Propositions des Mousquetaires pour une sortie de la crise agricole 1

Page 1

8 février 2016

Propositions des Mousquetaires pour une sortie de la crise agricole Ce lundi matin distributeurs et gouvernement se sont réunis à Matignon (en présence des cabinets de Stéphane LE FOLL et d’Emmanuel MACRON) afin de faire un point sur la crise agricole actuelle. Différents sujets ont été exposés lors de cette réunion telle que la réflexion en cours sur la création éventuelle d’un fonds de soutien à l’activité porcine qui réunirait transformateurs, distributeurs et éleveurs ou la mise en place d’un accord tripartite sur les évolutions de tarifs du lait afin de s’assurer que les revalorisations éventuelles sont bien destinées aux producteurs. Au-delà de ces points, Thierry Cotillard, Président d’Intermarché et Netto, a défendu des positions et propositions concrètes du Groupement pour sortir de l’impasse.

1. Les distributeurs ne sont pas responsables de la crise agricole actuelle Cette crise résulte d’une crise de marché, dont les origines sont européennes et mondiales. Le marché du lait souffre d’un excédent d’offre. L’embargo russe et le ralentissement de la demande chinoise pèsent sur le cours du porc. La crise du lait influence négativement le marché de la viande bovine. Les aviculteurs font face à la menace de l’influenza aviaire. Le marché des céréales est touché par une baisse des cours sans précédent. Les filières agricoles françaises sont également confrontées à la nécessité de mener des réformes structurelles. La réglementation est trop lourde, complexe, et le plus souvent décidée à Bruxelles.

2. Le Groupement des Mousquetaires aux côtés des agriculteurs Dès l’été 2015, alors que de nombreux opérateurs avaient quitté le marché au cadran de Plérin, Intermarché était le dernier acteur du secteur à soutenir le volume de ses achats de viande de porc. Aujourd’hui, et contre toute attente, les acteurs ayant soutenu la filière agricole font l’objet d’une enquête de concurrence initiée par la Commission européenne, et encourent de très lourdes amendes… Rappelons par ailleurs que le Groupement des Mousquetaires est fortement impliqué dans les filières agricoles et proches des coopératives. Son pôle agroalimentaire Agromousquetaires compte en France 3 abattoirs de porc, 3 abattoirs de bœuf, 7 unités de production de charcuterie et 3 laiteries et fromageries.

1


3. Les solutions que propose le Groupement des Mousquetaires aux pouvoirs publics et acteurs des filières agricoles :

1) Renforcer la contractualisation avec les éleveurs La contractualisation permet de sécuriser les débouchés pour les agriculteurs et d’éleveurs et les approvisionnements pour les distributeurs et les industriels. Elle a aussi pour vocation d’équilibrer les relations contractuelles. Il conviendrait alors de s’entendre, dans les contrats, sur des indicateurs objectifs d’évolution des coûts de production, ainsi que des cours agricoles. Le Groupement des Mousquetaires, qui a déjà sous contrat des milliers d’agriculteurs et éleveurs, travaille déjà sur une contractualisation sur le lait qui permet de rémunérer les éleveurs 4 à 6 % de plus que les coopératives laitières (baromètre Observatoire FRSEA). Sur le porc, le Groupement a également pour projet d’établir une contractualisation basée sur le prix de revient des éleveurs, ce qui permettra de leur proposer une rémunération plus juste.

2) Organiser une grande conférence agricole annuelle sur le modèle de la conférence sociale Le Chef de l’Etat a inauguré le principe des conférences sociales au début de son quinquennat, qui réunissent le Gouvernement et les partenaires sociaux. Nous avons proposé de créer un cadre permanent de discussion, sous l’égide des pouvoirs publics, une fois par an, entre tous les acteurs des filières agricoles, en particulier celles en crise. En effet, les interprofessions, où les stratégies sont censées être débattues, ne sont pas ouvertes aux distributeurs et, pour des raisons de concurrence, la question des prix n’y est pas toujours abordée. Une conférence agricole permettrait de discuter, au plus haut niveau, des modalités de détermination des prix dans le cadre de la contractualisation, des chantiers de développement et de la mise en valeur des productions.

3) S’engager dans un étiquetage systématique de l’origine géographique des produits carnés et privilégier implicitement les viandes françaises L’Union européenne a refusé de rendre obligatoire l’étiquetage sur la provenance des produits laitiers et des produits transformés à base de viande. Un étiquetage clair permettrait pourtant de faciliter le choix des consommateurs. Nous avons été les premiers à apposer les logos « Viandes de France » et « Lait collecté et conditionné en France » sur nos produits à marque propre. L’étude UFC-Que Choisir, publiée ce matin dans le Parisien, place Intermarché en tête (84 %) des marques distributeurs affichant l’origine de la viande sur l’emballage. Grâce à nos unités de production, nous approvisionnons l’ensemble de nos points de vente à 100 % en viandes de porc et de bœuf français. Il en est de même pour le lait Pâturages 100 % français.

2


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.