«Les villes comme les rêves sont faites de désirs et de peurs, même si le fil de leur discours est secret, leurs règles absurdes, leurs perspectives trompeuses; et toute chose en cache une autre».
Les Villes Invisibles. Italo Calvino
UNIVERSITÉ PARIS 8 Vincennes – Saint Denis UFR Arts- Dépt. Arts Plastiques « Medias, Design et Art Contemporain (MDAC)» ANNEXE Mémoire de Master 2 intitulé “LE VISAGE D’UNE MAISON SPONTANÉE À LIMA,
Décodage d’un dispositif architectural collagiste”
présenté par RODRIGUEZ HINOJOSA Lucia Nº étudiant : 13405432 Sous la Direction de Tania Ruiz Septembre 2018
SOMMAIRE
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La beauté
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La culture « chicha », une culture qui démocratise la ville L’esthétique du huachafo
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La conception
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Le corps
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Le visage
47 48 62
Maquillage
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Portraits
L’usage produit la forme,
Les états du visage
Éléments esthétiques fonctionnels Éléments esthétiques graphiques
Cette publication fait partie d’une recherche plus étendue inscrite au programme de Master Média, Design et Art Contemporain de l’Université de Vincennes à Saint-Denis. Ce Manuel de décodage a deux sections : la première est un catalogue explicatif illustré intitulé « Morphologie » et la deuxième section est une annexe avec une table de classification. Ce catalogue explique la morphologie de l’architecture spontanée à Lima, la capitale du Pérou. Située en Amérique du Sud, Lima est une ville qui compte presque dix millions d’habitants et dans laquelle 80% des maisons est originairement spontanée, c’est-à-dire, qui ont été construites par les habitants eux-mêmes. Cette étude s’approche à ces maisons selon une perspective d’anatomie humaine, où il y a un corps, un visage et une expression qui passe par un processus de croissance et de maturation au fil du temps. Ce document part d’un échantillonage de 90 maisons en trois secteurs du nord de la ville : Los Olivos, San Martin de Porres et San Juan de Lurigancho. Certains parmi eux avec des zones possédant une concentration majeure d’architecture spontanée d’une certaine maturité, ce qui permet d’observer différents états de développement de ces constructions.
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La beauté 9
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Le logement spontané ou auto-construit à un caractère hétérogène, sans plan établi, ni style défini, ils sont le reflet de la société des secteurs les plus populaires. Cette culture est un mélange de connaissances traditionnelles et de culture contemporaine qui cohabitent ensemble dans la grande ville, comme Lima capital du Pérou, ville des presque 10 millions d’habitants où le 80% des logements on été construits par les mêmes habitants, sans l’intervention d’architectes ou d’ingénieurs. Ces maisons sont le reflet direct de la culture intime de ces habitants- bâtisseurs qui ont de nombreuses influences esthétiques à la fois. Ensuite on va décrypter la culture populaire « chicha » à Lima et l’esthétique du huachafo, contexte et formes qui sont à l’origine de l’architecture spontanée.
La culture « chicha », une culture qui démocratise la ville « Chicha (de la voix aborigène du Panama chichab, maïs). 1. f. Boisson alcoolique obtenue à partir de la fermentation du maïs dans l’eau sucrée (…) 4. f. Pérou U. en opposition pour parler de n’importe quelle manifestation culturelle d’origine occidentale interprétée et développée par des immigrés andins dans les grandes villes comme Lima. Culture chicha, musique chicha. 5. f. Le Pérou U. En opposition pour parler de toute activité peu sérieuse, de mauvais goût et de basse qualité »1 .
La définition du « chicha » représente
un mélange de différents aspects culturels, un héritage mais aussi la pauvreté, le chaos, la spontanéité et la violence
d’une culture métisse toujours en mutation et qui se développe continuellement
en conflit. Selon le sociologue péruvien Arturo Quispe Lazaro, la culture chicha est le syncrétisme culturel des différentes expressions humaines au caractère rural de l’intérieur du pays réunis pour la première fois à Lima en milieu urbain. 1 Real Academia Española. Diccionario de la lengua Española (22.a ed.). (2001) Comme vu en http://www.rae. es/rae.html
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Donc, le terme chicha est un phénomène à la fois socioculturel et urbain.2 La culture chicha est pluridimensionnelle : il y a la dimension esthétique et culturelle – le couleurs criardes, la gastronomie, les traditions et la culture - ; une dimension structurale – le caractère informel, hétéroclite - ; finalement une dimension éthique – caractérisée par la flexibilité des normes et des valeurs, un modus vivendi hors-normes-etc.-. Comme l’explique l’architecte brésilienne Paola Berenstein Jacques dans son étude des favelas de Rio de Janeiro, pour déchiffrer ce type d’architecture, il faut aussi aborder le thème des autres expressions culturelles telles que la musique et la danse par exemple. À ce rapport la musique chicha est importante pour comprendre l’architecture spontanée au Pérou, plus précisément à Lima.
