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La petite histoire du siège du PCF – 2

Le choix de l’architecte

Comment se fait le choix de l’architecte, le brésilien Oscar Niemeyer ? Ce dernier jouit alors d’une renommée mondiale, notamment pour la réalisation de Brasilia. Le 31 mars 1964, un coup d’État appuyé par les États-Unis a installé une dictature au Brésil qui va durer jusqu’en 1985. Oscar Niemeyer, adhérent du Parti communiste brésilien depuis 1945, apprend la nouvelle alors qu’il est au Portugal. On lui conseille de ne pas retourner au Brésil, il s’exile en France.

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Le 13 juin 1965 est inaugurée, au pavillon Marsan du musée du Louvre, une exposition de l’Union centrale des arts décoratifs qui lui est consacrée ; il en assure intégralement le financement. Avec Jean Petit (qui lui consacrera un ouvrage Niemeyer poète d’architecture), il conçoit le catalogue de l’exposition intitulé « Oscar Niemeyer. Textes et dessins pour Brasilia ». Blessé dans un accident de voiture, Oscar Niemeyer ne peut assister à l’inauguration, c’est Juscelino Kubitschek, ancien président de la République du Brésil, maître d’ouvrage de Brasilia exilé enFrance, qui le représente.

Le 20 septembre, Niemeyer reçoit le grand prix international d’architecture et d’art de la revue Architecture d’aujourd’hui. Jean Deroche, architecte, collaborateur de la revue La Nouvelle Critique, lui consacre un article dans le numéro de novembre 1965.

Puis Jean Nicolas, membre de la commission Architecture et urbanisme du Comité central du Parti communiste, présente, au cours de l’été 1966, Oscar Niemeyer à Georges Gosnat, trésorier du Parti. Ce dernier lui expose la nécessité pour le PCF de disposer d’un nouveau siège central. Oscar Niemeyer est enthousiaste à l’idée de construire un édifice à Paris et pour le PCF. Dans les heures qui suivent cet entretien, Georges Gosnat en informe le Bureau politique.

Au Comité central des 18 et 19 octobre 1966, le même précise : « Il est prévu d’acheter un terrain rue Mathurin-Moreau à Paris pour construire le nouveau siège du PCF. L’architecte pressenti serait Oscar Niemeyer. La dépense sera très importante : souscription et emprunt permettront son financement. »

Ajoutons queNiemeyer renonce à ses honoraires. Au XVIIIe congrès du PCF (janvier 1967), la maquette du futur siège est présentée aux délégué·e·s ; Pierre Doize, pour la Commission centrale de contrôle financier, annonce le prochain lancement d’une souscription « à laquelle, nous n’en doutons pas, les communistes, les sympathisants, leurs amis répondront avec enthousiasme. »

Dans le même temps, malgré les 32 élu·e·s supplémentaires obtenus par le PCF aux législatives de 1967, la direction appelle à diminuer les frais généraux, à réduire de dix le nombre de permanents du Comité central ; il est demandé de prendre « des cette même année, le PCF achète le terrain de La Maison des syndicats, du 2 au 10 avenue Mathurin-Moreau. En son temps (il est décédé en 1964), Maurice Thorez non seulement souhaitait un siège regroupant tous les services mais avait émis le souhait « de voir édifier ce siège à Mathurin-Moreau, qui est un haut lieu du mouvement ouvrier national et international ».■

Pellois

Nous y re-voilà non ?

Plongeons dans l’été 1953. Joseph Laniel vient d’être élu à la tête du gouvernement. Le 11 juillet, quelques semaines après son investiture, il fait voter une loi « portant redressement économique et financier » du pays et sollicite des pouvoirs spéciaux pour gouverner par décrets-lois. Un petit mois plus tard, le projet gouvernemental est rendu public. L’affaire peut se résumer ainsi : pour l’essentiel des travailleurs de la fonction publique, l’âge de la retraite est reculé de 2 ans, passant de 63 à 65 ans ; pour les salariés des entreprises publiques, c’est l’alignement sur ce régime des fonctionnaires dégradé, ce qui peut revenir à un allongement de 5, 6, 7 ans.

Marcel Tardy, chef du service économique du Monde, ne voit pas grand-chose à y redire : « un recul de deux ans de la limite d'âge paraît justifié par l'évolution démographique». Pensezdonc!

