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La crise de trop

L’influenza aviaire fait son retour dans le Sudouestavecunesaisonnalitéinédite.

Nous décomptons àce jourpas moins de 55foyers entre le Gers et les Landes qui se sont déclarés depuisle7maidernier.

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Face à une telle situation épizootique dont la gestionresteidentiqueauxannéespasséesmalgré les échecs constatés depuis maintenant 8 ans, les représentants syndicaux du Modef des Landes ont tenu une conférence de presse le lundi 22 mai, pour un point de situation et exposer leurs propositions.

Constatsurlacriseencours

 55foyersau19mai2023.

 1erfoyeràMancietle7mai2023

C’est une période inédite. Normalement, le virus ne survit pas dans la nature dès que les températures remontent après l’hiver. Or, cette année, il réapparaît 3 mois à peine après les derniers foyers hivernaux.

Les foyers sont ultra majoritairement des élevages claustrés avec des densités d’animaux très importantes.

Les animaux claustrés et élevés en filière longue subissent de nombreux stress : promiscuité, déplacements, accès à la nourriture et à l’eau planifié. Cela les rend plus sensibles à tous les virus,notammentceluidel’IAHP.

Cette résurgence du virus laisse penser que les filières longues ont voulu rattraper la nonproduction hivernale sur ce printemps et ont donc redémarrétrèsvite,avecbeaucoupd’animaux.

Le Modef des Landes estime que les remises en place de canetons se sont faites trop rapidement et trop densément dans une zone qui avait été touchée à l’hiver. Des vétérinaires expliquent que les bâtiments étaient certainement désinfectés comme il le fallait, mais que le virus était resté aux abordsdesbâtiments.

De nouveau, les services de l’État, sur ordre des OP, organisent la course contre le virus avec l’abattage des foyers ainsi que le dépeuplement des animaux à proximité pourtant sains. La semaine dernière avec une trentaine de foyers, c’étaient déjà 900.000 animaux qui devaient être abattus sur les deux départements des LandesetduGers.

L’objectif des donneurs d’ordre est de tout abattre au plus vite, pour redémarrer ensuite le plus rapidement possible... comme chaque année. Avec l’inefficacité que l’on constate systématiquement. Cette épizootie printanière en est une preuve supplémentaire. A vouloir aller toujours plus vite et devenir toujours plus gros, on rend le virus endémique dans l’Ouest du pays et on enchaîne lesépizootiesdansleSudOuest.

L’État cautionne et répond à des objectifs économiques avant de répondre à des enjeux sanitaires au détriment des éleveurs qui se retrouvent de nouveau dans l’incapacité de produire.

Pire, il finance et indemnise massivement, aux côtés des Conseils départementaux et régionaux, unefilière devenue irrationnelle.Pendantce temps, les mêmes acteurs économiques, entreprises et interprofessions, qui ont poussé vers cette organisation industrielle, ultra segmentée, se défaussentdeleursresponsabilités.

Chaque semaine en filière longue, ce ne sont pas moins de 70.000 à 80.000 canards prêts à gaver quisonttransportésd’unsiteàunautre.

Proposition : sortir du schéma imposé par les opérateursdesfilièreslongues

 Revenir à la dérogation des «3.200 canards» par élevage pour retrouver l’élevage plein air qui permette de respecter le bien-être animal et aux animauxd’êtreplusrésistants.

 Plafonnement du nombre d’animaux par élevage et demande de moratoire sur la créationdenouveauxélevages.

 Accompagnement par l’État pour la dé densification ainsi que la restructuration des filières et compenser les pertes liées aux investissements dans les bâtiments. Plutôt que d’indemniser des animaux abattus, l’État pourrait accompagner les éleveurs qui ont investi plusieurs centaines de milliers d’euros dans des bâtiments pour éponger leurs dettes et leur permettre de revenir à des élevages depluspetitetaille.

 Plafonnementdesindemnisations. ■

La petite histoire du siège du PCF – 16

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