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La plupart de la population immigrante vers Lima venait de la région des Andes Péruviens. Malgré ce rapport géographique, les différences parmi eux étaient très fortes, chaque population gardant ses mœurs et ses traditions régionales. C’est sur cette base que le « huayno » - musiques et chantes typiques de la tradition andine - et de la « cumbia » - venant de la Colombie, très à la 2 QUISPE LAZARO Arturo, La « Cultura Chicha » en el Perú, Revue “Construyendo nuestra interculturalidad » nº1, Lima-Perú, Mai 2004. p.13
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mode dans la grande ville – ont donné lieu à la « musique chicha » et par conséquent à la culture autour d’elle. À l’occasion d’un entretien avec le sociologue Arturo Quispe Lazaro il dit : « En ce qui concerne la culture dite chicha, je dois vous dire que ses origines sont liées à l’émergence de la musique chicha. Ce n’est pas que ce genre musical ait « créé » une nouvelle culture différente de celle qui s’était formée dans la région des Andes, mais qu’elle a plutôt unifié, à partir de la production musicale-culturelle, une forme d’expression des migrants provinciaux de la ville. Ce moyen d’expression se manifeste dans la musique, qui est un mélange, produit d’échanges culturels»3 . C’est grâce à la musique chicha que la création d’une identité collective est devenue possible. 3 HIGA Ernesto/IPC JAPAN, Entretien avec Arturo Quispe Làzaro, Sociologue, Publicado en International Press (en español) Japon. Lima –Peru Mai 2007
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« Je suis un gamin de la campagne, je me réveille très tôt pour partir avec mes frères… ayayay ! Partir travailler. Je n’ai ni père ni mère, ni chien qui m’aboie dessus. Je n’ai que l’espoir… ayayay ! L’espoir d’avancer. Je cherche une nouvelle vie dans cette ville…ah ah! Où tout est argent et il y a du mal ah ah !avec l’aide de Dieu, je sais que je triompherai, et à côté de toi mon amour heureux je serai heureux… oh oh, je serai heureux…oh oh, je serai oh oh »4
La musique chicha devient la voix de ce peuple migrant, marginal. Les paroles des chansons racontent des histoires de lutte et réclament la place du migrant dans la grande ville. Des personnages comme Chacalon émergent comme une icône de la culture chicha au Pérou, chanteurs venant d’un populaire bidonville à Lima.
Ces paroles deviennent le témoignage d’une culture de bidonvilles, d’une forme de vie, des nouveaux usages urbains propres aux activités informelles – comme le commerce de rue – et l’appropriation des espaces publiques. La musique chicha a créé une identité collective de lutte pour progresser. Ceci dépasse le vécu d’un groupe d’individus pour devenir une identité partagée.
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4 Traduit par moi meme de l’espagnol: « Soy muchacho provinciano, me levanto muy temprano, para ir con mis hermanos. Ayayay a trabajar, no tengo padre ni madre, ni perro que a mi ladre, solo tengo la esperanza. Ayayay de progresar, busco un nuevo camino en esta ciudad ah ah, donde todo es dinero y hay maldad ah ah, con la ayuda de Dios se que triunfare eh eh, y junto a ti mi amor feliz seré oh oh ,feliz seré oh oh feliz
L’esthétique du huachafo
Les termes huachafo, huachafería, ou huachafada , comme beaucoup de sociologues le soulignent, font partie de l’identité péruvienne. Certains consi-
dèrent que ce terme vient du quechua « wahcha » (« orphelin », « pauvre »), bien
qu’il n’y ait aucune preuve convaincante de cela ; d’autres défendent leur origine espagnole du terme « guachapear » (« faire quelque chose de médiocre, remuer, griffonner »), mais ils ne sont pas entièrement convaincants non plus. Une troisième hypothèse est celle que la linguiste péruvienne Martha Hildebrandt signalée comme la plus précise : le terme huachafo vient du terme colombien « guachafita ». À l’origine, guachafita signifie « tumulte, désordre » ou « fête joyeuse et animée ». Au Pérou, cependant, ce terme est appliqué à des gens ou des choses qui sont
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considérés comme « ringards », « désagréables », « fleuris », particulièrement chez ceux qui ne parviennent pas à se montrer élégants ou bien habillés, dans leur démarche ou à l’oral. Alors que huachafo est communément utilisé pour désigner des personnes qui, sur la base de gestes, de vêtements et de manières de parler et de se comporter, prétendent « être plus » qu’elles ne le sont en réalité. Cet «être plus» relève d’abord d’un standard social, mais aussi culturel, et il est relatif aux groupes auxquels on aspire à appartenir.
