat, portant sur 25 ans, a été signé pour l’installation, sur la pergola du bâtiment, de panneaux photovoltaïques permettant la production d’électricité sans impact négatif sur la biodiversité. Pierre Maigre
© P. Raulet
IVE VIE ASSOCIAT
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Une rentrée de plus… Le Groupe Local Grand Montpellier (GLGM) a démarré une nouvelle saison. Les thèmes choisis pour les rencontres sont divers : une espèce particulière, un voyage, des anecdotes… Aussi les participants ne sont pas forcément toujours les mêmes. Et cette année, nous avons enfin pu inscrire au programme une idée de thème ancienne de 2 à 3 ans. Nous nous réunissons dans une salle de la Maison Pour Tous Chopin à Montpellier avec laquelle nous avons une convention. Pendant un temps, nous alternions avec un autre lieu où nous étions aussi très bien accueillis : PAUSE de GAMMES. Si nous pouvons regretter de ne pas avoir poursuivi ce partenariat entre ce groupement d’associations à caractère social et le Groupe Local, il a fallu nous rendre à l’évidence. La fréquentation de nos soirées avait baissé. Était-ce dû à la situation de la salle ? Au fait que les personnes ne souhaitent pas se garer en parking souterrain la nuit ? À la desserte transport en commun ? Ceci n’empêche pas la LPO Hérault de mener des actions avec ce groupement
d’associations. Dans le quartier des Beaux-Arts, nous sommes entre 12 et 40 à nous retrouver (avec une moyenne de 20). Le Groupe local Grand Montpellier organise aussi des balades au rythme des propositions des bénévoles. Je rappelle au passage que nos niveaux de connaissances sont différents. Nous apprenons ensemble par nos recherches et nos échanges. Concernant les prospections, après la Loutre d’Europe et le Campagnol amphibie ces dernières années, va démarrer une localisation des Perruches à collier et de leurs dortoirs. Ce sera en lien avec une chercheuse qui a déjà étudié ces populations dans deux villes. Elle apportera donc son expertise et une méthode. Je vais en rester là car je ne vais pas établir une liste à la Prévert. Vous pouvez demander à être intégré(e) au listing du GLGM en envoyant un mail à lpo34.local.mtp@gmail.com. Vous recevrez un mail par mois. Au plaisir de faire votre connaissance lors d’une rencontre, une sortie, un stand ou une opération caddies. Martine Luziau
Texte et photos © M. Luziau
C’est toujours un grand plaisir de participer aux rencontres du Groupe Local du Biterrois. Chaque premier lundi du mois, à la Maison des associations de Béziers, les adhérents se réunissent autour du thème choisi et développé à partir d’une conférence. Petits et grands partagent la même passion, la même curiosité pour la nature. Les projets, le choix des prochaines conférences, des sorties nature sont discutés, les dernières informations échangées et le programme des activités établi. La soirée s’achève, animée, chaleureuse et conviviale, autour d’un petit buffet maison préparé par l’ensemble du groupe. Plus d’info auprès de Jean-Paul Keirsbulck, lpo.biterrois@gmail.com Micheline Blavier
E VIE ASSOCIATIV
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Avec le Groupe Local « Haute Vallée de l’Orb », une collaboration efficace En été 2017, la stagiaire en communication scientifique à la Cité Mixte Ferdinand Fabre de Bédarieux (Etablissement scolaire regroupant lycée et collège de Bédarieux et le collège de Saint Gervais), une autre Marion, m'a contactée pour demander l'aide du groupe local LPO « Haute Vallée de l'Orb » à réhabiliter la mare éducative qui se trouve en arrière de la Cité. La mare venait d'être classée Refuge LPO et la présence du Triton palmé y avait été décelée. Pourtant, abandonnée depuis un moment, elle était dans un stade avancée d'eutrophisation. C’est ainsi qu’une matinée de septembre, par chance juste après les premières pluies d'automne, quelques bénévoles du groupe se sont réunis avec des collégiens et leur professeure. Ensemble, nous avons passé la matinée à arracher les plantes invasives, dans la mare et autour d'elle et à enlever une grande partie de la boue. Les seaux de boue étaient lourds ! Heureusement il y avait suffisamment de personnes pour former une belle chaîne. A la fin de cette opération, nous ressemblions tous à des enfants heureux d’avoir pu jouer dans la boue ! Mais déception, dans la mare rien de vivant. Seul un crapaud commun se cachait tout au fond, là où il y avait toujours un petit peu d'eau. Malgré tout, nous sentions que c'était une bonne matinée de