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l'éducation

On continue et on accélère la casse de l'école

Apaisement jour 3

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Rémunération des enseignants, c’est travailler plus pour gagner plus Le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye a présenté le 20 avril dernier, les mesures concernant la rémunération des enseignant·es. Au travers du pacte proposé aux enseignant·es, nous assistons en fait à un nouvel épisode de la vieille série « travailler plus pour gagner plus ». Alors que les enseignant·es, selon certaines études, travaillent déjà plus de 40 heures par semaine il leur est proposé une prime contre travail supplémentaire Ici, ce sera le remplacement court de collègues absent·es, là ce seront des aides ou des cours de soutien pour les élèves en difficulté, ou encore des enseignant·es du primaire qui iront dans les collèges faire de l’aide aux élèves de 6e autour du lire-écrirecompter.

Au-delà de l’insuffisance des mesures et de l’enveloppe annoncée, les propositions du ministère sont une véritable provocation alors que l’ensemble des organisations syndicales rejetaient les principes du pacte.

Un·e professeur·e d’histoire pourrait donc remplacer un·e professeur·e de mathématiques, un·e professeur·e des écoles, un·e enseignant·e du secondaire.

Quel mépris, quelle méconnaissance du métier d’enseignant·e et de ses spécificités.

Les métiers de l’éducation subissent depuis de nombreuses années un déclassement salarial, une dégradation des conditions de travail et de formation initiale et une précarisation grandissante.

Redonner du sens à l’école, c’est donner du temps aux enseignant·es pour faire mieux, et non pour faire plus. C’est du temps de formation, du temps de concertation.

Ce n’est pas au travers d’une prime qui revient à faire des heures supplémentaires et à travailler davantage qu’on enrayera la crise de vocations que vit l’Éducation nationale.

C’est enfin la porte ouverte à une nouvelle étape de précarisation du métier en permettant aux chef·fes d’établissements de recruter des contractuel·les pour effectuer ces missions.

La seule revalorisation salariale passe par la revalorisation du point d’indice et la reconnaissance des spécificités des métiers de l’éducation. Pour redonner du sens à l’école, il faut un projet politique pour l’école, il faut des enseignant·es formé·es et ayant du temps pour se former tout au long de leur carrière sur les matières enseignées, mais aussi face à la montée des inégalités sociales de réussite scolaire.

Pour que tous les cours soient assurés, il faut recruter des enseignant·es titulaires, tout simplement, et les former. Et pour pallier la pénurie de candidat·es, la revalorisation salariale et l’amélioration des conditions de travail sont les meilleurs arguments.

Le PCF appelle à bâtir une nouvelle ambition pour l’école, celle de former des citoyen·nes libres, étant en capacité de comprendre le monde, d’agir et de décider dans leur vie et sur leur lieu de travail. Cela passe par des moyens nouveaux pour l’école et une ambition nouvelle, celle de l’élévation du niveau de connaissance de toute une classe d’âge.■

Lors de son allocution télévisée ne tenant compte ni de la colère populaire, ni de l’opposition massive à l’allongement de l’âge de départ en retraite à 64 ans, Emmanuel Macron fait le choix de poursuivre une politique illégitime et injuste.

En matière d’éducation, Macron n’a été capable que de promesses vagues, hors de toute réalité. Le remplacement des enseignants absents sera systématique, nous dit-il, alors que les moyens sont largement insuffisants pour y parvenir ! Les élèves seront mieux accompagnés mais seules quelques vagues heures ont été prévues en 6ème alors que les moyens se réduisent partout ailleurs!

Davantage de sports à l’école ? Mais pas le moindre début de mesure concrète pour y parvenir… La revalorisation des salaires enseignants ? Mais tout le monde a compris qu’elle allait être bien loin des attentes.

La seule certitude, c’est que des centaines de postes vont fermer à la rentrée prochaine et que le la crise de recrutement va empirer!

Quant au lycée professionnel, l’annonce présidentielle semble ne répondre qu’aux seuls impératifs du patronat en matière d’emplois peu qualifiés en dehors de toute perspective éducative et formatrice. Le tout en vantant le « succès de l’apprentissage » dont on sait désormais que son coût très élevé est loin d’avoir répondu aux réalités des jeunes de milieux populaires.

Les jeunes de lycées professionnels qui représentent près d’un lycéen sur deux se verront privés de scolarité dans un établissement du secondaire pour commencer à travailler encore plus tôt.

Loin de calmer les colères qu’il prétend avoir entendues, de telles promesses sans aucun ancrage dans la réalité ne peuvent être perçues par les élèves, leurs parents et leurs professeurs que comme la confirmation du mépris dans lequel ils sont désormais tenus depuis trop longtemps.

Le projet communiste pour l’école est en confrontation directe avec cette logique. Il faut redonner du temps aux jeunes pour apprendre, du temps de classe. Il faut redonner aux personnels enseignants du temps pour se former, pour enseigner et redonner à l’école les moyens de relever le défi de mieux former toute la jeunesse, et de donner à chacune et chacun les moyens d'être des citoyennes et citoyens à part entière.■

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