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On pourrait dire que l’origine du terme huachafo est, avant qu’esthétique, social. Cet aspect fondamental le distingue du kitsch : alors que ces mots désignent « Seule l’opposition substantielle entre l’esprit et la forme d’expression en général, sans prendre en compte le facteur social. L’homme ringard ou l’homme kitsch, échoue dans une prétention esthétique ; l’homme huachafo de son côté dans une prétention sociale ou culturelle»5 . Cependant, le terme huachafo n’est pas seulement une caractéristique esthétique ou synonyme de mauvais goût, ou de pauvreté des ressources, il s’agit de la représentation d’un phénomène complexe. Selon l’architecte Cristina Dreifuss, ce phénomène peut être classé en trois groupes : 5 SCHWAB Federico. Lo huachafo como fenómeno social. Revue 3, 1940 No. 4, Pag 19.
a) Esthétique : caractéristiques liées à la forme. C’est le cas, par exemple, dans le discours d’un politicien qui utilise beaucoup de termes élaborés pour montrer qu’il est un homme bien éduqué, ainsi que l’utilisation de lumières colorées dans les monuments publics. b) Situationnelle : mode de comportement. Comme pour les aspects esthétiques, les situations huachafas doivent aussi faire avec la forme : la façon de faire les choses. Comme l’utilisation de mots dans d’autres langues pour donner une image de sophistication. c) Social : recherche de caractérisation, de distinction ou de différenciation. La caractéristique commune à toutes ces manifestations est de vouloir être ou de faire semblant. Par exemple, dans le cas de la célébration de seize ans coutume pratiquée aux États-Unis - dans laquelle il est l’occasion de montrer la fille comme une princesse et de lui construire une « cour royale » autour de l’événement, prétendant être un événement classique.
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D’autre part, le huachafo cherche à marquer explicitement une différenciation sociale, qui est reconnue par le mode de comportement et / ou les caractéristiques formelles. C’est pourquoi c’est un phénomène complexe. « L’utilisation du mot trace automatiquement une ligne entre un groupe – le « normal », cultivé, éduqué - et un autre - le huachafo, ringard, naïf, ignorant - qui reconnaît non seulement les différences de goût, mais surtout, les raisons qui les motivent soient-t-ils culturels, sociaux, économiques, etc»6 . Cependant, ce terme n’est pas directement lié aux classes sociales pauvres, les classes privilégiées n’en sont pas exemptées. Par exemple, une maison de bidonville avec une façade en verre turquoise réfléchissante est aussi huachafa qu’une maison de quartier résidentiel dont la façade imite un temple grec.
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6 DREIFUSS Cristina, Article 10 ideas sobre lo huachafo, Lima abril, 2010. http://arquitecturahuachafa.blogspot.fr/2010/04/10-ideas-sobrelo-huachafo_14.html
Le kitsch et le huachafo partent du même principe d’inadéquation et de non-appartenance, mais aussi d’une idée de mélange de choses appartenant à des sphères différentes. C’est un processus d’anthropophagie culturelle, manger l’autre pour obtenir ses « pouvoirs » : les deux cultures se trouvent mélangées par un processus de digestion. Dans le cas du Pérou, nous pouvons à peu près distinguer que le huachafo naît du mélange d’éléments « modernes » – occidentaux – qui ont un rapport avec les modes contemporaines et les cultures traditionnelles, souvent liés à la culture vernaculaire et à l’artisanat propres de la culture apportée à la ville par les migrants. Le facteur « vouloir être » de l’homme huachafo s’exprime par l’imitation du style, de la mode, de la forme etc. des éléments de ce groupe qu’ils considèrent comme « meilleur » ou réussi et auxquels ils aspirent y appartenir. Lorsque ce mélange culturel se produit, nous pouvons parler de chicha – comme déjà décrit cidessus – qui désigne la production culturelle résultant de cette hybridation. Cependant le terme chicha est restrictif à la forme par rapport au huachafo qui ouvre un spectre plus large sur les motivations et les mécanismes à l’origine de ce type d’architecture spontanée.
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La conception
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La maison spontanée ne se développe pas à travers un processus organisé ou un programme permettant de terminer sa construction dans un temps précis contrairement de celle qui a été conçue par un architecte ou un ingénieur. Une maison informelle n’est jamais achevé, son processus est lent et accompagne la vie quotidienne de leurs habitants-bâtisseurs. Sans délais, les habitants décident d’agrandir – construire – leur logement à partir de ses besoins primaires et de ses possibilités économiques. Au début de la construction il n’y aura que le besoin fondamental de pouvoir s’abriter, ainsi qu’étape par étape, elle se développera à la suite des efforts économiques et sociaux du noyau familial. Cette maison de caractère progressif est le résultat du désir et de l’espoir de la famille de parvenir à une « meilleure vie » à chaque expansion.