travail ! Pour suivre l'évolution de la mare, nous avons fait une visite à la Cité scolaire en juin 2018. Cette fois-ci nous avions l'opportunité d'échanger avec des jeunes passionnés par la nature qui nous ont montrés ce qu'ils faisaient pour encourager la faune et la flore. L'enthousiasme de ces jeunes nous a donnés de l'espoir pour l'avenir. Quant à la mare il y avait encore besoin de boucher des trous dans la bâche avant qu'elle puisse être remplie complètement, mais elle accueillait déjà des espèces communes d'odonates, des Tritons palmés et des grenouilles. Les trous dans la bâche ont été colmatés avant l'été avec l'aide des élèves de l'atelier scientifique du collège, un groupe d'élèves volontaires qui participent à cet atelier 1h par semaine aidés de leur professeure de Sciences et Vie de la Terre. Ils ont observé à cette occasion des rainettes dans la mare. La même journée était riche en émotion puisqu'ils ont également constaté la naissance de six petites mésanges dans le nichoir installé pour elles. De retour après l'été, les élèves de l'atelier ont constaté que le niveau de l'eau avait beaucoup baissé, malgré les remises en eaux effectuées par le proviseur de l'établissement pendant l'été. Ils ont tout de même observé les gerris et des odonates. Les élèves ont pour projet de suivre l'évolution de la mare et de favoriser au mieux le développement des tritons et d'autres espèces. En parallèle, ils s'occupent des nichoirs à mésanges, de deux ruches d'abeilles, dont une a été tuée par les frelons. Ils ont pour projet cette année de cultiver un jardin et de construire un hôtel à insectes afin de toujours développer au maximum la diversité biologique dans l'établissement. Les élèves sont très motivés et émerveillés par l'observation des êtres vivants, ils sont ravis de les aider à se développer. Nous espérons qu'après la sécheresse de cet été, la mare continue à accueillir des espèces et que ce lien entre la Cité et le Groupe local continue à évoluer. Marion Best et Séverine Guillou
E E SAUVEGAAGRED CENTRE D AUV DE LA FAUNE S
Arrivée d’un Vautour Moine ! Le 25 septembre, un Vautour moine est arrivé au centre de soins de Villeveyrac, le premier reçu sur près de 14 500 animaux en détresse accueillis depuis l’ouverture en juin 2012. Le jeune rapace a été vu le 23 septembre, dans une zone industrielle de Carcassonne : en cette période de vents forts, il est fréquent de retrouver de jeunes vautours perdus. Des bénévoles de la LPO Aude sont intervenus pour capturer l’oiseau, une espèce très rare en France. Capturé le lendemain, il a été amené chez un vétérinaire afin de faire un premier diagnostic ; faible et très maigre, aucune blessure n’était néanmoins à déplorer. Il a donc été acheminé au centre de soins où il tient compagnie à quatre Vautours fauves dans une grande volière extérieure. © LPO 34
La cohabitation se passe bien, tous mangent goulûment et reprennent des forces. Julie Pierru
REFUGES
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L’été 2018 a vu naître le lancement du programme « Ambassadeurs Refuges LPO ». Ce programme est mis en place pour répondre à deux problémaIques : la première est de me\re en relaIon les propriétaires de Refuges qui ont été nombreux à nous faire part de leurs envies de partage et d’échange. La deuxième est de diffuser au mieux le programme « Refuges LPO » dans le département. Ce programme intergénéraIonnel concerne tous les propriétaires de Refuges parIculiers avec ou sans connaissances naturalistes. Les personnes intéressées qui souhaiteraient adhérer peuvent nous contacter sur les adresses mails suivantes : valerian.tabard@lpo.fr; maqeu.hochede.lpo@gmail.com ; sylviane.faidherbe@netcourrier.com. Afin de faciliter la communicaIon, nous me\ons à votre disposiIon un forum de discussion sur lequel vous pouvez vous signaler en tant qu’ambassadeur ou filleul une fois votre inscripIon validée. Ce forum est là pour dynamiser les interacIons, donner des suggesIons d’animaIons, publier des annonces pour organiser des rencontres et des chanIers nature. Pour accéder au forum nous me\ons ci-dessous le lien à votre disposiIon : h\p://lpo34.kanak.fr/f27-communaute-des-refuges-lpo-herault Nous avons besoin de votre aide pour gérer nos fichiers refuges. Lorsque vous changez d’adresse mail ou de téléphone, pensez à nous le signaler.
Mathieu Hochedé
Dans le cas d’un changement de domicile, d’adresse mail et de téléphone, pensez à nous le signaler afin d’éviter des retours préjudiciables. Merci d’avance.