L’espérance de vie vient de dépasser les 64 ans pour les hommes et les 70 pour les femmes. La justification tombe sous le sens. On vit plus longtemps ; il convient de travailler plus longtemps. S’ensuivit l’un des plus importants mouvements sociaux du siècle passé.

Oui, oui, entre le 4 et le 25 août 1953, ce sont des millions de Français qui sont en grève et le président du conseil devra bien remballer sa contre-réforme. Pour le plaisir de la formule, on peut rappeler quelques piques de François Mauriac décochées à l’endroit de ce Laniel. «Voilà quelqu’un qui ne trompe pas son monde ! Ce président massif, on discerne du premier coup d'œil ce qu'il incarne : il y a du lingot dans cet homme-là. »

Nous yre-voilà non ? ■

Résultat du vote des communistes pour le choix de la base commune du 39e Congrès du PCF

Influenza aviaire :

Paysan

Le ministère de l'agriculture vient d'annoncer 287 foyers d'influenza aviaire en France depuis le 1er août - un chiffre jusque-là inégalé sur cette période de l'année.

Pourtant, aucun changement de stratégie n'est envisagé : la destruction de l'élevage plein air, via la claustration ; l'abattage d'animaux sains, appelé pudiquement "dépeuplement préventif" ; et l'application pure et simple des désidératas des filières industrielles restent les trois seuls piliers de l'action des pouvoirs publics.

Les 27, 28 et 29 janvier, 42.237 communistes à jour de leurs cotisations et ayant adhéré au PCF il y a plus de trois mois, devaient choisir le texte de base commune de discussion pour le 39e congrès du PCF.

29.898 de ces électrices et électeurs inscrit·es ont voté, soit 70,79 % des inscrit·es.

Il y a eu 686 bulletins blancs ou nuls, et 29.212 suffrages exprimés.

Cette participation montre la vitalité militante et démocratique du PCF.

La proposition de base commune adoptée par le Conseil national, « L'ambition communiste pour de nouveaux Jours heureux », a obtenu 23.930 suffrages, soit 81,92 % des exprimés.

Le texte alternatif « Urgence de communisme » a réuni 5.282 suffrages, soit 18,08 % des exprimés. Pour la Fédération des Landes, le texte « L’ambition communiste pour de nouveaux jours heureux » a obtenu 88,41% des exprimés ; et le texte « Urgence de communisme », 11,59% des exprimés.

En application de nos statuts, le texte "L'ambition communiste pour de nouveaux Jours heureux" devient donc la base commune de discussion dont tou·te·s les communistes vont désormais se saisir pour la travailler, l'enrichir de tous les débats et du mouvement social en cours, des contributions et amendements.

Ce travail, nous le mènerons avec l'ensemble des communistes lors de nos congrès de sections et de fédérations jusqu'au congrès national qui se tiendra du 7 au 10 avril à Marseille.■

Souscription

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BP34, 40001 MONT-DE-MARSAN Cedex

Conformément à la loi, un reçu ouvrant droit à une réduction d’impôt vous sera adressé (uniquement pour les dons en chèques).

Cette gestion de crise n'est pas seulement inefficace vu la vitesse ahurissante de propagation du virus. Elle est aussi opaque, car décidée en co-gestion avec les filières, et injuste, comme l'illustre l'absence d'indemnisation des élevages ayant dû mettre à mort et enfouir eux-mêmes les animaux sur ordre de l'administration.

Depuis plusieurs années, la Confédération paysanne et le Modef défendent une autre voie : la fin des pratiques délétères de l'élevage industriel qui répandent le virus comme une trainée de poudre, et la préservation des élevages et des savoirsfaire paysans.

Pourtant, le ministère a décidé de réfléchir aux moyens de la sortie de la crise en esquissant l'élevage de demain avec les seules interprofessions, c'est-à-dire les représentants des principaux responsables de la crise et de l'immobilisme qui empêche toute prévention. La Confédération paysanne et le Modef demandent au Ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire de respecter enfin la pluralité syndicale et d'entendre les propositions de tous les éleveurs et de toutes les éleveuses.

Nous venons donc de demander un rendez-vous spécifique à Marc Fesneau sur la gestion de la crise aviaire.

Ne pas honorer cette demande et continuer à ne répondre qu’aux seuls intérêts économiques des filières serait un coup majeur porté au pluralisme syndical. ■

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