« (…) Chaque logement reflète un ajustement relatif aux besoins du moment, un facture que le temps à imputé imparfaitement à la famille. En mélangeant, au fil du temps, des formes dispersées dans le passe avec d’autres nés des besoins du moment et avec d’autres qui confirment leur avenir, et en leur accordant plus tard d’autres attributions. Chaque type de logement semble constituer un système de signes qui renvoie à la fois l’image de « la maison » et celui d’une société qui se déroule en elle-même, ainsi que les contingences accumulées au cours de son histoire».1 Ces maisons collages sont le résultat d’une esthétique de choc, une poétique «du coup dès »2 . Leurs formes sont directement liées à la recollection des matériaux ou à un moment économique précis de la vie du constructeur quand il peut faire grandir sa maison. Celle-ci est en constante évolution, « actif et vivant, c’est un espace en mouvement»3 . La forme et le processus de ces constructions sont empiriques, non planifiés, elles reflètent une volonté, l’espoir des habitants-bâtisseurs.
1 PEZEU-MASSABUAU, Jacques. La vivienda como espacio social. Fondo de Cultura Económica, Ciudad de México, 1988, p. 96 2 En référence au poème de Stéphane Mallarmé intitulé « Un Coup de Dés jamais n’abolira le Hasard ». 3 BERENSTEIN-JACQUES Paola, Esthétique des favelas, Paris, L’Harmattan, 2002, p. 20
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Le corps La maison mรปrit aussi 22
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Le logement spontané est une construction vivante, en croissance constante et en mutation, l’habitant-bâtisseur est toujours à la recherche de l’adapter à ses besoins. Ainsi la maison passe par un processus d’évolution – maturation – allant de l’unité de logement unifamiliale jusqu’à au logement multifamilial d’usages mixtes. •
À partir de zéro
D’abord la première étape est l’invasion du terrain. Tout commence par la réunion d’un groupe de personnes qui partagent le même but, celui de se procurer une maison. Lors des réunions précédentes à l’invasion, la division de la terre est planifiée et des zones sont réservées pour les futurs bâtiments publics et les parcs, un contingent est également organisé au cas où il y aurait une tentative d’expulsion par les propriétaires du terrain. (Image1)
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Après l’étape initiale de planification, l’invasion se poursuit. Cela a généralement lieu la nuit ou tôt le matin, coïncidant si possible avec des vacances car cela réduit les chances d’une réaction rapide de la part de la police. Il est très courant d’installer des drapeaux du pays pour indiquer qu’aucun crime n’est commis, au contraire, qu’il s’agit d’un acte patriotique de justice sociale.
La suite est de commencer à marquer et à distribuer les lots en fonction de ce qui était prévu à l’avance. Alors, les envahisseurs placent des nattes de paille en forme d’igloo, qui deviendra leur première maison provisoire. Les tâches suivantes sont distribuées parmi les nouveaux colons : pour configurer le règlement sur le terrain, pour construire des huttes avec des nattes et des bâtons et pour négocier l’accès à une ligne de bus avec le comité de microbus le plus proche. Suite à l’invasion, les nouveaux colons construisent des huttes de paille soutenues par des bâtons de bois précaires. Ces constructions temporaires n’ont ni eau ni égout, pourtant il est courant que les camions d’eau fournissent de l’eau potable à la nouvelle urbanisation, il est aussi commun que la lumière soit le premier service auquel ils ont accès puisqu’il est possible de l’installer de manière informelle. Dans cette étape, les familles envahissantes commencent à accumuler des matériaux pour construire leurs futures maisons, soit en les achetant ou en les collectant d’autres constructions. Cette étape peut prendre quelques années où les familles commencent le processus de légalisation de ces terrains pour ensuite construire avec des « matériaux nobles » – de briques et du béton –. (Image2)
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Invation, Image 1
Huttes de paille, Image 2
Dans le troisième stade des services de base tels que
l’eau et d’égout arrivent au nouvel établissement, ce qui indique que l’établissement humain a été ou est en train
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d’être reconnu légalement1 . La maison est encore une construction simple, certains murs peuvent avoir été construits en brique mais le plafond est toujours léger – soit de calamine métallique ou plastique – car cela implique un coût économique élevé. La construction s’élève sur le bord du terrain, en occupant complètement le parement qui donne à la rue. Au rez-de-chaussée, une entrée principale se débouche dans le logement, cependant, il est fréquent de trouver plusieurs portes d’entrée accompagnant une ou deux fenêtres qui ventilent et éclairent les espaces intérieurs. Ceux-ci communiquent les espaces de circulation à l’intérieur de la maison ainsi 1 L’installation de services d’eau et d’égouts est une référence de classification aux fins de cette recherche, puisque selon un recensement du CIDAP de 1987, 38,6% des lots des bidonvilles de la région métropolitaine de Lima n’avaient pas encore d’eau et 27,2% il manque d’électricité.