HOMMAGE
© P. Peralta
© F. M. Nougaret
Hommes de conviction et naturalistes de talent, François-Marie NOUGARET et Patrick PERALTA nous ont brutalement quittés. La maladie les a emportés, laissant un grand vide mais aussi de précieux et remarquables souvenirs photographiques. Toujours disponibles, leurs clichés ont souvent illustré calendriers et bulletins, permettant au plus grand nombre de partager, avec eux, l’émotion d’une rencontre furtive et la beauté d’une nature en sursis. Nos pensées vont à leurs familles. Pierre Maigre
ALISTE R U T A N U D IN LE CO
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Mieux connaître les pe6ts et discrets papillons de jour de nos jardins
L’Azuré porte-queue Lampides boeticus et l’Azuré de Lang Leptotes pirithous, légèrement plus petit, se ressemblent beaucoup, une fine queue à l’aile postérieure les distinguant des autres azurés. Ce sont tous deux des papillons méridionaux, l’Azuré de Lang circonscrit aux départements méditerranéens où on le rencontre plus souvent en fin d’été et en automne. Les dessus des mâles sont bleu-violet, les femelles brunes avec une diffusion violette. L’imago de l’Azuré de Lang raffole des fleurs de Ronce. Tous deux se reproduisent dans des endroits chauds et ensoleillées notamment dans les jardins. Les plantes nourricières de la chenille sont nombreuses, arbustives ou herbacées, Luzerne, Trèfle, mélilots, Baguenaudier, Salicaire… Deux papillons un peu plus grands, dans les tons de brun, sont aussi présents dans les jardins méditerranéens. Le Tircis Pararge aegeria mesure environ 2 cm ailes ouvertes. En région méditerranéenne, il est cantonné surtout dans les endroits sombres des bois, parcs, jardins où il demeure actif toute l’année s’il fait beau. Le mâle est très territorial et défend un petit territoire sur quelques dizaines de mètres, en chassant les autres mâles qui y pénètrent. Les imagos se nourrissent surtout des sécrétions de pucerons, mais aussi de fruits fermentés et d’excréments de mammifères et d’oiseaux. La chenille se nourrit de Graminées à feuilles larges. Le Tityre Pyronia bathseba, sexes identiques, se reconnaît à la bande blanche qui traverse le dessous de l’aile postérieure. Limité à la région méditerranéenne, il vole en une unique génération de mai à début juillet et fréquente les endroits chauds, garrigues, pelouses sèches…, appréciant beaucoup le nectar des Scabieuses, de la Badasse et du Thym.
De nombreuses espèces de papillons de jour fréquentent nos jardins, pour se nourrir, chercher un territoire, un site pour estiver ou pour hiberner. Nous aimons suivre le vol léger des Flambé, Vulcain, Belle Dame, Soucis, Silène, Piéride du chou… papillons bien visibles qui attirent le regard par leur grande taille et leurs parures chatoyantes. Mais nos jardins attirent aussi des papillons petits voire très petits, certains très colorés, d’autres aux parures discrètes, si petits ou si discrets qu’ils passent presque inaperçus ! Ainsi l’Azuré commun Polyommatus icarus, dessus du mâle bleu, femelle brune, ne mesure pas plus de 1,5 cm ailes fermées. Dans le midi, trois générations se succèdent entre fin mars et octobre. Il butine une grande variété de fleurs et peut se reproduire dans les jardins, les milieux anthropisés, les talus routiers… La chenille se nourrit de nombreuses Fabacées : Luzernes, Trèfles, Genêts, Badasse, Baguenaudier… L’Azuré des nerpruns Celastrina argiolus, qui vole souvent en hauteur au-dessus des buissons et autour des arbres, même dans les villes, est aussi petit mais plus facilement identifiable grâce à la couleur blanc bleuté du dessous des ailes des deux sexes. Il apprécie beaucoup le nectar des fleurs de Ronce. Les plantes nourricières de la chenille sont nombreuses : le Lierre, le Cornouiller sanguin, la Ronce, le Houx… Le Cuivré commun Lycaeana phlaeas, mâle et femelle identiques d’un bel orangé parfois voilé de brun-noir, dessous de l’aile postérieure gris ou beige, peut être encore plus petit que l’Azuré commun. Appréciant les friches ensoleillées, il aime se chauffer au soleil. Il se nourrit du nectar de nombreuses fleurs. Sa chenille mange les feuilles des Oseilles sauvages. Le Collier de corail Aricia agestis, qui doit son nom français à l’alignement des taches orange sur ses ailes brunes, peut être confondu avec la femelle de l’Azuré commun. Il se reproduit dans une grande variété d’habitats : pelouses sèches, friches, bords des chemins et jardins. La chenille se nourrit des géraniums sauvages.
Un jardin naturel, planté d’essences indigènes pouvant nourrir les imagos ou les chenilles, abriter les espèces hibernant, si petit soit-il, peut vous procurer le bonheur d’y accueillir ces petites merveilles d’élégance. Ayez le déclic. J’observe, je clique sur www.faune-lr.org
Texte et photos M. Blavier
Azuré commun
Azuré porte-queue
Azuré des nerpruns
Cuivré commun
Azuré de lang
Tircis
Collier de corail
Tytire
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TEMOIGNAGES Départ de Maëlle
Maëlle KERMABON a quitté la LPO pour vivre d’autres aventures en lien avec l’environnement. En compagnie de son inséparable amie, Lucie, elles ont été à l’origine de la création de notre Centre de soins à la faune sauvage en détresse. En tant que bénévoles, elles ont élaboré le dossier puis ont mené à bien, avec la détermination qu’on leur connaît, la construction des volières avant d’être embauchées par notre association pour en assurer la responsabilité en tant que capacitaires. Une nouvelle page se tourne donc, mais leur souvenir restera très présent et l’histoire de la LPO Hérault se poursuivra en leur compagnie puisque les deux « complices » ont décidé de continuer à nous apporter leur compétence et leur vigueur à travers le bénévolat. Pierre Maigre
Voyage aux Îles Canaries Novembre 2017. Nous sommes de retour des Canaries et plus précisément des îles les plus orientales de l'archipel, mais aussi les moins sujettes aux précipitations atmosphériques : Fuerteventura et Lanzarote. « Alors ? Des canaris ? Vous avez dû en voir de toutes les couleurs : jaunes, rouges, verts, blancs, gris, frisés, bouclés, ondulés... - Je vous arrête !!! Pas un seul Serin des Canaries aux Canaries ! ». Serait-ce une espèce migratrice qui, en cette période s'en va coloniser les volières des éleveurs, amateurs et professionnels de tout poil et de toute l'Europe ? Peu probable. A moins que cette espèce ait disparu de ces deux îles, dévorée par les habitants lors d'une lointaine famine ? L'enquête est en cours... En cette période pré-hivernale, nous avons été étonnés par le nombre très modeste d'espèces présentes sur ces deux îles. Toutefois nous avons pu observer quelques espèces endémiques remarquables comme le Pipit de Berthelot Anthus berthelotii, très semblable à nos pipits européens. Ce passereau très abondant est présent dans tous les milieux ouverts, depuis
le niveau de la mer jusqu'au bord des cratères des volcans (beaucoup de petits cratères de volcans éteints sur Lanzarote). Une surprise : la présence, en abondance - surtout comparée à la densité de la nôtre – de la Pie-grièche méridionale Lanius meridionalis koenigi, la sous-espèce des îles Canaries. Nous avons pu l'observer jusqu'au cœur d'un village fréquenté par les touristes, perchée sur un banc public, à moins de deux mètres et fort peu inquiète ! Le Merle noir des Canaries Turdus merula cabrerae est lui aussi bien présent. Nous observons sur cette espèce endémique quelques différences avec celui que nous connaissons. D'une part, sa taille est légèrement inférieure d'autre part, la couleur du plumage brun noir de la femelle est peu différente de celle du mâle. Information de dernière heure : le Serin des Canaries Serinus canaria est bien présent sur les autres îles canariennes, ainsi qu'à Madère et aux Açores. Nous irons donc poursuivre l'enquête à Ténérife et en profiterons pour tenter de gravir le plus haut sommet d'Espagne : le Teide, 3715 m (pour les nuls en géographie : les Îles Canaries sont espagnoles).
Texte et photos M. Ettore
Si vous souhaitez « Agir pour le Vivant » vous pouvez : faire un don, une donation, un legs ou désigner la LPO comme bénéficiaire d’une assurance-vie. Pour vous renseigner, Liliane est à votre service : 04 67 78 76 24 ou secretaire.comptable34@lpo.fr
LPO HERAULT – Centre Régional de Sauvegarde de la Faune Sauvage 15 rue du Faucon crécerellette - les Cigales - Route de Loupian 34560 Villeveyrac Tél : 04 67 78 76 24 - Mail : herault@lpo.fr Site : http://herault.lpo.fr Centre Régional de Sauvegarde, même adresse Tél 04 67 78 76 24 ( taper 1 )/ 06 29 81 66 31 LPO Info Hérault n° 30 édité par la Ligue pour la Protection des Oiseaux de l’Hérault Comité de rédaction, relecture et mise en page : M. Blavier, A. Cottalorda, P. Maigre, P. Raulet, V. Tabard, Ont collaboré à ce numéro : P. Best, M. Ettore, M. Hochedé, S. Guillou, P. Ingremeau, M. Luziau, J. Pierru, D. Rey.
Revue semestrielle imprimée en 600 exemplaires sur papier recyclé par Magenta Impression - ©lpo Hérault 2018