L’eau et d’égout arrivent, Image 3
La toiture de la maison, Image 4
que les escaliers qui mènent au futur deuxième étage pas encore construit. En plus, un espace d’usage multiple est projeté sur la façade, c’est un espace complètement ouvert à la rue par une double porte, c’est une allégorie à un garage - même si le propriétaire n’a pas de véhicule - c’est l’un des espaces plus communs de ce type de logement. Ceci ouvre l’option pour le propriétaire de l’utiliser comme source de revenus supplémentaires, soit pour l’utiliser comme un atelier, un magasin ou en espace à louer. (Image3) L’étape suivante est la toiture de la maison, la construction d’un toit se fait de façon collective dont une célébration est tenue. Ce rituel du « techamiento » ou toiture a une origine ancestrale. (…) c’est une tradition enracinée dans la zone andine pour la construction de maisons, aussi bien l’obtention de matériaux que le construction sont effectués par la famille propriétaire du
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terrain avec les autres membres de la communauté. Ce système a été hérité des traditions de réciprocité Andin: appelé l’ayni, qui est encore pratiqué en suivant la dynamique et les rites ancestraux.2 La journée de travail collective est célébrée avec une pollada, fête où le propriétaire de la maison prépare un déjeuner spécial à base de poulet comme une forme de gratitude pour les personnes qui travaillent dans la toiture. Le nouveau toit sert à continuer de compiler des matériaux et la structure de la maison reste exposée, le fer des colonnes sont exposés ce qui indique qu’il y a l’intention de continuer la construction. Jusqu’à ce moment, la maison est unifamiliale. (Image4)
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2 BURGA BARTRA, Jorge, Architectura vernacular Peruana. Un análisis tipológico, Editorial Colegio de Arquitectos del Perú, 2010, p.157
•
Densification
La dernière étape jusqu’à ce moment suit le processus d’expansion horizontale de la maison, et il est fini- le terrain est entièrement occupé- ce qui oblige au propriétaire à commencer à construire en verticale. Le plus souvent cette expansion répond à l’augmentation des membres de la famille. Au niveau de la rue, il est courant de voir que les propriétaires s’approprient de l’espace public en plantant des jardins dont ils s’occupent eux-mêmes, qu’ils délimitent même avec des clôtures, en prenant finalement la rue comme leur propre jardin.
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Images vectorielles inspirées du livre Livre “Architecture vernaculaire peruvienne”, Jorge Burga
Ainsi les étages supérieurs de la maison se projettent vers la rue par des cantilevers de soixante à soixante-dix centimètres pour les deuxièmes étages puis entre vingt et trente centimètres pour les troisièmes étages. Sur la façade, des fenêtres sont ouvertes ainsi que certains balcons dans les secondes et les troisièmes étages. Les balcons sont généralement utilisés comme des étals pour accrocher des vêtements, pour cultiver des plantes ou pour avoir des espaces pour les animaux domestiques. Dans sa phase de maturité, ces constructions peuvent avoir plusieurs étages – parfois jusqu’à cinq ou six – qui fonctionnent de manière indépendante grâce à la construction d’escaliers extérieurs. Donc la maison unifamiliale devienne d’usage multifamilial. •
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Un logement, un dispositif économique
Le logement progressif surpasse son rôle original d’espace d’habitat pour devenir un véritable dispositif clé dans l’économie domestique. La construction ou l’extension du logement est possible pendant le moment de bonheur économique de la famille. Dans des pays pauvres qui ont un système politique et économique instable, cette expansion signifie un investissement de l’épargne de ces familles défavorisées, ce qui leur permettra d’émerger à long terme.
Dans la culture d’habitat de bidonville, la maison est familiale, c’est-à-dire, elle devient finalement la maison de tous les membres originaux. Quand les enfants grandissent, ils préfèrent continuer de rester à la maison : ils trouvent un conjoint et ils ont leurs propres enfants. De cette façon, plusieurs générations occupent
le même immeuble qui se transforme au fil du temps. Cela permet aux familles d’économiser en temps et en ressources.
Par conséquent, l’espace résidentiel se transforme en espace économique soit grâce à la location de certains
espaces de la maison pour des activités tertiaires, soit par la mise en place d’un commerce de petite échelle (épicerie, salon de coiffure, cordonnerie, pharmacie, etc.), ou encore comme des appartements indépendants en raison de la location de certains espaces ou étages de la maison.
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L’usage produit la forme, des espaces mutantes
Les patrons ou modèles de développement des maisons spontanées suivent toujours les besoins des habitants qui
sont finalement satisfaits par de nouveaux usages de l’espace. Donc la première
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grande constante à considérer, c’est que la mutabilité de l’espace fait très souvent partie de la conception de l’architecture spontanée. En identifiant les éléments qui permettent la transformation des espaces, on trouvera des dispositifs architecturaux qui donnent forme à cette architecture.
«Les maisons produit de l’informalité grandissent avec la famille. (…) Ce ne sont pas un objet stable, elles sont un objet en mouvement qui est en constante évolution. (…) Les fers qui ressortent de la maison parlent du processus qui bouge constamment ».1 Une deuxième constante à considérer c’est le travail des détails. Les habitants construisent dans les périodes de prospérité comme un moyen d’investissement. Malgré leurs ressources limitées, les habitants considèrent la valeur de l’esthétique – il y a un besoin à exprimer et à montrer un certain langage – alors, ils se permettent de dépenser plus pour avoir une maison qui leur plait. Néanmoins, le décor dans les architectures spontanées n’est pas arbitraire. Le rôle de l’esthétique est fortement lié à la fonctionnalité, par exemple, lorsqu’il s’agit du travail des grilles de fenêtres, les portes et les espaces d’enceinte extérieurs. Au-delà de ses fonctions de sécurité, ces éléments sont soigneusement travaillés avec des formes organiques, des géométries qui ressemblent à des éléments végétaux ou ornementaux, des étoiles entre autres motifs. 33
1 DREIFUSS Cristina et BAILON Jaime, (2015, novembre 20). Séminaire d’Esthétique et d’Informalité à l’Université de Lima – Pérou. Source : https://youtu.be/vugqF3H3T0M, 01 :00 :25
L´escalier en colimaçon
Escalier en une seule étape
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Escalier en une forme d’ “U”
Escalier en une forme d’ “L”
•
Éléments de support pour la transformation
Les escaliers
Grâce à l’accès que donnent les escaliers extérieurs le logement individuel d’un ou deux étages peut devenir ainsi un logement collectif. Ces accès donnent la possibilité d’une entrée privée aux étages supérieurs du logement. Ceux-ci peuvent donc être loués ou utilisés pour une autre fonction indépendante à la maison initial. Les escaliers son également des éléments importants de la façade. Vu qu’ils sont à l’extérieur, ils dessinent l’élévation de maison. Ils son ainsi conçus par les habitants ajoutant une valeur esthétique.
Les terrasses
Ce sont des espaces qui donnent également son caractère au paysage urbain. Elles sont toujours en processus de transformation : il n’est pas bizarre de voir des matériaux de construction stockées en hauteur, en attendant une autre période d’expansion. Elles peuvent par ailleurs servir d’espaces de buanderie, d’espaces de détente, d’espaces pour le chien, pour la construction de logements temporaires quand la famille s’agrandit, etc.
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Le Visage 37
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La forme de la façade
C’est l’expression visible de ce qui se passe à l’intérieur de la maison. La façade est l’expression de qui y habite, elle est une sorte de « patchwork » comme l’indique la chercheuse brésilienne Fernanda Grimaraes dans sa
thèse intitulée Urbano ornamento: um inventário de grades ornamentais em Belo Horizonte (e outras belezas), elle dit : « Patchwork signifie généralement une union de plusieurs morceaux de tissu cousus ensemble, formant des couvre-lits, des oreillers et d’autres éléments en tissu, généralement multicolores, joyeux, féminins. Ces maisons ont en commun des carreaux décorés sur les façades, beaucoup d’entre eux avec des motifs de fleurs et de couleurs clairs. Le plus curieux, c’est que ce sont des motifs de carreaux que l’on retrouve souvent dans
les cuisines ou salles de bains, ce qui renforce un certain statut d’improvisation, typique d’une «architecture spontanée».»1 .
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1 GRIMARAES Fernanda, Entre azulejos y rejas, entre el arte y la arquitectura: el ornamento en la ciudad y en la frontera, Arte y Ciudad – Revista de Insvestigacion, nro 3 (I) Extraordinario, Juin 2013, Pag 735
Toutes elles, ensemble comme un collage, forment l’image urbaine du quartier : une amalgame de formes, de couleurs, de textures, de hauteurs qui regardent du privé pour devenir une présence et un témoignage de ce que les bâtisseurs anonymes ont pu consolider en tant que refuge pour toute une vie.
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Processus et caractère de la façade
La maison, aussi bien que la façade, sont le résultat d’un processus collectif dirigé par le propriétaire, dans lequel la composante esthétique est intimement liée à l’idéal de consolider – pas seulement un refuge mais aussi une
image – de ce qui sera sûrement le plus grand atout de leur vie et avec laquelle l’habitant et sa famille chercheront à s’exprimer au monde. De telle sorte que cette construction se démarque parmi des autres maisons du quartier. « Cette maison, dont la façade comme plan de périmètre de la rue, participe à la configuration de l’espace urbain, établit cette barrière que bien qu’elle
permette de cacher, protéger, limiter et filtrer, sert aussi à prétendre, souligner et symboliser »2 .
Le travail collectif dans les bidonvilles partage le savoirfaire, comme une mise en cause du capitalisme où les
domaines de la connaissance se sont spécialisés. En revanche, dans les bidonvilles il est nécessaire de diversi-
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fier les connaissances et les techniques ; chaque habitant est le maître de sa propre maison et reçoit la collaboration des voisins qui ne sont pas des professionnels.
2 CARVAJALINO BAYONA Hernando. Estética de lo popular: Los engalles de la casa. Serie Ciudad Y Hábitat nº11, Bogota D.C, 2004, p. 108
Dans le contexte d’étude de ces bidonvilles, les façades ne sont pas présentées comme une œuvre achevée, elles sont plutôt l’image d’un processus. Celle d’une « possibilité » qui se construit au fil du temps : la possibilité de surmonter, la possibilité de bâtir des étages, d’améliorer leur image avec l’usage de nouveaux matériaux, couleurs, formes, portes… la possibilité de montrer visuellement leur importance au sein de la commune. C’est pourquoi les façades ne sont jamais finies dans ces quartiers, elles sont toujours en train de se faire, elles sont un symbole reliée à la vie des bâtisseurs qui se trouvent aussi en construction. Cette analogie symbolise ses aspirations, en dévoilant qu’il rêve encore, qu’il attend encore quelque chose de plus dans sa vie. Nous pouvons distinguer cinq stades du processus de la façade de la maison spontanée :
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Les états du visage
•
raire
Le provisoire, la façade tempo-
La façade est composée de matériaux précaires, principalement recyclés, tels que des morceaux de toile, de bois, qui constituent une enceinte instable et peu sûre. Même si ces constructions sont très précaires, il existe des cas particuliers où
le propriétaire simule des compositions avec les matériaux qu’il a pu collection-
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ner et forme une sorte de collage de matériaux recyclés, en laissant une place pour les petits jardins de plantes sauvages que le propriétaire prend en charge et font partie de la décoration de la maison.
•
L’inachevé, la peau nue de la maison
Façades inachevées –avec des murs de briques exposés – forment la scénographie la plus commune d’un quartier populaire. Le casque fonctionnel de la maison est déjà construit en « matériau noble »1 , cependant, les murs ne sont pas finis. Il est important de préciser au delà que les murs ne soient pas enduits, il est courant de voir que les fenêtres et les portes sont des éléments décorés et bien renforcés dès le début. Ceci à un rapport direct avec l’importance que le propriétaire prend sur le sujet de la sécurité mais qui peut être en relation a besoin de rendre la maison plus belle.
1 Après le tremblement de terre de Lima et de Callao en 1940, l’adobe et le quincha - matériaux couramment utilisés pour la construction au Pérou depuis des siècles - ont commencé à être remplacés par des briques et du béton (en colonnes et les poutres), car ils étaient plus résistants aux tremblements de terre et permettaient des constructions plus élevées et plus complexes. C’est à partir de là que le terme “matériau noble” a été popularisé parmi la population, comme un synonyme de construction forte et durable dans le temps. Article « El Centro Historico de Lima requiere una reforma urbana », Enrique Bonilla Di Tolla, Revue Proyecta ED.30. 17 Janvier 2015. p.8
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•
Le progressif, empreintes de pas sur la façade de la maison La maison reflète clairement chacune des étapes de la construction, de sorte qu’elle constitue un collage de fragments inachevés et finis qui cohabitent sur la même surface. •
étages
Le virtuel, façades en secondes et troisièmes
Dans le cadre du développement progressif de la maison, en particulier sur les étages supérieurs du bâtiment, de fausses façades sont souvent proposées, derrière lesquelles il n’y a pas d’espace couvert. Ces fausses façades sont des possibles mises en scène dans lesquelles ces espaces donnent la sensation d’une structure plus haute et plus complète et forment une image qui donne sécurité au propriétaire. • 44
Monter aussi haut que possible…
L’idée d’ajouter des étages à l’immeuble, même si elle répond à un besoin fonctionnel – en raison de l’augmentation des habitants de la propriété – est également un symbole de réussi des propriétaires.
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Maquillage Le dÊcor et ornementation de la façade 47
Éléments esthétiques fonctionnels « Nous avons tous l’instinct de décorer notre environnement » « (...)... les ornements ne sont pas de simples ajouts optionnels qui peuvent ou non être introduits dans le bâtiment, selon l’esprit qui les anime, mais plutôt le bâtiment dont vous avez besoin, tout comme vous avez besoin de portes et de fenêtres »1
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Décor des portes, fenêtres et grilles
Les décors sont des éléments de sécurité
–fonctionnels- que les habitants s’approprient pour leur donner une valeur esthétique et symbolique. « Les portes et fenêtres signifient un investissement important et l’une des premières choses dans lesquelles les gens investissent. Puisque ce sont des éléments qui peuvent être enlevés et réinstallé de nouveau, ce qui permet aux habitants de remodeler et de continuer à développer leur maison»2. 48
1 CHRISTOPHER Alexander. Un lenguaje de patrones. Colección Arquitectura/Perspectivas, Editor Gustavo Gili, Barcelona, 1980. p.998 2 DREIFUSS Cristina et BAILON Jaime, (2015, novembre 20). Séminaire d’Esthétique et d’Informalité à l’Université de Lima – Pérou. Source : https://youtu.be/vugqF3H3T0M, 01 :05 :30
Les grilles sur les portes permettent par exemple d’avoir des portes vitrées – un matériau qui n’est pas couramment utilisé pour cette fonction – sans avoir le risque qu’elles soient éventuellement forcées et grâce auxquels l’habitant peux décorer encore plus sa maison. Ces conceptions sur les grilles et les portes peuvent avoir des motifs différents – des géométries, des figures organiques, vernaculaires ou même de la typographie –, ce que rend la maison personnalisable.
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Motifs orthogonales, fenêtres et portes
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Motifs libre, fenĂŞtres et portes
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Motifs floraux, fenĂŞtres et portes
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Les filtres de la façade
Ce sont des éléments – murs – qui s’utilisent pour limiter la vue avec un degré de perméabilité limitée. Ils permettent de contrôler la tension entre le privé et le public au rez-de-chaussée. Ces filtres peuvent être conçus en utilisant des ressources très économiques ou en détournant l’utilisation de certains matériaux. Par exemple en disposant des briques dans sa face creuse, ce qui permet de jouer avec les formes du plein et vide
sur la façade. Pourtant, dans la pratique cette méthode gaspille le matériel, ce qui à long terme augmente le coût de la construction.
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losanges
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briques
diamant
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ĂŠtoiles
floral
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cathĂŠdrale
complexe europĂŠen
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simple europĂŠen
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Le toit de pignon faux
Ce toit est couramment utilisé dans l’architecture informelle, sa fonction est décorative et symbolique. Dans des villes où la pluie est presque inexistante – comme c’est le cas de Lima au Pérou –, la mise en œuvre de ce type de toit en pente serait inutile. De plus, une toiture en pente empêche de construire un nouvel étage dans le futur. Cependant les maisons spontanées simulent leur utilisation, le toit devient un élément ornemental qui évoque l’héritage constructif des pays des pays plus développés où ces formes font partie de l’architecture courante. « Ce toit donne l’impression que la maison est terminée. Le toit donne l’idée que c’est une maison, plus une construction »3 . Ces tentatives de montrer une certaine sophistication ou un statut en utilisant ces éléments décontextualisés, vise également à montrer que la maison a un niveau d’évolution plus avancé que ce qu’elle en a réellement. 3 DREIFUSS Cristina et BAILON Jaime, (2015, novembre 20). Séminaire d’Esthétique et d’Informalité à l’Université de Lima – Pérou. Source : https://youtu.be/vugqF3H3T0M, 01 :03 :00
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Forme des portes et fenêtres
Au même titre que les faux toits, l’utilisation des formes des fenêtres d’arquées, d’œil de bœuf, rond, ovale, plein cintre, cintre surbaissé, d’anse de panier ou ogive parmi d’autres formes, visent à évoquer une autre culture à laquelle ces habitants voudraient appartenir. Même si ces fenêtres représentent un effort et un surcoût pour l’habitant – car leur construction exige un certain degré de sophistication et de connaissances au moment de la construction en plus du coût de l’enceinte –, cet effort supplémentaire est justifié plus tard puisque le résultat final est une maison imprimée du goût particulier de la personne qui l’habite, ces fenêtres rendent unique la dite maison.
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Forme fenĂŞtres
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Forme portes
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Éléments esthétiques graphiques •
La couleur et la matière - surface des murs La couleur des murs des maisons spontanées est très vibrante, ces couleurs font écho aux contrastes. L’utilisation de faïences dans les façades est courante et sert à faciliter le nettoyage des murs et éviter des graffitis. Ces carrelages sont considérés chers, tout comme les des
verres réfléchissants dans les fenêtres, donc avoir une façade couverte de ceci est un signe de pouvoir économique en quelque sorte.
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L’encadrement des dalles, des portes et des fenêtres Une autre variante par rapport à la décoration des façades, est la mise en valeur des éléments de structure et des ouvertures (portes et fenêtres) grâce à reliefs sur le mur, des changements de couleur et de texture. En outre, des plinthes sont peintes, ce qui crée un élément virtuel esthétique qui sépare le trottoir ou la rue de la façade elle-même. Ces semblants d’ornementation sont basiques et se traduisent par des façades plus minimalistes que les variantes précédentes possédant des figures géométriques.
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Formes Géometriqués
Ces formes peuvent être seules ou combinées. En plus d’être des formes d’un seul couleur ou délignées, les formes les plus courantes sont :
- Les géométries pures
Le losange
- Formes thématiques
Croix 1
- Les étoiles, cinq et huit points
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Les étoiles huit points
- Les rectangles d’angles arrondis et ces variations
le diamant
Croix 2
Les ĂŠtoiles de cing points
le circle
Trèfle, casino
Chacana des Andes
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Portraits 71
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